| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Guillaume Apollinaire [Les Forums - Histoire de la Littérature]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





Guillaume Apollinaire
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9499
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 56754
Hors Ligne
Le 9 Novembre 1918, à 38 ans meurt Guillaume Apollinaire

né Wilhelm Albert Włodzimierz Aleksander Apolinary Kostrowicki, herb. Wąż. Apollinaire est en réalité — jusqu'à sa naturalisation en 1916 — le 5e prénom de Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky, poète et écrivain français, Précurseur du surréalisme, cubisme, orphisme, esprit nouveau, né sujet polonais de l'Empire russe. D'après sa fiche militaire, il est né le 25 août 1880 à Rome.
Il est considéré comme l'un des poètes français les plus importants du début du XXe siècle, auteur de poèmes tels que Zone, La Chanson du mal-aimé, Mai ou encore, ayant fait l'objet de plusieurs adaptations en chanson au cours du siècle, Le Pont Mirabeau. Son œuvre érotique dont principalement un roman et de nombreux poèmes est également passée à la postérité. Il expérimenta un temps la pratique du calligramme terme de son invention, quoiqu'il ne soit pas l'inventeur du genre lui-même, désignant des poèmes écrits en forme de dessins et non de forme classique en vers et strophes. Il fut le chantre de nombreuses avant-gardes artistiques de son temps, notamment du cubisme à la gestation duquel il participa, et poète et théoricien de l'Esprit nouveau, et sans doute un précurseur majeur du surréalisme dont il a forgé le nom.

En bref

Venu à la littérature alors que s'achevait le symbolisme, mort à la veille de l'arrivée de Dada à Paris et de la naissance du surréalisme, sensible à toutes les formes de la nouveauté sans pour autant repousser la tradition, tendant une main à Verlaine et l'autre à Breton, Apollinaire illustre la mutation qui s'est opérée dans la poésie française entre 1900 et 1920.
D'autre part, curieux des choses de l'art, ami de nombreux peintres, il a été un des témoins les mieux placés et les plus attentifs de la révolution picturale qui, commencée avec le fauvisme, s'affirme dans le cubisme et porte en germe les développements de la peinture non figurative.
Il a été poète et critique d'art, mais aussi conteur, essayiste, chroniqueur ; par son œuvre comme par sa personnalité, il se place au carrefour des principales tendances esthétiques qui traversent le XXe siècle.
Deux traits résument sa personnalité : mobilité et disponibilité. Une mobilité dont il a doué son héros Croniamantal : Son visage extrêmement mobile, écrit-il, paraissait tour à tour plein de joie ou d'inquiétude. Lui-même s'est dit très gai avec de soudaines tristesses. Ce sont ces tristesses qui donnent à sa poésie un accent de mélancolie douloureuse, quand notamment il s'abandonne au sentiment de la fuite du temps et de la vanité de toutes choses. Mais la gaieté n'est jamais loin ; elle reparaît au hasard d'une image, d'une rencontre, et parfois s'élargit démesurément, jusqu'à éclater dans une véritable ébriété lyrique.
Avec cette mobilité, sa constante disponibilité entretient un incessant dialogue. Elle le protège d'un repli sur lui-même par une insatiable curiosité devant le spectacle de la vie et de sa variété, comme devant le monde inépuisable des livres : car chose vue et chose lue offrent un égal attrait à son imagination – ce que n'ont pas compris ceux qui l'accusent d'être un poète livresque. Non, a-t-il écrit, il ne faut pas voir de tristesse dans mon œuvre, mais la vie même, avec une constante et consciente volupté de vivre, de connaître, de voir, de savoir et d'exprimer. C'est aussi cette disponibilité qui l'incite à chercher spontanément le commerce des autres ; l'amitié, l'amour sont nécessaires à sa vie, et c'est pourquoi il souffre tant de se sentir mal-aimé. Elle fait encore la qualité de sa critique, toute de sympathie éclairante, et elle nous permet de comprendre qu'il n'ait jamais été l'homme d'une école ou d'une doctrine, mais ait su les accueillir toutes et s'approprier le meilleur de chacune.
L'œuvre poétique d'Apollinaire ne comporte pas seulement les deux grands recueils d'Alcools et de Calligrammes, ainsi que les plaquettes du Bestiaire et de Vitam impendere amori. De nombreux autres poèmes, inédits ou déjà publiés dans des revues, ont été rassemblés depuis sa mort sous les titres de Il y a 1925, Ombre de mon amour 1947 ; intitulés Poèmes à Lou dans les éditions ultérieures, Le Guetteur mélancolique 1952, ainsi que dans les Œuvres poétiques réunies par la Bibliothèque de la Pléiade 1978.
Dans Alcools voisinent des poèmes de jeunesse et des poèmes écrits en 1912. Près de la moitié du recueil se rattache au séjour en Allemagne de 1901-1902 et à ses suites sentimentales. Mais Apollinaire a renoncé à l'ordre chronologique ou à l'ordre thématique, pour disposer ses poèmes selon un subtil dosage des sujets et des techniques. Il crée ainsi un climat de mélancolie qui n'exclut ni l'enjouement et le regard amusé sur le monde, ni l'humour. S'ouvrant sur Zone, poème du souvenir et de la solitude, Alcools s'achève avec Vendémiaire dans un élan d'ivresse lyrique, en passant par des sommets représentés par La Chanson du mal-aimé, La Maison des morts, Le Voyageur, Le Brasier, Les Fiançailles. Apollinaire utilise les mètres les plus divers, avec une prédilection pour l'octosyllabe, pratique le vers libre sous toutes ses formes. Il préfère l'assonance au vers libre et se montre plus sensible au vers parlé qu'au vers écrit. La suppression de la ponctuation, à laquelle il procéda dans ce livre, parut en 1913 une audacieuse fantaisie ; cette innovation ne tendait, selon le poète, qu'à mettre en évidence la coulée et l'unité du vers.
Bien que les six parties de Calligrammes suivent un ordre assez rigoureusement chronologique, l'ouvrage est plus composite. La première partie rassemble les recherches de 1913-1914, lorsque Apollinaire se sentait en possession d'un ressort poétique que, de son propre aveu, il ne retrouva plus. C'est alors qu'il écrit des poèmes-conversations, qui veulent être une forme de poésie brute, des poèmes simultanés, en relation avec le simultanéisme des peintres ; il compose aussi des idéogrammes, qu'il ne tardera pas à appeler calligrammes, dans la tradition des poèmes figurés : la lettre, le mot sont disposés sur la page de façon à former un dessin, un visage, un jet d'eau, les grandes raies obliques de la pluie... Les parties suivantes sont consacrées à des poèmes de guerre et d'amour, dont les factures sont de la plus grande diversité. La dernière, La Tête étoilée, rassemble comme en un final les grands thèmes du recueil, stances secrètement mélancoliques de Tristesse d'une étoile, audacieuses revendications de La Victoire, prophétisme, humilité et tendresse de La Jolie Rousse.

