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Edgar Degas 1
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Le 19 juillet 1834 à Paris, naît Hilaire Germain Edgar de Gas

dit Edgar Degas, mort, à 83 ans le 27 septembre 1917 à Paris, artiste peintre, graveur, sculpteur et photographe. Si le peintre est né sous le patronyme de De Gas, il n’a en réalité fait que reprendre le nom d’origine de sa famille en se faisant appeler Degas. En effet, son grand-père paternel, Hilaire de Gas, a séparé son nom en deux après avoir quitté la France pour l’Italie au moment de la Révolution.
Il fréquente l'École nationale supérieure des beaux-arts, Ses maîtres sont Louis Lamothe École des beaux-arts de Paris
Ses élèves sont Ernest Rouart, Walter Sickert, Il appartient au mouvement Impressionnisme. Il a pour mécènes Gustave Caillebotte. il est Influencé par Dominique Ingres, et Eugène Delacroix. Ses Œuvres les plus réputées : L'Absinthe, L’Étoile, 'Repasseuses


La plupart des ouvrages consacrés à Edgar Degas, lorsqu’ils désirent le classer dans l’histoire de l’art, le rattachent au grand mouvement de l’impressionnisme, formé en France dans le dernier tiers du XIXe siècle en réaction à la peinture académique de l’époque. Les artistes qui en font partie, tels Claude Monet, Paul Cézanne, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Mary Cassatt, Berthe Morisot ou Camille Pissarro, las d’être régulièrement refusés aux Salons officiels, s’étaient constitués avec Degas en société anonyme afin de montrer leurs œuvres au public.
On résume souvent l’art impressionniste aux effets de lumières en plein air. Ces caractéristiques ne sont toutefois pas applicables à Degas : même s’il est un des principaux membres fondateurs et animateurs des expositions impressionnistes. Il trouve sa place dans le mouvement par son invention technique, son activisme et par la liberté de peindre prônée par le groupe que lui, aurait souhaité nommer "Les Intransigeants" . Au plein air il préfère, et de loin, ce que l’on ne voit plus que dans sa mémoire et le travail en atelier. S'adressant à un peintre il dit : À vous, il faut la vie naturelle, à moi la vie factice.
Si Degas fait officiellement partie des impressionnistes, il ne les rejoint pas dans leurs traits les plus connus. Sa situation d’exception n’échappe pas aux critiques d’alors, souvent déstabilisées par son avant-gardisme. Plusieurs de ses images ont semé la controverse, et encore aujourd’hui l’œuvre de Degas fait l’objet de nombreux débats auprès des historiens d’art.
Edgar Degas repose au cimetière de Montmartre à Paris, dans le tombeau familial, situé dans la quatrième division. Le médaillon qui orne la porte de sa chapelle, date de 1961, et est l'œuvre du sculpteur médailleur Marcel Chauvenet.

