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Guillaume Apollinaire
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GUILLAUME APOLLINAIRE

Est né , le 26 Août 1880, à Rome Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky, (Guillaume, Albert, Vladimir, Apollinaire de Kostrowitzky), de nationalité Polonaise, sujet de l'empire Russe, fils de Angélique de Kostrowitzky (et fils putatif de François Flugi d'Aspermont).
IL grandira sans père et sa mère lui parle polonais et Italien
.

-1882,
Le 18 Juin, naissance de son demi-frère Alberto Eugenio Giovanni.
-1883/84
Apollinaire est à Bologne, il apprend à lire et écrire en Italien
-1887
Installation à Monaco d'Angélique et de ses deux fils. Sa mère fichée comme "femme galante" vit dans des conditions difficiles, elle rencontre de nombreuses difficultés, malgré tout ses deux fils sont élevés au collège Saint-Charles de Monaco
-1888/96
Apollinaire se met à l'écriture dés sa sixième.
-1896-1897
, Apollinaire passe quelques mois au collège de Cannes, puis il étudie la rhétorique au lycée de Nice. Il est passionné par l'écriture, la lecture et veut devenir journaliste. en dépit de cela il quittera le lycée de Nice sans obtenir le baccalauréat, et ne le repassera pas. Il se révèle déjà de sensibilité anarchiste et se positionne en temps que Dreyfusard
-1899,
La famille passe quelque temps à Aix-les-bains, puis Lyon et s'installe à Paris. Apollinaire dévore les bouquinistes et la bibliothèque Mazarine. Sa mère part pour Spa en Belgique et les deux frères resteront en séjour à Stavelot. Rencontre d'une jeune fille, Mareye, de son vrai nom Marie Dubois. Ebauche de L'Enchanteur pourrissant.
-1900
C'est le retour à Paris. Apollinaire travaille dans une officine financière, la Bourse parisienne, et fréquente la bibliothèque Mazarine. Il apprend la sténo, et sert de nègre à l'avocat bohème Esnard, qui publie le roman-feuilleton Que faire? dans Le Matin.
-1901,
Apollinaire collabore à Tabarin, hebdomadaire satirique de Montmartre. Il publie ses trois premiers poèmes signés Wilhelm Kostrowiztky, dans la revue La Grande France. Il aime sans retour Linda Molina da Silva, sœur d'un de ses amis, et lui adresse des poèmes.
Puis il fera un séjour en Rhénanie (Allemagne) comme précepteur pour la famille de Milhau. Il rencontre Annie Playden, la gouvernante dont il s'éprend.
-1902,
Voyage en Allemagne et en Autriche-Hongrie. En accompagnant la famille Milhau, il visite Cologne, Hanovre, Berlin, Dresde, Munich. Il visite seul Prague et Vienne. La Rhénanie et l'Allemagne lui inspirent poèmes, contes et articles, dont il se servira de retour en France. Annie l'ayant définitivement éconduit après l'avoir longtemps encouragé, il rentre fin août. À l'automne, il commence à collaborer à l'hebdomadaireL'Européen; la Revue blanche publie des contes signés Guillaume Apollinaire.
Première publication dans La Revue Blanche de L'Hérésiarque. Il travaille comme journaliste à L'Européen et employé dans une banque.