Sa vie

Sa mère, Angelika Kostrowicka clan Wąż, ou Angelica de Wąż-Kostrowicky, est née à Nowogródek dans le grand-duché de Lituanie, appartenant à l'Empire russe, aujourd'hui Navahrudak en Biélorussie dans une famille de la noblesse polonaise. Vivant à Rome de ses charmes et du jeu, elle y a une grossesse non désirée.
Il naît le 25 août 18801 mais est déclaré à la mairie le 26 sous le nom italien d'emprunt Dulcigny, d'un père inconnu et d'une mère voulant rester anonyme, Angelika le reconnaissant quelques mois plus tard devant notaire sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandroi Apollinare de Kostrowitzky. Selon l'hypothèse la plus probable, son père serait un officier italien, Francesco Flugi d'Aspermont. En 1882, elle lui donne comme frère ou demi-frère l'incertitude demeure Alberto Eugenio Giovanni. La famille s'installe à Monaco en 1887 où sa mère est fichée par la police comme femme galante sous le nom d'Olga de Kostrowitzky, gagnant probablement sa vie comme entraîneuse dans le nouveau casino. Guillaume est placé en pension et effectue ses études chez les Maristes au collège Saint-Charles de Monaco de 1887 à 1895 puis est inscrit aux lycées de Cannes et de Nice où il se révèle un bon élève, pieux et docile mais échoue au baccalauréat.
En 1899, il passe l'été dans la petite bourgade wallonne de Stavelot, un séjour quitté à la cloche de bois : ne pouvant payer la note de l'hôtel, Wilhelm et son demi-frère Alberto Eugenio Giovanni doivent quitter la ville en secret et à l'aube. L'épisode wallon féconde durablement son imagination et sa création. Ainsi, de cette époque date le souvenir des danses festives de cette contrée, C'est la maclotte qui sautille ..., dans Maria, celui des Hautes Fagnes, ainsi que l'emprunt au dialecte wallon.
En 1900, il s'installe à Paris, centre des arts et de la littérature européenne à l'époque. Vivant dans la précarité, sa mère lui demande pour gagner sa vie de passer un diplôme de sténographie et il devient employé de banque comme son demi-frère Alberto Eugenio Giovanni. Engagé un mois comme nègre de l'avocat Esnard pour écrire le roman-feuilleton Que faire ? dans Le Matin, Esnard refuse de le payer. Pour se venger, il séduit la jeune maîtresse de l'avocat.
En juillet 1901, il écrit son premier article pour Tabarin, hebdomadaire satirique dirigé par Ernest Gaillet, puis en septembre 1901 ses premiers poèmes dans la revue La Grande France sous son nom Wilhelm Kostrowiztky. De mai 1901 à 1902, il est précepteur pour la vicomtesse Élinor de Milhau, d'origine allemande et veuve d'un comte français. Il tombe amoureux de la gouvernante anglaise de ses enfants, Annie Playden, qui refuse ses avances. C'est alors la période rhénane dont ses recueils portent la trace, La Lorelei, Schinderhannes. De retour à Paris en août 1902, il garde le contact avec Annie et se rend auprès d'elle à deux reprises à Londres. Mais en 1905, elle part pour l'Amérique. Le poète célèbre la douleur de l'éconduit dans Annie, La Chanson du mal-aimé, L'Émigrant de Landor Road, Rhénanes.
