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Accueil >> newbb >> Roger Peyrefitte [Les Forums - Histoire de la Littérature]

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Roger Peyrefitte
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Le 17 août 1907 à Castres naît Roger Peyrefitte écrivain français,

auteur de romans, essais, biographies, souvenirs, d'une anthologie de textes grecs et de biographies historiques. Il reçoit le prix Renaudot en 1945, ses Œuvres principales sont Les Amitiés particulières en 1944, Les Ambassades en 1953, Les Clés de saint Pierre en 1955, Trilogie sur Alexandre le Grand 1977 - 1981. Il meurt, à 93 ans, à Paris le 5 novembre 2000
Citant Albert Dauzat, il indique que son patronyme signifierait pierre fichée, symbole de solidité, de rectitude. Il est un cousin éloigné du ministre de l'Information gaulliste et académicien Alain Peyrefitte.

En Bref

Inaugurée par le scandale des Amitiés particulières 1945, histoire d'amour entre deux adolescents dans un collège catholique, sa carrière se poursuit sous le signe de l'homosexualité Notre amour, 1967, autobiographique ; l'Enfant de cœur, 1978, ou par des enquêtes prétendant donner les clés de milieux sociaux ou politiques : le monde de la diplomatie, qu'il connaît pour avoir été secrétaire d'ambassade à Athènes en 1937-1938, puis chargé de mission en 1943 par le gouvernement de Vichy les Ambassades, 1951, les francs-maçons les Fils de la lumière, 1961, le Vatican les Clés de Saint-Pierre, 1955 ; la Soutane rouge, 1983. Viendront ensuite, entre autres titres, les Juifs 1965, les Américains 1968, Des Français, 1970. La satire du moraliste reste peu convaincante, n'évitant pas la pure provocation ou le règlement de compte. Il a aussi publié des souvenirs de voyages en Méditerranée, comme l'Oracle 1948 ou Du Vésuve à l'Etna 1952.
Roger Peyrefitte, l'écrivain “sulfureux”, intime d'Amanda Lear et de Sylvie Vartan
Antoine Deléry vient de publier aux éditions H&O la première biographie de l'écrivain Roger Peyrefitte 1907-2000, auteur du roman culte "Les amitiés particuliè
Pourquoi parler de cette excellente biographie sur un site consacré à la musique ? Tout simplement parce que le grand amour de l'écrivain Roger Peyrefitte fut le jeune Alain-Philippe Malagnac 1951-2000, producteur du premier show à l'américaine de Sylvie Vartan au Palais des Congrès, en 1975. L'écrivain iconoclaste vouera une admiration à la chanteuse qu'il évoquera longuement dans son récit "L'enfant de cœur" (1978). Alain-Philippe Malagnac, qui deviendra le fils adoptif de l'homme de lettres, se mariera en 1979 à Las Vegas avec Amanda Lear, qui sera ainsi la belle-fille adorée de l'écrivain. Retour sur un destin, une époque et surtout sur un écrivain inclassable : "Roger Peyrefitte - Le sulfureux ".

Sa vie

Après ses études secondaires dans différents collèges religieux jésuites et lazaristes du Sud-Ouest, puis à la Faculté des lettres de Toulouse, il entra à l'École libre des sciences politiques, dont il sortit major en 1930. Nommé secrétaire d'ambassade à Athènes en 1933, il quitta ce poste en 1938 à la suite d'un incident avec le jeune protégé d'un amiral grec épisode romancé ensuite dans Les Ambassades. Revenu à Paris, il donne sa démission en octobre 1940 pour raisons personnelles selon ses écrits, à la suite d'une suspicion de détournement d'un adolescent.
Réintégré en mai 1943, grâce selon lui Propos Secrets, tome 1 à l'intervention de madame de Barante, noble auvergnate, auprès de l'Auvergnat Pierre Laval, il est nommé à Paris, et travaille sous les ordres du Bourbonnais et très pro-allemand Fernand de Brinon, ambassadeur de France à Paris du 3 novembre 1943 à 1945.
En février 1945, il sera contraint de se retirer de la carrière diplomatique, victime selon lui de la rancune tenace de sa collègue Suzy Borel, devenue Mme Georges Bidault, surnommée dans Propos Secrets tome 1 la hyène du Quai d'Orsay . Finalement réintégré par décision du Conseil d'État, juge administratif suprême - décision qui fut annulée, chose exceptionnelle, par le gouvernement - il ne percevra pas pour autant les quelque 50 millions de centimes de dommages et intérêts accordés par cette juridiction pour le préjudice professionnel subi ; la même année marque le début de son activité d'écrivain et d'historien, dont il vivra désormais.
Après cette courte carrière de diplomate, Roger Peyrefitte se consacra entièrement à l'écriture et fut pendant la seconde moitié du XXe siècle l'un des écrivains français les plus brillants et les plus controversés.
Sa vaste culture classique, son érudition, sa connaissance des sujets qu'il abordait de façon très documentée, son style concis et percutant, au vocabulaire très riche, son ironie mordante, son abondante production, firent de lui un écrivain français de premier plan, dans la lignée de Voltaire, auquel son style doit tant, frisant souvent le pastiche, d'Anatole France et de Marcel Aymé.
Son côté commère mondaine le rapproche également d'Horace de Viel-Castel, amateur d'art, collectionneur et conservateur du Musée des Souverains Louvre, vipérin mémorialiste de la Cour et de la Ville sous le Second Empire, ce qui lui valut l'éloquent surnom de Fiel-Castel. Viel-Castel est un des chroniqueurs de l'homosexualité sous le Second Empire.
Atteint de la maladie de Parkinson, il vit retiré dans son appartement de l'avenue du Maréchal-Maunoury de 1993 à sa mort en 20004. Il est inhumé au cimetière d'Alet-les-Bains dans l'Aude.

