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Accueil >> newbb >> Hervé Guibert [Les Forums - Histoire de la Littérature]

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Hervé Guibert
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Le 14 décembre 1955, à St Cloud naît Hervé Guibert

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écrivain, photographe et journaliste français, mort à 36 ans, à Clamart le 27 décembre 1991. Son rapport à l'écriture se nourrit pour l'essentiel d'autobiographie et d'autofiction. Il est également reconnu pour ses écrits sur la photographie.Il excelle dans le Genre Roman autobiographique, Autofiction. Il reçoit pour distinctions le César du meilleur scénario original en 1984. Ses Œuvres principales sont : La Mort propagande en 1977,
Les Chiens en 1982, Mes parents en 1986, Fou de Vincent en 1989, À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie en 1990, Le Protocole compassionnel en 1991, Le Mausolée des amants 2001 posthume


En Bref

Proche de M. Foucault, il a exploré jusqu'à la limite le rapport de la fiction et de la réalité. Dans des romans qui empruntent volontiers à l'art de la photographie, il a procédé à un dévoilement de soi d'inspiration homosexuelle
Son ami Michel Foucault disait de lui qu'il ne lui arrivait que des choses fausses, sans doute parce que son œuvre a exploré jusqu'à la limite le rapport de la fiction et de la réalité. Si le fantasme nourrit la vie
Chez Hervé Guibert — qui fut longtemps critique photographique au journal Le Monde —, l'écrivain produit des images ou des fantasmes, et le photographe raconte des histoires. Dans L'Image fantôme 1981, il avait clairement exprimé que la photographie telle qu'il l'entendait ne se concevait que dans une visée autobiographique. C'est ce dont témoigneront ses livres de photographies : Le Seul Visage, 1984, L'Image de soi, ou l'Injonction de son beau moment ? 1989. Les nombreux livres d'Hervé Guibert peuvent se regrouper en grandes sections, où se retrouvent les mêmes obsessions et, souvent, les mêmes personnages, dont l'auteur lui-même, omniprésent : on distinguera les textes à caractère pornographique, Les Chiens, 1982, Les Aventures singulières, 1982, Vous m'avez fait former des fantômes, 1987, les romans familiaux ou directement autobiographiques Suzanne et Louise, 1980 ; Mes parents, 1986 ; À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, 1990 ; Le Protocole compassionnel, 1991 ; L'Homme au chapeau rouge et Cytomégalovirus, 1992, des livres inspirés d'expériences professionnelles Des aveugles, 1985 ; L'Incognito, 1989, enfin des romans plus atypiques, souvent drolatiques Voyage avec deux enfants, 1982 ; Les Lubies d'Arthur, 1983 ; Mauve le Vierge, 1988 ; Les Gangsters, 1988 ; Fou de Vincent, 1989 ; Mon valet et moi, 1991.
Dès son premier texte, La Mort propagande 1977, Hervé Guibert affirmait : Mon corps est un laboratoire que j'offre en exhibition, l'unique acteur, l'unique instrument . Guibert a trouvé, involontairement, le lieu d'accomplissement de son projet d'écrivain : dire la vérité, même si elle se confond avec la mort. Le sida m'a rendu intelligent, notait Guibert, mi-sérieux, mi-ironique. C'est l'intelligence, en effet, de ces livres qu'on doit retenir. On rappellera enfin le scénario qu'Hervé Guibert avait écrit avec Patrice Chéreau, L'Homme blessé 1983, où un coup de foudre entre deux garçons était envisagé par les auteurs « comme une initiation au malheur . Écrire, Guibert l'a souvent dit, c'est trahir : ses amis, ses idéaux, ses maîtres. Il reconnaissait volontiers que ses livres étaient écrits sous l'influence de, ou plutôt en compagnie des écrivains qu'il admirait : Roland Barthes, Peter Handke, Eugène Savitzkaya, Knut Hamsun ou encore Thomas Bernhard pour À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie.

