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Duke Ellington
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Le 24 mai 1974 à New York meurt à 75 ans Duke Ellington

de son nom réel Edward Kennedy, pianiste, compositeur et chef d'orchestre de jazz américain, né le 29 avril 1899 à Washington D.C.
Son orchestre était un des plus réputés de l'histoire du jazz avec celui de Count Basie, comprenant des musiciens qui étaient parfois considérés, tout autant que lui, comme des géants de cette musique. Il se produit en Jazz, swing, durant les années 1917 jusqu'à 1974 pour les labels Labels Victor, Brunswick, Verve, Blue Note Records, Impulse!, Columbia, Musicraft, Master, Capitol. Quelques-uns de ces musiciens sont restés dans son orchestre pendant des décennies. Certains d'entre eux étaient déjà dignes d'intérêt par eux-mêmes, mais c'est surtout Ellington qui les transformait. Il avait l'habitude de composer spécifiquement pour certains de ses musiciens en tenant compte de leurs points forts, comme Jeep's Blues pour Johnny Hodges, Concerto for Cootie, Do Nothing Till You Hear from Me, pour Cootie Williams et The Mooche pour Joe Nanton. Il a aussi enregistré des morceaux composés par les membres de son orchestre, comme Caravan et Perdido de Juan Tizol. Après 1941, il collabora fréquemment avec le compositeur et arrangeur Billy Strayhorn qu'il appelait son alter ego. Il a laissé de très nombreux standards.
Duke Ellington, fut une des personnalités noires américaines les plus célèbres du XXe siècle, a enregistré pour un grand nombre de maisons de disques américaines et a joué dans plusieurs films. Avec son orchestre, il a fait des tournées régulières aux États-Unis et en Europe depuis la création de l'orchestre en 1923 jusqu'à sa mort en 1974.

En bref

Issu du milieu de la petite bourgeoisie afro-américaine, le jeune Edward entre comme élève à la Armstrong High School, puis, sur l'insistance de ses parents, à l'école des beaux-arts de sa ville natale, où ses camarades lui décernent le surnom de Duke en raison de sa distinction naturelle. Or, c'est pour le piano qu'il se passionne ; dès 16 ans, il a composé une pièce de ragtime, Soda Fountain Rag. En 1923, il fonde son premier orchestre, les Washingtonians, comprenant, outre lui-même au piano, un batteur, un saxophoniste, un trompettiste et un joueur de banjo.
De 1927 à sa mort – le 24 mai 1974 –, Edward Kennedy, dit Duke, Ellington, a été, avec Louis Armstrong, Charlie Parker et John Coltrane, un des créateurs les plus singuliers et les plus féconds de la musique afro-américaine. Il compte parmi les artistes du XXe siècle auxquels une critique exigeante ne peut refuser le génie. Source d'inspiration, aujourd'hui encore, pour d'innombrables jazzmen, son œuvre résiste au temps, aux modes et même, dans une large mesure, aux analyses. On ne cesse pas de redécouvrir cet univers, qui défie la description et décourage les entreprises réductrices. Bien que refermé sur lui-même, les dernières compositions le prouvent à l'envie, il échappe à la pétrification que trament malgré elles toute musicologie et toute inscription dans l'histoire. Par l'étendue, par la diversité de ses pouvoirs, la magie ellingtonienne demeure, comme tout ce qui compte, un inépuisable mystère.
Solistes, Armstrong mais surtout Parker et Coltrane ont frayé leur piste en solitaires. On les admire toujours pour avoir consommé la rupture avec la tradition qui les nourrissait, et nié, à un certain moment, le monde. Le prix de leur parole se fonde sur son unicité. Tout autant que le leur, sans doute, l'art ellingtonien peut revendiquer la nouveauté et l'originalité. Mais c'est un art qui ne peut se concevoir sans le monde et sans les autres, sans une acceptation fondamentale de l'antériorité et de l'altérité. Ellington est un novateur au sens le plus classique du terme : il n'a jamais vraiment contesté l'ordre des choses, pas plus qu'il n'a contesté le désordre institutionnalisé de la société libérale nord-américaine. C'est en les exposant à sa manière, et toujours pour quelqu'un, l'un ou l'autre des musiciens de son orchestre, c'est-à-dire dans une langue commune à deux hommes au moins, qu'il innove. Sa fameuse déclaration : Mon instrument, ce n'est pas le piano, c'est l'orchestre, dévoile à quel point l'art ellingtonien participe de la demande : il est appel, déterminant chez autrui une vocation, au sens réaliste du terme et suscitant une réponse qui, en retour, le façonne, le travaille, l'informe. Autrement dit, c'est une structure de dialogue qui s'instaure. Ellington pratique l'innutrition réciproque, de préférence avec ceux qui forment son orchestre, mais aussi avec tous les musiciens, tous les personnages qu'il rencontre ou croise en quelque point de la grande errance des artistes. On ne s'étonne plus, après cela, que sa musique, née dans des conditions géographiques, socio-économiques et culturelles précisément déterminées, ait une portée universelle, plus encore peut-être que le jazz lui-même, dont elle reste pourtant, d'évidence, une manifestation soumise
Il fut un temps où Duke Ellington, encore adolescent, se contentait du piano pour s'exprimer. Né à Washington le 29 avril 1899, il reçoit son surnom aristocratique d'un camarade qu'impressionne sa distinction naturelle. À cette époque, il se destine encore aux arts plastiques, et l'on peut dire qu'il conservera toujours, devant le spectacle de l'univers, un regard de coloriste. Très vite, cependant, il sent naître en lui une vocation de musicien. En 1916, alors qu'il obtient son premier engagement professionnel au Poodle Dog Café de sa ville natale, il n'a d'autre ambition que de devenir un bon pianiste de ragtime, auteur de thèmes appréciés par le public et interprétés par ses confrères, sa première composition, Soda Fountain Rag, est écrite cette année-là. Au début des années vingt, fixé à New York, où il bénéficie des conseils et des encouragements de maîtres comme Willie Smith The Lion, James P. Johnson, Luckey Roberts et, plus tard, Fats Waller, il acquiert la réputation d'un remarquable spécialiste du style stride. Son approche pianistique, de ce moment, a toujours témoigné d'une forte personnalité, au point de déconcerter encore de nombreux auditeurs dans les années soixante. Au vrai, Duke n'a jamais été un grand technicien du piano. Son toucher est rude, sa frappe nerveuse. Mais il sait construire un chorus avec logique, développer des lignes mélodiques incisives, où la discontinuité apporte sans cesse un élément de surprise et plaquer des accords qui captent l'attention par leur véhémence ou leur caractère non orthodoxe. L'architecture se révèle tout ensemble audacieuse et péremptoire. Il y a dans sa manière quelque chose de subtilement provocant qui a fait de lui, pendant les dix dernières années de sa carrière, surtout, l'un des improvisateurs les moins conventionnels de son orchestre. C'est ce qui lui a permis de se produire avec des musiciens de style plus moderne, Charlie Mingus, John Coltrane sans jamais paraître anachronique.
Toute sa vie, Duke Ellington fut considéré comme l'ambassadeur le plus prestigieux du melting-pot américain. Constellé de décorations, reçu en hôte de marque à la Maison-Blanche et à la cour d'Angleterre, accueilli avec les plus grands honneurs en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, il garda cependant la tête froide et ne renia jamais sa condition de troubadour des temps modernes.
On reprocha parfois à l'homme son manque d'engagement politique en faveur de sa communauté. Dès les années 1940, pourtant, Duke Ellington avait pris part au combat pour l'égalité des droits civiques et, en 1943, lors de la création de Black, Brown and Beige, il avait apostrophé l'establishment qui l'applaudissait en déclarant que toutes les couleurs faisaient cause commune avec le drapeau américain dans l'effort de guerre. En réalité, il ne se sentait pas l'âme d'un leader, et considérait que l'intégration devait passer par le mérite personnel