En bref

Degas avait un souhait : Je voudrais être illustre et inconnu. Il fit beaucoup pour le satisfaire, notamment lorsqu'il eut dépassé la soixantaine, en paraissant s'isoler de la vie artistique et du monde parisien dont il resta, en réalité, une personnalité fort active. Pendant longtemps, la postérité a paru souscrire à son vœu : quoique célèbre, il paraissait moins admiré que Monet, Cézanne, Van Gogh ou Gauguin. La tendance est peut-être en train de s'inverser depuis l'exposition rétrospective organisée en 1989 en France, au Canada et aux États-Unis. Les études consacrées à Degas n'ont cessé de se multiplier depuis lors, ce mouvement incessant de la recherche s'accompagnant d'une popularité accrue auprès du grand public.
La personnalité complexe de Degas, oscillant, d'une part, entre l'héritage accepté et même parfois revendiqué de la tradition classique et, d'autre part, la modernité du réalisme qui l'amènera à être un des grands acteurs de l'impressionnisme, est manifeste dès ses débuts. Né en 1834 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne, formé dans un milieu curieux d'art et de littérature, il s'oriente dès la fin de ses études secondaires vers une carrière de peintre. Il travaille d'abord auprès de Félix Barrias, puis, en 1853-1855, de Louis Lamothe, élève d'Hippolyte Flandrin, ami et collectionneur d'Ingres. Celui-ci aura ainsi sur Degas, directement ou indirectement, une grande influence. Faites des lignes, beaucoup de lignes, d'après nature ou de mémoire, et vous deviendrez un bon artiste, aurait confié Ingres à Degas lors de leur unique rencontre. Degas apprend parallèlement l'estampe auprès du prince roumain Grégoire Soutzo, qui lui fait découvrir également les peintres et les graveurs flamands et hollandais du XVIIe siècle. En trois ans Degas, qui n'a fait qu'un très bref passage aux Beaux-Arts, en 1855, a commencé d'acquérir non seulement le métier, mais la culture d'un grand peintre, qu'il va encore plus approfondir lors d'un long séjour effectué en Italie 1856-1859.
Degas avait envisagé ce voyage, effectué à ses frais une partie de sa famille s'étant par ailleurs fixée à Naples, où il séjournera, d'une manière très classique : travail in situ sur les modèles antiques et modernes auprès desquels s'étaient formées, et se formaient encore, des générations d'artistes. Mais il va, paradoxalement, y trouver tout autre chose, grâce à la rencontre, en 1858, de Gustave Moreau. Ce dernier, au cours de longues discussions, à Rome ou à Florence, va lui ouvrir de nouveaux horizons : découverte et réappréciation d'artistes jusque-là ignorés ou négligés par Degas, Titien et Véronèse, Corrège et Michel-Ange, mais aussi Rubens, Van Dyck, Chassériau et Delacroix. Moreau, surtout, éloigne Degas d'une valorisation trop exclusive du dessin aux dépens de la couleur, en même temps qu'il perfectionne son métier c'est très probablement de lui que Degas a appris le pastel et qu'il l'oriente vers des expérimentations et des recherches d'ordre purement technique. Cet aspect restera chez Degas une caractéristique constante, tout au long de sa carrière.
Ses premières années à Paris commencent véritablement au retour d'Italie. Degas, qui restera sa vie durant un Parisien, s'installe alors dans le quartier où il habitera toujours, en bas de Montmartre, vers les boulevards, là où se rencontrent artistes et hommes de lettres, là où s'ancre la vie nocturne des restaurants, des cafés-concerts et des cabarets où il puisera une part de son inspiration. Il n'en bougera que pour quelques villégiatures, passées en province chez des amis, ou quelques très rares voyages, comme celui qu'il effectue à Londres en 1871, ou en Louisiane en 1872-1873. Degas s'était jusque-là cantonné essentiellement aux copies d'artistes anciens, et au portrait de petites dimensions, genre dans lequel, se prenant pour modèle ou peignant les différents membres de sa famille, il a démontré très vite une grande maturité. Les années 1860 marquent une nouvelle orientation : il prend désormais plutôt l'histoire pour sujet, et n'hésite pas à se lancer dans le grand format. Mais ces œuvres, clairement destinées au Salon, où Degas expose régulièrement jusqu'en 1870, restent inachevées Sémiramis construisant Babylone, vers 1860-1862, musée d'Orsay, Paris ; Petites Filles spartiates provoquant des garçons, vers 1860-1862, National Gallery, Londres, ou, exposées, sont à peine remarquées Scène de guerre au Moyen Âge, 1865, musée d'Orsay, Paris, comme d'ailleurs ses ambitieux portraits Portrait de famille, dit aussi La Famille Bellelli, 1858-1867, musée d'Orsay, Paris ; Portrait de Mlle Eugénie Fiocre : à propos du ballet de La Source, 1867-1868, The Brooklin Museum, New York. Degas, de toute façon, n'a pas besoin de vendre pour vivre, et ne recherche pas d'emblée la reconnaissance ou le succès publics, comme ses amis d'alors, Manet, Moreau dont il s'éloigne, Alfred Stevens ou James Tissot. Mais sa réputation s'affirme dans le groupe qui se réunit régulièrement au Café Guerbois et dont va sortir l'impressionnisme : par son esprit, sa causticité, son talent de parole, il y fait très vite, avec Manet, figure de chef de file.
Mais sa peinture n'a pas besoin pour évoluer de ces rencontres ou de ces discussions, même si elles l'enrichissent. Degas approfondit alors ses recherches dans le domaine du portrait, sans s'enfermer dans une formule préconçue Femme accoudée près d'un vase de fleurs Mme Paul Valpinçon ?, 1865, Metropolitan Museum, New York ; James Tissot, 1867-1868, ibid., aboutissant, en 1873, au portrait collectif de parents établis aux États-Unis, Portraits dans un bureau Nouvelle-Orléans, musée des Beaux-Arts, Pau, qui est aussi une scène de la vie moderne traitée sur le mode réaliste. Cette dernière tendance est tout aussi représentative du travail de Degas durant cette période : il commence à dessiner puis à peindre les champs de course, dès 1858-1859. Un peu plus tard il se tourne vers ce qui va être un autre de ses thèmes favoris, le monde de la scène et de la danse L'Orchestre de l'Opéra, qui est aussi un portrait du bassoniste Désiré Dihau, vers 1870, musée d'Orsay, Paris ; Le Ballet de Robert le Diable, 1871-1872, The Metropolitan Museum, New York ; Classe de danse, 1871, ibid. ; Le Foyer de la danse à l'Opéra, 1872, musée d'Orsay, Paris). Il s'essaie parallèlement au paysage, très brièvement, en 1869, exécute à la même époque ses premières sculptures, des cires de chevaux, tirées en bronze après sa mort comme d'ailleurs tout son œuvre sculpté, il fait également quelques tentatives dans la peinture de genre réaliste, Intérieur, dit aussi Le Viol, 1868-1869, The Philadelphia Museum of Art ; Bouderie, 1869-1871, The Metropolitan Museum, New York. Les bases de son travail ultérieur sont désormais posées.