-1903-1904
ILe 18 avril, il assiste au caveau du Soleil d'or à une soirée de la revue" La Plume" et rencontre Alfred Jarry et André Salmon. Avec ce dernier Il publie sa propre revue Le Festin d'Esope, qui s'arrêtera après 9 numéros en Août 1904.. Première version de L'Enchanteur pourrissant.
Puis séjours à Londres où Annie se montre distante.
1905,
Publie un seul numéro de la Revue Immoraliste et de Les Lettres modernes. En Janvier Il rencontre Derain, Vlaminck, Max Jacob et Picasso. Le Bateau Lavoir et Le Lapin Agile sont des lieux de ralliement où se retrouvent de jeunes artistes. Paul Fort fonde Vers et Prose. Apollinaire y collabore. "La plume "
Annie ayant définitivement quitté l'Angleterre pour les Etats-Unis. Apollinaire reprend et achève «La Chanson du mal aimé». À la fin de l'année, quatre de ses poèmes paraissent dans Vers et prose, la revue de Paul Fort. À partir de septembre, il travaille dans une banque.
1906
Année difficile. Il peine à écrire et regrette Annie. Il fréquente Jean Moréas, Mécislas Golberg et Paul Fort. Il rédige Les onze mille Verges qu'il publie sans nom d'auteur début 1907.
1907
,
Il Publie ses deux romans érotiques, Les Exploits d'un jeune don Juan [b]Louis de Gonzague Frick lui ouvre les pages de La Phalange dirigée par Jean Royère. Il quitte le domicile de sa mère au Vésinet et s'installe seul rue Henner, au pied de la butte Montmartre. Sa rencontre avec Marie Laurencin ouvre une période de renouveau créateur dont témoignent des poèmes comme «Le Brasier» et «Les Fiançailles». Il publie plusieurs contes, poèmes. Il commet un article sur Matisse dans La Phalange.et Les Onze mille verges. [/b]
1908,
Apollinaire écrit dans La Phalange, publication d'Onirocritique et du noyau du Bestiaire. Conférence consacrée à la poésie symboliste au Salon des Artistes indépendants. Apollinaire écrit une préface au catalogue de l'exposition du Cercle de l'art moderne du Havre qu'il intitule 'Les Trois vertus plastiques." Il décide de vivre de sa plume: il passe un contrat avec La Bibliothèque des Curieux (édition des classiques de l'érotologie pour les collections «Les Maîtres de l'amour» et «Le Coffret du bibliophile»; 1ère publication sur Sade en 1909) Il tient une chronique des romans à La Phalange; il fait régulièrement des conférences. Il commence à se faire connaître comme critique d'art en écrivant sur Braque et le Douanier Rousseau. Il se rapproche momentanément de Georges Duhamel d'une part, d'autre part de Jules Romains.
1909,
Début de la collaboration en tant que critique d'art à L'Intransigeant et au Mercure de France. Poèmes publiés dans La Phalange.
Sa mère s'étant installée au Vésinet, Apollinaire, qui n'a pas encore de logement personnel, partage son temps entre Paris et les bords de Seine, où il rencontre Derain et de Vlaminck qui peignent ensemble depuis 1900. En mai, il retourne à Londres auprès d'Annie et s'en revient rassuré
1910
,Appolinaire s'installe à Auteuil pour se rapprocher de Marie Laurencin.
Mystification: Apollinaire écrit des articles de critique sur la littérature féminine et des poèmes sous le pseudonyme de Louise Lalanne. Le premier mai, "La Chanson du mal-aimé" (Alcools) paraît dans Le Mercure de France. Le 13 juillet, son ami André Salmon se marie et Apollinaire compose un poème pour l'occasion. En décembre, son premier livre, L'Enchanteur pourrissant, illustré de bois de Derain, paraît à cent exemplaires. Apollinaire déménage au 15 de la rue Gros, puis au 37. 1910, Il publie, en octobre, un recueil de contes, L'Hérésiarque et cie.
Chroniqueur à La Démocratie sociale, il collabore à Paris-Journal et tient la rubrique «La Vie artistique» de L'Intransigeant. En octobre, il publie un recueil de contes L'Hérésiarque et Cie, qui manque de peu le Prix Goncourt.
1911
En Mars, publication de Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée, illustré par des gravures de Raoul Dufy.dont plusieurs poèmes seront mis en musique par Francis Poulenc après la Grande Guerre
Chroniqueur, il commence la rubrique de la vie anecdotique au Mercure de France qu'il tiendra jusqu'à sa mort. Le 7 septembre, inculpé pour complicité de vol dans l'affaire des statuettes ibériques dérobées au Louvre par son ami belge Géry Piéret, il est incarcéré à la Santé, où il écrit les poèmes qui prendront place dansAlcools sous le titre "A la santé" Apollinaire est incarcéré à la Santé. Le 12, soutenu par ses amis il est relâché et l'affaire se termine par un non-lieu. Apollinaire à la Santé: une promenade virtuelle.
1912,
Avec Salmon, Tudesq, Dalize et André Billy ce sera la fondation de la revue, Les Soirées de Paris. Apollinaire y contribue avec des poèmes, des notes d'art et des échos à chaque numéro. Il prend en charge la direction de la revue à partir de 1913.
1913,
. Rupture avec Marie Laurencin en Juin, après 5 ans de vie commune. Apollinaire écrit "Le Pont Mirabeau."
Le premier janvier, Apollinaire s'installe au 202, Boulevard Saint Germain, son dernier domicile. En février, les futuristes italiens exposent à Paris. En mars, il publie les Méditations esthétiques. Les peintres cubistes
En avril, il publie Alcools, sélection concertée de sa production poétique de 1898 à 1913. En corrigeant les épreuves, il avait supprimé toute la ponctuation et changé le titre initial, Eau de vie, en Alcools, plus riche et plus insolite. Le 29 juin, Apollinaire publie L'Antitradition futuriste en français et en italien. cela semble un geste ambigu d'un désir de rapprochement avec l'avant-garde Italienne. Il se lie d'amitié avec Picabia et fait la connaissance de Blaise Cendrars. En mai, il fait paraître un livre de critique d'art, Les Peintres cubistes.
En novembre, le n° 18 des Soirées de Paris inaugure la nouvelle série de la revue: reprise par le peintre Serge Férat et sa cousine, peintre et écrivain, Hélène d'Œttingen, dirigée par Apollinaire, elle prend un tournant résolument moderne.