Sa vie

Avant de s’intéresser à la musique, le jeune Edward est un fanatique de baseball. Cependant, après un fâcheux incident impliquant une batte de baseball et son visage, sa mère, Daisy Kennedy, croit préférable de l’inscrire à des leçons de piano. C’est alors que l’artiste commence, à l’âge de sept ans, une carrière qui va devenir historiques. Malgré les efforts de son professeur, Mrs. Clinkscales, Edward met un long moment avant de s’investir dans l’art, ses intérêts étant encore sportifs.
Comme il le raconte dans l’une de ses biographies, il se souvient avoir manqué plus de cours de musique qu’il n’en prenait, trop excité à l’idée d’aller jouer avec ses amis de l’autre côté de la rue. Parfois, raconte-t-il, le président Theodore Roosevelt, sur son cheval, venait les regarder jouer, seul, sans aucun garde du corps.
Washington étant sa ville natale, il est vital pour Edward de suivre toutes les parties de son équipe, les Senators, et c’est en se faisant engager comme vendeur au stade qu’il y réussit. Peanuts, popcorn, chewing gum, candy, cigars, cigarettes and score cards se souvient-il. Probablement trop absorbé par les matchs, il ne se souvient pas avoir vendu quoi que ce soit. Toutefois, le désir de jouer du piano grandit peu à peu dans son esprit, probablement influencé par ses parents, tous deux pianistes. Son père, JAEN. Ellington, est un homme bien implanté dans la société et il apprend très jeune à Edward l’importance d’avoir confiance en soi. Sa mère, plutôt distinguée, lui apprend les bonnes manières. De par son apparence digne et bourgeoise, et ses manières aristocratiques, ses camarades de classe commencent à le surnommer le Duke, surnom qu’il portera avec grâce et dignité tout au long de sa vie.
L’été 1914, alors qu’il travaille comme vendeur de boissons gazeuses au Poodle Dog Café, il compose sa première pièce, Soda Fountain Rag, aussi connue sous le nom de Poodle Dog Rag. Ne sachant ni lire ni écrire la musique à cette époque, Duke compose de mémoire. Son professeur, Mrs. Clinkscales, lui donne les instructions oralement : pour lui c'est une véritable bénédiction et il utilisera grandement cette faculté tout au long de sa vie.
Ellington aime bien se tenir au poolroom où il peut écouter gratuitement, en échange de quelques services, plusieurs musiciens de renom, mais aussi participer activement à des discussions de toutes sortes. Cet endroit lui permet de développer son oreille musicale mais aussi de commencer à jouer en imitant les joueurs de ragtime qui se produisent tous les soirs. Les relations de son père lui permettent d’étudier l’harmonie avec le professeur Henry Lee Grant, et l’écriture ainsi que la lecture avec le pianiste et chef d’orchestre Oliver Doc Perry. Selon Ellington, il n’aurait jamais pu trouver un meilleur professeur que ce monsieur Perry, qui de plus le fait travailler gratuitement. Peu à peu, Duke commence à réaliser que son amour de la musique est loin d’être éphémère et c’est ainsi qu’en 1916, alors qu’il n’est qu’à trois petits mois de son diplôme en arts graphiques, il quitte l’école pour se consacrer entièrement au piano.
Les nombreux voyages à travers l’Amérique faits avec sa mère lui permettent de se produire non seulement à Washington mais aussi à Philadelphie et à Atlantic City, dans le New Jersey. Dans son autobiographie, Music is My Mistress, Duke raconte qu’il comprit très vite qu’il y a toujours une belle fille installée au creux d’un piano lorsque celui-ci est joué avec grâce. I ain’t been athlete since!, ajoute-t-il.
De 1917 à 1919, Ellington se lance officiellement dans une carrière de musicien. Il travaille en même temps dans la publicité et comme coursier pour la marine américaine. C'est à cette époque qu'il quitte la demeure familiale pour une maison qu’il s’est achetée grâce à quelques économies réalisées lors de concerts, et qu'il amorce la création de son premier groupe jazz, The Duke’s Serenaders. Ce groupe est d’abord formé de camarades de classe et ensuite rejoint par quelques musiciens un peu plus expérimentés, dont Arthur Whetsol à la trompette, Otto Tobby Hardwick au saxophone et, bien sûr, son grand compagnon Sonny Greer à la batterie. Ils se produisent aussi en compagnie d’un joueur de banjo local du nom d'Elmer Snowden. Après quelques spectacles promotionnels réalisés à l’école, le groupe donne son premier concert officiel au Reformer's Hall à l’hiver 1917. Ce baptême de la scène lui rapporte un beau gros 75 cents.
Tout au long de sa vie, Duke vouera une très grande admiration à sa mère, à tel point qu’il ne respecte pas tellement les autres femmes. Au printemps 1917, Duke se lie d’amitié avec Edna Thompson, une jolie fille du voisinage, avec qui il se marie le 2 juillet de l’année suivante, et qui donne naissance à leur premier enfant, Mercer Kennedy Ellington, le 11 mars 1919. En 1920, un deuxième enfant meurt hélas durant l’accouchement.
Pendant ce temps, côté musique, le groupe bat son plein et repousse les barrières raciales en jouant autant devant un public noir que blanc. Avec la ségrégation en vigueur à cette époque, peu de gens laissent de la place à la musique afro-américaine et encore moins au mélange des couleurs. Ellington joue principalement pour la haute société, les grandes réceptions, mais aussi pour un public plus jeune et moins bourgeois. Bref, son amour pour la musique laisse bien peu de place à toutes les barrières hiérarchiques de la société, ce qui lui permet très tôt de s’ouvrir sur toute l’Amérique.

