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Ava Gardner
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Le 25 janvier 1990 à 67 ans meurt Ava Lavinia Gardner

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à Londres, née Lucy Johnson Ava Lavinia Gardner, surnommée snowdrop, actrice américaine, née le 24 décembre 1922 à Grabtown en Caroline du Nord. Engagée par contrat avec les studios MGM en 1941, elle apparait principalement dans de petits rôles jusqu'à ce qu'elle attire l'attention avec sa performance dans Les Tueurs 1946. Elle a été nominée pour l'Oscar de la meilleure actrice pour son travail dans Mogambo 1953.
Archétype de la femme fatale au cinéma, elle fut surnommée la plus belle femme au monde . Elle est listée 25e parmi les plus grandes stars féminines par l'American Film Institute.Ses films les plus notables sont : Les Tueurs, Pandora, La Comtesse aux pieds nus, La Croisée des destins, La Nuit de l'iguane

En bref

L'une des beautés du cinéma, liée à quelques rôles mythiques, Ava Gardner était bien plus que le plus bel animal du monde vanté par les slogans publicitaires : une actrice spontanée et une image de la féminité qui conjuguait en elle tous les contraires, romantique et libre, marmoréenne et touchante, sensuelle et timide.
Née le 24 décembre 1922, dans une plantation de tabac de Caroline du Nord, à Grabtown, Ava Gardner y grandit en garçon manqué, crapahutant partout pieds nus. Son beau-frère, photographe, affiche à la vitrine de son magasin un portrait qu'il a fait de la jeune fille de dix-huit ans. Un découvreur de talents de la M.G.M. le remarque et fait engager Ava, qui va alors suivre le parcours du combattant de la starlette hollywoodienne. De 1941 à 1946, elle apparaît dans vingt-quatre films sans obtenir de véritable rôle pour dix-neuf d'entre eux. Elle suivra des cours en tout genre et se prêtera à une abondance de photos publicitaires, d'élégantes apparitions à des premières, au bras de quelqu'un de plus connu qu'elle, et même à deux mariages : en 1942 avec Mickey Rooney, la star éternellement adolescente du studio, puis en 1945 avec le populaire musicien de jazz Artie Shaw elle épousera par la suite Frank Sinatra en 1951.
Ava Gardner obtient son premier rôle quand la M.G.M., avec qui elle a signé un contrat jusqu'en 1958, la prête à l'Universal comme partenaire de George Raft dans Whistle Stop Tragique rendez-vous, 1946, production modeste réalisée par le Franco-Russe Léonide Moguy. Satisfaite de sa prestation, l'Universal la redemande pour le principal rôle féminin du plus ambitieux The Killers Les Tueurs, 1946 de Robert Siodmak : dans ce chef-d'œuvre du film noir, la beauté sculpturale d'Ava Gardner complète magnifiquement la virilité sensuelle de Burt Lancaster. Étrangement touchante dans son rôle de femme fatale, elle fait poindre la femme blessée derrière l'archétype de la criminelle, comme l'évoque le blues qu'elle susurre au piano... Elle enchaîne, toujours dans le même studio, avec le mélodrame exotique Singapore Singapour, 1947 de John Brahm.
Cette escapade prolongée persuade la M.G.M. du potentiel de la jeune actrice. À son retour, le studio lui propose enfin de vrais rôles et désormais des stars de première grandeur comme partenaires : Clark Gable The Hucksters Marchands d'illusions, 1947, de Jack Conway ; Lone Star L'Étoile du destin, 1952, de Vincent Sherman, Robert Taylor The Bribe L'Île au complot, 1949, de Robert Z. Leonard ; Ride Vaquero ! Vaquero, 1953, de John Farrow ; The Knights of the Round Table Les Chevaliers de la table ronde, 1953, de Richard Thorpe ou Gregory Peck The Great Sinner Passion fatale, 1949, de Robert Siodmak. Royale, et comme indifférente, Ava Gardner traverse ces films de sa démarche de panthère, semant le doute tant dans les intrigues amoureuses qu'auprès des dirigeants du studio qui ne savent encore comment utiliser au mieux cette présence spectaculaire mais singulière. De plus, elle croit bien peu en ses capacités d'actrice et n'est pas très combative. C'est elle cependant qui a le plus beau rôle dans le grand mélodrame musical Show Boat 1951 de George Sidney − celui de la sang-mêlée Julie La Verne, au destin tragique, qui, victime des préjugés raciaux, sombrera dans l'alcool et se sacrifiera pour le couple d'amoureux. Ava Gardner travaille dur, mais la M.G.M., peu confiante en ses capacités, pratique des coupes dans son rôle et la double pour les deux magnifiques chansons de Jerome Kern qu'elle interprète d'une voix peut-être peu entraînée, mais remarquablement sincère c'est elle qu'on entend dans le disque, a contrario du film.

