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Roberto da Matta
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Le 23 novembre 2002 à 91 ans meurt à Civitavecchia Italie, Matta
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de son nom, Roberto Sebastián Antonio, Matta Echaurren, né le 11 novembre 1911, à Santiago du Chili
peintre surréaliste chilien, il pratiquait la peinture, l'architecture, la philosophie, la poésie, il reçoit sa formation à l'Université pontificale catholique du Chili
il appartient au mouvement expressionnisme abstrait, Surréalisme, il reçoit pour récompense le Praemium Imperiale.
Peintre ? Poète ? Philosophe peintre ? Savant utopiste ? Tout à la fois ? Rien de tout cela ? Matta refuse de s'identifier à un peintre, refuse même d'assumer le seul jeu d'un Matta. Il s'agit d'un homme qui a remis en question de nombreuses définitions et d'abord celle de la peinture : il a su démontrer par tout son travail, dessiné, peint, construit, sculpté, écrit, que les tableaux ne sont pas davantage sur toile ou sur mur qu'un livre n'est sur papier, mais, comme n'importe quels coucher de soleil, bouteille de vin, hostie, amulette, sur conscience. Ce n'est pas le regardeur qui, comme le disait Marcel Duchamp, fait la peinture, mais celui que Matta appelle le Jegardeur, qui garde toutes les illuminations de son propre verbe voir. Duchamp, en 1946, dans le Catalogue de la Société anonyme, écrivait déjà : Matta suivit les physiciens modernes dans la quête de son espace neuf qui, bien que décrit sur toile, ne devait pas se confondre avec une nouvelle illusion tri-dimensionnelle et concluait : Bien qu'encore jeune, Matta est le peintre le plus profond de sa génération.
Avec ses Morphologies psychologiques de 1938, Matta a commencé à révolutionner la peinture par la trouvaille d'une perspective dans le temps : en jetant toutes les couleurs sur la toile et en y libérant des formes nouvelles, comme s'il les extrayait de la matière même où l'être et la pensée sont en fusion avec l'architecture du temps.

En Bref

Lié aux surréalistes, à Paris, dès 1934, il a tenté, avec ses Morphologies psychologiques, une première exploration de l'inconscient et des pulsions primitives. Son lyrisme, Vertige d'Éros, 1944, musée d'Art moderne, New York est devenu plus angoissé et sarcastique avec l'apparition des silhouettes schématiques et mécanistes des vitreurs . Progressivement, les événements politiques sont venus interférer, dans de grands formats au chromatisme acide, avec les thèmes antérieurs.
Après des études d'architecture, il gagne l'Europe en 1930, rencontre Magritte en 1934 et travaille dans l'atelier de Le Corbusier. Lié à l'Anglais Gordon Onslow-Ford, il se met à peindre vers 1937, encouragé par Dalí, Picasso et André Breton. Dans ses Morphologies psychologiques 1938, New York, coll. part., son style est déjà constitué qui se compose de grandes taches lyriques à interpréter figurativement. Pendant la guerre, en Amérique, il participe à l'activité des surréalistes européens en exil : revues View 1941 et VVV 1942 et 1944, exposition First Papers of Surrealism. Les œuvres de cette époque, comme la Pomme du savoir 1943, Pour échapper à l'absolu ou Science, conscience et patience du vitreur 1944 et les Aveugles 1947, creusent un espace virtuellement sans limite. Exclu du groupe surréaliste en 1948, il revient en Europe. Il exécute une vaste peinture murale pour les bâtiments de l'Unesco à Paris 1956. Ses œuvres critiquent alors souvent la société moderne : Les roses sont belles 1952 fait allusion au procès des Rosenberg, la Question 1957 répond à la torture pendant la guerre d'Algérie, Burn, baby burn 1965-1967 stigmatise la guerre du Viêt-Nam. Il se rend en 1963 à Cuba, où il créera en 1982 le musée de l'Art de l'homme latino-africain et peint en 1971 dans les rues de Santiago du Chili. Très à l'aise dans les très grands formats, ses toiles mesurent souvent 10 m de long et parfois davantage. Il a réalisé des environnements en couvrant de ses toiles murs et plafond en 1968 au M. A. M. de la Ville de Paris par exemple, où il montra la totalité de son cycle de 21 peintures, l'Espace de l'espèce, commencé en 1959. Il travaille également le pastel aux formes de contours plus nets et plus solidement ancrées dans l'espace du tableau et en dessins inspirés d'œuvres littéraires la Tempête de Shakespeare, Don Quichotte. Une exposition rétrospective de son œuvre a eu lieu en 1985 au M. N. A. M. de Paris, où il est notamment représenté par de grandes compositions.

