| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Galilée 2 [Les Forums - Histoire]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





Galilée 2
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9500
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57121
Hors Ligne
Le Dialogue et la condamnation de 1633

Dans les années 1620, après la censure de ses thèses, Galilée passe un mois à Rome où il est reçu plusieurs fois par le pape Urbain VIII qui a pour lui une grande amitié. Il lui expose le plan de l'étude commanditée par celui-ci Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, ouvrage devant présenter de façon neutre les avantages comme les inconvénients du système de Ptolémée et du système de Copernic. En effet, le pape qui apprécie Galilée ne veut pas qu'il fasse figurer des arguments si peu convaincants notamment à propos de sa théorie sur les marées, conseil dont Galilée ne tiendra pas compte.
Jusqu'en 1631 Galilée consacre son temps à l'écriture du Dialogo qui sera le triomphe de ses idées et à tenter de les faire admettre par la censure. L'ouvrage est achevé d'imprimer en février 1632. Les yeux de Galilée commencent à le trahir en mars et avril.
Le 21 février 1632, Galilée, protégé par le pape Urbain VIII et le grand-duc de Toscane Ferdinand II de Médicis, petit-fils de Christine de Lorraine, fait paraître à Florence son dialogue des Massimi sistemi, Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo, Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, où il raille sensiblement le géocentrisme de Ptolémée comme il l'avait fait avec son expérience de pensée concernant les affirmations erronées d'Aristote sur la chute des corps.
Galilée, qui veut écraser ses adversaires, publie son ouvrage en demandant l'imprimatur, c'est-à-dire l'approbation de l'Église. Il piège Mgr Riccardi, maître du Sacré Palais, qui avait la mission d'inspecter le dialogue. En effet, lors de l'inspection, Mgr Riccardi n'a connaissance que de la préface et de la conclusion dans lesquelles Galilée ne dévoile pas ses vraies intentions.
Le style du Dialogue cause à la fois révolution et scandale. Le Dialogue se déroule à Venise sur quatre journées entre trois interlocuteurs : Filippo Salviati, Florentin partisan de Copernic, Giovan Francesco Sagredo, Vénitien éclairé mais sans a priori, et Simplicio, piètre défenseur de la physique aristotélicienne, personnage caricatural qui ne pose que des questions idiotes, en lequel les clercs de l'Université, voire Urbain VIII lui-même, se seraient peut-être sentis visés. Toutefois, lorsqu'on lui reprocha le caractère ostensiblement péjoratif du nom, Galilée répondit qu'il s'inspirait de Simplicius de Cilicie.
L'Église se sent obligée de réagir d'autant plus qu'elle considère qu'on lui a, en quelque sorte, volé son imprimatur puisque le texte imprimé ne correspond pas au texte présenté à Mgr Riccardi. De plus, Galilée écrit son livre en italien et non en latin, langue scientifique. Il souhaite ainsi toucher un large public.
Le pape lui-même ne peut qu'avaliser le reproche des adversaires de Galilée à qui il avait demandé une présentation neutre des deux théories, pas un plaidoyer en faveur du seul Copernic. Le Pape trahi ne lui en veut pas pour avoir tourné en dérision ses propres paroles, mais pour le manque de preuves de sa théorie. D'autant qu'à cette époque les systèmes se déduisent par simple transformation mathématique l'un de l'autre : seul le pendule de Foucault apportera, bien plus tard, une preuve de la rotation de la Terre sur elle-même, sa rotondité étant acquise depuis Aristote sur lequel l'Église comme l'Université s'alignaient alors, Terre sphérique et immobile au centre de l'univers et par l'expédition de Magellan bien avant la naissance de Galilée.
Le pape se sent alors doublement trahi, ce qui le pousse à prendre une décision stricte. Il doit de même agir vite car avec le succès du livre, Galilée devient un personnage très médiatisé, déchaînant la colère de ses opposants. Malgré cela, le Pape Urbain VIII veut éviter à Galilée de comparaître devant les juges mais la Commission refuse.
Galilée est donc à nouveau convoqué par le Saint-office, le 1er octobre 1632. Ce qui lui est reproché n'est pas sa thèse elle-même, mais le détournement d'une mission commanditée, ce qui justifie des sanctions pénales. Son livre est en outre ouvertement pro-copernicien, bafouant l'interdit de 1616 la mise à l'index de ces thèses ne sera levée qu'en 1757. Malade, il ne peut se rendre à Rome qu'en février 1633. Les interrogatoires se poursuivent jusqu'au 21 juin où une menace de torture est même évoquée sur ordre du pape ; Galilée cède.

