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Jacques-Bégnine Bossuet
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Le 12 avril 1704 meurt à 76 ans, à Paris, Jacques-Bénigne Bossuet

surnommé parfois l'Aigle de Meaux, né le 27 septembre 1627 à Dijon en France était un homme d'Église, Évêque de Meaux, prédicateur et écrivain français, précepteur royal et écrivain, il est fait membre de l'Académie française. Certains voient en lui le plus grand orateur peut-être que le monde ait connu.
Bossuet est comme un homme du Moyen Âge planté au cœur d'un siècle de crises qui s'ouvre, dès 1598, avec le traité de Vervins et la mort de Philippe II, et s'achève, en 1715, avec la mort de Louis XIV. Son intelligence exceptionnelle et sa foi inébranlable sont tout au service de l'ordre établi, de la tradition religieuse, de la plus rigoureuse orthodoxie. Une seule haine anime l'Aigle de Meaux, celle de l'excès en toutes choses. Le moindre paradoxe n'est pas qu'il se soit laissé lui aussi entraîner à des extrémités dans son souci de défendre efficacement les intérêts de l'Église de Dieu. Sa clairvoyance politique lui permet de déceler, comme d'instinct, le danger que représentent, pour l'« uniformité des conduites » chère à Richelieu, les synthèses nouvelles que proposent bon nombre de ses contemporains illustres : Rubens et Rembrandt, Descartes et Pascal, Spinoza et Richard Simon, Leibniz, Fénelon. Le baroque, le doute méthodique, le jansénisme, la critique appliquée à l'Écriture, un œcuménisme qui effacerait bien Trente, le mysticisme, qui est recherche d'une impossible perfection, manifestent et provoquent une dangereuse diversité d'opinions, l'irrégularité des mœurs, d'un mot, le désordre dans la vie courante des fidèles. À ses yeux, ce n'est pas un hasard si le Grand Condé est à la fois ce libertin lettré qui accepte de rencontrer Spinoza et un opposant à la monarchie absolue, pas un hasard si une certaine morale aristocratique se nourrit de baroque, pactise avec la jeune science et pousse à la révolte, pas un hasard si la littérature sert de véhicule aux contestations nouvelles.

En bref

Né à Dijon, Jacques Bénigne Bossuet appartient à une famille de hauts magistrats qui s'était signalée, dans les troubles de l'époque précédente, par sa fidélité à la royauté. Il fit ses études secondaires au collège des Jésuites de sa ville natale. Destiné de bonne heure à la carrière ecclésiastique, tonsuré à huit ans, pourvu d'un canonicat à treize, il effectua des études supérieures à Paris, au collège de Navarre (1642-1652). Outre une formation théologique, biblique et patristique, il acquit dans la capitale la connaissance du monde, salons, cercles érudits, et il fut profondément influencé par le milieu lazariste animé par saint Vincent de Paul.
Une fois prêtre et docteur, il décida de s'installer à Metz, dont il était chanoine. Il déploya, dans cette région fortement marquée par les guerres et où les polémiques religieuses étaient vives, une intense activité dans trois directions : prédication, activité charitable dans la ligne de Vincent de Paul, controverse avec les protestants et les israélites.
À partir de 1656, il fit des séjours de plus en plus fréquents et longs à Paris, où il s'imposa comme prédicateur. En 1660, son renom était déjà assez grand pour qu'on lui demandât de prêcher le carême au couvent des Minimes de la place Royale, alors fort à la mode ; l'année suivante, il le prêcha au Grand Carmel, et en 1662 au Louvre, devant Louis XIV. Il continua sa carrière de prédicateur jusqu'en 1670, revenant à diverses reprises à la Cour, sans toutefois faire jamais figure de courtisan il lui arriva d'ailleurs de déplaire au roi, et sans faire de la prédication son unique, ni même sa principale activité. Les questions théologiques prirent toujours une grande partie de son temps, notamment la controverse avec les protestants ; il contribua à décider Turenne à abjurer le protestantisme, ce dont le roi lui sut gré. En 1669, il devint évêque de Condom.
Il se démit bientôt de cette fonction, ayant été nommé en 1670 précepteur du Dauphin, alors âgé de neuf ans. Dès lors, et jusqu'au mariage de son élève (1680), il vécut à la cour, consacrant la plus grande partie de son temps à son enseignement, et se trouvant souvent mêlé à la vie de la famille royale, c'est ainsi qu'en 1675 il s'efforça de séparer le roi de Mme de Montespan. Il écrivait, pour le Dauphin, des ouvrages pédagogiques dont les plus connus sont le Discours sur l'histoire universelle, la Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte et le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même. Il consacrait ses rares loisirs à l'érudition et à la controverse ; en 1679, le pape approuva son Exposition de la doctrine de l'Église catholique sur les matières de controverse, publiée en 1671.
En 1681, il fut nommé évêque de Meaux, et il le resta jusqu'à sa mort. Il se consacra à l'administration de son diocèse, ainsi qu'à la prédication, tant à Meaux que dans les villages environnants. Mais il continua de jouer un rôle sur le plan national, moins par sa prédication (ses oraisons funèbres furent admirées, mais très peu nombreuses que par ses interventions remarquées dans les querelles ecclésiastiques ou théologiques de l'époque. Ce fut d'abord l'affaire du gallicanisme : il rédigea la fameuse Déclaration des Quatre Articles, souscrite en 1682 par l'Assemblée du clergé, et il eut fort à faire ensuite pour défendre cette déclaration. Ce fut également la controverse antiprotestante, rendue plus âpre et plus délicate par la révocation de l'édit de Nantes 1685 ; elle lui inspira une série d'ouvrages dont le plus connu est l'Histoire des variations des Églises protestantes. Il y eut encore la condamnation du théâtre Maximes et réflexions sur la comédie, la lutte contre l'exégète Richard Simon, les interventions dans l'affaire janséniste. Mais la polémique la plus dure, et celle où se marqua le mieux l'intransigeance de Bossuet vieillissant, fut celle qui, dans les années 1696-1699, l'opposa à Fénelon à propos du quiétisme ; il écrivit à cette occasion un grand nombre d'ouvrages et d'opuscules dont les principaux sont l'Instruction sur les états d'oraison et la Relation sur le quiétisme ; elle s'acheva par la condamnation à Rome de l'Explication des maximes des saints sur la vie intérieure, de Fénelon.