Sa vie

Né en 1911 à Santiago du Chili, Matta ne s'est pas identifié davantage à son pays de naissance. Il l'a quitté en 1933 pour s'embarquer vers la France, sur un bateau de la marine marchande. Ayant suivi des études d'architecture à l'université catholique de Santiago, il trouva à Paris du travail chez Le Corbusier, où il devait faire des dessins pour la Ville radieuse. En 1934, il rencontra à Madrid Rafaele Alberti et Federico García Lorca, qui lui donna une lettre d'introduction auprès de Salvador Dalí. Mais il partit pour la Scandinavie et l'U.R.S.S., où il dessina des fenêtres pour les habitations ouvrières, puis trouva du travail à Londres, auprès de Gropius et de Moholy-Nagy, rencontra Henry Moore et Magritte, sans jamais avoir encore entendu parler du surréalisme. Magritte écrivit en 1937 à son ami Scutenaire : Matta fait des peintures mille fois plus intéressantes que celles de Miró.

De retour à Paris, il reçut le choc qui l'éveilla à ce qu'il cherchait confusément : la possibilité d'une peinture du changement. Il tomba en effet par hasard, dans la revue des Cahiers d'art, sur un article de Gabrielle Buffet-Picabia : « Cœurs volants », consacré à Marcel Duchamp. Matta, qui devait écrire en 1944 un traité incisif sur le Grand Verre, doit être considéré comme le premier artiste qui ait saisi d'emblée l'enjeu de Marcel Duchamp, le seul qui, sans jamais imiter Duchamp, soit allé au-delà des nouvelles conceptions picturales impliquées dans La Mariée mise à nu. Mais c'est Gordon Onslow-Ford, un officier de marine anglais rencontré par hasard, qui, avant de devenir peintre lui-même, l'encouragea le plus à ce moment-là à dessiner puis à peindre. Il se décida finalement à utiliser en automne 1937 le mot d'introduction que Lorca lui avait remis et Salvador Dalí l'incita à aller voir André Breton, qui venait d'ouvrir la galerie Gradiva, rue de Seine. Deuxième choc, déterminant, qui lui fit abandonner Le Corbusier. L'année suivante, il exposa quatre dessins à l'Exposition internationale du surréalisme et écrivit, à la demande de Breton, un article sur l'architecture dans Le Minotaure. Ayant commencé à fréquenter Duchamp, il le rejoignit avec Yves Tanguy à New York, en octobre 1939. C'est dans cette ville qu'il fit sa première exposition, chez Julien Levy, et rencontra les artistes américains, encore inconnus, sur lesquels il exerça une grande influence : Robert Motherwell et Arshile Gorki, qu'il fut le premier à initier au surréalisme et aux techniques de l'automatisme.

Un voyage que Matta fit avec Motherwell au Mexique donna naissance à des tableaux inspirés par « la puissance terrifiante de la Terre » : Invasion of the Night 1941 et La Terre est un homme 1942-1944, qui sont le manifeste peint d'une nouvelle conscience de l'espace terrestre. On y assiste à la genèse d'une peinture dont la structure dépasse la tridimensionnalité et suggère un univers à n dimensions, dont l'architecture imaginaire rejoint les modes de fonctionnement de la pensée. Le Vertige d'Éros 1944, qui fait partie de la collection du musée d'Art moderne de New York, en est la naissante épiphanie, mais aussi The Onyx of Electra, de la même année. Pour clarifier ses méthodes, un dessin comme La parole est à Péret 1944, où l'espace se présente comme les faces déployées d'une pyramide et d'un cube ouverts, lui a permis de transformer le scape – la vue frontale d'un paysage – en inscape : l'objet même du monde en train de naître à lui-même dans toutes les facettes de la conscience.
À la fin de 1944, Matta se dispute avec Breton au sujet d'un tableau où il avait introduit un personnage entièrement inventé : le Vitreur, qui répondait à son besoin de, visualiser l'histoire. Breton reconnut vite son erreur et ajouta, en 1945, à la seconde édition de son livre, Le Surréalisme et la peinture, un texte important sur Matta, dont il dit qu'il va atteindre au secret suprême : le gouvernement du feu. Matta n'a cessé dès lors de multiplier ses personnages dans un espace épique, odysséen : celui de cette nouvelle peinture d'histoire dont Être-avec, X-space and the Ego, Accidentalité, How Ever seront les chefs-d'œuvre. Le Pèlerin du doute 1947 est le paradigme de ce nouvel univers, qu'une erreur de vision et d'interprétation a poussé certains à confondre avec celui des extra-terrestres et de la science-fiction, alors que Matta entendait plus que jamais parler de l'homme, de son espace mental et physico-social propre.

