| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Arthur Schopenhauer 2 [Les Forums - Coin de la Philosophie]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





Arthur Schopenhauer 2
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9501
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3167 / 56493
Hors Ligne
L’illusion amoureuse

Schopenhauer est, pourrions-nous dire, le philosophe qui "détruit" en nous toute forme d’espoir, en qualifiant notamment d’illusions ce que le sens commun considère lui comme une évidence et un bien.non neutre Au nombre de ces illusions, le philosophe range l’amour, dans lequel il voit une ruse du génie de l’espèce. La conception de l’amour comme d’un instinct servant exclusivement les intérêts de l’espèce, et, a fortiori ceux du Vouloir, contribue à faire de Schopenhauer, certes un philosophe pessimiste, mais aussi et surtout un philosophe original.
" Toute inclination amoureuse, en effet, pour éthérées que soient ses allures, prend racine uniquement dans l’instinct sexuel, et n’est même qu’un instinct sexuel plus nettement déterminé, plus spécialisé et, rigoureusement parlant, plus individualisé.. Il nous faut effectivement comprendre que l’homme, en tant qu’objectivation la plus individualisée du Vouloir, n’aura bien en vue que "ses" propres intérêts, ou, du moins, ce qu’il juge être "ses" intérêts, là où l’animal obéit, lui, aveuglément et d’une manière immédiate, aux intérêts de l’espèce. Mais, loin d’échapper à la dictature de l’espèce, l'être humain, sans s’en apercevoir, reste pourtant totalement soumis au Vouloir et à sa perpétuation. Et, ce qui permet de concilier à la fois les intérêts particuliers de l’individu et ceux de l’espèce, ce n’est pas autre chose que "le sentiment amoureux". En ce sens, l’amour, la passion, désignent les instruments du Vouloir soumettant l’individu à la perpétuation de l’espèce. Lorsqu’un "sentiment amoureux" se fait jour en moi, ce n’est ni plus ni moins que le vouloir-vivre qui s’éveille et qui témoigne, d’une manière déguisée, de son aspiration à se prolonger sous la forme d’une existence individuelle nouvelle. Cette idée ne peut être mieux formulée que par Schopenhauer lui-même : quand l’individu doit se dépenser et même faire des sacrifices en faveur de la persistance et de la constitution de l’espèce, l’importance de l’objectif ne peut être rendue perceptible à son intellect adapté aux seules fins individuelles, de telle sorte qu’il agisse en conformité avec lui. C’est pourquoi la nature ne peut en l’occurrence atteindre son but qu’en inculquant à l’individu une illusion, grâce à laquelle il regardera comme un bien pour lui-même ce qui n’est tel en fait que pour l’espèce ; La passion amoureuse est donc une sorte de voile cachant à l’individu que ce qu’il pense être ses intérêts personnels sont, en réalité, ceux de l’espèce.

La métaphysique de la volonté

Schopenhauer se veut le véritable successeur de Kant, capable de résoudre la crise ouverte par la philosophie critique sans en trahir les résultats. À ses yeux, l'acquis définitif du kantisme est la dualité irréductible du phénomène et de la chose en soi. Le postkantisme de Schopenhauer est donc radicalement distinct de celui d'un Fichte, d'un Schelling ou d'un Hegel, qui croient pouvoir surmonter cette dualité. Or l' idéalisme transcendantal retient la connaissance philosophique dans le monde de l'expérience ; il ne peut pas se développer en idéalisme absolu. Quelles qu'aient été les timidités d'un Kant imprégné de croyances bibliques, sa critique même, comprise en son principe, interdit toute transcendance ; désormais, Dieu est mort. Dans un violent pamphlet sur La Philosophie universitaire, qui lui sera difficilement pardonné, Schopenhauer dénonce dans l'idéalisme dialectique, dans la philosophie de l'esprit absolu, une régression en deçà du kantisme, un retour à une idéologie théiste de professeurs au service de l'État qui les emploie.
Dans sa thèse, sous l'appellation apparemment leibnizienne de principe de raison suffisante, il avait rassemblé les a priori kantiens : l'espace et le temps, formes de la sensibilité, la causalité devenue seule forme de l'entendement, les formes logiques du raisonnement, enfin la motivation, causalité de la volonté. Mais, au-delà de la représentation soumise au principe de raison, la chose en soi reste encore accessible, non pas comme objet en soi qui redoublerait vainement le phénomène, mais dans l'expérience de la volonté étendue à toute la vie affective, à la vie du corps entier saisi subjectivement et non plus objectivement comme représentation. Schopenhauer est très conscient d'être novateur en substituant la dualité de la volonté et de l'intellect à la dualité classique de l'âme et du corps. Radicalisant la philosophie transcendantale de Kant, il peut renvoyer dos à dos un spiritualisme mystificateur et un matérialisme plus dangereux encore.
Schopenhauer fait de la volonté non pas une nouvelle dénomination de l'absolu, terme qu'il a toujours ridiculisé, mais la meilleure approximation que le sujet connaissant puisse atteindre de la chose en soi. C'est le monde tout entier que le métaphysicien va penser, analogiquement, comme volonté, depuis les règnes minéraux et végétaux jusqu'au règne animal. L'intellect se développe chez l' homme avec le langage et le raisonnement, mais il apparaît chez l'animal dès la première ébauche de cerveau, et il reste entièrement au service du vouloir-vivre. C'est donc une même volonté qui ne cesse de s'affirmer, de s'objectiver en une multitude de phénomènes, dans une perpétuelle lutte pour survivre qui ne donne qu'une apparence d'ordre, puisqu'elle se dévore elle-même aveuglément hors de tout plan divin.
La métaphysique et la physique se correspondent comme la notion de force, physique, chimique, vitale, psychologique correspond à celle de causalité. C'est l'expérience interne du vouloir qui nous fait connaître le plus clairement la force. Inversement, la causalité, si obscure en nous-mêmes que nous avons l'illusion du libre arbitre, n'est clairement déterminée que dans la connaissance objective des lois de la nature. Cette philosophie déterministe a pu sembler l'hypothèse la plus acceptable par les savants de la fin du XIXe siècle. Ne supposant que des forces primitives comme manifestation d'une volonté universelle, elle évitait les querelles du matérialisme, de l'idéalisme et du positivisme.