Les Amitiés particulières

Les Amitiés particulières est un premier roman paru en 1943 chez Jean Vigneau, qui apporta d'emblée la notoriété à Peyrefitte en obtenant le prix Renaudot pour l'année 1944 du fait de la guerre, le prix ne sera décerné qu'en 1945. L'auteur y suscitait le scandale en révélant des tendances amoureuses peu orthodoxes : le livre décrit une amitié particulière, une passion amoureuse entre deux garçons de quatorze et douze ans, au sein d'un internat catholique à l'atmosphère étouffante.
Si la sexualité y est évoquée avec discrétion, elle est néanmoins bien présente, en filigrane, derrière les sentiments exacerbés des garçons – et parfois, aussi, ceux des adultes. Comme lorsque le jeune Alexandre pose à son ami cette question :
Georges, sais-tu les choses qu'il ne faut pas savoir ?
On peut lire cette histoire émouvante comme l'affrontement tragique, au sein d'une communauté exclusivement masculine, de deux religions : celle du Christ et celle, païenne, du Garçon.
Chacun des personnages principaux est peu ou prou traversé par cette lutte entre l'amour mystique et l'amour garçonnier, entre le christianisme officiel et un amour interdit mais secrètement triomphant. C'est ce caractère quasi mythique, joint à l'érudition de l'auteur, au classicisme du style et à une composition rigoureuse, qui a fait des Amitiés particulières un livre très remarqué.
Vingt ans après sa publication, l'œuvre a été portée à l'écran dans un film de Jean Delannoy 1964, qui reçut un accueil triomphal à la Biennale de Venise. Sans avoir la densité et la profondeur du roman, cette adaptation est remarquablement servie par le jeune Didier Haudepin Alexandre, Michel Bouquet, le père de Trennes et Louis Seigner le père Lauzon.
C'est au cours du tournage en l'abbaye de Royaumont que Roger Peyrefitte tombe amoureux d'Alain-Philippe Malagnac, qui avait alors douze ans et demi. Leur liaison passionnée dura plusieurs années et fut le sujet, entre autres, des récits Notre amour et L'Enfant de cœur.
C'est pour financer les diverses affaires entreprises par Alain-Philippe Malagnac dans les années 1980, et combler les grands déficits qu'ils engendrèrent, que Peyrefitte livra aux enchères publiques ses importantes collections de monnaies, de livres rares et de sculptures antiques, dont une série de rares objets érotiques, ce qui inspira à Guy Hocquenghem ce titre dans Libération : Peyrefitte brade ses vieux godemichés.
Par la suite, Alain-Philippe Malagnac épousa Amanda Lear et trouva une mort tragique avec un jeune ami dans l'incendie de leur maison provençale, six semaines seulement après la mort de l'écrivain, à qui le liait peut-être un pacte de disparition commune.

