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Marcel Aymé
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Le 29 mars 1902 naît Marcel Aymé

à Joigny le 29 mars 1902 mort à 65 ans, à Paris le 14 octobre 1967, écrivain, dramaturge, nouvelliste, scénariste et essayiste français. Écrivain prolifique, il a laissé deux essais, dix-sept romans, plusieurs dizaines de nouvelles, une dizaine de pièces de théâtre, Littérature d'enfance et de jeunesse, scénario. Ses Œuvres principales sont La Table aux crevés, La Jument verte, La Vouivre, Gustalin, Les Contes du chat perché, Le Passe-muraille, La Rue sans nom
Travelingue, Uranus, La Tête des autres, Clérambard, au total plus de cent soixante articles et des contes.Prix Renaudot en 1929
Sans jamais vraiment s'éloigner de la veine populaire de ses premiers romans Brûlebois, 1927 ; la Table-aux-Crevés, 1929 ; la Jument verte, 1933, il est resté un écrivain de la pitié et de l'émerveillement Contes du chat perché, 1934-1958. Mêlant réalisme et fantaisie le Passe-Muraille, 1943, truculence et sensibilité, absurde et simplicité Lucienne et le Boucher, 1948 ; les Oiseaux de lune, 1956, il s'est acquis la réputation d'un auteur soucieux de son indépendance. Romancier (Travelingue, 1941 ; le Chemin des écoliers, 1946 ; Uranus, 1948 ou auteur dramatique Clérambard, 1950 ; la Tête des autres, 1952 ; Louisiane, 1961, il a donné de la société française, de la IIIe République à la Libération, une peinture désabusée et ironique, mise en évidence par les illustrations de Topor.

Il est resté très attaché à sa région d'origine, la Franche-Comté, à laquelle il a fait une place de choix dans ses romans : La Table aux crevés 1929 pour lequel il obtient le Prix Renaudot, La Vouivre 1941, Gustalin 1938. Mais il est néanmoins devenu un véritable parigot de Paris dont il a mis en scène les classes populaires : La Rue sans nom, la petite bourgeoisie : Le Bœuf clandestin 1939, les intellectuels et les snobs : Travelingue 1941.
En cela il fournit une étude sociale, avec un vocabulaire précis pour chaque type humain. Son langage est d'ailleurs un des plus riches de la littérature contemporaine, mêlant argot, français châtié, patois régional franc-comtois, et anglais phonétiquement francisé.
Très attaqué par la critique, y compris pour ses textes les plus inoffensifs comme Les Contes du chat perché3, son succès a été assuré surtout par le public. Au théâtre, son plaidoyer contre la peine de mort La Tête des autres, 1952 a soulevé de vives réactions, mais aussi de l'enthousiasme tout comme ses comédies grinçantes : Lucienne et le Boucher 1948, Clérambard 1950.
Il a également écrit de nombreux scénarios et traduit des auteurs américains importants : Arthur Miller Les Sorcières de Salem, Tennessee Williams La Nuit de l'iguane. De nombreux films, téléfilms et dessins animés ont été tirés de ses œuvres. Mais, cultivant son statut d'écrivain politiquement incorrect, il est resté très à l'écart des milieux intellectuels, ce qui l'a fait classer dans les écrivains d'abord de gauche, puis de droite, puis anarchiste de droite.
Peu d'écrivains allemands contemporains ont fait l'objet de controverses aussi vives qu'Ernst Jünger. Sa personnalité comme son œuvre – et chacune témoigne pour l'autre dans un échange réciproque – ont suscité autant d'enthousiasmes sans réserve que d'attaques passionnées. Même si l'hostilité politique nuit parfois outre-Rhin à une appréciation impartiale de ses écrits, le nombre des études universitaires qui lui sont consacrées, la richesse de ses correspondances, dont les publications posthumes se multiplient, confirment sa stature d'écrivain majeur. En France, où l'impeccable perfection de son style lui avait longtemps assuré un statut littéraire privilégié, l'orientation moralisante de certains critiques allemands fait aujourd’hui quelques émules, sans toutefois remettre en cause la réception généralement favorable de l'écrivain.