Sa vie

" Plutôt grand, la tête puissante, l'aspect narquois, le front haut, large, bombé, couronné d'une chevelure châtain, soyeuse ; les yeux vifs, malins, interrogateurs, enfoncés sous une haute arcade sourcilière en forme d'accent circonflexe, le nez quelque peu retroussé,la bouche fine, à demi-caché sous une barbe légère que le rasoir n'a pas touchée", Edgar de Gas était un aristocrate, fils d'Auguste de Gas, banquier et de Célestine Musson, une créole américaine de la Nouvelle-Orléans. Son grand-père maternel Germain Musson, est né à Port-au-Prince, Haïti d'origine française et s'était installé à la Nouvelle-Orléans en 1810,. De Gas naquît à Paris au 8, rue Saint Georges le 19 juillet 1834 et grandit dans un milieu bourgeois cultivé. Il a deux frères et deux sœurs et jouit d’une enfance dorée rue Saint-Georges. Entre 1845 et 1853, il fait ses études au Lycée Louis-le-Grand où il rencontre Alexis Rouart, Paul Valpinçon et Ludovic Halévy qui seront ses amis intimes. En 1847, sa mère meurt à l'âge de trente-deux ans..

Les années de formation

Après son baccalauréat en 1853, Edgar Degas s'inscrit à la faculté de droit, pour satisfaire les ambitions de son père, mais abandonne ses études en 1855. Dés 1853, il commence à fréquenter le Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale. Dessinateur inlassable, il y copie des œuvres d'Albrecht Dürer, Andrea Mantegna, Paul Véronèse, Francisco Goya, Rembrandt. Il passe ses journées au Louvre, où il est admis comme « copiste », le 7 avril 1853, fasciné par les peintres italiens, hollandais et français. Il s’inscrit à l’atelier de Félix-Joseph Barrias, alors assez célèbre puis étudie la peinture avec Louis Lamothe en 1855, qui avait été un disciple de Ingres et des frères Paul et Hippolyte Flandrin. De son côté, son père, amateur raffiné d’art et de musique, lui présente quelques-uns des plus grands collectionneurs de Paris, comme Lacaze, Marcille, et Valpinçon.
À cette époque, en rupture avec son père qui s'oppose à sa vocation de peintre et à l'abandon de ses études de droit, Degas s'installe dans une mansarde non chauffée dans le Quartier latin. Il attribuait au froid de l'hiver, le début de ses problèmes oculaires et plus tard de sa demi-cécité : " C'est dans cette mansarde que j'ai pris froid aux yeux" . Bien plus tard en 1877 il écrivait à un ami : " Il m'arrive de voir passer devant mes yeux comme un léger nuage"
En 1855, il commence à suivre des cours à l’École des Beaux-Arts de Paris. La même année, il rend visite à Ingres pour lui présenter ses dessins. Cependant, préférant approcher directement l’art des grands maîtres classiques tels Luca Signorelli, Sandro Botticelli et Raphaël, il entreprend de 1856 à 1860 de nombreux voyages en Italie16, d’abord dans sa famille à Naples, puis à Rome et Florence, où il se lie d’amitié avec le peintre Gustave Moreau sans doute en 1858 . En 1859, de retour à Paris Degas prend un atelier 13, rue de Laval. En 1862, il rencontre Manet au Louvre, et il rencontre d'autres jeunes peintres et écrivains au Café Guerbois à Montmartre : Monet, Pisarro, Bazille, Fantin-Latour ou même Zola. Là les artistes échangent des points de vues des critiques et des théories sur ce que doit être l'art.
Ses œuvres de jeunesse comptent quelques peintures d’inspiration néoclassique, mais surtout de nombreux portraits des membres de sa famille. En 1865, il expose au Salon Scène de Guerre au Moyen Âge ou encore le portrait de Madame Camus en rouge en 1870 pour lequel l'ami et écrivain Duranty écrit à propos du peintre : " Artiste d'une rare intelligence, préoccupé d'idées, ce qui semblait étranger à la plupart de ses confrères, aussi profitant qu'il n'y avait pas de méthode de transition, dans son cerveau actif , toujours en ébullition, ils l'appelaient l'inventeur du clair-obscur social."
Toujours profondément marqué par le style de Ingres, il visite la rétrospective organisée après le décès du maître en 1867. Il part en voyage avec Manet à Boulogne et Bruxelles où il vend trois tableaux dont un à un ministre du roi des Belges et Degas signe son premier contrat avec un marchand belge. Il passe l'été de 1869 à Etretat et Villers-sur-mer où il exécute ses premiers pastels.
Il s'enrôle dans l'infanterie lorsque la guerre éclate avec la Prusse en 1870 et avec Manet, il est placé sous les ordres de Meissonier. En 1871, Degas se rend à Londres, il y expose et Paul Durand-Ruel lui achète des trois œuvres en 1872.