Historien et auteur satirique

Le soufre est mon élément naturel. RP
En 1953, Les Clés de saint Pierre, où Peyrefitte brocardait le pape Pie XII, fit scandale. Par des allusions voilées, il y prêtait au Souverain Pontife des tendances homosexuelles – par exemple dans le passage où il montre Pie XII en train de se dépouiller de ses vêtements à la manière d'une jolie femme : comme il commence par appeler le pape Sa Sainteté, cela lui permet d'en parler ensuite en disant toujours Elle ; puis il termine par cette phrase, dans laquelle Pie XII retrouve le genre grammatical masculin : Sans doute voulait-il mettre un terme à ce déshabillage qui pouvait ne plus avoir de limites.
François Mauriac menaça de quitter L'Express si cet hebdomadaire continuait à faire de la publicité pour le livre. L'affrontement entre les deux écrivains devait encore s'exacerber au moment du tournage du film Les Amitiés particulières, ce tournage ayant fait l'objet d'un reportage à la télévision ; il s'ensuivit une féroce lettre ouverte publiée par Roger Peyrefitte en mai 1964 dans l'hebdomadaire Arts ; Peyrefitte n'hésita pas à accuser Mauriac d'être un homosexuel caché, ce qui est parfaitement établi aujourd'hui, et à le traiter de Tartuffe.
Les Clés de saint Pierre faisait de nombreuses révélations sur le petit monde du Vatican. Dans Propos secrets, Peyrefitte livre le nom de son informateur, Mgr Léon Gromier, chanoine de Saint-Pierre, Consulteur à la Sacrée Congrégation des Rites et Protonotaire apostolique. Tel que le décrit Peyrefitte, ce prélat éclairé semble avoir été un homme plutôt austère, profondément croyant et de mœurs irréprochables ; mais il était scandalisé par ce qu'il voyait, et il était de ceux qui pensent que faire éclater les scandales est le seul moyen de les faire disparaître. Il pourrait avoir servi de modèle au personnage de Mgr Belloro, qui est justement Préfet de la Sacrée Congrégation des Rites.
Les romans très documentés de Roger Peyrefitte sont fondés sur des faits réels, historiques ou d'actualité par exemple la trilogie sur Alexandre.
Mais la plupart de ses ouvrages constituent essentiellement des satires, même s'ils sont parfois en deçà de la réalité.
Certains de ces ouvrages s'adressent aux spécialistes, Chevaliers de Malte, les Juifs, et même si l'humour de Peyrefitte reste attrayant, certaines de ses œuvres s'avèrent parfois un peu difficiles pour le profane Les Fils de la Lumière.
Dans la plupart de ses œuvres portant sur des sujets contemporains, il n'eut de cesse de mettre au jour l'homosexualité ou la pédérastie de certaines personnalités qui, selon lui, dissimulaient leurs mœurs, comme Henry de Montherlant, dépeint à plusieurs reprises sous le pseudonyme transparent de Lionel de Beauséant, le secrétaire général des Nations unies, ou même le Pape Jean XXIII, que les familiers du Vatican appelaient Giovanna, écrit-il dans Propos secrets. De plus, Roger Peyrefitte ne manquait pas d'amuser le lecteur en dénonçant diverses turpitudes des personnes qu'il mettait en scène, ce qui le rendait redoutable à fréquenter. Bien que plus rarement, il fit aussi l'éloge de nombreuses personnalités, comme son amie la chanteuse Sylvie Vartan.

Alexandre le Grand

Roger Peyrefitte a entrepris la biographie d'Alexandre III de Macédoine, La jeunesse d'Alexandre ; Les conquêtes d'Alexandre ; Alexandre le Grand, qui est, à n'en pas douter, l'œuvre de sa vie. Ce livre raconte, non sans humour, la vie fabuleuse du grand conquérant, non pas à la manière de toutes les biographies historiques précédentes rédigées sur le même sujet, mais en y mêlant des connaissances sociales, géographiques, et surtout mythologiques ; c'est que l'auteur avait pensé intituler initialement cette œuvre Alexandre ou le génie du Paganisme.
Au fil des pages, l'auteur a souhaité démontrer que l'amour était le fil conducteur de la vie d'Alexandre. De ce travail immense, foisonnant, Roger Peyrefitte a consacré une séance en Sorbonne, ayant en outre reçu le Prix de l'Acropole.