Sa vie

Hervé Guibert est issu d’une famille de la classe moyenne d’après guerre. Son père est inspecteur vétérinaire et sa mère ne travaille pas. Il a une sœur, Dominique, plus âgée que lui. Ses grand-tantes, Suzanne et Louise, tiennent une place importante dans son univers familial. Après une enfance parisienne XIVe arrondissement, il poursuit des études secondaires à La Rochelle. Il fait alors partie d’une troupe de théâtre : la Comédie de La Rochelle et du Centre Ouest. Il revient à Paris en 1973, échoue au concours d'entrée de l’Idhec à l'âge de 18 ans.

Homosexuel, il construit sa vie sentimentale autour de plusieurs hommes. Trois d’entre eux occupent une place importante dans sa vie et son œuvre : Thierry Jouno, directeur du centre socioculturel des sourds à Vincennes rencontré en 1976, Michel Foucault dont il fait la connaissance en 1977 à la suite de la parution de son premier livre La Mort propagande et Vincent M. en 1982, un adolescent d’une quinzaine d’années, qui inspire son roman Fou de Vincent. Il est un proche du photographe Hans Georg Berger rencontré en 1978 et séjourne dans sa résidence de l’Ile d’Elbe.

Il est pensionnaire de la Villa Médicis entre 1987 et 1989, en même temps qu'Eugène Savitzkaya et Mathieu Lindon6. Ce séjour inspira son roman L'Incognito.

En janvier 1988, il apprend qu’il est atteint par le sida. En juin de l’année suivante, il se marie avec Christine S., la compagne de Thierry Jouno. En 1990, il révèle sa séropositivité dans son roman À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie - qui le fait connaître par ailleurs à un public bien plus important. Cette même année il est l'invité de Bernard Pivot dans Apostrophes. Ce roman est le premier d'une trilogie, composée également du Protocole compassionnel et de l'Homme au chapeau rouge. Dans ces derniers ouvrages, il décrit de façon quotidienne l'avancée de sa maladie.

Il réalise un travail artistique acharné sur le SIDA qui inlassablement lui retire ses forces, notamment au travers de photographies de son corps et d'un film, La Pudeur ou l'Impudeur qu'il achève avec la productrice Pascale Breugnot quelques semaines avant sa mort, ce film est diffusé à la télévision le 30 janvier 1992.
Presque aveugle à cause de la maladie, il tente de mettre fin à ses jours la veille de ses 36 ans. Il meurt deux semaines plus tard, le 27 décembre 1991, à l'hôpital Antoine-Béclère. Il est enterré à Rio nell'Elba près de l'ermitage de Santa Catarina rive orientale de l'Ile d'Elbe.

Travail littéraire

Les textes d'Hervé Guibert se caractérisent par la recherche de simplicité et de dépouillement. Son style évolue sous l'influence de ses lectures Roland Barthes11, Bernard-Marie Koltès ou encore Thomas Bernhard, ce dernier "contaminant" ouvertement le style de A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie.
Hervé Guibert compose de courts romans aux chapitres de quelques pages, qui se fondent souvent sur des faits biographiques maquillés de fiction. Le lecteur est saisi par l'intrigue brutalement exposée ainsi dans Mes parents, et appuyée par des passages au vocabulaire sophistiqué ou par des descriptions crues de tortures ou d'amours charnelles. Ce texte est en grande partie extrait de son journal intime publié en 2001 chez Gallimard Le Mausolée des amants, Journal 1976-1991.
Il travaille avec Patrice Chéreau avec qui il coécrit le scénario de L'Homme blessé qui obtient le César du meilleur scénario en 1984, mais aussi avec Sophie Calle. Journaliste, il collabore dès 1973 à plusieurs revues. Il réalise des entretiens avec des artistes de son époque comme Isabelle Adjani, Zouc ou Miquel Barceló qui fait plus de 25 portraits de lui. Il écrit des critiques de photographie et de cinéma au service culturel du journal Le Monde jusqu’en 1985, critiques réunies dans La Photo inéluctablement Gallimard, 1999 puis Articles intrépides Gallimard, 2008.