Le voyage en Louisiane

Entre octobre 1872 et mars 1873, il séjourne chez son frère René à La Nouvelle-Orléans, dans la famille de sa mère où il peint le "Portraits dans un Bureau" ou "Le Bureau de coton de la Nouvelle-Orléans". Cette toile qui présente son oncle ses frères et ses cousins au travail a été présenté à la seconde exposition Impressionniste, où Zola lui reproche d'être trop proche d'une illustration pour un journal illustré. En 1878 le Musée de Pau achetait le tableau qui est la première œuvre de Degas à rentrer dans une collection publique française.

Retour à Paris, fin mars 1873 et s'installation 77, rue Blanche.

Malgré ses voyages en province et à l’étranger en particulier en Italie, c’est Paris qui compte essentiellement pour Degas — et à Paris, Montmartre. Il fréquente certains cénacles, ateliers, cafés littéraires, la famille de l'ingénieur et artiste peintre Henri Rouart, la famille Manet, Berthe Morisot, et Mallarmé. Il mène avec quelques bourgeois, ses intimes, une vie conformiste de célibataire hautain mais mondain. De son milieu familial, il conserve la réserve et le respect des principes. Sa délicatesse de cœur, son intransigeance morale lui valent l’estime de tous, mais ses répliques cinglantes bien connues en font fuir quelques-uns. Il participe activement aux discussions qui réunissent les jeunes artistes d’avant-garde et son ami Édouard Manet au café Guerbois. Degas vit alors entouré de nombreux artistes comme Camille Desboutin, de Nittis, James Tissot, Zandomeneghi, Sognorini, Martelli, Gioli, mais aussi Chialiva, Rossano, Boldini, Stevens, Whistler... Plus tard il se lie d'amitié avec Mary Cassatt, puis avec Forain, Gauguin ou Manzi puis se brouillera plus tard encore avec Claude Monet et Caillebotte.

