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Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





Commencer à, commencer de ???
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Hors Ligne
Quelques tentatives de réponses :


D'après l'Académie, on doit se servir de continuer à quand il
s'agit d'une action commencée et que l'on continue, et de
continuer de quand il s'agit d'une action qu'on a l'habitude de
faire. Cet homme, tenant son verre, continue à boire ;
c'est-à-dire il achève ce qu'il avait commencé ; mais cet homme
est un ivrogne, et, malgré ses promesses, il continue de boire,
c'est-à-dire il persiste dans ses habitudes d'ivrognerie.»
extrait de http://groups.google.fr/group/fr.lettre … 06faa503f
Il est vrai que Girodet mentionne aussi cette distinction, mais sans vraiment s'arrêter dessus. À mon avis, plus personne ne la respecte ; mais vous saurez qu'elle a existé .
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La structure "continuer à/de" est équivalente. On peut utiliser indiféremment les deux prépositions après le verbe. Je te renvoie à cet extrait de définition tirée du TLFI :
2. [Le compl. d'obj. est un verbe à l'inf. précédé d'une prép.] Continuer à/de. Nous avons commencé à reconstruire la république, vous continuerez de le faire (DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, p. 643) :
8. ... il vit par hasard, dans la loge en face de lui, Madame De Kerich et sa fille qui le regardaient. Il s'y attendait si peu qu'il en fut étourdi et qu'il faillit manquer sa réponse à l'orchestre. Il continua de jouer d'une façon mécanique, jusqu'à la fin du concerto.
R. ROLLAND, Jean Christophe, Le Matin, 1904, p. 178.
9. Il attendait, espérait qu'elle parlerait. Mais elle continuait à se frotter les paupières, doucement, parce qu'elle avait les yeux las de pleurer.
VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, p. 164.
P. ext. [Le compl. d'obj. désigne une action que le suj. a déjà faite précédemment] Faire encore. [Le] « delirium tremens » ton seul ami, si tu continues à boire (MALRAUX, La Condition humaine, 1933, p. 373).
Rem. Ds la docum., continuer à est un peu plus fréq. que continuer de (environ 60 % contre 40 %).

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Littré, Girodet, Thomas se font l'écho d'une distinction que les grammairiens ont essayé d'établir entre commencer à et commencer de suivis d'un infinitif, ainsi qu'entre continuer à et continuer de, distinction qui serait fondée sur le principe que à indiquerait une intention dirigée vers un but (visée prospective, dans le jargon linguistique), quand de serait privilégié en présence d'une action de durée déterminée (visée rétrospective) ou en l'absence de toute intention.
Si nos spécialistes ne s'accordent pas sur la formulation de cette différence sémantique, voici néanmoins les tendances qu'il est possible de dégager.
Commencer à, commencer de (+ infinitif)
Commencer à se dirait d'une action qui n'est pas renfermée dans des limites précises, qui est susceptible de progrès. L'accent est mis sur l'action exprimée par l'infinitif.
Cet enfant commence à parler, à écrire (il entame un processus de longue haleine, qui aboutira au fait de savoir parler, de savoir écrire).
Il commence à s'intéresser à la Bourse, afin de faire fructifier son argent.
Le temps commence à changer.
Commencer de se dirait d'une action circonscrite, qui ne suppose pas de développement, qui ne tend pas à un but. L'accent est mis sur le fait de commencer.
L'orateur commençait à peine de parler quand on lui coupa la parole.
Je n'ai pas encore commencé de prendre des notes.
Quand le tonnerre commence de gronder, il faut s'attendre à un orage.
Continuer à, continuer de (+ infinitif)
Sans doute la logique aurait-elle voulu, par analogie, que l'on continuât à faire ce que l'on a commencé à faire et que l'on continuât de faire ce que l'on a commencé de faire. C'est, du reste, ce que préconisait Roubaud au XVIIIe siècle : « On continue à faire ce qu'on fait d'habitude, ce qu'on a coutume de faire, tant qu'on n'y renonce pas ; on continue de faire ce qu'on fait actuellement, ce après quoi l'on est, tant qu'on ne discontinue pas. On continue à jouer tant qu'on est adonné au jeu ; on continue de jouer tant qu'on reste au jeu. » Las ! les académiciens de l'époque, sous l'influence de Marmontel (si l'on en croit Lafaye), décidèrent précisément le contraire.
Continuer à indiquerait donc la persistance d'un acte commencé, d'une durée déterminée. L'accent est mis sur le fait de mener l'action à son terme.
Ils ont continué à parler sans se préoccuper de moi (c'est-à-dire ils achèvent ce qu'ils ont commencé).
Je vais continuer à lire mon journal.
Continue à bien travailler, et tu seras reçu à ton examen.
Continuer de indiquerait la persistance d'une action que l'on a l'habitude de faire ou dont la fin n'est pas envisagée. L'accent est mis sur l'action exprimée par l'infinitif.
Il continue de parler grossièrement (= il persiste dans ses habitudes grossières).
Je continue de lire des romans policiers.
La rivière continue de couler.
Force est de reconnaître que ces distinctions sont subtiles, mal cernées par les spécialistes eux-mêmes... et donc rarement respectées dans l'usage.
De nos jours, l'Académie s'en tient désormais au constat suivant : « Commencer à ou, littéraire, commencer de, suivi d'un infinitif, sert à marquer le début d'une action. » Même marque d'usage avec continuer : « Continuer à ou, littéraire, continuer de, suivi de l'infinitif, persister à, ne pas cesser de. » Voilà qui a le mérite d'être beaucoup plus simple (sans pour autant rendre compte des occurrences des deux constructions) : commencer à et continuer à ressortiraient au langage courant, quand commencer de et continuer de appartiendraient à un registre plus soutenu (voire archaïsant, selon Dupré).
Encore plus simple : pour Grevisse et Hanse, les deux constructions sont correctes et de sens équivalent. Ouf, on commençait à/de s'inquiéter.
Remarque 1 : Dans la pratique, le choix entre à et de relève le plus souvent d'un souci d'euphonie, à en croire Thomas, Girodet et Grevisse. C'est donc l'oreille qui aurait le dernier mot.
Il commença d'apprendre l'anglais (pour éviter l'hiatus – frottement entre voyelles – commença à apprendre).
Il continue à demander la même chose (pour éviter la répétition de demander).
Reconnaissons que tout cela semble très subjectif, tant on perçoit mal la différence de traitement entre il persista à avancer (où l'hiatus ne semble guère incommoder nos spécialistes) et il continua à avancer (où il offenserait subitement leurs oreilles délicates).
Remarque 2 : On ne peut s'empêcher de sourire en constatant que certains spécialistes parviennent à illustrer des positions contraires – continuer de « se dit pour insister sur l'absence d'interruption dans une action », selon Péchoin & Dauphin (2001), alors qu'il suppose « une action répétée par intervalle », selon Marmontel (1819) – avec des exemples où la valeur sémantique dudit verbe est pourtant la même : Ils ont continué de l’aider jusqu’à la fin de leur vie. Quoique je n'aie pas à me louer de cet homme-là, je continuerai de le voir. Dans les deux cas, il est bien question d'une habitude.
Remarque 3 : La construction commencer par (faire quelque
chose) sert à préciser la première étape d'une action et ne doit pas être confondue avec commencer à (faire quelque chose) .

Posté le : 26/07/2014 10:34
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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