Débuts

Lorsque l’occasion d’aller jouer à New York s’offre à Sonny Greer, Duke décide de laisser temporairement son succès grandissant de Washington pour aller tenter sa chance lui aussi dans la grosse pomme, plus précisément à Harlem. Le groupe, alors sous la direction de Snowden, commence à travailler au Harlem’s Exclusive Club et Ellington est engagé comme pianiste au Connie’s Inn, tout comme sa femme qui, après son arrivée en compagnie de leur enfant, trouve un emploi comme hôtesse dans le même hôtel.
Vers la fin de l’automne, Snowden et le groupe se séparent et Duke, assisté de Greer en créent un nouveau : The Washingtonians. En juin 1924, Sidney Bechet, saxophoniste de renom, joint le groupe et commence la deuxième tournée en Nouvelle-Angleterre avec eux. Moins de trois mois plus tard, Duke le renvoie après qu’il ne s'est pas présenté à trois concerts. Grâce à Jo Trent, chanteur compositeur interprète, le groupe accompagne plusieurs chanteurs populaires dont Trent lui-même, et enregistre leur premier disque en tant que Washingtonians. Duke et Trent composent leur premier tube : Pretty Soft for You. Le jeune compositeur offre sept titres majeurs durant cette année-là, dont le populaire Choo Choo.
1925 : le groupe monte en popularité et les tournées sont de plus en plus fréquentes, Pennsylvanie, Nouvelle-Angleterre ainsi que l’ouest de la Virginie. Après deux incendies douteux, le Hollywood Club ouvre ses portes de nouveau mais cette fois sous le nom de Kentucky Club et le groupe s’y installe. En même temps, Greer et Duke forment un duo Ellington Twins et accompagnent plusieurs artistes dont la chanteuse Alberta Jones.
1927 est une année déterminante dans la progression d'Ellington et son orchestre. Au début de janvier, WHN, une station radio-jazz, diffuse les spectacles des Washingtonians en direct. En février, Le groupe enregistre pour la première fois avec la compagnie Brunswick, sous le nom des Washingtonians, ce qui leur permet de continuer d’enregistrer avec d’autres compagnies en tant que Duke Ellington and his Kentucky Club Orchestra. De plus, Ellington s’associe avec Irving Mills et lui donne l’exclusivité sur toutes les publications de ses compositions. Cette association permet au jeune compositeur de garder le contrôle sur le groupe et sur son talent de compositeur. Mills propulsera Duke et son orchestre vers un sommet de popularité avec des contrats dans les plus grandes maisons de disques dont Columbia, Victor, Brunswick.
Vers la fin novembre, le jeune artiste et son groupe auditionnent et sont engagés pour jouer au Cotton Club, le cabaret le plus en vogue en matière de jazz à New York. Ils jouent pour la première fois le 4 décembre de la même année.
Pendant que sa carrière prend son envol, son mariage dégringole. Duke se sépare d’Edna après qu’elle lui a coupé le visage avec une lame de rasoir durant une de leurs nombreuses disputes. Elle l’accuse de fréquenter plusieurs autres femmes.
Dès 1924, la couleur orchestrale doit beaucoup à Bubber Miley, un trompettiste chevronné qui approfondira le feeling musical du groupe, avec sa sonorité growl et son jeu avec sourdine wa-wa, un plunger en caoutchouc, fondateur du style jungle. Coauteur avec Duke des grands succès du moment East Saint-Louis Toddle -o, Black and Tan Fantasy, Black Beauty, il quitte l'orchestre pour problèmes de santé. Atteint de tuberculose, il meurt en 1932. Il sera remplacé début 1929 par Charles Cootie Williams qui deviendra le spécialiste du growl.
Plus les années passent et plus le Cotton Club devient le lieu de prédilection pour les grands artistes de l’époque : Al Jolson, Ruby Keeler et même Maurice Chevalier, avec qui Ellington joue pour une tournée de deux semaines. En 1930, Duke apparaît dans le premier d’une impressionnante liste de film Black and Tan, où il joue le personnage principal : Duke.
En 1931, Ellington et son orchestre quittent le Cotton Club et commencent une longue tournée de 18 semaines à travers les États-Unis. Après un arrêt à Chicago, il engage une jeune femme du nom de Ivie Anderson… une attraction spéciale … qui fera le reste de la tournée avec eux. Peu de temps après, elle commence une carrière de chanteuse pour le Duke avec It Don’t Mean a Thing If It Ain’t Got that Swing.

