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Eugéne Delacroix 2
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Les grands travaux

La protection de Thiers, arrivé au pouvoir et qui l'avait, comme critique d'art, remarqué à ses débuts, lui valut, moins d'un an après son retour du Maroc, une prestigieuse commande officielle, dans le cadre des travaux de rénovation et d'embellissement du Palais-Bourbon. Il y fut chargé de la décoration du salon du Roi, où le souverain devait se tenir lors de ses venues à la Chambre des députés et qu'il acheva en 1838. L'architecture en était assez ingrate, et Delacroix avait, en la matière, assez peu d'expérience. Il sut magistralement s'imposer en faisant modifier quelque peu la disposition interne de la pièce, où, au-dessus de pilastres en grisaille représentant les fleuves et les mers de France, il fit courir une frise aux thèmes conventionnels la Guerre, l'Agriculture, la Justice et l'Industrie, repris dans les caissons du plafond, mais avec une très grande invention dans les figures et une extraordinaire vigueur de coloris. Ce premier succès entraîna d'autres commandes : l'activité de Delacroix se structure désormais autour de grands travaux décoratifs, qui ne cessent de se succéder : bibliothèque du Palais-Bourbon 1838-1847, probablement son chef-d'œuvre, où entre deux hémicycles Orphée vient policer les Grecs encore sauvages et Attila, suivi de ses hordes barbares, foule aux pieds l'Italie et les Arts se déploient cinq coupoles où à chaque fois quatre pendentifs illustrent, par des scènes tirées de la Bible, de la mythologie ou de l'Antiquité, les Sciences, l'Histoire et la Philosophie, la Législation et l'Éloquence, la Théologie et la Poésie ; bibliothèque de la Chambre des pairs actuel Sénat, avec une coupole L'Élysée ou Dante et les esprits des grands hommes, un hémicycle Alexandre faisant enfermer les œuvres d'Homère dans une cassette d'or et quatre médaillons allégoriques 1841-1846 ; galerie d'Apollon au Louvre avec la composition centrale du plafond, Apollon vainqueur du serpent Python 1850-1851 ; salon de la Paix à l'Hôtel de Ville de Paris 1852-1854, détruit en 1871 ; chapelle des Saints-Anges à Saint-Sulpice enfin, son testament pictural 1849-1861, où sous L'Archange saint Michel terrassant le démon , La Lutte de Jacob avec l'Ange fait face à Héliodore chassé du Temple. C'est avec ces travaux, qui sont les seuls pour lesquels il engagea des collaborateurs il n'eut sinon jamais d'atelier au sens habituel du terme, que Delacroix s'insère véritablement dans la continuité de la tradition classique et se mesure avec ceux qu'il avait pris pour modèle, tant par son inspiration personnelle, puisqu'il a choisi librement la plupart de ces sujets, que par un style volontairement élevé, idéaliste dans l'esprit et réaliste dans le détail, par sa préoccupation enfin d'adapter à chaque lieu ses compositions et notamment en tenant compte des sources lumineuses, souvent faibles, qu'il compensa par un coloris encore plus éclatant.

Le voyage en Afrique du Nord fin janvier à juillet 1832

C’est à la mi-octobre 1831 que Louis-Philippe informe Charles-Edgar, comte de Mornay 1803-1878 de sa mission diplomatique auprès de Moulay Abd er-Rahman 1778-1859, chef chérifien du Maroc. Il s’agit de porter un message de paix à l’empereur du Maroc et aux Britanniques, bien implantés sur le plan commercial, dans le pays. Cette ambassade doit clore plusieurs dossiers épineux, dus à la conquête de l'Algérie par la France. Sa mission sera une réussite sur le moment : Mornay enverra le 4 avril 1832, une lettre déclarant au général en chef de l’état-major d’Alger, Savary, duc de Rovigo, que le Maroc abandonne ses visées sur la région de Tlemcen et d’Oran, promet de rester neutre et de retirer ses troupes de l’Algérie.
C’est tout d’abord, Eugène Isabey, qui avait été pressenti, pour se joindre à la mission diplomatique en Afrique du Nord. Or, le peintre revenu depuis peu d’Alger, s’était désisté, craignant un deuxième voyage en Afrique. C’est donc Delacroix qui sera choisi pour accompagner la mission, à ses frais. Ce n'est qu'à la fin de l’année 1831 que le peintre et Mornay font connaissance, grâce à Edmond-Henri Duponchel 1794-1868, futur directeur de l’opéra, et Armand Bertin, directeur du Journal des Débats, à la requête de Mademoiselle Mars 1779-1847, maîtresse officielle de Mornay, et amie de Duponchel et de Bertin : celle-ci étant désireuse de trouver un compagnon de voyage agréable, à son amant. Mornay et Delacroix dînèrent ensemble à la Saint-Sylvestre, en compagnie de la comédienne.
Le départ, prévu le lendemain vers 3 heures du matin, eut lieu rue de la Tour-des-Dames en berline jusqu’à Toulon où avait été appareillée une corvette-aviso de 18 canons, commandée par le capitaine de frégate Ange-François Jouglas. La Perle quitte Toulon le 11 janvier 1832, longe les côtes de Minorque, Majorque, Malaga et celles du royaume de Grenade, passe près de Solobrena et de Motril en Espagne, s’arrête à Algésiras pour le ravitaillement et mouille devant Tanger, le 24 janvier 1832 à 8 heures. C'est Jacques-Denis Delaporte, consul de France à Tanger qui les accueille, et se charge des formalités de débarquement et de la mise au point du protocole de réception, par les autorités de la ville. Ce n'est que le lendemain que Mornay et ses collaborateurs débarquent, pour s'installer à la Maison de France. Profitant d’un intermède, Delacroix se promène dans Tanger, un carnet à la main.
Bien que Mornay soit accompagné par Antoine-Jérôme Desgranges 1784-1864, interprète du roi, il ne peut s’opposer à ce qu’Abraham Benchimol se joigne à eux : le protocole voulant qu’un Européen ne puisse s’adresser directement à l’empereur et que seul un juif y soit autorisé. Quant à Delacroix, sans préjugés vis-à-vis des juifs et très intéressé par leur communauté, il se lie d’amitié avec le drogman, au service du consulat depuis 1820, et bénéficie ainsi du bon accueil de son entourage. Ce qui lui permet de croquer la nièce d'Abraham, Léditia Azencot, Saada, sa femme, et Presciadia et Rachel, ses filles. Grâce à Madame Delaporte, la femme du consul, il put également dessiner de jeunes musulmanes, très effarouchées par un étranger.