Sa vie

Ava Gardner est née le soir de Noël en 1922, elle est la plus jeune des sept enfants de Mary Elizabeth et Jonas Gardner, des fermiers exploitant de plantations de tabac. Son père meurt quand elle a douze ans. Elle fait ses études à l’Atlantic City Christian College de Wilson en Caroline du Nord et suit des cours de sténo-dactylo.Lucy Johnson
Ava Lavinia Gardner
Pendant une jeunesse pauvre et studieuse à Grabtown, Brogden, Newport News et Wilson, elle fait de fréquents passages à New York chez sa sœur aînée Béa, surnommée Bappie, mariée à un photographe professionnel, Larry Tarr. Impressionné par la beauté de la jeune fille, alors âgée de 17 ans, il prend des centaines de photos d'elle et les expose dans les vitrines de son studio de photos. C'est là que Barney Duhan, un employé de la MGM les remarque et suggère à Larry de les envoyer au studio de cinéma. Il déclare : J'allais à une soirée, j'étais en retard et je me suis dit que c'était vraiment moche, avec mon physique et mes revenus, de ne pas avoir de cavalière. C'est alors que j'ai vu cette photo, et je me suis exclamé à haute voix que je pourrais peut-être avoir son numéro de téléphone ? Marvin Schenck, qui s'occupe des jeunes talents de la MGM, découvre ces photos, la contacte et lui fait passer un bout d'essai. En 1941, elle signe un contrat de sept ans avec la MGM à cinquante dollars la semaine et part, accompagnée de sa sœur Bappie, à Hollywood...
Très handicapée par un terrible accent du terroir, Ava doit se contenter pour commencer, de séries de photos de pin-up et de petits rôles dans des films mineurs où elle apprend son métier. Ava ne fut même pas créditée dans les 14 films où elle figura de 1942 à 1943. Son nom apparaît pour la première fois au générique de Trois hommes en blanc en 1944. Elle suit des cours pour placer sa voix, des cours de diction pour la débarrasser de l’accent de Caroline du Nord et des cours d’art dramatique. Le réalisateur Joseph L. Mankiewicz y fera référence dans La Comtesse aux pieds nus où il fait dire à Humphrey Bogart qu'il ne veut aucun professeur de diction à ses côtés.

Premières amours

Pendant cette période, elle rencontre sur les plateaux de la MGM, Mickey Rooney, jeune acteur chevronné de la MGM et acteur populaire de la série des Andy Hardy. Le champion du box office lui fait découvrir le tout Hollywood et ne la quitte plus.
Elle sort temporairement de l'ombre quand elle épouse Mickey Rooney, avec le consentement de Louis B. Mayer le grand patron de la MGM. Le mariage eut lieu, organisé simplement par le studio, le 10 janvier 1942 à Ballard. Alors que les gens se sont beaucoup demandé si le fait d’être mariée à Mickey ne m’avait pas aidée à décrocher ma première série de figurations, je dois à la stricte vérité de dire qu’être Mme Rooney à la ville n’a en rien contribué à me propulser au firmament des étoiles. Jamais Mickey n’a tenté de faire de moi une actrice, jamais il ne m’a rien appris, jamais il ne m’a obtenu le moindre rôle. Le mariage durera 16 mois.
Elle rencontre par la suite le multimilliardaire Howard Hughes qui la courtise et la poursuivra de ses assiduités pendant de longues années, allant même jusqu'à l’espionner en la faisant suivre par ses sbires et mettre sur écoutes. Ava ne se préoccupe guère de ces « filatures » et refusera toujours ses avances et demandes en mariage tout en conservant son amitié.
Après quelque temps, elle fait un second mariage avec le musicien Artie Shaw en 1945, mais le mariage est un nouvel échec et ils divorcent un an plus tard. Bien qu'ils se soient quittés en bons termes, ce mariage fit beaucoup de mal à Ava, à cause des critiques et du cynisme de Shaw. Il lui avait même dit un jour : « Ava, tu es tellement belle mais tu es bête comme une oie.