Le 22 juin 1633, sentence rendue au couvent dominicain de Santa-Maria :

Il est paru à Florence un livre intitulé Dialogue des deux systèmes du monde de Ptolémée et de Copernic dans lequel tu défends l'opinion de Copernic. Par sentence, nous déclarons que toi, Galilée, t'es rendu fort suspect d'hérésie, pour avoir tenu cette fausse doctrine du mouvement de la Terre et repos du Soleil. Conséquemment, avec un cœur sincère, il faut que tu abjures et maudisses devant nous ces erreurs et ces hérésies contraires à l’Église. Et afin que ta grande faute ne demeure impunie, nous ordonnons que ce Dialogue soit interdit par édit public, et que tu sois emprisonné dans les prisons du Saint-office.
Il prononce également la formule d'abjuration que le Saint-office avait préparée :
Moi, Galiléo, fils de feu Vincenzio Galilei de Florence, âgé de soixante dix ans, ici traduit pour y être jugé, agenouillé devant les très éminents et révérés cardinaux inquisiteurs généraux contre toute hérésie dans la chrétienté, ayant devant les yeux et touchant de ma main les Saints Évangiles, jure que j'ai toujours tenu pour vrai, et tiens encore pour vrai, et avec l'aide de Dieu tiendrai pour vrai dans le futur, tout ce que la Sainte Église catholique et apostolique affirme, présente et enseigne. Cependant, alors que j'avais été condamné par injonction du Saint-office d'abandonner complètement la croyance fausse que le Soleil est au centre du monde et ne se déplace pas, et que la Terre n'est pas au centre du monde et se déplace, et de ne pas défendre ni enseigner cette doctrine erronée de quelque manière que ce soit, par oral ou par écrit; et après avoir été averti que cette doctrine n'est pas conforme à ce que disent les Saintes Écritures, j'ai écrit et publié un livre dans lequel je traite de cette doctrine condamnée et la présente par des arguments très pressants, sans la réfuter en aucune manière; ce pour quoi j'ai été tenu pour hautement suspect d'hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n'est pas le centre, et se meut. J'abjure et maudis d'un cœur sincère et d'une foi non feinte mes erreurs. …
Le fameux aparté attribué à Galilée E pur si muove! ou Eppur si muove - Et pourtant elle tourne est probablement apocryphe : cette rétractation l'aurait en effet immédiatement fait passer pour relaps aux yeux de l'Église, et aurait pu lui faire risquer le bûcher, ou même perdre tout espoir de commutation de sa peine.
Le texte de la sentence est diffusé largement : à Rome le 2 juillet, le 12 août à Florence. La nouvelle arrive en Allemagne fin août, aux Pays-Bas Espagnols en septembre. Les décrets du Saint-office ne seront jamais publiés en France, mais, prudemment et pour éviter la controverse, René Descartes renonce à faire paraître son traité du monde et de la lumière.
Beaucoup y compris René Descartes qui diffère puis annule par crainte la publication de son traité de science, à l'époque, pensèrent que Galilée était la victime d'une cabale des Jésuites qui se vengeaient ainsi de l'affront subi par Orazio Grassi dans le Saggiatore.
Les positions du théologien liégeois Libert Froidmont de l'Université de Louvain s'efforcent d'éclairer en détail l'équivoque de la condamnation de Galilée.
La condamnation de Galilée est immédiatement commuée par le Pape en résidence surveillée. Le scientifique n'est donc jamais allé en prison et continua même à percevoir les revenus de deux bénéfices ecclésiastiques que le souverain pontife lui avait octroyés. La deuxième sanction : la récitation des psaumes de la pénitence une fois par semaine pendant un an, sera effectuée par sa fille religieuse carmélite.