Entre 1902 et 1907, il travaille pour divers organismes boursiers et parallèlement publie contes et poèmes dans des revues. Il prend à cette époque pour pseudonyme Apollinaire d'après le prénom de son grand-père maternel, Apollinaris, qui rappelle Apollon, dieu de la poésie. En 1907, il rencontre l'artiste peintre Marie Laurencin, avec qui il entretient une relation chaotique et orageuse. À cette même époque, il commence de vivre de sa plume. Il se lie d'amitié avec Pablo Picasso, Jean Metzinger, Paul Gordeaux, André Derain, Edmond-Marie Poullain, Maurice de Vlaminck et le Douanier Rousseau, se fait un nom de poète et de journaliste, de conférencier et de critique d'art à L'Intransigeant. En septembre 1911, accusé de complicité de vol de La Joconde parce qu'une de ses relations avait dérobé des statuettes au Louvre, il est emprisonné durant une semaine à la prison de la Santé ; cette expérience le marque. En 1913, il publie Alcools, somme de son travail poétique depuis 1898.
Il tente de s'engager dans l'armée française en août 1914, mais le conseil de révision ajourne sa demande car il n'a pas la nationalité française. Sa seconde demande en décembre 1914 est acceptée, ce qui lance sa procédure de naturalisation. Peu avant de s'engager, il tombe amoureux de Louise de Coligny-Châtillon, rencontrée à la Villa Baratier, dans les environs de Nice en septembre 1914 et la surnomme Lou. La comtesse est divorcée et mène une vie très libre. Guillaume Apollinaire s'éprend d'elle et la courtise d'abord en vain. Puis quand sa demande d'engagement est enfin acceptée et qu'il est envoyé à Nîmes, elle finit par accepter ses avances et part le rejoindre pendant une semaine, mais elle ne lui dissimule pas son attachement pour un homme qu'elle surnommait Toutou. Rapidement, Guillaume doit partir au front. Une correspondance naît de leur relation ; au dos des lettres qu'Apollinaire envoyait au début au rythme d'une par jour ou tous les deux jours, puis de plus en plus espacées, se trouvent des poèmes qui furent rassemblés plus tard sous le titre de Ombre de mon amour puis de Poèmes à Lou.

Sa déclaration d'amour, dans une lettre datée du 28 septembre 1914, commençait en ces termes : Vous ayant dit ce matin que je vous aimais, ma voisine d'hier soir, j'éprouve maintenant moins de gêne à vous l'écrire. Je l'avais déjà senti dès ce déjeuner dans le vieux Nice où vos grands et beaux yeux de biche m'avaient tant troublé que je m'en étais allé aussi tôt que possible afin d'éviter le vertige qu'ils me donnaient.
Mais la jeune femme ne l'aimera jamais, du moins comme il l'aurait voulu ; ils rompent en mars 1915 en se promettant de rester amis. Le 2 janvier 1915, il fait la connaissance de Madeleine Pagès dans un train. Il part avec le 38e régiment d'artillerie de campagne pour le front de Champagne le 4 avril 1915. Malgré les vicissitudes de l'existence en temps de guerre, il écrit dès qu'il le peut pour tenir et rester poète Case d'Armons, et une abondante correspondance avec Lou, Madeleine et ses nombreux amis. Il se fiance à Madeleine en août 1915.
Transféré à sa demande en novembre 1915 au 96e régiment d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant dans le but de devenir officier, il est naturalisé français le 9 mars 1916 sous le nom de Guillaume Apollinaire.
Le brigadier Apollinaire est blessé à la tempe par un éclat d'obus le 17 mars 1916, alors qu'il lit le Mercure de France dans sa tranchée. Évacué à Paris, il est trépané le 10 mai 1916. À la fin de cette même année, ses amis organisent en son honneur un mémorable banquet dans l'Ancien Palais d'Orléans. En mars 1917, il crée le terme de sur-réalisme qui apparaît dans une de ses lettres à Paul Dermée. Après une longue convalescence, il se remet progressivement au travail, fait jouer sa pièce Les Mamelles de Tirésias sous-titrée Drame surréaliste en deux actes et un prologue en juin 1917 et publie Calligrammes en 1918. Il épouse Jacqueline, la jolie rousse du poème, à qui l'on doit de nombreuses publications posthumes.