Succès

Les films sans grand intérêt se sont succédé : Ava figure, non créditée, dans plus de quinze films entre 1941 et 1943, parfois dirigés par King Vidor, Fred Zinneman, Jules Dassin, George Sidney, Douglas Sirk, avec pour vedette féminine Myrna Loy, Hedy Lamarr, Lucille Ball, mais aussi les débutantes June Allyson et Gloria DeHaven.
La MGM lui donne enfin sa chance en 1946, pour commencer avec Tragique rendez-vous où elle donne la réplique, dans son premier grand rôle, à George Raft mais c’est surtout dans Les Tueurs que le papillon sort de sa chrysalide. Son personnage de femme fatale est créé avec ce film noir de Robert Siodmak, inspiré d'une nouvelle d'Ernest Hemingway, où elle interprète la vamp qui dupe Burt Lancaster pour la première fois à l’écran. C’est dans ce rôle qu’elle reçoit pour la première fois des commentaires élogieux de la part de la critique.
"Beaucoup de gens m’ont affirmé par la suite que mon image et ma carrière de star se sont dessinées dans Les Tueurs, où je me suis imposée en sirène fatale aux hanches ondulantes et au décolleté vertigineux, capable de flanquer le feu à la planète en restant adossée contre un piano."

Sa carrière a encore du mal à démarrer. Pourtant, très vite, son nom devient synonyme de sex-appeal : peu importe si elle joue mal ou ne joue pas, elle n'a qu'à paraître, cela suffit : Dans un film médiocre ou dans d'autres meilleurs mais qui ne prenaient nullement la peine de l'intégrer à l'intrigue et d'étoffer son personnage, elle affirmait royalement sa présence. La MGM profite du succès d’Ava, tout en la prêtant à d’autres compagnies de cinéma. Le studio utilise le côté torride de l’actrice, elle joue avec l’idole de sa jeunesse, Clark Gable qui a insisté pour l’avoir comme partenaire dans Marchands d’illusions. Pour Universal Pictures, elle incarnera Vénus, la déesse de l’amour, dans Un caprice de Vénus où la censure recouvre la statue nue représentant Ava Gardner d’un pudique drapé. S’ensuivent quelques films mineurs mis en scène par John Brahm, Jack Conway, Robert Siodmak, Mervyn LeRoy qui avait révélé Lana Turner, où elle côtoie Robert Taylor, Charles Laughton, Gregory Peck, James Mason, Barbara Stanwyck, Robert Mitchum...
À la fin des années quarante, Howard Hughes fait toujours partie des prétendants d’Ava, elle a également des liaisons avec Howard Duff ou encore Robert Taylor. C’est à cette période qu’elle tombe amoureuse de Frank Sinatra, alors marié à sa première épouse Nancy. L’acteur-chanteur au creux de la vague et la star montante vont connaître une passion tumultueuse et mouvementée qui va défrayer la presse à scandale pendant des années. Rongés mutuellement par la jalousie, leur relation sera ponctuée de violentes disputes. Quand leur liaison éclate au grand jour, la presse se déchaîne, Ava est qualifiée de briseuse de ménages, des prêtres catholiques leur envoient des lettres accusatrices, la Ligue de Défense de la Décence menace de boycotter les films d’Ava. Mais Nancy Sinatra finira par divorcer et les deux amants se marient le 7 novembre 1951.

Grands rôles

Après deux ans d’absence vient le temps des grands rôles. Un film va la propulser au sommet et le mythe de cette Vénus descendue sur terre va rencontrer une autre légende : celle du Hollandais volant sur son Vaisseau fantôme dans le film symbolique d’Albert Lewin Pandora 1951. Ava Gardner est définitivement consacrée par ce mélodrame onirique, où elle est filmée pour la première fois en couleurs ; elle démontre son extraordinaire présence sur l'écran et sa beauté impériale illumine ce mythe éternel. C’est pendant le tournage de ce film qu’elle découvre pour la première fois l’Europe et tout particulièrement deux pays qui vont marquer sa carrière et sa vie privée pour toujours, l’Angleterre et l’Espagne. Fascinée d’emblée par l’Espagne, elle s’y installera pendant plusieurs années à partir de décembre 1955.

Ava Gardner dans Show Boat 1951.

