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Paul Von Hindenburgh
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Le retour du vainqueur de Tannenberg L'immédiat après-guerre.

Rien ne va plus entre les Dioscures: le 26 octobre, Guillaume II convoque Ludendorff et le congédie. Hindenburg ne fait rien pour retenir son adjoint à ses côtés : la guerre entre les deux généraux est ouverte. Hindenburg organise comme il le peut la retraite des armées allemandes durant le mois de novembre 1918. Je suis mort de fatigue, avoue-t-il. La cellule militaire OHL, Oberste Heeresleitung qui gouverne l'Allemagne depuis 1916 demande la formation d'un gouvernement civil. Friedrich Ebert est nommé chancelier avant de devenir le premier président de la République de Weimar le 11 février 1919. Le 25 juin, Hindenburg quitte la direction de l'état-major allemand et le 3 juillet suivant il est définitivement démobilisé.
Malgré la fin de la guerre, le peuple allemand continue à s'accrocher à l'armée et à Hindenburg et Ludendorff. Il est impensable que l'Allemagne soit défaite et que le prestige des deux généraux soit entaché. Il faut trouver un bouc émissaire à la situation : la République de Weimar, fraîchement proclamée. C'est la naissance de la Dolchstoßlegende. Pourtant, l'armée a sa responsabilité dans la défaite : si l'état-major s'est acharné à vouloir gagner la guerre militairement, il a également aggravé la situation. En faisant renvoyer le chancelier Bethmann-Hollweg, la voie était libre pour la guerre sous-marine, laquelle a provoqué l'entrée en guerre des États-Unis, signant la future défaite de l'Allemagne.
Le 18 novembre 1919, un comité d'enquête de l'Assemblée Nationale du Reich se tient au Reichstag à Berlin pour éclaircir la responsabilité des hauts dignitaires allemands concernant la défaite de la Première Guerre mondiale. Hindenburg et Ludendorff sont conviés pour témoigner. Le vieux maréchal entre le premier, suivi par Ludendorff. Le prestige des deux hommes est tel que la salle qui accueille les interrogatoires est pleine. La presse nationale et internationale, tout comme la société berlinoise et des environs, sont présentes. Même si Hindenburg est démobilisé, les gens l'entourent d'honneurs et son siège est décoré d'un bouquet de chrysanthèmes blancs dans lequel est noué un ruban noir, blanc et rouge.
Hindenburg déclare : L'armée allemande a reçu un coup de poignard dans le dos. Il reprend la Dolschstoßlegende lancée à la fin de l'année 1918 pour laver l'état-major allemand de toute responsabilité dans la défaite.
Au cours de l'interrogatoire, Hindenburg lit une déclaration selon laquelle il minimise même le poids militaire des Alliés après l'entrée en guerre des États-Unis, reportant la cause de la défaite sur une décomposition organisée de la flotte impériale et de l'armée par des forces révolutionnaires. Cette trahison serait due selon lui aux ouvriers et aux socialistes. Aucun des deux hommes n'évoque qu'eux-mêmes avaient en catastrophe demandé le cessez-le-feu, le 19 septembre 1918 après l'échec de l'offensive d'été. Après les débats, Hindenburg et Ludendorff sont lavés de tout soupçon et leur action militaire à l'ouest est qualifiée de performance dans l'histoire mondiale.
Au début des années 1920, Hindenburg prend sa retraite définitive avec sa femme dans sa villa de Hanovre. Son épouse meurt le 14 mai 1921 d'une maladie mal soignée. Entre temps, son fils Oskar est nommé général. Entre 1921 et 1925, Hindenburg fréquente la station de cure de Bad Bevensen. Il chasse dans les forêts bavaroises et il est devenu un grand-père accompli.

Le maréchal-président Élection présidentielle allemande de 1925.