En bref

Né le 29 mars 1895 à Heidelberg, dans un milieu aisé, Ernst Jünger prend vite en horreur les valeurs bourgeoises et fait une fugue, en 1913, pour s'engager dans la Légion étrangère. Mais il a l'intention de déserter le plus vite possible, afin de courir l'aventure en Afrique : son père le fera rapatrier de justesse. Lorsque la guerre éclate, il est aussitôt volontaire pour les troupes de choc ; son héroïsme lui vaut quatorze blessures et il est décoré de la plus haute distinction allemande : l'ordre « Pour le Mérite ». Après la défaite, il reste quatre ans dans l'armée, puis demande son congé et va étudier la zoologie et la philosophie à Leipzig et à Naples. Entre 1925 et 1930, il déploie une importante activité journalistique dans des publications militaristes d'extrême droite Die Standarte, Arminius, Der Vormarsch dont il est parfois le principal rédacteur. Ses derniers articles paraissent en 1933 et son hostilité au nazisme lui fait refuser fermement toutes les avances du régime. En 1939, Sur les falaises de marbre lui attire des difficultés avec le parti, mais Hitler, qui se souvient du héros de 1914, décide de le laisser en paix. Mobilisé en septembre, Jünger se distingue surtout en allant sauver un blessé sous le feu et en protégeant les richesses artistiques de Laon. Il passe l'essentiel de la guerre à l'état-major parisien ; quoique très lié au cercle de Stauffenberg, il ne participe pas directement à l'attentat fomenté par celui-ci contre Hitler. Lorsque son échec entraîne une vague d'arrestations, Jünger est simplement renvoyé dans ses foyers, à Kirchhorst en Saxe, où il vit la débâcle. À partir de 1950, il habite, entre ses nombreux voyages autour du monde, un petit village de Souabe, Wilflingen, et poursuit son activité d'écrivain. Il publie ainsi cinq volumes de son journal de vieillesse, couvrant la période de 1965 à 1995, l'année de ses cent ans. Mais son œuvre de romancier et d'essayiste ne s'était pas pour autant interrompue, puisque l'on notera, parmi ses dernières publications, le roman Une dangereuse rencontre en 1985 et, surtout, en 1990, Les Ciseaux, méditation sereine aux approches de la mort, où il développe une sorte d'espoir matérialiste en une survie qui échappe à toute définition précise. Avant son décès, survenu le 17 février 1998, il ajoutera encore quelques pages à son journal : la dernière est datée du 17 mars 1996.

Sa vie

Puîné d'une famille de six enfants, orphelin de mère à l'âge de deux ans, ce fils d'un maréchal-ferrant est élevé par ses grands-parents maternels qui exploitent une tuilerie à Villers-Robert, Jura. Le village lui servira de décor pour La Jument verte et de nombreux autres romans tels que La Vouivre, Gustalin ou encore La Table aux crevés 1929. C'est de ce monde-là qu'il s'inspire pour décrire les très vives passions politiques, anticléricales ou religieuses du monde rural. Il expérimente d'ailleurs lui-même ces querelles à l'intérieur de sa propre famille puisqu'il faudra attendre la mort du grand-père anticlérical pour qu'il soit baptisé à l'âge de sept ans. En 1910, à la mort de sa grand-mère, il est pris en charge par une tante, employée de magasin, qui le place en pension au collège de Dole, mais il retourne passer ses vacances à la campagne où il se fait berger à l'occasion. Bien qu'élève médiocre, il prépare le concours de Polytechnique ; toutefois l'épidémie de grippe espagnole qui sévit à l'automne 1919 met fin à ses études et le laissera longtemps d'une santé fragile.

L'écrivain débutant

Après son service militaire de 1919 à 1923, il arrive à Paris où il exerce les métiers les plus divers : employé de banque, agent d'assurance, journaliste. Il ne se trouve aucun talent :
" Petit provincial cornichon, pas plus doué pour les lettres que ne l'étaient alors les dix mille garçons de mon âge, n'ayant seulement jamais été premier en composition française … je n'avais même pas ces fortes admirations qui auraient pu m'entraîner dans un sillage. "
Il profite pourtant d'une convalescence pour écrire son premier roman, très remarqué, Brûlebois publié en 1926. Suivent Aller-retour 1927, La Table aux crevés 1929 qui obtient cette même année le prix Renaudot, La Rue sans nom 1930. Mais c'est avec La Jument verte 1933 que Marcel Aymé obtient la grande notoriété. À partir de là, il considère la littérature comme un métier, il se lance en même temps dans le cinéma et commence à s'intéresser au théâtre. C'est avant la Seconde Guerre mondiale qu'il a écrit Vogue la galère, pièce qui ne sera jouée qu'en 1947.

L’écrivain reconnu puis décrié

" Marcel Aymé a passé une bonne partie de sa vie et de son œuvre à être et à faire ce que l'on n'attendait pas de lui, moyennant quoi il a fini par occuper un ministère parfaitement reconnu : celui de l'ironie politique et de l'inconfort intellectuel."
Son parcours est, en effet, déconcertant. Il est classé à gauche jusqu'à ce que, le 4 octobre 1935, il signe le Manifeste des intellectuels français pour la défense de l'Occident et la paix en Europe, qui soutient Mussolini dans la seconde guerre italo-éthiopienne. Tandis qu'en pleine Occupation il fait équipe au cinéma avec un réalisateur marxiste, Louis Daquin, il donne dans le même temps romans et nouvelles à des journaux collaborationnistes : Je suis partout, La Gerbe, mais comme il n'y a dans ses textes aucune trace d'engagement politique, il ne sera pas mis sur la liste noire des écrivains à la Libération. Il a même férocement tourné en dérision le régime nazi avant 1939, Voir : Travelingue, et La Carte ou Le Décret dans Le Passe-muraille et n'a donné aucun gage de ralliement à l'occupant après 1940. Ironie du sort, c'est une collaboration cinématographique avec la Continental film qui lui vaudra un blâme sans affichage en 1946, pour avoir favorisé les desseins de l'ennemi. En conséquence, il refuse la Légion d'honneur qui lui est proposée trois ans plus tard en 1949. Il est alors invité à l'Élysée, invitation qu'il décline en s'estimant indigne pour le motif qui a entrainé son blâme et il écrit :
"Si c'était à refaire, je les mettrais en garde contre l'extrême légèreté avec laquelle ils se jettent à la tête d'un mauvais français comme moi et pendant que j'y serais, une bonne fois, pour n'avoir plus à y revenir, pour ne plus me trouver dans le cas d'avoir à refuser d'aussi désirables faveurs, ce qui me cause nécessairement une grande peine, je les prierais qu'il voulussent bien, leur Légion d'honneur, se la carrer dans le train, comme aussi leurs plaisirs élyséens "
En réalité, ce ne sont pas ses écrits ni son scénario qui lui valent l'accusation de collaboration, c'est la défense de ses amis : Robert Brasillach en 1945, Maurice Bardèche en 1949 et Céline en 1950.