Duke et son orchestre

De 1925 à 1955 environ, de Bubber Miley à Clark Terry, en passant par Johnny Hodges, Harry Carney, Rex Stewart, Cootie Williams, Ray Nance, Barney Bigard, Ben Webster, Paul Gonsalves, Tricky Sam Nanton, Jimmy Blanton, Oscar Pettiford et beaucoup d'autres, le Duke Ellington Orchestra verra défiler quelques-uns des plus brillants solistes de l'histoire du jazz. Ce n'est pas un hasard. Leur chef a besoin d'eux pour mettre en œuvre le dialogue où il puise son inspiration. Et l'un des aspects essentiels de son génie est d'avoir toujours su s'entourer des hommes les plus qualifiés pour servir sa musique – donner vie à son écriture et la prolonger par des improvisations qui forment avec elle un tout remarquablement homogène. Ses partitions tiennent compte du tempérament des interprètes tout autant que de leurs qualités musicales. Pour obtenir d'eux le maximum, il joue en virtuose de la relation affective qui existe entre lui et chacun de ses musiciens. Sans eux, sa musique n'aurait pu atteindre des sommets aussi élevés. De leur côté, ils avaient besoin du Duke pour faire éclore tous leurs dons. Preuve en est que, loin du maître, même les plus doués d'entre eux se sont souvent montrés moins convaincants.
Jusqu'en 1940 au moins, époque à laquelle Ellington se décharge d'une grande partie du travail d'écriture sur son alter ego, l'excellent arrangeur Billy Strayhorn, la composition ellingtonienne, à nos oreilles si parfaitement individualisée, est une aventure collective.

Un maître de l'écriture jazzique

Auteur de thèmes, le Duke fait preuve d'une fertilité et d'une invention étonnantes. Non seulement il enrichit le jazz de quelques-unes de ses plus belles mélodies, mais il obtient avec certains de ses airs un succès populaire considérable. Cependant, plus encore qu'un inventeur de « tubes », il est – et la chose n'est pas courante dans le jazz – un authentique compositeur. En fait, il confère ses lettres de noblesse à l'écriture jazzique, qu'il fait échapper à l'anecdote, et se hisse au niveau des musiciens les plus marquants du XXe siècle, sans préjuger des catégories. Les alliages de timbres qu'il prémédite, avec une désarmante économie de moyens, restent sans équivalent dans l'histoire de la musique. Il est, à la fin des années vingt, à l'origine du style jungle, fondé sur l'opposition entre l'hyperexpressionnisme des cuivres, sonorités brûlantes, rageuses, rauques, obtenues à l'aide de la sourdine wa-wa et la flexible rondeur des saxophones. Vers 1940, ses exceptionnels talents d'orchestrateur connaissent leur plein épanouissement et engendrent des chefs-d'œuvre incontestés, tels que Ko-Ko et Concerto for Cootie. Enfin, il faut noter qu'Ellington est le premier jazzman à pratiquer – avec du reste un inégal bonheur – l'art délicat de la forme longue. Ainsi, de nombreuses suites figurent-elles à son répertoire, dont la plus célèbre est sans doute Black, Brown and Beige. Il a en outre proposé des versions jazzifiées, discutables mais pleines d'humour et d'élan, du Casse-Noisette de Tchaïkovski et du Peer Gynt de Grieg.

Duke Ellington

Aventure collective, la musique de Duke Ellington ? Sans doute. Mais cela ne signifie pas que le maître d'œuvre, avide, selon ses propres termes, de transformer les souvenirs en sons, n'apporte pas, n'impose pas sa propre expérience, sa propre vision du monde. Seulement, cette expérience, cette mémoire, ces images sont celles d'un enfant du ghetto dont l'identité personnelle se trouve sans cesse diluée dans une singularité collective par la discrimination raciale et le regard raciste. Elles répètent celles de la communauté noire qui se reconnaît spontanément en elles. On ne fait pas cavalier seul lorsqu'on appartient à une minorité opprimée. Ainsi le style jungle est-il une illustration musicale transparente d'un moment précis de la lutte idéologique des Noirs : le nationalisme séparatiste de Marcus Garvey et la tentation d'un « retour en Afrique. Jamais Ellington ne cessera de revendiquer dans sa musique ses racines. C'est pourquoi ses prises de position réactionnaires, lors de la guerre du Vietnam notamment, n'ont pas empêché un free-jazzman marxiste comme Archie Shepp de lui écrire : Votre musique dit parfaitement la vision morale, le courage et l'implacable puissance de ressaisissement qui ont caractérisé la lutte du peuple noir pour la justice dans cette société.
Ellington fut le premier jazzman à franchir le seuil de la Maison-Blanche comme invité personnel du président des États-Unis, et à recevoir, en France, la Légion d'honneur. Il faut pourtant se garder de faire de lui, représentant fêté d'une musique vouée à l'humiliation, la créature, l'alibi ou l'otage de l'establishment. L'homme, complexe, n'était pas dupe de la comédie qu'il jouait dès qu'il n'était plus en scène. Les desseins réducteurs hésitent devant la personne comme ils échouent devant l'œuvre. Ce qui compte, c'est que celle-ci – au regard de l'éthique comme de l'esthétique – continue à offrir l'exemple d'une ardente revendication et d'une haute exigence.
Oubliée l'anecdote mondaine, Ellington n'a jamais voulu être le gardien d'une orthodoxie, pas même celle d'un ellingtonisme qui lui avait apporté gloire et fortune, et sur lequel il aurait pu se reposer. Inlassablement, insouciant des balises et des garde-fous, il a joué sa musique, comme on dit jouer sa vie. Alain Gerber