Le premier tour de l'élection présidentielle 1925

Le premier président de la République de Weimar fut élu par la Chambre, mais en 1925 la Constitution fut modifiée, de sorte à ce que le Peuple allemand puisse lui-même élire le président de la République au suffrage universel direct. Ludendorff, que Hindenburg connaît bien, se présente à l'élection présidentielle sous l'étiquette du NSDAP. Furieux de cette candidature soutenue par un parti nationaliste et raciste, Hindenburg rédige une longue lettre à son ancien homologue militaire, dans laquelle il lui demande de renoncer à cette candidature : Retirez votre candidature immédiatement. Au lieu de vous unir ... vous vous dispersez avec les cercles nationaux en cette heure décisive. Dans ce camp votre élection est désespérée. Vous vous compromettez ainsi...de votre faute, la patrie est en danger. Acceptez donc cette demande qui pourrait être la dernière de ma vie.
À l'issue du premier tour, qui a lieu le 29 mars, Karl Jarres est en tête avec le DVP à 38,8 % des suffrages. Suivent, Otto Braunnote 11 SPD à 29,1 %, Wilhelm Marx Zentrum à 14,5 % puis Ernst Thälmann KPD à 7 %. Les candidats suivants ont obtenu des résultats insignifiants à l'instar de Ludendorff avec 1,1 % des suffrages.

Candidats Votes % Parti du candidat Soutiens
Karl Jarres 10 410 000 38,8 Deutsche Volkspartei DVP Parti national du peuple allemand DNVP
Otto Braun 7 800 000 29,1 Parti social-démocrate d'Allemagne SPD n/a
Wilhelm Marx 3 890 000 14,5 Zentrum n/a
Ernst Thälmann 1 870 000 7,0 Parti communiste d'Allemagne KPD n/a
Willy Hellpach 1 570 000 5,8 Parti démocrate allemand DDP n/a
Heinrich Held 1 010 000 3,7 Parti populaire bavarois BVP n/a
Erich Ludendorff 280 000 1,1 Parti national-socialiste des travailleurs allemands NSDAP n/a
Total 26 830 000 100,0

Le second tour de l'élection présidentielle

Aucun candidat ne remportant l'élection à la majorité absolue, un second tour se déroule le 26 avril suivant. Marx devient le favori de l'élection. La droite conservatrice met de côté Karl Jarres et fait appel à Hindenburg. Une délégation est allée le consulter à Hanovre afin de remplacer la candidature de Jarres. Dans un premier temps, âgé de 77 ans, il refuse. Après plusieurs tentatives, le grand amiral von Tirpitz, officier militaire de la Première Guerre mondiale comme lui, lui fait une dernière proposition. Le 7 avril, Hindenburg accepte, il est soutenu par le Reichsblock : c'est l'ensemble de la droite conservatrice ou nationaliste le NSDAP, le DVP, le DNVP et le BVP. En face, la coalition de Weimar SPD, DDP et Zentrum s'entend sur la candidature de l'ex-chancelier Wilhelm Marx et sur celle du socialiste Otto Braun pour le poste de ministre-président de Prusse. Enfin Ernst Thälmann KPD reste une faible menace.
Tout le monde à l'étranger s'attend donc à l'élection du chancelier Marx, mais un phénomène nouveau intervient dans la campagne : la violente réapparition du facteur confessionnel. Très vite la majorité des protestants rejette l'idée d'un président du Reich catholique. Voyant la menace, Marx croit se défendre en s'engageant à faire preuve de tolérance, mais c'est pour entendre la réponse : En sommes-nous arrivés là, nous autres protestants, que nous devions nous contenter d'être tolérés en Allemagne ? Une analyse du vote rural montre que les électeurs protestants d'Otto Braun au premier tour se reportèrent en quasi-totalité sur Hindenburg au second : C'était l'unanimité retrouvée. Le résultat est tel que le 27 avril au matin, le vieux maréchal qui, sur le papier, n'avait pratiquement pas de réserves de voix se retrouve élu second président de la République de Weimar avec 48,3 % des voix. Joseph Goebbels témoigne : - Le 27 avril 1925 - Hindenburg arrive au but. Dehors dans les rues. Il est 1 heure du matin. Devant la BMZ. Derniers résultats vers 2 heures. Hindenburg est élu avec 900 000 voix d'avance sur Marx. Interminables transports de joie des masses : Longue vie à Hindenburg !. La ville resplendit de noir-blanc-rouge. C'est une étape vers le but. Rien de plus et rien de moins. Que vive Hindenburg ! Ian Kershaw conclut : la démocratie de Weimar était désormais entre les mains de l'un des piliers de l'ordre ancien. La droite nationale et conservatrice n'était pas la seule à avoir voté pour lui. ... En 1933, le prix à payer sera lourd.
Candidats Votes % Parti du candidat Soutiens
Paul von Hindenburg 14 655 641 48,3 Aucun DVP, DNVP, BVP, NSDAP
Wilhelm Marx 13 751 605 45,3 Zentrum SPD, DDP
Ernst Thälmann 1 931 000 6,4 KPD n/a
Total 30 338 246 100,0
Hindenburg quitte Hanovre pour Berlin le 10 mai. Sur la Wilhelmstrasse, des milliers de Berlinois acclament le vainqueur de Tannenberg. Lors du repas présidentiel, il conclut par : Les intuitions que j'ai reçues à la grande École de l'accomplissement du devoir, à l'armée de terre allemande, doivent être également utiles pour mon devoir de paix . Quelques instants plus tard, il fait une allocution au peuple : Il ne faut pas imaginer qu'un parti me donnera d'une quelconque manière des instructions, même pas ceux qui m'ont aidé dans la compétition électorale. Cependant, je tends la main à l'ancien adversaire qui veut se mettre avec moi au travail.
Au même moment, l'Allemagne traverse une crise économique sans précédent depuis 1919 ayant eu son paroxysme en 1923. Pas moins de cinq chanceliers alternant entre le Zentrum et le SPD se succèdent durant le septennat de Hindenburg, souvent incapables de redresser la situation du pays.