Affaibli par sa blessure, Guillaume Apollinaire meurt chez lui au n°202 du boulevard Saint-Germain le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole, grippe intestinale compliquée de congestion pulmonaire ainsi que l'écrit Paul Léautaud dans son journal du 11 novembre 1918. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise. Au passage de son cercueil, les Parisiens qui célèbrent la fin de la guerre crient À mort Guillaume !, faisant référence non au poète mais à l'empereur Guillaume II d'Allemagne qui a abdiqué le 9 novembre 1918, jour de la mort d'Apollinaire

La tombe de Guillaume Apollinaire au cimetière du Père-Lachaise, division 86, présente un monument-menhir conçu par Picasso et financé par la vente aux enchères de deux œuvres de Matisse et Picasso le 21 juin 1924. La tombe porte également une double épitaphe extraite du recueil Calligrammes, trois strophes discontinues de Colline, qui évoquent son projet poétique et sa mort, et un calligramme de tessons verts et blancs en forme de cœur qui se lit mon cœur pareil à une flamme renversée.

L'Å“uvre

Influencé par la poésie symboliste dans sa jeunesse, admiré de son vivant par les jeunes poètes qui formèrent plus tard le noyau du groupe surréaliste, Breton, Aragon, Soupault - Apollinaire est l'inventeur du terme surréalisme, il révéla très tôt une originalité qui l'affranchit de toute influence d'école et qui fit de lui un des précurseurs de la révolution littéraire de la première moitié du XXe siècle. Son art n’est fondé sur aucune théorie, mais sur un principe simple : l’acte de créer doit venir de l’imagination, de l’intuition, car il doit se rapprocher le plus de la vie, de la nature. Cette dernière est pour lui une source pure à laquelle on peut boire sans crainte de s’empoisonner. Mais l’artiste ne doit pas l’imiter, il doit la faire apparaître selon son propre point de vue, de cette façon, Apollon, Ades et Zeus se battirent, mais ce fut Athéna qui gagna parle d’un nouveau lyrisme. L’art doit alors s’affranchir de la réflexion pour pouvoir être poétique.
"Je suis partisan acharné d’exclure l’intervention de l’intelligence, c’est-à-dire de la philosophie et de la logique dans les manifestations de l’art. L’art doit avoir pour fondement la sincérité de l’émotion et la spontanéité de l’expression : l’une et l’autre sont en relation directe avec la vie qu’elles s’efforcent de magnifier esthétiquement dit Apollinaire. L’œuvre artistique est fausse en ceci qu'elle n'imite pas la nature, mais elle est douée d'une réalité propre, qui fait sa vérité."

Apollinaire se caractérise par un jeu subtil entre modernité et tradition. Il ne s’agit pas pour lui de se tourner vers le passé ou vers le futur, mais de suivre le mouvement du temps.
"On ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père, on l’abandonne en compagnie des autres morts. Et l’on se souvient, on le regrette, on en parle avec admiration. Et si on devient père, il ne faut pas s’attendre à ce qu’un de nos enfants veuille se doubler pour la vie de notre cadavre. Mais nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts" Méditations esthétiques, Partie I : Sur la peinture.

C’est ainsi que le calligramme substitue la linéarité à la simultanéité et constitue une création poétique visuelle qui unit la singularité du geste d'écriture à la reproductibilité de la page imprimée. Apollinaire prône un renouvellement formel constant, vers libre, monostiche, création lexicale, syncrétisme mythologique. Enfin, la poésie et l’art en général sont un moyen pour l’artiste de communiquer son expérience aux autres. C’est ainsi qu’en cherchant à exprimer ce qui lui est particulier, il réussit à accéder à l’universel. Enfin, Apollinaire rêve de former un mouvement poétique global, sans écoles, celui du début de XXe siècle, période de renouveau pour les arts et l'écriture, avec l'émergence du cubisme dans les années 1900, du futurisme italien en 1909 et du dadaïsme en 1916. Il donnera par ailleurs à la peinture de Robert Delaunay et Sonia Delaunay le terme d'orphisme, toujours référence dans l'histoire de l'art. Apollinaire entretient des liens d'amitié avec nombre d'artistes et les soutient dans leur parcours artistique, voir la conférence La phalange nouvelle, tels les peintres Pablo Picasso, Georges Braque, Henri Matisse et Henri Rousseau.
Son poème Zone a influencé le poète italien contemporain Carlo Bordini et le courant dit de "Poésie narrative".