Sa vie

Originaire d'une famille de magistrats, il fit ses études secondaires au collège des Jésuites de Dijon, qui lui donnèrent une éducation classique et un goût pour les langues anciennes apprentissage du grec et du latin. À 15 ans il vient à Paris pour y poursuivre ses études au collège de Navarre, où il eut pour maître Nicolas Cornet. Il y étudia en profondeur la philosophie et la théologie. Bien que destiné au sacerdoce, il fréquenta pour quelque temps un milieu mondain: Corneille ne lui déplaisait pas, il s'adonnait à l'écriture de vers précieux et ne dénigrait pas l'Hôtel de Rambouillet.
Ordonné sous-diacre à Langres en 1648, il fit l'expérience d'une conversion religieuse et abandonna sa vie mondaine. C'est l'époque de sa Méditation sur la Brièveté de la Vie, qui porte les traces de ses futurs ouvrages. La même année, il exposa le principal de ses idées sur le rôle de la Providence, dans sa Méditation sur la félicité des saints. En 1652, reçu docteur en théologie, il est ordonné prêtre et devient l'archidiacre de Sarrebourg dans le même temps, puis, en 1654, celui de Metz.

Les sermons

Souvent appelé à Paris, il commença à s'y faire une grande réputation pour ses sermons et ses panégyriques de saints. Il prêcha un Avent et un Carême devant la reine-mère et devant le roi, et opéra parmi les Protestants un grand nombre de conversions, parmi lesquelles on cite celles de Turenne et de sa nièce Mademoiselle de Duras, de Dangeau. C'est pour aider ces nouveaux catholiques qu'il rédigea son Exposition de la doctrine de l'Église. Bossuet subit plusieurs influences : celles du jésuite Claude de Lingendes, des jansénistes Saint-Cyran et Singlin, et celle plus remarquable de saint Vincent de Paul. Ce dernier tenait, à l'église Saint-Lazare, des conférences sur la prédication, auxquelles Bossuet assistait. Son éloquence en fut marquée, elle se fit plus proche et plus simple.
La plupart de ses discours improvisés sont perdus. Quelques heures avant de monter en chaire, il méditait son texte, jetait sur le papier quelques notes et paroles du Christ, quelques passages des Pères, pour guider sa marche. Quelquefois il dictait rapidement de plus longs morceaux, puis se livrait à l'inspiration du moment, et s'étonnait de l'impression qu'il produisait sur ses auditeurs.
Il nous est parvenu quelque deux cents des cinq ou six cents sermons prononcés, car Bossuet ne les considérait pas comme des œuvres littéraires dignes d'être imprimées. C'est à la fin du xviiie siècle que certains sermons furent conservés, grâce au travail de Dom Deforis. Cependant, ce ne sont en réalité que des brouillons, alourdis par les ratures et les variantes, et qui ne nous offrent qu'une idée approximative de sa prédication.

