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William Faulkner
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Le 6 juillet 1962 à 64 ans meurt à Byhalia dans le Mississippi William

Faulkner
,

William Cuthbert Falkner de son nom de naissance romancier, scénariste américain, appartenant au Mouvement Littérature moderniste Courant de conscience, né le 25 septembre 1897 à New Albany dans l'État du Mississippi. Il écrit de nombreux romans, nouvelles, scénario et poésie, il reçoit le prix Prix Pulitzer, Prix Nobel de littérature, National Book Award. Ses Œuvres principales sont : Le Bruit et la Fureur en 1929, Tandis que j'agonise en 1930, Sanctuaire en 1931, Lumière d'août en 1932, Absalon, Absalon! en 1936, souvent considéré comme l'un des plus grand chef-d'oeuvre de la littérature universelle.
Il est essentiellement connu pour ses romans et ses nouvelles, mais il a aussi publié des poèmes et a travaillé occasionnellement comme scénariste pour le cinéma. Publié à partir des années 1920, il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1949, alors qu'il est encore relativement peu connu.
Faulkner, qui a situé la plupart de ses récits dans son état natal du Mississippi, est l'un des écrivains du Sud les plus marquants, aux côtés de Mark Twain, Robert Penn Warren, Flannery O'Connor, Truman Capote et Tennessee Williams. Mais au-delà de cette appartenance à la culture sudiste, il est considéré comme un des plus grands écrivains américains de tous les temps et un écrivain majeur du XXe siècle, qui a exercé une grande influence sur les générations suivantes de par son apport novateur.
La vie et l'œuvre de Faulkner semblent vouées au recueillement, à l'ensevelissement dans un passé sudiste minutieusement reconstitué. En fait, Faulkner est moins un réaliste qu'un créateur épique. Les personnages se retrouvent d'un roman à l'autre, membres d'un même univers, unis par les liens du sang, de la haine et de l'imagination de l'auteur. Faulkner est le fondateur d'un territoire américain, le Yoknapatawpha, comté imaginaire de l'État du Mississippi, pays plat et fertile, dont le nom assemble deux mots indiens et signifie le pays où l'eau coule lentement à travers les terres plates. Au centre, la ville de Jefferson, avec la place et le palais de justice au milieu. Plus loin, la banlieue, où se forge la fortune des Snopes, où se ruine l'aristocratie de planteurs. Champs, maisons, routes poussiéreuses du Sud, tout est agencé avec une telle minutie qu'on a adressé des cartes du Yoknapatawpha, des annuaires et des arbres généalogiques de ces 15 611 personnages, dont 6 298 Blancs et 9 313 Noirs.
L'œuvre de Faulkner, qu'on associe généralement, quoiqu'elle n'y soit pas réductible, à son comté mythique du Yoknapatawpha, est peut-être de tous les monuments littéraires du XXe siècle l'un des plus forts et des plus originaux – tant par le nombre quelque vingt-cinq romans et sept à huit douzaines de nouvelles que par le sceau d'une vision profondément personnelle de l'expérience humaine.
De Sartoris aux Larrons, l'œuvre constitue une immense chronique des comportements humains dans leurs avatars les plus divers, les plus extrêmes et les plus violents : tantôt tragiques Le Bruit et la fureur, Lumière d'août, Absalon ! Absalon !, Parabole, tantôt comiques Tandis que j'agonise, et surtout Le Hameau, le meilleur livre d'humour américain depuis Mark Twain. Mais cette diversité, qui situe l'œuvre du côté des grands créateurs de mondes romanesques (Balzac, Dickens, Hardy, ne doit pas faire illusion : Faulkner est aussi un étonnant poète au langage intense, d'un livre à l'autre immédiatement reconnaissable, signe indiscutable d'une ambition : Tout dire en une phrase.En ce sens, il est proche de Flaubert, de Joyce, de Proust.
Dans l'œuvre achevée, il y a donc la qualité d'un discours perpétuel sur le moi, sur le monde, sur leurs conflits – et sur le discours du moi et du monde : cette œuvre immédiate est aussi réflexive. Si le discours est verbal, c'est qu'il ne peut être gestuel : chez Faulkner, le verbe est porté à sa plus haute puissance dans un effort tendant à faire sursignifier le langage. L'impression est d'une écriture totale, à la fois enivrante et engouffrante, où toute notion du réel le Sud s'abolit au profit d'une fiction onirique le Sud faulknérien aussi contraignante qu'un grand mythe.
Mais l'œuvre-action de Faulkner est constituée d'œuvres indépendantes, construites de façon autonome malgré les nombreux passages et les personnages qui y circulent, telle Temple Drake de Sanctuaire à Requiem pour une nonne. On aurait tort de songer à un vaste édifice érigé pierre à pierre et à dessein. Il s'agit plutôt d'une série de plongées verticales, plus ou moins profondes, vers les racines de toute expérience. Or, chaque plongée prend sa forme propre et celle-ci signifie autant que le discours. Inlassable expérimentateur, Faulkner n'a jamais démissionné de son métier d'artiste : c'est le principal témoignage que l'œuvre porte au-delà des contenus particuliers des romans.
Et c'est dans la somme de ses quelque douze cents personnages, de son prodigieux bestiaire et de son étonnante nature que s'établit la responsabilité de Faulkner, laquelle renvoie en dernière analyse à son écriture. Celle-ci, véritable création, laisse loin derrière elle le réalisme ainsi que la morale et la psychologie traditionnelles, pour ouvrir la voie à cet art à la fois moderne et ancien qu'on peut dire anthropologique.

sa vie

Fils de Murry Cuthbert Falkner et Maud Butlet, il est issu d'une famille d'hommes d'affaire et de loi, d'anciens riches déchus et désargentés à New Albany dans le comté de Union Mississippi. La famille Falkner, originaire de Caroline, émigre d'abord au Tennessee, où l'arrière-grand-père du romancier devient une personnalité haute en couleur, Colonel, banquier, homme de loi, entrepreneur de chemin de fer, deux fois accusé de meurtre et finalement assassiné sur la grand-place d'Oxford, c'était aussi un journaliste et un romancier, auteur d'un best-seller américain, The White Rose of Memphis. Ce fabuleux ancêtre hante l'œuvre de Faulkner, dont les parents, après avoir vendu le chemin de fer familial, mènent une vie plus modeste dans la quincaillerie. Établi à Oxford Mississippi, William Falkner est un élève distrait, volontiers mystificateur. Profondément influencé par la vie des États du sud américain, le Mississippi marque son sens de l'humour, du tragique par le clivage social entre race Noire et race Blanche de l'époque, sa capacité à forger des personnages typiques du sud. Il prend le nom de Faulkner pour, dit-il, se singulariser, principalement vis-à-vis de son père qu'il n'aimait guère ; ce fut aussi pour lui une façon de s'affirmer comme écrivain. Il s'engage dans l'aviation canadienne durant la Première Guerre mondiale, mais l'armistice de 1918 est signé avant qu'il n'ait pu faire son premier vol, ce qui ne l'empêche pas à son retour d'affecter un boitillement dû à une blessure qu'il aurait reçue au combat. Expliquant entre autres qu'il avait une plaque de fer à la suite de ses batailles ; il continuera longtemps à mentir à ses proches sur ses exploits. Affabulateur, alcoolique, Faulkner est vendeur en librairie, puis postier, mais passe l'essentiel de son temps à écrire et lire. Parmi ses auteurs favoris, on trouve Melville et Honoré de Balzac. Les biographes font d'ailleurs un rapprochement entre la Yoknapatawpha saga de l'auteur américain et la Comédie humaine dont on a retrouvé une traduction complète dans sa bibliothèque de Rowan Oak, maison qu'il achète en 1930 à Oxford Mississippi 4et où il s'installe peu après son mariage avec Estelle Oldham Franklin 1897-1972, qu'il connaît depuis 1907. Le couple donne naissance à une fille, Jill, mais le mariage avec Estelle est un désastre : les époux sont alcooliques. Estelle fait une cure par la suite. Dans les années 1940 et 1950, William Faulkner multiplie les liaisons avec des jeunes femmes.