Ava Gardner a désormais le vent en poupe et la MGM diffuse des photos d’elle au rythme de trois mille par semaine3. George Sidney la réclame pour le très beau rôle de Julie Laverne, prévu en premier lieu pour Judy Garland, dans le film musical Show Boat. Dans ce film, Ava est doublée lorsque son personnage chante Can't Help Loving that Man. Elle insista ; pourtant, ce fut Annette Warren qui fut choisie pour le doublage. La MGM lui répondit : Écoutez, Ava, vous ne savez pas chanter et vous êtes avec des chanteurs professionnels. Ava Gardner, Mémoires, 1990, page 177 Son film suivant, Les Neiges du Kilimandjaro, lui apporte la renommée internationale. Héroïne idéale des romans d’Hemingway, qu’elle a connu à l’époque de Les Tueurs et qui est devenu son ami plus tard, Ava tourna trois adaptations tirées des œuvres de cet auteur : Les Tueurs, Les Neiges du Kilimandjaro et Le Soleil se lève aussi.
En 1951, elle enchaîne avec trois films qui seront tous d'immenses succès. Tout d’abord avec un film d’aventures chevaleresque, modèle du genre, Les Chevaliers de la Table ronde, tourné à Londres avec Robert Taylor. C’est le premier film de la MGM en CinemaScope. Elle retrouve Robert Taylor la même année dans un western, Vaquero. Et surtout Mogambo, remake de La Belle de Saïgon où elle reprend le rôle de Jean Harlow accompagnée de Clark Gable déjà présent dans la première version de 1932. Réalisé par John Ford, ce film à gros budget est tourné en Afrique en décors naturels, il donne à Ava une plus grande crédibilité d’actrice à Hollywood et elle reçoit une nomination aux Oscars, la première et la seule.

Mogambo 1953.

Cependant, le tournage a été difficile pour elle car elle subit deux avortements. Le premier, pendant le tournage : Je ne pouvais pas avoir un bébé dans ces conditions. Ma grossesse commençait à être visible bien avant la fin du tournage, et je devais donc informer John Ford avant toute chose. J'ai estimé que le moment était mal venu pour avoir un enfant. Une fois cette décision prise, la plus douloureuse que j'aie eu à prendre de ma vie je suis allée trouver mon réalisateur. John Ford a tout fait pour me dissuader.extrait Ava, Mémoires, Ava Gardner, 1990 page 225, Le second, à la toute fin du tournage, et cette fois-ci Frank Sinatra était au courant et en fut très attristé. Aussi longtemps que je vivrai, je n'oublierai pas mon réveil après l'intervention, quand j'ai vu Frank assis à mon chevet, les yeux pleins de larmes. Mais je pense que j'ai bien fait. extrait Ava, Mémoires, Ava Gardner, 1990 page 228
Ava expliquera dans ses mémoires, en 1990 pages 225 et 228 les raisons qui l'ont poussée à avorter : J'avais des principes très stricts sur le fait de mettre un enfant au monde. Je pensais que si l'on n'était pas décidée à lui consacrer l'essentiel de son temps pendant les années de la petite enfance, c'était injuste pour le bébé. Un enfant qui n'est pas désiré — et les enfants le sentent toujours — sera handicapé à vie. Sans parler de toutes les sanctions prévues par la MGM pour les stars qui faisaient des bébés. Si j'avais un enfant, mon salaire serait amputé. Alors comment est-ce que je gagnerais ma vie ? Frank était complètement fauché et cela risquerait bien de durer, c'est du moins ce que je pensais encore un certain temps. Elle ajoute : Frank et moi allions encore être séparés pendant des mois. Et cette situation a fait ressurgir mes vieux scrupules concernant le droit de faire un enfant quand on n'a pas un mode de vie sain et stable au sein duquel l'élever. Frank et moi n'avions pas cela. Nous n'avions même pas la possibilité de vivre ensemble, comme tous les couples mariés. Frankie rentrait à la maison sur le coup de quatre heures du matin, après un concert ou une soirée dans un night-club. Moi je devais quitter la maison à six heures trente du matin, quand ce n'était pas plus tôt, pour être à l'heure au studio. Pas vraiment ce qu'on appelle une vie de famille.
Joseph L. Mankiewicz, le réalisateur aux deux Oscars, la sollicite, malgré les réticences de la MGM, pour jouer Maria Vargas dans La Comtesse aux pieds nus. Dès les rumeurs de production, les plus grandes stars se mettent sur les rangs pour interpréter ce personnage dont la vie ressemble étrangement à celle de Rita Hayworth elle refusera d’ailleurs de l’interpréter, Elizabeth Taylor, Jennifer Jones, Linda Darnell, Yvonne De Carlo, Joan Collins, entre autres, sont sur la liste, mais Mankiewicz ne veut qu’Ava Gardner et la MGM finit par la prêter pour ce film, mais à prix d’or. La Comtesse aux pieds nus est également l’histoire d’Ava Gardner : les origines pauvres, la brillante ascension, le tempérament, le détachement vis-à-vis de son métier d’actrice et les illusions/désillusions face au bonheur. Maria Vargas dira Je crois que je suis belle, mais je ne veux pas n'être qu’une star. Si je pouvais apprendre à jouer, m’aideriez-vous à devenir une bonne actrice ?. Ce chef-d’œuvre reste l’apogée de sa carrière.