La controverse Marcel Aymé

L'écrivain a été attaqué par tous ceux qui ne supportaient pas que ses romans décrivent assez crûment la France des années quarante et celle de l'épuration, mettant sur le même pied les collaborateurs monstrueux et les revanchards sinistres, décrivant avec une exactitude désinvolte le marché noir, les dénonciations, les règlements de comptes Uranus, Le Chemin des écoliers. Mais il a surtout soutenu jusqu'au bout Robert Brasillach, tentant de faire signer à des intellectuels et des artistes de tout bord la pétition contre la peine de mort dont Brasillach était frappé. Albert Camus, Jean Cocteau, François Mauriac et d'autres l'ont signée, sauf Picasso qui venait d'adhérer depuis peu au parti communiste, ainsi que l'explique Claude Roy J'ai souffert que mon parti d'alors s'oppose à ce que je participe à une demande de grâce. Picasso a refusé aussi pour la même raison. Mais Brasillach a été fusillé quand même, de Gaulle ayant rejeté sa grâce, malgré la lettre que lui avait adressée l'ancien résistant Daniel Gallois qui avait appartenu à un mouvement de résistance : l'O.C.M,

Le succès populaire malgré tout

Bien que très blessé par cet épisode, Marcel Aymé n'en continue pas moins à publier un grand nombre de romans, de contes, de nouvelles et de pièces de théâtre. Si ses œuvres lui valent un immense succès populaire, la critique le met en pièces ou l'ignore, et cela jusqu'à sa mort. Champion du contre-courant, on lui reproche l'anti-américanisme de La Mouche bleue en pleine période pro-américaine.
À propos de sa pièce Les Oiseaux de lune, mise en scène par André Barsacq au Théâtre de l'Atelier, Elsa Triolet écrit : On rit énormément à ces oiseaux de lune. Mais hier comme aujourd'hui, qu'on pleure ou qu'on rie, il y a quelque chose de pourri dans ce royaume-là.
Et pourtant, au théâtre, Marcel Aymé obtient de grands succès en particulier avec La Tête des autres, mise en scène par André Barsacq au Théâtre de l'Atelier, une satire dont la magistrature est seule à ne pas rire.
La Tête des autres est le premier grand plaidoyer contre la peine de mort qui fait scandale. Marcel Aymé y ridiculise les procureurs de la République.

Le style et l’homme

Le style de Marcel Aymé est très élaboré. Il analyse avec esprit les travers de l'homme et de la société. Sa vision peut être noire. L’hypocrisie, l'avidité, la violence, l'injustice, le mépris, apparaissent dans ses ouvrages, aussi bien que la camaraderie, l'amitié, la bonté, l'indulgence et le dévouement. Il décrit les structures sociales de façon très réaliste, à la Balzac ou à la Zola, tout en accordant une place importante au fantastique. Son fantastique, loin d'être traditionnel, est teinté d'ironie et peut être qualifié de fantastique ludique lire dans le recueil Le Passe-muraille.

Le fantastique de Marcel Aymé

Il ne propose aucune hésitation entre deux interprétations, l'une rationnelle, l'autre surnaturelle, le schéma de Todorov enseigné un peu dogmatiquement dans les classes, sur le modèle du fantastique de Maupassant ; ce n'est pas non plus l'intrusion du mystère dans le cadre du quotidien selon la définition de P.-G. Castex, dans la mesure où il n'introduit pas souvent une atmosphère de cauchemar.
Les histoires fantastiques de Marcel Aymé sont souvent fondées sur l'irruption dans la vie d'un homme souvent peu enclin à chercher l'aventure, d'une entorse majeure aux lois physiques les plus inébranlables, qui transforme son existence, mais dont l'origine n'est presque pas envisagée, tandis que les conséquences, parfaitement logiques, obéissent aux lois naturelles : Dutilleul, le héros du Passe Muraille peut traverser les murs et la nouvelle est le récit humoristique des conséquences de cet événement sur sa vie de petit employé.
Raoul Cérusier, dans La Belle Image 1941, découvre en fournissant des photos d'identité qu'il a changé de visage et qu'il est devenu beau : l'histoire est celles des conséquences logiques de ce changement sur sa vie professionnelle et affective. Le nain du cirque Barnaboum grandit en une nuit Le nain, 1934 : le phénomène n'est ni expliqué ni décrit, mais l'histoire des conséquences de de cette perte d'identité obéit aux lois physiques et psychologiques.
Marcel Aymé ne se limite pourtant pas à une recette du fantastique : l'écrivain Martin, Derrière chez Martin, 1938, qui cède trop souvent à la nécessité de faire mourir ses personnages prématurément, après avoir été morigéné par son éditeur, reçoit la visite d'un d'entre eux, qui réclame contre le mauvais traitement que l'auteur lui fait subir. La suite de l'histoire se fonde sur les interactions entre le monde réel et celui du roman où Martin occupe la place de Dieu ; et le fantastique s'enrichit de cet échange entre le déterminisme du réel et l'omnipotence de l’écrivain. Dans Le Cocu nombreux, du même recueil, un vagabond découvre tout un village est peuplé d'êtres humains dotés de deux corps sauf les fous !, et l'on mentionne d'autres villages où une même per­sonne ha­bite quatre, dix, vingt corps et da­van­tage…