Si dans sa jeunesse, il n'écrit que des poèmes, c'est par ses nouvelles et romans qu'il devient célèbre. En 1925, il publie son premier roman : Monnaie de singe. Faulkner visite ensuite l'Europe, s'arrêtant en Italie du Nord, et à Paris, où il entreprend l'écriture de Moustiques, son deuxième roman. Il commence une tournée des champs de bataille français Rouen, Amiens, Compiègne, Dieppe et se rend à Londres, qu'il n'apprécie pas. Il rentre à Oxford, où il rédige Étendards dans la poussière 1927 dont il est très fier. C'est dans ce roman que ses personnages évoluent pour la première fois dans le comté de Yoknapatawpha, cadre de la plupart de ses romans futurs. Alors qu'il n'arrive toujours pas à vivre de sa plume, il continue d'alterner petits travaux et écriture, publiant quatre de ses romans majeurs le Bruit et la Fureur, Tandis que j'agonise, Sanctuaire, Lumière d'août en seulement quatre ans 1929-1932. Sanctuaire "l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier" selon la formule célèbre de Malraux fait scandale, mais apporte à l'auteur argent et notoriété. Son premier recueil Treize Histoires 1931 réunit ses nouvelles les plus connues, parmi lesquelles Une rose pour Emily. C'est également l'époque où il rencontre l'écrivain de romans noirs Dashiell Hammet, grand buveur comme lui : les deux hommes deviennent amis. Plus tard dans sa carrière 1932-1937, Faulkner commence une longue série d'allers-retours entre Oxford et Hollywood où il devient scénariste. Le cinéma ne l'intéresse pas particulièrement, mais l'argent qu'il lui procure le fait persévérer ; surtout il se lie d'amitié avec Howard Hawks : les deux hommes ont en commun un goût prononcé pour l'alcool, l'aviation et la chasse. Lors de son premier séjour à Hollywood, Faulkner travaille successivement pour la MGM, puis pour la Twentieth Century Fox. À cette époque, il a une liaison avec la secrétaire de Howard Hawks, Meta Carpenter qui sera le grand amour plus tard trahi de sa vie. Son travail de scénariste ne l'empêche pas de publier romans et nouvelles et non des moindres puisque l'année 1936 voit notamment la publication d'Absalon, Absalon ! et l'année 1940 celle du roman Le Hameau premier tome de ce qui deviendra, avec La Ville 1954 et Le Domaine 1959 : La Trilogie des Snopes.

Lorsque les États-Unis rentrent dans la Seconde Guerre mondiale, Faulkner s'engage dans la défense passive. Toujours pour l'argent, il retourne alors à Hollywood écrivant entre autres pour Howard Hawks et en collaboration avec Francis Scott Fitzgerald le scénario du film Le Grand Sommeil, tiré du livre de Raymond Chandler, ainsi que celui du film Le Port de l'angoisse, tiré du livre d'Ernest Hemingway En avoir ou pas. Le Port de l'angoisse, en anglais To Have and Have Not, est la première rencontre à l'écran du couple Humphrey Bogart-Lauren Bacall, et contient des répliques restées célèbres : You know how to whistle don't ya? Just put your lips together and blow Lauren Bacall et Have you ever been bitten by a dead bee? Walter Brennan.

Il collabore au film de Jean Renoir L'Homme du sud et écrit un scénario fleuve pour un film retraçant la carrière du Général de Gaulle, mais qui ne se fera jamais.

En 1946, de retour à Oxford, il rencontre une de ses jeunes admiratrices, Joan Williams qu'il prend sous son aile. En 1948 paraît L'Intrus, roman dans lequel un fermier noir est accusé à tort d'avoir tué un Blanc. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1949 cinq ans avant Hemingway. Il boit peu de temps avant de partir chercher la récompense à Stockholm où il donne un discours, déclarant refuser d'accepter la fin de l'Hommme.... L'Homme ne fera pas que subir, il prévaudra ....
Faulkner donne la somme reçue afin d'établir un fonds de soutien aux nouveaux romanciers, qui devint le PEN/Faulkner Award for Fiction. Passant par Paris à son retour, une interview de lui est publiée par le journal Le Monde où il a cette formule quand il est interrogé sur le problème noir dans le sud de l'Amérique : Dans trois cents ans, ils seront à notre niveau, et la guerre des races sera terminée, pas avant
En 1953, il retrouve Howard Hawks pour travailler au scénario de ce qui deviendra La Terre des pharaons.
Il devient écrivain-résident à l'Université de Virginie, de 1957 à 1958. Il y passe l'essentiel de son temps, se consacrant à ses passions pour l'équitation qui lui vaudra de nombreuses chutes et l'écriture, ne sortant que peu. Il refuse même une invitation à diner à la Maison blanche parce qu'un dîner ne vaut pas 200 kilomètres.
Son alcoolisme est source de nombreuses hospitalisations.

Faulkner meurt dans la nuit du 5 au 6 juillet 1962, après une dernière chute de cheval survenue quelques jours plus tôt.

Il a reçu le prix Pulitzer de la Fiction pour Parabole A Fable, puis le National Book Award à titre posthume pour l'ensemble de son œuvre.

L'Å“uvre

William Faulkner écrivit des romans relevant du drame psychologique, dans un grand souci des émotions, et faits d'une prose tortueuse et subtile et d'une prosodie très travaillée. Comme la plupart des auteurs prolifiques, il souffrit de la jalousie et du mépris des autres, et fut considéré comme le rival stylistique d'Ernest Hemingway ses longues phrases s'opposant au style incisif et minimaliste de Hemingway. Il est aussi vu de nos jours comme un représentant majeur du modernisme littéraire américain des années 1930, suivant la tradition expérimentale d'auteurs européens tels que James Joyce, Virginia Woolf, et Marcel Proust, connus pour leur usage de la narration multiple, du point de vue multiple, de la focalisation interne, et des ellipses narratives. Faulkner élabora quant à lui ce qu'il convient d'appeler le courant de conscience, style donnant une apparence erratique et spontanée, et pourtant très travaillé.

