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Journée du 10 Aout 1792
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Le 10 août 1792 : La chute de la monarchie en France

Journée révolutionnaire qui vit la chute de la royauté.

constitution de la commune insurrectionnelle à Paris.
prise des Tuileries.
massacre des gardes suisses à Paris
suspension de Louis XVI.


La résistance du roi aux décrets de l'Assemblée législative, le refus de celle-ci, malgré la pression des sections, de proclamer la déchéance, l'arrivée à Paris des fédérés de Brest et de Marseille, la publication du manifeste de Brunswick, duc de Brunswick laissaient prévoir l'événement.
Le matin du 10 août, le peuple des faubourgs et les fédérés attaquent les Tuileries. Une Commune insurrectionnelle, émanant des sections révolutionnaires de Paris, s'est, dans la nuit, installée à l'Hôtel de Ville et dirige le mouvement.
Le château est gardé par environ 900 suisses, 200 gendarmes et 2 000 gardes nationaux, dont le chef, Mandat, convoqué à l'Hôtel de Ville, sera tué par les émeutiers.
Dès l'aube, l'assaut commence. Les suisses résistent. Le roi s'est réfugié avec sa famille au milieu des députés. Apprenant que le château est forcé, il donne l'ordre aux défenseurs de cesser le feu. Les suisses sont massacrés et les Tuileries mises à sac.
Devant le succès des insurgés, l'Assemblée décrète la suspension du roi et désigne un Conseil exécutif provisoire pour gouverner jusqu'à l'élection d'une Convention nationale.
Elle livre à la Commune la famille royale, qui sera incarcérée au Temple.
Le 10 août 1792 est une journée révolutionnaire méconnue. C’est pourtant la journée qui consacre en point d’orgue la chute de 1000 ans de monarchie en France et qui bouleverse totalement la politique et lègue un héritage encore présent de nos jours.
Sans le 10 août la soldatesque effrénée et sans humanité aurait remplacé le régime fraternel des gardes nationales. Les longues robes des suppôts de la chicane auraient remplacé les écharpes tricolores… Les gibets auraient été plantés à la place des arbres de la Liberté autour desquels auraient dansé les assassins de la Cour criant Vive le Roi !

Le Roi seul face à des partis divisés

Depuis sa fuite du 20 juin 1791, Louis XVI a perdu tous ses soutiens et se lance dans une politique guerrière qui, pense-t-il, lui permettra de retrouver son trône une fois la Révolution écrasée par les armées étrangères.
Les derniers aristocrates, partisans de la monarchie absolue, ont quitté la France et se réunissent pour partie à Coblentz d’où ils préparent leur retour avec l’aide des cours étrangères. Toutefois, Louis XVI sait très bien que cette noblesse traditionnelle ne désire que prendre le pouvoir par la force en conservant un Roi fantoche voir le forcer à abdiquer au profit du jeune et influençable dauphin.
Les monarchistes constitutionnels, les Feuillants, quant à eux, veulent en terminer avec la Révolution de peur qu’elles ne les dévorent. Ils ne désirent conserver que le symbole que représente Louis XVI, pivot de leur régime constitutionnel.
Ils sont autant embarrassés de l’usage excessif que le Roi fait de son veto qui lui permet de s’opposer à toutes les lois qu’il désire. Car, si le Roi craint les Emigrés, il se défie particulièrement des Feuillants qui l’ont petit à petit privés de ses pouvoirs depuis 1789. Divisés sur l’opportunité de la guerre et malgré la politique d’obstruction de Louis XVI, ils s’en rapprochent tout de même pour échapper aux éventuelles représailles des Emigrés. Lafayette quant à lui, rêve d’un retour sur le devant de la scène politique dont il est exclu.
Grandement encouragée par le Roi, l’Assemblée législative déclare la guerre au Roi de Bohème et de Hongrie le 20 avril 1792. Les Girondins par la voix de Brissot et de Roland, aile gauche de l’Assemblée législative, se lancent aveuglément dans la guerre. Défendant une politique économique libérale ils attendent des retombées conséquentes de l’exploitation des terres et des ports de l’Europe du Nord. Certains de la victoire des troupes révolutionnaires, ils y voient un moyen de forcer le Roi à accepter la Révolution ou à tomber le masque. Ils réussissent par l’intimidation à imposer au Roi un ministère Girondin, persuadés que le souverain n’osera pas prendre une décision aussi grave que de renvoyer ses ministres s’ils ne lui accordent leur contreseing nécessaire à l’application du veto.
Le 17 mai 1792, le ministère girondin prend connaissance des intrigues des Feuillants et de Lafayette qui communiquent avec l’Empereur et promettent explicitement de marcher sur Paris et faire fermer le club des Jacobins. Ils savent également que le général refuse de mener ses armées à la guerre. Lafayette et les Feuillants par ces actions invitent le Roi à la Résistance. Les Girondins préfèrent cacher ces manœuvres et négocient avec Lafayette.
Dans ces conditions, le Roi se voit en arbitre des partis. Malgré la confiance de Brissot, le Roi renvoie le ministère girondin le 12 juin. Les Feuillants applaudissent ; l’un d’eux, Adrien Duport n’hésite pas à conseiller au Roi la Dictature après dissolution de l’Assemblée.
Mais le Roi ne compte pas pour autant leur donner le pouvoir.

