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Découverte de Madagascar 1
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Le 10 août 1500 Diogo Dias fut probablement le premier

Européen à apercevoir Madagascar qu'il appela l'île São Lourenço


ce navigateur et découvreur portugais probablement né avant 1450 est mort après 1500.
Après cela, il retourna au Portugal en contournant le Mozambique, sur la côte est de l'Afrique. Au large de Cap-Vert, il tomba par hasard sur les quatre bateaux de la précédente expédition indienne de Pedro Alvares Cabral, qui était comme lui sur le reto
ur.

On ne sait que peu de choses le concernant, les sources historiques n'étant que peu explicites à son sujet. Ainsi, on ne sait toujours pas si le Diogo Dias mentionné comme étant le traducteur d'une lettre de 1465 envoyée par la chancellerie allemande à un certain Alfons V. est le même que l'explorateur.
En outre, dans les différents écrits qui le concernent, ce dernier peut être appelé Diego, Pedro ou Pêro et son nom s'orthographier Diaz.
Ce qui est certain, c'est que Diogo Dias partit en août 1487 en tant que capitaine d'un vaisseau d'approvisionnement avec son frère Bartolomeu Dias vers le cap de Bonne-Espérance. Le pilote de ce vaisseau était João de Santiago, qui avait précédemment accompagné Diogo Cão dans son voyage au fleuve Congo.
En tant que chroniqueur et écrivain sur le vaisseau de Vasco de Gama, Diogo Dias participa à la découverte du chemin maritime du Portugal à l'Inde. Étant responsable des récents comptoirs de commerce portugais à Calcutta, il fut fait prisonnier par les autorités locales mais parvint à s'enfuir.
Il participa ensuite à l'expédition de Pedro Alvares Cabral vers l'Inde et faisait partie de l'équipe qui accosta en avril 1500 au Brésil actuel. En raison d'une forte tempête, son vaisseau fut séparé de la flotte de Pedro Alvarez Cabral en mai 1500 au niveau du cap de Bonne Espérance.
Son bateau explora donc les eaux de l'océan Indien à l'entrée de la Mer Rouge.
Plus tard, il a peut-être été le premier Européen à découvrir autour de juillet 1500 les îles de la Réunion et Maurice, toutes deux à l'est de Madagascar.
Jusqu'à leur départ en 1575, les Portugais utilisèrent ces deux îles comme stations de ravitaillement en eau et en provisions pour leurs bateaux en route pour Goa en Inde et Malacca dans l'actuelle Malaisie.

La date exacte et le lieu de sa mort restent inconnue.

Madagascar


L'île de Madagascar s'étend à l'est de l'Afrique dont elle est séparée par les 400 kilomètres du canal du Mozambique. Quatrième île du monde par sa superficie, 590 000 km2, elle mesure 1 580 kilomètres du nord au sud et 570 kilomètres d'est en ouest dans sa partie la plus large.
Pays tropical dans son ensemble, l'île présente des reliefs complexes composés des Hautes Terres centrales, d'une côte orientale étroite et, à l'ouest, de grandes plaines déboisées et d'une côte dominée par le sable et les mangroves.
Le peuplement de l'île fut intimement lié aux réseaux d'échanges qui se sont mis en place au début de l'ère chrétienne, animés par les Austronésiens et les Africains, qui ont formé des groupes de populations variés, diversement répartis sur le territoire.

Couleur du drapeau de Madagascar 1958 : Le blanc du guindant et le rouge du chef sont les couleurs mêmes des bannières des tout premiers occupants de l'île, Africains et Indonésiens du Ier millénaire avant notre ère; c'est beaucoup plus tard et pour représenter les habitants de la côte que le vert a été rajouté à la base.

Fortement marquée par son insularité, au niveau géographique et culturel, Madagascar a connu des mouvements de population dans l'océan Indien qui ont permis l'élaboration de cultures malgaches, à la fois produit des échanges commerciaux et résultat de processus internes. Des formations politiques de type monarchique ont vu le jour au XVIIIe siècle dans l'Ouest et également sur les Hautes Terres où Andrianampoinimerina, 1740 env.-1810 mit en place, pour un siècle, la royauté merina. Celle-ci s'ouvrit au monde occidental et au christianisme, mais céda à la conquête coloniale. De l’indépendance à 2009, trois républiques ont vu le jour.
À la première, qui se caractérisa par une stabilité politique relative, succéda un régime socialiste dit révolutionnaire, instaurant la République démocratique de Madagascar, régime coercitif aux impacts négatifs sur les plans économique et social. L'année 1991 marqua le retour à un régime pluraliste modéré dans le cadre de la Troisième République, aux résultats très mitigés.
À partir de 2009, l'île s’enlise dans des crises politiques à répétition, aux conséquences socio-économiques une nouvelle fois désastreuses. À l’issue d’un processus de sortie de crise orchestré pas la communauté internationale, Madagascar entre officiellement en Quatrième République avec la tenue d’une nouvelle élection présidentielle à la fin de 2013.
L’enjeu est désormais d’assurer une stabilité politique qui contribuera à la reconstruction économique du pays, car Madagascar reste un des États les plus pauvres du monde.

Les aspects généraux

En plus de sa dissymétrie est-ouest et des contrastes topographiques entre Hautes Terres centrales et zones basses périphériques, Madagascar se révèle être avant tout un pays au relief très accidenté.

Diversité des formes du relief

Bien que consacrée par l'usage, l'expression de hauts plateaux est incorrecte ; en effet, hormis quelques secteurs particuliers comme les tampoketsa au nord-ouest d'Antananarivo, anc. Tananarive, les Hautes Terres centrales constituent un ensemble morcelé et très complexe, juxtaposant les formes de relief les plus variées. Charles Robequain écrit à juste titre que les routes s'y déroulent à travers un dédale de hautes plaines d'alluvions, de collines monotones empâtées de latérite, massifs compacts, grands dômes isolés, crêtes aiguës et dentelées, relief en pains de sucre, buttes au sommet tabulaire...
Il est utile de préciser en outre que plaines et vallées alluviales se terminent généralement en aval par des seuils rocheux que les rivières dévalent de manière impétueuse, comme l'Ikopa à Farahantsana en aval des plaines d'Antananarivo ; que parmi les collines s'opposent reliefs granitiques, aux versants encombrés de rochers, et tanety formées dans les gneiss altérés sur de grandes épaisseurs, et fréquemment éventrées de lavaka profonds ravinements.
À une échelle plus grande, les massifs présentent une égale diversité entre reliefs granitiques, Andringitra, quartzitiques, Itremo ou volcaniques, Ankaratra, sans compter la variété des cônes, coulées ou cratères qu'offrent les régions volcaniques de l'Itasy ou d'Antsirabe-Betafo.

