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Bob Dylan 2
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1968 – 1970 : les racines country

En juillet 1966, l'épopée rock and roll de Bob Dylan s’arrête plus brutalement encore qu’elle n'avait commencé : la moto Triumph Bonneville du chanteur sort de la route, l’envoyant à l’hôpital, ce qui l’écarte des scènes pendant trois ans. Forcé au repos, Dylan rompt avec la vie remplie d'excès qu'il menait jusqu'alors, tandis que les rumeurs les plus folles circulent à son propos : on le croit mort, fou, kidnappé par la CIA, etc. Sa longue retraite est l'occasion pour lui et ses amis du Band d'enregistrer des ébauches de chansons, qui sortiront dans les années 1970 sous le nom de The Basement Tapes.
Ce n’est qu’en 1968 que Dylan réapparaît, avec John Wesley Harding, un album acoustique apaisé. Il montre un Dylan moins surréaliste et davantage intéressé par le passé de son pays et des histoires populaires nimbées d’un mystère irréel. Pour autant, les admirateurs ne se sont pas calmés : Dylan est encore leur meneur et ils attendent qu’il assume son rôle. Harcelé, le chanteur se réfugie à la campagne, puis prend anonymement un appartement à New York, mais rien n’y fait.
Ce vedettariat, dont il ne veut pas, est sans doute en partie à l’origine des deux albums suivants, où Dylan habillé en cow-boy, s'essaie à la musique country. Nashville Skyline et le double album Self Portrait, tout en ballades gentillettes et douces, consternent les admirateurs : leur idole abandonne la contreculture pour devenir un tranquille père de famille. Nashville Skyline marque la rencontre de Dylan avec un autre monstre sacré de la chanson américaine, Johnny Cash. Les chansons I Threw It All Away, leur reprise de Girl From the North Country participent à la réussite de l'album. L'album Self Portrait, composé en majeure partie de reprises de titres folk et pop, est plus hétérogène.

Les années 1970, renaissances et déclins

Au début des années 1970, Dylan se consacre à sa vie de famille. Il sort un album très calme, New Morning, dominé par le piano. Il participe au concert pour le Bangladesh qu'organise George Harrison en août 1971 à New York et joue dans le western, Pat Garrett et Billy the Kid, dont il écrit la musique. En grande partie instrumentale, cette bande originale contient le tube Knockin' on Heaven's Door. Ce n’est qu'en 1974, après un album avec The Band Planet Waves, que Dylan décide de repartir en tournée.
Il chante de manière plus agressive que jamais : il mord et crache les mots, joue sur leur sonorité, crie, la voix flexible, vigoureuse, sauvage et emportée. La tournée, illustrée par l'album live Before the Flood, est suivie par un disque, Blood on the Tracks, où Dylan conte son divorce avec sa femme Sara clairement évoqué dans Desire. Les chansons explorent toutes les facettes de la détresse amoureuse : l’apitoiement sur soi-même, la colère, les rechutes amoureuses, etc. Tout cela dans un style poétique et avec un tout nouveau son, synthèse entre l’ancien et le nouveau : acoustique habillée de batteries, de basses et de claviers. Le disque remporte un grand succès, qui ne suffit pas à sortir Dylan de sa dépression, mais ne lui enlève pas non plus le sens de la répartie : à une journaliste qui lui confie son enthousiasme, il rétorque qu’il ne voit vraiment pas comment on peut aimer éprouver des sentiments tels que ceux exprimés par Blood on the Tracks.
À l'automne de l'année suivante, le chanteur réunit ses vieux amis, parmi lesquels la chanteuse folk Joan Baez et les guitaristes Roger McGuinn et Mick Ronson, et entame une tournée qui se veut épique et bohème, dans un esprit hippie déjà un peu dépassé à l’époque : la Rolling Thunder Revue. La caravane, forte de dizaines de fêtards et de musiciens, fait escale dans de petites salles, joue avec des musiciens de bar recrutés sur place, et un film est tourné Renaldo et Clara. Toutefois, durant la seconde moitié de la tournée, au printemps 1976, l'enthousiasme a laissé place à une lassitude qui transparaît sur Hard Rain, enregistré et paru en 1976. Il faut attendre près de 30 ans pour qu'un témoignage live des concerts de l'automne 1975 soit publié, dans le cadre des Bootleg Series.
Entre les deux segments de la tournée, Dylan sort l'album Desire, résultat d'une collaboration avec le parolier Jacques Levy. Cette idée aboutit à des récits nimbés de mystère pleins de pyramides, de gangsters et de voyous, habillés par une orchestration très riche où le violon, tenu par Scarlet Rivera, musicienne rencontrée par hasard pendant la tournée, occupe une grande place. On y trouve également pour la première fois depuis plus de dix ans un chant de protestation : Hurricane, qui raconte le procès du boxeur Hurricane Carter emprisonné pour meurtre66, et que Dylan est alors résolu à faire libérer. L'année 1977 sera principalement consacré au montage de son film Renaldo & Clara qui sera mal compris par les critiques et le public. Après un premier montage d'une durée de quatre heures, Dylan le remonte, coupe, édite, pour aboutir à une version de 2h. Il entreprend une nouvelle tournée mondiale au Japon avec une série de concerts qui seront publiés sur un double album Live At Budokan réservé dans un premier temps exclusivement au marché japonais avant que Columbia ne décide de le sortir mondialement. Au retour de sa tournée et avant de repartir pour sa première tournée européenne depuis 1966 Dylan enregistre en une quinzaine de jours dans son propre studio Rundown Studios de Santa Monica un nouvel album Street Legal qui sera publié en juin 1978.

