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Georges Sorel
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Le 2 novembre 1847 naît à Cherbourg, Georges Eugène Sorel

il meurt à Boulogne-sur-Seine, le 29 août 1922, philosophe et sociologue français, connu pour sa théorie du syndicalisme révolutionnaire, il aurait été le principal introducteur du marxisme en France. Ses principaux intérêts sont la philosophie des sciences
Politique, le syndicalisme, l'Activisme, le Syndicalisme révolutionnaire. Ses Œuvres principales sont Réflexions sur la violence, Les illusions du progrès en 1908
Influencé par Proudhon, Karl Marx, Giambattista Vico, Henri Bergson, il a influencé Antonio Gramsci, Georg Lukács, Curzio Malaparte, Jules Monnerot, Walter Benjamin, Carl Schmitt, François Perroux, et Benito Mussolini. Il est enterré à Tenay.

En Bref

Fils d'officier, polytechnicien, il s'établit à Paris puis à Boulogne. Il se tourne d'abord vers les socialistes, puis, après la lecture de Marx et de Proudhon, voit dans la pratique syndicaliste révolutionnaire le socialisme véritable. Hostile à la démocratie parlementaire, il est attiré un moment par la droite monarchiste. Il a écrit Réflexions sur la violence 1908.
Né à Cherbourg, Georges Sorel, cousin de l'historien Albert Sorel, il a été élève à l'École polytechnique, puis longtemps ingénieur des Ponts et Chaussées, principalement en Algérie et à Perpignan. En 1892, il démissionne et s'installe à Boulogne-sur-Seine où il mène jusqu'à sa mort une existence modeste, mais très engagée dans les problèmes de son temps.
Son union avec Marie David, issue d'une famille pauvre de paysans catholiques, a pour lui une grande importance. Sa famille n'ayant pas consenti à cette mésalliance, il ne se maria jamais, mais il dédie ses Réflexions à la mémoire de la compagne de ma jeunesse ... ce livre tout inspiré de son esprit. Elle mourut prématurément en 1897.
Sorel apparaît comme un homme libre et méconnu. Ce fils d'un bourgeois, commerçant malheureux, et d'une mère très pieuse est un philosophe révolutionnaire, fidèle au socialisme prolétarien découvert à l'âge mûr. Cet affamé de lectures a perçu très intensément la décadence de la société et la ruine des valeurs ; son œuvre nombreuse n'a d'autre but que d'y faire face avec un courage toujours repris. À la racine de sa pensée déconcertante, on trouve d'abord un technicien, féru de mathématiques, ayant pris conscience de l'importance de l'industrie, de la bourgeoisie qui l'a promue et de l'activité humaine qui la sous-tend, puis un moraliste puisant ses leçons dans un pessimisme au cœur duquel jaillit le désir d'une rénovation de l'homme. Tout ce que Sorel a rejeté s'inspire d'un tel dessein. Au premier regard, ses attitudes politiques successives semblent contradictoires. On a voulu tirer son héritage dans des sens opposés. Il manqua souvent de rigueur théorique, et l'aspect mystique de son message lui a valu les sarcasmes, les sollicitations ou l'oubli. Il a cependant le mérite de n'appartenir à personne.

Sa vie

Né d’un père négociant en huiles et eaux gazeuses, dont les affaires périclitèrent, et d’une mère très pieuse, cousin de l’historien Albert Sorel, il entre à l’École polytechnique, puis au corps des Ponts et Chaussées. À 45 ans, en 1892, il démissionne de son poste d’ingénieur en chef à Perpignan et s’installe à Paris, puis à Boulogne-sur-Seine avec Marie David, ancienne ouvrière, quasi illettrée, qu’il n’épousera jamais à cause, peut-être, de l’opposition de sa mère. Après sa mort en 1897, Sorel lui dédie ses Réflexions sur la violence, ce livre tout inspiré de son esprit.
Au moment de sa démission, Sorel a déjà publié, outre de nombreux articles, deux ouvrages : Contribution à l'étude profane de la Bible 1889 et Le Procès de Socrate 1889. Lecteur de Marx, de Proudhon, de Nietzsche, il suit les cours de Bergson au Collège de France. Sa pensée, quelque peu touffue et où perce son autodidactisme, syndicalisme révolutionnaire, ainsi que le succès ambigu remporté par les socialistes parlementaires et qui accompagne la révision du procès de Dreyfus. Une série d'écrits marque cette évolution.