En direction de l'est, les Hautes Terres se terminent par un escarpement dont l'Angavo, à la latitude d'Antananarivo, ne constitue qu'un des éléments les plus beaux avec le site grandiose de la Mandraka. Mais, ailleurs, cet escarpement se révèle discontinu, généralement suivi d'une série de chaînons liés à des failles : de telle sorte que le voyageur venant de la côte est a plus l'impression de traverser une zone montagneuse que de franchir un simple abrupt. Seul le secteur Alaotra-Mangoro constitue un palier intermédiaire dans cet ensemble très accidenté.

Les régions orientales, en arrière d'une côte rectiligne, présentent également une remarquable diversité. Pas de grande plaine côtière : contrairement à l'impression que donnent les cartes à grande échelle, les rivages de l'océan Indien sont généralement suivis, immédiatement en arrière d'un cordon littoral, de lagunes ou de marais périodiquement inondés, puis par un système confus de basses collines, passant rapidement vers l'intérieur à des collines plus élevées encore, puis à de véritables chaînes montagneuses.
Au nord de Mananara, et surtout autour de la presqu'île de Masoala, ces montagnes parviennent même jusqu'à la mer. Ailleurs, de petites plaines littorales peuvent exister, construites par les alluvions des fleuves, mais séparées par des reliefs de basses collines sableuses : c'est à travers ces formations que les hommes ont creusé les pangalanes pour relier entre elles les lagunes utilisées par les pirogues des paysans betsimisaraka ou, de Mahanoro à Taomasina, anc. Tamatave, par de petits chalands métalliques.
Par opposition aux Hautes Terres et à cet ensemble oriental, l'ouest de Madagascar est un pays de plaines et de plateaux appartenant à deux grands bassins sédimentaires.
En arrière de Mahajanga anc. Majunga, le Boina présente le relief le plus adouci.
Séparé des Hautes Terres par une grande dépression périphérique de Maevatanana à Boriziny, anc. Port-Bergé, cet ensemble n'est compartimenté que par de petits escarpements qui, de loin en loin, correspondent à des cuestas liées aux formations géologiques les plus résistantes. Tel est le cas des calcaires qui, par ailleurs, sont responsables de l'existence de vastes plateaux karstiques comme l'Ankara au nord d'Ambilobe et le Kelifely au sud-ouest de Mahajanga.
Centré sur Morondava, le Menabe offre une topographie plus différenciée. Les cuestas, dont les revers correspondent toujours à des plateaux, se terminent vers l'est par des escarpements plus vigoureux : tel est le cas du Bemaraha calcaire dominant la dépression du Betsiriry de part et d'autre de Miandrivazo.
En outre, l'accès aux Hautes Terres n'est possible qu'après avoir franchi un nouvel abrupt qui prend toute son ampleur avec le Bongolava à l'est du Betsiriry. Conséquence de ce relief, les fleuves, à l'exemple du Manambolo ou de la Tsiribihina, traversent les plateaux en gorges avant de parvenir au canal de Mozambique.
En outre, le littoral du Menabe est une côte à deltas, alors que, plus au nord, le Boina présente de grandes baies dont celle de Bombetoka, devant Mahajanga, n'est qu'un exemple parmi bien d'autres.
Plus que dans la topographie, l'originalité du Sud malgache réside dans les particularités climatiques. Le Sud-Ouest se distingue toutefois de l'ensemble occidental sédimentaire par la disparition des reliefs de cuestas au sud de l'Onilahy.
Quant au Sud-Est, en partie cristallin ou volcanique, il est nettement séparé des Hautes Terres par l'escarpement du rebord Manambien qui domine de près de 1 000 mètres les surfaces généralement ondulées de l'Androy. Sud-Ouest et Sud-Est s'opposent en outre par un littoral où dominent, dans le premier cas, les côtes basses, tandis que dans le second les côtes rocheuses s'élèvent souvent à une cinquantaine de mètres et plus, en particulier dans le secteur du cap Sainte-Marie où les falaises atteignant 150 mètres constituent des sites d'une sauvage grandeur face à l'immensité de l'océan.
Enfin, l'extrême Nord, au-delà du seuil de Mandritsara ou de l'Androna, constitue l'ensemble le plus contrasté de Madagascar. Autour du massif complexe du Tsaratanana, avec le point culminant de l'île, 2 876 mètres, se juxtaposent des massifs cristallins comme le Marojezy, réserve naturelle, des bassins alluviaux comme l'Ankaibe ou cuvette d'Andapa, des plateaux calcaires comme celui de l'Ankara aux grottes remarquables, de hautes vallées alluviales comme dans l'Ankaizina, des reliefs volcaniques comme la montagne d'Ambre au sud d'Antsiranana, anc. Diégo-Suarez ou dans la partie occidentale de Nosy Be, anc. Nossi-Bé, des deltas enfin comme celui du Sambirano ou de la Mahavavy du Nord.
L'île de Nosy Komba, au nord de Madagascar, moins connue et plus sauvage que sa voisine Nosy Bé, est un ancien volcan intégralement couvert de forêts. Le principal village, Ampangorina, s'étend le long d'une immense plage.
À ces multiples aspects du relief continental s'ajoute la variété des fonds sous-marins, caractérisés par l'extension remarquable des récifs coralliens.
Madagascar est en effet baignée de mers chaudes ; et ce fait, lié à la position géographique de l'île située de part et d'autre du tropique, explique bien des particularités climatiques.