Accueil par ses contemporains

Quand il reçoit le Goncourt en 1945, Jean-Louis Bory déclare :
"Mes deux passions sont Aragon et Marcel Aymé. J'ai écrit Mon village à l'heure allemande en pensant à Marcel Aymé."
Et Antoine Blondin :
"Il disposait de beaucoup d'indulgence pour l'humanité tout entière. Sa fréquentation vous améliorait."
Toujours caché derrière des lunettes noires, parlant peu, Marcel Aymé ne s'est reconnu dans aucun courant politique.
"Son immense talent précurseur n'est pas encore suffisamment apprécié. Sa production est abondante. Marcel Aymé a laissé deux essais, dix-sept romans, plusieurs dizaines de nouvelles, une dizaine de pièces de théâtre et plus de cent soixante articles. L'ignorance dans laquelle la critique et les manuels de littérature ont tenu depuis trente ans l'œuvre de cet écrivain relève du scandale culturel."
Cette ignorance peut s'expliquer par le fait que Marcel Aymé n'a pris la précaution d'épargner personne, pourfendant la bêtise, le snobisme, la cupidité où qu'ils se trouvent : il n'a pas pris le soin de choisir un camp pour se ménager des amis. Il ridiculise les grands bourgeois, les patrons, les intellectuels, les modes et les snobismes en art Travelingue, Le confort intellectuel. L'intelligentsia l'a jugé jugé de droite, tandis que les tenants de l'ordre ne supportent pas sa causticité.
En 1950, il refuse un siège à l'Académie française.

Le langage de Marcel Aymé

Marcel Aymé a l'art de mettre en scène toutes les classes sociales avec le langage qui leur est propre. Bourgeois, snobs, parisiens, voyous, intellectuels, Travelingue, paysans (Marthe et Hyacinthe Jouquier dans Gustalin, Arsène Muselier dans La Vouivre, universitaires l'oncle Jouquier dans Gustalin, politiques et militants Gaigneux et Jourdan dans Uranus tous sont restitués avec authenticité dans leur milieu selon leur parler. Évidemment, compte tenu de ses origines franc-comtoises, l'écrivain fait une place de choix au parler franc-comtois essentiellement dans La Table aux crevés, La Vouivre, Gustalin et Brûlebois.

Le parler franc-comtois

Dans Gustalin, lorsque Marthe est partie avec Sylvestre Harmelin surnommé Gustalin, Hyacinthe rentre à la ferme et trouve la maison vide. Il doit donc faire lui-même le travail de sa femme. Il ferma le poulailler et pensa tout à coup qu'il fallait traire les vaches et porter le lait à la fruitière. Marthe avait tout préparé à l'écurie. À côté du trépied de bois, il trouva la seillere28, la bouille, Comme tante Sarah arrivait, Marthe ôta son devantier. En revenant des bois où habite sa tante Talentine, Marthe se signe en voyant trois pies et récite une comptine pour conjurer le sort : Trois aigasses. Malaigasse. Passe, passe, passe. Arsène Muselier contemple les champs de turquis dans lesquels il n'y a plus trace des serpents de la Vouivre.
Il arrive même que Marcel Aymé assume dans le récit l'emploi certains vocables franc-comtois sans prendre la distance qui siérait à un auteur parisien distingué. Le mot ticlet apparaît dans Je suis renvoyé et L'élève Martin, deux nouvelles de Derrière chez Martin qui ne sont pas régionalistes, pour désigner un loquet. Dans les deux cas, il s'agit de celui des "vécés" – puisque Marcel Aymé francise tous les anglicismes et acronymes de l'usage courant.
"On constate aussi qu'à ces termes francs-comtois se mêlent des expressions d'ancien français connu dans d'autres régions. En effet, la langue du Comté comprend une foule de mots et d'expressions différentes d'une région à une autre, mais généralement compréhensibles dans les trois départements 25 Doubs, 39 Jura, 70 Haute-Saône. Leur origine est très diverse et on trouve pêle-mêle des mots d'ancien français ou d'argot aussi bien que des vocables tirés de l'allemand ou du latin. Ainsi dans Gustalin, Marthe reproche au chien museau de faire des arias. Et Hyacinthe déclare qu'il connaît bien la maison de la Frisée qui était située entre deux foyards

L'argot et les voyous

Sa fréquentation de Céline et de Gen Paul a apporté à Marcel Aymé une riche moisson d'argot parisien qu'il a aussitôt placée dans la bouche de ses personnages. Le Bombé a une crèche à 250 balles et une poule qui ne décarre pas du cercle deux jours sur trois. Milou raconte que son père s'envoyait viande et légumes avec deux litres de picrate. Dans la nouvelle Avenue Junot Marcel Aymé cite directement son ami Gen Paul Attention à la barbouille s'écria Gen Paul à ses visiteurs. Allez pas salir vos alpagues. C'est encore moi qui me ferai incendier par vos ménagaux!