Les expositions impressionnistes et la reconnaissance

le 27 décembre 1873, Edgar Degas avec Claude Monet, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Camille Pissarro,Berthe Morisot fondent la Société anonyme coopérative des artistes peintres, sculpteurs et graveurs, société à capital et personnel variables, dont le gérant provisoire est Pierre–Firmin Martin. Ils y investissent leurs fonds propres pour organiser une première exposition dans les locaux du photographe Nadar. La réception critique de cette exposition donne son nom au groupe "Impressionniste" alors que Degas contre l'avis de Monet et Renoir aurait voulu intitulé "Les Intransigeants"
De 1874 à 1886, Degas confie des œuvres aux expositions impressionnistes il participe à 7 d'entre elles sur 8 et Degas participe très activement à leur organisation. Il a alors de très nombreux contacts avec des peintres de sa génération, notamment Camille Pissarro, mais aussi avec des artistes d’avant-garde plus jeunes. En 1875 il voyage en Italie à Naples. Puis participe à la secondes exposition des impressionnistes chez Paul Durand-Ruel. Degas change successivement d'atelier de la rue Blanche pour la rue Lepic. À partir de 1875, en proie à de nombreuses difficultés matérielles, la peinture devient sa source de revenus. le 13 avril 1876, le critique Arthur Baignières écrit : " En tête des hommes, nous plaçons Mr Degas, le pontife, je crois de la secte des intransigeants impressionnistes."
Dans les années 1880, alors que sa vue commence à décliner, Degas privilégie le pastel, auquel il mêle parfois l'aquarelle et la gouache. Les tableaux de cette période témoignent d’un travail très moderne sur l’expressivité de la couleur et de la ligne. Il parraine Gauguin auprès des Impressionnistes. En 1878, il peint la "Chanteuse au gant". Degas va au concert, à l'Opéra, il mène une vie mondaine, le dimanche il va aux coursex de chevaux... Toute la vie moderne et parisienne l'intéresse aussi bien les caf-conc, les terrasses des café sur les grands boulevards, les prostituées ou les ouvrières blanchisseuses.
En 1881, il présente La Petite Danseuse de quatorze ans à la sixième exposition Impressionniste; la sculpture crée le scandale dans la presse. Il séjourne régulièrement chez ses amis Halévy et Blanche en Normandie entre Étretat et Dieppe où il participe à l'écriture de la pièce "La Cigale" qui se moque des impressionnistes de Barbizon19. Le collectionneur et baryton français Jean-Baptiste Faure lui fait un procès pour des œuvres insuffisamment travaillées, procès que Degas perd. En 1884 après la retrospective Manet, Degas achète trois Manet à la vente de l'atelier. 1886, Paul Durand-Ruel organise la première exposition de Degas à New York où une vingtaine de nus crée la polémique. En 1889, Huysmans consacre un chapitre aux nus de Degas dans son recueil Certains. Degas travaille la sculpture. Vers 1890, Degas délaisse la peinture pour se consacrer au pastel et aux monotypes et pratique la photographie. Il achète des tableaux d'Ingres et de Delacroix. L’exposition de vingt-six paysages qu’il présente en octobre 1892 à la galerie Durand-Ruel est sa première et dernière exposition personnelle à Paris. En 1896, le legs Caillebotte est accepté par le Musée du Luxembourg, sept œuvres de Degas intègrent les collections publiques. Degas expose ses photographies. Il achète des Cézanne pour sa collection.

Réaliste ou impressionniste ?

Degas s'est engagé sans réserve dans l'aventure des expositions impressionnistes, où il vit l'occasion d'imposer sa peinture, moins impressionniste d'ailleurs que naturaliste ou réaliste ce sont les deux termes qu'il employait de préférence. Il participa ainsi à l'exposition inaugurale de 1874, et, au moment de recruter des participants, il écrivait à Tissot qui finalement refusa : Le mouvement réaliste a besoin de lutter avec d'autres, il est, il existe, il doit se montrer à part. Il doit y avoir un Salon réaliste. Cette position tranchée portait en germe les querelles qui allaient provoquer par la suite diverses scissions au sein du groupe, scissions dont Degas porta parfois l'entière responsabilité par suite d'un caractère intransigeant et peu commode mais celui de ses opposants l'était aussi. On ne doit cependant pas oublier les compromis qu'il accepta, et le dévouement dont il fit preuve. Il put satisfaire à cette occasion son goût pour l'expérimentation presque scientifique en matière de présentation et d'accrochage, par exemple dans l'encadrement des tableaux il détestait les lourds cadres dorés, et fit l'essai de cadres blancs ou multicolores ou le tissu recouvrant les murs il choisit du jaune pour ses propres œuvres à l'exposition de 1881, sans parler de son goût pour l'éclairage artificiel, au gaz puis électrique.