Eugène Delacroix, La Noce juive au Maroc, 1837-1841, Louvre.

L’entremise du drogman lui permet aussi d’assister à l’une des fêtes données lors d’une noce juive, le 21 février 1832. Il en a gardé des traces dans l’un de ses carnets à couverture cartonnée, appelée Album du Maroc acquis par Le musée du Louvre en 1983. Tous les éléments récoltés la tenue et l'attitude de certains participants l'aideront ultérieurement à peindre La Noce juive au Maroc 1841, musée du Louvre. Les deux évènements notables auxquels Delacroix put participer lors de ce voyage, sont cette noce et l’entrevue avec l’empereur à Meknès.
La prochaine étape de cette mission diplomatique était l’entrevue avec Moulay Abd er-Rahman. Mornay envoya un courrier à Meknès afin de demander l’autorisation de le rencontrer. Le 3 février 1832, correspondant à l’année 1248 de l’Hégire, est proclamé le début du Ramadan qui se termine par la fête de l’Aïd es-Sghir, le 4 mars 1832. Pendant cette période sacrée de jeûne et de prières, le commandeur des croyants ne pouvait les recevoir. De plus, le décès de Moulay Meimoun, frère du souverain, retarde encore le départ de la mission. Cette longue attente de 42 jours permettait d'apaiser les partis anti-français et de modérer les exigences de la diplomatie française. Ce n’est que le 3 mars que l’autorisation du souverain est donnée.
Le 5 mars, la délégation part de Tanger pour Meknès, accompagnée d’une escorte de soldats et d’un pacha pour chaque étape, dans la limite de la province où s’exerce leur autorité. Les deux villes étaient à 45 lieues, l’une de l’autre. Une fois passé le gué à l’oued Mharhar, un premier campement est établi à El Arba Aïn-Dalia. Le 6 mars, la mission et l’escorte passent près du lac Lao, et de la mer, avec à droite, une vue du Cap Spartel. Nouvelle étape à Souk el-Had el-Gharbia, le soir, ils dînent avec le caïd Mohammed Ben-Abou et font une halte à Tléta Rissana.
Le 8 mars, ils partent sous la pluie et passent le gué de l’oued Maghazen, affluent de l’oued Loukkos. Ils déjeunent ensuite à l’oued Ouarrour, près de Ksar el-Kébir appelé aussi Alcazarquivir, lieu de la Bataille des Trois Rois où combattirent le 4 août 1578 Don Sébastian, roi du Portugal, son allié Moulay Mohammed, dit el Motaouakir et le Sultan Moulay Abd el-Malek. C’est Moulay Abd el-Malek, qui remporta ce combat où les trois protagonistes trouvèrent la mort. Ce qui permit à Al-Mansur, frère de Moulay Abd el-Malek, de monter sur le trône chérifien.
Le 9 mars, ils s’arrêtent à Ksar el-Kébir : le vendredi étant un jour de prière. Dans la soirée, ils se dirigent vers l’oued Fouarate où la délégation est attaquée. Delacroix s’en souviendra pour La Perception de l’impôt arabe ou Combat d'Arabes dans la montagne, National Gallery de Washington, tableau qu’il peignit en 1863, année de sa mort. C’est à Fouarate qu’un campement est installé pour la nuit. Le 10 mars, à cause d’un malaise du peintre et du jour du Sabbat jour de repos des juifs, le départ de la mission est différé. Ils passent tout de même l’oued Mda et installent leur campement à El-Arba de Sidi Aîssa Belhacen.

Eugène Delacroix, Les Bords du fleuve Sebou Londres.

Le 11 mars, ils longent le Sebou et le 12, un campement est établi sur les bords du fleuve dont les eaux grossies par les pluies sont difficiles à traverser. Delacroix s’inspire de ces deux journées pour peindre un tableau intitulé, Les Bords du fleuve Sebou 1858-1859, Artemis Group, Londres. Le 13 mars, ils arrivent à Sidi Kacem. Le dernier campement de la mission est dressé le 14 mars au pied du Zerhoun, devant Moulay Idriss, une ville établie sur deux hauteurs irrégulières dont les étrangers n’avaient pas le droit d’en gravir les lacets. Le 15 mars, ils quittent Zerhoun pour arriver près de Meknès où ils assistent à de grandes fantasias.
Les fantasias ou courses de poudre n’étaient pas destinés à divertir les étrangers, mais des exercices militaires censés montrer l’adresse et le savoir-faire des cavaliers marocains au combat. Delacroix a pu voir plusieurs fois des courses de poudre, entre Tanger et Meknès.
Il exécutera une belle aquarelle sur ce sujet, pour le comte de Mornay : Une Fantasia ou jeu de poudre devant la porte d’entrée de la ville de Méquinez 1832, musée du Louvre. Ces courses ont fourni à Delacroix le sujet de quatre peintures entre 1832 et 1847 :
Exercices militaires des Marocains 1832, Musée Fabre de Montpellier,
Fantasia arabe 1833, Städelsches Kunstinstitut de Francfort-sur-le-Main,
Choc de cavaliers arabes 1843, Walters Art Museum de Baltimore,
Exercices militaires des Marocains 1847, coll. Oskar Reinhart de Winterthur.
Ils longent également le tombeau d’un saint, celui de Sidi Mohammed ben Aïssa, fondateur de la communauté des Aïssaouas. La découverte des pratiques religieuses chants, danses et contorsions de cette secte enflamme son imagination. Ce qui lui fournira, à son retour, le sujet de deux tableaux :
Les Aïssaouas 1838, The Minneapolis Institute of Arts,
Avant de rentrer dans Meknès, ils doivent faire le tour complet de la ville et de ses remparts138. Installée dans la Maison des hôtes, au cœur du quartier de la Berrima, la délégation reste enfermée pendant 8 jours, du 15 mars au 22 mars, avant d’être reçue par l’empereur. Le 22 mars, c’est l’audience publique avec Moulay Abd er-Rahman. La délégation à cheval est précédée du Kaïd et de quelques soldats, et suivie de ceux portant les cadeaux, destinés au souverain. Les présents envoyés par Louis-Philippe comprenaient notamment une magnifique selle brodée, des armes précieuses, des bijoux, des brocards, des soieries et des montres.