1979 – 1981 : la période chrétienne

En 1979, Dylan se convertit au christianisme et se met à écrire sur sa relation avec Dieu. Si le premier disque de cette période, Slow Train Coming, avec notamment Mark Knopfler à la guitare, se révèle intéressant, les suivants sont plus décevants : les textes sont peu inspirés et semblent recopiés d'un livre de cantiques ; il habille sa musique de chœurs et de cuivres assourdissants dans Saved et Shot of Love. Peu appréciés par les critiques, ces albums contiennent toutefois quelques perles comme Every Grain of Sand. Un journaliste de Gala dira même que Slow Train Coming est un petit bijou inspiré et que Saved et Shot of Love sont plus proches d’une extase habitée: litanies ecclésiastiques et textes liturgiques étouffés par les chœurs et des cuivres assourdissants.
Le fait que Dylan se soit converti au christianisme l'a éloigné de plusieurs de ses disciples et ses collègues. Peu de temps avant son assassinat, John Lennon a enregistré Serve Yourself en réponse à la chanson Gotta Serve Somebody. En 1981, quand la foi de Dylan fut dévoilée, Stephen Holden a écrit dans le New York Times que ni son âge il a 40 ans, ni sa conversion au christianisme très médiatisée n'ont modifié son tempérament essentiellement iconoclaste.

Les années 1980

En 1983, Dylan met fin à sa période chrétienne et enchaîne avec Infidels, dont les thèmes tournent autour du judaïsme. De son propre aveu, le chanteur a perdu quelque chose de ce qui faisait son génie : les chansons ne viennent plus avec la même facilité qu’avant, et son enthousiasme est usé. La fin de la décennie le trouve associé avec le Grateful Dead pour une série de concerts : un album reprend des morceaux joués en commun et le Grateful Dead inclut systématiquement par la suite plusieurs morceaux de Bob Dylan dans lors de chacun de ses concerts légendaires, proposant ainsi sa propre lecture de ces morceaux. Sur les conseils de Bono, chanteur de U2, il enregistre ensuite avec le producteur Daniel Lanois l'album, Oh Mercy. D’autre part, en 1988, Dylan fait partie des Traveling Wilburys, regroupant, sous des pseudonymes, Dylan, George Harrison, Jeff Lynne, Tom Petty et Roy Orbison. Le groupe se sépare en 1990 après deux albums.

1992 – 1995 : Reprises Folk et Blues

Alors que sa maison de disques commence à éditer des coffrets regroupant ses archives, Dylan débute la décennie 1990 avec les albums Good as I Been to You et World Gone Wrong, entièrement composés de reprises de vieux titres folk et blues. On peut donc penser, au vu de la qualité de ce qu'a composé Bob Dylan par la suite, qu'il s'agit pour lui d'un nouveau départ.

