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Marc-Antoine de Muret
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Le 12 Avril 1526 à Limoges naît Marc-Antoine de Muret

dit Muretus en latin, mort le 4 juin 1585 à Rome, humaniste français. Auteur d'œuvres en latin, commentaires de classiques, poèmes, tragédies, professeur de rhétorique, il fut le maître du jeune Montaigne, il fut en Italie, à partir de 1554, un des maîtres de l'éloquence néo-latine. Professeur de Montaigne au collège de Guyenne à Bordeaux, il fut ensuite à Paris, de 1551 à 1553, régent du collège de Boncourt, où il y initia Belleau, La Péruse, Jodelle, La Taille et Grévin à la tragédie latine ainsi qu'aux poètes latins. En 1554, une accusation de sodomie le contraignit à l'exil. Il professa d'abord à Venise 1554-1558, puis à Padoue, avant d'obtenir, en 1563, une chaire à l'université de Rome ; il y enseignera jusqu'en 1584 la philosophie et l'éloquence. Outre de nombreuses éditions et commentaires d'auteurs grecs et latins, il a donné de nombreuses pièces oratoires le De philosophiae et eloquentiae conjunctione, leçon prononcée en 1557 à Venise, affirmant la nécessaire complémentarité de l'étude de la philosophie et de celle de la rhétorique et un commentaire aux Amours de Ronsard. Poète Juvenilia, 1552 ; Hymnorum sacrum liber, 1576, Muret incarna à Rome le «meilleur style latin .

En bref

Humaniste français, fils d'un juriste, Marc-Antoine Muret commence en province — selon un itinéraire encore mal connu — une brillante carrière de professeur. Parmi ses élèves figure Montaigne au collège de Guyenne. Le voici ensuite à Paris, au collège de Boncourt, et il contribue de 1551 à 1553 à révéler les textes anciens à Rémi Belleau ou Étienne Jodelle. En 1554, une accusation de sodomie le contraint à s'exiler en Italie, à Venise, où il fréquente l'éditeur Paul Manuce, à Padoue et à Ferrare.
Rattaché à l'université de Rome à partir de 1563, il s'efforce d'y maintenir l'enseignement du grec, et pratique l'explication comparative des auteurs grecs et romains. Il enseigne aussi le droit, selon la méthode française de Cujas.
Muret aime son métier, malgré l'indiscipline de ses élèves. Il est également l'orateur officiel des rois de France auprès des papes. Ce savant consulté de tous les points de l'Europe est fait citoyen romain. Il finit sa vie dans les ordres, sans cesser d'enseigner.
Muret est d'abord un philologue, qui a laissé des éditions de Catulle, d'Horace, de Térence, de Tibulle, et des commentaires de textes philosophiques, par exemple la République de Platon et certains traités de Cicéron. Ses Variae lectiones constituent un énorme labeur, même si l'annotation est parfois un peu rapide et superficielle, et elles passent de huit volumes dans l'édition de 1559 à vingt dans celle de 1580.
Cette production érudite révèle les deux pôles de sa réflexion, la rhétorique et la philosophie. Cette union du beau langage et de la quête intellectuelle est encore un grand thème de ses nombreux discours, qui en fait sont souvent des leçons inaugurales. Muret y pose différents problèmes littéraires, manifestant ainsi son goût pour des spéculations plus théoriques, même si l'établissement des textes anciens lui apparaît comme la partie noble de son travail, dont il n'hésite pas à faire l'éloge.
Mais pour Muret la poésie n'est pas seulement matière à enseignement.Le recueil des Juvenilia en 1553 se place sous le signe de la diversité.
Des poèmes légers et voluptueux y voisinent avec une tragédie latine, Julius Caesar, dont la composition est antérieure, et qui est la première pièce de théâtre sur ce sujet au XVIe siècle.
Certains textes des Juvenilia sont adressés aux écrivains de la Pléiade, et l'intérêt de Muret pour la nouvelle école poétique est encore attesté par son commentaire français des Amours de Ronsard. Publiées en 1553 dans la seconde édition des Amours, ces notes savantes précisent les sources et élucident les allusions mythologiques, facilitant ainsi l'accès à une œuvre obscure.
Quant aux Poemata varia en 1575, qui contiennent surtout des éloges de saints, ils révèlent l'évolution de Muret vers une inspiration plus religieuse. Destinée à son neveu, l'Institutio puerilis en 1578 manifeste quels rapports constants existent entre sa profession et la création poétique.
Muret a eu les mérites du philologue, car il a aidé des générations d'élèves à aborder des textes aussi ardus que l'Éthique et la Politique d'Aristote, les œuvres de Sénèque, les Annales de Tacite.
Ses dons et son rayonnement personnel lui ont permis d'être un initiateur, et c'est à ce titre que ses talents ont été célébrés dès 1553 par les poètes de la Pléiade, par Dorat et par Ronsard, qui lui dédie sa traduction de quelques épigrammes grecques dans le Livret de Folastries. Muret avait consciemment collaboré à leur entreprise, comme le prouve la Préface latine de ses Juvenilia, éloge de leur commune tentative pour illustrer notre pays par l'imitation des Anciens. Françoise Joukovski