Exil en Europe

À 33 ans, en 1955, Ava quitte les États-Unis et s’installe en Espagne à La Moraleja près du centre de Madrid. Elle avait déjà rencontré Luis Miguel Dominguín, torero célèbre, quelque temps auparavant à une soirée madrilène et la star a enfin avec lui une relation amoureuse plus apaisée que celle qu’elle a partagée avec Sinatra. C’est d’ailleurs à cette époque que le couple Gardner-Sinatra se sépare pendant trois ans, ils finiront par divorcer en juillet 1957. Ils garderont tout au long de leur vie une relation d’amitié profonde. Privilégiant toujours sa vie amoureuse au détriment de sa carrière, Quand je suis amoureuse ou que je vis une aventure, je cesse de travailler, la MGM infligera une suspension de contrat à Ava pour avoir refusé le rôle de Ruth Etting dans Les Pièges de la passion, rôle qui sera tenu par Doris Day.

La Croisée des destins 1956.

Malgré son exil provoqué, Ava tourne encore quelques beaux films. Après deux années d’interruption, elle fait son retour avec le grand directeur d’actrices George Cukor dans La Croisée des destins, une super production avec deux ans de préparations et des milliers de figurants, un sujet sulfureux sur l’indépendance de l’Inde et le problème racial Anglo-Indien. Darryl F. Zanuck la sollicite pour Le soleil se lève aussi, film, 1957, sous les conseils d’Hemingway. Le film se passe en Espagne ainsi que le suivant La Maja nue biographie du peintre Francisco de Goya et de son égérie la Duchesse d’Albe, son dernier film sous contrat avec la MGM. Désormais actrice indépendante, Stanley Kramer lui confie le magnifique rôle crépusculaire de Moira Davidson dans Le Dernier Rivage.
Une des meilleures prestations d’Ava Gardner est celle de La Nuit de l'iguane de John Huston.Elle exprimera magnifiquement sa vitalité et son exceptionnelle sensualité dans cette adaptation d’une pièce de théâtre de Tennessee Williams. Elle fera encore quelques belles apparitions spécialement dans le rôle de Lily Langtry, icône sublimée du juge Roy Bean dans Juge et Hors-la-loi où elle retrouve pour la troisième fois le réalisateur John Huston qui lui décerne cet ultime hommage.
Elle aura une liaison, de nouveau mouvementée, avec l’acteur George C. Scott qui sous l’emprise de l‘alcool devient violent. Leur relation sera de courte durée. Elle explique dans ses Mémoires, en 1990 : Nous buvions tous les deux beaucoup, mais moi, l'alcool me rendait généralement heureuse et conciliante. George, quand il était ivre, pouvait devenir fou furieux sur un mode tout à fait terrifiant.page 307, Ava Gardner, Mémoires, 1990.
La Croisée des destins, qui lui offrait un rôle particulièrement riche, avait déjà connu un échec. Dans La Petite Hutte, où elle retrouvait Stewart Granger, sa plastique fut particulièrement mise en valeur. L'Ange pourpre, où elle séduisait le jeune Dirk Bogarde, fut massacré au montage ainsi que la prestation de Gardner - selon les propos de celui-ci. Le prestigieux Les 55 Jours de Pékin mis en scène par Nicholas Ray, au côté de Charlton Heston, reçoit un accueil tiède, et d'autres coûteuses superproductions - le péplum La Bible de John Huston, où elle interprète Sarah et George C. Scott Abraham, ou l'adaptation de Maeterlinck, L'Oiseau bleu, réalisée par George Cukor, où Gardner incarne la luxure et Elizabeth Taylor la maternité, échecs retentissants, contribuent au déclin de sa carrière.
Ava Gardner s'installe définitivement à Londres en 1968. Dans le même temps, la juvénile Catherine Deneuve, succédant à Danielle Darrieux, tient le rôle principal de Mayerling où Ava interprète une Impératrice Élisabeth — Sissi — vieillissante.
L'actrice retrouve Burt Lancaster dans la politique fiction Sept Jours en mai de John Frankenheimer et Charlton Heston dans le film catastrophe Tremblement de terre. Elle joue une méchante sorcière dans Tam Lin, dirigée par l'acteur Roddy McDowall et, dans le thriller Le Pont de Cassandra, elle interprète une femme qui paie un homme joué par Martin Sheen pour ses services sexuels. D'autres films, Priest of Love de Christopher Miles passent inaperçus.
En 1985 et 1986, poussée selon ses propres propos par des besoins financiers, Ava Gardner tourne quelques films : dans la série péplum A.D., elle joue la redoutable Agrippine, et elle retrouve son ancien amant Howard Duff dans quelques épisodes du soap Côte Ouest ; dans Les Feux de l'été d'après William Faulkner, Don Johnson succède à Paul Newman ; dans Harem, elle joue la première épouse du sultan de Turquie, Omar Sharif, son fils dans Mayerling.