L'amour des garçons

Peyrefitte s'est toujours, comme André Gide, proclamé pédéraste plutôt qu'homosexuel : J'aime les agneaux, disait-il, pas les moutons.
Plus encore que Paul Verlaine, Gide et Jean Cocteau, et au contraire d'Henry de Montherlant dont il fut longtemps un ami, il conçoit sa carrière littéraire comme un engagement littéraire et assidu en faveur de l'amour des garçons. En 1954, il est une des rares personnalités littéraires, avec Jean Cocteau, à soutenir activement le lancement critiqué par Jouhandeau de la revue homosexuelle Arcadie dirigée par André Baudry.
Ce long combat pour la liberté amoureuse ne l'empêche d'ailleurs pas de manifester en diverses occasions de la sympathie pour la tradition catholique.

Peyrefitte et le show-biz

Sa rencontre avec le grand amour de sa vie, Alain-Philippe Malagnac, a lieu en 1964. Le garçon alors âgé de douze ans et demi est figurant sur le tournage du film "Les amitiés particulières" tiré du roman de Peyrefitte. Ils tombent mutuellement en admiration l'un de l'autre, cet épisode a été relaté par Peyrefitte dans son roman "Notre amour", en 1967. Bien que l'écart d'âge entre les deux amoureux soit impressionnant voire choquant, ce livre est un hymne, une déclaration enflammée, défiant la morale, plus touchant au bout du compte que dérangeant. Mais sous sa plume, cet amour entre un adolescent et un homme déjà âgé atteint une valeur universelle : notre amour est d'abord une magnifique histoire d'amour souligne Antoine Deléry.
En 1971, Roger Peyrefitte publie "La coloquinte", retraçant son idylle avec une femme car Peyrefitte aima aussi les femmes. Ce livre inspirera un texte de chanson au jeune auteur et chanteur Guy Bonnardot 1951-1990. Magali Noël chantera ce titre. C'est à cette occasion qu'Alain-Philippe Malagnac et Guy Bonnardot font connaissance. Les deux jeunes hommes s'aimeront sous l’œil approbateur du vieil écrivain. Grâce à Guy Bonnardot, Alain-Philippe Malagnac se trouve projeté dans le milieu du show-business qui le fascine et se met à fréquenter Sheila, Ringo, Claude Carrère, Claude François, Johnny Hallyday et… Sylvie Vartan. Une vraie complicité naît entre l'interprète de "La Maritza" et Alain-Philippe Malagnac qui décide de se lancer dans la production du premier grand show de Sylvie Vartan au Palais des Congrès en 1975. Sylvie voit grand. Le spectacle est mis en scène par Walter Painter, chorégraphe des shows d'Elvis Presley. Il réunit seize danseurs et vingt-cinq musiciens, pour lesquels la chanteuse a commandé cent cinquante uniformes. Elle-même doit changer douze fois de tenue. La première représentation, le 4 octobre, est saluée par une presse unanime … Ce triomphe place Alain-Philippe sous les projecteurs. La presse du cœur, brodant sur les relations tumultueuses de la chanteuse avec Johnny, n'hésite pas à le présenter comme son fiancé » écrit Antoine Deléry.
Sans expérience, mal conseillé, Alain-Philippe a vu fondre les millions comme neige au soleil. Formidable succès public, le show de Sylvie Vartan s'est soldé par un désastre financier dont le jeune producteur ne s'est jamais remis » poursuit Antoine Deléry. Le tout s'achèvera par une tentative de suicide d'Alain-Philippe Malagnac. Roger Peyrefitte, garant de tout ce qui concerne Alain-Philippe Malagnac et de surcroit père adoptif du jeune homme d'à peine 24 ans, devra éponger pour le restant de ses jours les dettes de son protégé. Le récit de ces déboires se trouve très précisément relaté dans "L'enfant de cœur" qui paraîtra en 1978 et dans lequel Peyrefitte dresse malgré tout un très joli portrait de la chanteuse, allant même jusqu'à chroniquer à sa manière le double 33 tours de l'enregistrement public du spectacle dans ce livre qui mérite largement sa place au chevet de tout fan de la chanteuse ! A l'occasion d'une interview pour Pure Charts en novembre 2010, l'interprète de "La drôle de fin" se souviendra de l'élégance de l'écrivain.

En 1978, "Paris Match" propose à Roger Peyrefitte de couvrir le show d'Amanda Lear au Palace. Peyrefitte ne connaît pas la reine du disco mais ses jeunes amis ont dansé tout l'été sur son tube : "Follow Me". Ils le pressent d'accepter. Roger Peyrefitte fera un clin d’œil à la Muse de Dali et a son hit dans son roman californien : "Roy" 1979. Commencée dans la voiture, l'interview se poursuit dans le réduit servant de loge à la chanteuse. Amanda Lear charme l'écrivain par son naturel … Après le spectacle, Peyrefitte revient la saluer avec Alain-Philippe, qu'il présente comme son fils adoptif. Séduite par le jeune homme, elle le revoit le lendemain … Quelques semaines plus tard, elle l'invitera à l'accompagner dans une tournée au Brésil et aux Etats-Unis nous informe Antoine Deléry.