Derrière l’œuvre du poète, on oublie souvent l’œuvre de conteur, en prose, avec des récits tels que Le Poète assassiné ou La Femme assise, qui montrent son éclectisme et sa volonté de donner un genre nouveau à la prose, en opposition au réalisme et au naturalisme en vogue à son époque.
À sa mort, on a retrouvé de nombreuses esquisses de romans ou de contes, qu'il n'a jamais eu le temps de traiter jusqu'au bout.

Autres recueils

Ni le Bestiaire dont les quatrains et les quintils allient fantaisie et confidence, ni Vitam impendere amori, adieu mélancolique à la jeunesse et à l'amour perdus, ne sont négligeables.
Quant aux recueils posthumes, Le Guetteur mélancolique et Il y a, ils contiennent surtout des pièces qui sont en marge des grandes œuvres. Les Poèmes à Lou, en revanche, extraits d'une correspondance publiée intégralement d'autre part, sont remarquables par leur liberté d'allure, qui conduit Apollinaire à une nouvelle expression poétique où l'image s'épanouit en une sorte d'ample verset.

Le théâtre

C'est à sa poésie qu'il convient de rattacher le théâtre d'Apollinaire. Dans Les Mamelles de Tirésias 1917, il a mis en application sa théorie de la valeur esthétique du rire et de la surprise, en traitant sous forme de farce le thème sérieux de la repopulation. À propos de cette pièce, il employa le terme de surréalisme pour définir une vision poétique qui, en fin de compte, avait toujours été la sienne : elle consiste en une transposition du réel qu'il a parfaitement définie en disant que quand l'homme a voulu imiter la marche, il a créé la roue qui ne ressemble pas à une jambe. Ce surréalisme, on le voit, n'a rien de commun avec celui de Breton.
Couleur du temps 1918 est au contraire une pièce grave, écrite en vers réguliers. Elle agite non sans force, dans une atmosphère de catastrophe cosmique, les grands problèmes de l'action, de la science et de la poésie, de la guerre, de l'amour, de l'idéal.

Caractères généraux de cette poésie

Apollinaire n'a jamais été un théoricien. La conférence qu'il fit en 1908 sur la jeune poésie révèle surtout un grand éclectisme. Celle de 1917, L'Esprit nouveau et les poètes, est un éloge de l'imagination et un acte de foi dans la force créatrice de la poésie. Toutes les écoles sont bonnes à ses yeux et les changements de front qu'on lui a parfois reprochés ne sont autre chose que l'attirance qu'elles ont successivement et même simultanément exercée sur lui.
Mais il reste lui-même dans chacune de ses métamorphoses, avec ses thèmes obsédants, la fuite du temps, l'échec de l'amour, la quête de soi, et aussi les séductions de la vie, l'attrait de l'insolite plus que de l'inconnu ; avec son langage également, son goût du mot rare et du calembour, son sens de l'incantation verbale, le registre étendu de ses images, qui va de la simple comparaison introduite par « comme » à l'image qui tire d'elle seule sa raison d'être et sa signification.
Il a le don de l'amalgame, peut-être parce qu'il est tellement sensible à la diversité de la vie. Nul comme lui ne sait unir le rare et le banal, l'exquis et le vulgaire ou l'obscène, la tendresse et l'ironie, la tradition et l'invention, et, quand il s'agit de ses propres œuvres, des pages anciennes aux trouvailles les plus récentes. Au chant de quelques-uns de ses meilleurs poèmes, La Chanson du mal-aimé, Le Pont Mirabeau, Marie, répondent les ruptures volontaires de rythmes, la discontinuité des images, bientôt toutes les créations de l'avant-garde.
On a dit qu'il fut le dernier élégiaque. Il faudrait ajouter qu'il eut un sens aigu du monde contemporain et qu'il est un précurseur des formes les plus modernes de la poésie. Son œuvre reste, à son image, variée comme un enchanteur qui sait varier ses métamorphoses.

L'Å“uvre de prose

Pendant longtemps mal connue parce qu'elle restait dispersée, à l'exception de quelques ouvrages, dans des revues et des journaux difficilement accessibles, elle est abondante et pleine de diversité.