Une anthropologie pessimiste

Schopenhauer reproche avec virulence aux religions du Livre leur mépris de l' animalité, et la supériorité des religions de l'Inde sur ce point lui paraît manifeste. Mais il est vrai qu'avec le langage l'homme devient capable de se détacher de l'expérience immédiate, de penser le passé et l'avenir, de prendre conscience d'être mortel et de se poser la question du sens de son existence. Là est la source de toute religion et c'est en ce sens, indépendamment de tout appel à une transcendance, que l'homme peut être dit l'animal métaphysique.
Schopenhauer ne se lasse pas de décrire une existence humaine prisonnière de l' illusion du bonheur, oscillant constamment de la souffrance à l'ennui, nécessairement insatisfaite puisque la volonté ne veut rien que sa propre affirmation. Les commentateurs ont voulu réduire ce pessimisme, le mot est alors nouveau à un effet du romantisme ; mais on pourrait aussi bien penser à l'apologétique chrétienne, au divertissement pascalien. Invoquer, comme le fait Lachelier, l'humeur du philosophe ou ses expériences de jeunesse est tout aussi insuffisant, le fait-on pour l'optimisme de Leibniz ?. Il y a cohérence entre la métaphysique et l'anthropologie.
L' amour et la mort prennent une importance nouvelle hors de la référence à la dualité de l'âme et du corps. Tout amour, toute passion amoureuse cachent sous leurs manifestations, des plus vulgaires aux plus sublimes, le même vouloir-vivre, le même génie de l'espèce. Cette dénonciation de la sexualité, le grand secret, en particulier dans le chapitre férocement misogyne des Parerga, sur les femmes, eut un grand retentissement littéraire, et Freud pourra trouver chez Schopenhauer non seulement la subversion du moi et le primat de la sexualité, mais même l'ébauche d'une théorie du refoulement. En perpétuant l'espèce dans l'individu, la sexualité signifie au moi sa propre mort. Les moralistes ont bien vu que la peur de la mort était aveugle, déraisonnable, mais elle ne peut être comprise et surmontée que rapportée au noyau de notre être, au vouloir-vivre indestructible. Là encore, l'illusion est de chercher un principe d'immortalité dans l'indépendance d'une âme raisonnable.
Si, dans son détail, une vie humaine relève de la comédie, considérée dans son ensemble, de la naissance à la mort, elle est une tragédie. Le pessimisme n'est pas absence de sens, ni à proprement parler nihilisme, comme l'a bien vu Nietzsche. L'énigme d'un monde sans Dieu, sans cause et sans fin, est résolue métaphysiquement par la volonté qui la rend intelligible. Schopenhauer n'est donc pas un philosophe de l'absurde. Il n'aurait pas pu écrire, comme Camus, qu'il fallait imaginer Sisyphe heureux. Il est moins encore un philosophe de l'existence. Ce serait oublier sa critique radicale du libre arbitre ; il n'y a chez lui nulle place pour une existence propre à l'homme et distincte de la nature.
L' éthique d'une telle anthropologie ne peut qu'être celle du renoncement et de l' ascèse, dont le premier point sera de s'abstenir de transmettre la vie et avec elle la tromperie du bonheur. La justice sera purement négative, ne léser personne et le seul sentiment moral possible est la pitié par laquelle est reconnue l'universelle souffrance. Ce pessimisme est-il, du point de vue social et politique, aussi réactionnaire qu'on l'a dit ? La notion même de réaction suppose une philosophie du progrès. Or les philosophies de l' histoire du charlatan Hegel et de ses disciples spiritualistes ou matérialistes ne sont, aux yeux de Schopenhauer, que de sinistres mystifications. Il n'y a rien à attendre de l'histoire que le retour des mêmes passions humaines. Le moins mauvais gouvernement saura être assez modéré pour éviter les convulsions révolutionnaires, qui ne font jamais qu'accroître les injustices et les cruautés.
À l'optimisme du judaïsme et de ses prolongements chrétiens et musulmans, Schopenhauer oppose les religions de l' Inde, si proches de la vérité métaphysique, mais aussi le bouddhisme qu'il décèle dans le Jésus des Évangiles ou dans certains mystiques tels que saint François d'Assise. La délivrance ne peut être attendue que de la négation du vouloir-vivre par lui-même. Seul le moi peut abolir le moi, puisque la volonté ne se manifeste que dans l'individu et que, métaphysiquement, elle est tout entière en chaque individu. Mais l'abolition de la volonté n'est pas celle d'une chose en soi inaccessible à l'intellect : La négation de la volonté de vivre n'implique nullement la destruction d'une substance mais purement et simplement l'acte de la non-volonté : ce qui jusqu'ici a voulu ne veut plus.Jusqu'à quel point le rapprochement avec le nirvana bouddhique est-il justifié ? Notons que Schopenhauer a revendiqué l'indépendance et l'originalité de sa démarche et que, plus prudent que ses commentateurs, il n'a jamais confondu mysticisme et rationalité philosophique.