Le guerrier déconcertant

Même si les solutions qu'il suggère ne sont pas toujours de celles que valorisent les modes intellectuelles, sa méditation se situe au cœur même d'une problématique de la modernité : réflexion sur la violence et la guerre, l'avènement de la technique et la signification de l'histoire, la liberté individuelle et l'oppression de l'État, la permanence du sacré et la mort de Dieu, les puissances de la langue comme fondement du séjour humain. Héros exemplaire au sortir de la Première Guerre mondiale, il tire de notes éparses prises sur le champ de bataille un grand livre, Orages d'acier, qui lui vaut la célébrité immédiate et l'admiration de ces anciens combattants que regroupe l'association des « Casques d'acier ». Après avoir vécu les équivoques de l'engagement politique à leurs côtés, il redevient un homme privé, mais retrouve, en 1939, un large public avec Sur les falaises de marbre, où beaucoup voient une dénonciation mythique de la montée du nazisme. Pourtant, son Journal de la Seconde Guerre mondiale, à l'opposé de l'apologie militariste d'Orages d'acier, déconcerte ses premiers admirateurs nationalistes, tandis que ses liens avec le haut état-major, son hostilité au rationalisme progressiste, son absence de goût pour l'autocritique le rendent suspect à une large part de la critique marxiste et libérale, qui va parfois jusqu'à contester la valeur de son style, taxé d'académisme et de froideur. Le désarroi intellectuel qu'a entraîné depuis 1989, chez les marxistes les plus traditionalistes, la chute de l'espoir communiste en U.R.S.S. a suscité paradoxalement, plus encore en France peut-être qu'en Allemagne, un regain d'hostilité idéologique à son égard.

À l'écoute du temps

Encore presque adolescent, Jünger a été pris à partie par l'histoire, sous la forme impérieuse du premier conflit mondial, qui sonna pour beaucoup le glas du monde bourgeois. Orages d'acier 1920 et ses autres récits de guerre constituent la description fascinée d'un monde retourné à l'élémentaire, où la seule issue pour l'individu semble être le réalisme héroïque et une implacable objectivité qui isole l'artiste dans une contemplation distanciée. Mais, par-delà les immédiats problèmes politiques dans lesquels Jünger s'attarde quelque temps sans efficacité, c'est déjà aux virages de la civilisation qu'il applique sa passion de comprendre. À travers l'expérience de la guerre, il a vu s'instaurer la surpuissance de la technique qui échappe au domaine moral pour provoquer un bouleversement métaphysique. En 1932, un essai majeur, Le Travailleur, tente de cerner la nouvelle figure du Travailleur qui remplace le Paysan, le Soldat et le Prêtre à l'arrière-plan de notre destin. La conscience aiguë de l'horreur nazie multipliera ses réticences envers la modernité à laquelle il n'apportait jusqu'alors qu'une adhésion volontariste. Les journaux de la Seconde Guerre mondiale marquent un approfondissement humaniste et moral qui s'enrichira encore dans les œuvres ultérieures : Le Traité du rebelle prône contre l'État-Léviathan une dissidence de tout l'individu qui ajoute aux armes du partisan celles du penseur ; Le Mur du temps minimise les révolutions politiques, simple écume à la surface d'une réalité magique, d'une vérité quasi platonicienne dont l'histoire ne constitue que le scintillement kaléidoscopique. Sa passion conjointe des voyages et de l'entomologie, qui s'est exprimée en particulier dans Chasses subtiles et Sous le signe de Halley, l'oriente prioritairement dans ses derniers textes vers une défense des ressources naturelles de la planète dont le gaspillage par l'inconscience humaine le terrifie. Presque aussi grave que l'oubli des dieux, la méconnaissance des animaux et de la vie constitue à ses yeux une faiblesse majeure de l'homme moderne : sous ce jour, Jünger apparaît comme un pionnier de la défense des valeurs écologiques dans la littérature du XXe siècle.

Le rêveur éveillé

Considéré par le philosophe marxiste Lukács comme un représentant typique de l'irrationalisme allemand et de l'impérialisme militaire prussien, Jünger n'appréhende pas la vie de l'esprit comme simple épiphénomène qui se développerait sur des bases économiques. Sans contact direct avec le groupe surréaliste – bien que Julien Gracq ait salué en lui un grand romancier emblématique –, il puise lui aussi aux sources du romantisme allemand et du symbolisme français, cherchant comme André Breton ce « point de l'esprit d'où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire cessent d'être perçus contradictoirement ». Son premier ouvrage à se dégager de l'expérience immédiate du front, Le Cœur aventureux 1929, accorde une large place aux récits de rêves que l'on rencontrera dans toutes ses œuvres, soit sous forme directe, soit comme cellule initiale du développement romanesque. L'idée première de l'univers intemporel de Sur les falaises de marbre lui apparaît dans un rêve, et la charge onirique puissante des dernières séquences du livre le combat contre les forces démoniaques du Grand Forestier, la lutte entre les chiens et les vipères, l'incendie final doit au rêve sa cohérence et sa justification. Plus ou moins mêlé d'éléments de science-fiction, ce trait persiste dans ses autres utopies romanesques Abeilles de verre, Héliopolis, Eumeswil, à côté de récits où domine l'élément autobiographique Jeux africains, Trois chemins d'écolier combiné à la tradition narrative allemande Le Lance-pierres. Jünger n'hésite pas à recourir à la drogue pour briser l'illusion des apparences (ainsi dans l'essai Approches ou pour en tirer la matière même du récit Visite à Godenholm. Pourtant, si selon sa propre expression il s'embarque sur des vaisseaux cosmiques pour traverser les empires du rêve, c'est toujours muni d'un matériel que la science a produit.