Plus encore on peut lire son œuvre comme une longue interrogation sur les raisons du naufrage sudiste ; la population du Sud se survivait après l'événement que constitue la défaite lors de la guerre de Sécession ; Faulkner lui-même insistait sur le poids de celle-ci et disait être né en 1898, mais mort en 1865. Cette insistance à tourner autour de cette matrice de ses romans se retrouve dans Absalon ! Absalon ! qui refuse un Sud victime du Nord et de ses Carpet Baggers, mais insiste - et c'est la fonction de tous les anormaux de ses romans, à commencer par celui du Bruit et de la fureur - sur la pourriture intérieure et antérieure du Sud avant même l'événement de la défaite. Il peut se lire alors comme un anti-Margaret Mitchell ; Autant en emporte le vent est d'ailleurs publié la même année qu'Absalon, Absalon ! et en est le complet contrepoids à succès qui plus est car ce roman flattait l'héroïsme du Sud là où Faulkner l'enterrait. Il y a donc chez Faulkner une haine de soi autant qu'une proclamation d'amour pour le Sud qui conclut le roman ; celle-ci reste étrange car son auteur Mitchell meurt - sans raison apparente - l'année suivante. La longue narration, quasi psychanalytique, qui ouvre le texte n'est là que pour dire l'immense colère et la frustration de ce Sud qui se sent bafoué - comme l'héroïne - à la fois abusée et reniée et qui rumine sa colère dans sa pudeur outragée alors qu'elle porte autant les causes de la défaite en elle que les événements extérieurs. Le héros Sutpen n'apparaît alors que comme un ferment antérieur, un signe du pourrissement du Sud, car son irruption est celle de toutes les corruptions, celle du sang et de l'argent ; la reconnaissance qui fait suite à celle-ci, bien qu'elle fût tardive et le fait d'hommes à l'esprit trop ouvert, montre que le Sud, même s'il se voulait encore aristocratique, acceptait déjà ce qu'il reniera plus tard la place de l'argent : ce que décrira plus tard la trilogie des Snopes, Le Hameau, La Ville, Le Domaine et dont il prétendra que c'est une valeur venue du Nord à laquelle il serait resté étranger sans cela. La quête éperdue du fils caché et noir plus précisément octavon dans le langage épris de précision de l'époque - mais cela fait quand même de lui un Noir pour les Blancs – n'est que le signe que Sutpen, qui cherche une respectabilité faite de préjugés, érigés d'abord contre lui, tente lui même d'effacer sa propre vie pour obtenir cette reconnaissance et tente de construire un mythe sudiste de pureté. La participation de ses deux fils qui s'entretueront à la fin du conflit à la guerre sonne comme une adhésion à un système de valeurs aristocratiques et racistes que le fils caché - en réalité l'aîné - veut pousser son père à renier - en reconnaissant sa faute antérieure il a eu un enfant avec une métis et l'a reconnu un temps en lui demandant en mariage sa fille et donc sa propre sœur ; c'est pour cela - taire l'inceste possible ou la mixité du sang - que le fils cadet celui qui pense être le seul et légitime enfant tue son frère. Difficile après cela de proclamer que Faulkner aime ou n'aime pas le Sud, il est du Sud et, à ce titre, porte sa défaite comme il porte le fardeau d'avoir été mobilisé en 1918 sans avoir pu combattre.

Sa littérature peut tenir en cette idée qu'il développe à propos de son personnage quasi éponyme - le colonel Sartoris qui "s'était fixé un idéal assez grand pour ne jamais le perdre de vue, on pourrait ajouter même en lui tournant le dos. Ce personnage meurt d'une façon loufoque, abattu pour être allé récupérer une boite d'anchois qu'il ne voulait pas laisser aux mains des Nordistes. Il y a de la grandeur et de la dérision dans l'œuvre de Faulkner, comme une sorte de grand écart entre une vie - et une mort - rêvées et une destinée qu'il n'arrivait pas à accomplir ; pas plus et pas moins que le Sud. La haine rancie - puisqu'elle est celle d'une morte, et le loufoque - son cercueil manque de descendre un rapide et son jeune fils la prend pour un poisson - se retrouvent d'ailleurs dans Tandis que j'agonise ; ils sont comme le cœur de l'œuvre, laquelle semble toujours plus complexe au fur et à mesure qu'on l'analyse ; la comparaison avec la psychanalyse n'est donc pas fortuite : des événements mineurs acquièrent une résonance quasi mythologique et semblent autant de traumatismes fondateurs ; ceux du Sud se confondant d'ailleurs avec les traumatismes intimes dans un chassé-croisé permanent et vertigineux. Une telle œuvre explique à elle seule pourquoi Faulkner passe pour être le père de la littérature contemporaine ; c'est pourquoi tant de grands et de petits maitres se réclament de lui et disent ne pouvoir écrire qu'à l'ombre de ses romans.

Mais le plus abordable et le plus représentatif de son style est L'Intrus ; une histoire digne d'un western de John Ford. Une enquête policière, menée par des gamins avant tout, une dame âgée, et des adultes dont le fameux oncle Gavin Stevens que l'on retrouvera dans d'autres romans. Une histoire grave et truculente dans laquelle il s'agit de sauver la vie d'un Noir, ce qui n'est alors pas très bien vu dans le Sud. On sent Faulkner à son aise dans ce type d'histoire, sombre et pleine d'humour.

Faulkner est aussi un prolifique auteur de nouvelles. Quelques-unes, notamment L'Arbre aux souhaits, sont des textes de littérature d'enfance et de jeunesse. Mais le gros de la production se consacre au genre policier. Auteur apprécié pour ses histoires policières, il publie en 1949 cinq nouvelles noires sous le titre Le Gambit du cavalier dont le héros commun, Gavin Stevens, est le procureur d'une petite ville du Mississippi dans le comté de Yoknapatawpha. Plusieurs de ses autres nouvelles et romans se déroulent dans ce comté, avatar littéraire du comté de Lafayette où se situe Oxford. Yoknapatawpha prend ensuite une telle place dans l'œuvre de Faulkner que ce lieu imaginaire est devenu une des créations monumentales de l'histoire de la littérature.

William Faulkner est entré dans la Bibliothèque de la Pléiade Paris, Gallimard en 1977 : quatre tomes ont été consacrés à son œuvre romanesque, dans des traductions révisées et avec un important apparat critique, l'ensemble ayant été placé sous la direction successive de Michel Gresset, André Bleikasten, François Pitavy et Jacques Pothier, et un Album Faulkner de la Pléiade a été édité en 1995 sous la direction de Michel Mohrt ; un cinquième tome est attendu, ainsi qu'un sixième qui devrait réunir toutes ses nouvelles. La collection Quarto, du même éditeur, a publié la trilogie des Snopes en 2007.