Degas et les expositions impressionnistes

L'envoi de Degas à l'exposition de 1876, plus audacieux peut-être dans le réalisme et la facture des œuvres qu'en 1874, fut remarqué par la critique, sinon unanimement apprécié. Sa position, presque en marge du mouvement impressionniste, commençait à apparaître. Elle fut davantage soulignée à l'exposition suivante, en 1877, où Degas, pour la première fois, et dans une salle séparée, présentait des monotypes procédé d'estampe ne permettant d'obtenir que quelques épreuves, l'encre ayant été directement posée sur l'élément d'impression qui n'a été ni creusé ni travaillé en même temps que des tableaux dont L'Absinthe, musée d'Orsay, Paris. Il allait accentuer ce rôle de diviseur en faisant passer une clause spéciale dans les statuts de la société qui organisait les expositions impressionnistes depuis 1874, interdisant toute participation à ceux qui enverraient des tableaux au Salon officiel. Or Monet, Cézanne, Renoir avaient alors des projets en ce sens, et les deux derniers, avec Sisley, ne feront pas partie de l'exposition de 1879. Degas, avec Caillebotte et Pissarro, aura néanmoins joué un rôle important dans l'organisation de cette dernière, ranimant les énergies, et proposant comme titre : Exposition d'un groupe d'artistes indépendants, réalistes et impressionnistes, on s'en tint finalement à Groupe d'artistes indépendants. Ses vingt toiles et pastels dont huit portraits, ses cinq éventails reçoivent un accueil critique très favorable. Degas est ainsi devenu, en quelques années, celui des membres du groupe dont la réputation est considérable au-delà du cercle des thuriféraires et des défenseurs habituels de l'impressionnisme, et il en va de même en 1880. Mais l'organisation de l'exposition suivante, en 1881, cristallise les conflits latents depuis un certain temps déjà, essentiellement avec Caillebotte, qui finit par se retirer. Les artistes proches de Degas, c'est-à-dire les réalistes ou les naturalistes, entre autres Mary Cassatt, Jean-Louis Forain, Jean-François Raffaëlli ou Federico Zandomeneghi, étaient ainsi huit sur les treize exposants de 1881. Degas y brillait tout particulièrement par une sculpture en cire teintée pour imiter la chair, habillée de tulle et de soie, la Petite Danseuse de quatorze ans National Gallery, coll. Paul Mellon, Washington. Avec elle, selon Huysmans, il culbutait du premier coup les traditions de la sculpture comme il avait depuis longtemps secoué celles de la peinture. Aussi le débat tourna-t-il essentiellement, à cette occasion, sur la question du réalisme, et le rapport des impressionnistes avec les écrivains naturalistes. La victoire de Degas au sein du groupe fut toutefois éphémère. Devant les demandes réitérées des autres membres de voir écarter ceux qu'il avait imposés, il refusa à son tour d'exposer en 1882 alors que Monet, Sisley, Caillebotte, Renoir et même Cézanne y présentaient de nouveau des œuvres. Certes il participa à la dernière exposition impressionniste, en 1886, avec notamment des Modistes et dix pastels intitulés Suite de nus de femmes se baignant, se lavant, se séchant, s'essuyant, se peignant ou se faisant peigner. Mais depuis un certain temps déjà il était de plus en plus à part, sans pour autant avoir rompu toute relation avec ses anciens camarades.

L'affaire Dreyfus

Célèbre pour son caractère Intransigeant, son humour ou son mordant, Degas est un peintre craint pour ses jugements. Il est invité dans les diners parisiens pour son esprit qui fait mouche. L'affaire Dreyfus le brouille, en 1897, avec ses amis en particulier les Halèvy avec qui il renouera après la réhabilitation du Capitaine Dreyfus en 1908. Edgar Degas, Jean-Louis Forain, Jules Lemaître et Gustave Schlumberger manifestèrent une vive colère dans le salon de Geneviève Straus lorsque Joseph Reinach défendit l'innocence de Dreyfus. Comme le critique Jules Lemaître, le peintre Auguste Renoir, les poètes José-Maria de Heredia et Pierre Louÿs, le compositeur Vincent d'Indy, etc., Degas fut membre de la Ligue de la patrie française, ligue antidreyfusarde modérée.
À la fin des années 1890, il se plaint que sa vue baisse, il se consacre presque exclusivement à la sculpture, qu’il pratique déjà depuis une dizaine d’années, transposant ses sujets favoris dans la cire. Il se lie avec Suzanne Valadon qui pose pour lui. En 1903, Louise Havemeyer essaie d'acquérir la cire originale "La petite danseuse de 14 ans" sans succès. En 1911, le Fogg Art Museum à Cambridge aux États-Unis lui consacre une retrospective. En 1912, ruiné il déménage 6 boulevard Clichy dans un petit atelier-appartement. Démoralisé, Il ne travaille presque plus.