Hans Luther aucun : janvier 1925-mai 1926
Wilhelm Marx III Zentrum : mai 1926-décembre 1926
Wilhelm Marx IV Zentrum: janvier 1927-juin 1928
Hermann Müller II SPD : juin 1928-mars 1930
Heinrich Brüning Zentrum : mars 1930-mai 1932
Au moment où le gouvernement de coalition dirigé par le socialiste Hermann Müller se trouve en difficulté sur la question de l'assurance chômage, Hindenburg, le président du Reich, aurait pu user de ses pouvoirs afin de permettre à Müller de trancher la question des cotisations par décret présidentiel. ... Hindenburg devait y recourir systématiquement au profit des successeurs de Müller au point de miner complètement le régime parlementaire. Mais au début de 1930, il refusa à Müller le recours à l'article 4833 confirmant de ce fait sa volonté d'écarter les sociaux-démocrates du gouvernement affirmée dès mars 1929. Le chancelier Müller est remplacé par Heinrich Brüning en mars. À son tour en difficulté à la suite de la grande dépression économique de 1929-1930, Brüning gouverne par décrets d'urgence, puis demande à Hindenburg, en juillet 1930, de dissoudre la chambre des députés pour lutter contre les socialistes et les nationaux-socialistes. Lors de diverses élections pour les parlements régionaux, en 1931, les nazis progressent de manière notable, suscitant l'inquiétude de Hindenburg qui considère qu'ils sont de vulgaires et dangereux socialistes.
Entre 1928 et 1931, le parti national-socialiste connaît une ascension fulgurante passant de 2,6 à 18,3 %. Désormais chef du deuxième parti d'Allemagne, Hitler n'a plus vraiment besoin du soutien de Hindenburg : - Le 19 octobre 1929 - Cette vieille ruine de Hindenburg se défend contre l'article 4 ? Quelle erreur d'avoir fait de cet homme le président du Reich ! Il bloque tout le mouvement de libération.

Le second mandat Élection présidentielle allemande de 1932.