Depuis 1997 : la renaissance sans fin

Dylan enchaîne depuis la fin des années 1980 les concerts sur les cinq continents. Ce Never Ending Tour une appellation désapprouvée par Dylan est l’occasion pour lui de revisiter ses standards en laissant la part belle à l’improvisation : son groupe change de morceaux tous les soirs, et ne rejoue quasiment jamais une chanson de la même façon d’un soir
En 1997, Dylan s’associe à nouveau avec Daniel Lanois pour enregistrer Time Out of Mind, son premier album de compositions originales depuis sept ans. Peuplé de compositions habitées, Time Out of Mind est une chronique désespérée mais bien vivante de la vieillesse d’une vedette du rock. Dylan y pose un regard sans complaisance sur son âge, évitant au passage les clichés rock and roll.
En septembre 2001 sort Love and Theft. Très bluesy et jazzy, dépouillé et proche du son de ses concerts, ce nouvel album est nettement plus enthousiaste que ses prédécesseurs. Il est suivi en août 2006 de Modern Times, dont le titre fait référence au film de Charlie Chaplin. Il est généralement considéré comme le troisième volet d'une trilogie commencée avec Time Out of Mind, bien que Dylan lui-même considère que si trilogie il doit y avoir, elle s'ouvre plutôt sur Love and Theft. Produit par Dylan et enregistré dans des conditions quasi live avec le groupe qui l'accompagne sur scène, Modern Times retrouve les accents de jazz, de ragtime, de bluegrass et de rockabilly de Love and Theft, dans une ambiance plus feutrée et glamour, qui fait référence à la période d'or des années 1930 : celle des postes à galène, de Bing Crosby et de Louis Armstrong. Pour accompagner la sortie de cet album, Dylan a déclaré dans le magazine Rolling Stone que rien de ce qui avait été fait depuis les vingt dernières années n'avait grâce à ses yeux.
D’autre part, alors que Martin Scorsese lui consacre un film documentaire intitulé No Direction Home, Dylan finalise la rédaction de la première partie de ses mémoires, Chroniques, Volume. Ce volume apporte une vision personnelle sur des périodes mal connues de sa vie, comme ses débuts à New York, ou l’enregistrement de Oh Mercy en 1989. La parution régulière des Bootleg Series, enregistrements pirates jadis introuvables, désormais remasterisés et officiels, lève le voile sur des enregistrements légendaires disponibles pour la première fois. Le huitième volume de cette série, Tell Tale Signs: Rare and Unreleased 1989-2006, est sorti en octobre 2008.
En octobre 2007 sort la compilation Dylan, ainsi que le remix inclus de Most Likely You Go Your Way And I'll Go Mine par le DJ Mark Ronson. En décembre de la même année, le film de Todd Haynes I'm Not There s'inspire « des nombreuses vies et chansons de Bob Dylan, qui est interprété par six acteurs et une actrice.
Dylan obtient le prix Pulitzer de musique en avril 2008, pour son profond impact sur la musique populaire et la culture américaine, à travers des compositions lyriques au pouvoir poétique extraordinaire, selon le jury.
Fin avril 2009, Dylan sort son trente-troisième album : Together Through Life, issu d'une collaboration avec le parolier du Grateful Dead Robert Hunter. En octobre de la même année paraît Christmas in the Heart, un album de reprises de chants de Noël dont les bénéfices sont intégralement reversés à diverses œuvres caritatives.
Une tournée européenne a lieu à fin 2011 avec Mark Knopfler, avec qui il avait enregistré Slow Train Coming.
En mars 2012, le musicien et chanteur David Hidalgo, du groupe de rock mexicain Los Lobos, qui avait déjà travaillé sur Together Through Life et Christmas in the Heart, annonce que Dylan travaille sur un nouvel album studio aux consonances mexicaines, dans les studios de Jackson Browne, à Los Angeles. L'album intitulé Tempest est sorti le 11 septembre 2012.