Le convoi passe à côté de la mosquée Jamaa el-Kbir, traverse un passage couvert de cannes Souk el-Hdim et arrive sur la place située en face de la grande porte (place el Hdim. Ils entrent dans une grande cour, passent entre une haie de soldats, sur leur gauche se trouve une grande esplanade place Lalla Aouda. Ils entrent plus en avant, arrivent dans une grande place, le Mechouar, située dans le quartier de Dar el-Kbir, où ils doivent rencontrer le souverain. C’est par une porte mesquine et sans ornement qu’il paraît, monté sur un cheval gris, entouré de ses gardes à pied et d’un porteur de parasol, qui lui emboîte le pas.
Pour Delacroix, le roi ressemble à Louis-Philippe, mais en plus jeune. Après les compliments d’usage, il ordonne à Sidi Muchtar de prendre la lettre du roi des Français et de les guider dans la visite de la résidence royale. Cette cérémonie sera consignée dans le second album-journal du peintre. De cette audience mémorable, Delacroix a réalisé de nombreux croquis dont il se servira pour sa grande toile, intitulée Le Sultan du Maroc Abd Al-Rhaman entouré de sa garde, sortant de son palais de Meknès 1845, musée des Augustins de Toulouse.
Du 23 mars au 4 avril, Delacroix visite la ville de Meknès : le marché aux fruits secs d’El-Hdim, le Mellah, le quartier juif où il acquiert des objets en cuivre, les haras, le zoo royal et l’autrucherie d’où la mission emmène les animaux offerts à Louis-Philippe, une lionne, un tigre, deux autruche, un bœuf sauvage, une espèce d’antilope, deux gazelles et quatre chevaux, le marché Bab el-Khmis. Il dessine également beaucoup : la porte Bab-el-Mansur, les autres monuments de la ville, deux hommes jouant aux dames rencontrés dans le Mellah, dont il se souviendra pour son tableau des Arabes jouant aux échecs, vers 1847-1848, National Gallery of Scotland d'Édimbourg, appelés également Marocains jouant aux échecs.
Le 30 mars, un trio composé de deux musiciens et d’une chanteuse était venu honorer la mission à l’initiative de l’Empereur. Ces musiciens juifs de Mogador, étaient réputés, comme faisant partie des grands maîtres de la musique andalouse. Cet évènement lui inspirera, en 1847, une composition, intitulée Les Musiciens juifs de Mogador.
Le départ de Meknès est donné le 5 avril à 11 heures. Les membres de la mission reprennent à peu près le même chemin qu’à l’aller. C’est le 12 avril qu’ils arrivent à Tanger où ils sont accueillis par les consuls étrangers et les notables. Ce second séjour se prolonge jusqu’à début mai. À la suite de grosses fatigues dues au voyage, Delacroix tombe malade sa fièvre se déclare le 16. Cependant, le peintre se rétablit et profite de cette convalescence pour dessiner à Tanger et dans les environs.
Le 9 mai, Delacroix emprunte la Perle pour une excursion, en Andalousie. Près des côtes de Cadiz où l’épidémie de choléra sévit, le bateau est mis en quarantaine. Il en profite pour dessiner deux vues de la ville album de Chantilly. C’est le 18 mai qu’il peut enfin débarquer pour visiter la ville, notamment le couvent des Augustins, en compagnie de M. Angrand 1808-1886, vice-consul de France à Cadix. Les études effectuées sur place lui serviront pour réaliser, en 1838, une toile intitulée Christophe Colomb au couvent de Sainte-Marie de Rabida, Museum of Art de Toledo.
Sur la route de Séville, il fait un arrêt près des murailles de Jerez de la Frontera dont il fait un croquis. Jusqu’au 28 mai au soir, il visite la ville de Séville, en particulier l’Alcala, la cathédrale et les bords de Guadalquivir, la Giralda, la Cartuja une ancienne chartreuse où il admire des Zurbaran, des Murillo et des Goya143. C’est grâce à cet artiste, dont il avait copié quelques planches de ses Caprices, dans sa jeunesse, qu’il découvre la tauromachie. Les notes contenues dans son carnet semblent confirmer qu’il ait bien assisté à une corrida : aquarelle intitulée Le Picador Cabinet des dessins du musée du Louvre. Le 29 mai s’achève son séjour en Andalousie. Ce n’est que le 30 mai, à Cadix, qu’il embarque à bord de la Perle pour retourner, à Tanger.
Le voyage que Delacroix a effectué en Afrique du Nord de fin janvier à juillet 1832 est primordial pour sa technique et son esthétique. Il en rapporte sept carnets constituant le journal de son voyage, dont il ne reste plus que quatre exemplaires trois sont conservés au musée du Louvre et un, au musée Condé de Chantilly et quelque 800 feuilles. Ils permettent de suivre pas à pas le périple africain du peintre. Il a peint en tout plus de quatre-vingts peintures sur des thèmes orientaux, notamment Les Femmes d'Alger dans leur appartement 1834, musée du Louvre, La Noce juive au Maroc 1841, musée du Louvre, Le Sultan du Maroc 1845, musée des Augustins de Toulouse.
Ce voyage permettait à Delacroix, qui n'avait jamais été en Italie, de retrouver l’Antiquité vivante. La lettre, qu’il adresse à Jean-Baptiste Pierret le 29 janvier, est très éloquente à ce sujet : Imagine mon ami ce que c’est que de voir couchés au soleil, se promenant dans les rues, raccommodant des savates, des personnages consulaires, des Caton, des Brutus, auxquels il ne manque même pas l’air dédaigneux que devaient avoir les maîtres du monde….
Par ailleurs, grâce à un voyage en Afrique du Nord et à son séjour en Algérie du lundi 18 au jeudi 28 juin 1832, Delacroix aurait alors visité le harem d'un ancien reis du Dey qu'il évoquera dans sa peinture des femmes d'Alger dans leur appartement, du Salon de 1834. ouvre, cat. no 163 scène qu'il reproduit de mémoire dans son atelier dès son retour.
Cette visite est finalement rendue possible par l'intervention de Poirel, ingénieur au port d'Alger, qui lui présente un ancien corsaire qui accepte d'ouvrir les portes de sa maison au jeune français. Delacroix est transporté par ce qu'il voit: C'est comme au temps d'Homère, s'écrit-il, la femme dans la gynécée, brodant de merveilleux tissus. C'est la femme comme je la comprends.
Grâce à ce voyage, il fut l'un des premiers artistes à aller peindre l'Orient d'après nature, ce qui valut, outre de très nombreux croquis et aquarelles, quelques belles toiles de la veine des Femmes d'Alger dans leur appartement, tableau à la fois orientaliste et romantique, l'orientalisme étant caractéristique des artistes et écrivains au XIXe siècle.