Les différences climatiques

Si Madagascar est caractérisée, sur l'ensemble de son territoire, par des climats tropicaux à saisons nettement tranchées, il convient de rappeler que ceux-ci présentent de nombreuses nuances régionales : leur seul point commun étant, contrairement aux climats tempérés, d'offrir au cours de l'année des différences de températures relativement faibles en comparaison des contrastes saisonniers de la répartition des pluies.
Les températures s'expliquent avant tout par la latitude. Seul le Nord, plus proche de l'équateur, connaît deux maximums par an, au début et à la fin de la saison des pluies. Partout ailleurs, le régime thermique est à deux temps : les maximums s'étendant d'octobre à avril, avec des moyennes souvent supérieures à 25 0C, les minimums allant de juin à septembre. Mais, hormis les régions d'altitude, ces minimums sont peu marqués : les températures moyennes restent supérieures à 20 0C et l'amplitude annuelle est toujours faible, moins de 5,5 0C à Taomasina entre les mois de janvier et de juillet.
L'allongement de l'île sur plus de 1 500 kilomètres n'est pas suffisant pour provoquer des différences notables entre le Nord et le Sud : entre Antsiranana et Taolagnaro, anc. Fort-Dauphin, la moyenne ne s'abaisse que de 4 0C.
L'altitude, par contre, fait baisser les températures moyennes du mois de juillet à 13,3 0C pour Antananarivo et à 12,4 0C pour Antsirabe.
En été, les maximums sont également moins élevés. De plus, les amplitudes annuelles sont plus marquées, l'amplitude diurne pouvant par ailleurs être assez forte : en octobre, Antananarivo peut déjà enregistrer des maximums diurnes proches de 23 0C et connaître des chutes de températures supérieures à 10 0C minimum diurne 12,2 0C.
De même, la continentalité peut jouer un rôle non négligeable. Les régions les plus chaudes de Madagascar se trouvent dans les zones de faible altitude situées à l'abri des influences maritimes : ainsi Maevatanana a une température moyenne de 27,4 0C avec des maximums supérieurs à 39 0C tandis qu'à Mahajanga les mêmes données sont respectivement de 26,9 0C et de 37,5 0C. Encore faut-il préciser que le canal de Mozambique étant, du fait de sa faible profondeur, une mer chaude à caractère continental, la côte occidentale de Madagascar est, à latitude égale, plus chaude que la côte est.
Enfin, il convient de rappeler que la pluviosité ne manque pas d'avoir une influence sur les températures : il peut faire plus chaud à Antananarivo par une belle journée ensoleillée qu'à Taomasina à l'heure d'une grosse averse, lorsque le ciel est couvert et que souffle le vent du large.
Selon les régions, la saison chaude et pluvieuse peut durer entre quatre et dix mois. La zone orientale est la plus humide : à telle enseigne que, pendant le mois d'octobre qui correspond à la période la moins arrosée de l'année, Taomasina connaît encore en moyenne quinze jours de pluie, et Maroantsetra reçoit pratiquement autant de précipitations que Toliara, anc. Tuléar au mois de février, plus de 60 mm.

Ces caractères sont dus à plusieurs facteurs.

Si, durant la saison chaude, Madagascar se trouve sous la menace de cyclones successifs, pendant toute l'année, les régions orientales sont frappées de plein fouet par l'alizé du sud-est. Cet air, issu de l'anticyclone du sud-ouest de l'océan Indien, est fortement chargé d'humidité en toutes saisons et apporte des pluies, surtout sur la côte orientale et les reliefs de l'intérieur.
En été, il apparaît en outre très instable et présente une forte tendance à des mouvements ascendants : les pluies sont alors très importantes sur le versant est ainsi que sur les Hautes Terres ; par contre, l'alizé perd progressivement son humidité en descendant au-dessus des régions occidentales.
Toutefois, vers le nord-ouest, la rencontre avec l'air tropical assimilé à la mousson provoque la formation d'un front dit front intertropical responsable de précipitations parfois considérables. De même, au contact des masses d'air formant la dépression permanente du canal de Mozambique, l'alizé provoque des pluies sur l'ouest de l'île, principalement entre décembre et mars.
Ainsi, sans entrer davantage dans le détail des mouvements des masses d'air, s'expliquent à la fois la persistance des pluies pendant presque toute l'année sur le versant oriental, leur concentration saisonnière sur le versant occidental, leur rareté et leur irrégularité sur l'extrême Sud.

Les paysages végétaux

Les différences régionales sont suffisantes pour faire de Madagascar un ensemble où se juxtaposent des paysages végétaux très dissemblables. Le versant oriental correspond au domaine de la forêt dense à feuilles persistantes. Le versant occidental, au contraire, correspond au domaine de la forêt claire à feuilles caduques. Le Sud-Ouest, enfin, est caractérisé par une brousse adaptée à la sécheresse.
De multiples arguments concourent à prouver que Madagascar a été autrefois largement recouverte de forêts. En réalité, à l'heure actuelle, les forêts primitives ont disparu sur de très grandes surfaces. S'il reste d'importants massifs forestiers sur les versants orientaux, ceux-ci ont néanmoins perdu beaucoup de place au profit de formations secondaires de type savoka constituées par des associations de petits arbres ou arbustes qui vivent à l'état naturel en bordure des ruisseaux et à la lumière.
Tel est le cas des savoka à bambou, ou encore des savoka à ravinala – communément appelé arbre du voyageur – dont les graines se conservent très longtemps. Toutefois, les défrichements et les feux répétés conduisent au remplacement de ces savanes par des formations de graminées, qui occupent de grandes surfaces, en particulier sur les collines de la côte sud-est.
Sur les Hautes Terres du centre, la déforestation a été plus poussée encore. S'il reste quelques témoins de la forêt primaire en montagne, comme dans l'Ankaratra, les massifs forestiers actuels sont le résultat d'une politique suivie du service des Eaux et Forêts en faveur du reboisement. Outre les pins, les Hautes Terres centrales présentent ainsi des bois d'eucalyptus et des formations subspontanées de mimosas.
Mais on n'y trouve pas de savoka : la forêt primitive, plus fragile que dans l'est, paraît avoir été remplacée directement par une lande à bruyères géantes, dont la région de Mantasoa offre un exemple ou plus généralement par une steppe où dominent les graminées les plus rustiques adaptées au régime des feux : le bozaka.
Seule analogie entre les deux zones, les marais, généralement colonisés par des peuplements serrés de cypéracées, parmi lesquelles le zozoro : Cyperus madagascariensi.
Les immensités de l'Ouest ne présentent, elles aussi, que les restes d'une forêt claire à feuilles caduques autrefois beaucoup plus étendue. Les formations dégradées ont de ce fait une importance relative, et cela malgré l'importance des peuplements de roseaux, bararata dans les secteurs de marais, et de palétuviers, mangrove sur les vasières des estuaires ou du littoral.
Les formations secondaires sont ici des savanes, associant un tapis de graminées à un semis d'arbres plus ou moins espacés : parmi ceux-ci, un palmier, le satrana, domine dans le bassin de Mahajanga, pour laisser la place au baobab dans la région de Morondava, et plus au sud, près de Morombe, à des épineux qui annoncent déjà les paysages situés au-delà du Capricorne.
Paradoxalement, cette végétation des régions les plus défavorisées au point de vue de l'humidité est la mieux conservée. Dans tout le Sud, la rareté et l'irrégularité des pluies limitent les défrichements en vue d'une extension des cultures. La prédominance des plantes grasses, dont beaucoup d'endémiques, comme l'extraordinaire fantsiholitra et surtout l'absence de tapis de graminées ne favorisent pas la pénétration des feux de brousse : de sorte que la forêt claire de l'Ouest a beaucoup plus souffert de l'action directe ou indirecte de populations pourtant moins denses que celles de l'Androy ou du pays Mahafaly.