La connaissance esthétique

Dans le plan général du Monde comme volonté et comme représentation, la contemplation est présentée comme une étape vers l'abolition du vouloir-vivre. Mais le salut par la gnose n'est accessible qu'à quelques saints, au nombre desquels Schopenhauer ne s'est pas compté lui-même. La contemplation esthétique est offerte à tous, ne serait-ce que dans le spectacle de la beauté de la nature. Nous sommes habitués, depuis Hegel, à identifier esthétique et théorie de la création artistique. Pour Schopenhauer, la théorie de l'art doit être rapportée à une théorie de la contemplation du beau, et celle-ci à la connaissance par les idées.
Invoquant assez abusivement Platon, Schopenhauer appelle idées les formes sous lesquelles se diversifie et s'objective la volonté une. C'est ainsi que, comme l'étymologie le suggère, à chaque espèce animale du monde phénoménal correspond métaphysiquement une idée. Il en est de même des forces naturelles, distinguées des causes. Dans l'exemple de la pesanteur, la force est traduite aussi bien dans les lois de la physique que dans une construction architecturale. Dans un cas, elle est donnée à comprendre scientifiquement, techniquement, dans l'autre elle est donnée à voir intuitivement dans l'équilibre des colonnes et de l'entablement, comme elle le serait dans le spectacle sublime d'un paysage de montagne. La connaissance par les idées se distingue donc radicalement de la connaissance par les concepts, ces outils intellectuels subordonnés aux fins sans fin du vouloir-vivre individuel. L'homme ordinaire, toujours affairé, est le plus souvent incapable d'échapper à l'objectivité utilitaire des phénomènes, incapable de s'arrêter à la contemplation de la chose même, de son essence comme objectivation du vouloir. C'est au génie qu'il appartient, par un développement exceptionnel de l'intellect, d'accéder à l'idée et de devenir pur sujet de connaissance d'un pur objet. L' œuvre d'art, qui communique à un large public cette connaissance, vaut donc non pas en tant que création, qui ne serait qu'exaltation de la volonté, mais comme la possibilité d'une expérience métaphysique qui nous délivre momentanément de la roue d'Ixion de la causalité phénoménale.
Qu'il s'agisse d'un spectacle naturel, d'un monument, d'un tableau peint, d'un poème, le plaisir pur, désintéressé, est à la fois affranchissement du sujet connaissant et jouissance intuitive de la chose même. Un des premiers, Schopenhauer porte intérêt aux matériaux et sait apprécier la beauté d'une esquisse. Contre Kant, la contemplation esthétique est pour lui authentiquement connaissance métaphysique ; contre Hegel, elle est indépendante de l'histoire et aucune dialectique ne peut prétendre épuiser le sens d'une œuvre de génie. C'est pourquoi, même en tenant compte de la hiérarchie des idées exprimées, il ne peut y avoir à proprement parler de système des beaux-arts.
D'ailleurs, il existe un art capable d'atteindre directement la volonté elle-même, sans passer par l'objectivation de l'idée : La musique nous donne ce qui précède toute forme, le noyau intime, le cœur des choses. Elle est le plus profond, le plus puissant de tous les arts. Nul mieux que Schopenhauer n'a justifié la signification universelle du génie de Mozart et de Beethoven. Bien au-delà d'une sentimentalité individuelle, c'est le monde même, comme volonté, qui est répété dans ses harmonies et ses dissonances. En dehors de tout concept, le langage immédiat de la musique est un exercice métaphysique inconscient.
Il n'en résulte pas que la philosophie doive faire place à l'art ou se transformer en philosophie de la musique ; mais le rapport du philosophe et de l'artiste est posé en termes nouveaux. Si la philosophie a été longtemps cherchée en vain, c'est qu'on voulait la trouver par la voie d'une science et non par la voie de l'art. Si, comme tout art, elle est répétition du monde comme volonté, elle retient aussi de la science la rationalité et l'abstraction du concept. Le retentissement de cette métaphysique de l'art ne se limitera pas au wagnérisme de la fin du XIXe siècle, mais il se prolonge, au moins indirectement par Nietzsche, dans une interrogation qui est encore la nôtre, de la philosophie sur son langage.