Les dernières années

À partir de 1905, le peintre se retranche de plus en plus dans son atelier, aigri par la cécité qui le gagne et l'incontinence prostatique. Il déambule en omnibus dans Paris suivant la prescription de son médecin. En 1912, il déménage Boulevard de Clichy et se met errer dans Paris, quelques fois vêtu de haîllons marchant vers son ancienne adresse rue Victor Massé, alors en démolition. En 1915, il refuse d'être filmé par Sacha Guitry, qui use d'un subterfuge pour le filmer marchant dans la rue dans Ceux de chez nous. Suzanne Valadon, une des dernières modèles du peintre lui rend régulièrement visite.
Pauvre et presque aveugle depuis quelques années, Degas meurt d’un anévrisme cérébral à Paris le 27 septembre 1917, âgé de 83 ans, entouré de ses collections. Il est inhumé dans le caveau familial au cimetière de Montmartre accompagné par le représentant du ministre des Beaux Arts, des peintres Gervex, Bonnat et Forain en uniforme. Suivant les volontés de Degas il n'y eut pas de discours " Je ne veux pas de discours. Si ! Forain vous en ferez un, vous direz : il aimait le dessin . L’année suivante, les œuvres accumulées dans son atelier et son importante collection sont dispersées aux enchères.
La faillite de sa famille mort de son père, problèmes financiers de son frère Achille, son caractère difficile, son esprit mordant, ses boutades féroces, son antisémitisme, ses positions souvent intransigeantes, la progression inexorable de ses troubles oculaires, ont pu contribuer à accentuer la misanthropie si souvent dénoncée de ce vieux célibataire. Âgé, il continuait à s’intéresser à la création, recevant des artistes dans son atelier jusqu’à son déménagement boulevard de Clichy en 1912.

Collectionneur passionné

L'ampleur de l'œuvre de Degas a fait passer sous silence son activité de collectionneur. Si l'on ignore la date à laquelle Degas commence à collectionner, on sait que son père et son grand-père étaient eux aussi des collectionneurs passionnés. Le premier achat attesté date de 1873 et il s'agit des Champs labourés de Pissarro. Mais dans la deuxième moitié des années 1870, il n'y a plus de trace d'achat et il semble même vendre des pastels de La Tour pour faire face aux difficultés financières familiales. Ses achats reprennent en 1881 une fois les difficultés surmontées. Les achats de Degas des années 1870-1880 sont principalement tournés vers les artistes participant à l'avant-garde de son époque notamment les futurs impressionnistes. Mais il s'intéresse aussi aux grands maîtres de la première moitié du siècle. En 1885, il acquiert une petite version d'Œdipe et le Sphinx d'Ingres variante réduite de celle du Louvre. Ce genre d'achat ne devait pas être unique pendant les années 1880 car, au moment de l'un de ses déménagements, en avril 1890, ses collections étaient suffisamment importantes pour que Degas annonce ironiquement sa nouvelle adresse ainsi : l' Hôtel Ingres change de place et est transféré 23, rue Ballu.
Pendant les années 1890, Degas poursuit ses achats d'artistes modernes. Il va notamment acheter aux différentes ventes organisées par Gauguin.
En 1899, ses amis le consacrent le Phénix des collectionneurs. À partir de 1900 ses achats se ralentissent ; la vente Chennevière est l'occasion d'acquérir des œuvres d'Aligny, Géricault et Ingres. Sa dernière acquisition repérée est sans doute en 1903, La Poissarde, femme assise à sa fenêtre, qu'il se procura chez Durand-Ruel en souvenir de Destouches chez lequel il est allé poser avec sa mère, rue du Bac, un portrait présent dans sa collection.
Cette collection a pu être réunie tout d'abord parce que certaines œuvres sont des dons, de Manet, Bartholomé, Caillebotte et même presque des legs. Sa collection englobe toute une part de la peinture française du XIXe siècle, son centre de gravité étant Ingres et Delacroix. Elle contient un nombre important de portraits ; la majorité des œuvres sont du XIXe siècle français. L'artiste le mieux représenté est Ingres avec vingt peintures, quatre-vingt huit dessins ; l'ensemble consacré à Delacroix comprend treize tableaux et cent-vingt-neuf dessins. Ce sont ces deux peintres et Daumier que Degas considérait comme les plus grands dessinateurs du xixe siècle. Il conservait dix-huit cents lithographies de Daumier et deux mille estampes de Gavarni. Degas possédait aussi presque toutes les gravures de Manet. Il a également amassé des estampes japonaises, comme beaucoup d'artistes contemporains, de Kiyonaga, Sukenobu, Utamaro et Hokusai. Les paysages sont très peu représentés dans sa collection : sept Corot, un Sisley et trois Pissarro.
Degas vit au milieu de ses tableaux, comme en témoignent les photographies anciennes. Ses copies et ses collections sont une sorte de musée imaginaire qui lui permet d'avoir tout ce qu'il aime et admire. Sa collection était composée à sa mort de cinq cents peintures et dessins et plus de cinq mille lithographies.