Les hommes et leur répartition

Les modalités de la mise en place des populations de l'île font encore l'objet de recherches minutieuses. Aux migrations malayo-polynésiennes qui ont pu s'effectuer au cours des siècles entourant le début de l'ère chrétienne se sont ajoutés des apports africains à travers l'étroit canal de Mozambique, arabes dont les Antaimoro du Sud-Est reçurent l'écriture et européens.
Mais, pendant une longue période, les groupes d'immigrants transplantés dans un monde vaste et divers ont fini par acquérir des originalités qui les font se distinguer les uns des autres ; ainsi se seraient formés les différents groupes ethniques, longtemps improprement appelés autrefois races ou tribus.
La population, en accroissement rapide, demeure néanmoins très inégalement répartie, l'axe des Hautes Terres et la côte est rassemblant les plus fortes densités tandis que l'Ouest, où les densités inférieures à 5 habitants au kilomètre carré sont fréquentes, reste vide en dehors de quelques secteurs privilégiés.
Ces contrastes dans la géographie humaine, alliés à la diversité du milieu naturel, contribuent à faire de Madagascar un pays juxtaposant des régions très dissemblables, mais économiquement complémentaires.

Les réalités régionales

Madagascar comptait, en 2011, 20,7 millions d'habitants qui, au-delà des dialectes régionaux, se comprennent dans une langue commune, le malgache, langue officielle avec le français et, depuis avril 2007, l'anglais. Ce trait culturel, ainsi que l'importance du culte des ancêtres dans la vie quotidienne, la prégnance des paysages rizicoles, ou encore la place prédominante de l'élevage bovin, sont autant d'éléments caractéristiques de l'unité de l'île. Parler de la diversité des régions malgaches ne signifie donc pas une absence d'unité dans la géographie de la Grande Île ; au contraire, cela permet de décliner la richesse territoriale de ce creuset afro-asiatique.
Le découpage régional de Madagascar en quatre unités principales repose sur la conjonction des facteurs écologiques, des formes d'occupation de l'espace et des modes de peuplement. Toutefois, les réalités nationales évoluent et infléchissent ces configurations territoriales.

Des unités régionales distinctes

La disposition méridienne de l'île, sa situation par rapport aux alizés et aux flux de mousson dans le sud-ouest de l'océan Indien, ainsi que la structure du relief participent à la différenciation de quatre régions que les hommes marquent également de leur empreinte.

Les Hautes Terres

L'altitude caractérise cette région, dont l'occupation par les hommes relève, avant tout, de facteurs historiques et politiques.
À plus de 1 000 mètres d'altitude en moyenne, le pays Imerina, dans les Hautes Terres centrales, 25 p. 100 de la population, gravitant autour d'Antananarivo, et le pays betsileo, 12 p. 100 de la population, autour de Fianarantsoa, sont des noyaux démographiques. L'utilisation rizicole des vallées assure la trame paysagère, alors que le riz se cultive dans des conditions écologiques difficiles : la température moyenne annuelle atteint à peine 18 0C, avec des moyennes mensuelles inférieures à 14 0C en mai-juillet et des possibilités de gel. Avec Antananarivo comme ville principale, cette région centrale des Hautes Terres présente des disparités liées à l'accessibilité inégale de ses territoires. On peut distinguer deux sous-régions, aux dynamismes différents.
La première est organisée autour de l'axe goudronné de la route nationale 7 qui, se terminant à Toliara, relie les trois plus grandes villes des Hautes Terres : Antananarivo, la communauté urbaine de l'agglomération totaliserait 2 millions d'hab. en 2011, Antsirabe, 180 500 hab. en 2005 et Fianarantsoa, 162 300 hab.. L'alternance colline-fond de vallée devient singulière vers le sud : le paysage est plus ouvert dans le Vakinankaratra, la région centrée sur Antsirabe, caractérisé par de grands reliefs volcaniques dont la qualité des sols est valorisée par des cultures très diversifiées, cultures fourragères, fruitières, maraîchères, mais aussi céréales et tubercules. Le relief devient plus accidenté, plus montagneux dans le pays betsileo, ce qui permet la culture rizicole en terrasses, typique de cette zone. Le dynamisme de cette sous-région relève, pour une part, d'une occupation et d'une organisation territoriale précoce, essor du royaume merina au début du XVIe siècle. Il s'appuie, d'autre part, sur l'importance de la route nationale 7 comme axe de circulation des biens, des hommes, des flux entre les grandes villes qui concentrent les rares industries et représentent autant de débouchés des produits. La sous-région bénéficie ainsi des retombées de l'écotourisme alors que ce n'est pas la partie de Madagascar la plus riche sur le plan de la biodiversité : les aires protégées de Ranomafana et de l'Isalo sont les parcs nationaux parmi les plus fréquentés de l'île. Au nord d'Antananarivo, l'occupation du sol et les aménagements du milieu sont moins développés.
Ce sont les marges du royaume merina, qui fut à son apogée au XIXe siècle, et ces traits annoncent le passage vers la seconde sous-région des Hautes Terres, caractérisée par une accessibilité réduite à l'axe de circulation central.
La seconde sous-région, en bordure orientale, correspond au secteur limitrophe du grand escarpement dénommé falaise qui domine, vers l'est, les territoires betsimisaraka et tanala, et court du nord de l'Imerina au sud du pays betsileo.
Il correspond à un corridor forestier qui fait l'objet, depuis les préoccupations environnementales des années 1990, de projets de conservation intégrée de la nature. À la situation excentrée de cette zone se combine une topographie plus élevée, en position de ligne de partage des eaux, et plus accidentée, qui ne facilite pas les communications. Vers le nord-ouest, les hauts plateaux à plus de 1 400 mètres d'altitude forment une zone d'accès difficile pouvant être isolée en période de pluie. Vers le sud et vers l'ouest, contigu à cet ensemble, le Moyen-Ouest est un espace d'extension du peuplement, Tsiroanomandidy, premier marché à bestiaux de l'île et d'expansion agricole à partir des régions centrales. Toutefois, l'insécurité, vols de bœufs et banditisme, et la desserte insuffisante constituent des problèmes récurrents limitant le développement de la région. Enfin, au nord de ces Hautes Terres centrales, le pays tsimihety est une autre région dépassant en moyenne 1 000 mètres d'altitude. Ethnie majoritaire dans le nord de l'île, 9 p. 100 de la population malgache, les Tsimihety connaissent un fort dynamisme démographique, avec une expansion marquée sur les riches terrains alluviaux baiboho des dépressions périphériques situées à l'ouest des Hautes Terres.