Eva Prima Pandora sa Carrière

En réalité, c'est loin de la M.G.M. qu'Ava Gardner va interpréter ses rôles les plus fameux ; des personnages, imaginés tout spécialement pour elle, qu'elle fera vivre avec intensité. La beauté autant que l'esprit singulier de l'actrice inspirent les cinéastes originaux, alors qu'ils s'étiolent dans la routine. En Angleterre, Albert Lewin, intellectuel américain raffiné, épris de littérature et de peinture, fait d'elle Pandora Pandora and the Flying Dutchman, 1951, réécriture sur le mode surréaliste de la légende du Hollandais volant. Ava Gardner y incarne la femme éternelle, Eva Prima Pandora, comme il est dit dans le film n'oublions pas que son prénom se prononce en anglais Eva , prête à suivre son amour dans l'éternité. Pour ce film, Man Ray peint son portrait, que le chef opérateur Jack Cardiff irise de bleu profond et de vieux rose, la rendant à jamais magique.
C'est également Cardiff qui, dans la même admirable palette, la photographie pour son rôle le plus mythique, The Barefoot Contessa La Comtesse aux pieds nus, 1954 de Joseph L. Mankiewicz : elle y interprète Maria Vargas, danseuse de flamenco dans les bouges madrilènes, qui devient Maria d'Amata, star de cinéma hollywoodien. Ce rôle que le cinéaste-scénariste a imaginé d'abord pour Linda Darnell, puis pour Rita Hayworth, Ava Gardner se l'approprie totalement. Celle que la publicité surnommait, avec une certaine muflerie, le plus bel animal du monde, s'y montre une femme étonnamment libre, mais aussi perpétuellement frustrée : les hommes qui compteront pour elle, son ami le cinéaste Harry Dawes Humphrey Bogart et son mari impuissant, le comte Vincenzo Torlato Favrini Rossano Brazzi, ne pourront lui offrir qu'une relation platonique. Miroir de tous les désirs, Maria est peinte par ceux qui l'ont côtoyée, tandis que, sous une pluie battante, se déroule son enterrement, autour de son effigie marmoréenne mais pieds nus, comme la jeune Ava autrefois dans les plantations de tabac de ses parents.
Ce spleen si particulier, Ava Gardner le traîne jusqu'en Afrique où John Ford lui offre un rôle d'aventurière pleine de vitalité Mogambo, 1953. Cette mélancolie la prédestine également à l'univers d'Ernest Hemingway. Elle interprète à merveille ces belles héroïnes douloureuses, rongées par un secret mal de vivre, qui brûlent la chandelle par les deux bouts en Europe pour ne pas mourir en Amérique : Henry King lui propose par deux fois ce type de personnage The Snows of Kilimanjaro Les Neiges du Kilimandjaro, 1952 ; The Sun Also Rises Le Soleil se lève aussi, 1957.
George Cukor, qui savait comment tirer des trésors d'une actrice, la dirige à merveille dans le chatoyant La Croisée des destins Bhowani Junction, 1956, dans le rôle d'une métisse déchirée entre son appartenance à l'empire britannique et l'origine indienne qu'elle tient de son père, à l'heure où l'Inde est agitée par le message pacifiste de Gandhi. Ces rôles intenses, ces environnements tumultueux siéent à la sensualité d'Ava Gardner. En revanche, la biographie de Goya, où elle incarne la duchesse d'Albe, s'avère une occasion ratée, The Naked Maja La Maja nue, 1958, de Henry Koster.
Marquée par ces rôles, Ava Gardner, sous le charme du torero Luis Miguel Dominguìn, se fixe en Espagne et devient la cible des paparazzi. Elle choisit en quelque sorte la vie contre le cinéma, renonçant à la carrière fabuleuse qui aurait pu être la sienne, ne revenant au cinéma que lorsque le besoin matériel s'en fait sentir. En général, les films issus de cette période sont médiocres, même si Ava Gardner les interprète avec ferveur et dignité, les marquant immanquablement du magnétisme de sa présence The Angel Wore Red L'Ange pourpre, 1960, de Nunally Johnson ; Mayerling, 1968, de Terence Young, où elle endosse le rôle d'Élisabeth d'Autriche. Mais quelques rencontres heureuses sont toujours possibles et les miracles ont lieu, comme lorsqu'elle interprète une comtesse russe désenchantée, prise dans le tumulte de la révolte des boxers, dans 55 Days at Peking Les 55 Jours de Pékin, 1963, de Nicholas Ray, ou Lily Langtry, actrice mythique qui apparaît comme un rêve aux derniers plans de The Life and Times of Judge Roy Bean Juge et Hors-la-loi, 1972, de John Huston.
C'est d'ailleurs John Huston qui lui donne l'occasion d'une véritable composition et lui offre son dernier grand rôle, celui de Maxine Faulk créé à la scène par Bette Davis, tenancière débraillée, mais au grand cœur, d'une taverne à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, dans La Nuit de l'iguane Night of the Iguana, 1964 d'après la pièce de Tennessee Williams. Ses colères y sont spectaculaires mais bon enfant ; elle les apaise par des rasades de tequila et des bains de minuit avec de jeunes mariachis ; mais elle y soigne aussi les états d'âme du pasteur défroqué Richard Burton.
Entre le cinéma et la télévision, Ava Gardner est restée active jusqu'à la fin de ses jours, et sa filmographie est en fin de compte beaucoup plus longue qu'on ne l'imagine. Mais l'essentiel, elle l'a donné en quelques années, dans quelques films, pour quelques cinéastes choisis, à qui elle a fait don d'une beauté exceptionnelle mais aussi de la grâce instinctive d'une actrice spontanée, que jamais le système n'a réussi à formater.
Elle tombe malade en 1986 et meurt d'une pneumonie chez elle à Londres le 25 janvier 1990 à l'âge de 67 ans.