En octobre 1931, le président Hindenburg rencontre pour la première fois le Führer du NSDAP, Adolf Hitler, au cours d'un entretien au palais présidentiel. L'entrevue tourne au désastre : les deux hommes ne s'entendent absolument pas. Hindenburg le surnomme caporal bohémien ou caporal autrichien et Hitler dit de lui que c'est un vieux fou .
Malgré les efforts de Brüning, la situation de l'Allemagne à l'époque de Hindenburg est encore très délicate, le chômage et la pauvreté sont en croissance nette depuis trois ans et l'insécurité règne partout dans le pays. Au début de 1932, le chancelier allemand n'a désormais plus le soutien des sociaux-démocrates. Des réformes très impopulaires baisse du pouvoir d'achat, hausse des prix et des impôts l'isolent sur la scène politique. En mars-avril 1932, après sept ans d'activité présidentielle, le Volksblock, qui regroupe entre autres le Zentrum et le SPD, fait appel aux électeurs pour réélire Paul von Hindenburg, 84 ans, le président sortant.
Dans un premier temps, Franz von Papen tente d'obtenir un renouvellement du mandat présidentiel de Hindenburg par le Reichstag, sans devoir passer par de nouvelles élections ; cette procédure, qui nécessitait une modification de la Constitution à la majorité des deux tiers, est rendue impossible par le refus des nazis, motivés par leur volonté de faire tomber le gouvernement dirigé par Brüning ; Hitler n'accepte de soutenir cette proposition qu'au prix du renvoi de Brüning et de l'organisation de nouvelles élections législatives qu'il est persuadé d'emporter haut la main ; cette solution est refusée par Hindenburg.
La plupart des patrons sont effrayés pendant la campagne présidentielle par le flou qui entoure les positions d'Adolf Hitler à propos de l'économie et ils se rangent donc clairement derrière Hindenburg et von Papen, issu de l'aristocratie de Westphalie, l'homme qui avait épousé la fille d'un industriel de la Sarre et entretenait de bonnes relations avec des chefs d'entreprise, des propriétaires terriens et des officiers de la Reichswehr. Au premier tour du scrutin, il y a cinq candidats. Hindenburg Volksblock, Hitler NSDAP, qui hésite pendant plus d'un mois avant de se présenter contre le maréchal, Ernst Thälmann KPD, Theodor Duesterberg et Gustav A. Winter. La position de Hindenburg est singulière : il était tributaire du soutien des socialistes et des catholiques, qui avaient été ses principaux opposants au cours des sept années passées et formaient de bien étranges et fâcheux compagnons de route pour le doyen loyalement protestant et ultra-conservateur.

Résultats de l'élection présidentielle

Candidats Votes % Parti du candidat
Paul von Hindenburg 16 651 000 49,6 Volksblock
Adolf Hitler 11 339 000 30,1 NSDAP
Ernst Thälmann 4 983 000 13,2 KPD
Theodor Duesterberg 2 557 000 6,8 SBF
Gustav A. Winter 111 400 0,3
Total 35 640 000 100,0
Second tour
Candidats Votes % Parti du candidat
Paul von Hindenburg 19 359 000 53,1 Volksblock
Adolf Hitler 13 418 000 36,8 NSDAP
Ernst Thälmann 3 706 759 10,1 KPD
Total 36 483 000 100,0

De Brüning à von Papen

Le maréchal est réélu mais le parti national-socialiste réalise une énorme percée : de 1,1 % en 1925 à 30,1 % en 1932 aux premiers tours : il s'agit désormais d'un partenaire incontournable. Hindenburg prévoit la démission de certains de ses ministres Wirth et Guérard. Le 30 mai 1932, malgré l'aide précieuse de Brüning dans sa réélection à la présidence, Hindenburg le somme de démissionner notamment à cause de son projet de décret visant directement les intérêts des grands propriétaires fonciers et à cause de sa politique déflationniste : Dès lors, plus rien ne s'opposait au virage à droite qui avait les faveurs de Hindenburg et auquel Schleicher avait œuvré. Il appelle au pouvoir Franz von Papen, qui démissionne du Zentrum pour empêcher son exclusion. Après avoir formé le Gouvernement des barons Kabinett der Barone, le nouveau chancelier gouverne de manière autoritaire le pays.
Flatteur, charmeur, monarchiste et ancien officier de la Première Guerre mondiale, Papen devient rapidement le chancelier préféré de Hindenburg aux dépens de Schleicher. L'ambassadeur français à Berlin, André François-Poncet, témoigne : « C'est lui [Franz von Papen] le préféré, le favori du maréchal ; il détourne le vieil homme par sa vivacité, son espièglerie ; il le flatte en lui montrant du respect et de la dévotion. Il le séduit par son audace ; il est à ses yeux de Hindenburg l'homme parfait.
Le chancelier Papen lève l'interdiction qui pesait depuis Brüning sur les SA et les SS de Hitler. Face à l'extrême agitation qui règne dans le pays, Hindenburg et le chancelier décrètent la loi martiale ; le 14 juillet, Hindenburg nomme son chancelier Commissaire général de Prusse Reichskommissar pour y remettre de l'ordre. Cependant, Papen, incapable de réunir une nouvelle coalition, décide une nouvelle dissolution du Reichstag, le 31 juillet : les nazis obtiennent 37,2 % des voix premier parti d'Allemagne et 230 sièges au Reichstag. Papen et Schleicher espèrent leur soutien au gouvernement.