La fin

D'abord assigné à résidence chez l'archevêque Piccolomini à Sienne, il obtient finalement d'être relégué chez lui, à Florence dans sa villa d'Arcetri, la Villa le Gioiello Villa le petit joyau, non loin de ses filles au couvent.
Au début, personne n'est autorisé à se rendre chez le prisonnier d'Arcetri mais cette interdiction s'assouplit ensuite, ce qui lui permet de recevoir quelques visites et lui fournit l'occasion de faire passer la frontière à quelques ouvrages en cours de rédaction. Ces livres paraissent à Strasbourg et à Paris en traduction latine.
En 1636, Louis Elzevier reçoit une ébauche des Discours sur deux sciences nouvelles de la part du maître florentin. C'est le dernier livre qu'écrira Galilée, ouvrage où le scientifique a consigné les découvertes d'où est née la dynamique moderne ; il y établit les fondements de la mécanique en tant que science et marque ainsi la fin de la physique aristotélicienne. Il tente aussi de poser les bases de la résistance des matériaux, avec moins de succès. Il finira ce livre de justesse, car le 4 juillet 1637, il perd l'usage de son œil droit.
Le 2 janvier 1638, Galilée perd définitivement la vue. Par chance, Dino Peri a reçu l'autorisation de vivre chez Galilée pour l'assister avec le père Ambrogetti qui prendra note de la sixième et dernière partie des Discours. Cette partie ne paraîtra qu'en 1718. L'ouvrage complet paraît en juillet 1638 à Leyde Pays-Bas et à Paris. Il est lu par les grands esprits de l'époque. Descartes par exemple enverra ses observations à Mersenne, l'éditeur parisien.
Il restera à Arcetri jusqu'à sa mort, entouré de ses disciples, Viviani, Torricelli, Vincenzo Reinieri, Dino Peri, etc., travaillant à l'astronomie et autres sciences. Fin 1641, Galilée envisage d'appliquer l'oscillation du pendule aux mécanismes d'horloge.
Quelques jours plus tard, le 8 janvier 1642, Galilée s'éteint à Arcetri, une petite colline au sud de Florence, à l'âge de 77 ans. Sur l'ordre du grand-duc de Toscane, son corps est inhumé religieusement à Florence le 9 janvier dans le caveau familial de la Basilique Santa Croce de Florence. L’Église refusant que lui soit édifié un monument funéraire, un mausolée sera érigé en son honneur le 13 mars 1736.

Postérité : de l'incompréhension des scientifiques au réexamen de l'affaire Galilée par l'Église

Le procès de Galilée, spécialement pour son ouvrage Dialogue sur les deux grands systèmes du monde 1633, a eu des retombées considérables sur la méthode scientifique, tant la méthode expérimentale que théorique, mais aussi indirectement sur la philosophie et d'autres domaines de la pensée. En philosophie, on vit ainsi apparaître des courants de pensée rationalistes Descartes, et empiriques voir Francis Bacon, mais aussi Robert Boyle.

Révolution copernicienne.XVIIe siècle : réactions des scientifiques

La théorie de l'héliocentrisme, souleva d'abord des questions sur l'aristotélisme Terre fixe au centre de l'univers, et sur la métaphysique, qui entraînèrent des réactions des scientifiques :
Descartes se lança dans un projet philosophique cogito, et dans les Méditations sur la philosophie première 1641, dénonça la philosophie d'Aristote et la scolastique Thomas Hobbes ne le suivit pas sur ce point
Blaise Pascal rejoignit le courant janséniste, et participa avec une équipe de Port-Royal à une traduction de la Bible sous la direction de Lemaître de Sacy, qui fut la seule traduction de la Bible en français au XVIIe siècle.

XVIIIe siècle : la confirmation scientifique et la levée de l'interdit par le pape Benoît XIV

En 1728, James Bradley fut le premier à prouver scientifiquement, par l'explication qu'il donna à l'aberration de la lumière, la rotation de la Terre autour du Soleil.
Le pape Benoît XIV autorisa les ouvrages sur l'héliocentrisme dans la première moitié du xviiie siècle, et ceci en deux temps :
En 1741, devant la preuve optique de l'orbitation de la Terre faite par Bradley en 1728, il fit donner par le Saint-office l'imprimatur à la première édition des œuvres complètes de Galilée, avec cependant l'ajout du fait que le mouvement de la Terre est supposé. Ce geste constitua une révision implicite des sentences de 1616 et 1633, même si celles-ci ne furent pas abrogées.
En 1757, les ouvrages favorables à l'héliocentrisme furent à nouveau autorisés, par un décret de la Congrégation de l'Index, qui retira ces ouvrages du catalogue des livres interdits.
Dans le Discours préliminaire de l'Encyclopédie, d'Alembert critique sévèrement l'Inquisition pour la condamnation de Galilée :
Un tribunal devenu puissant dans le midi de l'Europe, dans les Indes, dans le Nouveau Monde, mais que la foi n'ordonne point de croire, ni la charité d'approuver, ou plutôt que la religion réprouve, quoique occupé par ses ministres, et dont la France n'a pu s'accoutumer encore à prononcer le nom sans effroi, condamna un célèbre astronome pour avoir soutenu le mouvement de la terre, et le déclara hérétique …. C'est ainsi que l'abus de l'autorité spirituelle réunie à la temporelle forçait la raison au silence ; et peu s'en fallut qu'on ne défendit au genre humain de penser.
Dans l'article Astronomie, l'Encyclopédie indique :
Les opinions de Galilée lui attirèrent les censures de l'inquisition de Rome : mais ces censures n'ont pas empêché qu'on ne l'ait regardé comme un des plus grands génies qui ait paru depuis longtemps.