L'Ouest

Cultures de décrue et projets de développement orientés sur l'agriculture, l'élevage, l'industrie urbaine et, plus récemment, les ressources du sous-sol, caractérisent l'Ouest. Cette région rassemble des espaces très variés, des axes dynamiques côtoyant des zones de faible activité. Son organisation territoriale souligne l'importance à la fois des infrastructures et de l'organisation sociale.
En venant des Hautes Terres, l'ouverture du paysage sur de vastes espaces aux horizons découverts marque l'entrée dans la région de l'Ouest. La fertilité des sols liée aux dépôts fluviatiles des Hautes Terres explique la richesse des cultures des baiboho, arachide, coton, pois du Cap, riz, tabac, etc., et la spécificité de pratiques culturales locales, comme le dokodoko (repiquage du riz en plusieurs temps. Par rapport aux plaines alluviales de l'intérieur, les deltas côtiers sont valorisés par des sociétés d'aménagement, pour des productions visant le marché national ou international, riz, coton, pois du Cap. Ces espaces correspondent à des pôles de dynamisme, attirant de longue date des populations en majorité originaires des campagnes à fortes densités : les Hautes Terres betsileo, mais aussi le sud-est Manakara, Faranfagana. Depuis les années 1990, le développement de l'aquaculture crevettes insuffle un nouvel élan à la côte mais uniquement autour des lieux de production, Nosi Bé, baie de Mahajamba, delta de la Tsiribihina.... À l'intérieur comme sur la côte, les secteurs dynamiques se raccordent aux villes, dont les deux principales se trouvent au débouché de fleuves, Mahajanga ou Majunga, 200 000 hab. en 2005 à l'embouchure de la Betsiboka, et Morondava, 38 400 hab. sur le fleuve éponyme. Celles-ci sont les relais d'un cabotage particulièrement actif sur le littoral ouest et, pour Mahajanga, une bonne liaison avec l'intérieur, ce qui assure une forte complémentarité de leur économie avec les Hautes Terres. En dehors de ces axes d'activités, les espaces de l'ouest apparaissent peu actifs, avec des densités humaines faibles. Ils sont le domaine de l'élevage et se relèvent difficilement de la crise à la fois économique, politique, et sociale des années 1980, qui s'est accompagnée d'une plus grande insécurité dans les campagnes. Du fait de cette dernière, de vastes contrées échappent à l'organisation spatiale en réseaux fondée sur la parenté et l'alliance matrimoniale, caractéristique de la société sakalava, l'ethnie identifiée à ces territoires d'éleveurs et d'agropasteurs. Entre pêche traditionnelle à la pirogue et bassins modernes d'aquaculture, entre abattis-brûlis des forêts et aménagements hydro-agricoles, l'Ouest voit aussi se préciser les perspectives d'exploitation pétrolière sur les sites de Bemolanga, de Tsimiroro, au sud de Mahajanga et en offshore. La hausse constante du prix du pétrole sur le marché mondial depuis 2000 permet d'envisager la phase exploratoire. L'entreprise Madagascar Oil commence en 2012-2013 l'exploitation du site de Tsimiroro, huile lourde. L'Ouest continue donc d'être une région où les ressources naturelles suscite des espoirs.

L'Est

Originale par sa façade orientée aux vents de l'alizé, riche de cultures dont elle ne maîtrise pourtant pas les débouchés, cacao, café, vanille, litchi, girofle, banane, la région de l'Est souffre de l'absence d'un pôle régional rayonnant à la fois à l'intérieur des terres et sur le littoral.
La façade orientale se caractérise par l'absence d'une saison sèche, d'où l'existence d'une couverture forestière dense et humide dont la physionomie change suivant l'altitude. Certes, vers le nord, la prégnance de la pluie est moins forte car les alizés prennent une trajectoire parallèle à la côte, mais l'unité écologique reste indiscutable.
Cette caractéristique s'impose aux côtés de la culture sur brûlis, le tavy, fustigée par les pouvoirs publics et les O.N.G., mais enracinée dans le savoir-faire paysan, et qui est à l'origine d'une évolution paysagère vers les formations secondaires de savoka constituées de ravenalas ou arbre-du-voyageur et de bambous. Les cultures commerciales sont fragilisées à la fois par la vieillesse des plants, en particulier pour les caféiers, par les aléas climatiques, notamment les cyclones, et par la concurrence d'autres pays, vanille et girofliers d'Indonésie, litchis d'Afrique du Sud et de La Réunion.
La localisation préférentielle de ces cultures, la vanille dans le nord-est, le girofle dans le centre-est, le café dans le sud-est, et la riziculture, qui reste une activité de tous les foyers, différencie les paysages de la région. Le sud-est, axé sur Mananjary-Manakara-Farafangana, se distingue par ses techniques de maîtrise rizicole, par des densités de population élevées supérieures à 50 hab./km2 et par des pratiques culturales intensives.
Le littoral oriental, balayé par la houle sauf en de très rares endroits où des récifs font barrière, ne présente pas de véritable réseau portuaire. Toamasina, 206 390 hab. en 2005, le premier port de l'île, et Manakara, 38 300 hab., port secondaire, apparaissent plus liés aux villes intérieures telles qu'Antananarivo et Fianarantsoa grâce aux liaisons routières et ferroviaires, qu'à la côte où le cabotage est bien moins important que sur le littoral occidental. Vers le sud, dans la région de Taolagnaro, la construction du port d'Ehoala, la plus grande structure en eau profonde jamais construite dans l'océan Indien, a commencé en juin 2007, dans le cadre d'un grand projet d'exploitation de l'ilménite, minerai, utilisé dans les aciéries, les industries papetières et plastiques, les peintures pour l'exportation. Vers l'intérieur des terres, il n'y a pas de grandes villes. Moramanga, sur l'axe Toamasina-Antananarivo, aurait pu jouer un rôle de carrefour polarisateur, mais cet ancien nœud ferroviaire subit le recul de la desserte des régions par les chemins de fer depuis les années 1990.
L'Est apparaît comme une région de l'entre-deux, entre son littoral d'où partent les exportations et où se trouve le premier port de l'île, et son intérieur sans réseau urbain capable d'organiser et de développer la région. L'Est demeure une région à fortes potentialités, qui demandent toutefois à être confirmées.
L'écotourisme du parc national de Maroantsetra est significatif : il est l'un des parcs nationaux les moins fréquentés de l'île, alors qu'il possède la plus grande biodiversité.