Billet à l’effigie de Schopenhauer émis par la ville de Dantzig 1923. La valeur nominale du billet est de 500 millions de Marks, conséquence de l'hyperinflation.
Il pourrait peut-être, en ce sens, être intéressant de mettre en lumière les origines d'une ruse de la Volonté chez Schopenhauer. La ruse, c’est celle d’un Vouloir, véritable essence de l’univers, qui, en vue de seulement perdurer indéfiniment dans l’existence, soumet l’ensemble de ses manifestations à la perpétuation de l’espèce par le biais de l’instinct sexuel. Et c’est parce qu’en l’homme, les intérêts "égoïstes" priment spontanément sur ceux de l’espèce, que le Vouloir usera d’un « stratagème afin qu’intérêts particuliers et généraux soient illusoirement confondus. Ainsi, nous pouvons étudier "la passion amoureuse" selon deux points de vue : selon la perspective individuelle, les hommes recherchent leur propre plaisir dans la compagnie de l’être aimé ainsi que dans la jouissance sexuelle ; du point de vue plus général de l’espèce, l’amour entre deux êtres désigne le moyen expédient pour le Vouloir de satisfaire sa tendance inconsciente première et essentielle, à savoir la volonté de vivre. C’est ce qui permet à Schopenhauer de parler du "sentiment amoureux" comme d’une véritable illusion, d’un instinct , ou encore d’un masque. La passion amoureuse n’est donc jamais que "l’effet de surface" d’un vouloir-vivre inconscient qui nous gouverne de part en part et vis-à-vis duquel, nous ne représentons que des "moyens" et en aucun cas "des fins".
Schopenhauer se livre par ailleurs, dans la Métaphysique de l’amour, à une véritable psychologie des désirs ; en essayant de montrer dans quelle mesure "les choix" d’ordre indissociablement physique et psychique qui nous poussent vers tel être et pas tel autre témoignent de ce vouloir-vivre qui cherche dans autrui, non pas "le meilleur amant", mais "le meilleur reproducteur", Schopenhauer tend à nous révéler que ce qui parle en nous dans pareil cas, ce n’est pas tant "l’esprit" mais "l’instinct". Le Vouloir, comprenons-le bien, ne cherche pas à se re-produire purement et simplement, mais il tend, au fil des générations, à le faire avec "la meilleure constitution possible", bien que cette "meilleure constitution" il n'en ait pas la moindre "représentation". Nous ne sommes pas très loin, ici, d’une théorie "néo Darwiniste". Pour comprendre "une inclination particulière pour tel être", Schopenhauer parle de « considérations inconscientes » qui seraient à l’origine du "choix" . Ce que recherche la nature ou le Vouloir par l’intermédiaire de nos choix inconscients et pourtant rigoureusement déterminés, ce n’est en fait rien d’autre que son propre "équilibre". Comme le philosophe le dit lui-même, « tandis que les amoureux parlent pathétiquement de l’harmonie de leurs âmes, le fond de l’affaire … concerne l’être à procréer et sa perfection. Telle est donc la ruse du génie de l’espèce à laquelle nous sommes tous soumis, nous qui aspirons pourtant consciemment, plus que tout, à l’indéterminisme et à la liberté.