Filmographie
Cinéma Années 1940

Ava Gardner et Clark Gable dans Marchands d'illusions 1947.
1941 : Fancy Answers court métrage :
1941 : Rendez-vous avec la mort Shadow of the Thin Man de W. S. Van Dyke : Une Passante
1941 : Souvenirs H.M. Pulham, Esq. de King Vidor : Une jeune mondaine
1941 : Débuts à Broadway Babes on broadway de Busby Berkeley : Un membre de l'audience
1942 : We Do It Because court métrage : Lucrèce Borgia
1942 : Danse autour de la vie We were dancing de Robert Z. Leonard : Une femme
1942 : Un Américain pur sang Joe Smith, American de Richard Thorpe : Mlle Maynard, une secrétaire
1942 : Le Sourire de vos lèvres This Time for Keeps de Charles Reisner : La fille dans la voiture
1942 : Kid Glove Killer de Fred Zinnemann : Une serveuse
1942 : Sunday Punch de David Miller : Une spectatrice
1942 : Calling Dr. Gillespie de Harold S. Bucquet : Une étudiante
1942 : Mighty Lak a Goat de Herbert Glazer : Une fille au guichet
1942 : Quelque part en France Reunion in France de Jules Dassin : Marie, une vendeuse
1943 : Pilot N° 5 de George Sidney : Une femme
1943 : La Du Barry était une dame Du Barry Was a Lady de Roy Del Ruth : La parfumeuse
1943 : Hitler's Madman de Douglas Sirk : Franciska Pritric, une étudiante
1943 : Ghosts on the Loose de William Beaudine : Betty
1943 : Young Ideas de Jules Dassin : Une étudiante
1943 : Swing Fever de Tim Whelan : Une réceptionniste
1943 : L'Ange perdu The Lost Angel de Roy Rowland : La fille du vestiaire
1944 : Deux jeunes filles et un marin Two Girls and a Sailor de Richard Thorpe : Une hôtesse.
1944 : Trois hommes en blanc Three Men in White de Willis Goldbeck : Jean Brown
1944 : Maisie Goes to Reno d'Harry Beaumont : Gloria Fullerton
1944 : Blonde Fever de Richard Whorf : Une figurante
1944 : Tendre symphonie Music for Millions de Henry Koster : Une figurante
1945 : She Went to the Races de Willis Goldbeck : Hilda Spots
1946 : Tragique rendez-vous Whistle Stop de Léonide Moguy : Mary
1946 : Les Tueurs The Killers de Robert Siodmak : Kitty Collins
1947 : Singapour Singapore de John Brahm : Linda Grahame / Ann Van Leyden
1947 : Marchands d'illusions The Hucksters de Jack Conway : Jean Ogilvie
1948 : Un caprice de Vénus One Touch of Venus de William A. Seiter : Vénus
1949 : L'ÃŽle au complot The Bribe) de Robert Z. Leonard : Elizabeth Hintten
1949 : Passion fatale The Great Sinner de Robert Siodmak : Pauline Ostrovsky
1949 : Ville haute, ville basse East Side, West Side de Mervyn LeRoy : Isabel Lorrisson