À partir de la seconde moitié des années 1880, il publie des études dans différents domaines météorologie, hydrologie, architecture, physique, histoire politique et religieuse, philosophie révélant une influence de la physique d’Aristote ainsi que des études historiques d’Hippolyte Taine et encore plus d’Ernest Renan. En 1893, il affirme son engagement socialiste et marxiste. Sa réflexion sociale et philosophique prend appui sur sa lecture de Proudhon, Karl Marx, Giambattista Vico et Henri Bergson dont il suit les cours au Collège de France ; puis, plus tard, sur le pragmatisme de William James.
Son entrée en politique s’accompagne d’une dense correspondance avec le philosophe italien Benedetto Croce et le sociologue Vilfredo Pareto. Après avoir collaboré aux premières revues marxistes françaises, L’Ère nouvelle, Le Devenir social, puis à la revue anarchiste L’Humanité nouvelle, Sorel participe, à la charnière du XIXe et XXe siècles, au débat sur la crise du marxisme en prenant le parti d’Eduard Bernstein contre Karl Kautsky et Antonio Labriola. Par ailleurs favorable à la révision du procès de Dreyfus, le théoricien traverse durant cette période une phase réformiste. En collaborant à la revue romaine Il Divenire sociale d’Enrico Leone et au Mouvement socialiste d’Hubert Lagardelle, il contribue, aux alentours de 1905, à l’émergence théorique du syndicalisme révolutionnaire, qui avait préalablement émergé en pratique au sein de la Confédération générale du travail. En 1906 est publié dans cette dernière revue son texte le plus célèbre, les Réflexions sur la violence. Sa sortie en volume en 1908 est suivie la même année par la parution des Illusions du progrès.
Déçu par la CGT, il se rapproche un temps, en 1909-1910, de l’Action française de Charles Maurras — sans toutefois en partager le nationalisme, auquel il préférait le fédéralisme ni la visée politique. Il aurait inspiré les initiateurs du Cercle Proudhon, dont son disciple Édouard Berth qui disait rassembler syndicalistes révolutionnaires et monarchistes, et que Sorel désavou. Lui-même fonde, avec Jean Variot, la revue traditionaliste L’Indépendance, à laquelle il collabore de 1911 à 1913, avant de la quitter par opposition au nationalisme qui s’y exprime.
Farouchement opposé à l’Union sacrée de 1914, il condamne la guerre et salue l’avènement de la Révolution russe, en jugeant Lénine comme « le plus grand théoricien que le socialisme ait eu depuis Marx. Dans les quotidiens italiens, il écrit de nombreux articles en défense des bolchéviks. Très hostile à Gabriele D'Annunzio, qui entreprend de conquérir Fiume, il ne montre pas davantage de sympathie pour la montée du fascisme. Alors que, selon Jean Variot, dans des Propos posthumes publiés treize ans après sa mort, et donc non vérifiables, il aurait placé quelques espoirs en Mussolini. Après la guerre, il publie un recueil de ses meilleurs textes sociaux, intitulé Matériaux d’une théorie du prolétariat. Parmi les livres de Sorel parus originellement en Italie, seuls ont été retraduits en français ses Essais de critique du marxisme.
Plus que ses réflexions d’ordre métaphysique et religieux ou encore son intérêt pour l’histoire ainsi que pour les sciences mécaniques et physiques, ce qui caractérise le penseur est son interprétation originale du marxisme. Cette interprétation fut foncièrement antidéterministe, politiquement anti-étatiste, antijacobine, et fondée sur l’action directe des syndicats, sur le rôle mobilisateur du mythe — en particulier celui de la grève générale —, sur l’autonomie de la classe ouvrière et sur la fonction anti-intégratrice et régénératrice de la violence.