Le monde hiéroglyphique

Quant à l'art perfectionniste de Jünger, il est aux antipodes de l'écriture automatique. Dans cet âge où il lit le retrait de Dieu – même s'il fait, à la fin de sa vie, les démarches nécessaires en Allemagne pour se déclarer catholique –, la langue reste pour lui l'un des rares moyens d'accéder au sacré : l'univers apparaît comme un miroir, lui aussi fait de signes, de hiéroglyphes à déchiffrer. La foi absolue en une harmonie cachée dont les fragments nous sont livrés sous forme d'une mosaïque éparpillée se traduit par une application minutieuse à la description de l'objet, une vision distanciée mais précise comme celle que procure le microscope ou la longue-vue. Chez ce grand chasseur d'insectes, l'écriture prend parfois un aspect brillant et glacé comme un instrument d'entomologiste, lorsqu'elle n'atteint pas à la précision visionnaire de l'hallucination. Julien Hervier

Le ton des beaux quartiers

C'est une annonce compassée, presque professionnellement bourgeoise, qui consacre dans Le Bœuf clandestin, le mariage de la fille de M. Berthaud, qui habite le 17e arrondissement de Paris, rue Villaret-de-Joyeuse : Jeudi 15 septembre, en l’église Saint-Ferdinand-des-Ternes a été célébré dans l’intimité le mariage de Mlle Roberte Berthaud, fille de M. Berthaud, directeur à la banque de Provence et de Normandie, et de Mme, née Tavelet, avec M. Philippe Lardu, ingénieur des mines, fils de M. Lardut et de Mme, née Bontemps. Étaient témoins pour la mariée M. le Général de Buzières d’Amandine et M. Clovis Challebères, vice-président de la ligue pour la protection des églises de Bourgogne et membre de la Société des Gens de Lettres, et M. René Moiran, ingénieur des tabacs.
Les snobs qui se retrouvent dans Travelingue, délirent sur le monde ouvrier avec ferveur. Il me racontait que, dans un atelier, il a vu un ouvrier qui jouait de l’ocarina, et autour de lui, des ouvriers qui l’écoutaient dans des attitudes simples. Des visages compréhensifs, ils avaient le regard pur. Comme impression, c’était formidable. Il aurait fallu filmer ça. Il y avait une belle chose à faire en travelling.
Marcel Aymé, comme Boris Vian ou Raymond Queneau, ne se prive pas d’utiliser l’anglais de manière phonétique ce qui donne travelingue, coquetèle, biftèque, interviouve, métingue.

Militants et politiques

La méfiance du monde ouvrier pour les intellectuels qui militent en sa faveur est illustrée par le personnage de Gaigneux dans Uranus. Gaigneux supporte assez mal les grandes envolées verbeuses de Jourdan, qui s'animait en parlant des travailleurs dans un style fleurant la revue littéraire et le patronage. À l'entendre, la classe ouvrière devenait une divinité mille-pattes apparaissant à la fois comme une théorie de martyrs extatiques, une armée haillonneuse de paladins assoiffés d'héroïsme, et une procession d'archanges à culs roses.

Les ouvriers

Son frère Georges lui avait suggéré de s'intéresser aux milieux ouvriers, mais sa première réaction avait été négative en alléguant qu'il les connaissait mal. Cependant, à la réflexion, peut-être aidé par la lecture de faits divers, il décida de traiter le sujet en imaginant une rue peuplée d'Italiens qui allait prendre peu à peu un visage particulier. Ce sera La Rue sans nom où le langage des protagonistes est moins marqué par leur condition d'immigrés que par leur condition désolante et le racisme que l'écrivain dénonce sans ménagement. Les étrangers avaient élu le Modern Bar pour y boire leur paie à cause de l'hostilité qui se dégageait de ces lieux pour les indigènes. Dans un café où fréquentaient les Français, ils se seraient sentis exilés, au lieu que là, ils étaient dans une atmosphère qu'ils avaient créée et qu'ils aiment pour cela même. L'écrivain emploie d'ailleurs, en faisant parler les observateurs de ces immigrés, des mots qui sont toujours utilisés de nos jours. Les autres habitants de la rue, les hommes surtout, regardaient avec une méfiance agressive ces étrangers qui engrossaient couramment leurs femmes. Ils affichaient un mépris arrogant des professions de terrassier ou de maçon ... et déploraient l'envahissement de la rue par une racaille qui crevait de faim chez elle, dans un pays où les femmes, trop laides, n'arrivaient à nourrir les maquereaux qu'ils étaient tous.

Hommage

Un monument et une plaque ont été élevés à sa mémoire place Marcel-Aymé, dans le quartier de Montmartre à Paris. La statue, réalisée par Jean Marais en 1989 évoque le Passe-muraille, un de ses personnages les plus surréalistes, et une de ses plus belles œuvres écrites.