Les années 1930

Les ventes de disques se ressentent grandement des problèmes économiques qui sévissent dans le pays, mais Duke et ses musiciens survivent, en grande partie grâce à la radio, qui continue de lui assurer une vaste audience. À la suite des années glorieuses au Cotton Club et au Kentucky club, Duke et son orchestre entrent dans une période 1932-1939 de recherche et de maturation harmonique et rythmique. En effet, il s'essaie à de nouvelles formules comme le concerto, et utilise de plus en plus des rythmes latino-jazz comme sur Moonlight Fiesta, ou orientaux comme dans le célèbre Caravan. En 1933, Ellington entame une tournée en Angleterre, qui lui vaut désormais la reconnaissance internationale. Le 16 mars 1934, il est invité, avec son orchestre, à jouer pour la cérémonie des Academy Awards. Par la suite, les tournées se succèdent et Duke continue d’apparaître dans plusieurs films à Hollywood dont Murder at the Vanities aux studios Paramount;
En 1935, Duke compose Reminiscing in Tempo une longue suite en quatre parties, à la mémoire de sa mère qu'il vient de perdre ; Wellman Braud le contrebassiste dont le jeu slap est plus proche du style New Orleans que des nouveaux rythmes du jazz swing, est remplacé par Billy Taylor. En février 1936, Duke compose ses premiers concertos jazz; l'un pour Cootie Williams Echoes for Harlem, l'autre pour Barney Bigard Clarinet Lament; suivront en juillet Trumpet in Spades pour Rex Stewart, et Yearning for Love pour Lawrence Brown. Peu importent les courants, Duke ne se laisse pas influencer et poursuit brillamment, avec une sonorité de plus en plus dense et recherchée ; il ne s’arrête pas à ces différents styles : Il n'existe que deux sortes de musique : la bonne et la mauvaise.
Entre quelques visites dans sa ville natale, Ellington compose, le 17 juillet 1936, It Was a Sad Night in Harlem, en référence à son ami boxeur, Joe Louis, qui avait perdu son combat le mois précédent. À la fin 19361, Duke, pour mettre en valeur ses solistes les plus ellingtoniens, les lance en petites formations, Duke devenant simple accompagnateur au piano ; ainsi apparaitront Rex Stewart and the 52nd Street Stompers, Cootie Williams and His Rug Cutters, Barney Bigard and His Jazzopaters et Johnny Hodges and His Orchestra. Début 1937, l'orchestre apparait dans le film des Marx Brothers Un jour aux courses produit par les studios MGM.
Rencontre décisive en décembre 1938, Billy Strayhorn jeune compositeur et pianiste armé d'une solide formation classique, propose à Duke des paroles de chansons ; ce dernier accepte et enregistre Something to Live for en mars 1939; il intègre l'orchestre à l'automne comme arrangeur et second pianiste; ce sera le début d'une collaboration musicale féconde de près de 40 ans qui entrainera l'orchestre dans une quête permanente de l'inventivité musicale et de l'audace sonore.
À l'occasion de ses 40 ans, Duke fait une grande tournée européenne où il triomphe à chacun de ses concerts. À Paris, il rencontre Django Reinhardt. Rex Stewart et Barney Bigard enregistrent quelques faces dans les studios swing supervisés par Hugues Panassié ; cette décennie verra naitre nombre de succès et standards depuis Mood Indigo en 1930, Rockin' in Rhythm en 1931, It Don’t Mean a Thing, If It Ain’t Got that Swing en 1932, Sophisticated Lady en 1933, Solitude en 1934, In a Sentimental Mood en 1935, Caravan en 1937 composition du tromboniste Juan Tizol, I Let A Song Go Out Of My Heart en 1938, suivis de Portrait of the Lion et Serenade to Sweden, en 1939.

Les années 1940 : l'âge d'or

Fruit de ces longues années exploratoires, l’orchestre de Duke atteint en cette année 1940 un idéal esthétique encore jamais atteint . Mi-février, il engage le saxophoniste ténor Ben Webster disciple de Coleman Hawkins, pour enrichir la section des anches aux côtés de Johnny Hodges, Harry Carney et Barney Bigard. Fin février, il re-signe après neuf ans passés chez Columbia et Brunswick entre autres, avec Victor un nouveau contrat exclusif.
Débute le 6 mars une série de sessions studio où le Blanton - Webster Band2 enchaine les succès : Cotton Tail, Mainstem, Ko-Ko, Jack the Bear, Concerto for Cootie, In a Mellotone, Warm Valley, Harlem Airshaft, All Too Soon, Sepia Panorama, Rumpus in Richmond, Never No Lament, Bojangles, Across the Track Blues, Perdido, Conga Brava, Just a Settin and a Rockin, Blue Serge, Raincheck, C Jam Blues, Sidewalks of New York en sont quelques exemples. L'orchestre possèdDuke au Hurricane en 1943
e désormais une unité et un niveau d'intégration entre les différentes sections très élevé.
Duke's men 1940 : Barney Bigard, Ben Webster, Otto Hardwick, Harry Carney, Rex Stewart, Sonny Greer, Wallace Jones et Ray Nance.
Le 2 novembre 1940, le trompettiste vedette Cootie Williams spécialiste du growl quitte Duke pour rejoindre le sextette de Benny Goodman et ensuite former son propre big band. Il est remplacé par le trompettiste chanteur Ray Nance qui joue aussi du violon comme sur le titre Bakiff. Le 7 novembre, deux étudiants Jack Towers et Dick Burris enregistrent sur le vif avec un matériel électro-portatif le concert que donne l'orchestre au Crystal Ballroom de Fargo dans le Dakota du Nord Take the A-Train, composé au début 1941 par Strayhorn connaît un grand succès et devient l'indicatif de l'orchestre. Cette même année, Duke écrit, sur des paroles de Paul Webster, la musique d'une comédie musicale au message social progressiste adressé au peuple noir : Jump for Joy est créé le 10 juillet au Mayan Theatre de Los Angeles et la chanson-titre donnera lieu à deux versions 78 tours : l'une chantée par Herb Jeffries, et l'autre par Ivie Anderson . Un conflit entre les stations de radio et l'ASCAP bannit des ondes tous les morceaux déposés par Duke antérieurement. Il n'a d'autre choix que de renouveler son répertoire pour assurer sa présence sur les radios. À la fin 1941, Jimmy Blanton contrebassiste des plus novateurs sur son instrument tombe malade et doit quitter l'orchestre. Il est remplacé par Junior Raglin.