Les premiers grands ensembles décoratifs

C’est le 31 août 1833 que Thiers, ministre des Travaux Publics de l’époque, confia à Delacroix, sa première grande décoration : la peinture sur muraille du Salon du Roi ou Salle du Trône, au Palais Bourbon actuelle Assemblée nationale. Cette commande lui fut réglée : 35 000 francs. Cet ensemble est composé d’un plafond, avec une verrière centrale entourée de huit caissons quatre grands et quatre petits, de quatre frises situées au-dessus des portes et fenêtres, et de huit pilastres. Il fut peint à l’huile, sur toiles marouflées, et les frises à l’huile et à la cire, directement sur le mur afin d’obtenir une matité plus proche de la détrempe. Les pilastres furent peints eux aussi sur les murs, en adoptant la même technique, mais en grisaille. Cette commande fut terminée au début de 1838 et réalisée sans collaborateurs, excepté des ornemanistes pour les décors dorés, en particulier Charles Cicéri 1782-1868, peintre décorateur et aquarelliste, qui se fit connaître au Salon de 1827, en exposant des aquarelles.
Dans les quatre caissons principaux, il a représenté quatre figures allégoriques symbolisant pour lui, les forces vives de l’État : la Justice, l’Agriculture, l’Industrie et le Commerce, et la Guerre. Les quatre plus petits, disposés aux quatre angles de la pièce, entre les caissons principaux, sont couverts de figures d’enfants, avec des attributs, comme :
La chouette de Minerve pour la Sagesse,
La massue d’Hercule pour la Force vertu,
Le ciseau et le marteau pour les Arts.
Dans les trumeaux allongés, séparant les fenêtres et les portes, ont été peints en grisaille, les principaux fleuves de France la Loire, le Rhin, la Seine, le Rhône, la Garonne et la Saône. L’océan et la Méditerranée, cadre naturel du pays, ont été placés des deux côtés du trône. Son travail fut bien accueilli par les critiques, qui, dans leur ensemble, lui reconnurent les talents d’un grand décorateur, à l’égal d’un Primatice ou d’un Medardo Rosso. Pour eux, Delacroix avait su allier intelligence et culture, en choisissant des thèmes adaptés à l’espace et au volume du lieu à décorer. La Salle du Trône aujourd’hui appelé salon Delacroix, où le roi se rendait pour inaugurer les sessions parlementaires, était effectivement une pièce ingrate à décorer, de format carré, d’environ 11 mètres de côté et qu’il dut faire aménager.

Les dernières années

Les derniers grands ensembles décoratifs
La coupole centrale de la bibliothèque, représentant la Législation
À peine son œuvre fut-elle achevée dans le salon du Roi, qu'en septembre 1838 le ministre de l'Intérieur Camille de Montalivet lui confie le décor de la bibliothèque de l'Assemblée nationale, toujours dans le Palais Bourbon. Pour ce projet d'une grande ampleur, Delacroix peindra les 5 coupoles, ainsi que les deux culs-de-four de la salle de lecture.
Chacune des cinq coupoles est consacrée à une discipline, évoquée dans les pendentifs par des scènes ou des évènements qui l'ont illustrée : la Législation au centre, la Théologie et la Poésie d'un côté, la Philosophie et les Sciences de l'autre.
Les deux culs-de-four qui les encadrent représentent quant à eux la Paix, berceau du savoir, et la Guerre, qui en est l'anéantissement :
« Attila, suivi de ses hordes, foule aux pieds l'Italie et les Arts cul-de-four de la guerre
« Orphée vient policer les Grecs encore sauvages et leur enseigner les Arts de la Paix cul-de-four de la paix
Ce travail s'échelonnera jusqu'à la fin de l'année 1847, le chantier ayant pris du retard pour divers problèmes de santé et d'autres travaux en parallèle. L'ensemble est accueilli avec enthousiasme par la critique, et a participé à sa reconnaissance en tant qu'artiste complet, se situant dans la tradition de la renaissance italienne.
Il fut également sollicité dans le même temps pour la décoration de la salle de lecture de la bibliothèque du Sénat au Palais du Luxembourg à Paris, entre 1840 et 1846 :
coupole La rencontre de Dante et Homère : Homère, les Grecs, Orphée, les Romains.
quatre médaillons hexagonaux La Philosophie, La Théologie, L'Éloquence, et La Poésie.
un dessus de fenêtre Alexandre après la bataille d'Ardelles.