Évêque de Condom

Le 21 septembre 1670, Charles-Maurice Le Tellier devenu archevêque de Reims, consacre, avec l'assentiment du Pape, Jacques Bénigne Bossuet comme évêque de Condom Gers, en l’église des Cordeliers à Pontoise ; mais l'année suivante il renonce à ce poste et devient le précepteur du Dauphin, fils de Louis XIV. Le Roi lui donne le Prieuré du Plessis-Grimoult.

Oraisons funèbres Oraisons funèbres de Bossuet.

Cette même année et les suivantes, il prononça plusieurs Oraisons funèbres dans lesquelles il fait sentir avec ampleur et musicalité le néant des grandeurs humaines. Il prononça en 1669 l'oraison funèbre de Henriette de France, reine d'Angleterre puis neuf mois plus tard celle de sa fille, Madame, Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans, belle-sœur du roi, décédée subitement à l'âge de 26 ans, et dont l'oraison funèbre …Madame se meurt, Madame est morte… est la plus fameuse et en 1683 celle de la reine Marie-Thérèse d'Autriche. Les oraisons funèbres ne sont qu'au nombre de douze ; ce sont des chefs-d'œuvre d'éloquence, sans modèle depuis l'Antiquité.

Précepteur du Dauphin

Il devient précepteur du dauphin Louis de France, le fils du roi Louis XIV et de Marie-Thérèse en septembre 1670 mais l'éloquence du prélat est peu faite pour un enfant de 10 ans et le dauphin avouera [réf. souhaitée] plus tard que ses différents précepteurs l'ont dégoûté à jamais de tout effort intellectuel. Il terminera cette mission en mars 1680, date du mariage de son élève avec Marie-Anne de Bavière.
En 1681, Bossuet écrit son Discours sur l'histoire universelle dans lequel, après avoir présenté un résumé rapide des évènements, il en cherche la raison dans les desseins de Dieu sur son Église. Il y mêle Providence et référence à des sources, aussi bien la Bible et les docteurs de l’Église que les auteurs gréco-latins, comme Hérodote. On fut étonné, dit Voltaire, de cette force majestueuse avec laquelle il a décrit les mœurs, le gouvernement, l'accroissement et la chute des grands empires, et de ces traits rapides d'une vérité énergique, dont il peint et juge les nations. Pour le Dauphin, il écrivit aussi le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même, dans lequel il suit en général la doctrine de René Descartes, et se montre aussi profond philosophe qu'écrivain.
Bossuet s'était réservé l'enseignement de l'histoire, qu'il considérait comme fondamental pour la formation du prince. Pendant près de dix ans, il raconta au dauphin l'histoire des rois qui s'étaient succédé à la tête du royaume, en tirant de ce récit des enseignements politiques, psychologiques et moraux ; le récit fut mené jusqu'au règne de Charles IX. Le dauphin devait résumer oralement la leçon, puis la rédiger en français et la mettre en latin5 sur des cahiers qui ont été conservés6.
Il écrivit lui-même les livres de classe pour son royal élève.
Il est élu membre de l'Académie française en 1671.

Évêque de Meaux

Le monument de Jacques Bénigne Bossuet 1627-1704, évêque de Meaux de 1681 à 1704, par Ernest Henri Dubois 1863-1930, placé dans la Cathédrale Saint-Étienne de Meaux en 1911.
En 1681, lorsque l'éducation du dauphin fut achevée, il fut nommé évêque de Meaux, d'où la périphrase l'Aigle de Meaux, parfois utilisée pour le désigner et se livra dès lors aux soins de l'épiscopat, fit de fréquentes prédications, rédigea le célèbre Catéchisme de Meaux en 1687 et composa pour des religieuses de son diocèse les Méditations sur l'Évangile et les Élévations sur les Mystères.
À cette activité épiscopale il joignait une œuvre de théologien et ne dédaignait les controverses avec les protestants. Il publia notamment l'Histoire des variations des églises protestantes en 1688. Le ministre protestant Pierre Jurieu ayant répondu à cet ouvrage, Bossuet publie les Avertissements aux protestants sur les lettres du ministre Jurieu contre l'Histoire des variations. Dans le cinquième de ces Avertissements, il nie la thèse du contrat explicite ou implicite entre le prince et ses sujets, que soutenait Jurieu, et formule la phrase célèbre : De condamner cet état l'esclavage, ce serait non seulement condamner le droit des gens, où la servitude est admise, comme il paraît par toutes les lois ; mais ce serait condamner le Saint-Esprit, qui ordonne aux esclaves, par la bouche de saint Paul8, de demeurer en leur état, et n'oblige point leurs maîtres à les affranchir, phrase que Flaubert fera figurer dans son Sottisier.