Le penseur du prolétariat Le syndicalisme révolutionnaire

Sorel emprunte à Fernand Pelloutier la théorie du syndicalisme révolutionnaire. Ce bourgeois consacre son énergie à donner un esprit nouveau aux Bourses du travail, afin que cette organisation soit intégralement l'œuvre de la classe ouvrière et vouée à l'éducation de celle-ci ; le caractère corporatif des bourses du travail se veut paradoxalement d'esprit révolutionnaire, en ceci précisément qu'un refus d'agir sur le plan politique est la négation même de l'État. Les syndicats qui y œuvrent n'aspirent pas à former un syndicalisme de masse. Pelloutier lance le mot d'ordre de la grève générale qu'il fait adopter au Congrès des Bourses du travail de 1892 et à travers lequel s'exalte toute l'ardeur révolutionnaire du mouvement ouvrier
À la suite de ces faits et s'inspirant fortement de Pelloutier, Sorel élabore sa propre pensée, ce qui nous vaut en 1898 L'Avenir socialiste des syndicats, texte repris dans Matériaux pour une théorie du prolétariat, 1919, mais surtout les Réflexions, tant il est impossible de marquer des frontières abruptes dans une pensée mouvante. Se font sentir les influences plus lointaines de Proudhon et de l'anarchisme, mais aussi celle de Marx, notamment à propos de la notion de classe. Sorel est trop pluraliste pour accepter que la société soit divisée en deux blocs antagonistes et deux seulement, car le critère économique ne suffit pas à définir une classe ; le critère psychologique ou celui de la conscience a une plus grande importance ; Sorel suit Marx qui établit une différence essentielle entre une classe en soi et une classe pour soi. Néanmoins, cette conception dichotomique a une portée morale, éducative. Elle fait ressortir le niveau où se situe la lutte de classes qui n'est pas n'importe quel combat des pauvres contre les riches, mais un combat total, absolu, incessant. À cet égard, le prolétariat en lutte doit assumer l'héritage de la bourgeoisie et de son esprit industriel. Il ne peut y avoir de terme à la lutte de classes parce qu'en elle, chaque fois, l'énergie humaine l'emporte sur la décadence. Pour toutes ces raisons, plus encore que Pelloutier, Sorel pense que les syndicats ont plus d'importance que les partis politiques ; il leur confère un rôle primordial.

Le rejet de la démocratie

Au début des années quatre-vingt-dix, Sorel est partisan du socialisme démocratique et parlementaire. Il est aussi très rapidement favorable à Dreyfus, aux côtés de Jean Jaurès. Mais le dreyfusisme va symboliser tout ce qu'il repousse et il se dresse contre le jauressisme ou l'idée qu'il s'en fait, comme symbolisant les aberrations de son temps. Il se trouve aux côtés de Péguy pour s'élever contre le fait que la mystique ait dégénéré en politique.
Ce que Sorel refuse dans la démocratie parlementaire aux prétentions socialistes, c'est sa médiocrité et sa prétention, parce qu'elle se limite elle-même dans son économisme et qu'elle est incapable d'exprimer le tout de l'homme et surtout de le promouvoir. Il invective contre la civilisation matérielle misant tout sur le progrès économique ou sur l'illusion de paradis à son horizon. Pareil mirage nie le dépassement de l'homme, nie le travail comme élan. L'économisme va de pair avec la démocratie qui est l'expression privilégiée de l'entropie moderne, Claude Polin ; entropie, c'est-à-dire chute de l'énergie humaine. Ainsi apparaît le pessimisme de Sorel, joint à son exigence morale, et on a pu croire un instant que cet antidémocrate de gauche était allié de L'Action française. À la démocratie il reproche son optimisme trop court, statique en quelque sorte, s'appuyant sur la nature humaine préjugée bonne, dépourvue d'un processus historique de transformation ; elle manifeste notamment sa perversion par les élections et par les ruses d'Apache de sa tactique politicienne. De soi, la démocratie est oppressive et la dictature du prolétariat n'est qu'un leurre.