Œuvre Romans et nouvelles de Marcel Aymé.

Tombe de Marcel Aymé. Cimetière Saint-Vincent, Paris.

Roman.

Brûlebois 1926
Les Jumeaux du diable 1928
La Table aux crevés 1929
La Rue sans nom 1930
Le Vaurien 1931
La Jument verte 1933
Maison basse 1935
Le Moulin de la Sourdine (1936
Gustalin 1938. Édition illustrée de lithographies originales en couleurs de Guy Bardone, Les Bibliophiles de France, Paris 1964
Le BÅ“uf clandestin 1939
La Belle image 1941
Travelingue 1941
La Vouivre 1943
Le Chemin des écoliers 1946, adapté au cinéma par Michel Boisrond en 1959
Uranus 1948, adapté au cinéma par Claude Berri en 1990;
Les Tiroirs de l'inconnu 1960
L'Épuration et le Délit d'opinion , 1968, Liège, Éditions Dynamo, Collection Brimborions ;
Réédition complète des romans et nouvelles en six volumes illustrés par Roland Topor, Flammarion 1977
Chanson pour Marie-Zoé, dessins de Jean-Marie Queneau, éditions de la Goulotte - Vézelay - 2001

Recueil de nouvelles

Le Puits aux images 1932
Le Nain 1934
Derrière chez Martin 1938
Le Passe-muraille 1943, recueil de nouvelles dont Le Passe-muraille adapté au théâtre par Didier Van Cauwelaert et Michel Legrand, création à Nantes, Maison de la Culture de Loire Atlantique, du 6 au 26 novembre 1996 et aux Bouffes-Parisiens janvier 1997, mise en scène Alain Sachs, avec Francis Perrin et Isabelle Georges. Adapté au cinéma en 1951 par Jean Boyer avec Bourvil, Joan Greenwood, Marcelle Arnold.
Le Vin de Paris 1947, recueil de nouvelles qui inclut La Traversée de Paris, adaptée au cinéma par Claude Autant-Lara en 1956 sous le titre La Traversée de Paris
Les Bottes de sept lieues 1950
En arrière 1950
Les Contes du chat perché : 17 contes publiés entre 1934 et 1946, réédités in Œuvres romanesques complètes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, vol. III
Enjambées 1967. Illustrations de Giani Esposito, Gallimard, Bibliothèque blanche

Essais

Silhouette du scandale, Éditions du Sagittaire, 1938
Le Confort intellectuel, Flammarion, 1949

Articles de Marcel Aymé

Confidences et propos littéraires, réunis et présentés par Michel Lécureur, Paris, éditions Les Belles lettres, 1996.

Théâtre

Lucienne et le boucher, 1948
Clérambard, 1950
Vogue la galère, 1951
La Tête des autres, 1952
Les Quatre Vérités, 1954
Les Sorcières de Salem, pièce d'Arthur Miller traduite par Marcel Aymé 1954
Les Oiseaux de lune, 1955
La Mouche bleue, 1957
Vu du pont pièce d'Arthur Miller traduite par Marcel Aymé en 1958
Louisiane, 1961
Les Maxibules, 1961
La Consommation, 1963
Le Placard, 1963
La Nuit de l'iguane adaptation française de la pièce de Tennessee Williams, 1965
La Convention Belzébir, 1966
Le Minotaure, 1967

Scénarios, adaptation et dialogues

1935 : dialogues du Domino vert, film français réalisé par Henri Decoin et Herbert Selpin
1935 : dialogues du film Crime et Châtiment, film français réalisé par Pierre Chenal
1936 : dialogues du film Les Mutinés de l'Elseneur, film français réalisé par Pierre Chenal
1946 : dialogues de Nous les gosses, premier film réalisé par Louis Daquin
1941 : scénario du Club des soupirants, film français réalisé par Maurice Gleize
1943 : adaptation et dialogues du film Le Voyageur de la Toussaint, film français réalisé par Louis Daquin
1954 : scénario de Papa, maman, la bonne et moi, film français réalisé par Jean-Paul Le Chanois
1955 : scénario de Papa, maman, ma femme et moi, film français réalisé par Jean-Paul Le Chanois
1965 : dialogues de La Bourse et la Vie, film français réalisé par Jean-Pierre Mocky

Iconographie

Album Marcel Aymé, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2001.