La consécration

Tant que la demande des collectionneurs reste minoritaire, sa carrière dépend du mécénat officiel. Il y a les acquisitions directes effectuées généralement sur les fonds privés du souverain. Pour se concilier les faveurs du pouvoir, il fréquente tous les cercles politiques à la mode et ne refuse jamais une visite pouvant s’avérer fructueuse. Durant toute sa vie à l'exception des dernières années marquées par la maladie, Delacroix a une vie mondaine intense mais en souffre, se pliant à cette mode afin d'obtenir des commandes.
Bien que trouvant des appuis auprès de la presse, des revues d’art et de certains critiques de l’époque Théophile Gautier et Charles Baudelaire seront de constants soutiens, son génie ne sera que tardivement reconnu par les milieux officiels de la peinture. Il ne triomphera qu’en 1855 à l’Exposition Universelle et ne sera élu à l’Institut de France que le 10 janvier 1857 au siège de Paul Delaroche, après sept candidatures infructueuses, Ingres s'opposant à son élection. Il n'est pas entièrement satisfait, car l'Académie ne lui donne pas le poste de professeur aux Beaux-Arts qu'il espérait. Il se lance alors dans un Dictionnaire des Beaux-Arts qu'il n'achève pas.
Delacroix devient, lors de l'exposition universelle de 1855, l'homme qui sut dépasser la formation classique pour renouveler la peinture.
Il meurt d'une crise d'hémoptysie des suites d'une tuberculose le 13 août 1863, au 6 rue de Furstemberg à Paris. Il repose au cimetière du Père-Lachaise, division 49.
Eugène Delacroix participa à la création, en 1862, de la Société nationale des beaux-arts mais laissa son ami, le romancier Théophile Gautier qui l'a fait connaître dans le cénacle romantique, en devenir le président avec le peintre Aimé Millet comme vice-président. En plus de Delacroix, le comité était composé des peintres Albert-Ernest Carrier-Belleuse, Pierre Puvis de Chavannes et parmi les exposants se trouvaient Léon Bonnat, Jean-Baptiste Carpeaux, Charles-François Daubigny, Laura Fredducci, Gustave Doré et Édouard Manet. En 1864, juste après la mort de Delacroix, la société organisa une exposition rétrospective de 248 peintures et lithographies de ce célèbre peintre et step-uncle de l'empereurQuoi ?.
Cet effort de discipline et de maîtrise fut reconnu par une partie de la critique contemporaine, mais le public en resta généralement aux toiles, toujours plus ou moins sujettes à polémiques, que Delacroix continuait parallèlement à envoyer au Salon : Femmes d'Alger dans leur appartement (1834), Bataille de Taillebourg 1837, Médée furieuse 1838, Justice de Trajan 1839, Prise de Constantinople par les croisés et Noce juive dans le Maroc 1841, Les Dernières Paroles de l'empereur Marc Aurèle et Le Sultan du Maroc 1845, la Chasse aux lions 1855 sont les plus marquants de ces tableaux qui montrent la fécondité du peintre vieillissant autant que sa prodigieuse activité. Une rétrospective particulière lui fut consacrée, comme à Ingres, Horace Vernet et Alexandre Gabriel Decamps, au sein de la section des Beaux-Arts lors de l'Exposition universelle de 1855, forme de reconnaissance officielle que vint couronner, à sa septième tentative, sa tardive élection à l'Institut, en 1857. Devenu d'une certaine façon, à son tour, un classique, il semblait y représenter, face à Ingres, aux tenants du dessin, aux partisans de Raphaël et de Poussin, le primat de la couleur, de Véronèse, de Titien et de Rubens.
C'est cette interprétation qui prévaut généralement dans les esprits, autant que celle qui fait de lui le peintre romantique par excellence. On a vu tout ce qu'il peut y avoir de juste, mais aussi de partiel, dans cette vision des choses que viendraient encore plus contrecarrer, s'il en était besoin, les écrits mêmes de Delacroix, son Journal, tenu entre 1822 et 1824, puis, après une longue interruption de nouveau à partir de 1847, son projet de Dictionnaire des beaux-arts 1857, resté à l'état manuscrit, ses articles, sa correspondance, qu'on commença à faire paraître au lendemain de sa mort. L'écrivain et le théoricien, malgré un réel effort d'édition et de recherche, restent en fait ignorés de beaucoup, comme est d'ailleurs méconnue une bonne part de son œuvre, négligée alors même qu'elle n'a cessé de constituer un repère et une source d'inspiration pour tous les peintres qui ont suivi. Une des raisons principales de cette situation tient sans doute à l'inintelligibilité, pour le grand nombre, des sujets traités par Delacroix, qui empêche de rentrer au plus intime de sa démarche esthétique. Mais la facture de ses tableaux, de ses aquarelles, de ses dessins et de ses estampes n'en reste pas moins séduisante, comme la liberté de son style, et explique le succès rencontré, dans le même temps, par les expositions qui lui sont consacrées. Son rôle dans le mouvement moderne en peinture ne doit toutefois pas faire oublier combien il tenait à ce qui l'avait précédé. Delacroix n'écrivait-il pas déjà, en 1824, ce qui fait les hommes de génie ou plutôt ce qu'ils font, ce ne sont point les idées neuves, c'est cette idée, qui les possède, que ce qui a été dit ne l'a pas encore été assez. Barthélémy Jobert

Après sa mort

À sa mort, les artistes contemporains lui rendirent de vibrants hommages, notamment Gustave Courbet. Authentique génie, il a laissé de nombreuses œuvres engagées qui étaient souvent en rapport avec l'actualité Les massacres de Scio ou La Liberté guidant le peuple. Il exécuta aussi nombre de tableaux à thèmes religieux La Crucifixion, La Lutte de Jacob avec l'Ange, Le Christ sur le lac de Génésareth, etc., bien qu'il se soit parfois déclaré athée. Sur tous les terrains de son époque, il reste le symbole le plus éclatant de la peinture romantique.
En 1930, pour le centenaire du romantisme, Élie Faure apporte cependant des mises au point sur ce terme attribué à Delacroix. Delacroix est, selon lui, plus classique qu'Ingres : Il est aisé de montrer qu'Ingres, par ses déformations plus arbitraires qu'expressives et son peu d'intelligence de l'ordre rationnel d'une composition, est à la fois plus romantique et moins classique en dépit de ses qualités réalistes et sensuelles que Delacroix, Barye ou Daumier. La définition du mot romantique » en peinture devant être élargie, toujours selon Élie Faure : Les plus grands de nos classiques sont des romantiques avant la lettre, comme les bâtisseurs de cathédrales l'étaient quatre ou cinq siècles auparavant. Et à mesure que les temps s'éloignent, on s'aperçoit que Stendhal, Charles Baudelaire, Barye, Balzac, Delacroix prennent naturellement place auprès d'eux. Le romantisme, en vérité, pourrait n'être réduit à se définir que par l'excès de la saillie, qui est le principe de l'art-même et de la peinture avant tout. Mais où commence cet excès, où cesse-t-il ? Avec le génie justement. Ce serait donc les mauvais romantiques qui définiraient le romantisme.