1914,
Apollinaire écrit ses premiers calligrammes, il fréquente de plus en plus Montparnasse-le centre cosmopolite de la peinture. Il séjourne à La Baule et en Normandie (Deauville) avec André Rouveyre au moment où la guerre est déclarée. Mobilisation générale. Il fait sa demande de naturalisation française. En septembre, il rencontre Louise de Coligny-Châtillon, dite Lou. Engagé, le 6 décembre, il part pour le trente-huitième régiment d'artillerie de campagne, à Nîmes. Lou l'y rejoint le lendemain. Liaison très sensuelle.
Polémiques avec Henri-Martin Barzun sur le simultanéisme.
En mars, L'Intransigeant lui ôte sa rubrique artistique en lui reprochant de prendre trop vivement le parti du cubisme.
En juin, «Lettre-Océan», le premier «idéogramme lyrique», est publié dans Les Soirées de Paris. Mariage de Marie Laurencin avec un peintre allemand.
Le 1er août, Apollinaire et Rouveyre rentrent précipitamment de Deauville où ils étaient chargés de couvrir la «saison». Ils se fontphotographier boulevard Poissonnière.
Le 10 août, Apollinaire dépose une demande d'engagement volontaire assortie d'une demande de naturalisation; elle sera provisoirement rejetée.
En septembre, à Nice depuis le début du mois, il rencontre Louise de Coligny-Châtillon le 27, la courtise sans la vaincre, lui envoie des poèmes et la renomme Lou («Je pense à toi»).
Le 4 décembre, il signe son engagement pour la durée de la guerre.
Le 6 décembre, il arrive au 38e Régiment d'artillerie de Campagne de Nîmes. Lou (Poèmes à Lou, Lettres à Lou) le rejoint le 7 pour une semaine de passion.
1915
Ultime rencontre avec Lou le 28 mars. Apollinaire se porte volontaire pour le front. Il est nommé brigadier. Il a rencontré, Le 2 Janvier dans un train, une jeune femme, Madeleine Pagès, qui vit près d'Oran et avec qui il entre en correspondance. (Pour Madeleine seule)
Le 4 Avril il part pour le front Il devient 'son fiancé. Il commence à échanger des lettres avec une jeune poétesse de Montpellier, Yves Blanc, sa marraine de guerre.
Le 17 juin, le recueil, Case d'armons est imprimé.
Le 1er septembre, après avoir été agent de liaison, brigadier fourrier et observateur aux lueurs, il est chef de pièce. Dans le secteur des Hurlus, il participe à la seconde offensive de Champagne qui débute le 25 septembre, au cours de laquelle Blaise Cendrars perd son bras droit.
Il est nommé Maréchal des logis le premier septembre. Il est affecté dans les environs de Reims; c'est la guerre des tranchées. En décembre, séjour en Algérie dans la famille de Madeleine.
Il passe les fêtes de Noël et du Jour de l'an à Oran auprès de Madeleine (Lettres à Madeleine).
1916
Il est naturalisé français le 9 mars par décret.
Le 17, il est atteint à la tête par un éclat d'obus. Il est trépané en mai. Il abandonne définitivement ses projets de mariage avec Madeleine, Pierre Reverdy fonde Nord Sud. Le 9 mai, il subit une trépanation visant à enlever l'hématome dû au choc de la blessure. Sa convalescence sera longue et douloureuse.
Le 17 mai, il reçoit une citation à l'ordre du régiment et la Croix de guerre.
En octobre, Apolliniare publie le Poète assassiné, recueil de contes prêt dès avant la guerre et auquel il vient d'ajouter un ultime chapitre.
1917
Il renoue avec les milieux artistiques et reprend ses activités littéraires et journalistiques. André Breton (qui lui écrit depuis décembre 1915) et Philippe Soupault se tournent vers lui. Pierre Reverdy le désigne comme chef de file de la jeune génération dans sa revue Nord-Sud.
Le 18 mars, il emploie publiquement l'adjectif «sur-réaliste» dans le programme du ballet Parade (Satie, Cocteau, Picasso, Massine).
Le 24 juin, première controversée de la pièce "Les Mamelles de Tirésias"(Apollinaire et Les Mamelles de Tirésias) au Conservatoire Maubel à Montmartre. Dans cette pièce il donne sa définition du sur réalisme. Pour caractériser mon drame je me suis servi d'un néologisme qu'on me pardonnera car cela m'arrive rarement et j'ai forgé l'adjectif surréaliste qui ne signifie pas du tout symboliste comme l'a supposé M. Victor Basch, dans son feuilleton dramatique, mais définit assez une tendance de l'art […] Et pour tenter, sinon une rénovation du théâtre, du moins un effort personnel, j'ai pensé qu'il fallait revenir à la nature même, mais sans l'imiter à la manière des photographes."
Le lendemain, il prend ses fonctions à la Censure.
Le 26 novembre, conférence sur l'Esprit nouveau au Vieux-Colombier, lue par Pierre Bertin.
Il publie plus de poèmes que dans aucune autre année. Publication deVitam impendere amori. Il écrit un scénario de cinéma, La Bréhatine,avec André Billy. Il rencontre Amélia, dite Jacqueline, Kolb, «la jolie rousse».
1918,
Le premier janvier, atteint de congestion pulmonaire, il entre à l'hôpital. Le 2 mai, il épouse Jacqueline Kolb à la mairie du VIIème arrondissement. Vollard et Picasso sont ses témoins. Il collabore au Temps,au Siècle, à Paris-Midi, à L'Intransigeant, à L'Excelsior et à L'Information. En janvier 1918, Les Mamelles de Tirésias paraissent aux éditions SIC. En avril, les éditions du Mercure de France publient Calligrammes, dédié à la mémoire de René Dalize, mort au combat le 7 mai 1917.Poèmes de la paix et de la guerre 1912-1916. Il prépare deux pièces et un opéra bouffe, Casanova. Il publie quelques chroniques aux éditions de la Sirène sous le titre Le Flâneur des deux rives. Il travaille à La Femme assise.
Le 28 juillet, il est promu lieutenant.
Le 9 novembre, il meurt à l'âge de 38 ans de la grippe espagnole dont l'épidémie ravage l'Europe. Engagé pour la durée de la guerre, il est déclaré «Mort pour la France».
Il est inhumé le 13 au Père-Lachaise.
Sa mère et son frère le suivent de près dans la mort en 1919.