L'espace de l'énergie humaine

Exclu du mouvement surréaliste en 1948, en même temps que Victor Brauner, Matta quitte New York, s'installe à Rome, où sa peinture développe le système du Cube ouvert 1949 et procède à la dénonciation des crimes : Contra vosotros asesinos de Palomas, en hommage à Lorca, Les roses sont belles, contre l'exécution des époux Rosenberg ; des mauvais prophètes et des assassins : Les Golgoteurs, 1952-1953, Le Prophéteur et finalement La Question en 1957, contre la torture en Algérie et en hommage à Henri Alleg. En 1959, Pontus Hulten organise sa première rétrospective : 15 Formes de doute, au Moderna Museet de Stockholm. Matta déclare alors : Une structure de faits est en trompe l'œil. Ce que je cherche, c'est plutôt un trompe l'être. La complicité qui lie Matta, revenu vivre à Paris au poète Henri Michaux leur a fait accomplir des recherches conjointes dans un livre : Vigies sur cible 1959, qui fait suite à son tableau de 1958, Être cible nous monde. Matta se réconcilie alors avec Breton, réalise en sculpture certains des personnages surgis dans ses tableaux, peint un triptyque en hommage à Fidel Castro, un mural, détruit depuis lors à Santiago du Chili et se rend pour la première fois à Cuba, en 1963. Sa rétrospective, la même année, à Bologne, qui va circuler à Düsseldorf et à Vienne, fut le second panorama entrouvert sur cette œuvre déjà immense par ses dimensions et par l'horizon conquis dans la pensée visuelle. En 1968, il a exposé les vingt et un tableaux du cycle L'Espace de l'espèce au musée d'Art moderne de la Ville de Paris, d'où ils furent transférés en mai à l'usine Nord-Aviation pour les ouvriers en grève. Six toiles de dix mètres de long chacune seront présentées en 1970 à la Nationalgalerie de Berlin, dont Grimau, ou les Puissances du désordre, 1964-1965 et Burn Baby Burn, 1965-1967. Il voyage en Égypte, à Cuba, en Zambie, en Tanzanie, en Angola et, le 4 septembre 1970, il exalte l'élection de Salvador Allende comme président de la république du Chili par un manifeste qui commence par ces mots : Il faut voir les hommes comme des créateurs plutôt que comme des créatures.

L'exposition rétrospective que lui a consacrée le Centre Georges-Pompidou en 1985 n'a fait que commencer à rendre publique en France l'une des recherches les plus révolutionnaires, dans tous les sens de ce mot à la fois galvaudé et tabou qui ait été poursuivie par un peintre du XXe siècle. La énième dimension qu'il a découverte est celle de la chance. On ne se baigne pas deux fois, dit G. Ferrari, sur le modèle de la phrase de Matta : On ne se baigne pas deux fois dans le même Héraclite, dans le même Matta. Il travaille depuis les années 1970 au cœur du pays étrusque, à Tarquinia, où il a réalisé de nouvelles peintures géantes, parmi lesquelles : Wake Passage de la vie à la mort, 1974-1975, qui transcende le Passage de la vierge à la mariée de Duchamp sur le plan métaphysique, et Illumine le temps 1975. Il illustre par des gravures Rabelais et Rimbaud en 1982, et, poursuivant son idée de dresser la carte de la société, peint Les Plaisirs de la présence 1984-1985, où tous les espaces inventés sont ceux de l'énergie humaine, et de son risque. C'est le pari de Matta : dépasser par la peinture les moyens dont les hommes disposent pour se représenter leur conscience d'eux-mêmes.
Le musée de Yokohama, au Japon, a fait l'acquisition en 1993 d'une centaine de toiles de Matta ancien fonds Pierre Matisse qui constituent l'un des ensembles les plus importants de ses œuvres dans un musée.

Descendance

Matta est le père des jumeaux Gordon Matta-Clark et John Sebastian Matta, nés en 1943 et décédés, le premier en 1978 e Sebastian dit Batan, en 1976; de Pablo Echaurren né en 1951, de Federica Matta, née en 1956, de Ramuntcho Matta, né en 1960 et d´Alisée Matta, née en 1969.

Expositions

1974 : Aspects de l'imagerie critique, exposition collective à la Galerie 2016, Hauterive.
1985 : rétrospective au Musée national d'art moderne, Paris.
1999 : rétrospective au Musée Reine Sofia, Madrid.
2004 : Matta 1936-1944 : début d'un nouveau monde, galerie Malingue, Paris.
2009 : El Quijote de Matta en diálogo con Gonzalo Rojas, dans le cadre du Ve Congrès international de la langue espagnole à Valparaiso chili.
2011 : Matta, centenario 11.11.11, rétrospective au Centro Cultural Palacio La Moneda, Santiago.
2011 : Matta 100, Musée National des Beaux Arts, Santiago.
2013 : Matta, du surréalisme à l'Histoire, Musée Cantini, Marseille.
2013 : Matta | Człowiek i Wszechświat | Man and Universe | L'Homme et l'Univers, Musée national de Cracovie

Liens

http://youtu.be/1zLoP3zDrBI Diaporama
http://youtu.be/HlhPWhVlGGc Diaporama
http://youtu.be/Q_da71cvTpE Diaporama
http://youtu.be/WRfWqrgltb0 Exposition Matta
http://youtu.be/Yz2pTx2qDtc Christie's and Sotheby's-


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Posté le : 22/11/2014 21:58
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Il vole à moi un vieux cahier
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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