Amanda Lear se confiera à ce sujet à nos confrères de Pure People. Je suis tombée amoureuse d'Alain-Philippe Malagnac, ce qui a bouleversé ma vie. Fabrice Emaer m'avait appelée pour que j'inaugure Le Palace. La peinture n'était pas sèche, il n'y avait pas de loge, mais c'était un événement, et "Paris Match" avait demandé à Roger Peyrefitte de m'interviewer. Le voilà qui débarque avec son fils adoptif, Alain-Philippe Malagnac - puisqu'à l'époque, lorsqu'on avait un petit ami, on l'adoptait. Et j'en tombe folle amoureuse ! D'ailleurs, je tombe souvent amoureuse de garçons homosexuels ... Dali faisait la gueule. Roger Peyrefitte était ravi, il est devenu mon beau-père et, dès lors, je l'ai reçu tous les étés à la maison. Concernant la relation entre Roger Peyrefitte et Alain-Philippe, c'était de la pédophilie. Alain-Philippe était un petit giton. Il a croisé Josée Dayan au café de Flore, qui s'occupait du casting pour "Les amitiés particulières", l'adaptation du livre de Roger Peyrefitte. Il leur fallait de beaux petits mecs habillés en enfants de chœur. Et Peyrefitte, qui était sur le tournage et avait presque 60 ans, a ressenti un coup de foudre pour Alain-Philippe, qui en avait 14, et l'emmena à Capri, le grand tralala. Sa famille n'a rien dit ? Un jeune garçon avec un vieux monsieur, on se disait qu'il l'éduquait, on ne voyait pas cela sur le plan sexuel. Quand Alain-Philippe m'a raconté, j'étais choquée.
Roger Peyrefitte est décédé en 2000, à 93 ans, atteint de la maladie de Parkinson. Alain-Philippe Malagnac est mort dans l'incendie de la maison en Provence qu'il partageait avec son épouse Amanda Lear retenue en Italie le jour du drame, quelques jours à peine après l'écrivain. Un double drame pour l'animatrice, comédienne, peintre et chanteuse qui montrera une grande classe et beaucoup de dignité face à cette lourde épreuve. Dans "Notre amour", Roger Peyrefitte parle d'un pacte d'amour passé entre Astolphe, nom donné à Malagnac dans le livre et lui. Ils se promettaient de ne jamais se quitter et que la mort de l'un entraînerait celle de l'autre… Ce fut le cas.
A travers sa biographie intitulée "Roger Peyrefitte - Le sulfureux -", Antoine Deléry dresse le portrait haut en couleurs d'un amoureux de la beauté, libre-penseur, irrévérencieux, élégant, drôle et provocateur. C'est aussi l'occasion de revenir sur presque un siècle d'histoire de l'homosexualité, avec ses combats, ses victoires, l'avant “Marais”… Roger Peyrefitte est incontestablement un homme qui a fait avancer la cause des gays et dont l’œuvre éclectique mérite largement d'être réhabilitée aujourd'hui. Retrouvez dans cette biographie la vie et l’œuvre d'un avant-gardiste tiré à quatre épingles et qui sur son chemin croisa aussi, entre autres, deux icônes : la furtive Sylvie et la fidèle Amanda. Bravo à Antoine Deléry pour cet ouvrage passionné et passionnant !

Il meurt à 93 ans, muni des sacrements de l'Église.

Accueil critique

André Gide fait un accueil laudatif aux Amitiés particulières, dont il déclare « Je ne sais pas si vous aurez demain le prix Goncourt, mais je puis vous dire que, dans cent ans, on lira encore les Amitiés particulières, et Peyrefitte connaît, dans l'après-guerre, une notoriété littéraire aux arrières-goûts de scandale.
Mais ses commérages, impliquant nombre de ses contemporains et insinuant l'homosexualité de plusieurs d'entre eux, ne lui attirent pas que des sympathies.
Pour Philippe Lançon, il y avait chez Peyrefitte un goût hâbleur, pervers, non dépourvu de vulgarité, pour la provocation publicitaire. Pris à parti par Peyrefitte, François Mauriac le qualifie d'assassin de lettres voué à l'oubli, et Pierre Brisson, directeur du Figaro exaspéré par ces dénonciations, commente alors en reprenant la phrase de Saint-Simon il est arrivé à un tel point d'abjection qu'on avait honte de l'insulter.