Les contes

L'Enchanteur pourrissant, œuvre de jeunesse, doit être mis à part. C'est une composition complexe, à la fois lyrique et narrative, qui brasse, dans un décor légendaire où se confondent les époques et les mythologies, quelques thèmes essentiels : le temps et l'éternité, la toute-puissance du thaumaturge, la vanité de l'amour, la condition humaine...
Les contes sont presque tous réunis dans deux recueils, L'Hérésiarque et Cie et Le Poète assassiné. Ils se divisent en deux grandes tendances. Les uns sont une recherche amusée et gourmande de l'insolite : insolite de certains problèmes religieux, de situations étranges, de fantaisies scientifiques touchant à la science-fiction. Les autres se rapportent, de près ou de loin, à divers projets d'une œuvre autobiographique successivement abandonnés. Leur achèvement est Le Poète assassiné, le conte sensiblement plus long que les autres qui donne son nom au recueil publié en 1916. Dans le destin de Croniamantal, Apollinaire a fondu le réel et l'imaginaire en un récit à la fois humoristique et mythique, qui est sans doute la réussite de cet amalgame des tons auquel il se plaisait. À cet ouvrage ont été incorporés des éléments très divers, certains contemporains de L'Enchanteur pourrissant, d'autres provenant d'un roman avorté sur les anges, selon une technique de marqueterie qui lui est chère.
Enfin, La Femme assise, qui a paru au lendemain de sa mort, est un roman où s'entrelacent chroniques d'actualité sur 1914 et sur la guerre d'une part, fragments d'un roman inachevé sur les Mormons de l'autre.
Ajoutons qu'on ne néglige plus aujourd'hui ses deux romans publiés sous le manteau, Les Exploits d'un jeune don Juan et Les Onze Mille Verges, particulièrement ce dernier, où réapparaissent certains de ses thèmes fondamentaux.

Chroniques et critique

De ses premières collaborations à La Grande France ou à La Revue blanche jusqu'à la rubrique d'échos qu'il tint en 1918 dans L'Europe nouvelle, l'activité d'Apollinaire est pratiquement ininterrompue dans ce domaine : besogne alimentaire, a-t-on souvent dit ; mais bien plus, forme première d'une curiosité déjà définie.
Il n'a lui-même réuni en volume que quelques-unes de ses chroniques, dans Le Flâneur des deux rives (1918). Celles qu'il a données au Mercure de France de 1911 à sa mort ont été rassemblées en 1926 sous le titre d'Anecdotiques. On y reconnaît la variété, le pittoresque, la poésie qui sont la qualité de son regard.
À cet aspect de son œuvre se rattache un travail qui, tout en étant de compilation plus que d'érudition pure, ne lui a pas toujours paru négligeable. Il tenait certes pour peu de prix une anthologie du théâtre italien parue en 1910, une histoire des Trois don Juan, qui n'est qu'un démarquage de Tirso de Molina, Molière, Mérimée et Byron, ou un Perceval du XVIe siècle mis en langue moderne 1918. Mais, en 1914, il avait rassemblé les préfaces et les bibliographies qu'il avait établies pour les collections des Maîtres de l'amour et du Coffret du bibliophile auxquelles sa collaboration avait commencé en 1908 avec un Sade et un Arétin, et les notices qu'il avait faites dans L'Enfer de la Bibliothèque nationale, écrit en collaboration avec Fleuret et Perceau : ce devait être Les Diables amoureux, qui ne parut qu'en 1964. Cet ensemble révèle encore, plus qu'un goût pour les aberrations de l'amour, une inépuisable curiosité pour le pittoresque et l'inattendu de la vie.

La critique d'art

S'il écrit en 1905 un article pénétrant sur Picasso qu'il pourra reprendre tel quel en 1913 dans Les Peintres cubistes, en 1907 un autre sur Matisse, s'il préface en 1908 le catalogue de l'exposition Braque et contribue à faire connaître le douanier Rousseau, c'est en 1910 que commence la véritable carrière de critique d'art d'Apollinaire.
Entré à L'Intransigeant cette année-là, il y tient la chronique des expositions jusqu'en mars 1914 et passe ensuite à Paris-Journal. Ainsi il dispose pendant environ cinq ans d'une tribune presque quotidienne : la plupart de ses articles ont été réunis en 1960 dans Chroniques d'art. Cependant, c'est plutôt aux revues qu'il confie ses idées et celles de ses amis, surtout aux Soirées de Paris, dont il veut faire la tribune de l'art nouveau, et dans Der Sturm.
Il a très rapidement senti l'originalité de la peinture nouvelle. Mais il n'a utilisé qu'avec circonspection le terme de cubisme, plus attaché qu'il est à l'esprit créateur qu'à une doctrine systématique. Il n'emploie le mot qu'à la fin de 1911 et, dès octobre 1912, il parlera de l' écartèlement du cubisme et appellera orphique l'art contemporain. C'est que, dans le courant de 1912, il a pris conscience des développements possibles de la peinture, notamment avec Picabia et avec Robert Delaunay et sa femme Sonia. Ces derniers le conduisent notamment à entrevoir la naissance d'une peinture pure, totalement dégagée de toute référence au réel.
De cette attitude, Les Peintres cubistes, méditations esthétiques 1913 portent la trace. On n'y trouvera pas une théorie du cubisme, mais une intuition des destinées de la peinture depuis le fauvisme.
Jusqu'à la fin de sa vie, Apollinaire restera à la pointe de l'activité artistique, remarquant en particulier les recherches de « rythme coloré » de Léopold Survage et collaborant au bulletin de la galerie Paul Guillaume Les Arts à Paris.
Si dans ce domaine il n'est pas un technicien, il s'inscrit dans la lignée des écrivains qui, de Diderot à Baudelaire, ont « senti » la peinture et son évolution.
La poésie d'Apollinaire est-elle livresque ? Est-elle, selon le mot de Duhamel en 1913, marchandise de brocanteur, qui revend, mais ne fabrique pas ?
S'est-il laissé entraîner dans l'avant-garde par des amis plus audacieux, comme Cendrars, plus qu'il ne s'y lança lui-même ? Sa critique d'art n'est-elle qu'un ramassis d'opinions entendues dans les ateliers et plus ou moins bien assimilées ? S'est-il contenté de ne parler que de ses amis ?
Ces questions sont souvent abordées ; la tendance actuelle de la critique tend à mettre en valeur la pleine originalité créatrice d'Apollinaire.