Analyses Les passages de Bob Dylan au Festival Folk de Newport

Le 3 août 2002, le retour de Bob Dylan au festival de folk de Newport fut l’occasion de s’interroger sur la rupture présumée entre lui et son public en 1965. La forte conspuation perceptible sur les bandes n’est pas anecdotique : elle ponctuera en effet les tournées américaines et européennes qui suivront, dès lors que Dylan est rejoint par son groupe

1963


Révélée quatre ans plus tôt à ce même festival, Joan Baez est la tête d’affiche de l'édition 1963 et y introduit Dylan, chemise militaire kaki et blue-jeans délavés, précédé par sa renommée grandissante de chanteur protestataire. Après son tour de chant, il rejoint sur scène Peter, Paul and Mary, Joan Baez, Pete Seeger et The Freedom Singers, et la fête s’achève en chœur sur We shall Overcome. Le dimanche soir, Baez, qui chante With God on our side l’invite à la rejoindre sur scène et le festival se conclut sur le triomphe de Dylan, alors en communion totale avec son public.

1964

En 1964, Dylan, par ses chansons, les concerts qu'il donne, est une célébrité du monde folk, tandis que les topical songs, que composent des artistes tels que Phil Ochs, Tom Paxton ou Buffy Sainte-Marie sont très populaires. Dylan, qui fait trois apparitions cette année, chante cependant des chansons plus personnelles de Another Side, à paraître, telles que All I Really Want to Do, It Ain't Me Babe et To Ramona, ainsi que Mr. Tambourine Man, Bringing It All Back Home. Ses premiers fans le ressentent comme une trahison : Irwin Silber, le rédacteur en chef du magazine folk Sing Out! rédigea ainsi en novembre 1964 une lettre ouverte à Dylan où il manifeste son inquiétude à propos du détachement, du potentiel d'auto-destruction de Dylan et de ses nouvelles chansons centrées sur lui-même, sentimentales et cyniques, tandis que Paul Wolfe, un auteur de Broadside, décrivit Dylan comme un faussaire, un hypocrite et un manipulateur de son public.

1965

Le 25 juillet 1965, Dylan est la tête d’affiche du festival mais, à l’image de sa tenue vestimentaire, lunettes de soleil Wayfarer et blouson de cuir, les choses ont changé. Pour lui d’abord : en mars est paru Bringing It All Back Home, composé de morceaux acoustiques et d’autres plus rock. Mi-juillet, Dylan vient d’enregistrer Like a Rolling Stone, qu’il compte jouer au festival. Sur les ondes d’autre part : alors que les Beatles monopolisent le Top Ten, la reprise pop de M. Tambourine Man des Byrds marque les esprits. Au Royaume-Uni, parallèlement à la Beatlemania, le rock renaît grâce à la redécouverte du blues.
À l’atelier blues de ce festival est également présent The Paul Butterfield Blues Band, un groupe de blues urbain, avec amplis et guitares électriques, qui connait le succès avec Born In Chicago, tiré de leur premier album The Paul Butterfield Blues Band. Outre le chanteur Paul Butterfield, le groupe se compose du guitariste Mike Bloomfield, du bassiste Jerome Arnold et du batteur Sam Lay. Renforcés par le pianiste Barry Goldberg et l’organiste Al Kooper, Dylan et les musiciens du Paul Butterfield Blues Band répètent toute la nuit un nombre limité de chansons : Maggie’s Farm, Like a Rolling Stone et Phantom Engineer. Le lendemain, ils jouent ces trois morceaux et les transitions entre chacun sont accompagnées d’un brouhaha indescriptible. Sur la demande du présentateur Peter Yarrow, de Peter, Paul And Mary, Dylan revient accompagné d’une guitare acoustique et interprète deux de ses succès : It’s All Over Now Baby Blue et Mr Tambourine Man.
De cet événement, relaté par Robert Shelton, naquit la légende de Dylan délaissant le folk pour le rock, indifférent à l’indignation et à l’amertume de son public, tandis qu’en coulisse, les bruits les plus fous circulaient, la rumeur prétendit que le chanteur Peter Seeger, furieux, chercha une hache pour couper les câbles du micro, ce qu’il démentit81, ainsi que l'organisateur.
Cependant, des arguments viennent contredire cette interprétation, notamment ceux avancés par Bruce Jackson, un des organisateurs du festival, qui a étudié les enregistrements qu’il avait conservés.
Jackson argue tout d’abord que la première personne sifflée ne fut pas Dylan, mais Peter Yarrow, en charge de l'annoncer et dont les phrases entrecoupées par de longs silences agaçaient un public impatient.D’autre part, les applaudissements sont nourris quand Dylan apparaît, alors que les instruments électriques sont déjà installés et visibles sur la scène. Par ailleurs, quand le groupe joue, la voix de Dylan est noyée sous le volume de l’instrumentation, en raison d’une balance des sons trop hâtive. Jackson avance également que bien que Dylan soit la tête d’affiche du festival, il ne joue que quinze minutes, alors que d’autres sont restés sur scène 45 minutes. Une partie du public aurait réagi à ce passage trop court.
Mais ce passage si bref constitue, pour plusieurs historiens, la bataille d'Hernani de la musique populaire, et l'irruption sur la scène musicale de la contre-culture des années 1960. En mariant la puissance du rock à l'introspection du poète, Bob Dylan ouvre la voie à une vague d'auteurs-compositeurs, Neil Young, Leonard Cohen, Bruce Springsteen, mais aussi les Beatles et d'autres.