La violence prolétarienne

Sorel se fait l'apologiste de la violence. La violence est distincte de la force qui va de pair avec l'autorité et toutes les formes d'oppression. Elle accompagne la révolte et toutes les deux sont énergie humaine en acte. Sorel devient le chef de ce qu'on a appelé la Nouvelle École, qui se proclame marxiste, syndicaliste et révolutionnaire. Les Réflexions sur la violence, suite d'articles parus en 1906 dans Le Mouvement socialiste et publiés en volume en 1908, en sont une sorte de manifeste. La pensée sorélienne s'y définit sous une double face, négative et positive, mais, sur ce point, moins que sur tout autre, on ne peut dissocier l'élaboration réflexive de la trame du vécu.
Lecteur assidu de Nietzsche, même s'il l'a mal assimilé, il confesse ainsi sa source, car la violence sorélienne ressemble fort à la volonté de puissance nietzschéenne. Elle est en effet la volonté dont le prolétariat a l'apanage ; elle se manifeste dans cet acte de guerre Sorel qu'est la grève générale, mais qui ne se montre que pour ne pas servir ; comme la grève encore, elle est un mythe. Dans le creuset du syndicalisme révolutionnaire, les volontés prolétaires s'unissent. Selon cette perspective, on peut dire que Sorel est le plus logique des penseurs du prolétariat. De surcroît, mais c'est tout un, non seulement elle se révèle avant tout dans l'action syndicale, mais, plus fondamentalement, elle est, dans son être même, puissance de création, acte créateur venant de l'homme et construisant l'homme et l'humanité, cela toujours par l'intermédiaire du prolétariat agissant de façon libertaire, sans la tutelle d'un quelconque pouvoir ou d'un quelconque État. En ce sens, la violence est d'elle-même essentiellement an-archique. Elle est donc un acte hautement moral. Plus, elle est la morale elle-même, c'est-à-dire l' énergie luttant contre l'entropie, que celle-ci se manifeste dans un pouvoir autoritaire, dans le libéralisme ou dans le faux socialisme démocrate ou encore totalitaire. Il y a donc, au fond des choses, une identité entre la violence et le travail, car le travail aussi est une lutte, une création. Le travail et ce qu'il entraîne de désintéressement impliquent la plus haute morale. La violence est une morale de producteurs, mais de producteurs d'humanité, et la créativité n'est rien d'autre que la productivité prolétarienne voir la présentation de C. Polin aux Réflexions, 1972.

La grève générale comme mythe

Selon Sorel, la grève générale, acte suprême de la violence, n'est pas une utopie ou construction idéale imaginaire, ni une prédiction plus ou moins approchée de l'avenir. Ce n'est pas la grève générale prolétarienne se mettant au service du socialisme démocrate ou de type bolchevique. La grève générale tout court est un mythe, c'est-à-dire un ensemble lié d'idées, d'images capables d'évoquer en bloc et par la seule intuition, avant toute analyse réfléchie, les sentiments qui s'ordonnent à un projet donné. Ce qui compte, c'est le mythe pris comme un tout et fournissant une connaissance totale.