L'influence de Delacroix

L'œuvre de Delacroix inspirera nombre de peintres, tel le pointilliste Paul Signac ou Vincent van Gogh161. Ses tableaux témoignent en effet d'une grande maîtrise de la couleur.

Delacroix et la gravure

Faust de Goethe
En 1827, l'éditeur et lithographe Charles Motte le persuade d'illustrer la première édition française du Faust de Johann Wolfgang von Goethe, lui-même se chargeant de lithographier les planches et de les colorier à l'aquarelle.

Delacroix et la peinture d'histoire
Les thèmes littéraires
La plupart des œuvres de Delacroix sont d'inspiration littéraire. Il en était déjà ainsi de sa La Barque de Dante. Il en sera de même de son Sardanapale162, inspiré d'un poème de Byron ; il en sera également ainsi de sa Barque de don Juan, tiré d'un autre poème de Byron, et il en sera encore ainsi de quantité d'autres peintures qui sortent tout droit des œuvres de Shakespeare, de Goethe163 ou d'autres écrivains, notamment Walter Scott, Dante et Victor Hugo. Les Pirates africains enlevant une jeune femme au Louvre, seraient vraisemblablement inspirés par une de ses Orientales la Chanson du Pirate.

Les thèmes religieux
Il exécuta aussi nombre de tableaux à thème religieux tout au long de sa carrière :

La Crucifixion.
Lutte de Jacob avec l'Ange, Saint Michel terrassant le dragon, Héliodore chassé du temple, chapelle des Saints-Anges de l'église Saint-Sulpice, Paris.
Le Christ sur le lac de Génésareth.
La Vierge du Sacré-Cœur.
Pietà.
Saint Sébastien.
Madeleine au désert.
Le Christ au Jardin des Oliviers 1827, Église Saint-Paul-Saint-Louis, Paris.
Le Christ sur la croix également connu sous le nom de Le Christ entre les deux larrons ou Le Calvaire 1835, musée de la Cohue de Vannes.
L'Éducation de la Vierge 1842, Musée national Eugène-Delacroix.

Le Journal d’Eugène Delacroix

Débuté en 1822, interrompu en 1824, repris en 1847 jusqu'en 1863 à sa mort, le journal intime de Delacroix est le chef-d'œuvre littéraire du peintre. Il y note ses réflexions sur la peinture, la poésie ou la musique. Il y consigne ses discussions avec George Sand (avec qui il entretient une profonde amitié), la baronne Joséphine de Forget (dont il est l'amant pendant une vingtaine d'années), Chopin, Chabrier… C'est un témoignage au jour le jour non seulement sur la vie du peintre, de ses inquiétudes, de sa mélancolie (qu'il évite de montrer à ses proches, excepté à sa gouvernante et confidente Jenny Le Guillou, Delacroix n'ayant jamais été marié), mais aussi de la vie parisienne au milieu du xixe siècle. On y remarque également une certaine misogynie et une obsession du corps masculin : "Je regarde avec passion et sans fatigue ces photographies d'hommes nus, ce poème admirable, ce corps humain sur lequel j'apprends à lire et dont la vue m'en dit plus que les inventions des écrivassiers"164. La première édition du Journal de Delacroix est parue chez Plon en 1893 et a été révisée en 1932 par André Joubin, puis rééditée en 1980 avec une préface d'Hubert Damisch chez le même éditeur. Il a ensuite fallu attendre 2009 pour que Michèle Hannoosh en publie, aux éditions José Corti, une monumentale version critique, corrigée sur les manuscrits originaux et augmentée des découvertes récentes. On doit aussi à Delacroix l'ébauche d'un Dictionnaire des Beaux-Arts, assemblé et publié par Anne Larue, et des articles sur la peinture.

Bibliothèque numérique de l'INHA - Journal et Correspondance d'Eugène Delacroix
Ateliers
Au 20 rue Jacob, à Paris, en 1824 dans l'atelier que lui laissa Thales Fielding.
Delacroix travailla longtemps dans son premier atelier de la rue Notre-Dame-de-Lorette, à Paris. En 1857, afin de se rapprocher de l’église Saint-Sulpice dont il avait été chargé en 1847 de décorer une chapelle, il rejoignit l'Atelier de la rue Furstenberg. Célèbre adresse où se succèderont Frédéric Bazille, Claude Monet, ou encore Diogène Maillart, élève de Delacroix et Grand Prix de Rome en 1864.