C’est sans aucun doute à la suite de la lecture de la Métaphysique de l’amour16 que Freud a pu écrire : d’éminents philosophes peuvent être cités pour mes devanciers, avant tout autre le grand penseur Schopenhauer, dont la volonté inconsciente équivaut aux instincts psychiques de la psychanalyse. C’est ce même penseur, d’ailleurs, qui, en des paroles d’une inoubliable vigueur, a rappelé aux hommes l’importance toujours sous-estimée de leurs aspirations sexuelles »17. Le "sentiment amoureux" n’est pas fondamentalement autre chose que "l’instinct sexuel" en puissance ; et l’instinct sexuel traduit la tendance concrète du Vouloir à se perpétuer dans l’existence. C’est dire que la passion amoureuse désigne cette ruse que le Vouloir exerce sur des êtres dont les intérêts conscients sont "apparemment" uniquement égoïstes. C’est ainsi que je vais me croire libre de rechercher à la fois la compagnie de l’être aimé et la satisfaction engendrée par la jouissance sexuelle, alors qu’en réalité, par une telle attitude, je me constitue en esclave du Vouloir et de son intérêt primordial : sa manifestation phénoménale. Avoir l’illusion de servir "ses intérêts privés", c’est donc, très souvent sinon presque toujours, chercher à assurer la subsistance du Vouloir auquel je suis soumis.

Å’uvres

Journal de voyage, 1803-1804, chez Mercure de France, collection Le temps
De la quadruple racine du principe de raison suffisante (Über die vierfache Wurzel des Satzes vom zureichenden Grunde, 1813, seconde édition, chez Vrin, collection Bibliothèque des Textes Philosophiques - poche.
Sur la vue et les couleurs Über das Sehn und die Farben, 1816, chez Vrin, collection Bibliothèque des Textes Philosophiques
Le monde comme volonté et comme représentation Die Welt als Wille und Vorstellung, 1818/1819, vol.2 1844, trad. Auguste Burdeau, revue par R. Roos, PUF, 1966. (contient la Critique de la philosophie kantienne et les suppléments
Le monde comme volonté et représentation, nouvelle traduction de Ch. Sommer et coll. en 2 volumes): Ed: Folio-Gallimard, 2009, vol. I; vol II
L'Art d'avoir toujours raison 1830-1831, édition Circé
De la volonté dans la nature Über den Willen in der Natur, 1836, éditions PUF, collection Quadrige
Les Deux Problèmes fondamentaux de l'éthique : La liberté de la volonté ; Le fondement de la morale 1840/1861, nouvelle traduction: Christian Sommer, Ed.: Folio-Gallimard, 2009 Cette édition comprend, avec ajouts, suppressions, et préfaces de Schopenhauer, les deux mémoires suivants :
Sur la liberté de la volonté humaine Über die Freiheit des menschlichen Willens mémoire couronné par la Société Royale des Sciences de Norvège en 1839
Fondement de la morale Über die Grundlage der Moral mémoire présenté à la Société Royale des Sciences du Danemark en 1840, mais non couronné
Parerga et Paralipomena Parerga und Paralipomena, 1851. Première édition française intégrale, CODA, 2005, ; cette œuvre a d'abord été traduite seulement par parties, par exemple :
Aphorismes sur la sagesse dans la vie (Aphorismen zur Lebensweisheit, 1886 - Apologie de l'eudémonologie.
En français : Philosophie du Droit et autres essais, Paris, 2006
Correspondance complète, éditions Alive, collection Textes philosophiques
Pour familiariser le lecteur novice avec l’œuvre de Schopenhauer, certains chapitres du Monde ou des Parerga font parfois l'objet d'une édition isolée à l'initiative des éditeurs contemporains: Sur le besoin métaphysique de l'humanité, Du néant de la vie, Métaphysique de l'amour sexuel, Du génie, L'art de l'insulte, L'Art d'être heureux, Essai sur les femmes, etc.

Liens

http://youtu.be/7xXYx57l2qw Le monde comme volonté et représentation
http://youtu.be/SvQ_Rn3uTYw Schopenhauer conférence
http://youtu.be/9tnuxV6eSvk Les douleurs du monde
http://youtu.be/MlVct8ZVsL4 Attali l'art d'avoir toujours raison


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l



Posté le : 20/09/2014 19:19
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant




[Recherche avancée]


Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
51 Personne(s) en ligne (29 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 51

Plus ...