Le style faulknérien

Comme l'enquête d'un policier, le romancier remonte le temps, marchant à rebours vers le passé, en quête de la faute qui sera réparée par un outrage plus grand. Ainsi, le drame de chacun se fond dans le drame collectif du Sud, la psychanalyse dans l'histoire, et le présent, qui est le temps du microcosme, dans le passé, qui est le temps du macrocosme.
À ce point, le réalisme faulknérien, comme chez Bruegel ou Bosch, n'est plus que la surface d'une œuvre de visionnaire. Ce réalisme se fond dans une vision plus vaste, qui, par-delà le temps et l'espace, révèle des mystères plus profonds. Cette vision transforme en mythe une réalité : le Sud, ce Mezzogiorno des États-Unis, avec sa pauvreté et son racisme, devient un symbole de la chute originelle. Comme l'Écosse pour Walter Scott ou l'Irlande pour Joyce, il nourrit le mythe faulknérien. Il devient le décor d'une représentation de la Passion, un lieu claudélien ou shakespearien, où l'auto sacramental se déroule implacablement sous les feux d'un soleil figé au zénith. Car tout est figé dans le Sud faulknérien depuis la guerre de Sécession. Frappé de malédiction par la spoliation, puis par l'esclavage, enfin par la défaite de 1865, le Sud devient, chez Faulkner, le symbole de la condition humaine après la chute et avant la rédemption. C'est la patrie des damnés, dont Sartre écrit : L'homme de Dostoïevski, ce grand animal divin et sans dieu, perdu dès sa naissance et acharné à se perdre.
En ce sens, Faulkner est un écrivain romantique. Ce monde de malédictions, de meurtres, de viols, de castrations, d'incestes est celui du roman gothique, dans la tradition poesque de la rhétorique et l'agonie. Dans ces mystères du Sud, il ne faut pas chercher trop d'intentions philosophiques, mais une tradition romantique, que Faulkner avoue : je n'ai aucune instruction. Mon grand-père avait une bibliothèque moyenne. C'est là que j'ai reçu la plus grande part de ma première éducation. Et son goût allait aux choses franchement romantiques comme les romans de Walter Scott et de Dumas.
Ce romantisme est sensible dans le sentiment ambigu de l'écrivain pour le Sud. Faulkner est à la fois fasciné et horrifié par la décadence du Sud, ses tares, ses monstres, cette malédiction, dont les Noirs sont le symbole. Car en marge de la famille blanche vit la famille noire, qui en est comme l'ombre. Faulkner ne pose pas le problème noir en termes politiques, moraux ou sociaux. Noirs et Blancs sont enchaînés dans une malédiction réciproque, dont ils sont à la fois instruments et victimes. Vous ne comprenez pas, écrit-il. Ce pays tout entier, le Sud, est maudit, et nous tous qui en sommes issus, Blancs et Noirs, gisons sous sa malédiction. » Cri romantique de damné, qui, n'ayant que sa malédiction pour identité, l'assume, comme le Christmas de Lumière d'août. Les personnages de Faulkner, comme ceux de Dostoïevski, sont des damnés. Ils n'ont pas de vie, mais un destin. Ils ne relèvent pas de la psychologie ou de la morale, mais de l'épopée. Ce trouble sentiment d'amour-haine pour le Sud s'exprime dans le cri de Quentin, quand on lui demande : « Pourquoi haïssez-vous le Sud ? et qu'il hurle : Je ne le hais pas. Je ne le hais pas. Non. Non. Non, je ne le hais pas. Peut-être l'obscurité de l'écriture et des structures romanesques de Faulkner tient-elle moins aux règles du roman gothique qu'à une volonté de ne pas avouer des sentiments dissimulés sous l'opacité de la rhétorique.
Le vrai destin des personnages de Faulkner, c'est cette rhétorique de l'opacité, qui n'éclaire pas, mais aveugle des héros œdipiens. Le style de Faulkner, avec ses longueurs, ses métaphores, ses phrases contournées, est une sorte de lave où tous s'engluent. La phrase faulknérienne engloutit la création, la fige. Cette rhétorique pétrifiante ne décrit ni ne raconte, mais mêle le passé et le présent dans ce temps de la vision simultanée, qui est le temps faulknérien par excellence et qu'il faudrait appeler le perpétuel. Comme Quentin brise sa montre, Faulkner renonce au temps des horloges et rejoint cet anarchisme chronologique dont Proust, Joyce et Virginia Woolf ont fait la révolution du roman moderne. Pris dans le perpétuel, chacun est défini non par sa liberté d'être et de faire, mais par son avoir fait et avoir été. Un seul trait, le soupçon de métissage chez Christmas, le souvenir du grand-père Hightower, le culte des martyrs Burden, suffit à déterminer les trois principaux personnages de Lumière d'août.
Ce passé, qui obsède le présent et lui chuchote son destin, est très proche de celui de l'Ancien Testament. La répétition des noms propres de génération en génération, comme dans les généalogies bibliques, exprime une filiation de la culpabilité. Dans ce monde pas encore racheté, tous sont des intrus, et tous cherchent l'outrage qui les tuera, le sacrifice rituel qui leur donnera un sens en les anéantissant, en les rendant au temps éternel. En ce sens, l'œuvre de Faulkner apparaît comme une sorte de théologie romanesque. L'auteur lui-même se donne le spectacle liturgique de sa création et l'englobe de son œil divin : Vous vous retournez, écrit Faulkner, et, abaissant vos regards, vous embrassez tout le Yoknapatawpha, qui s'étend à vos pieds aux derniers feux du jour. Et vous demeurez là, maître solitaire, dominant la somme entière de votre vie qui se déroule sous ce vol incessant d'éphémères étincelles. Comme le Seigneur au-dessus de Bethléem, vous planez en cet instant au-dessus de votre berceau, des hommes et des femmes qui vous ont fait ce que vous êtes, de ces archives, de ces chroniques de votre terre natale offertes à votre examen en mille cercles concentriques pareils à ceux qui rident l'eau vive sous laquelle votre passé dort d'un sommeil sans rêves ; vous trônez alors, inaccessible et serein au-dessus de ce microcosme des passions, des espoirs et des malheurs de l'homme, ambitions, terreurs, appétits, courage, abnégation, pitié, honneur, orgueil et péchés, tout cela lié pêle-mêle en un faisceau précaire, retenu par la trame et par la chaîne du frêle réseau de fer de sa rapacité, mais tout cela voué aussi à la réalisation de ses rêves.À la dernière page de son dernier livre, le Domaine, le dernier personnage s'engloutit à son tour dans les cercles infiniment concentriques de cette création, tous mélangés, pêle-mêle, les beaux, les splendides, les orgueilleux, les braves, jusqu'au faîte même parmi les fantômes et les rêves étincelants, bornes militaires de la longue histoire des hommes : Hélène et les évêques, les rois et les anges apatrides, les séraphins méprisants et damnés.
À la fois comédie humaine et cosmogonie, l'œuvre de ce solitaire est l'un des plus étonnants mélanges de réalisme et d'imaginaire de la littérature.

