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Les amours de l'orchidée Marteau
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Le mariage de l'orchidée Marteau

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Aujourd’hui, je vais vous raconter une histoire d’amour entre une guêpe et une orchidée sauvage qu’on appelle Orchidée Marteau. Manipulation d’un insecte par une plante pour la sauvegarde d’une espèce.

La scène se déroule en Australie, dans une région chaude et sèche où les incendies naturels sont fréquents, tellement fréquents que la vie s’y est adaptée: les sauterelles sont noires, les araignées couleur de cendre, les arbres se couvrent de plusieurs écorces pour se protéger, les fruits résistent au feu, les plantes vivent en grande partie sous la terre, suivies par de nombreux insectes, dont la guêpe thynnidée. La femelle a perdu ses ailes parce qu’il est impossible de travailler sous terre avec d’aussi encombrants appendices. Elle pond ses œufs sur les racines d’un buisson parasité par des larves de scarabées dont se nourrissent ses propres larves. Voici résolu une partie de son problème. Reste celui de la fécondation. Pour qu’elle ait lieu, la guêpe femelle grimpe au sommet d’une haute fleur et émet sa phéromone. Le mâle, qui lui n’a pas perdu ses ailes, patrouille depuis déjà trois semaines, car un décalage existe dans la venue au monde des deux sexes. Son état de privation le rend extrêmement sensible. Dès qu’il perçoit le signal odorant, il remonte la piste. Une fois en vue de l’objet de son désir, il descend en piqué, agrippe la femelle, et l’emporte dans les airs pour la féconder en plein vol. De temps en temps, il fait halte sur une fleur pour s’alimenter, et donner à la femelle l’unique repas de sa vie: il mange le pollen, le digère partiellement, et le restitue à la femelle. Ce travail accompli, le mâle, enamouré, après avoir fécondé sa femelle la dépose sur le sol, au pied d'un buisson celui justement dont les racines sont parasitées par les larves d’un scarabée et la femelle retournera ainsi y pondre ses oeufs. Le cycle de vie de la guêpe est bouclé, et nous pouvons passer au second protagoniste de cette folle histoire.
Mais d'autre part, l’orchidée marteau, comme presque toutes les orchidées, a des problèmes de fécondation.
Pour le résoudre, elle se sert de la petite thynnidée, profitant des trois semaines durant lesquelles le mâle est seul. La technique qu’emploie le mâle pour féconder la femelle est si spéciale que l’orchidée a du inventer un dispositif encore plus spécial. Pour commencer, elle a fabriqué un leurre de la guêpe femelle: tête brillante, corps rond et poilu, jusqu’à l’odeur qui est analogue à la phéromone synthétisée pour attirer le mâle. Mais si l’orchidée s’était contentée de disposer ce leurre comme précédemment dans la corolle, elle n’aurait rien gagné puisque cette guêpe atterrit pour re décoller aussitôt avec sa dulcinée. Au lieu de cela, elle l’a placé au bout d’un bras, long d’environ 6 cm, articulé sur une charnière élastique. Voici donc notre guêpe mâle qui pique sur le leurre et l’agrippe. Croyant tenir une femelle, il bat des ailes pour redécoller. Mais à cause du bras articulée, il se met à décrire un arc de cercle, et vient cogner une sorte d’enclume. La charnière élastique fait revenir le tout en arrière. Le mâle recommence, s’obstine, et vient à nouveau frapper l’enclume. Au bout d’un moment, sans doute lassé, il finit par lâcher prise et s’envole pour de bon.
S’il est déçu, l’orchidée elle a de quoi être satisfaite. En effet, l’enclume contient des sacs de pollen et un stigmate, c’est-à-dire un organe femelle. En se cognant dessus, l’insecte a accroché les sacs sur son dos. Et s’il en avait déjà provenant d’une autre orchidée marteau, il les a déposés sur le stigmate, fécondant ainsi la fleur.
Il faut remarquer que la réalisation du marteau et de l’enclume sont proprement extraordinaires. L’orchidée ne s’est pas contentée d’imiter à la perfection la guêpe femelle, c’est-à-dire à la perfection pour le regard de la guêpe mâle. Elle a aussi ‘calculé’ avec une grande précision tous les éléments du dispositif. En particulier, le marteau se bloque à une courte distance de l’enclume correspondant à l’épaisseur du thorax de l’insecte, car il doit juste frapper l’organe sexuel de la fleur, non être assommé. Non contente d’avoir inventé tout ça une première fois, l’orchidée a aussi trouvé le moyen de l’intégrer dans son génome pour le transmettre à sa descendance.

Posté le : 10/07/2014 14:56
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A bord de ce cahier volant
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