L'influence de Dylan sur son époque

Le festival de Newport de 1965, mais aussi l’album Highway Revisited, la tournée européenne de 1966, et les sessions musicales dans une bâtisse de Woodstock Big Pink en août 1967, ont marqué durablement l’histoire de la musique américaine. De cette année où Bod Dylan a disjoncté, vécue par une partie de son public comme une rupture, voire une trahison, est sortie une musique qui s'est révélée, avec le recul, une des premières synthèses du country, du folk, du blues, du rock et de la soul music. Bod Dylan, et le groupe The Band, ont contribué à faire rentrer la musique populaire américaine dans l'ère moderne.
Dès ses débuts en 1961, Dylan fait également parler de lui dans les milieux folk américains en adoptant une manière de chanter très expressive loin des standards de la chanson. Dylan a en réalité recherché davantage l'expressivité que la beauté classique. Il a considérablement expérimenté sur l'usage des dissonances, se faisant ainsi l’héritier direct des bluesmen des années 1930, tel Howlin' Wolf. Il a joué de sa voix et l’a fait évoluer, tout en lui gardant un timbre si particuliere.
Mais un autre domaine dans lequel Dylan a frappé les esprits est celui des textes : dès son deuxième album le premier étant presque entièrement composé de reprises, comme cela se pratiquait très couramment à l’époque, il a incarné une nouvelle manière d’envisager l'écriture de chansons. Inspirés par la littérature, la poésie surréaliste, mais aussi les folksongs réalistes de la grande tradition américaine, ses textes dessinent un univers intérieur d’une grande richesse. Dès le début, le thème principal de l’œuvre de Dylan est son expérience personnelle du monde, sa vision des choses, qu’elle soit réelle ou fantasmée. Le surréalisme et les images qui imprègnent la plupart de ses textes, même les plus simples, atteignent leur apogée en 1965 et 1966 lorsque Dylan délaisse le folk pour le rock 'n' roll. Les textes de cette époque ne cherchent pas à avoir un sens figé, mais à décrire des impressions et des sentiments au-delà des mots. Comme un tableau abstrait, ils peuvent acquérir un sens différent selon l’humeur de l’auditeur, tout en conservant une très forte identité. En cela, les mots de Dylan s’approchent de l’essence même de la musique, qui tire une partie de son pouvoir du fait qu’elle est le seul art à n’être aucunement figuratif, à une époque où la plupart des chansons populaires américaines, et particulièrement les chansons rock, parlaient encore de mésaventures sentimentales et de voitures. Elles ont considérablement influencé l'ensemble des artistes pop de l’époque, y compris les Beatles.
Enfin, par son attitude envers son statut de vedette et de musicien, Dylan a remis en cause certaines conceptions du rôle des artistes dans la société. Adulé par le public folk et les milieux contestataires du début des années 1960, il refusa d’assumer ce rôle de musicien engagé, préférant inciter ses admirateurs, comme il l’exprime dans certains de ses textes, Don't follow leaders / Watch the parkin' meters, à penser par eux-mêmes et à renoncer aux messies, de quelque bord qu’ils soient. Il a fui également toute position d'idole du public rock. Il a refusé de se faire enfermer dans son passé, de se faire muséifier.