Les cheminements de la création

Qui fut Faulkner ? À cette question, qui hante l'esprit de ses lecteurs depuis que Sartre la posa, en février 1938, il faut, même après la publication de l'énorme biographie de l'écrivain par J. Blotner, substituer la seule interrogation pour le moment pertinente et utile : qu'a fait Faulkner ?
La vérité de Faulkner est dans ses manuscrits. La proposition peut paraître facile, mais elle ne l'est pas, car, en s'y ralliant, on admet ipso facto que la critique de son œuvre, pourtant devenue pléthorique plusieurs centaines de livres et plusieurs milliers d'articles, ne fait encore que balbutier. Qu'on pense au temps qu'il a fallu, depuis sa redécouverte en 1921, pour qu'on commence à connaître Melville.
Les cheminements de la création de Faulkner, dans laquelle il a engagé toute sa liberté, sont ceux d'une conquête dont les finalités successives se révélèrent à lui seulement peu à peu, en mouvement, et qui tire sa motivation initiale d'une frustration telle que l'activité littéraire apparaît, plus clairement chez lui que chez tout autre, comme une fabuleuse compensation.
William Faulkner est né à l'imaginaire vers 1919, dans la douloureuse lenteur d'une révélation bouleversante pour un jeune homme nourri d'idéalisme, l'échec sur tous les plans où il avait rêvé un accomplissement : l'action, l'amour, la gloire. Pendant les dix années qui suivirent, il ne fit guère autre chose qu'essayer, comme des costumes, des modes d'existence et de littérature. Il se changea en Faulkner le nom signifie fauconnier : à plusieurs reprises, dans son œuvre, il utilise l'oiseau de proie comme image du moi idéal. Il se regarda prendre des poses et se figer lui-même dans des écrits partiellement inédits qui sont vraiment des écrits de jeunesse, on pourrait presque dire de puberté littéraire. On peut y ranger à peu près toute sa poésie, ses deux premiers romans, Monnaie de singe Soldiers' Pay, 1926 et Moustiques
Mais Faulkner, un temps nommé le vicomte Vaurien, se mit à utiliser l'imaginaire pour penser le rêve enfui de son prestige. C'est ainsi qu'il retrouva une figure qui fut une clé des songes : celle de l'arrière-grand-père, le prestigieux Colonel. Mais, pas plus qu'imaginaire n'est littérature, fascination n'est religion. On ne saurait parler de culte. Il n'en est pas moins certain que le bouleversement du temps dans le roman, une des causes de la célébrité de Faulkner, a son origine dans le fait que présent et passé cohabitèrent dans un seul vécu d'autant plus organique qu'il était soumis à la tyrannie de l'imaginaire.
Cependant, Faulkner, vers 1926, entrait en littérature. Il lut beaucoup. Il observa, à Oxford, les gens qu'il allait faire siens. Et puis, à la question : Qu'est-il arrivé à Faulkner entre Moustiques et Le Bruit et la fureur ? son mentor, Phil Stone, fit la meilleure réponse : Il écrivait tout le temps. » Sartoris, ou plutôt Étendards dans la poussière Faulkner paya un ami cinquante dollars pour réduire ce livre d'un cinquième environ, aux dimensions exigées par l'éditeur, c'est Faulkner découvrant tout le parti à tirer d'un parallélisme entre les lendemains de la guerre de Sécession et ceux de la Première Guerre mondiale. Les premiers avaient marqué la fin de l'innocence du Sud ; les seconds consacrent objectivement la fin de l'innocence américaine. Le titre original de l'œuvre n'implique donc pas seulement un passé collectif, mais une conscience individuelle qui ne se voit pas d'avenir. En outre, il y a déjà dans ce livre la polarité d'un monde peuplé de Sartoris et de Snopes ou : vivre avec ou sans code de l'honneur. L'œuvre intégrale surprend par la richesse des promesses qu'elle recèle. C'est la matrice des romans à venir.
Sartoris paraît en janvier 1929. La même année, celle du krach de Wall Street, c'est aussi, pour Faulkner, Le Bruit et la fureur (octobre), son mariage avec une amie d'enfance divorcée et mère de deux enfants, et, bientôt, l'acquisition de Rowan Oak, la belle demeure sudiste bâtie sur un terrain acheté aux Indiens en 1836, et qu'il faudra beaucoup de séjours à Hollywood pour restaurer. Avec Le Bruit et la fureur, Faulkner ferme la porte au monde extérieur pour oser enfin la brusque plongée en lui-même, dans l'espace et le temps de sa conscience. L'intériorité du roman en fait la puissance et la difficulté, véritable descente dans l'enfer du moi où se conjuguent pour la première fois, dans la longue plainte de Quentin, les interdits et les désirs inavoués, les désillusions et les refus. C'est une œuvre d'une sincérité poignante, la confession d'un idéaliste meurtri qui dramatise en un suicide son impossible projet. Mais Faulkner, puisqu'il choisit alors de surmonter, après l'errance, le désespoir, a tout appris de ces années fécondes.
D'abord, il a réglé son compte à la tentation esthétique, laquelle, sans attaquer son « innocence », perpétuait et la fuite et l'impasse ; et, en l'exorcisant par la création, il a aboli l'hiatus intolérable où résonnait le discours imaginaire du moi réel sur un moi idéal exalté. Il a fait, aussi, l'expérience du plaisir de l'écrivain majeur : après Le Bruit et la fureur, il peut tout faire. Ulysse, qui est aussi un règlement de comptes, mais démesuré, a dû jouer le même rôle pour Joyce. Faulkner, en 1929, sait l'essentiel : Le Bruit et la fureur l'a initié à la signification des structures et à la responsabilité qu'y prend l'auteur. Ainsi la partie où Dilsey, héroïne et non narratrice, évolue comme de tout temps, n'est pas par hasard la dernière cependant, le fameux commentaire sur les Noirs, They Endured..., ne fut écrit que quinze ans plus tard, cinq ans avant l'attribution du prix Nobel en 1949.

Le projet faulknérien

L'œuvre de Faulkner, ni saga du Sud, ni poème réitéré de la chute et de l'irrémédiable on avait trop coutume, en France notamment, de voir tout l'œuvre de Faulkner comme celui d'un poète maudit, est avant tout la représentation d'un prodigieux effort, qu'elle dit dramatiquement, par l'action de ses héros, mais qu'elle exprime aussi, structurellement, par ses formes toujours renouvelées. C'est d'ailleurs en cela qu'elle diffère radicalement de celle de Hemingway, qui tend à cacher l'effort.
Faulkner s'est constitué une éthique qui fut d'abord professionnelle dont sa vie est la preuve et son œuvre la figure. Cette éthique est l'âme, non de ce que Sartre a appelé sa métaphysique, et Butor sa théologie, mais de ce qu'il faudrait appeler bien plutôt, en pensant que Faulkner s'est porté aux autres en s'arrachant au solipsisme romantique, son anthropologie. Celle-ci, née du désir de recenser les attitudes immémoriales de l'homme en son imaginaire comté du Yoknapatawpha, aboutit à la vision d'une sorte de chronique des comportements, qui est précisément celle que revendiqua Faulkner comme un droit acquis à l'âge d'homme de sa création. En détachant l'œuvre de l'homme, on doit enfin pouvoir parler de l'amoralisme impersonnel de Faulkner le romancier.

Cela exclut l'assimilation du point de vue moral des personnages avec celui de l'auteur – en tant qu'homme. Gavin Stevens qui, d'ailleurs, évolue n'est pas plus Faulkner vieux que Quentin Compson n'est, à lui seul, Faulkner jeune, et que les Noirs ne sont le Faulkner de toujours. Il n'y a pas de Faulkner « essentiel » – notamment le chrétien de la faute, du châtiment et de la rédemption par la souffrance, qui succéderait à l'existentialiste et au désespéré – sauf pour ceux qui, en arrêtant son œuvre à l'une de ses phases, choisissent un Faulkner qui « est » contre un Faulkner qui est devenu, ou pour ceux qui voient dans ses références judéo-chrétiennes un recours en conscience et non une symbolique parmi d'autres. Le Hameau est construit sur un système d'échos ironiques renvoyant à la pastorale ancienne ; Descends, Moïse, malgré son titre, n'a besoin d'aucun support pour exister superbement.
L'œuvre, au contraire, donne une succession qui représente un changement constant. Du double tableau d'Étendards, on passe aux trois points de vue successifs du Bruit et la fureur, auxquels s'ajoute enfin celui de l'auteur dans la quatrième section, puis aux quinze narrateurs de Tandis que j'agonise ; avec Lumière d'août, Faulkner trouve la structure en spirale qu'il fait triompher dans Absalon ! Absalon ! où elle est conjuguée avec une multiplicité des points de vue finalement fondus en un seul, impersonnel. Dans Les Palmiers sauvages, deux sujets, deux formes de récit, un seul thème : l'aventure de l'innocence masculine dans l'océan de l'expérience. Avec Les Invaincus 1938, qui marque le début de la seconde phase, beaucoup plus « distanciée, de sa création, Faulkner tentait la composition d'une œuvre originale à partir de nouvelles, méthode qui trouve la perfection dans Le Hameau 1940, puis dans Descends, Moïse. Toute la dernière période est placée sous l'exergue : La vie est le mouvement, la stase est la mort, qu'incarne l'inoubliable Ratliff et qui tire sa force d'avoir été vécu comme une expérience à l'époque des tentations. Dès lors, et notamment dans Parabole, Faulkner élabore un théâtre chanté de l'expérience où l'on perçoit les poignants rappels de l'innocence perdue. Même dans Requiem pour une nonne œuvre qui prépare Parabole plus qu'elle ne suit Sanctuaire, la partie dramatique et tragique est équilibrée par des sections narratives et épiques. Depuis le choix de Wilbourne dans sa prison, les héros de Faulkner survivent. On passe progressivement d'une technique qui ne connaît que la série de points de vue individuels à une autre, celle de l'âge mûr, qui fait primer le point de vue d'une conscience élargie, celle de la communauté.