De l’admirateur d’Ingres au passionné de Delacroix

La collection personnelle de Degas était principalement dédiée à l’art français du xixe siècle, et en particulier à Ingres et Delacroix, deux artistes merveilleusement représentés tant en quantité qu’en qualité. À plusieurs reprises, Degas a d’ailleurs reconnu l’admiration qu’il portait à l’art des deux grands maîtres, à leurs techniques mais aussi à leur culture artistique. À travers leurs œuvres, Degas renouait avec les maîtres du passé et consolidait sa culture classique.

Ingres, la tradition du dessin

L’influence d’Ingres fut certainement prépondérante dans sa jeunesse. À vingt et un ans, le jeune Degas obtient de rencontrer le vieux maître dans son atelier. La même année, il copie avec passion des œuvres présentées dans la rétrospective consacrée à Ingres. Peint à cette époque, le premier grand autoportrait de Degas fait clairement référence à celui d’Ingres datant de 1804. Le jeune artiste ne s’est cependant pas représenté en peintre mais en dessinateur, un porte-fusain à la main, se remémorant peut-être les conseils qu’Ingres venait de lui prodiguer : Faites des lignes, beaucoup de lignes, et vous deviendrez un bon artiste.
Même à la fin de sa carrière, Degas n’abandonna pas l’approche académique qui consiste à mettre en place une composition à l’aide de dessins préparatoires, et notamment d’études d’après modèle vivant. De la même façon qu’il préparait ses tableaux d’histoire, il a souvent recours au dessin pour ses dernières scènes de la vie moderne. Il continue à appliquer les préceptes d’Ingres. Se souvenant des nus féminins d’Ingres comme la Baigneuse Valpinçon, il dessine ses femmes à leur toilette, en cernant d’un trait sombre et sensuel les contours de leur corps.

Delacroix, la couleur et le mouvement

Degas admire les œuvres qu’Eugène Delacroix présente au Salon de 1859 et étudie sa peinture, entreprenant notamment une copie à l’huile de l’Entrée des Croisés à Constantinople. Désormais, Degas s’attache à réconcilier couleur et dessin, mouvement et structure, en réalisant la synthèse des diverses influences qu’il continue à recueillir.
Dans sa dernière période, Degas fait en effet de plus en plus appel à des coloris éclatants, voire criards, et à des harmonies de couleurs complémentaires. En digne successeur de Delacroix, il libère sa palette de toutes contraintes pour peindre selon ses propres termes des orgies de couleur. En 1889, Degas voyage à Tanger sur les pas de son illustre prédécesseur.

La technique et les sujets de Degas
1853-1873 : l’invention d’une nouvelle peinture

Le cadrage serré, la vue en plongée, l'étagère en premier plan révèlent l'influence des premiers clichés photographiques. Le Tub, 1886, pastel, 70 × 70 cm, Paris, musée d'Orsay.
Pendant les vingt premières années de sa carrière, Degas expérimente tous les genres. Il a tout d’abord une prédilection pour les portraits. Dans ceux-ci, les accessoires prennent parfois tant d’importance que les œuvres sont à mi-chemin entre portrait et nature morte. Il apparaît très tôt capable de composer de grandes toiles ambitieuses comme La Famille Bellelli. Au début des années 1860, Degas aborde le genre des peintures historiques, en ayant recours de manière très personnelle à diverses sources d’inspirations. Il ne délaisse pas pour autant la peinture de genre, se passionnant très tôt pour les courses de chevaux, puis pour la danse, l’opéra, les cafés-concerts et la vie quotidienne. La danse est un sujet qui marquera la carrière de Degas. Il est en admiration devant ces danseuses qui rayonnent sur la scène. Elles sont comme des étoiles dont le regard ne peut se détacher. Il les montre en préparation, derrière la scène et lors de leur prestation. Degas se rend sur place pour représenter du mieux qu’il peut les moindres détails, c’est pour cette raison que ces tableaux débordent de vie.
Pour ces scènes de la vie moderne, il a parfois recours à des effets lumineux expressifs et invente des mises en page très audacieuses. Le genre du paysage est certainement celui que Degas a le moins travaillé, même s’il a exécuté une série ponctuelle de paysages au pastel. Enfin, les premières tentatives de sculptures demeurent quant à elles marginales par rapport aux huiles sur toiles, avec lesquelles Degas met progressivement en place une Nouvelle peinture qui s’épanouira au cours de la décennie suivante.

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Posté le : 19/07/2015 17:53
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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