Il laisse un opéra-bouffe Casanova (musique d'Henri Defosse), une pièce en répétition Couleur du temps, un recueil de chroniques Le Flâneur des deux rives (1919), un roman inachevé La Femme assise et le manuscrit des Diables amoureux (recueil de ses travaux pour la Bibliothèque des Curieux qui paraîtra en 1964).


Liens :

http://www.ina.fr/art-et-culture/litt ... laume-apollinaire.fr.html
Illustrations, peinture Marie Laurencin
Portrait de G. Apollinaire

[b] MAREYE (Maria Dubois)

Mareye était très douce étourdie et charmante
Moi je l'aimais d'Amour m'aimait-elle, qui sait?
Je revois parfois à la lueur tremblotante
Des lointains souvenirs cet Amour trépassé.

Sur ma bouche je sens celle de mon amante
Je sens ses petites mains sur mon front glacé
Ses mains dont doucement elle me caressait
Ses rares mains de sainte pâle ou bien d'infante

Mon amante d'antant dans quels bras t'endors-tu
Pendant l'hiver saison d'amour où les vents pleurent
Où les amants ont froid où les passants se meurent

Sous les tristes sapins meurent en écoutant
Les elfes rire au vent et corner aux rafales?
Songes-tu quelquefois quand les nuits sont bien pâles
Que telles nos amours sont mortes les étoiles?

G. Apollinaire
********
ANNIE

Sur la côte du Texas
Entre Mobile et Galveston il y a
Un grand jardin tout plein de roses
Il contient aussi une villa
Qui est une grande rose

Une femme se promène souvent
Dans le jardin toute seule
Et quand je passe sur la route bordée de tilleuls
Nous nous regardons

Comme cette femme est mennonite
Ses rosiers et ses vêtements n'ont pas de boutons
Il en manque deux à mon veston
La dame et moi suivons le même rite
[Alcools] G.A
*********

LA CHANSON DU MAL AIME
[trois premières strophes]

Un soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu'il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte

Je suivis ce mauvais garçon
Qui sifflotait mains dans les poches
Nous semblions entre les maisons
Onde ouverte de la mer Rouge
Lui les Hébreux moi Pharaon