Discographie de Bob Dylan.
1962 : Bob Dylan

1963 : The Freewheelin' Bob Dylan *
1964 : The Times They Are a-Changin
1964 : Another Side of Bob Dylan *
1965 : Bringing It All Back Home *
1965 : Highway 61 Revisited *
1966 : Blonde on Blonde *
1967 : John Wesley Harding *
1969 : Nashville Skyline *
1970 : Self Portrait
1970 : New Morning
1973 : Pat Garrett and Billy the Kid
1973 : Dylan
1974 : Planet Waves *
1975 : Blood on the Tracks *
1975 : The Basement Tapes *
1976 : Desire *
1978 : Street-Legal*
1979 : Slow Train Coming *
1980 : Saved
1981 : Shot of Love
1983 : Infidels *
1985 : Empire Burlesque
1986 : Knocked Out Loaded
1988 : Down in the Groove
1989 : Oh Mercy *
1990 : Under the Red Sky
1992 : Good as I Been to You
1993 : World Gone Wrong
1997 : Time Out of Mind
2001 : Love and Theft *
2006 : Modern Times
2009 : Together Through Life
2009 : Christmas in the Heart
2012 : Tempest
2015 : Shadows in the Night
(*) Albums ayant été remasterisés et réédités en version Super Audio CD.

Filmographie

Festival, Murray Lerner, 1967
Dont Look Back, D.A. Pennebaker, 1968
George Harrison and Friends : The Concert for Bangladesh, Saul Swimmer, 1972
Eat The Document, D.A. Pennebaker, 1973
Pat Garrett et Billy le Kid, Sam Peckinpah, 1973
Renaldo and Clara, Bob Dylan, 1978
La Dernière Valse, Martin Scorsese, 1978
Hearts of Fire, Richard Marquand, 1990
Masked and Anonymous, Larry Charles, 2003
No Direction Home, Martin Scorsese, 2005
The Other Side of the Mirror: Bob Dylan Live at the Newport Folk Festival 1963–1965, Murray Lerner, 2007
I'm Not There, Todd Haynes, 2007
En 2008 il compose une chanson pour le film d'Olivier Dahan My Own Love Song

Composition du groupe de scène depuis 2007

En 2007, le groupe de scène de Bob Dylan réunit les musiciens suivants :
Bob Dylan : voix, guitare, claviers, harmonica ;
Stu Kimball : guitare rythmique ;
Denny Freeman : guitare lead 2007-2010 ;
Charlie Sexton : guitare lead depuis 2010;
Donny Herron : guitare pedal steel, guitare lap steel, mandoline électrique, banjo, violon ;
Tony Garnier : basse, contrebasse ;
George Receli : batterie ;
Tommy Morrongiello : guitare rythmique occasionnellement, technicien guitare.

Peintures

Copenhague, banderole de l'exposition Bob Dylan au Statens Museum for Kunst, 2010
Bob Dylan est aussi un peintre de qualité. Il commence à peindre en 1974, sous la direction du peintre Norman Raeben. Ses toiles les plus connues ont été peintes lors de périples successifs au Brésil, dont il donne une vision toute personnelle. Sans tomber dans la dénonciation sociale, il peint des figures originales de la société brésilienne, remarquables par leurs aspects démodés tenues traditionnelles, danses folkloriques…, à rebours des canons contemporains de la mode et de la beauté. Il cherche avant tout à donner une image la plus vivante possible, et surtout la plus matérielle, comme pour le plat de pâtes mangé par le couple du tableau The eaters.

D'autres peintures, reprenant des croquis réalisés sur la route entre 1989 et 1992, ont été exposées en 2007 et 2014.

Expositions de peintures de Bob Dylan

2010 : La peinture de Bob Dylan, L'intermède.com The Brazil Series, Statens Museum for Kunst Copenhague, jusqu'au 30 janvier 2011.
2014 : Drawn Blank Series


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Posté le : 16/05/2015 13:56
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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