Duke au Hurricane en 1943

L’objectif à long terme de Ellington était d’élargir la forme 3 minutes des pièces jazz de l’époque. Duke et Billy Strayhorn composent leur première suite orchestrale de longue durée, environ 45 minutes : Black, Brown and Beige ; elle raconte l’histoire du peuple afro-américain dans son évolution et son intégration dans la société américaine, et sera jouée pour la première fois à Carnegie Hall le 23 janvier 1943. Toutefois, ces longues compositions n’eurent pas un énorme succès comme en témoigne Jump for Joy qui ne fut joué qu’une centaine de fois.
Après le départ de sa choriste Ivie Anderson en 1942, plusieurs chanteuses se succèdent : Betty Roche, Kay Davis, Marie Ellington, Joya Sherrill et Dolores Parker. En mai 1943 est engagé le virtuose de la clarinette Jimmy Hamilton pour qui Duke écrira Air conditioned jungle et Flippant Flurry. Brève apparition de l'orchestre dans le film Cabin in the Sky de Vincente Minnelli sur le hit Things Ain't What They Used to Be.
La grève du syndicat des musiciens l'AFM5, qui stoppe tout enregistrement studio pendant deux et demi, amène l'orchestre à multiplier les engagements dans les clubs et les hôtels notamment au Hurricane Club. En mai 1944, le saxophoniste ténor Al Sears mis en valeur dans Hiawatha, a la rude tâche de faire oublier Ben Webster ; novembre 1944, nouvelle recrue conséquente, le trompettiste stratosphérique Cat Anderson ; en ce début 1945, Duke décide pour donner plus d'éclat et de puissance à l'orchestre, d'étendre la section de trompettes à cinq puis à six musiciens ; lors du concert du 17 janvier 1945 au Philharmonic Auditorium de Los Angeles organisé par la revue de jazz Esquire, l'orchestre accompagne Billie Holiday et Le 7 avril 1945 en direct à la radio, il présente sa nouvelle suite d'orchestre : The Perfume Suite, hymne au charme féminin. Suit un engagement au club Zanzibar. Le 20 juillet, lors d'une tournée, le tromboniste Joe Nanton dont le nom restera attaché au style jungle des débuts, conjointement avec Bubber Miley, succombe à une crise cardiaque.
L'arrivée en janvier 1946 du contrebassiste Oscar Pettiford apporte un nouveau souffle à la section rythmique ; c'est à cette période que la pianiste Mary Lou Williams apporte quelques arrangements à Duke, dont le brillant Trumpets No End, un jazz-concerto pour trompettes. À l'automne, il signe un contrat de trois mois avec Musicraft et enregistre 13 faces qui consacrent le génie du Duke compositeur et orchestrateur : Beautiful indians, Trumpets No End, Jam a Ditty, Happy Go Lucky Local, Overture to a Jam Session, Flippant Flurry, Magenta Haze, Sultry Sunset, Golden Feather.
Le 10 novembre, il donne au Civic Opera House de Chicago un concert mémorable avec un invité de marque : le guitariste Django Reinhardt6. Le 23 novembre, il joue à Carnegie Hall The Deep South Suite.
Fin 1946, il compose la musique de la comédie musicale, Beggar's Holiday, sur un livret de Dale Wasserman, L'Homme de La Mancha, Vol au-dessus d'un nid de coucou, etc.. L'année suivante, il signe un contrat de longue durée avec Columbia et à l'occasion du centenaire de la création du Libéria, il compose la Liberian Suite. Fin 1948, année privée d'enregistrements par suite d'une nouvelle grève du syndicat. Sa nouvelle suite orchestrale, The Tattooed Bride, est jouée le 13 novembre à Carnegie Hall avec un saxophone alto et, à la suite du bref retour de Ben Webster deux saxophones ténors.
Comme pour tous les Big Bands de la Swing Era, l'émergence du Be Bop plonge l'orchestre, en cette fin de décennie, dans un oubli relatif. Travailleur infatigable, Duke investit de nouveaux horizons sonores en évoluant de l'expressionnisme jungle vers un univers plus intériorisé et engagé ; sur le plan esthétique, la volonté de faire éclater le cadre formel traditionnel du jazz vers la grande forme symphonique s'affirme, au delà du happening expérimental ou du brillant exercice de style, comme l'aspiration profonde et lucide d'un créateur universel décidé à faire du jazz, un genre majeur de la musique du XXe siècle.