Élèves de Delacroix liste non exhaustive

Alexandre Bida 1813-1895, peintre
Émile Hirsch 1832-1904, peintre-verrier.
Diogène Maillart.
Victor Monmignaut 1819-1891
Maurice Sand fils de George Sand
Les Å“uvres de Delacroix
Les dessins et peintures
De 1819 à 1821
Nu assis, dit Mlle Rose, (1817-1820), musée du Louvre à Paris,
La Vierge des Moissons, (1819), église Saint-Eutrope d’Orcemont,
Étude d’homme nu, dit aussi Polonais, (vers 1820), musée du Louvre à Paris,
La Vierge du Sacré-Cœur, (1821), (cathédrale d’Ajaccio),
De 1822 à 1824
La Barque de Dante ou Dante et Virgile aux Enfers, (1822), 189 × 241,5 cm, (musée du Louvre à Paris),
Études de chevaux, (vers 1822-1824), 27 × 32,5 cm, (Collection particulière),
Les Natchez, (1822-1835), (Metropolitan Museum of Art de New York),
Bouquet de fleurs, (vers 1824), (musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Châlons-en-Champagne),
Cheval arabe à la couverture bleue, (1823), (New York, Collection particulière),
Scènes des massacres de Scio, (1824), (musée du Louvre à Paris),
Jeune orpheline au cimetière, (1824), (musée du Louvre à Paris),
Le Tasse dans la maison des fous, (Collection particulière),
Aline la mulâtresse ou Portrait d'Aspasie la Mauresque, (vers 1824), (musée Fabre de Montpellier),
Autoportrait dit en Ravenswood ou en Hamlet, (vers 1824), (musée Eugène-Delacroix à Paris),
Le Christ au jardin des Oliviers, (1824-1827), église Saint-Paul-Saint-Louis de Paris),
De 1825 à 1832
La Femme au bas blanc, (1825), (collection privée),
Deux chevaux de ferme, (1825?), (Brame et Lorenceau),
fresques de la chambre de Madame de Pron (vers.1826),
Louis d'Orléans montrant sa maitresse, (1825-1826), 35,2 × 26,8 cm, (musée Thyssen-Bornemisza à Madrid)
La Grèce sur les ruines de Missolonghi, (1826), 213 × 142 cm (musée des Beaux-Arts de Bordeaux),
Le Doge Marino Faliero condamné à mort, (1826) (Wallace collection de Londres),
Combat de Giaour et Hassan, (1826) (Art Institute de Chicago),
Nature morte aux homards, (1826-1827) (musée du Louvre à Paris),
Louis-Auguste Schwiter, (1826-1830) (National Gallery de Londres),
La Mort de Sardanapale, (1827-1828), huile sur toile, 392 × 496 cm, (musée du Louvre à Paris),
Femme avec un perroquet, (1827) (musée des Beaux-Arts de Lyon),
le Christ au jardin des Oliviers, (1827) (Église Saint-Paul-Saint-Louis Paris),
Méphistophélès apparaissant à Faust, (1827), (Wallace Collection de Londres),
Portrait d'Auguste-Richard de la Hautière, (1813-1882), (1828), (musée Eugène-Delacroix à Paris),
Cromwell au château de Windsor, (1828), (galerie Hans à Hambourg)
Jeune Tigre jouant avec sa mère (1830), huile sur toile, 130,5 cm × 195 cm, Musée du Louvre, Paris « Notice no 000PE000908 », base Joconde, ministère français de la Culture
L'Assassinat de l'évêque de Liège, (1829), (musée du Louvre à Paris),
La Liberté guidant le peuple, (1830), (260 × 325 cm) (Louvre-Lens à Lens),
Mirabeau et Dreux-Brézé, le 23 juin 1789, (1830), (musée Eugène-Delacroix à Paris),
La Bataille de Poitiers, (1830), (musée du Louvre à Paris),
La Bataille de Nancy, (1831), 237 × 350 cm, (musée des Beaux-Arts de Nancy),
Boissy d’Anglas saluant la tête du député Féraud, (1831), (musée des Beaux-Arts de Bordeaux),
Paganini jouant du violon (1831), (Collection Philipps de Washington),
Fantasia arabe ou exercices marocains, (1832), (musée Fabre de Montpellier),
Fantasia marocaine, (1832), (Städelsches Kunsinstitut, Francfort),
Campagne anglaise (1825), musée du Louvre à Paris,
Tigre attaquant un cheval sauvage (1826-1829), musée du Louvre à Paris,
Paire de babouches, (1832), pastel sur papier, 10 × 18 cm, (musée Eugène-Delacroix à Paris).
De 1833 à 1839
L'Éducation d'Achille, (1833-1847), (Palais-Bourbon de Paris),
Portrait de Léon Riesener, (1834), (musée du Louvre à Paris),
Femmes d'Alger dans leur appartement, (1834), 180 × 229 cm (musée du Louvre à Paris),
Le Christ entre les deux larrons., 1835, (La Cohue) - (musée des beaux-arts de Vannes).
Portrait de Félix Guillemardet, hst, (coll.part. USA)166
Hamlet et Horatio au cimetière, (1835), (Francfort),
La Bataille de Taillebourg, (1835-1837), 485 × 555 m, (musée du château de Versailles),
Turc à la selle, (vers 1835-1840), (musée du Louvre à Paris),
Saint Sébastien, (1836), (église Saint-Michel de Nantua),
Hamlet au cimetière, (1836), (Suisse, collection particulière),
Autoportrait au gilet vert, (1837), 65 × 54,5 cm, (musée du Louvre à Paris),
Charles Quint au monastère de Yuste, (1837), (musée Eugène-Delacroix à Paris),
Guerrier près d'un tombeau, (1838), (Museum of Art d'Hiroshima),
Portrait de Chopin, (1838), (musée du Louvre à Paris) ;
Portrait de George Sand, (1838), (Ordrupgoard-Samlingen d'Ordrupgoard),
Fanatiques de Tanger, (1838), 98 × 131 cm, (Minneapolis Institute of Arts),
Christophe Colomb et son fils à La Rabida, (1838), (Museum of Art de Toledo),
Médée furieuse, (1838), 260 × 165 cm, (Palais des Beaux-Arts de Lille),
Hamlet et Horatorio au cimetière, (1839), (musée du Louvre à Paris),
Le Retour de Christophe Colomb, (1839), (Museum of Art de Toledo),
De 1840 à 1846
Entrée des Croisés à Constantinople, (1840), (musée Condé de Chantilly),
Autoportrait, (1840), (Galerie des Offices de Florence),
Entrée des Croisés à Constantinople, (1840), 410 × 498 cm, (musée du Louvre à Paris),
La Justice de Trajan, (1840), (musée des Beaux-Arts de Rouen),
Le Naufrage de Don Juan, (1840), (musée du Louvre à Paris),
Portrait de Jenny Le Guillou, (1840), (musée du Louvre à Paris),
Indienne dévorée par un tigre, (v. 1840-1850), (Staatsgalerie de Stuttgart),
La Noce juive au Maroc, (1841), (musée du Louvre à Paris),
La Fuite de Loth, (v. 1841), (musée du Louvre à Paris),
L'Éducation de la Vierge, (1842), (musée Eugène-Delacroix à Paris),
Cheval attaqué par une lionne, (1842), (musée du Louvre à Paris),
Pietà, (1843-1844), (Église Saint-Denis du Saint-Sacrement à Paris),
Madeleine dans le désert, (1845), (musée Eugène-Delacroix à Paris),
Le Sultan du Maroc entouré de sa garde, (1845), (musée des Augustins de Toulouse),
Le Christ en croix, (1846), (Walters Art Museum de Baltimore),
Corps de garde à Meknès, (1846), (Von der Heydt Museum de Wuppertal),
De 1847 à 1853
Corps de garde marocain, (1847), (musée Condé à Chantilly),
Musiciens juifs de Mogador, (1847), (musée du Louvre),
Marocains jouant aux échecs, (vers 1847-1848), (National Gallery of Scotland d'Édimbourg),
Comédiens et Bouffons arabes, (1848), (musée des Beaux-Arts de Tours),
Paysage à Champrosay, (vers 1849), (musée Malraux du Havre),
Othello ou le Maure de Venise et Desdémone, (1849), (Ottawa),
Michel-Ange dans son atelier, (1849-1850), (musée Fabre de Montpellier),
Lady Macbeth Somnambule, (1850), (The Beaverbrook Art Gallery, Canada),
Lion dévorant un Lapin, (1850), (musée du Louvre à Paris),
Apollon combattant le serpent Python, (1850-1851), (Galerie d'Apollon du musée du Louvre à Paris),
Cavalier arabe donnant un signal, (1851), (The Chrysler Museum de Norfolk),
La Mer à Dieppe, (1852), (musée du Louvre à Paris),
Parfise et la Demoiselle, (1852), (Walters Art Gallery de Baltimore),
La Fiancée d'Abydos, (1852-1853), (musée du Louvre à Paris),
Le Christ sur le lac de Génésareth, (vers 1853), (Portland Art Museum),
De 1854 à 1863
La Chasse aux lions, (1854), (musée d’Orsay à Paris),
Baigneuses ou Femmes turques au bain, (1854), (Wadsworth Atheneum à Hartford),
Les deux Foscari, (1855), (Musée Condé de Chantilly),
Marocains en voyage, (1855), (Museum of Art de Providence, Rhode Island),
Chapelle des Saints Anges à l’Église Saint-Sulpice de Paris), (1855-1861) peinture à l’encaustique, appliquée sur le mur préalablement imbibé d’huile et recouvert d’une couche de blanc de céruse :
Lutte de Jacob avec l'Ange,
Saint Michel terrassant le dragon,
Héliodore chassé du temple,
Les Convulsionnaires de Tanger, (1857), (musée des Beaux-Arts de l'Ontario de Toronto),
Chasses aux lions, (1858) (Art Institute de Boston),
L'Enlèvement de Rébecca, (1858), (musée du Louvre à Paris),
Ovide chez les Scythes, (1859), 88 × 130 cm, (National Gallery de Londres),
Hamlet et Horatio au cimetière et les deux fossoyeurs, (1859), (Musée du Louvre à Paris,
Chevaux arabes se battant dans une écurie, 1860, Musée du Louvre à Paris,
Ugolin et ses fils dans la tour, 1860, Ordrupgaatd-samlingen d'Ordrupgaatd,
La Chasse aux lions, 1860-1861, Art Institute de Chicago,
Médée furieuse, 1862 Musée du Louvre à Paris,
Chevaux à l'abreuvoir, 1862, Museum of Art de Philadelphie
Orphée secourant Eurydice, 1862 Musée Fabre de Montpellier
Camp arabe, la nuit, 1863, Szépmüvészeti Muzeum de Budapest
La Perception de l’impôt arabe ou Combat d'Arabes dans la montagne, 1863, National Gallery de Washington,