Le Sud

Marqué par un climat semi-désertique, le Sud présente un paysage où la riziculture n'occupe pas une place centrale.
Sur le littoral, les terroirs s'installent sur les formations sableuses et sont fermés de haies d'agaves ou de cactus, on y cultive le sorgho, le manioc, des légumineuses. Vers l'intérieur, les cultures utilisent les baiboho des bordures des grands fleuves, avec un déplacement des parcelles d'année en année pour éviter les derniers recouvrements sableux. Hormis ces niches, la présence agricole reste très lâche, liée à l'élevage extensif d'ovins et de bovins. Elle se combine avec une grande mobilité des deux principales ethnies du Sud, les Antandroy et les Mahafaly, hors de la région, exploitants agricoles dans le Nord, commerce du riz dans l'Ouest et des bovins sur les Hautes Terres.
Les migrations, anciennes, liées à des recrutements de main-d'œuvre pendant la colonisation, et particulièrement importantes lors des phases de disette, se font dans les deux sens et n'impliquent pas de rupture avec les régions de départ. Cette relation avec l'extérieur se traduit différemment vers le nord, avec l'extension des surfaces pour la culture du maïs liée aux débouchés national et international, La Réunion, et avec le développement d'un tourisme, surtout des étrangers, sur la côte.
Excentrée et délaissée, malgré des opérations de développement, programme Relance du Sud, de 1994 à 1998, la région, longtemps considérée comme le cimetière des projets, semble connaître d'autres perspectives. La forte volonté affichée par la présidence de Marc Ravalomanana, 2002-2009 de développer le Sud s'inscrit dans le cadre du développement régional, mise en place, en 1991, du Commissariat général pour le développement intégré du Sud et se traduit par des réalisations concrètes : réhabilitation de l'infrastructure urbaine de Toliara, 114 400 habitants, goudronnage de la route Antananarivo-Toliara, amélioration de l'espace portuaire tuléarien et implantation de centres de formation sur les ressources halieutiques. D'autres actions sont menées avec un partenariat international, programme Alimentation en eau du Sud en 1990-1993, programme Objectif Sud - Sécurité alimentaire et développement économique pour le Grand Sud en 2002-2008.
Articulée autour des quatre unités interdépendantes au niveau de leurs conditions écologiques, de leurs organisations sociales et de leurs logiques économiques, la division régionale de Madagascar n'est pas figée pour autant. Ce découpage régional évolue en fonction des reconfigurations régionales et nationales, disparition des six provinces au profit des vingt-deux régions en avril 2007 et des dynamiques de la mondialisation.

Des articulations régionales qui évoluent

Madagascar figure parmi les derniers grands pays ruraux de la planète avec, en 2009, plus de 70 p. 100 de sa population qui n'est pas citadine. Cela ne signifie cependant pas que campagnes et villes sont coupées les unes des autres. Bien au contraire, leurs relations sont telles que les possibilités d'accès à la ville sont devenues un critère de poids pour expliquer les dynamiques régionales.
Dans ce contexte, les axes routiers jouent un rôle primordial. Très bien desservie, localisation sur l'axe de la route nationale 7, relation directe avec le port de Toamasina par la route nationale 2, Antananarivo attire les investissements internationaux, grâce à la collaboration du gouvernement Ratsiraka, de 1975 à 1993, avec la Banque mondiale et le F.M.I., pour engager le pays sur une voie libérale, après une longue phase d'économie socialiste. Ainsi, la grande majorité des nouvelles zones franches s'installent dans l'agglomération tananarivienne. Un schéma centre-périphérie s'affirme autour du pôle de croissance d'Antananarivo, l'accessibilité du marché de la capitale déterminant très fortement les dynamismes économiques. À la suite de la crise multiforme des années 1980 et de l'incurie de l'État, l'excentricité des marges des Hautes Terres rend encore difficile leur accès et leur contrôle, permettant alors le développement de productions illégales, extraction minière sans autorisation, production locale de rhum interdit. Les liaisons malaisées ont ainsi paradoxalement contribué au dynamisme des périphéries.
L'autre évolution majeure touche la région occidentale de l'île, avec la croissance d'activités économiques destinées à l'exportation, comme l'aquaculture, production de crevettes. Les processus d'éco-certification ont pour objectif d'améliorer l'élevage et l'impact sur l'environnement de l'activité, destruction de mangrove, forte exposition aux maladies notamment. Par ailleurs, les perspectives d'exploitation des hydrocarbures singularisent la région de l'Ouest. La coopération norvégienne est acquise, et des compagnies américaines, européennes, asiatiques sont présentes. À cela s'ajoute l'ouverture des routes Tsiroanomandidy-Maintirano et Antananarivo-Antsiranana, à la pointe nord de l'île.
Enfin, sur la côte orientale, des changements importants sont attendus avec le projet d'exploitation de l'ilménite du sud-est, qui permettrait le désenclavement et le développement économique de cette région isolée.
Ainsi, des reconfigurations entre toutes les régions de l'île sont à l'œuvre, renforcement du contraste centre-périphérie, recomposition à partir de nouveaux pôles de dynamisme, littoral ouest, axe de la route nationale 7, infrastructures liées aux ressources du sous-sol, et elles effacent l'opposition construite entre les hauts-plateaux et la côte. Madagascar ne tourne le dos ni à la mer, ni à ses terres intérieures. Cette évolution relève à la fois de facteurs régionaux et nationaux avec les politiques publiques menées, zones franches, décentralisation, lutte contre la pauvreté, enjeu environnemental, et de la participation des acteurs locaux, société civile ou O.N.G.. Elle est également de plus en plus liée à la mondialisation, notamment à travers le réseau de la francophonie, la Commission de l'océan Indien entrée en vigueur en 1984, comprenant les Seychelles, Madagascar, les Comores, l'île Maurice et la France, ou encore l'adhésion, en août 2005, de Madagascar à la Communauté de développement de l'Afrique australe, Southern African Development Community, S.A.D.C.. De cette imbrication des facteurs dépend l'exploitation des ressources, porteuses d'espoirs : le nickel et les pierres précieuses, rubis, saphir dans le bassin d'Ilakaka, dans le sud-ouest qui, avec un contrôle plus strict de l'État, devraient accroître les revenus du pays. Il reste que les politiques à l'œuvre répercutent, sur le sol national, le handicap de la localisation excentrée de l'île par rapport aux grands centres de la mondialisation.