Évolution et filiation ambivalentes

L'accueil fait aux Réflexions a été ambigu. Elles ne pouvaient qu'attirer la commisération des « socialistes » qui les ressentaient comme une rêverie, d'autant que, curieusement, ces positions semblaient rejoindre, au moins en surface, l'antidémocratisme de droite des maurrassiens. L'Action française a fait un succès au livre de Sorel ; le sorélien Georges Valois s'y était rallié dès 1906 pour la quitter ensuite. Durant la troisième étape de sa vie, Sorel, déçu par les militants du prolétariat, rêve que la bourgeoisie va répudier sa longue « lâcheté » et retrouver l'ardeur des capitaines d'industrie, autrement dit l'énergie humaine essentielle. La guerre de 1914-1918, menée par les démocrates, lui répugne. La révolution russe installe la dictature du prolétariat. L'ancien socialiste Benito Mussolini accède au pouvoir en Italie. Lorsque Sorel meurt, la situation est mûre pour une découverte rétrospective de son œuvre.
G. Pirou a déclaré incontestable la filiation directe de Sorel à Mussolini, mais rien n'est moins sûr ; il vaudrait mieux parler d'affinités. On a pu le croire fasciste parce qu'il emploie le langage de l'énergie, mais il se situe en réalité aux antipodes du fascisme puisqu'il entend détruire l'État, ce en quoi on trouve plutôt en lui un anarchiste disciple de Proudhon. Comme celui-ci, il voulait promouvoir une organisation spontanée des travailleurs ; d'une certaine façon, il préfigure les apôtres de l'autogestion Polin. Comment un tel dessein rendait-il compatibles la liberté individuelle et la coopération ? La réponse relève de la foi ou du défi soréliens.
La filiation avec Lénine, souvent proclamée, est plus discutable encore. Certes, Sorel a salué en lui le plus grand théoricien que le socialisme ait eu depuis Marx Pour Lénine, appendice à la 4e édition des Réflexions, 1919, mais celui-ci avait déjà caractérisé Sorel comme un esprit brouillon bien connu Matérialisme et empiriocriticisme, 1909. En fait, la distance que Sorel prend à l'égard du marxisme est grande. Son œuvre contient une exaltation du travail, mais, à ses yeux, l'essentiel n'est pas le travail pour lui-même ni même la production, c'est plutôt l'effort, et la seule révolution dont la violence est porteuse est celle des esprits et des cœurs.
Le principal paradoxe de l'œuvre sorélienne réside peut-être en ceci que son anarchisme proudhonien et sa violence nietzschéenne se veuillent la plus haute fidélité à Marx en insufflant une épique à la théorie et à la pratique marxistes. Que Sorel ait été incompris, dès lors, n'étonne plus.

Influences et postérité

À la fois antiparlementariste et révolutionnaire, la pensée de Sorel a influencé de nombreux penseurs et hommes politiques du XXe siècle, tant de droite que de gauche. Parmi eux, des syndicalistes révolutionnaires comme Hubert Lagardelle, Édouard Berth et les Italiens Arturo Labriola et Agostino Lanzillo, des partisans ou des proches de l’Action française comme Pierre Lasserre et le catholique René Johannet, des libéraux comme Piero Gobetti6, des socialistes comme le Hongrois Ervin Szabó, des communistes comme Antonio Gramsci et le jeune Georg Lukács, des marxistes indépendants comme Maximilien Rubel, des écrivains anticonformistes comme Curzio Malaparte, des sociologues comme Walter Benjamin, Jules Monnerot et Michel Maffesoli, des théoriciens politiques comme Carl Schmitt ou encore des économistes comme François Perroux. Après son arrivée au pouvoir, Benito Mussolini lui-même s’en réclamera. L’influence de Sorel s’étendra jusqu’au Tiers Monde, puisque le marxiste péruvien José Carlos Mariátegui ou le Syrien Michel Aflaq, militant du mouvement de libération nationale et cofondateur du Parti Baas, compteront aussi parmi ses lecteurs. L’homme est en fait plus connu à l’étranger qu’en France. Il a fait l’objet de nombreuses interprétations orientées, partielles et opposées.