Années 1950

Ava Gardner dans Mon passé défendu 1951.
Ava Gardner dans La Comtesse aux pieds nus 1954.
1951 : Pandora Pandora and the Flying Dutchman d'Albert Lewin : Pandora Reynolds
1951 : Mon passé défendu My Forbidden Past de Robert Stevenson : Barbara Beaurevel
1951 : Show Boat de George Sidney : Julie LaVerne
1952 : L'Étoile du destin Lone Star de Vincent Sherman : Martha Ronda
1952 : Les Neiges du Kilimandjaro The Snows of Kilimanjaro d'Henry King : Cynthia Green
1953 : Vaquero Ride, Vaquero! de John Farrow : Cordelia Cameron
1953 : Mogambo de John Ford : Eloise Y. Honey Bear Kelly
1953 : Les Chevaliers de la Table ronde (Knights of the Round Table) de Richard Thorpe : La reine Guenièvre
1954 : La Comtesse aux pieds nus The Barefoot Contessa de Joseph L. Mankiewicz : Maria Vargas
1956 : La Croisée des destins (Bhowani Junction de George Cukor : Victoria Jones
1957 : La Petite Hutte The Little Hut de Mark Robson : Lady Susan Ashlow
1957 : Le Soleil se lève aussi The Sun Also Rises d'Henry King : Lady Brett Ashley œuvre tirée du roman d'Ernest Hemingway
1958 : La Maja nue The Naked Maja d'Henry Koster et Mario Russo : Maria Cayetana, duchesse d'Albe
1959 : Le Dernier Rivage On the Beach de Stanley Kramer : Moira Davidson

Années 1960

1960 : L'Ange pourpre The Angel Wore Red de Nunnally Johnson : Soledad
1963 : Les 55 Jours de Pékin 55 Days at Peking de Nicholas Ray : La baronne Nathalie Ivanoff
1964 : Sept Jours en mai Seven Days in May de John Frankenheimer : Eleanor Holbrook
1964 : La Nuit de l'iguane The Night of the Iguana de John Huston : Maxine Faulk
1966 : La Bible The Bible… In The Beginning de John Huston : Sarah
1968 : Mayerling de Terence Young : L'impératrice Elisabeth

Années 1970

1970 : Tam Lin The Ballad Of Tam Lin de Roddy McDowall : Michaela Cazaret
1972 : Juge et Hors-la-loi The Life and Times of Judge Roy Bean de John Huston : Lily Langtry
1974 : Tremblement de terre Earthquake de Mark Robson : Reny Graff
1975 : La Trahison Permission to Kill de Cyril Frankel : Katina Petersen
1976 : L'Oiseau bleu The Blue Bird de George Cukor : Luxure
1977 : Le Pont de CassandraThe Cassandra Crossing de George Cosmatos : Nicole Dressler
1977 : La Sentinelle des maudits The Sentinel de Michael Winner : Mlle Logan
1979 : Cité en feu City on Fire d'Alvin Rakoff : Maggie Grayson

Années 1980

1980 : L'Enlèvement du président The Kidnapping of the President de George Mendeluk : Beth Richards
1981 : Priest of Love de Christopher Miles : Mabel Dodge Luhan
1982 : Regina Roma de Jean-Yves Prate : Mama

Télévision

1985 : A.D., série de Stuart Cooper avec James Mason, Anthony Andrews, Jennifer O'Neill, Agrippine
1985 : Côte Ouest Knots Landing, série créée par David Jacobs avec William Devane, Howard Duff, Donna Mills, Ruth Roman, Ruth Galveston
1985 : Les Feux de l'été The Long Hot Summer, téléfilm de Stuart Cooper avec Jason Robards, Don Johnson, Cybill Sheperd, William Russ, Minnie Littlejohn
1986 : Harem, téléfilm de William Hale avec Omar Sharif, Sarah Miles, Nancy Travis, Art Malik, Kadin
1986 : Maggie, téléfilm de Waris Hussein, Diane Webb


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Posté le : 24/01/2015 17:41
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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