La patrie en danger

Les Girondins se lancent dans une campagne véhémente contre le Roi. Grâce à la mobilisation et l’influence du maire Pétion et du chef de la garde nationale Santerre, ils organisent le 20 juin une manifestation aux Tuileries. Ouvriers et artisans des faubourgs s’y rendent en masse et réclament avec violence au Roi lui-même la suspension de son veto. Injurié, menacé, le Roi refuse et repousse la manœuvre par sa placidité.
Dans le même temps, le 29, il refuse la main tendue de Lafayette qui se propose, sous prétexte d’une revue de la garde nationale de procéder à rien moins qu’un coup d’état. Par la suite, il s’était présenté devant l’Assemblée et avait demandé la dissolution des Jacobins et des mesures contre les anarchistes, la réaction royaliste face aux manifestations du 20 était si forte qu’il y fut acclamé. En fait, Louis XVI joue une carte imprudente, il n’attend qu’une chose : l’arrivée des troupes étrangères à Paris malgré les propositions répétées des Feuillants. Il continue donc sa politique d’obstruction et ses intrigues, communiquant avec les cours étrangères.
Ayant raté son Dix-Huit Brumaire, Lafayette quitte Paris pour rejoindre son armée. Son effigie est brûlée au Palais-Royal.
Face au péril, les Jacobins s’unissent, Brissot et Robespierre réclament un châtiment contre Lafayette, et, à l’Assemblée, les Girondins contournent un nouveau veto royal en appelant les Fédérés de tous les départements pour célébrer le 14 juillet à Paris.
Déjà 500 Marseillais se mettent en route pour la capitale.
Face à l’avancée des troupes nombreuses vers les frontières, le 11 juillet l’Assemblée proclame alors La Patrie en danger : les corps administratifs et les municipalités siègent en permanence, de nouveaux bataillons de volontaires sont levés et déjà 15 000 parisiens s’enrôlent. Ces mesures d’exception visent à mettre une pression populaire et militaire sur le Roi dont plus personne n’est dupe de son double jeu… C’est dans une ambiance glacée que le couple royal assiste le 14 à la fête de la Fédération devant des milliers de Fédérés. En effet, le ministère feuillant, divisé, a préféré démissionner.
On y brûle les armes des familles émigrées. Plus personne ne crie Vive le Roi, mais de nombreux spectateurs avaient écrit à la craie sur leur chapeau Vive Pétion.
C’est alors que les Girondins vont entrer secrètement en contact avec la cour espérant pouvoi récupérer le ministère désormais disponible. Dés lors, ils vont tenter d’étouffer les factions régicides qui veulent installer la République. Une volte face inacceptable pour le peuple qui se sent trahie alors que l’ennemi menace et lance un ultimatum très maladroit.