Rôle dans l'assemblée du clergé de France

Dans l'assemblée du clergé de 1682, à l'occasion des démêlés entre le roi et le pape, il fut l'auteur de la déclaration sur les libertés de l'Église en France en 1682, qui fixait les limites du pouvoir du Pape, et rédigea les Quatre articles de 1682 qui sont demeurés une loi de l'état et qui ont donné lieu à de vives discussions. Le pape en fut très irrité et les fit brûler.
Cette déclaration du clergé de France, plus communément appelée Déclaration des quatre articles, fixe jusqu’à la fin de l’Ancien Régime la doctrine des libertés de l’Église gallicane. Elle aura une énorme influence sur l’histoire de l’Église de France, prédisposant aux futures réformes religieuses des Constituants dans la Constitution civile du clergé de 1790.
Monseigneur François de Caulet est l'un des deux évêques, avec celui d’Alet, qui se sont opposés à la politique gallicane de Louis XIV, qui culminera avec la Déclaration des quatre articles rédigée largement sous l'égide de Bossuet. Ces deux évêques semblaient d’obédience janséniste, mais dans ce contexte précis, il y a eu convergence d'intérêt avec Rome, ce qui fait de Caulet et, après la mort de celui-ci en 1680, de son vicaire Antoine Charlas, des ultramontains avant la lettre - ce terme n'existe pas au XVIIe siècle, mais la réalité qu'il recouvre existe bel et bien.

La lutte contre le quiétisme

Bossuet se trouva par là en lutte avec Fénelon, disciple de Madame Guyon, accusée de quiétisme : il poursuivit son adversaire à la fois auprès du roi, qui disgracia et exila l'évêque de Cambrai, et auprès du pape, qui, pour faire plaisir à Louis XIV condamna les Maximes des Saints où Fénelon soutenait la doctrine de l'amour de Dieu pour lui-même, sans aucun mélange de cette crainte que les théologiens appellent servile. Bossuet utilisa tous les moyens possibles pour discréditer à la fois Fénelon et Madame Guyon, enfermée à la Bastille pendant cinq années. Il soutenait que la dévotion, toujours raisonnable, doit passer par l'autorité temporelle, alors que Madame Guyon enseignait un chemin direct de coeur à coeur. Les accusations de quiétisme étaient sans fondement, elle ne connaissait pas Molinos ni son oeuvre. Le quiétisme a été un prétexte dont les ressorts étaient bien plutôt des luttes d'influence et le fait que Fénelon était le précepteur du duc de Bourgogne.
Après une lente et douloureuse agonie, Bossuet mourut à Paris le 12 avril 1704 de la maladie de la pierre. L'autopsie eut lieu le lendemain. On trouva dans sa vessie qui était toute gâtée, une pierre grosse comme un œuf écrit l'abbé Ledieu.

Position vis-à-vis des juifs

Bossuet a eu dans certains de ses sermons des paroles très dures vis-à-vis des juifs, comme en témoigne ce bref passage, souvent cité :
C'était le plus grand de tous les crimes : crime jusqu'alors inouï, c'est-à-dire le déicide, qui aussi a donné lieu à une vengeance dont le monde n'avait vu encore aucun exemple... Les ruines de Jérusalem encore toutes fumantes du feu de la colère divine …. Ô redoutable fureur de Dieu, qui anéantis tout ce que tu frappes ! …] Ce n'était pas seulement les habitants de Jérusalem, c'était tous les juifs que vous vouliez châtier, au moment où l'empereur Titus a mis le siège devant la ville, les juifs s'y trouvaient en foule pour célébrer la Pâque. … Cependant l'endurcissement des juifs, voulu par Dieu, les fit tellement opiniâtres, qu'après tant de désastres il fallut encore prendre leur ville de force …. Il fallait à la justice divine un nombre infini de victimes ; elle voulait voir onze cent mille hommes couchés sur la place … et après cela encore, poursuivant les restes de cette nation déloyale, il les a dispersés par toute la terre.
Selon Jules Isaac, qui cite cet extrait, Notons que, par les soins d'Alfred Rébelliau, membre de l'Institut, ces textes ont été choisis pour figurer dans la collection des classiques français la plus répandue dans nos lycées et collèges. Menahem Macina estime que Jules Isaac fait sans doute allusion à Alfred Rébelliau, Bossuet, Hachette, Paris, 1919, ouvrage publié dans la collection Les grands écrivains français. Ce texte faisait partie des auteurs du programme.