Sujets et thèmes de Faulkner

On s'aperçoit que l'œuvre de Faullner, au fond, s'inspire de quatre sujets : la guerre surtout les deux siennes, c'est-à-dire celles qu'il n'a pas pu faire, celles de Sartoris ; le Sud géographie, histoire, légende, mythe ; les Noirs données immédiates de la conscience pour tout sudiste, comme le dit William Styron, mais surtout, pour Faulkner, supports privilégiés d'un jeu de valeurs et, dans le mélange des sangs, d'un certain héroïsme tragique ; et, peut-être, la civilisation américaine qu'il a vue naître et triompher du fond de sa retraite, en pays vaincu, donc en pays d'expérience.
Ce ne sont pas là ses thèmes ; manifestement, ceux-ci croissent aux intersections de trois ou quatre ensembles rares sont les œuvres pures de toute intersection : sauf Pylône, peut-être, et, souvent, les nouvelles. À l'intersection des thèmes du Sud et des Noirs, par exemple, naît la trilogie sur la question des races Lumière d'août ; Absalon ! Absalon ! ; Descends, Moïse que l'Intrus prolonge : le seul corpus littéraire qu'un Américain blanc ou noir ait consacré au problème. À l'intersection de la guerre et du Sud naît d'abord Sartoris, puis nombre de nouvelles et enfin, différemment, cette étrange fleur à Faulkner exotique et dont personne sinon peut-être le Suisse Heinrich Straumann n'a encore saisi la portée, Parabole. À l'intersection du Sud et de l'American way of life naît une autre fleur, du mal, celle-là, Sanctuaire dont la première version a immédiatement suivi Le Bruit et la fureur, mais aussi la monumentale trilogie des Snopes. A-t-on assez remarqué qu'il est des œuvres où n'interviennent point les Noirs, et d'autres sans sexualité ? Mais il n'en est pas sans nature : la Terre, peuplée ou non des femmes qui en sont comme l'émanation, est la grande constante des romans de Faulkner, dont l'exil dans son propre arrière-pays fut bien un enracinement, et dont la vision du monde et de l'homme reste celle d'un terrien.
Le plus important, dans la lecture de Faulkner, est d'admettre que tout lui a été prétexte à décollage et à fabulation romanesque : le Sud autant que les Noirs, l'histoire du Christ autant que la vision puritaine de l'éternel féminin. On le voit incorporer son discours imaginaire dans un fait divers Sanctuaire, dans des sujets policiers Le Gambit du cavalier, dans l'aura que fait la légende à un pionnier, Absalon ! Absalon !, ou même, audacieusement, dans l'histoire du Christ Parabole. Ou bien il invente sa propre matière, laquelle, jointe au discours sur le moi et le monde, l'innocence et l'expérience, produit ses plus beaux mythes : la pastorale du Hameau, l'opéra Descends, Moïse, la grande fresque des Snopes.
Cependant, Faulkner, en symboliste formé à l'école anglo-saxonne et par la Bible, rend signifiants les supports de son discours ; l'amour et la guerre signifient toute expérience ; les Noirs, toute endurance : ils incarnent, tirée de l'injustice, la valeur enclose dans la dignité arrachée au quotidien, si bien qu'ils deviennent les paradigmes héroïques de l'éthique de l'effort ; le Sud, le Sud même, est seulement la terre privilégiée parmi toutes les terres humaines, sur laquelle Faulkner, de ses quelque douze cents personnages, a construit son anthropologie romanesque, à laquelle Les Larrons disent un très privé mais foisonnant adieu.

L'Å“uvre parabole

"Mon ambition, écrit-il en 1949 à Cowley, est d'être aboli, de disparaître de l'histoire en tant qu'individu ; de la laisser intacte, sans restes sinon les livres imprimés ; il y a trente ans, j'aurais dû être assez clairvoyant pour ne pas les signer, comme le firent certains élisabéthains. Mon but, et tous mes efforts y concourent, est que la somme et l'histoire de ma vie figurent dans la même phrase qui sera tout à la fois mon acte de décès et mon épitaphe : il a fait des livres et il est mort."
Cette farouche volonté de disparaître au seul profit de l'œuvre dépasse le cadre d'une résistance, au demeurant têtue, à tout viol de la vie privée. Elle s'inscrit au terme d'une véritable recréation de soi, qui fut le moyen de la création romanesque et, peut-être, la raison de vivre.
Mais se recréer, c'est aussi créer un univers. La langue de Faulkner, pense Jean-Jacques Mayoux, est la clé d'un monde. Pour Faulkner, l'écriture est un acte total, une tentative irrationnelle en ce qu'elle vise ni plus ni moins à exister, au même titre qu'un organisme. La phrase qu'on relise la première d'Absalon, aussi vivante et autonome qu'une substance, tire sa dynamique de l'inaltérable détermination de n'être jamais, jamais tout à fait satisfait de ce qu'on écrit – c'est-à-dire de l'effort.
Et de fait : les trois sommets de l'œuvre, qui est elle-même la parabole de ce qu'elle annonce, Le Bruit et la fureur 1929, Absalon ! Absalon ! (1936), et Descends, Moïse 1942 se présentent, en manuscrits, sous une forme extraordinairement travaillée, plusieurs fois réagencés dans leur structure et remaniés dans l'écriture. C'est ce Faulkner-là qu'on commence à peine à connaître. C'est celui qui, fort de son œuvre et s'adressant à ses successeurs et non à l'humanité entière, en porte-parole mandaté de l'humanisme occidental, a pu se permettre, à Stockholm, de dire : Je refuse d'accepter la fin de l'homme.Parce que, pour lui, tout rempart contre l'oubli témoigne pour l'homme, il n'est pas de plus haute mission pour l'écrivain que de faire de l'œuvre littéraire la mémoire de l'humanité.

Publications

La liste des romans ne donne que la première publication en français.