Sa vie

Marc Antoine Muret commence très jeune une carrière d’enseignant après avoir attiré, à l’âge de dix-huit ans, l’attention de Jules César Scaliger qui l’invite à parler au collège archiépiscopal d’Auch. Il enseigne ensuite le latin à Villeneuve-d’Agen, puis à Bordeaux dans les années 1547-48 où il a Montaigne comme étudiant. En 1546, on représente sa tragédie Iulius Cæsar au collège de Guyenne, à Bordeaux, rédaction en 1545. Il donna, avant 1552, une série de conférences à Paris, au collège de Boncourt. Il y attira un public important, y compris le roi Henri II de France et la reine. Il a pour élèves Rémy Belleau, Jean de La Taille, Étienne Jodelle ou encore Vauquelin de la Fresnaye, qui formeront bien vite la Brigade, future Pléiade, avec qui il prend part à la Pompe du bouc. Il se lie également d’amitié avec Dorat et certains de ses jeunes élèves comme Du Bellay et Baïf. Il est très proche de Ronsard, qui lui demande de rédiger un commentaire de ses poèmes, dont les obscures allusions mythologiques ou les néologismes tirés du grec et du latin ont dérouté nombre de lecteurs; ce commentaire, lui-même très érudit, est imprimé dans le recueil des Amours de 1553.
Cette même année 1553, il est emprisonné au Châtelet pour sodomie et hérésie. Il décide de se laisser mourir de faim puis est libéré grâce à l’intervention d’amis puissants. Une fois libre, il se rend à Toulouse où il étudie et enseigne le droit jusqu’à ce que les mêmes accusations qu’en 1553 soient portées contre lui l’année suivante. Il ne sauve sa vie qu’en s’enfuyant avec Ludovicus Memmius Frémiot, son amant du moment. On dit qu’il est prévenu de l’arrestation imminente qui l’attendait par un billet envoyé par un ami haut placé avec ce seul vers de Virgile: Oh, fuis cette terre cruelle, fuis le rivage amer ! Énéide, III, 44.
Les registres de la ville indiquent qu’il y est brûlé en effigie comme hérétique et sodomite. Obligé de fuir en Italie, il y mène durant plusieurs années une vie errante et incertaine à Padoue, Ferrare et Venise où il enseigne et prépare pour Paul Manuce plusieurs éditions de textes latins dont en particulier Térence.
Scaliger rapporte qu’ayant été trop proche de quelques-uns de ses étudiants, membres de nobles familles vénitiennes, il part pour Padoue en plein milieu de l’année universitaire. Là encore, de méchantes rumeurs le poursuivent jusqu’à ce que le cardinal Hippolyte d'Este l’invite à s’établir à Rome en 1559. En 1561, Muret revient en France comme membre de la suite du cardinal à la conférence de Poissy entre catholiques et protestants.
Installé à Rome en 1563, il y devient professeur à l’université La Sapienza ; il acquiert une réputation de niveau européen, par ses volumes de Variae lectiones comme par sa maîtrise de la rhétorique : il est souvent sollicité pour prononcer les discours d’obédience des princes à l’élection d’un nouveau pape, en particulier au nom du roi de France. En 1572, le pape lui accorde, pour ses mérites culturels, la nationalité romaine. Vers 1576, il est ordonné prêtre.
En 1578, le roi de Pologne lui offre un poste de professeur de jurisprudence à sa nouvelle université de Cracovie, mais le pape Grégoire XIII le convainc de rester à Rome où il enseigne sans interruption jusqu’en 1584. Il a réuni une importante bibliothèque de travail dont les imprimés constituent le noyau de la bibliothèque du Collegio romano et se trouvent aujourd’hui en grande partie à la Biblioteca nazionale centrale de Rome.

Experimentum in corpore vili

Plusieurs versions de la même anecdote raconte que Muret, une fois arrivé en Italie après sa fuite de France, épuisé par la marche, tomba malade. Pensant avoir affaire à un mendiant, les médecins qui l'auscultèrent discutèrent en latin de l'opportunité d'expérimenter sur ce cobaye un remède hasardeux. L'un d'eux proposa de faire "cette expérience sur un corps vil" : «faciamus in corpore vili». Selon une autre version, le médecin aurait parlé d'âme vile. En fonction des biographes, Muret « guéri par la peur», soit s'échappe, soit leur répond en latin : «cette âme que tu appelles vile, le Christ n'a pas daigné mourir pour elle». Grégoire Chamayou note les nombreux usages de l'expression, qui selon lui devient proverbiale, et que l'on retrouve chez Diderot ou chez Marx, et dans de nombreux textes consacrés aux expérimentations médicales.