Les années Columbia : la renaissance

De 1947 à 1950, il fait plusieurs tournées dont une européenne où le groupe joue 74 spectacles en 77 soirs. En 1948, il donne un concert à Paris, à la salle Pleyel sans son orchestre qui était retenu à Londres par les lois syndicales et un concert au Club Saint -Germain où il remporte un immense succès8 L'année 1951 apparait pour l'orchestre comme un nouveau départ, après les années 1940 archétypes du middle jazz. L’orchestre d’Ellington enregistre le départ de Sonny Greer, Lawrence Brown et Johnny Hodges qui veulent évoluer en solo mais voit arriver Clark Terry, Willy Smith, Willy Cook, Paul Gonsalves, Louie Bellson et le retour de Juan Tizol le compositeur de Caravan et Perdido . Malgré tout, Duke continue de faire plusieurs apparitions dans différentes émissions télévisées.
Une interprétation fleuve et passionnée de Paul Gonsalves sur Diminuendo and Crescendo in Blue liée à une légère désaffection du public pour le be bop, il n'en suffit pas plus pour relancer la carrière de Duke Ellington et lui restituer les faveurs du public. Son succès au festival de Jazz de Newport, en 1956, s'inscrit, au milieu des années 1950 dans un mouvement de middle jazz revival qui ne sera pas étranger non plus à la renaissance de l'orchestre de Count Basie de même que le retour de Johnny Hodges, après cinq ans d'absence, en sa qualité de pièce-maitresse dans la section des anches et de grand pourvoyeur de chorus et solos. . Un mois plus tard, Duke écrit avec Billy Strayhorn la suite shakespearienne, Such Sweet Thunder suivie en septembre de la suite A Drum Is a Woman.
En 1957, un nouveau contrat avec Columbia Records lui permet d’enregistrer le disque Ellington at Newport, qui connait un gros succès commercial. Il s’associe avec la maison pour six ans, ainsi qu’avec Irving Townsend, qui s’occupera du côté commercial mais aussi artistique.
En 1958, une tournée européenne est encensée par la critique. En 1959, Ella Fitzgerald enregistre plusieurs chansons avec Ellington et son orchestre, ce qui vaut au Duke de figurer au Great Americain Songbook. Par la suite, il joue avec plusieurs grands noms dans le domaine de la musique : Count Basie, Frank Sinatra, Coleman Hawkins, Charlie Mingus, Louis Armstrong, Max Roach et John Coltrane. Entre-temps, il compose la musique du film d'Otto Preminger, Anatomy of a Murder.

Tombe de Duke Ellington au Cimetière de Woodlawn, Bronx, NY.

1960 marque le début des adaptations, pour son orchestre, d'œuvres de musique classique, avec Peer Gynt d'après Edward Grieg et Casse-noisette d'après Tchaïkovski, puis il compose son premier concert de musique sacrée. Après trois représentations en 1967, 1968 et 1973, Duke déclare qu’il s’agit de sa période de composition la plus importante, en raison du sérieux et de l’affection qu’il accorde à la religion : J'ai eu trois éducations : la rue, l'école, la Bible ; c'est finalement la Bible qui compte le plus. C'est l'unique livre que nous devrions posséder. Ses compositions sont maintenant devenues des standards de la musique et Ellington est plusieurs fois récompensé pour son travail colossal.
Le 24 mai 1974, un mois après son 75e anniversaire, Duke succombe à un cancer du poumon et à une pneumonie. Plus de 12 000 personnes assistent à ses funérailles, dont Ella Fitzgerald qui dit quelques mots : It's a very sad day. A genius has passed ! Son fils Mercer Ellington, reprend immédiatement la direction de l’orchestre et le dirigera jusqu'à sa mort, en 1996, date à laquelle il sera remplacé par son propre fils, Paul Ellington, puis par Barry Lee Hall, Jr.

Discographie de Duke Ellington.

Duke Ellington a enregistré une grande quantité de disques. Le tableau ci-dessous regroupe quelques-uns de ses plus grands succès.

Enregistrement Nom de l'album Label
1950 Masterpieces by Ellington Sony Music
1953 Ellington Uptown Sony Music
1956 Ellington at Newport' Columbia Records
1958 Black, Brown and Beige Columbia Records
1958 Newport 1958 Mosaic
1960 Duke Ellington: Three Suites Columbia Records
1962 Money Jungle Blue Note Records
1962 Duke Ellington Meets Coleman Hawkins Impulse!
1962 Duke Ellington and John Coltrane Impulse!
1966 Sacred Music Status
1967 ... and His Mother Called Him Bill Bluebird RCA

Filmographie

Duke Ellington dans L'Aventure du jazz 1971 de Louis Panassié
1929 : Black and Tan
1930 : Check and Double Check
1933 : A Bundle of Blues
1934 : Rythmes d'amour Murder at the Vanities
1934 : Belle of the Nineties
1935 : Symphony in Black Oscar du meilleur court métrage musical / Great Jazz Bands of the 30's
1937 : Un jour aux courses A Day at the Races
1938 : Jazz and Jive
1941 : Cotton Tail, clip de Joseph Berne
1942 : Jam Session, clip de Joseph Berne sur C Jam Blues
1943 : Un petit coin aux cieux Cabin in the Sky de Vincente Minnelli et Busby Berkeley
1943 : Reveille with Beverly
1944 : Norman Granz Presents : Improvisation - Charlie Parker, Ella Fitzgerald and More
1955 : Masquerade Party / Jazz Festival / Rock 'N Roll Revue
1947 : Date with Duke
1956 : Jazz Ball
1958 : Timex All-Star Jazz Show
1959 : Autopsie d'un meurtre Anatomy of a Murder / Jazz on a Summer's Day
1961 : Jazz Concert 1 : Louis Armstrong & Duke Ellington
1962 : Newport Jazz Festival / Goodyear Jazz Concert with Duke Ellington
1964 : Duke Ellington : Montréal 1964
1965 : Harold Arlen : An All-Star Tribute
1966 : Ella Fitzgerald in Concert
1971 : Duke Ellington : Live at the Tivoli Gardens / The Lou Rawls Show with Duke Ellington
1972 : All-Star Swing Festival

Distinctions

Duke Ellington est lauréat de treize Grammy Awards de 1959 à 2000, dont neuf lui furent décernés de son vivant.
En 1959, la musique composée pour le film d’Otto Preminger, Autopsie d'un meurtre, rafla trois prix : celui de la meilleure bande sonore, celui du meilleur disque de l’année, et celui de la meilleure interprétation d’un orchestre de danse. En 1965, New Orleans Suite, 1967, Far East Suite et 1968, And His Mother Called Him Bill il remporte le prix de la meilleure interprétation par un grand ensemble de jazz. En 1966, il avait également été lauréat de la meilleure composition de jazz originale avec In the Beginning God. New Orleans Suite, 1971, Toga Brava Suite 1972, The Ellington Suites 1976 lui valent le prix de la meilleure interprétation d’un grand orchestre de jazz. Duke Ellington at Fargo est couronné meilleure interprétation musicale d’un grand orchestre en 1979. En 1999, The Duke Ellington Centennial Edition - RCA Victor Recordings, 1927-1973 reçoit le prix dans la catégorie Album historique.