Romans

Soldiers Pay (1926)
Publié en français sous le titre Monnaie de singe, traduit par Maxime Gaucher, Grenoble, B. Arthaud, 1948
Mosquitoes (1927)
Publié en français sous le titre Moustiques, Paris, Éditions de Minuit, « Collection étrangère », 1948
Sartoris (1929)
Publié en français sous le titre Sartoris, traduit par René-Noël Raimbault et Henri Delgove, Paris, Gallimard,Du monde entier
The Sound and the Fury (1929)
Publié en français sous le titre Le Bruit et la Fureur, traduit par Maurice-Edgar Coindreau, Paris, Gallimard, 1938
As I Lay Dying (1930)
Publié en français sous le titre Tandis que j'agonise, traduit par Maurice-Edgar Coindreau, Paris, Gallimard, 1934
Sanctuary (1931)
Publié en français sous le titre Sanctuaire, traduit par René-Noël Raimbault et Henri Delgove, Paris, Gallimard, 1933
Light in August (1932)
Publié en français sous le titre Lumière d'août, traduit par Maurice-Edgar Coindreau, Paris, Gallimard, 1935
Pylon (1935)
Publié en français sous le titre Pylône, traduit par René-Noël Raimbault et G. Louis-Rousselet, Paris, Gallimard, 1946
Absalom, Absalom! (1936)
Publié en français sous le titre Absalon, Absalon !, traduit par René-Noël Raimbault et Charles P. Vorce, Paris, Gallimard,Du monde entier, 1953
The Unvanquished (1938)
Publié en français sous le titre L'Invaincu, traduit par René-Noël Raimbault et Charles P. Vorce, Paris, Gallimard, 1949
The Hamlet (1940)
Publié en français sous le titre Le Hameau, traduit par René Hilleret, Paris, Gallimard, 1959
Intruder in the Dust (1948)
Publié en français sous le titre L'Intrus, traduit par René-Noël Raimbault, Gallimard, « Du monde entier », 1952
Requiem for a Nun (1951)
Publié en français sous le titre Requiem pour une nonne10, traduit par Maurice-Edgar Coindreau, Paris, Gallimard, « Du monde entier », 1957
A Fable (1954)
Publié en français sous le titre Parabole, traduit par René-Noël Raimbault, Gallimard, « Du monde entier », 1958
The Town (1957)
Publié en français sous le titre La Ville, traduit par J. et L. Bréant, Gallimard, « Du monde entier », 1962
The Mansion (1959)
Publié en français sous le titre Le Domaine, traduit par René Hilleret, Paris, Gallimard, « Du monde entier », 1962
The Reivers (1962)
Publié en français sous le titre Les Larrons, traduit par Maurice-Edgar Coindreau et Raymond Girard, Paris, Gallimard, « Du monde entier », 1964
Flags in the Dust (1973), version longue du roman Sartoris

Recueils de nouvelles

These Thirteen (1931)
Publié en français sous le titre Treize histoires, traduit par René-Noël Raimbault et Charles P. Vorce, avec la collaboration de Maurice-Edgar Coindreau, Paris, Gallimard, Du monde entier, 1939
Doctor Martino and Other Stories 1934
Publié en français sous le titre Le Docteur Martino et autres histoires, traduit par René-Noël Raimbault et Charles P. Vorce, Paris, Gallimard, « Du monde entier, 1948
The Wild Palms 1939, deux longues nouvelles
Publié en français sous le titre Les Palmiers sauvages – Si je t'oublie, Jérusalem, traduit par Maurice-Edgar Coindreau, Paris, Gallimard, « Du monde entier, 1952
Go Down, Moses 1942
Publié en français sous le titre Descends, Moïse, traduit par René-Noël Raimbault, Gallimard, Du monde entier, 1955
Knight's Gambit (1949)
Publié en français sous le titre Le Gambit du cavalier, traduit par André Du Bouchet, Gallimard, Du monde entier, 1951
Collected Stories of William Faulkner 1950
Publié en français sous le titre Histoires diverses, traduit par René-Noël Raimbault et Céline Zins, Gallimard, « Du monde entier », 1967
New Orleans Sketches 1958
Publié en français sous le titre Croquis de La Nouvelle-Orléans, traduit par Michel Gresset, Gallimard, « Du monde entier », 1988
Uncollected Stories of William Faulkner (1979)
Publié en français sous le titre Idylle au désert et autres nouvelles, traduit par Maurice Edgar Coindreau, Didier Coupaye, Michel Gresset, François Pitavy, Paris, Gallimard, Du monde entier, 1985

Nouvelles

Landing in Luck (1919)
The Hill (1922)
New Orleans (1925)
Mirrors of Chartres Street (1925)
Damon and Pythias Unlimited (1925)
Jealousy (1925)
Cheest (1925)
Out of Nazareth (1925)
The Kingdom of God (1925) Titre français : Le Royaume des cieux
The Rosary (1925)
The Cobbler (1925)
Chance (1925)
Sunset (1925) [Titre français : Coucher de soleil ]
The Kid Learns (1925)
The Liar (1925)
Home (1925)
Episode (1925)
Country Mice (1925)
Yo Ho and Two Bottles of Rum (1925)
Music - Sweeter than the Angels Sing (1928)
A Rose for Emily (1930) [Titre français : Une rose pour Emily ]
Honor (1930) [Titre français : Honneur ]
Thrift (1930)
Red Leaves (1930) [Titre français : Feuilles rouges ]
Ad Astra (1931) [Titre français : Ad astra ]
Dry September (1931) [Titre français : Septembre ardent ]
That Evening Sun (1931) [Titre français : Soleil couchant ]
Hair (1931) [Titre français : Chevelure ]
Spotted Horses (1931)
The Hound (1931) [Titre français : Le Chien ]
Fox Hunt (1931) [Titre français : Chasse au renard ]
Carcassonne (1931) [Titre français : Carcassonne ]
Divorce in Naples (1931) [Titre français : Divorce à Naples ]
Victory (1931) [Titre français : Victoire ]
All the Dead Pilots (1931) [Titre français : Tous les pilotes morts ]
Crevasse (1931) [Titre français : Crevasse ]
Mistral (1931) [Titre français : Mistral ]
A Justice (1931) [Titre français : Un juste ]
Dr. Martino (1931) [Titre français : Le Docteur Martino ]
Idyll in the Desert (1931) [Titre français : Idylle au désert ]
Miss Zilphia Gant (1932) [Titre français : Miss Zilphia Gant ]
Death Drag (1932) [Titre français : La Course à la mort ]
Centaur in Brass (1932) [Titre français : Centaure de bronze ]
Once Aboard the Lugger (I) (1032)
Lizards in Jamshyd's Courtyard (1932)
Turn About (1932) [Titre français : Chacun son tour ]
Smoke (1932) [Titre français : Fumée ]
Mountain Victory (1932) [Titre français : Victoire dans la montagne ]
There Was a Queen (1933) [Titre français : Il était une reine ]
Artist at Home (1933) [Titre français : Maison d'artiste ]
Beyond (1933) [Titre français : Au-delà ]
Elly (1934) [Titre français : Elly ]
Pennsylvania Station (1934) [Titre français : La Gare de Pennsylvanie ]
Wash (1934) [Titre français : Wash ]
A Bear Hunt (1934) [Titre français : Chasse à l'ours ]
The Leg (1934) [Titre français : La Jambe ]
Black Music (1934) Titre français : Musique noire
Mule in the Yard (1934) Titre français : Mulet dans la cour
Ambuscade (1934)
Retreat (1934)
Lo! (1934)
Raid (1934)
Skirmish at Sartoris (1935)
Golden Land (1935) [Titre français : Pays de cocagne ]
That Will Be Fine (1935) [Titre français : C'est ça qui serait chic ! ]
Uncle Willy (1935) [Titre français : Oncle Willy ]
Lion (1935)
The Brooch (1936) [Titre français : La Broche ]
Two Dollar Wife (1936)
Fool About a Horse (1936)
The Unvanquished (1936)
Vendee (1936)
Monk (1937) [Titre français : Monk ]
Barn Burning (1939) [Titre français : L'Incendiaire ]
Hand Upon the Waters (1939) [Titre français : Une main sur les eaux ]
A Point of Law (1940)
The Old People (1940) [Titre français : Gens de jadis ]
Pantaloon in Black (1940)
Gold Is Not Always (1940)
Tomorrow (1940)
Go Down, Moses (1941) [Titre français : Descends, Moïse ]
The Tall Men (1941) [Titre français : Les Montagnards ]
Two Soldiers (1942) [Titre français : Deux soldats ]
Delta Autumn (1942) [Titre français : Automne dans le delta ]
The Bear (1942) [Titre français : L'Ours ]
Afternoon of a Cow (1943) [Titre français : L'Après-midi d'une vache ]
Shingles for the Lord (1943) [Titre français : Bardeaux pour le Bon Dieu ]
My Grandmother Millard and General Bedford Forrest and the Battle of Harrykin Creek (1943) [Titre français : Ma grand-mère Millard... ]
Shall Not Perish (1943) [Titre français : Morts au champ d'honneur ]
Appendix, Compson, 1699-1945 (1946)
An Error in Chemistry (1946) [Titre français : Une erreur de chimie ]
A Courtship (1948) [Titre français : Prétendants ]
Knight's Gambit (1949) [Titre français : Le Gambit du cavalier ]
A Name for the City (1950)
Notes on a Horsethief (1951)
Mississippi (1954)
Sepulture South: Gaslight (1954)
Race at Morning (1955) [Titre français : Chasse matinale ]
Big Woods (1955) [Titre français : Les Grands Bois ]
By the People (1955)
Hell Creek Crossing (1962)
Mr. Acarius (1965) [Titre français : Mr. Acarius ]
The Wishing Tree (1967) [Titre français : L'Arbre aux souhaits ]
Al Jackson (1971)
And Now What's To Do (1973)
Nympholepsy (1973)
The Priest (1976) [Titre français : Le Prêtre ]
Mayday (1977) [Titre français : Mayday ]
Frankie and Johnny (1978) [Titre français : Frankie et Johnny ]
Don Giovanni (1979)
Peter (1979)
A Portrait of Elmer (1979) [Titre français : Portrait d'Elmer ]
Adolescence (1979)
Snow (1979) [Titre français : Neige ]
Moonlight (1979)
With Caution and Dispatch (1979) Titre français : L'Esprit d'économie
Hog Pawn (1979)
A Dangerous Man (1979)
A Return (1979)
The Big Shot (1979) Titre français : Le Caïd
Once Aboard the Lugger (II) (1979)
Dull Tale (1979)
Evangeline (1979) [Titre français : Évangeline
Love (1988)
Christmas Tree (1995) Titre français : L'Arbre de Noël
Rose of Lebanon (1995)
Lucas Beauchamp (1999)