L’insurrection

Le 25 juillet est publié le manifeste dit de Brunswick. En réalité il s’agit d’un texte rédigé par un émigré, le marquis de Limon et prôné par Fersen. Ce pamphlet promet de réduire Paris en cendre si le Roi était mis en danger. C’est un coup de tonnerre ; en effet, même si les intrigues du roi faisaient de moins en moins de doute c’est un aveu de trahison sans équivoque. Cela va déclencher une vive réaction populaire en dehors de l’action des partis.
Les sections parisiennes grondent et envoient à l’unanimité moins une à savoir 47 sections Pétion à l’Assemblée pour demander solennellement la déchéance du roi. Les Girondins tentent en vain d’étouffer le vent de révolte qui se fait de plus en plus insistant. La section des Quinze-Vingt, celle du Faubourg Saint-Antoine, une des plus révolutionnaire menace de faire sonner le tocsin le 10 août si la déchéance du roi n’est pas prononcée. Le roi quant à lui fait appeler les gardes suisses de Rueil et de Courbevoie pour se défendre.
Les Fédérés de tous les départements, constitués d’hommes du peuple se rassemblent en comités pour coordonner leur mouvement. Ils ont été encouragés à rester à Paris après le 14 juillet pour faire pression sur le roi. Leur comité se réunit régulièrement chez le menuisier Duplay, rue Saint-Honoré, où loge Robespierre qui est très actif auprès d’eux pour leur trouver des logements chez les patriotes et ainsi les lier au peuple qui se révolte. Les sections et les Fédérés s’apprêtent de concert à marcher sur les Tuileries.

Les Tuileries

Au XVIe siècle, le palais du Louvre n'était encore qu'un corps de bâtiments marqués par leur fonction militaire à la limite ouest de la capitale. Dans son prolongement, la régente Catherine de Médicis, veuve du roi Henri II, fit construire en 1564 un palais de style Renaissance italienne. Ce palais était orienté perpendiculairement à la Seine. La présence à ses alentours de tuileries artisanales lui conférèrent son nom pour la postérité.
Les travaux furent confiés à Philibert Delorme. Les aménagements ultérieurs furent poursuivis par Jean Bullant, Androuet du Cerceau, Louis le Vau et Pierre Fontaine. Côté cour, à l'est, se trouvait l'esplanade du Carrousel aujourd'hui rattachée au Louvre, et de l'autre côté, le jardin des Tuileries, avec la salle du Jeu de Paume, où chacun avait accès.
Les rois Henri III, Henri IV, Louis XIII y séjournèrent souvent. Le massacre de la Saint Barthélemy y fut sans doute ourdi en août 1572. Anne d'Autriche y fut «honorée» par le roi Louis XIII en 1637 après 22 ans de mariage sans descendance ni guère d'affection. Neuf mois plus tard naquit le futur Louis XIV.
Le palais des Tuileries ayant été sérieusement endommagé lors de l'émeute du 10 août 1792, il reviendra au Premier Consul Napoléon Bonaparte de le réhabiliter en 1800 pour y installer sa cour et restaurer les anciens usages. Ses successeurs s'y établirent aussi et la vie de cour du Second Empire y fut particulièrement brillante. Mais sous la Commune, un incendie se déclara dans des circonstances mal élucidées et le palais fut finalement rasé sous la IIIe République.
Cette insurrection populaire s’est faite indépendamment des partis même si, ceux qu’on appellera bientôt les Montagnards, les soutiennent, les incitent à s’organiser : Robespierre, Marat qui édite un nouvel appel aux Fédérés les exhortant à l’action. Aucune figure politique future ou présente n’a réellement participé directement à l’insurrection. On cite souvent la figure de Danton comme l’homme du 10 août mais il n’est rentré à Paris de sa maison d’Arcis-sur-Aube que le soir du 9 août.
L’Assemblée est impuissante le 8 août elle avait absous Lafayette, le 9 elle n’ose pas aborder la pétition des 47 sections sur la déchéance du roi et se sépare sans débat à 19 heures. Dans les sections les mots d’ordre insurrectionnels sont distribués et à 23 heures le tocsin sonne…
Dans la nuit, Santerre soulève le faubourg Saint-Antoine et Alexandre le faubourg Saint-Marceau et les Fédérés marseillais sont en ébullition. Les sections envoient à l’Hôtel de Ville des commissaires révolutionnaires qui déposent la municipalité légale et fondent la Commune insurrectionnelle, ils s’assurent de la passivité de Pétion et exécutent le marquis de Mandat, commandant de la garde nationale qui depuis peu est composée de citoyens inactifs, qui ne payent pas le cens suffisant pour voter.
Les Sans-culottes de toutes les sections se rendent aux Tuileries, ils arborent pour la première fois le drapeau rouge, il y est inscrit : Loi martiale du Peuple souverain contre la rébellion du pouvoir exécutif. C’est une revanche du 17 juillet 1791, lors de cette journée Lafayette et Bailly avait fait tirer sur le peuple désarmé qui réclamait la République.
Lors de cette fusillade qui fit 50 morts, la garde nationale avait arboré le drapeau rouge de la loi martiale.
Immédiatement, la garde nationale et les canonniers se rangent du côté des insurgés, il ne reste que les gardes suisses et quelques aristocrates pour défendre le roi. Malgré des tentatives de fraternisation avec les suisses, les royalistes zélés forcent le feu. Les insurgés sont furieux de cette ultime trahison et avec l’aide des Fédérés brestois et marseillais ils brisent la résistance des défenseurs du palais qui finit par tomber. Les insurgés comptent 1000 tués et blessés.