Les gravures Les lithographies

Macbeth consultant les sorcières, 1825, lithographie, Bertauts, R. Rodier imprimeur, Paris
Faust et Méphistophélès galopant dans la nuit du sabbat, 1826, Nemours au Château-Musée
Faust dans la prison de Marguerite, 1826, lithographie, chez motte imprimeur, Paris

Écrits

Å’uvres critiques
Œuvres littéraires : I. Études esthétiques 1829-1863 : http://classiques.uqac.ca/classiques/ ... s/etudes_esthetiques.html
Journal et correspondance
Eugène Delacroix, Journal : précédé d'une étude sur le maître, Paris, Plon,‎ 1893, 3 volumes (tome 1 : 1822-1850, tome 2 : 1850-1854, tome :
édition établie par Paul Flat et René Piot
Eugène Delacroix, Journal (1822-1963), Paris, José Corti, coll. « Domaine Romantique »,‎ 2009, 2 volumes (tome 1 : 1822-1857, tome 2 : 1858-1863), 2519 p.
nouvelle édition intégrale établie par Michèle Hannoosh
George Sand et Eugène Delacroix, Correspondance : le rendez-vous manqué, Paris,
édition de Françoise Alexandre
Eugène Delacroix, Journal , Bibliothèque numérique de l'INHA

Objets d'usage courant

Plusieurs œuvres d'Eugène Delacroix ont servi à des objets français d'usage courant :
Eugène Delacroix sur le billet de 100 Francs 1979 de la Banque de France
Dans les années 1980, une série de timbres postaux représenta des détails du tableau suivant : La Liberté guidant le peuple.
À la fin du XXe siècle, le billet de banque de cent francs commémorait Delacroix et son tableau La Liberté guidant le peuple. Il s'agissait alors du seul billet de banque au monde représentant une femme aux seins nus. Il était impossible de le changer en monnaie locale dans certains pays islamiques.
Généalogie cognatique et collatéraux
La grand-mère de Delacroix, Françoise Vandercruse était la sœur du célèbre ébéniste Roger Vandercruse. Elle épousa, en premières noces, l'ébéniste Jan-François Œben, puis à la mort de ce dernier, elle s'unit avec Jean-Henri Riesener, élève de son premier époux.
Victoire Œben, fille de Françoise Vandercruse et Jean-François Œben épousa Charles Delacroix d'où ? Eugène.
Jean-Henri Riesener et Françoise Vandercruse eurent un fils le peintre Henri-François Riesener 1767-1828. H.-F. Riesener eut de son union avec Félicité Longrois un fils le peintre Léon Riesener 1808-1878, demi-cousin d'Eugène Delacroix.



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Posté le : 24/04/2015 20:16
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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