Hommages Musiques

De son vivant et après sa mort, Ellington fut l’objet de nombreux témoignages d’admiration de la part de ses pairs. En 1954, Dave Brubeck lui dédicaçait The Duke 1954 ; le morceau devint un standard repris par d’autres musiciens10 notamment Miles Davis en 1957 dans Miles Ahead. Lors de ses concerts, Tony Bennett prit l’habitude de modifier les paroles de Lullaby of Broadway, composé en 1935 par Harry Waren sur des paroles de Al Dubin pour chanter You rock-a-bye your baby 'round / to Ellington or Basie, Tu fais danser ta p'tite amie / Sur Ellington ou bien Basie, en hommage aux deux géants du jazz. En 1959, Charles Mingus enregistra son Open Letter to Duke, Lettre ouverte à Duke dans Mingus ah um.
La mort de Duke Ellington en 1974 affecta profondément le monde musical. Un mois plus tard, Miles Davis créait un morceau de plus de trente minutes, sorte de marche funèbre à la mémoire d’Ellington : He Loved Him Madly qu’il enregistra pour l’album Get Up With It au mois de juin. La même année, l’orchestre Steely Dan enregistra une version fidèle à la note près d’un des premiers standards d’Ellington, East St. Louis Toodle-oo pour l’album Pretzel Logic, en utilisant des guitares slide adaptées pour recréer le son particulier jungle sound des cors qui jouent dans la version originale. En 1975 Judy Collins écrivit et enregistra Song For Duke dans son album Judith. En 1976 Stevie Wonder écrivit Sir Duke dans lequel il chantait les
… pionniers de la musique
Que le temps ne nous laissera pas oublier
… Basie, Miller, Satchmo,
Et le roi de tous, monsieur Duke
Et une voix comme celle d’Ella.
Dans les années 1980, de nouveaux artistes rendirent hommage au musicien disparu. La chanteuse sud-africaine Sathima Bea Benjamin composa Gift of Love à la mémoire de Duke Ellington ; le morceau figure sur son album Love Light, commercialisé en 1987. En 1988, le Modern Jazz Quartet enregistra For Ellington, avec deux morceaux originaux, dont le morceau éponyme de l’album.
George Shearing reprit le morceau de Brubeck The Duke en 1992 dans I Hear a Rhapsody : Live at the Blue Note.

Témoignages
Gunther Schuller :

Ellington composa sans relâche jusqu'à la fin de ses jours. La musique fut sa maîtresse ; c’était sa vie et il lui a consacré une œuvre incomparable et indestructible. En jazz, c'était un géant parmi les géants. Pour la musique du XXe siècle, il sera peut-être un jour reconnu parmi la demi-douzaine des plus grands maîtres qui ont illustré cette époque.
Martin Williams :
Duke Ellington a vécu assez longtemps pour se voir reconnaître comme l’un de nos meilleurs compositeurs. Et depuis sa mort en 1974, il n’est pas rare de l’entendre citer avec Charles Ives comme un des plus grands compositeurs que l'Amérique ait produit, toutes catégories confondues.
Boris Vian lui rend hommage dans L'Écume des jours 1947, roman au long duquel il distille des clins d'œil au jazz et où le nom de Duke Ellington est de nombreuses fois cité. Le personnage de Chloé tire son prénom d'un arrangement d'Ellington.
En 2002, le chercheur Molefi Kete Asante inscrivait Duke Ellington sur sa liste des cent plus éminentes personnalités afro-américaines.

Monuments

De nombreux monuments ont été consacrés à la mémoire de Duke Ellington dans des villes telles que New York, Washington D.C. et Los Angeles.
Dans la ville natale du Duke, Washington D.C., une école et un pont qui enjambe le parc de Creek portent son nom. La Duke Ellington School of the Arts accepte sur dossiers des élèves qui envisagent une carrière artistique et leur offre une formation complète dans les disciplines artistiques et générales qui les préparent à l’université et à une activité professionnelle. Le pont de Calvert Street fut rebaptisé pont Duke Ellington ; construit en 1935, il relie Woodley Park à Adams Morgan.
Ellington vécut longtemps à Manhattan dans une maison qui faisait l’angle de Riverside Drive et de la 106e rue West 106th Street. Après sa mort, celle-ci fut renommée boulevard Duke Ellington. Un monument à Ellington, du sculpteur Robert Graham, fut inauguré en 1997 à Central Park, New York, près de la 5e avenue et la 110e rue, à une intersection qui se nomme Duke Ellington Circle.
Duke Ellington donna son dernier grand concert dans une salle de l'université de l'Illinois Northern Illinois University le 20 mars 1974, peu de temps avant sa mort. La salle fut renommée en son honneur en 1980, puis rénovée et consacrée une seconde fois au musicien en 2003. Une statue d’Ellington assis à son piano se trouve dans la salle Schoenberg de l’Université de Californie UCLA à Los Angeles.

Divers

Ellington sur le projet préparatoire de la pièce de 25 cents frappée en 2009
Le 24 février 2009, dans une cérémonie qui s’est tenue au National Museum of American History, Ed Moy a présenté une nouvelle pièce de monnaie américaine à l’effigie de Duke Ellington portant l'inscription Justice pour tous et un portrait du musicien assis au piano. C’est la première fois qu’un Américain issu de la communauté afro-américaine figure seul sur une pièce de monnaie .
Sa chanson Mood Indigo fait partie des musiques de la file d'attente de l'attraction La Tour de la terreur The Twillight Zone Tower of Terror des parcs Disney's Hollywood Studios, Walt Disney Studios Paris et Disney's California Adventures.
Duke Ellington n'enregistra qu'un disque en solo, réalisé en 1966 au château de Goutelas à Marcoux France. Ce disque introuvable est disponible au château même, sous l'intitulé Duke à Goutelas.



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Posté le : 16/05/2015 13:37
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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