En 2011, la Maison européenne de la photographie organise la première rétrospective de l'œuvre photographique de Guibert.

Å’uvres

Romans

La Mort propagande, R. Deforges, Paris, 1977, 137 p, Rééd. Gallimard, Paris, 2009, 128 p.,
Les Chiens, Éditions de Minuit, Paris, 1982, 36 p.
Voyage avec deux enfants, Éditions de Minuit, Paris, 1982, 121 p.
Les Lubies d'Arthur, Éditions de Minuit, Paris, 1983, 117 p.
Des aveugles, Gallimard, Paris, 1985, 140 p.
Mes parents, Gallimard, Paris, 1986, 170 p.
Vous m'avez fait former des fantômes, Gallimard, Paris, 1987, 207 p.
Les Gangsters, Éditions de Minuit, Paris, 1988, 108 p.
Fou de Vincent, Éditions de Minuit, Paris, 1989, 85 p.
L'Incognito: roman, Gallimard, Paris, 1989, 226 p.
À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, Gallimard, Paris, 1990, 265 p.
Le Protocole compassionnel, Gallimard, Paris, 1991, 226 p.
La Mort propagande : et autres textes de jeunesse, R. Deforges, Paris, 1991, 338 p.
Mon valet et moi : roman cocasse, Éditions du Seuil, Paris, 1991, 89 p.
L'Homme au chapeau rouge, Gallimard, Paris, 1992, 153 p.
Le Paradis, Gallimard, Paris, 1992, 140 p.

Recueils de nouvelles

Les Aventures singulières, Éditions de Minuit, Paris, 1982, 120 p.
Mauve le Vierge, Gallimard, Paris, 1988, 156 p.
La Piqûre d'amour : et autres textes ; suivi de La Chair fraîche, Gallimard, Paris, 1994, 198 p.

Autres publications

Zouc par Zouc, Balland, 1978
Suzanne et Louise : roman-photo, Hallier, Illustrations, Paris, 1980,
L'Image fantôme, Éditions de Minuit, Paris, 1981, 173
L'Homme blessé : scénario et notes, Scénario du film de Patrice Chéreau, Éditions de Minuit, Paris, 1983, 199 p.
Le Seul Visage, photographies, Éditions de Minuit, Paris, 1984, 63 p.
L'Image de soi ou l'Injonction de son beau moment ?, William Blake & Co., Bordeaux, 1988,
Vice, photographies de l'auteur, J. Bertoin, Paris, 1991, 101 p.-[16] p. de planches.
Cytomégalovirus, journal d'hospitalisation, Éditions du Seuil, Paris, 1992, 92 p.
Photographies, Gallimard, Paris, 1993, 120 p.
Vole mon dragon : théâtre, Gallimard, Le manteau d'Arlequin, Paris,1994, 71
Enquête autour d'un portrait : sur Balthus, préfacé par Éric de Chassey, Les Autodidactes, Paris, 1997, 44 p.
Lettres d'Égypte : du Caire à Assouan, 19.., photographies de Hans Georg Berger, Actes Sud, Voir et dire, Arles, 1995, 70 p
La Photo, inéluctablement : recueil d'articles sur la photographie, 1977-1985, Gallimard, Paris, 1999, 520 p.
Le Mausolée des amants : journal, 1976-1991, Gallimard, Paris, 2001, 435 p.
Articles intrépides 1977-1985, Gallimard, Paris, 2008, 380 p.
Lettres à Eugène, correspondance 1977-1987, Gallimard, Paris, 2013, 140 p.



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Posté le : 14/12/2014 13:36
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Re: Hervé Guibert
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Merci pour ce superbe texte à propos d'un auteur (à mon sens) sous-estimé !

Posté le : 14/06/2016 16:14
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Re: Hervé Guibert
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Oui, tu as raison oublié, sous-estimé à tort.

Posté le : 25/06/2016 21:32
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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