Civilisation traditionnelle

Si l'appartenance de Madagascar à l'Afrique est évidente du point de vue géographique, la nature et l'ancienneté des vestiges archéologiques découverts dans l'île et sur le continent diffèrent. Ni les squelettes d'hommes fossiles, ni les outils en pierre taillée de ce que l'on considère comme le berceau de l'humanité ne se retrouvent sur la terre malgache. L' archéologie, à Madagascar, a été conçue de telle sorte qu'elle puisse s'adapter à des périodes récentes ; elle doit tenir compte des données des autres sources, en particulier celles des traditions orales, quand elles existent. Elle présente un intérêt majeur pour l'histoire d'un pays où les documents écrits se font rares avant le XIXe siècle.
Elle possède un domaine privilégié, celui de la vie quotidienne des sociétés du passé. Les vestiges de structures, les restes de nourriture et les débris d'objets, généralement modestes, permettent de faire connaître l'habitat, les activités de subsistance, les techniques, ainsi que les échanges et les migrations.
L'étude systématique et approfondie des preuves concrètes apportées par la fouille et l'analyse en laboratoire contribue à faire avancer les recherches sur les origines des Malgaches. Il s'agit de vérifier les hypothèses multiples et séculaires sur ce sujet. Aussi, on peut envisager que le verdict de cette entreprise de longue haleine démontrera la spécificité d'un peuple et d'une civilisation qui se détachent et de l'Afrique et de l'Asie, ou qui seraient un produit typiquement malgache, résultant de deux provenances lointaines. Les apports de l'archéologie ont remis en cause plusieurs acquis de l'historiographie : entre autres, la question de la datation et le degré d'évolution des premiers habitants de l'île. Ils ont en revanche confirmé bon nombre de connaissances et expliqué le sens de certains dictons ou expressions.

L'ancien habitat malgache

Les types de villages
Les installations humaines à Madagascar varient suivant les régions et les époques. On distingue un habitat simple et un habitat fortifié. La situation politique a joué un rôle déterminant dans le choix des lieux d'implantation, qui s'est opéré en fonction du relief et des points d'eau. La répartition et la datation des sites laissent apparaître un décalage net entre le peuplement de la périphérie (zones côtières et basses), qui commence entre le Ve et le Xe siècle, et l'occupation tardive des hautes terres centrales, vers le XIVe ou le XVe siècle.
Les campements de pêcheurs marins de Sarodrano Ve s. et de Talaky XIe s., situés sur des plages de sable ou dans des dunes mobiles du sud-est et du sud-ouest, ont laissé peu de structures. Les échelles du commerce musulman, qui fonctionnaient du XIVe au XVIIIe siècle, longent les côtes du nord de l'île. Elles sont signalées par des architectures ruinées en pierre, de style arabe, à Antsoheribory, à Mahilaka et à Vohémar. Les sites d'habitat simple se rencontrent fréquemment à l'intérieur, le long des rivières du sud par exemple : c'est le cas d'Andranosoa XIe s. au bord de la Manambovo, dans l'Androy. Dans les zones sans cours d'eau, comme en pays mahafale, ils se localisent près des sihanaka ou mares. Toutefois, le repérage des lieux d'occupation humaine s'avère une tâche particulièrement ardue, faute de limites visibles. Les manda ou enceintes de pierres sèches, datant du XVe au XVIIIe siècle, se retrouvent aussi bien en Imerina que dans l'Ibara du Sud.
Les villages à fossés qui occupent la plupart des sommets des hautes terres, Imerina, Betsileo, pays sihanaka et bezanozano existent en petit nombre dans l'Anosy, à l'extrême sud-est. Ils ont été, en grande partie, repérés sur les photographies aériennes et décrits par A. Mille. Ce dernier a observé une évolution des hadivory, villages entourés de fossés. Les plus anciens sites fortifiés, datant du XIVe au XVIe siècle, sont peu étendus et entourés d'un fossé simple, étroit et peu profond. Les hadivory des XVIIe et XVIIIe siècles, qui correspondent à une période d'insécurité et d'accroissement démographique, connaissent à la fois une extension et un renforcement des défenses. Les petits fossés circulaires traduisent un éclatement des grandes familles et une progression de la sécurité qui résulte de l'unification politique du XIXe siècle. Ce phénomène s'accompagne d'une descente de l'habitat vers les bas-fonds rizicoles. Les grottes habitées ou utilisées comme lieux d'inhumation sont relativement rares à Madagascar. Elles portent les noms locaux de zohy et de lakato. On citera les exemples de l'Isandra et du Manambolo, étudiés respectivement par P. Vérin et C. Chippaux.

Les formes de maisons

Les anciennes habitations malgaches étaient construites presque exclusivement en matériaux végétaux ; elles étaient de plan quadrangulaire, et n'avaient qu'une seule pièce. Cette unité apparente cache des variantes régionales, imposées par la différence des matériaux disponibles et des climats, d'un point à l'autre de l'île.
Sur le versant oriental, humide toute l'année, on trouve des trano falafa, maisons légères montées sur pilotis. Les hautes terres, où il fait frais pendant une partie de l'année, surtout sur les collines, exigent pour les demeures qui sont exposées au vent des alizés des murs épais en bois massif. De plus, afin d'être préservés de l'humidité en saison des pluies, les murs reposent sur des soubassements de pierre. Ce type de construction a été mis au jour dans les fouilles de Fanongoavana, XIVe s.et de Lohavohitra XVIe s.. La terre battue ou ampetany n'a remplacé le bois, en Imerina et dans le Betsileo, qu'au XIXe siècle, par suite de la disparition de la forêt qui couvrait autrefois l'ensemble de l'île. Les quelques lambeaux de forêt qui subsistent dans les zones les plus humides témoignent de ce passé sylvestre. Les maisons de taille réduite de l'Ibara, de l'Androy et du Mahafale, confectionnées avec les espèces de bois plus léger que l'on trouve dans le sud, sont dépourvues de soubassements. Les murs reposent directement sur le sol de cette région semi-aride. L'archéologue parvient donc difficilement à localiser les trous de piliers dans le sable. On peut supposer que les pêcheurs des côtes du sud s'abritaient dans des tentes légères en végétaux, qui n'ont malheureusement pas laissé de traces. En revanche, les édifices religieux et certaines habitations des comptoirs musulmans du nord ont été intégralement construits en pierre à partir du XIVe siècle.