Le massacre des gardes Suisses

Lors de la Journée du 10 août 1792, les gardes Suisses, défendirent avec bravoure le Roi et le palais des Tuileries. La presque totalité fut massacrée par la foule, après avoir, sur ordre de Louis XVI de France, cessé le feu et déposé les armes. Certains gardes suisses qui furent tués lors de la prise des Tuileries, furent inhumés à la chapelle expiatoire à Paris aujourd'hui square Louis-XVI
Les Gardes suisses sont des unités militaires de mercenaires suisses, qui étaient employées, sous forme de contrats de louage, par des souverains pour leur protection ainsi que pour la garde de leurs résidences. On les trouve auprès de nombreuses cours européennes à partir du XVe siècle jusqu'au XIXe siècle, par exemple en France, en Autriche, en Savoie, ou encore à Naples.
Il faut distinguer les gardes suisses des régiments réguliers de Suisse, mercenaires également, qui combattaient pour les différentes puissances européennes et n'étaient pas généralement appelés gardes suisses.
En outre, le terme garde suisse fait aujourd'hui très souvent uniquement référence à la seule garde suisse encore existante, la Garde suisse pontificale.
Le recrutement de ces troupes d'élite proches du pouvoir, était particulièrement sélectif. Les unités de la garde avaient le pas sur les régiments suisses ordinaires. Officiers et soldats jouissaient de privilèges et leur solde était relativement élevée
La Maison du Roi comprenait un corps de soldats suisses appelés gardes suisses ou Cent-Suisses.
L'uniforme de gala a varié au cours des siècles. Actuellement, il est de couleur rouge, jaune et bleu, le bleu et le jaune sont les couleurs de la famille Della Rovere à laquelle appartenait Jules II, le rouge a été ajouté par son successeur Léon X, un Médicis, n'a pas été dessiné par Michel-Ange pendant la Renaissance comme le veut la légende, mais est l'œuvre de Jules Repond, 1853 - 1933, commandant de la Garde de 1910 à 1921, qui s'inspira en 1914 des fresques de Raphaël.
Les uniformes sont créés sur mesure et bénis par le pape pour chaque garde. Quand l'un d'eux finit son service, son uniforme doit être détruit au hachoir afin d'éviter toute utilisation frauduleuse ou abusive. Seuls les hallebardiers, les vice-caporaux et les caporaux portent cet uniforme très voyant, les sous-officiers supérieurs sergents et sergent-major portent un pantalon cramoisi et un pourpoint noir, tandis que l'uniforme des officiers est entièrement cramoisi.
L'uniforme se porte avec un béret de type alpin ou avec un casque léger à deux pointes aux bords relevés : le morion, ornés de plumes de faisan ou de héron et frappé du chêne, emblème de la famille Della Rovere. Le morion des hallebardiers et des sous-officiers est surmonté d'une plume rouge, tandis que celle ornant les casques du sergent-major et du colonel sont blanches, les autres officiers en portent une de couleur violet foncé.
L'uniforme complet, qui n'est requis que pour les grandes occasions, comme la prestation de serment, constitue un puzzle de 154 pièces.