Bertrand Poirot-Delpech, devenu depuis Académicien, écrit dans Le Monde du 8 juillet 1977 : Dénoncer les hypocrisies relève, pour les minorités sexuelles, de la légitime défense. Du moins est-ce de bonne guerre, après ce qu'elles ont subi et qu'elles subissent encore.

Autre

Il a été grand maître de l'ordre pseudo-chevaleresque d'Alexandre pour le Mérite.

Œuvres

Ses œuvres ont été publiées dans de nombreuses langues, en particulier en italien, en anglais, et aussi en grec à la fin des années 1970, sous la forme de feuilleton dans un journal à grand tirage d'Athènes, Ta Nea, sous le nom de Rozé Perfit.

Œuvres principales

Les Amitiés particulières, roman, Jean Vigneau, 1943
Mademoiselle de Murville, roman, Jean Vigneau, 1947
Le Prince des Neiges : drame en trois actes, Jean Vigneau, 1947
L'Oracle, roman, Jean Vigneau, 1948 éd. définitive en 1974
Les Amours singulières, roman, Jean Vigneau, 1949
La Mort d'une mère, Éd. Flammarion, 1950
Les Ambassades, roman, Éd. Flammarion, 1951
Du Vésuve à l'Etna, récit, Éd. Flammarion, 1952
La Fin des ambassades, roman, Éd. Flammarion, 1953
Les Amours de Lucien de Samosate traduit du grec, Éd. Flammarion, 1954
Les Clés de saint Pierre, roman, Éd. Flammarion, 1955
Jeunes proies, Éd. Flammarion, 1956
Chevaliers de Malte, Éd. Flammarion, 1957
L'Exilé de Capri, Éd. Flammarion, 1959 que, Éd. Flammarion, 1960
Les Fils de la Lumière, Éd. Flammarion, 1961
La Nature du prince, Éd. Flammarion, 1963
Les Secrets des conclaves, Éd. Flammarion, 1964
Les Juifs, Éd. Flammarion, 1965
Notre amour, Éd. Flammarion, 1967
Les Américains, roman, Éd. Flammarion, 1968
Des Français, roman, Éd. Flammarion, 1970
La Coloquinte, roman, Éd. Flammarion, 1971
Manouche, récit, Éd. Flammarion, 1972
L'Enfant Amour, essai, Éd. Flammarion, 1972
Un Musée de l'amour, illustré de photographies de Marianne Haas, Éd. du Rocher, 1972
La Muse garçonnière, textes traduits du grec, Éd. Flammarion, 1973
Tableaux de chasse, ou La vie extraordinaire de Fernand Legros, Éd. Albin Michel, 1976
Propos secrets tome 1, Éd. Albin Michel, 1977.
Trilogie sur Alexandre le Grand, Éd. Albin Michel :
I. - La Jeunesse d'Alexandre, 1977
II. - Les Conquêtes d'Alexandre, 1979
III. - Alexandre le Grand, 1981
L'Enfant de cœur, Éd. Albin Michel, 1978
Roy, Éd. Albin Michel, 1979
Propos secrets 2, Éd. Albin Michel, 1980.
L'Illustre écrivain, Éd. Albin Michel, 1982
Correspondance Henry de Montherlant–Roger Peyrefitte , présentation et notes de R. Peyrefitte et Pierre Sipriot, Éd. Robert Laffont
La Soutane rouge, Éd. du Mercure de France, 1983
Voltaire, sa jeunesse et son temps, Éd. Albin Michel, 1985
L'Innominato : nouveaux propos secrets, Éd. Albin Michel, 1989
Réflexion sur De Gaulle, Paris, Éd. Régionales, 1991
Voltaire et Frédéric II, Éd. Albin Michel, 1992
Le Dernier des Sivry, Éd. du Rocher, Monaco, 1993
Retours en Sicile, Éd. du Rocher, Monaco, 1996