Qui tombent ces vagues de briques
Si tu ne fus pas bien aimée
Je suis le souverain d'Egypte
Sa sœur-épouse son armée
Si tu n'es pas l'amour
G.A

*******


MARIE


Vous y dansiez petite fille
Y danserez-vous mère-grand
C'est la maclotte qui sautille
Toutes les cloches sonneront
Quand donc reviendrez-vous Marie

Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux

Les brebis s'en vont dans la neige
Flocons de laine et ceux d'argent
Des soldats passent et que n'ai-je
Un cœur moi ce cœur changeant
Changeant et puis encor que sais-je

Sais-je où s'en iront tes cheveux
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles d'automne
Qui jonchent aussi nos aveux

Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine

[Alcools]
Apollinaire dit Marie

*********

LE PONT MIRABEAU

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure


[Alcools]

********

Louise de Coligny-Châtillon (Lou)



Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne
Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne

Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons
Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts

Mais près de toi je vois sans cesse ton image
Ta bouche est la blessure ardente du courage

Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta voix
Quand je suis à cheval tu trottes près de moi

Nos 75 sont gracieux comme ton corps
Et tes cheveux sont fauves comme le feu d'un obus
qui éclate au nord

Je t'aime tes mains et mes souvenirs
Font sonner à toute heure une heureuse fanfare
Des soleils tour à tour se prennent à hennir
Nous sommes les bat-flanc sur qui ruent les étoiles

[Poèmes à Lou]
*******
Madeleine Pagès

POUR MADELEINE SEULE

Lune candide vous brillez moins que les hanches
De mon amour
Aubes que j'admire vous êtes moins blanches
Aubes que chaque jour
J'admire ô hanches si blanches
Il y a le reflet de votre blancheur
Au fond de cet aluminium
Dont on fait des bagues
Dans cette zone où règne la blancheur
O hanches si blanches


[Poèmes à Madeleine]

******
Jacqueline Kolb
(la jolie rousse)

LA JOLIE ROUSSE


Me voici devant tous un homme plein de sens
Connaissant la vie et de la mort ce qu'un vivant peut connaître
Ayant éprouvé les douleurs et les joies de l'amour
Ayant su quelquefois imposer ses idées
Connaissant plusieurs langages
Ayant pas mal voyagé
Ayant vu la guerre dans l'Artillerie et l'Infanterie
Blessé à la tête trépané sous le chloroforme
Ayant perdu ses meilleurs amis dans l'effroyable lutte
Je sais d'ancien et de nouveau autant qu'un homme seul
pourrait des deux savoir
Et sans m'inquiéter aujourd'hui de cette querre
Entre nous et pour nous mes amis
Je juge cette longue querelle de la tradition et de l'invention
De l'Ordre et de l'Aventure

Vous dont la bouche est faite à l'image de celle de Dieu
Bouche qui est l'ordre même
Soyez indulgents quand vous nous comparez
A ceux qui furent la perfection de l'ordre
Nous qui quêtons partout l'aventure

Nous ne sommes pas vos ennemis
Nous voulons vous donner de vastes et étranges domaines
Où le mystère en fleurs s'offre à qui veut le cueillir
Il y a là des feux nouveaux des couleurs jamais vues
Mille phantasmes impondérables
Auxquels il faut donner de la réalité
Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait
Il y a aussi le temps qu'on peut chasser ou faire revenir
Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières
De l'illimité et de l'avenir
Pitié pour nos erreurs pitié pour nos péchés

Voici que vient l'été la saison violente
Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps
O Soleil c'est le temps de la Raison ardente
Et j'attends
Pour la suivre toujours la forme noble et douce
Qu'elle prend afin que je l'aime seulement
Elle vient et m'attire ainsi qu'un fer l'aimant
Elle a l'aspect charmant
D'une adorable rousse

Ses cheveux sont d'or on dirait
Un bel éclair qui durerait
Ou ces flammes qui se pavanent
Dans les rose-thé qui se fanent

Mais riez riez de moi
Hommes de partout surtout gens d'ici
Car il y a tant de choses que je n'ose vous dire
Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire
Ayez pitié de moi
[Calligrammes]
*******
La marraine de guerre
(Jeanne-Yves Blanc)


POUR Y. B.

Bien qu'il me vienne en août votre quatrain d'avril
M'a gardé de tout mal et de toute blessure
Votre douceur me suit durant mon aventure
Au long de cet an sombre ainsi que fut l'an mil

Je vous remercierai s'il se peut je l'assure
Quand nous aurons vaincu le Boche lâche et vil
Dont la vertu française a ressenti l'injure


[Poèmes à la marraine]

*******


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Posté le : 27/08/2012 11:21
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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