Å’uvres

Ad Gregorium XIII :P.M. Oratio habita nomine Karoli IX, Romae, 1573.
Ad Pium IIII Pont. Max. Oratio Antonii Borbonii Navarrorum Regis, et Joannae Albretiae Reginae, Principum Bearniae &c. nomine Habita Romae. M.D.LX, Dilingae, 1560.
Epistolae, hymni sacri, et poetmata omnia, Moguntiae, 1614.
Epistolarum liber : Cui accesserunt epistolae aliquot R. Turneri unacum epistola Julii Pogiani viri disertissimi de Ciceronis imitandi modo, Ingolstadt, 1584.
Hymni in B. Virginem Maria, s.l. 1600.
M. Antonii Mureti epistolae : Libellus lectu dignissimus nunc recens emendatiûs in lucem editus, Parisiis, Cloperau, 1580.
M. Antonii Mureti, Renati Pincaei, et Fed. Morelli nomismatographia, Lutetiae, 1614.
M.A. Mureti Iuuenilia, Bardi Pomeraniae, Ex officina principis, 1590.
Marci Antonii Mureti orationes quatuor : Antehac nunquam in Germania excusae ; ... Harum indicem aversa pagella continet, Ingolstadt, Sartorius, 1585.
Oraison prononcée par devant messieurs les Cardinaux lors qu’ils vouloyent entrer au conclave, Lyon, Benoit Rigaud, 1585.
Oratio de laudibus litterarum habita Romae in aede S. Eustachii XV. Nov. MDLXXIII, Romae, 1573.
Oratio habita ad ... Cardinales ipso die Paschae cum subrogandi Pontificis causa Conclaue ingressuri essent anno M.D. LXXXV, Rome, 1585.
Oratio habita Romae in fvnere Karoli IX Gallorum regis, Romae : Apud Haeredes Antonij Bladij Impressores Camerales, 1574.
Oratio in funere Pauli Foxii Archiepiscopi Tolosani oratoris ad Gregorium XIII. Pont. Max. Et ad sedem Apostolicam regij, habita Romae, ... MDLXXXIIII..
Orationes latinae virorum recentioris aetatis dissertissimorum Gaevii, Wyttenbachii, Mureti, Hemsterhusii, Facciolati, Ernesti, Chelucci, Bencii, Majoragii, Perpiniani, Palearii, Eichstadii, Freiburg : Groos, 1835.
Orationes, epistolae, hymnique sacri : Editio prioribus omnibus emendatior, et uno integro epistolarum praefationumque libro iam recens addito auctior, Ingolstadt, 1610.
Orationes, Ingolstadt, 1584.
Pontificum Rom. epistolae XXX saeculo XIII scriptae, Aonii Palearii epistolae XXV, M. Antonii Mureti et ad Muretum Pauli Manutii ... aliorumque virorum clariss. epistolae selectae, accesserunt graecorum scriptorum aliae nonnullae a Leone Allatio olim recensitae, omnes ex codd. mss. Bibliothecae collegii romani S.J. nunc primum editae, Rome, 1757-1758.
Trium disertissimorum virorum praefationes ac epistolae familiares aliquot, Muret, Lambini et Regii, Paris, 1578.

Éditions modernes

La Tragédie de Iulius Caesar, éd. Pierre Blanchard, Texte en latin et traduction française
Juvenilia, édition critique, traduction, annotation et commentaire par Virginie Leroux, Genève, Droz, 2009 Travaux d'Humanisme et Renaissance, 450.
Commentaires au premier livre des "Amours" de Ronsard, éd. Gisèle Mathieu-Castellani, Genève, Droz, 1985 Travaux d'Humanisme et Renaissance, 207.

Bibliographie

Charles Dejob, Marc Antoine Muret, un professeur français en Italie dans la seconde moitié du XVIe siècle, Paris, Ernest Thorin, 1881.
Jean-Eudes Girot, Marc Antoine Muret : des Isles fortunées au rivage romain, Genève, Droz, 2012 Travaux d'Humanisme et Renaissance
œuvre de fiction : Gérard Oberlé, Mémoires de Marc-Antoine Muret, Paris, Grasset et Fasquelle, 2009, 278 p.

Liens internes

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Posté le : 11/04/2015 18:22
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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