François Ier, successeur de Louis XII, combat dans le Milanais pour le reprendre. Le duc de Milan paie les gardes et les soldats suisses pour se défendre. Les Français et les Suisses se rencontrent à Marignan en 1515, les Suisses sont vaincus après avoir bravement résisté à l'attaque des chevaliers français. François Ier reconquiert donc le Milanais.
Le 29 novembre 1516, à la suite de sa victoire, François Ier signe la paix perpétuelle avec les cantons suisses : il n'y aura plus de guerre entre la France et les cantons suisses et par le traité de Genève le 7 novembre 1515, seuls le roi de France et le pape pourront avoir des mercenaires suisses. Toujours effectif aujourd'hui pour le Vatican, cet accord a été appliqué jusqu'en 1792 pour la France. Guillaume Froelich fut colonel général des Gardes suisses du roi de France après sa victoire à la bataille de Cérisoles en avril 1544.
En 1573, Charles IX de France institua les gardes suisses. En 1616, Louis XIII de France organisa les gardes suisses en régiments.
Dans la maison militaire du Roi, les gardes français avaient la prééminence sur les gardes suisses dont le statut était inférieur. Ils portaient un uniforme rouge rehaussé de bleu. Ils percevaient une solde double.
Le jeune officier d'artillerie Bonaparte est à ce moment-là au Carrousel, chez son condisciple Bourrienne. Ayant déjà assisté à l'émeute du 20 juin, il en avait tiré cet avertissement : Les misérables ! On devrait mitrailler les premiers cinq cents, le reste prendrait vite la fuite . Ce 10 août, il voit passer un groupe d'hommes hideux, portant une tête au bout d'une pique. Son mépris de la foule n'en deviendra que plus grand.

A l’arrivée des manifestants le roi et sa famille avait fui le palais et s’était rendu à l’Assemblée pour s’y réfugier.
Embarrassés et impuissants, ils déclarent vouloir protéger les autorités constituées avant de décréter la suspension du roi sous la pression des insurgés victorieux. Ils votèrent la convocation d’une Convention tant réclamée par Robespierre et décriée par Brissot.
La garde du roi fut confiée à la Commune insurrectionnelle qui l’enferma au Temple.

Ainsi tombait le trône après 1000 ans de monarchie ininterrompue. Mais avec le trône tombait ses derniers défenseurs, la noblesse minoritaire qui s’était promis de conduire et de dompter cette Révolution. Mais le parti Girondin lui-même qui voulait empêcher cette insurrection en négociant au dernier moment avec la Cour était affaibli. Les citoyens passifs, les prolétaires et leur porte-parole : les Montagnards tenaient leur revanche du 17 juillet, ils sont les grands vainqueurs de cette journée. Le 10 août est une Révolution en lui-même : c’est l’avènement de la démocratie.

Commune de Paris 1792

Dans la nuit du 9 au 10 août, la section des Quinze-Vingts prit l'arrêté suivant : Attendu qu'il s'agit de sauver la patrie et la chose publique, la section nomme trois commissaires pour se rendre à la maison commune et, conjointement avec ceux qui seront nommés par les autres sections, aviser au moyen de se concerter sur les mesures à prendre dans les circonstances actuelles.

Municipalité insurrectionnelle qui siégea à l'Hôtel de Ville de Paris du 10 août au 2 décembre 1792, poussa au renversement de la royauté et à diverses mesures révolutionnaires, avant de s'incliner devant la Convention, nouvellement élue. La Commune de 1792 illustre le rôle de Paris dans les moments les plus dramatiques de la Révolution.
À l'écart de la municipalité légale, une violente agitation antiroyaliste s'organise dans les assemblées de section en juillet 1792. Le 25 juillet, l'Assemblée législative autorise la permanence des sections. À l'initiative de la section de Mauconseil, le 3 août, une délégation de quarante-sept sections vint se présenter à la barre de l'Assemblée, demandant la déchéance du roi. Conduite par le maire Pétion, cette délégation comprenait déjà tout le personnel de la future Commune insurrectionnelle.
L'Assemblée s'efforça de briser le mouvement sectionnaire en cassant un arrêté de la section Mauconseil, mais l'effervescence, sous la menace du danger extérieur, jointe à la crainte d'une trahison du roi, était trop forte. L'occasion de l'insurrection fut fournie par la municipalité légale qui avait invité chaque section à envoyer trois délégués à la maison commune pour délibérer de la défense de Paris et de la formation d'un camp retranché sous ses murailles.
Les sections résolurent d'attribuer à leurs délégués des fonctions beaucoup plus amples.

Les délégations se rendent à l'Hôtel de Ville dans la nuit et, à sept heures du matin, le 10 août, vingt-huit sections sont représentées. Sous la présidence de Huguenin, la Commune insurrectionnelle terrorise la Commune légale qui siège dans la salle voisine. Le commandant de la Garde nationale est arrêté, les pouvoirs délégués par la Commune légale sont repris, le Conseil général de la Commune est suspendu ; le maire, le procureur de la Commune et les seize administrateurs devront continuer seuls leurs tâches administratives. Ainsi, la Commune insurrectionnelle s'adjoignait la tête de la Commune légale.
Dehors, c'est l'émeute et l'assaut contre le Louvre.