Richesse et variété d'une œuvre

Bossuet fait front de tout son être. Sollicité ou non, il intervient. N'est-il pas devenu le chef moral de l'Église de France ? Pourtant, il ne s'est jamais assigné qu'une seule tâche : rendre perceptible à l'esprit de tous les hommes l'éternelle vérité de l'Église, gardienne d'un dépôt auquel il convient de ne rien ajouter ni retrancher. Avec fierté, il déclare ne tenir aucune opinion particulière. Seule l'Église catholique, Bible et Pères, Écriture et Tradition indissociables, arrache à l'illogisme et au chaos. À jamais, elle est source de l'unique vérité. « Tout son travail, écrit-il en des mots qui livrent le secret de ses innombrables combats, est de polir les choses qui lui ont été anciennement données, de confirmer celles qui ont été suffisamment expliquées, de garder celles qui ont été confirmées et définies. »
Une aussi belle assurance force le respect. Mais la position est intenable. La révolution, littéraire, artistique, philosophique, scientifique et religieuse tout à la fois, fera son chemin. Malgré l'habileté du pouvoir, l'inertie d'une Université qu'on a pu qualifier de « cendrillon de l'Église » et malgré Bossuet. Tout, en Occident, évoluera vers plus d'indépendance dans les divers domaines du goût et de la pensée. La gigantesque fresque que l'Aigle de Meaux, serein philosophe de l'histoire, proposait à son royal disciple apparaîtra bien vide de sens aux contemporains de Diderot. Par une cruelle ironie du sort, Bossuet a indirectement travaillé à hâter la formation de ce christianisme simplifié, réduit à un pâle symbolisme qui deviendra, au XIXe siècle, la secrète religion de tant d'incrédules pieux.

Å’uvre oratoire

L'œuvre oratoire publiée par Bossuet est très restreinte : six oraisons funèbres échelonnées de 1669 à 1687 (Henriette de France, Henriette d'Angleterre, Marie-Thérèse d'Autriche, Anne de Gonzague, Michel Le Tellier, Condé) et un seul sermon (Sermon prêché à l'ouverture de l'Assemblée générale du clergé de France, appelé parfois Sermon sur l'unité de l'Église, 1681). Mais un nombre considérable d'autres discours (surtout des sermons et des panégyriques de saints) ont pu être publiés d'après les manuscrits, sinon tels qu'ils furent prononcés, du moins tels qu'ils apparaissent d'après les notes préparées par l'orateur.
La meilleure édition des Œuvres oratoires est l'édition Lebarq-Urbain-Lévesque (7 vol., 1914-1926) ; pour les Oraisons funèbres, on pourra recourir à l'édition Truchet 1961.

Å’uvre non oratoire

L'œuvre non oratoire est fort abondante, tant en latin qu'en français. Il ne saurait être question d'en dresser ici un inventaire complet, pour lequel nous renvoyons à la dernière en date des éditions des Œuvres complètes Lachat, 31 vol., Paris, 1861-1864. Voici seulement un rappel des principaux titres avec, éventuellement, l'indication des éditions critiques récentes :
Ouvrages écrits pour l'instruction du Dauphin : Discours sur l'histoire universelle 1681, Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même posthum, Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte posthume ; édition critique par Le Brun, 1967.
Controverse antiprotestante : Exposition de la doctrine de l'Église catholique sur les matières de controverse 1671, Histoire des variations des Églises protestantes 1688, Avertissements aux protestants 1689-1691.
Polémique contre Fénelon : Instruction sur les états d'oraison 1697, Relation sur le quiétisme 1698.
Autres polémiques : Maximes et réflexions sur la comédie 1694 ; édition critique par Urbain et Lévesque, 1930, Défense de la Tradition et des saints Pères (posthume).
Spiritualité : Traité de la concupiscence posthume ; édition critique par Urbain et Lévesque, 1930, Élévations sur les mystères posthume ; édition critique par Dréano, 196, Méditations sur l'Évangile posthume ; édition critique par Dréano, 1966.
Enfin la correspondance de Bossuet est particulièrement abondante et instructive ; elle a fait l'objet d'une édition critique qui constitue un précieux ouvrage de référence pour l'étude du XVIIe siècle ; édition Urbain et Lévesque, 15 vol., 1909-1926 rééd., Liechtenstein, 1968.
Combat sur tous les fronts