L'organisation de l'espace

Le site de Fanongoavana, qui a fait l'objet d'une fouille exhaustive, a donné un exemple de la répartition des activités, à l'intérieur d'un ancien habitat malgache. Édifié sur une colline, il est entouré d'un petit fossé simple, dont une interruption crée un accès au village. L'entrée porte le nom de vavahady littéralement bouche du fossé. Les maisons rectangulaires, rassemblées au nord-ouest de la plate-forme sommitale, à l'abri du vent soufflant du sud-est, sont alignées, orientées du nord au sud. Cette disposition justifie l'expression trano atsimo sy avaratra, littéralement maisons du nord au sud qui désigne deux habitations voisines. Elle évite qu'une maison n'en cache une autre et n'empêche les rayons du soleil d'y pénétrer l'après-midi, car les ouvertures sont toutes tournées vers l'ouest. On parle de miakandrefam-baravarana ceux qui ont les portes et fenêtres à l'ouest, lors de la présentation de condoléances, pour évoquer le sort commun des hommes.
La demeure principale, probablement celle du chef, est située au nord, sur une petite élévation.
Elle se distingue des autres par une architecture soignée : des dalles de granit, taillées très régulièrement et dont certaines servent d'éléments de soutènement, en composent le soubassement. Ce sont d'ailleurs les seules marques, avec le seuil de la porte et les pierres de foyer, ou toko, qui restent de l'habitation, les murs et le toit faits de matériaux périssables ayant disparu. De simples alignements de pierres sèches constituent les soubassements des autres maisons en bois. Une pierre ronde qui servait de seuil révèle l'emplacement de la porte au sud-ouest. La superficie des maisons varie entre 20 et 30 mètres carrés. Chacune d'entre elles comporte un foyer aménagé à l'intérieur et délimité par des pierres plates plantées dans le sol, formant une structure carrée. Le foyer, lieu de cuisson des repas, source de lumière et de chauffage, est aussi un lieu de rencontre au moment des repas pour les membres de la famille.
Le respect des règles traditionnelles de construction dépend de la configuration de chaque site. L'organisation de l'espace subit parfois des modifications inévitables. En outre, la prédominance du nord, comme orientation privilégiée, ne peut pas être généralisée ; le sud est plus souvent retenu dans certaines régions méridionales.

Les activités de subsistance La riziculture inondée

Ce type de culture serait, d'après la tradition, une innovation introduite tardivement par les princes néo-indonésiens, vers le XVIe ou le XVIIe siècle. Selon les premières observations archéobotaniques, effectuées par W. Wetterstrom, sur les grains agglutinés de riz brûlé issus des fouilles de Fanongoavana, la riziculture inondée se pratiquait dès le XIVe siècle. La présence de graines d'ivraie, ou voantsimparifary, de la famille des graminées Echinochloa, dans le paddy est l'indice d'une récolte par touffe, consistant à couper ensemble les tiges de riz et les mauvaises herbes qui poussent dans les rizières inondées. Ce mélange ne risque pas de se produire dans le cas de culture sèche où la collecte se fait par tige, ce qui évite le ramassage des plantes sauvages.
Dans les échantillons prélevés à Fanongoavana et à Lohavohitra sont apparues plusieurs variétés, et peut-être même plusieurs espèces de riz. On distingue clairement le riz rond et le riz long. Le premier serait peut-être à l'origine du riz rouge, une espèce très répandue à Madagascar. Cuit avec beaucoup d'eau, il donne un jus velouté et légèrement sucré : c'est le mode de préparation du vary sosoa du bon riz . Le riz long pourrait, en revanche, être assimilé à du riz blanc, dit riz de luxe, qui ne colle pas et qui convient à la cuisson courante, avec une quantité d'eau modérée. La préparation du ranovola littéralement eau dorée, à partir d'un fond de riz cuit qu'on fait légèrement brûler dans la marmite pour en faire un bouillon, est attestée par des traces sur des fragments de poteries.

Élevage et consommation de viande

Les traditions orales merina font remonter la domestication et la consommation du zébu au règne de Ralambo, au XVIIe siècle. La présence de ce bétail est pourtant attestée dans la plupart des sites archéologiques malgaches, dont une partie est antérieure au Xe siècle. En Imerina, bos indicus est bien représenté à Fanongoavana et à Ambohipanompo, qui datent du XIVe siècle. Certains villages de grande étendue auraient même joué le rôle de centre d'élevage, si l'on en juge par la capacité d'accueil des enclos destinés à cet usage. C'est le cas d'Analamanitra XVIe s.. L'élevage du zébu était probablement connu à travers l'île dès le début du peuplement. Les moutons et les chèvres sont moins répandus que les bœufs.
Les ossements recueillis dans les fouilles portent d'ordinaire des traces de débitage. Il s'agit généralement de cassures nettes des os canons, par exemple, qui sont le résultat de la fragmentation de l'animal pour la boucherie. On observe aussi des entailles superficielles provenant du découpage de la viande. La faible usure des dents de boviné et de capridé signale la jeunesse des bêtes lors de l'abattage. L'importante quantité des os récoltés dans les dépotoirs permet d'affirmer que les anciens Malgaches étaient de gros consommateurs de viande. On mangeait toutes les parties du corps de l'animal. Suivant une pratique traditionnelle, encore en vigueur aujourd'hui, les os spongieux étaient mâchés pour en tirer la moelle. On peut noter une baisse de la consommation de viande, si l'on compare la nourriture carnée d'autrefois et le régime alimentaire pratiqué aujourd'hui dans les campagnes, régime essentiellement à base de tubercules, d'herbes et de riz.
Les foyers domestiques existent dans tous les anciens villages, témoignant des activités culinaires. Ils sont parfois bien structurés, ils peuvent se présenter aussi sous forme d'épanchements de cendres et de charbon de bois. Après l'examen des os, on est en mesure d'avancer que la cuisson à l'eau, que l'on considérait comme un mode de cuisine soigné, aurait été préférée à la grillade.

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Posté le : 09/08/2014 18:33
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Par une aquarelle de Folon
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Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
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A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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