XIXe siècle : les travaux d'exégèse s'intensifient

Les protestants travaillèrent sur l'Ancien Testament, tandis que les catholiques s'attelèrent au Nouveau Testament. Dix-neuf traductions de la Bible en français parurent au xixe siècle et à la fin du siècle, le pape Léon XIII indiqua les règles à adopter pour les études bibliques, encyclique Providentissimus Deus de 1893.
Avant cela, en 1820, l'Europe se relevant à peine du choc causé par la Révolution française et l'Empire Napoléonien, le chanoine Settele s'apprête à publier ses éléments d'optique et d'astronomie, et se voit opposer un refus d'imprimer. C'est la dernière manifestation de l'interdiction des écrits coperniciens. L'auteur injustement censuré s'adresse au pape Pie VII, dont il reçoit dès 1822 une sentence favorable.
L'affaire Galilée est devenue au XIXe siècle un cheval de bataille du positivisme et plus encore d'un anticléricalisme à peine masqué qui a créé l'image d'un Galilée persécuté et jeté en prison par l'Église obscurantiste alors qu'il n'a pas passé une heure en cachot indigne et que sa peine est relativement bénigne par rapport à celle de Giordano Bruno. Cette bataille oublie aussi que Galilée, pourtant adepte de la méthode scientifique, avance parfois avec intransigeance des assertions scientifiques gratuites. Provocateur et orgueilleux, il traite ses adversaires de pygmées mentaux, idiots stupides, à peine dignes du nom d'êtres humains et s'aliène progressivement les jésuites qui ont pourtant, dès 1611, confirmé ses découvertes scientifiques.

XXe siècle : l'Église reconnaît ses erreurs repentance de l'Église.

L'Église catholique a reconnu lors du Concile Vatican II que les interventions de certains chrétiens dans l'Histoire dans le domaine scientifique étaient indues, en mentionnant Galilée. Les papes modernes ont rendu hommage au grand savant qu'était Galilée.
De nouvelles traductions de la Bible sont apparues dans la deuxième moitié du xxe siècle, tenant compte des études bibliques exégèse et herméneutique lancées par les papes Léon XIII et Pie XII qui ne s'est pas offusqué de la théorie du Big Bang, voir Pie XII et le Big Bang.
En 1979 et en 1981, le pape Jean-Paul II, récemment élu, chargea une commission d'étudier la controverse ptoléméo-copernicienne des XVI et XVIIe siècle. Jean-Paul II considéra qu'il ne s'agissait pas d'une réhabilitation, le tribunal qui a condamné Galilée n'existant plus. Celle-ci est d'ailleurs implicite après les autorisations données par Benoît XIV en 1741 et en 1757.
Le 31 octobre 1992, Jean-Paul II a reconnu clairement, lors de son discours aux participants à la session plénière de l'Académie pontificale des sciences, les erreurs de certains théologiens du xviie siècle dans l'affaire :
" Ainsi la science nouvelle, avec ses méthodes et la liberté de recherche qu'elle suppose, obligeait les théologiens à s'interroger sur leurs propres critères d'interprétation de l'Écriture. La plupart n'ont pas su le faire. "
" Paradoxalement, Galilée, croyant sincère, s'est montré plus perspicace sur ce point que ses adversaires théologiens. “Si l'écriture ne peut errer, écrit-il à Benedetto Castelli, certains de ses interprètes et commentateurs le peuvent, et de plusieurs façons”. On connaît aussi sa lettre à Christine de Lorraine 1615 qui est comme un petit traité d'herméneutique biblique.
Jean-Paul II a souligné que le grand savant avait eu une " intuition de physicien de génie " en comprenant pourquoi seul le soleil pouvait avoir fonction de centre du monde, tel qu'il était alors connu, c'est-à-dire comme système planétaire.

XXIe siècle

En octobre 2005, le livre du cardinal Paul Poupard sur l'affaire Galilée est publié.
En janvier 2008, 6746 professeurs de l'Université de Rome La Sapienza, soutenus par des étudiants, s'en prennent au pape Benoît XVI, au point que ce dernier doit renoncer à participer à la cérémonie d'inauguration de l'année universitaire à laquelle il avait été convié. Ces professeurs reprochent au pape sa position sur l'affaire Galilée telle qu'elle était apparue dans un discours prononcé par lui à Parme en 1990, dans lequel il s'appuie sur l'interprétation du philosophe des sciences Paul Feyerabend jugeant la position de l'Église d'alors plus rationnelle que celle de Galilée. Une manifestation en soutien du pape réunit 100 000 fidèles sur la place Saint-Pierre le 20 janvier 2008
Le 15 février 2009, soit 445 ans jour pour jour après la naissance de Galilée, le président du Conseil pontifical pour la culture célèbre une messe en l'honneur de Galilée en la basilique Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs.
L'année 2009 a été déclarée Année Mondiale de l'Astronomie AMA09 ou IYA09 en anglais par l'UNESCO, l'organisme des Nations Unies pour l'Éducation, les Sciences et la Culture. Elle coïncide avec le 400e anniversaire des premières observations faites avec une lunette astronomique, par Galilée 1564-1642, et ses premières découvertes sur les montagnes lunaires, les taches solaires, les phases de Vénus, les satellites de Jupiter 1609.