Théologie

La pensée théologique de Bossuet est à la fois éclectique et très ferme. Éclectique, Bossuet l'est en ce sens qu'il puise à diverses sources : les Pères de l'Église, Augustin surtout, lui sont très familiers, ainsi que les décisions pontificales et les conciles, mais il n'exclut pas les scolastiques. Il l'est aussi en ce sens qu'il n'a pas pris une position tranchée dans l'affaire du jansénisme. Mais éclectisme n'implique chez lui ni imprécision ni mollesse ; partant du principe qu'il faut tenir toujours fortement comme les deux bouts de la chaîne, il maintient toujours inébranlablement les affirmations, même apparemment contraires, qu'il estime fondamentales. D'autre part, il est convaincu que la doctrine ne saurait en aucune manière évoluer : permanence est pour lui signe assuré de vérité, variation signe d'erreur ; rien ne lui serait plus étranger que l'idée d'un possible développement des dogmes.
Parmi les grands thèmes de son enseignement théologique on peut relever : une réflexion très poussée sur les attributs de Dieu (surtout sur la Providence), l'approfondissement du mystère de l'Incarnation, en quoi il se rapproche du bérullisme, l'analyse de la notion de péché et l'insistance sur le sacrement de pénitence, l'exaltation du rôle de la grâce et l'affirmation que le Christ est le seul véritable intercesseur. À tout prendre, cette dogmatique ne comporte aucun trait hardi ni nouveau, mais elle doit une sorte d'originalité à l'ampleur et à la cohésion de l'ensemble, à la vigueur des affirmations, et surtout au fait même qu'elle remonte en toute chose aux principes. Bossuet est d'abord et avant tout un théologien.

Histoire

Ce théologien ne fait pas fi de l'histoire. Au contraire, il s'en montre volontiers curieux, et il s'y exerce avec un incontestable sens critique. De l'historien, il possède à la fois le goût de la recherche précise et le don de la résurrection saisissante du passé. Dans ce domaine, son œuvre la plus marquante reste avec certaines pages des oraisons funèbres, le Discours sur l'histoire universelle, où l'on trouve aussi bien des mises au point de détail érudites que de vastes fresques, en particulier à propos de Rome, pour laquelle il éprouve une évidente prédilection.
Il convient, d'autre part, de noter la qualité de son information en matière d'histoire ecclésiastique, domaine alors en pleine évolution : il fait preuve d'une grande circonspection à l'égard des légendes relatives aux vies des saints.

Exégèse

L'exégète, en Bossuet, n'est pas à la hauteur du théologien, ni de l'historien. Non qu'il n'ait parfaitement connu la Bible ; mais il la lisait dans un esprit qui commençait à être dépassé : avec la conviction que tout est également vrai dans le texte inspiré, sur tous les plans, non seulement religieux, mais aussi historique, scientifique, etc.. C'est ce qu'on observe avec une particulière netteté dans sa Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte, à propos de laquelle il écrivait au pape : Nous découvrons les secrets de la politique, les maximes du gouvernement, et les sources du droit, dans la doctrine et dans les exemples de la sainte Écriture...
De là son opposition implacable aux efforts de Richard Simon, qui jetait les bases d'une exégèse plus scientifique ; Bossuet s'acharna à faire interdire ses œuvres, et c'est contre lui qu'il écrivit sa Défense de la Tradition et des saints Pères.

Spiritualité

En matière de spiritualité comme en matière d'exégèse, le nom de Bossuet reste attaché à une polémique fâcheuse pour sa mémoire : la fameuse querelle du quiétisme. Pour un peu, l'on douterait qu'il eût été lui-même un spirituel. Il en fut un cependant, en ce sens que, chez lui, les attitudes théocentriques, détachement à l'égard des valeurs de ce monde, contemplation des mystères, effort d'adhésion à Dieu et au Christ l'emportent nettement sur les préoccupations anthropocentriques. La morale, la psychologie même restent toujours subordonnées, dans sa prédication et dans ses écrits, aux spéculations proprement religieuses. Bien plus, ses lettres de direction le montrent très proche de Fénelon dans la conduite des âmes.
Il n'en reste pas moins vrai qu'il a opposé à la spiritualité fénelonienne une brutale fin de non-recevoir. Cette incompréhension semble s'expliquer surtout par son tempérament plus intellectuel qu'affectif, et par son extrême attachement à la rigueur des formulations théologiques.