Adaptations pour le cinéma, le théâtre et la télévision

1934 : La Rue sans nom réalisé par Pierre Chenal avec Fréhel, Pierre Larquey, Robert Le Vigan
1950 : Garou-Garou, le passe-muraille de Jean Boyer avec Bourvil, Joan Greenwood, Raymond Souplex, Gérard Oury
1951 : La Table aux crevés d'Henri Verneuil avec Fernandel, Maria Mauban
1956 : La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara avec Jean Gabin, Bourvil, Louis de Funès
1959 : Le Chemin des écoliers de Michel Boisrond avec Françoise Arnoul, Bourvil
1959 : La Jument verte de Claude Autant-Lara avec Bourvil, Valérie Lagrange, Sandra Milo
1961 : Le Nain de Pierre Badel avec Roland Lacoste, Jean Houbé, Paul Frankeur, Evelyne Lacroix, Jacques Gripel et Fernande Albany
1967 : La Bonne peinture, de Philippe Agostini, avec Claude Brasseur, Odette Joyeux (également scénariste), Pierre-Jean Vaillard et René Lefèvre. Les peintures ont été réalisées par Ferdinand Desnos.
1969 : Clérambard d'Yves Robert avec Philippe Noiret, Dany Carrel
1973 : Vogue la galère de Raymond Rouleau avec Robert Hossein, Claude Dauphin
1974 : Les Oiseaux de lune, d'André Barsacq avec Pierre Arditi et Claude Jade
1974 : La Mouche bleue de Marcel Aymé, téléfilm de Jean-Paul Sassy, avec Robert Vattier
1976 : Gustalin de Guy Jorré avec Jean Turpin
1977 : Le Passe-muraille de Pierre Tchernia avec Michel Serrault, Andréa Ferréol et Roger Carel
1979 : La Grâce de Pierre Tchernia avec Michel Serrault, Rosy Varte et Roger Carel
1988 : La Vouivre de Georges Wilson avec Lambert Wilson, Suzanne Flon
1990 : Uranus de Claude Berri avec Michel Blanc, Gérard Depardieu
1991 : L'Huissier de Pierre Tchernia avec Michel Serrault
1991 : Héloïse de Pierre Tchernia avec Michel Serrault.
1993 : Le Bœuf clandestin de Lazare Iglesis avec Daniel Ceccaldi, Danièle Lebrun.
2003 : Les Jours où je n'existe pas de Jean-Charles Fitoussi avec Antoine Chappey, Clémentine Baert.
2010 : Le Loup / Les contes du chat perché, mise en scène Véronique Vella, avec Les comédiens de Comédie Française, du 3 au 8 décembre 2010 au théâtre de l'Ouest parisien.

Ouvrages de référence

Il est difficile de trouver des ouvrages de référence sur Marcel Aymé. L'auteur a été si obstinément classé à droite et admiré par les cercles conservateurs, que très peu d'intellectuels ont osé entreprendre une étude approfondie et objective de son travail de peur d'être taxés de fascisme, d'antisémitisme ou de tendances réactionnaires. D'autre part, Aymé avait l'art de se mettre à dos les cercles politiquement corrects y compris l'Éducation nationale dans son ensemble puisqu'on n'étudie pas ses romans dans les écoles. Seuls les Contes du chat perché sont principalement étudiés à l'école primaire en cycle 3 CE2, CM1, CM2 et au collège. En 1949, le ministère de l'Éducation nationale fait savoir à Marcel Aymé qu'il va être inscrit sur la liste de la prochaine promotion de la Légion d'honneur. Marcel Aymé se souvient du blâme sans affichage auquel il a été condamné en 1946 pour avoir vendu sous l'occupation un scénario à la Continental film.- Archives Gallimard -. L'année suivante, il décline la proposition faite publiquement par François Mauriac de présenter sa candidature à l'Académie française :Combien d'écrivains auront refusé presque simultanément l'Académie française et la Légion d'honneur? s'interroge Gabrielle Rollin dans le magazine Lire.
Pol Vandromme : Marcel Aymé, Paris, Gallimard, 1994 réédition d'un ouvrage publié en 1960.
Michel Lécureur, Lettres d'une vie, Marcel Aymé, Paris, Les Belles Lettres.
Jean Cathelin, Marcel Aymé ou le paysan de Paris, Paris, Debresse, coll. "Au carrefour des lettres", 1958, 253 p.
Jean-Louis Dumont, Marcel Aymé et le merveilleux, Paris, Debresse, 1970, 223 p.
Michel Lécureur, La Comédie humaine de Marcel Aymé, Lyon, La Manufacture,‎ 1985, 371 p.
Michel Lécureur, Marcel Aymé : un honnête homme, Paris, Les Belles Lettres-Archimbaud, 1997, 448 p. + 28 p. de planches
Album Marcel Aymé : iconographie choisie et commentée par Michel Lécureur, Paris, Gallimard, La Pléiade, coll. Album , no 40, 2001, 316 p. Inclut une table des 304 illustrations et un index des noms de personnes, de titres d'œuvres, de textes et de périodiques
Michel Lécureur, Les chemins et les rues de Marcel Aymé préface de Benoît Duteurtre ; photos de Thierry Petit, Besançon, Tigibus, 2002, 139 p. + 1 livret de 16 p. encarté
Roger Nimier, Journées de lecture (préface de Marcel Jouhandeau), Paris, Gallimard, 1965, 277 p.
Pol Vandromme, Marcel, Roger et Ferdinand, Bruxelles, La Revue célinienne no 7-8, 1984, 193 p. Concerne les relations entre Marcel Aymé, Roger Nimier et Louis-Ferdinand Céline.
Jean-Claude Véniel, Créateurs, créatures et création dans l'œuvre de Marcel Aymé, Thèse de doctorat en littérature moderne et contemporaine, présentée en 1988 devant l'université de Lille-3.
Jean-Claude Véniel, L'Œuvre de Marcel Aymé, de la quête du Père au triomphe de l'écrivain, Paris, Aux Amateurs du livre, 1990, 417 p.
Sur l'affaire Brasillach, Anne Brassié, Robert Brasillach, Paris, Robert Laffont,‎ 1987, 420 p.


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Posté le : 28/03/2015 18:53
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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