Les sentiers de la gloire

Que Galilée ait parfaitement compris l'importance considérable de sa découverte des satellites de Jupiter, rien ne le montre davantage que le nom d'astres médicéens qu'il leur impose juste à temps pour figurer sur le frontispice du Sidereus Nuncius. L'auteur et sa découverte avaient certainement besoin de protecteurs, mais, en choisissant de flatter le nouveau grand-duc de Toscane, Cosme II de Médicis, Galilée caressait de vastes desseins. Il avait la nostalgie de sa province natale et, comme il le dit lui-même dans la lettre qu'il adressa au prince de Florence, ses cartons étaient pleins de merveilleux plans et projets. Des projets techniques, des projets de publication sur le système du monde et sur une science entièrement nouvelle du mouvement.
Malgré les efforts faits à Venise pour le retenir, malgré les avis de quelques amis soucieux de sa liberté intellectuelle, Galilée suivit la voie ouverte par sa propre diplomatie et s'installa à Florence, en septembre 1610, avec le titre de premier mathématicien et philosophe du grand-duc.
Son activité ne fut d'abord entravée que par la maladie qui le cloua périodiquement au lit durant plusieurs années, et il poursuivit les recherches qui l'avaient amené, à Padoue, au printemps de 1610, à observer les taches du Soleil. Il découvrit en décembre les phases de la planète Vénus, et au printemps de 1611 reçut à Rome l'accueil flatteur de l'Accademia dei Lincei et du Collège romain, la puissante institution jésuite. Mais le Discours sur les corps flottants qu'il publia en 1612 après d'âpres discussions avec les professeurs aristotéliciens de Pise manifesta l'étendue des difficultés dans lesquelles il était engagé en fait par rapport à la science traditionnelle. Ce fut le conflit.
En vain Galilée réussit-il à faire nommer à Pise, dans la chaire de mathématiques, son disciple le père Benedetto Castelli. Celui-ci reçut du recteur l'ordre de s'abstenir de toute allusion à la théorie copernicienne et de la grande-duchesse douairière de Toscane, Christine de Lorraine, des avertissements inspirés par le souci de l'orthodoxie. Galilée fut obligé d'intervenir. Il le fit dans une lettre à son disciple où il aborda de manière directe les rapports de la science et de la religion, affirmant que, dans le domaine des phénomènes physiques, l'Écriture sainte n'a pas de juridiction. La diffusion de cette lettre provoqua l'extension de la polémique. Des prédicateurs stigmatisèrent en chaire les idées nouvelles. Au début de 1615, un autre religieux du parti copernicien, le père Foscarini, crut bien faire en publiant une brochure pour montrer qu'en fait les passages de l'Écriture qui servaient d'arguments contre la théorie héliocentrique pouvaient être interprétés dans son cadre. Mais l'initiative suivait une plainte contre Galilée déposée au Saint-Office. Le cardinal Bellarmin, personnage important de la Curie romaine, favorable à Galilée, essaya d'enrayer le développement de l'affaire en écrivant au père Foscarini une lettre quasi publique où, tout en reconnaissant l'intérêt pratique, pour le calcul astronomique, du système de Copernic, il déclarait formellement imprudent de l'ériger en vérité physique. Poussé par quelques amis, dont Mgr Dini, Galilée diffusa à son tour une lettre à la grande-duchesse Christine où il développait magistralement que l'intention du Saint-Esprit est de nous enseigner comment on doit aller au ciel, et non comment va le ciel.
C'était là parler juste et respecter profondément la spécificité de la Révélation. Mais c'était aussi accepter le déplacement du débat, que la polémique avait obscurci. Au cardinal Bellarmin, dont toute l'attitude semble inspirée par le désir de maintenir la paix en retardant une discussion délicate, il eût mieux valu concéder l'inexistence d'une preuve absolue de la réalité du mouvement de la Terre et de l'immobilité du Soleil, et réclamer le droit à professer les contradictions entraînées par le maintien du système géocentrique ptoléméen et de la physique aristotélicienne en face des faits récemment rassemblés dans divers domaines.
Tout en exprimant, sur le terrain où il s'était laissé entraîner, une position religieuse bien supérieure à celle de ses adversaires, Galilée n'a pas adopté au point de vue scientifique la position rigoureuse qui eût été inattaquable.
À la fin de 1615, il se rendit à Rome pour essayer de conjurer une décision fâcheuse, il y parla ouvertement en faveur des arguments convergents que permettaient ses observations, mais, malgré son talent, il n'obtint pas la conviction ferme d'un nombre suffisant de personnes influentes. Le 3 mars 1616, l'œuvre de Copernic fut mise à l'Index. Son prestige et ses relations avaient évité que Galilée fût mentionné dans les attendus du décret, mais on l'informa officiellement de la nécessité de s'abstenir désormais de toute discussion concernant le système du monde.
De retour à Florence, il tint compte de l'événement et aborda d'autres sujets de recherche, notamment le problème de la détermination des longitudes en mer, tandis que, l'une après l'autre, ses deux filles entraient en religio