Calligramme Poésie


Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée, illustré de gravures par Raoul Dufy, Deplanche, 1911. Cet ouvrage a également été illustré de lithographies en couleurs par Jean Picart Le Doux.
Alcools, recueil de poèmes composés entre 1898 et 1913, Mercure de France, 1913.
Vitam impendere amori, illustré par André Rouveyre, Mercure de France, 1917.
Calligrammes, poèmes de la paix et de la guerre 1913-1916, Mercure de France, 1918.

Aquarelliste

Il y a..., recueil posthume, Albert Messein, 1925.
Ombre de mon amour, poèmes adressés à Louise de Coligny-Châtillon, Cailler, 1947.
Poèmes secrets à Madeleine, édition pirate, 1949.
Le Guetteur mélancolique, poèmes inédits, Gallimard, 1952.
Poèmes à Lou, Cailler, recueils de poèmes pour Louise de Coligny-Châtillon, 1955.
Soldes, poèmes inédits, Fata Morgana, 1985
Et moi aussi je suis peintre, album d'idéogrammes lyriques coloriés, resté à l'état d'épreuve. Les idéogrammes seront insérés dans le recueil Calligrammes, Le temps qu'il fait, 2006.

Romans et contes

Mirely ou le Petit Trou pas cher, roman érotique écrit sous pseudonyme pour un libraire de la rue Saint-Roch à Paris, 1900 (ouvrage perdu).
Que faire ?, roman-feuilleton paru dans le journal Le Matin, signé Esnard, auquel G.A. sert de nègre.
Les Onze Mille Verges ou les Amours d'un hospodarNote 9, publié sous couverture muette, 1907.
L'Enchanteur pourrissant, illustré de gravures d'André Derain, Kahnweiler, 1909.
L'Hérésiarque et Cie, contes, Stock, 1910.
Les Exploits d'un jeune Don Juan, roman érotique, publié sous couverture muette, 1911. Le roman a été adapté au cinéma en 1987 par Gianfranco Mingozzi sous le même titre.
La Rome des Borgia, qui est en fait de la main de Dalize, Bibliothèque des Curieux, 1914.
La Fin de Babylone - L'Histoire romanesque 1/3, Bibliothèque des Curieux, 1914.
Les Trois Don Juan - L'Histoire romanesque 2/3, Bibliothèque de Curieux, 1915.
Le Poète assassiné, contes, L'Édition, Bibliothèque de Curieux, 1916.
La Femme assise, inachevé, édition posthume, Gallimard, 1920. Version digitale chez Gallica17
Les Épingles, contes, 1928.

Ouvrages critiques et chroniques

La Phalange nouvelle, conférence, 1909.
L'Œuvre du Marquis de Sade, pages choisies, introduction, essai bibliographique et notes, Paris, Bibliothèque des Curieux, 1909, première anthologie publiée en France sur le marquis de Sade.
Les Poèmes de l'année, conférence, 1909.
Les Poètes d'aujourd'hui, conférence, 1909.
Le Théâtre italien, encyclopédie littéraire illustrée, 1910
Pages d'histoire, chronique des grands siècles de France, chronique historique, 1912
La Peinture moderne, 1913.
Méditations esthétiques. Les Peintres cubistes, Eugène Figuière & Cie, Éditeurs, 1913.
L'Antitradition futuriste, manifeste synthèse, 1913.
L'Enfer de la Bibliothèque nationale avec Fernand Fleuret et Louis Perceau, Mercure de France, Paris, 1913 (2e édit. en 1919).
Le Flâneur des deux rives, chroniques, Éditions de la Sirène, 1918.
L'Œuvre poétique de Charles Baudelaire, introduction et notes à l'édition des Maîtres de l'amour, Collection des Classiques Galants, Paris, 1924.
Anecdotiques, notes de 1911 à 1918, édité post mortem chez Stock en 1926
Les Diables amoureux, recueil des travaux pour les Maîtres de l'Amour et le Coffret du bibliophile, Gallimard, 1964.