Å’uvres

Le Procès de Socrate, examen critique des thèses socratiques, Paris, Félix Alcan, 1889 ;
Les Girondins du Roussillon, Perpignan, Charles Latrobe, 1889,
Essai sur la philosophie de Proudhon, 1re éd. en articles, 1892 ; nouvelle édition : Paris, Stalker Editeur, 2007 ;
D’Aristote à Marx (L’Ancienne et la nouvelle métaphysique, 1re éd. en articles, 1894 ; nouvelle édition : Paris, Marcel Rivière, 1935 ;
Étude sur Vico, 1re éd. en articles, 1896 ; repris in Étude sur Vico et autres écrits, Paris, Champion, 2007 ;
L’Avenir socialiste des syndicats, 1re éd. en articles, 1898 ; puis à Paris, Librairie de l’Art social, 1898,;
La Ruine du monde antique. Conception matérialiste de l’histoire, 1re éd. Paris, Librairie G. Jacques et Cie, 1902 ; 2e éd. Paris, Rivière, 1933, ;
Introduction à l’économie moderne, 1re éd. Paris, G. Jacques, 1903 ; 2e éd. Paris, Marcel Rivière, 1922 ;
Saggi di critica del marxismo Essais de critique du marxisme, Palerme, Remo Sandron, 1903 ;Essais de critique du marxisme. Œuvres I, Patrick, Paris, L’Harmattan, 2007 ;
Le Système historique de Renan, Paris, G. Jacques, 1906 ;
Insegnamenti sociali dell'economia moderna. Degenerazione capitalista e degenerazione socialista Enseignements sociaux de l’économie contemporaine. Dégénérescence capitaliste et dégénérescence socialiste, Palerme, Remo Sandron, 1907 ;
Réflexions sur la violence, 1re éd. 1908 ; 4e éd. définitive Paris, Rivière, 1919 ; éd. avec appareil critique et index, Genève-Paris, Entremonde, 2013 ;
Les Illusions du progrès, Paris, Marcel Rivière, 1908 ;
La Décomposition du marxisme, 1re éd. Paris, Librairie de Pages libres, 1908 ; Paris, Marcel Rivière, 1910 ;
La Révolution dreyfusienne, 1re éd. Paris, Marcel Rivière, 1909, ; ibid, 1911 ;
Lettres à Paul Delesalle, 1914-1921, Paris, Bernard Grasset, 1947 ;
Matériaux d’une théorie du prolétariat, 1re éd. Paris, Marcel Rivière, 1919 ; ibid, 1921 ;
De l’utilité du pragmatisme, Paris, Marcel Rivière, 1921,;
Lettere a un amico d’Italia Lettres à un ami d’Italie , Bologne, L. Capelli, 1963 ;
Georges Sorel, Scritti sul socialismo, Catania, Pellicanolibri, 1978 ;
La Décomposition du marxisme et autres essais, anthologie établie par Th. Paquot, Paris, PUF, 1982 ;
De nombreux textes inédits de Sorel ont été publiés dans la revue Cahiers Georges Sorel, puis Mil neuf cent.

Citations

LLes frères Tharaud ont donné de Georges Sorel le portrait suivant :

C’était un robuste vieillard, au teint frais comme celui d’un enfant, les cheveux blancs, la barbe courte et blanche, avec des yeux admirables, couleur de violette de Parme... Son métier d’ingénieur des ponts et chaussées l’avait retenu toute sa vie en province où il s’était distrait de l’ennui en lisant et annotant tous les livres qui lui tombaient sous la main... intarissablement s’échappaient de ses lèvres, comme l’eau de la vanne d’un barrage, les idées qui depuis soixante ans s’étaient accumulées derrière le barrage. Tout cela sans aucun ordre. Une richesse en vrac... mais vraiment merveilleux quand, de sa voix flûtée, la tête légèrement penchée, en avant et scandant ses paroles de petits coups de règle, il jetait pêle-mêle les idées que l’on vit paraître un jour dans les Réflexions sur la violence, un de ces livres tout–à–fait ignorés du grand public, mais d’une rare puissance explosive et qui restera sans doute un des grands livres de ce temps, puisqu’il a eu la singulière fortune d’inspirer à la fois le bolchevisme de Lénine et le fascisme de Mussolini.

— Jérôme et Jean Tharaud , Notre cher Péguy 1926
Lénine a été aussi peu inspiré par Sorel que ne l’est le seul jugement qu’il lui ait jamais porté pas clair : Sorel, ce brouillon notoire
Le syndicaliste révolutionnaire Alfred Rosmer a écrit que Sorel s'installa dans le syndicalisme comme il s'était installé antérieurement dans le jauressisme puis dans l'antijauressisme ... Les militants syndicalistes l'ont toujours ignoré.

Liens
http://youtu.be/ljJGQPTjWaQ introduction à l'économie
http://youtu.be/qW-vXdu71o0 Le syndicalisme révolutionnaire
http://www.ina.fr/video/CPF86632064/l ... el-et-de-peguy-video.html Les compagnons de Péguy et Georges Sorel


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Posté le : 31/10/2014 19:44
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Il vole à moi un vieux cahier
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Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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