Le drame final et le couronnement de l'œuvre

L'apparition de trois comètes, en 1618, vint réveiller les controverses entre astronomes. Galilée, qui n'avait pas cessé ses observations, avait évidemment son mot à dire. Mais il ne prépara son intervention que sur les encouragements du cardinal Barberini, qui devint pape sous le nom d'Urbain VIII, en 1623. Comment Galilée aurait-il pu ne pas nourrir l'espoir de faire abroger le décret de 1616 ! L'ouvrage de circonstance qui lui avait été suggéré, et auquel il donna le titre adéquat de Il Saggiatore L'Essayeur, est un chef-d'œuvre de l'art polémique. Au-delà de la controverse suscitée par le jésuite Horatio Grassi à propos des comètes, il invite le lecteur à la réflexion sur la méthode de la science. Et c'est là que se trouve le passage prophétique concernant l'écriture mathématique du livre de l'univers. Le nouveau pape accueillit avec faveur le résultat de l'effort qu'il avait lui-même suscité et qui lui était d'ailleurs dédié.
L'année suivante, en 1624, Galilée se rendit à Rome pour exposer à Urbain VIII l'intérêt qu'il y aurait à publier un ouvrage où les thèses relatives au système du monde seraient présentées contradictoirement. Le projet ne déplut pas. Il fut seulement précisé à l'auteur qu'il devait être objectif, c'est-à-dire n'avantager aucune des théories en présence.
C'est ainsi que le drame, dont les motifs, déjà noués en 1615, n'avaient pas changé, se traduisit dans les faits. Au fur et à mesure de la réalisation de son dessein, Galilée eut à mener des négociations difficiles, mais le quiproquo provenant de ce qu'il ne comprenait pas l'objectivité de la même manière que les autorités romaines se poursuivit jusqu'à la publication, en février 1632, de son célèbre Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo, tolemaico e copernicano.
Écrit en langue vulgaire, et dans un style alerte, souvent ironique et mordant, qui fait rendre à son genre littéraire tous ses effets, l'ouvrage prenait parti, et, bien que certaines de ses assertions, notamment l'interprétation du phénomène des marées comme preuve positive du mouvement de la Terre, soient erronées, il avait dans l'ensemble une vigueur démonstrative considérable. Urbain VIII pouvait s'y reconnaître sous les traits de Simplicio, l'aristotélicien trop soucieux de défendre la tradition, et Galilée perdit les puissants appuis dont il avait bénéficié jusque-là.
Nous n'entrerons pas ici dans plus de détails à propos du fameux procès, dont certains aspects sont peu honorables pour les juges du Saint-Office. Il importe davantage d'en fixer nettement la leçon. Si Galilée se trouvait livré à des adversaires sans scrupules, incapables de saisir le problème délicat qui formait le fond réel du débat, il avait tout fait pour qu'il en fût ainsi.
Sans doute avait-il agi en raison de sa conviction profonde qu'en matière de recherche physique il n'y a pas équivalence entre les hypothèses, mais il n'avait pas compris qu'entre la convergence des arguments en faveur d'une hypothèse et l'affirmation d'une réalité physique, il y a un pas que l'on peut hésiter à franchir.
Sans doute, les hésitations à franchir ce pas, telles qu'elle apparaissaient chez un Bellarmin, étaient loin d'avoir les fondements épistémologiques qu'on peut leur donner aujourd'hui et se teintaient de politique théologique ; mais, sur la question préalable de la comparaison des hypothèses, les arguments décisifs en faveur de la translation de la Terre et de sa rotation sur elle-même par rapport au Soleil n'ont été acquis qu'au début du XIXe siècle.
S'il y a lieu, en définitive, de s'étonner, en cette affaire où l'autorité de l'Église s'est tout de même compromise hors de sa juridiction stricte, c'est de ce que le scandale, encore qu'il fût différent suivant le point de vue de chaque antagoniste, n'ait pas empêché le débat de porter ses fruits. Pour la science, comme pour la mentalité religieuse. Nul doute que, dans ce fait remarquable, les dernières années de Galilée n'aient joué un très grand rôle.
Condamné le 22 juin 1633, Galilée ne connaîtra jusqu'à sa mort que des résidences surveillées, mais, d'une part, il fera l'admiration d'un nombre toujours croissant d'esprits à travers l'Europe, par la dignité et la noblesse de son attitude, d'autre part, la surveillance n'ira jamais jusqu'à interdire son travail. C'est la recrudescence de ses maux physiques, accompagnée à la fin de 1637 de la perte complète de la vue, qui fut pour lui le principal obstacle.
Grâce au gallicanisme, le décret du Saint-Office ne fut pas enregistré en France où, sous le couvert des franchises des parlements, les ouvrages de Galilée passèrent assez librement. Ils y trouvèrent de puissants protecteurs, tel le célèbre religieux minime Mersenne, qui surent avec précaution assurer la diffusion de leur message scientifique.
Lorsqu'en 1638 Galilée couronne son œuvre en publiant à Leyde ses Discorsi (Discours et démonstrations mathématiques concernant deux nouvelles sciences touchant la mécanique et les mouvements locaux), c'est par Paris que passe son manuscrit, en y laissant une influence profonde.
Dans cet ouvrage, somme de toute sa vie scientifique, se trouve en particulier la correction de l'erreur concernant le comment de la loi des espaces dans la chute des corps, que Galilée avait d'abord cru découvrir dans une augmentation de la vitesse en proportion directe de la hauteur de chute. En démontrant que la loi des espaces ne s'accorde qu'avec l'accélération rapportée au temps écoulé, Galilée a non seulement fait date dans l'histoire de la mathématique, légué à ses successeurs de quoi fonder la mécanique nouvelle et la gravitation universelle, mais il a encore scellé le testament de sa grandeur. Le vrai savant est celui qui, jusqu'au bout, remet sur le métier.