Ce n'est qu'à midi qu'une délégation de la Commune insurrectionnelle se présente à l'Assemblée législative, conduite par Huguenin. L'insurrection l'a emporté, et l'Assemblée doit s'incliner et reconnaître la légitimité de la nouvelle Commune.
Un des premiers arrêtés de la Commune est de porter à six le nombre des délégués de chaque section : elle compte dès lors deux cent quatre-vingt-huit membres. Robespierre, Chaumette, Billaud-Varenne, Momoro, Hébert sont parmi les plus influents.
La Commune représentant les éléments les plus avancés du mouvement révolutionnaire parisien est très tôt en lutte contre l'Assemblée où dominent les Girondins qui doivent compter eux-mêmes avec la masse des députés feuillants. Finalement, les 30 et 31 août, l'Assemblée casse la Commune et ordonne de nouvelles élections.
La Commune s'efforce de faire rapporter l'arrêté, en nommant Pétion à sa présidence, puis, excitée par Robespierre et Manuel, décide de résister, au besoin par la force. Danton parvient à éviter l'insurrection qui menace, en faisant ajourner les élections.

La Commune a pris, depuis le 10 août, un certain nombre de mesures révolutionnaires : elle substitue le mot de citoyen à celui de monsieur, date ses arrêtés de l'an I de l'Égalité, fait rayer le roi de la liste des fonctionnaires publics, fait abattre les statues de Louis XVI et de Henri IV, briser les bustes de Necker, de La Fayette et de Bailly, arrête les journalistes royalistes et distribue leurs presses aux patriotes ; elle fait décider le 17 août la création d'un tribunal criminel extraordinaire pour juger les crimes de contre-révolution ; elle prend des mesures énergiques pour organiser la mise de Paris en état de défense de Paris et fournit la plupart des commissaires que Danton enverra dans les départements pour assurer la cohésion des mesures de défense nationale. Elle procède au désarmement des suspects, à des perquisitions et à des arrestations.
Elle ne fait rien pour organiser ni même pour favoriser le sursaut populaire qui aboutira aux massacres de Septembre ; mais, pas plus qu'aucun des autres pouvoirs publics, elle ne songe à s'y opposer ou ne se sent assez forte pour le faire ; son Comité de surveillance, où siège notamment Marat tente seulement des efforts, partiellement vains, pour soustraire à l'égorgement les prisonniers de droit commun, puis tente de justifier après coup les exécutions populaires dans une circulaire adressée aux départements.
Quelques jours plus tard, quand la menace de l'invasion immédiate semble conjurée, l'embarras des chefs révolutionnaires est à la mesure de l'horreur que suscitent les massacres de Septembre ; mais comment les désavouer sans remettre en cause toute l'œuvre révolutionnaire et défensive accomplie depuis le 20 septembre 1792, il faut bien songer à renouveler légalement la Commune.
Les élections eurent lieu le 30 novembre et le 1er décembre. Sur les cent vingt-deux élus, quatre-vingt-dix-huit seulement avaient fait partie de la Commune insurrectionnelle, mais, parmi eux, étaient Hébert et Chaumette.
Le 2 décembre, quand la nouvelle Assemblée arriva à l'Hôtel de Ville, la Commune insurrectionnelle, qui siégeait encore, la hua et ne se dispersa qu'après un discours de Santerre.

Fin de règne

L'Assemblée législative, enhardie par le succès de l'émeute, prononce la suspension du roi.
Elle convoque par ailleurs une Convention nationale en vue de prendre toutes mesures pour assurer la souveraineté du peuple et le règne de la liberté et de l'égalité. En vue des élections des députés de la Convention, elle abolit les distinctions entre citoyens actifs et citoyens passifs.
Elle instaure pour la première fois le suffrage universel masculin.

Liens

http://youtu.be/9PdRj5kV67c La chute de la monarchie 2000 ans
http://youtu.be/qzsq7x8ei-g Les gardes Suisses
http://youtu.be/E_ao3B1RiPM Texte pour les gardes Suisses
http://youtu.be/Jo08Ia_kh2w La Carmagnole datant du 10 Août 1792
http://youtu.be/heJ4TcmEUS8 La chute de la monarchie


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Posté le : 09/08/2014 19:29
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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