Controverse

Au contraire, Bossuet s'est montré novateur en ce qui concerne la controverse avec les protestants. À la coercition, il préférait le dialogue, et il s'est efforcé, notamment dans l'Exposition, de pratiquer une méthode originale : au lieu de dénoncer les « erreurs » des protestants, établir la liste des points d'accord entre eux et les catholiques ; ne pas craindre au besoin de relever les erreurs commises par des catholiques, car il arrive que ceux-ci se fassent une idée fausse de la doctrine de leur propre Église et qu'ils semblent ainsi donner raison à leurs adversaires. Par exemple, Bossuet a beaucoup insisté sur le fait que l'Église catholique ne reconnaît pas d'autre médiateur que le Christ ; ce faisant, il réfutait l'accusation des protestants déclarant que le catholicisme versait dans l'idolâtrie en attribuant un pouvoir propre à des créatures la Vierge, les anges et les saints, et il rectifiait l'erreur de ceux des catholiques qui auraient effectivement compris ainsi le culte des saints.
Parmi les dialogues qu'il entretint avec des protestants en vue de jeter les bases d'une réunion des Églises, on doit retenir particulièrement ses conversations avec le pasteur Ferry, de Metz, et sa correspondance avec Leibniz. Elles permettent de voir en lui un précurseur de l'œcuménisme.

L'affaire gallicane

Bossuet est l'auteur de cette Déclaration des Quatre Articles qui est demeurée comme la charte du gallicanisme, et qui s'achève sur l'affirmation que le jugement du pape dans les questions de foi n'est pas irréformable, à moins que le consentement de l'Église n'intervienne. Aussi garda-t-il la réputation d'un gallican farouche, et cette impression s'accentua encore lorsqu'en 1870 le premier concile du Vatican eut implicitement condamné les Quatre Articles en proclamant l'infaillibilité du pape.
En fait, cette réputation n'est pas pleinement méritée ; dans l'état actuel de la recherche, on voit plutôt apparaître Bossuet comme un conciliateur qui tenta, au moment même de la crise, d'éviter des prises de position extrêmes.

Un absolutisme antimachiavélique

Bossuet ne fut jamais ministre, ni même investi d'une quelconque fonction de nature proprement politique ; à peine eut-il, en d'assez rares circonstances, l'occasion de conseiller le roi. Il serait donc erroné de lui imputer – en dehors de l'affaire gallicane – un grand rôle politique. En revanche, il fait, en ce domaine, figure de théoricien, et sa Politique reste l'un des ouvrages les plus représentatifs de l'absolutisme français.
Sa pensée pourrait se caractériser comme un absolutisme antimachiavélique. Il considère, en effet, les souverains comme totalement indépendants de tout contrôle humain ; mais, s'il ne peut exister à leur égard aucune puissance coactive, la religion et les lois exercent sur eux une puissance directive – à tel point qu'un État où il n'y aurait pas d'autre loi que leur volonté propre ne serait plus légitime, mais arbitraire : forme de gouvernement que la Politique déclare barbare, odieuse , et d'ailleurs étrangère aux mœurs de la France.
D'autre part, le système de Bossuet repose sur la théorie du « droit divin. Il ne s'agit pas de l'affirmation d'un privilège que les rois posséderaient seuls entre les gouvernants, mais au contraire du principe, hérité de saint Paul, que toute puissance vient de Dieu : c'est la Providence qui permet en fait l'institution de toute autorité, même mauvaise, et la révolte est toujours une impiété. Certes, cette doctrine assure aux mauvais gouvernants une apparence d'impunité ; mais ils auraient tort de s'y fier : Dieu saura les punir.
Ces quelques indications montrent bien que ce qui caractérise la pensée politique de Bossuet, c'est sa nature théologique. Pratiquement, il ne pose aucune borne à l'absolutisme ; mais, dans la perspective qui est la sienne, il lui en assigne une incomparable : la religion. Encore faut-il que le souverain soit pénétré de cette idée. C'est pourquoi le précepteur du Dauphin n'a pas cessé de prêcher, plus encore que les devoirs des sujets, les devoirs des rois, fondés sur « les propres paroles de l'Écriture sainte ». Le fondement religieux ôté, il ne resterait qu'un despotisme radical.