Poésies

Vision in Spring (1921)
The Marble Faun (1924)
Publié en français sous le titre Le Faune de marbre, suivi de Le Rameau vert, traduit par Alain Suied, Gallimard, « Poésie » no 259, 1992
This Earth, a Poem (1932)
A Green Bough (1965)
Publié en français sous le titre Le Rameau vert, précédé de Le Faune de marbre, traduit par René-Noël Raimbault et Alain Suied, Gallimard, « Poésie no 259, 1992
Mississippi Poems (1979)
Helen, a Courtship and Mississippi Poems (1981)
Publié en français sous le titre Hélène : Ma cour, suivi de Poèmes du Mississippi, traduit par Michèle Plâa et Philippe Blanchon, La Nerthe, 2014

Essais, discours et lettres

Faulkner à l'Université, Paris, Gallimard, 1964.
Essais, discours et lettres ouvertes, Paris, Gallimard, 1969.
Lettres choisies, Paris, Gallimard, 1981.
Croquis de La Nouvelle-Orléans, suivi de Mayday, Paris, Gallimard, 1988.

Scénarios publiés en français

De Gaulle : scénario, Paris, Gallimard, 1989.
Stallion Road, suivi de L'Avocat de province et autres histoires pour l'écran, Paris, Gallimard, 1994.

Filmographie

1932 : Une femme survint (Flesh) de John Ford (non-crédité)
1933 : Après nous le déluge (Today We Live) d'Howard Hawks (dialogue)
1933 : La Déchéance de miss Drake (The Story of Temple Drake) (d'après son roman Sanctuary)
1936 : Les Chemins de la gloire (The Road to Glory) d'Howard Hawks
1937 : Le Dernier négrier (Slave Ship) de Tay Garnett
1938 : Quatre hommes et une prière (Four Men and a Prayer) de John Ford (non-crédité)
1938 : Patrouille en mer (Submarine Patrol)
1939 : Gunga Din de George Stevens (non-crédité)
1939 : Sur la piste des Mohawks (Drums Along the Mohawk) de John Ford (non-crédité)
1943 : Air Force d'Howard Hawks (non-crédité)
1943 : Intrigues en Orient (Background to Danger) de Raoul Walsh (non-crédité)
1943 : Northern Pursuit (non-crédité)
1944 : Le Port de l'angoisse (To Have and Have Not) d'Howard Hawks (scénario)
1945 : God Is My Co-Pilot (non-crédité)
1945 : L'Homme du sud (The Southerner) de Jean Renoir (non-crédité)
1945 : Le Roman de Mildred Pierce (Mildred Pierce) de Michael Curtiz (non-crédité)
1946 : Le Grand sommeil (The Big Sleep) d'Howard Hawks (scénario)
1947 : Deep Valley (non-crédité)
1948 : Les Aventures de Don Juan (Adventures of Don Juan) de Vincent Sherman (non-crédité)
1949 : L'Intrus (Intruder in the Dust) (d'après son roman éponyme)
1955 : La Terre des pharaons (Land of the Pharaohs) d'Howard Hawks
1958 : La Ronde de l'aube (The Tarnished Angels) de Douglas Sirk (d'après son roman Pylône)
1958 : Les Feux de l'été (The Long, Hot Summer) de Martin Ritt (d'après son roman The Hamlet)
1959 : Le Bruit et la fureur (The Sound and the Fury) de Martin Ritt (d'après son roman éponyme)
1961 : Sanctuaire (Sanctuary) de Tony Richardson (d'après son roman éponyme)
1969 : Reivers (The Reivers) de Mark Rydell (d'après son roman éponyme)
1972 : Tomorrow de Joseph Anthony (histoire)
1982 : Rose for Emily, court métrage de Lyndon Chubbuck (d'après la nouvelle éponyme)
1985 : Two Soldiers, court métrage de Christopher Lapalm (d'après la nouvelle éponyme)
2003 : Two Soldiers, court métrage de Aaron Schneider (d'après la nouvelle éponyme)
2009 : Red Leaves de James Franco (nouvelle)
2013 : As I Lay Dying de James Franco (d'après le roman éponyme)
En tournage
2014 : The Sound and the Fury de James Franco (d'après le roman éponyme)

Liens

http://youtu.be/0tSKvDQlMT4 Faulkner Prix Nobel de la littérature 1949
http://www.ina.fr/video/I10105499/chr ... lliam-faulkner-video.html Max-Pol Fouchet parle de Faulkner
http://www.ina.fr/video/CPC95004018/a ... es-romanesques-video.html I jour I livre, album Faulkner
http://www.ina.fr/video/CPF86631409/fumees-video.html Fumée Nouvelle de Faulkner
http://www.ina.fr/video/VDD09016268/estampes-japonaises-video.html Estampes japonaise par W. Faulkner


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Posté le : 05/07/2014 23:28

Edité par Loriane sur 06-07-2014 14:01:19
Edité par Loriane sur 06-07-2014 14:01:44
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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