Œuvres secondaires

Les Œuvres libres / Roger Peyrefitte, etc. Éd. Arthème Fayard, 1951
« Le petit Arabe », in Arcadie, no 1, Paris, janvier 1954
« Les Clés de saint Pierre », in Arcadie, no 16, Paris, avril 1955
« Message de vœux », in Arcadie, no 25, Paris, janvier 1956
« Les Clés de saint Pierre, chapitre inédit, in Arcadie, no 25, Paris, janvier 1956 republié dans le no 130, octobre 1964
« Amour en Arcadie », in Arcadie, no 37, Paris, janvier 1957
« Les jeunes gens de Pompéi, in Arcadie, no 49, Paris, janvier 1958
« La Rome des papes », in Paese Sera, 1958
« Allocution prononcée au banquet du cinquième anniversaire, in Arcadie, no 61, Paris, janvier 1959
« L'enfant, poème de Gabriel d'Annunzio, présentation et traduction par Roger Peyrefitte, in Arcadie, no 64, Paris, avril 1959
« Pietro Fortini, in Arcadie, no 86, Paris, février 1961
« La confession d'un Arcadien sous la Renaissance italienne, in Arcadie, no 111, Paris, mars 1963
« Lettre ouverte à M. François Mauriac, Prix Nobel, membre de l'Académie française », in Arts, Paris, 1er mai 1964
« Arcadie et Les Amitiés particulières. Allocution de Roger Peyrefitte, in Arcadie, no 133, Paris, janvier 1965
Préface de Paris bleu-tendre, Jacques-Louis Delpal, avec la collaboration de Georges Debot, Paris, Éd. du Mont-Cenis, 1973, coll. Ultra-guide
Préface du catalogue de vente publique Collections Roger Peyrefitte, Paris, Jean Vinchon, avril 1974
« Roger Peyrefitte », interview par Jacques Chancel 8 mai 1970, in Radioscopie vol. 1, Paris, J'Ai Lu, 1975
« Peyrefitte descend Malraux », in Sortir, novembre 1976
Texte de présentation de La Grèce, notre mère, Yves Brayer, Paris, Éd. Michèle Trinckvel, 1982
Texte de présentation de Paris, raconté par Louis Doucet, photographié par Rosine Mazin, Paris, Sun, 1985
Les Trois roses, in La Nouvelle Revue Française, Paris, Gallimard
Quelques images pour la jeunesse d’Alexandre, textes de Roger Peyrefitte, dessins de Gilbert Garnon. Éditions La Vue, 1982, tirage 3000 ex.

Théâtre

1947 : Le Prince des Neiges, pièce en III actes, mise en scène Jean Vernier au Théâtre Hébertot
1960 : Les Ambassades, mise en scène André Barsacq au Théâtre des Bouffes-Parisiens
1960 : Le spectateur nocturne, pièce en IV actes

Roger Peyrefitte, mort d'un perfide

L'auteur des Amitiés particulières avait 93 ans.
On ignorait que l'écrivain Roger Peyrefitte fût encore vivant. Depuis hier, il est mort. Il était âgé de 93 ans. On trouve officiellement ses livres en librairie, 32 disponibles, mais en réalité, ils ne figurent plus sur les catalogues des ouvrages de poche disponibles. Le meilleur placard où le trouver est sans doute l'une de ces bibliothèques familiales constituées dans les années 50-60, époque pudibonde où le goût immodéré et narcissique que Peyrefitte avait du scandale lui donna une place brûlante, entre Hervé Bazin et Gilbert Cesbron.
Il ne faut pas confondre Roger avec Alain, mort l'an dernier, académicien et ancien ministre, de dix-huit ans son cadet, dont il était un lointain parent. Il y avait chez Peyrefitte l'aîné un goût hâbleur, pervers, non dépourvu de vulgarité, pour la provocation publicitaire. Il l'enrobait dans une écriture très classique, comme parodiée des auteurs du XVIIIe siècle qu'il aimait.

Simili-balzacien. Né en 1907 à Castres d'agriculteurs enrichis et devenus commerçants, il est élevé chez les Frères lazaristes. Elève assez brillant dans les humanités, il est viré de la classe de philosophie pour indiscipline. Dans le dictionnaire de Jérôme Garcin, il écrit de lui-même en jeune homme: «Il s'était rendu compte, dès ce temps-là, qu'il n'y avait que deux choses qui comptaient: l'argent et un nom, quand on ne l'avait pas de naissance.» Son itinéraire simili-balzacien se fait d'abord dans la diplomatie. Il entre au Quai d'Orsay en 1930, «le plus jeune de sa promotion, mais aussi le dernier».