Prestige d'un style

L'éloquence de Bossuet, comme toute grande éloquence, est évidemment variée. Toutefois, l'un de ses caractères les plus visibles est le goût des périodes. Certaines, dans les oraisons funèbres, les sermons ou le Discours sur l'histoire universelle, sont restées célèbres ; ainsi le début de l'Oraison funèbre d'Henriette de France : « Celui qui règne dans les cieux, et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l'indépendance, est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles leçons... Par cette exceptionnelle maîtrise de la phrase, le nom de Bossuet a pris place, dans les manuels d'histoire littéraire, au rang des grands classiques, à côté de ceux de Racine et de Molière.
Mais il va de soi que dans son cas, non plus que pour Racine ou Molière, l'étiquette classique ne doit faire méconnaître la liberté du génie. Lui-même a souligné, dans son discours de réception à l'Académie, qu'il faut prendre garde qu'une trop scrupuleuse régularité, qu'une délicatesse trop molle, n'éteigne le feu des esprits et n'affaiblisse la vigueur du style. Au reste, par la date de sa naissance et par celle de ses débuts dans l'éloquence vers 1650, il plonge dans l'époque baroque dont il conserve, en l'assagissant, le goût des images frappantes, des développements saisissants en particulier l'orchestration de la mort et des envolées lyriques. Enfin son style est constamment vivifié par des souvenirs bibliques ; il est certainement, avec Claudel, celui des écrivains français dont la Bible a le plus fortement marqué la manière.
Bossuet a suscité, et suscite encore, des jugements extrêmes. L'admiration pour son style les phrases en voûte, comme disait Valéry est le seul point qui fasse l'unanimité. Pour le reste, les prises de position à l'égard de son œuvre restent trop souvent inspirées par des attitudes polémiques.
Il serait trop simple de croire qu'il a été loué par les catholiques et critiqué par les ennemis du catholicisme. À l'intérieur même de l'Église, il a été vivement attaqué par les ultramontains (surtout au XIXe siècle) et par les modernistes surtout vers 1900 ; il l'est encore par plus d'un admirateur de Fénelon. D'une manière générale, cependant, l'on peut dire qu'il a été admiré, et fréquemment cité en chaire, par une grande partie du clergé français jusqu'à une date récente, mais que l'évolution de l'Église depuis quelques décennies, et surtout depuis le deuxième concile du Vatican, a porté un coup sensible à son prestige.
Indépendamment des questions religieuses, les jugements portés sur Bossuet ont souvent été influencés par des préoccupations politiques : prôné dans certains milieux de droite, il fut volontiers choisi comme symbole de la réaction par la tradition libérale. Jacques Truchet

Å’uvres

Discours sur l'Histoire universelle - édition 1771 Oeuvres, 1852
Refutation du catechisme du Sr Paul Ferry, ministre de la religion pretendue reformée 1655, Metz
Oraison funèbre de Henriette-Marie de France 1669
Exposition de la doctrine de l'église catholique sur les matières de controverse 1671.
Discours sur l'Histoire universelle 1681
Histoire des variations des Églises protestantes 1688
Défense de l'histoire des variations contre la réponse de M. Basnage, Ministre de Roterdam 1691
Défense de la Tradition et des saints Pères 1693
Maximes et réflexions sur la comédie 1694
Explication de la prophétie d'Isaïe 1704
La Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte posthume 1709
Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même posthume 1741
Sermons posthume 1772
Traité de la concupiscence posthume 1731

Bibliographie Éditions de référence

Œuvres oratoires, édition de Joseph Lebarq, Lille, Desclée De Brouwer, 1890-1896 ; revue et augmentée par Ch. Urbain et E. Lévesque, Paris, Hachette et Desclée, 7 volumes : tome I (1648-1654), 1914 ; tome II (1655-1659), 1914 ; tome III (1659-1661), 1916 ; tome IV (1661-1665), 1921 ; tome V (1666-1670), 1922 ; tome VI (1670-1702), 1923 ; tome VII Compléments et tables, 1926.
Correspondance, édition de Ch. Urbain et E. Lévesque, Paris, Gallimard, 1909-1925, 15 volumes.
Éditions récentes[modifier | modifier le code]
Œuvres, édition de l’abbé B. Vélat et Yvonne Champaillé, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1961.
Oraisons funèbres, édition de Jacques Truchet, Paris, Garnier, 1961.
Sermon sur la Mort et autres sermons, édition de Jacques Truchet, GF, 1970.
Sermons, édition de Philippe Sellier, Paris, Larousse, 1975.
Sermons. Le Carême du Louvre, édition de Constance Cagnat-Debœuf, Paris, Gallimard, Folio-Classique, 2001.
Sermon sur les Anges Gardiens, préfacé par Carlo Ossola (trad. de Nadine Le Lirzin), Paris, Payot & Rivages, 2005.
Bossuet, Conscience de l'Église de France, préface de Mgr Roland Minnerath, archevêque de Dijon. Édit : François-Xavier de Guibert 2014


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Posté le : 11/04/2015 16:41
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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