Hommages et références

Astronomie et astronautique :
L'astéroïde 697 Galilea a été nommé en son honneur, à l'occasion du 300e anniversaire de la découverte des lunes galiléennes.
Galileo est le nom d'une sonde de la NASA envoyée vers Jupiter et ses satellites.
Galileo est aussi le futur système de positionnement européen.
Galilaei est un cratère lunaire.
Galilaei est un cratère martien.
Enseignement :
Le Liceo Classico Galileo est un lycée dans le centre historique de Florence.
L'institut Galilée près de Paris en France, est un pôle scientifique constitué de huit laboratoires de recherche, six formations d'ingénieurs et une école doctorale.
La Haute École Galilée51 est un établissement d'enseignement supérieur bruxellois dans le domaine de la communication master journalisme, publicité…, des soins infirmiers (bachelier en soins infirmiers, de l'enseignement (bachelier régent de l'enseignement secondaire inférieur… et du secteur économique bachelier en secrétariat de direction et bachelier en tourisme.
Galilée a été choisi comme nom de baptême par la promotion 2008-2009 de l'Institut national des études territoriales INET.
Culture :
La Vie de Galilée est une pièce de théâtre de Bertolt Brecht.
La vie de Galilée fait l'objet d'un album du groupe de metal allemand Haggard avec l'opus « Eppur Si Muove » qui lui est entièrement consacré.
En 2005, un téléfilm français, Galilée ou l'Amour de Dieu, réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe, avec Claude Rich dans le rôle de Galilée, retrace son procès devant le tribunal de l'Inquisition.
Galilée, opéra en 12 scènes de Michael Jarrell livret du compositeur d'après La Vie de Galilée de Bertolt Brecht, est créé à Genève en janvier 2006.
Messager des étoiles, fresque musicale de Jean-Claude Amiot d'après La Vie de Galilée créée à Dijon en 1994, version nouvelle en 2009.
Citation :
L'université de Padoue de « la Bô » conserve à l'académie l'épine dorsale de Galilée ; ce qui fait écrire à André Suarès, dans son Voyage du Condottière :
Peuple à reliques : ils ont aussi l'épine dorsale de Galilée, à l'Académie, en rien différente d'une autre épine, un os à moelle pour le pot-au-feu du dimanche. Il faudrait mettre le tout dans un tronc à la Sainte Science ou à Saint Antoine.