Références :

Œuvres en prose complètes. Tomes II et III, Gallimard, "Bibliothèque de la Pléiade", 1991 et 1993.
Petites merveilles du quotidien, textes retrouvés, Fata Morgana, 1979.
Petites flâneries d'art, textes retrouvés, Fata Morgana, 1980.
Théâtre et cinéma
Les Mamelles de Tirésias, drame surréaliste en deux actes et un prologue, 1917.
La Bréhatine, scénario de cinéma écrit en collaboration avec André Billy, 191718.
Couleurs du temps, 1918, réédition 1949.
Casanova, comédie parodique, 1952.

Correspondance

Lettres à sa marraine 1915–1918, 1948.
Tendre comme le souvenir, lettres à Madeleine Pagès, 1952.
Lettres à Lou, édition de Michel Décaudin, Gallimard, 1969.
Lettres à Madeleine. Tendre comme le souvenir, édition revue et augmentée par Laurence Campa, Gallimard, 2005.
Correspondance avec les artistes, Gallimard, 2009.

Journal

Journal intime 1898-1918, édition de Michel Décaudin, fac-similé d'un cahier inédit d'Apollinaire, 1991.

Postérité

En 1941, un prix Guillaume-Apollinaire fut créé par Henri de Lescoët et était à l’origine destiné à permettre à des poètes de pouvoir partir en vacances. En 1951, la partie occidentale de la rue de l’Abbaye dans le 6e arrondissement de Paris est rebaptisée en hommage rue Guillaume-Apollinaire.

Un timbre postal, d'une valeur de 0.5+0.15 franc a été émis le 22 mai 1961 à l’effigie de Guillaume Apollinaire. L'oblitération Premier jour eut lieu à Paris le 20 mai.
En 1999, Rahmi Akdas publie une traduction en turc des Onze mille verges, sous le titre On Bir Bin Kirbaç. Il a été condamné à une forte amende pour publication obscène ou immorale, de nature à exciter et à exploiter le désir sexuel de la population et l'ouvrage a été saisi et détruit.
Son nom est cité sur les plaques commémoratives du Panthéon de Paris dans la liste des écrivains morts sous les drapeaux pendant la Première Guerre mondiale.

La Bibliothèque historique de la ville de Paris possède la bibliothèque personnelle de Guillaume Apollinaire, acquise par la ville en 1990, qui regroupe environ 5 000 ouvrages d'une très grande variété. Le don de Pierre-Marcel Adéma, premier biographe véritable d'Apollinaire ainsi que celui de Michel Décaudin, spécialiste de l'écrivain, qui offrit sa bibliothèque de travail, ont permis d'agrandir le fonds Guillaume Apollinaire.

Ce n'est que le 29 septembre 2013 que l’œuvre de Guillaume Apollinaire est entrée dans le domaine public, soit après 94 ans et 272 jours.

Adaptations de ses Å“uvres

Au cinéma
Les Onze Mille Verges, film français de Éric Lipmann, 1975.
Les Exploits d'un jeune Don Juan L'Iniziazione, adaptation cinématographique de Gianfranco Mingozzi, production franco-italienne, 1987.

En albums illustrés

Le Apollinaire, textes de Apollinaire, illustré par Aurélia Grandin, Mango, collection Dada, 2000
Les Onze Mille Verges, roman illustré par Tanino Liberatore, Drugstore, 2011
Il y a, poème illustré par Laurent Corvaisier, Paris, éditions Rue du monde, 2013

Bibliographie Essais

Claude Bonnefoy, Apollinaire, Classiques du 20e siècle, 1969
Laurence Campa, Apollinaire, Gallimard, NRF biographie, juin 2013

Bande dessinée

Julie Birmant texte, Clément Oubrerie dessin, Pablo, tome 2 : Guillaume Apollinaire, Paris, Dargaud, 2012

Liens
http://youtu.be/FQTpb0Tx0PQ Le pont Mirabeau dit par Guillaume Apollinaire
http://youtu.be/DvOeX9b4Tp4 Chanté par Marc Lavoine
http://youtu.be/q29zrWRkDc0 Le pont Mirabeau par Léo ferré
http://youtu.be/s2nMSTdTykA Il pleut poème
http://youtu.be/s8T03bg-ZaE Automne
http://youtu.be/hWYh92CvuvQ Marie chanté par Léo ferré

Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l



[img width=600]http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQILwg7zsmbr6foNJXePzH5T1HR9FHJ8ItaIslCUKn5T0FOkCwHYWWb-zl9KA[/img]

Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Posté le : 09/11/2014 15:55
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant




[Recherche avancée]


Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
38 Personne(s) en ligne (23 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 38

Plus ...