Nommé secrétaire d'ambassade à Athènes, il y découvre la Grèce antique (il publiera, à la fin de sa vie, un Alexandre le Grand en trois tomes) et son homosexualité. Elle fera l'objet de son premier grand succès à scandale, en 1944: les Amitiés particulières. Il fréquente alors Henry de Montherlant, et leur correspondance sera publiée. Pendant la guerre, il démissionne, puis est réintégré en 1943. Son attitude? Laissons parler la pudeur du dictionnaire Robert: «Après une carrière diplomatique à laquelle mit fin la Libération, il fit ses débuts avec un roman.» Les Amitiés particulières racontent l'homosexualité dans un collège religieux. Ce bon livre marque l'époque. Gide lui aurait alors dit: «Je ne sais pas si vous aurez demain le prix Goncourt, mais je puis vous dire que, dans cent ans, on lira encore les Amitiés particulières.» Peyrefitte, dans sa notice biographique, conclut fièrement: «On les lit déjà depuis près de cinquante ans.»

Dans l'après-guerre, l'écrivain multiplie les réussites: les Ambassades (1951), la Fin des ambassades (1953), les Clefs de Saint-Pierre (1955), Manouche (1972). Mais il multiplie aussi les scandales, prostituant son talent, qui va s'amenuisant, à son goût pour la notoriété sale. Ce que l'on appellerait de nos jours l'outing devient son sport favori: soit la dénonciation par insinuation (des homosexuels), soit la liste (par exemple des juifs). En 1964, François Mauriac se scandalise d'une adaptation cinématographique des Amitiés particulières. Peyrefitte réplique, dans l'hebdomadaire Art, que Mauriac a été, dans sa jeunesse, «protégé» par de «nobles vieillards». Il insinue que ses relations avec Jean Cocteau furent elles aussi particulières. L'ayant sali sur le plan intime, il le calomnie ensuite politiquement. L'article provoque de vives réactions. Sollers dénonce «ce porc qui se roule dans son ordure». Pierre Brisson, directeur du Figaro, rappelle la phrase de Saint-Simon: «Il était tombé à un tel point d'abjection qu'on avait honte de l'insulter.» François Mauriac, blessé, décide de vouer à l'«oubli» cet «assassin de lettres».

Du bruit. Un an plus tard, Peyrefitte publie les Juifs, inventaire sociologique, folklorique et scandaleux des «Juifs». Un jeune chroniqueur de l'époque, Bernard Frank, le lit et y trouve son nom à la page 183, et arrête là. Et voilà ce qu'il en écrit: «Aussi, de lire mon nom qui m'avait semblé quelconque, dans ce musée de l'ennui et de la sottise où je m'étais laissé lâchement entraîner par un gardien à l'hilarité gâteuse, comme s'il avait été frappé d'hémiplégie alors qu'il aurait été en train de réparer une niche, ce fut comme si je retrouvais mon teckel disparu et qu'il jappât de joie à ma vue.» Puis il conclut: «En pariant sur la bêtise des gens, Peyrefitte a de bonnes chances de ne pas s'être trompé. La seule chose qui me console, c'est que ce n'est pas gai d'être antisémite [...] Je ne pense même pas que M. Peyrefitte soit ce que l'on appelle un antisémite viscéral. C'est une folle échevelée. Je me permets de le nommer ainsi, sachant qu'il ne s'en cache pas et qu'il n'aime pas que les autres s'en cachent et que, s'ils s'en cachaient, il s'arrangerait pour que cela soit su. Il prend pour du courage le bruit qu'il fait.»

Les années passent et il continue. Un jour, à Apostrophes, il souille, face à un Jean d'Ormesson exaspéré de mépris, la mémoire de Roger Caillois. Mais le scandale porte en lui son épuisement et, peu à peu, Roger Peyrefitte disparaît du paysage mental, tel un animateur oublié. Son dernier livre, le Dernier des Sivry, a paru en 1993. Paix aux cendres qu'il a tant jetées
Philippe Lançon

Liens

http://youtu.be/wDC0D0XoEHw Les amitiés particulières
http://youtu.be/NR276XiMAr8 Le petit rapporteur avec R. Peyrefitte
http://youtu.be/fVzSK3w6kOs?list=PL19746EBE144A032B 9 vidéos
http://youtu.be/qYoSWypN400 Bain de minuit chez Ardisson
http://youtu.be/B8QWEcc7Jlc Mariage homosexuel en 1982
http://youtu.be/Ia04ZDlv9NA, Avec Amanda Lear



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Posté le : 16/08/2014 17:17
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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