Œuvres

Principaux ouvrages scientifiques
1590 : De motu
1606 : Le Operazioni del compasso geometrico et militare di Galileo-Galilei, nobil Fiorentino
1610 : Discorso intorno alle cose che stanno in su l'acqua et che in quella si muovono
12 mars 1610 : Sidereus Nuncius, magna longeque admirabilia spectacula prodens, etc.
1613 : Storia e dimonstrazioni intorno alle macchie solari et loro accidenti
1623 : Il Saggiatore nel quale con bilancia esquisita et giusta si ponderano le cose contenute nella libra astronomica et filosofica di Lotario Sarsi, etc.
1632 : Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo
1638 : Discorsi e Dimonstrazioni matematiche intorno a due scienze attenanti alla mecanica ed i movimenti locali

Traductions en français

Lettre à Christine de Lorraine et autres écrits coperniciens, traduction par Philippe Hamou et Martha Spranzi. Paris, Librairie générale française, 2004
L'Essayeur, traduction par Christine Chauviré. Paris, les Belles Lettres, 1979. Annales littéraires de l'Université de Besançon ; 234
Le Messager des étoiles, traduction annotée par Fernand Hallyn. Paris, Seuil, 1992 Sources du savoir
Sidereus nuncius. Le messager céleste, texte et traduction par Isabelle Pantin. Paris, les Belles Lettres, 1992. Science et humanisme
Histoire et démonstration sur les taches solaires…, 1613.
Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, publié en 1632, traduction par René Fréreux et François de Gandt. Paris, Seuil, Points Sciences, 2000
Discours concernant deux sciences nouvelles, traduction par Maurice Clavelin. Paris, PUF 1995. repris de A. Colin 1970. Les quatre premières journées seulement. La sixième journée a été publiée par S. Moscovici dans la revue Isis
Galilée : Dialogues et Lettres choisies trad. Paul-Henri Michel, préf. Giorgio di Santillana, Hermann,‎ 1966, 430 p

Musées

Musée Galilée, Florence. Ouvert en 2010, il remplace le Musée de la Storia della Scienza (Histoire des Sciences) de Florence. On peut voir des vitrines consacrées à de nombreux instruments de Galilée, également la relique momifiée de l'index de Galilée, celui-là même ayant désigné les astres qu'il voyait avec sa lunette.

Biblio-filmographie

Galilée, de Ludovico Geymonat Turin 1957, traduction française coll. Sciences, Seuil 1992, biographie
Galilée de Georges Minois. Paris, PUF, 2000. Que sais-je ? no 3574.
Le Mythe Galilée, Fabien Chareix, PUF, 2002
Galilée, de Claude Allègre, éditions Plon, 2002
Galilée, un savant résolument moderne, BT2 no 91, Pemf, Mouans-Sartoux France, septembre 2006, 64 pages.
Enrico Bellone, Galilée, le découvreur du monde, Les génies de la science, Belin/Pour la Science, 2003, 160 pages.
Pierre Costabel et Michel Pierre Lermer, Les nouvelles pensées de Galilée, Vrin, 1973.
Paul Couderc, Galilée et la pensée contemporaine, Société Astronomique de France, 1966.
S. Drake, Galilée, Actes Sud, 1987. Traduction de l'ouvrage anglais Galileo, Oxford, 1980.
Collectif, Galilée, aspect de sa vie et de son œuvre, Centre international de Synthèse, Presse Universitaire de France, 1966.

Sur l'affaire Galilée

L'Affaire Galilée, Émile Namer commentaires de sa correspondance, collection archives no 58, Gallimard/Julliard, 1975
Galilée hérétique de Pietro Redondi. Paris, Gallimard, 1985. Bibliothèque des Histoires.
Isabelle Stengers, Les affaires Galilée, dans Michel Serres dir., Éléments d'histoire des sciences, Paris, Bordas, 1997, p. 223-273
Galilée en procès, Galilée réhabilité ?, sous la direction de Francesco Beretta. Saint-Maurice, Éditions Saint-Augustin, 2005
L'Affaire Galilée, cardinal Poupard, éditions de France, octobre 2005
Exorciser le spectre de Galilée, par Philippe Marcille, Éditions du Sel, 2006
La Vérité sur l'affaire Galilée, Aimé Richardt, François-Xavier de Guibert, 2007
La Preuve selon Galilée, Pierre Gillis, La matière et l'esprit, 5, p. 27-42, 2006 Mons, Belgique


Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l




Posté le : 14/02/2015 14:11
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant




[Recherche avancée]


Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
48 Personne(s) en ligne (32 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 48

Plus ...