De von Papen à von Schleicher

Si le NSDAP fait figure de premier parti d'Allemagne, il ne détient pas la majorité au Reichstag. Cela n'empêche pas Hitler, lors de négociations secrètes, menées début août avec Schleicher, d'exiger le fait d'être nommé chancelier et de voir attribués les ministères de l'Intérieur à Wilhelm Frick, de l'Air à Hermann Göring, du Travail à Otto Strasser et de l'Éducation du peuple à Joseph Goebbels. Une exigence catégoriquement rejetée par le président Hindenburg le 10 août, qui se permet d'ironiser quant à la situation : Faire d'un caporal bohémien le chancelier du Reich, ce serait du propre.
Lors d'une nouvelle rencontre avec Hindenburg, le 13 août, Hitler se voit proposer d'entrer dans le gouvernement von Papen. Il rejette cette offre : Monsieur Hitler a déclaré que, pour des raisons qu'il a expliquées en détail au président du Reich ce matin, il était hors de question qu'il participe au gouvernement actuel. Considérant l'importance du mouvement national-socialiste, il se doit de demander la totalité du pouvoir pour lui et son parti ... déclaration de Otto Meissner du 13 août 1932. À sa demande de disposer de la direction du gouvernement et de la direction de l'état dans toute son étendue pour lui-même et pour son parti, Hitler se voit opposer un refus catégorique par Hindenburg ; pour celui-ci, s'il remettait la totalité du pouvoir gouvernemental à un seul parti, et de surcroît à un parti aussi intolérant envers tous ceux qui avaient des points de vue différents, il ne pourrait répondre devant Dieu, sa conscience et la patrie.
Le Parlement, présidé par Göring, est dissous lors de sa deuxième séance, le 12 septembre, sur la base d'une décision prise par Hindenburg le 30 août, après des débats houleux qui tournent à la déconfiture du gouvernement. De nouvelles élections sont prévues pour le 6 novembre45. Lors des élections, les nazis perdent un peu de terrain mais ils restent un partenaire incontournable avec 33,1 % des voix 196 sièges. Le 19 novembre, Hindenburg reçoit Adolf Hitler dans le cadre de sa consultation des chefs des formations politiques et lui renouvelle son offre d'entrer dans un gouvernement de coalition, mais sans détenir la chancellerie. Comme les échanges de mi-novembre allaient le montrer, le président du Reich continuait à se méfier profondément du chef nazi. Papen démissionne en décembre 1932 à cause d'une discorde avec Schleicher. Ce dernier est nommé chancelier. Quelques jours plus tard, Hindenburg annonce : Messieurs, j'espère que vous ne me rendez pas responsable de devoir nommer ce caporal autrichien chancelier du Reich !

La nomination de Hitler à la Chancellerie

Après d'intenses négociations menées entre les dirigeants nazis et l'entourage de Hindenburg, négociations auxquelles est associé le fils du maréchal et où von Papen joue un rôle clé, Hindenburg accepte de limoger Schleicher et de nommer Hitler au poste de chancelier. Il ne s'agit pas d'un accident de parcours pour Ian Kershaw : Hindenburg lui-même et ceux qui étaient en position de l'influencer étaient si occupés à chercher une solution à droite qu'ils ne prirent pas la peine d'envisager une issue parlementaire ; il écrit plus loin que L’accession d’Hitler au pouvoir n’était aucunement inéluctable. Hindenburg eût-il concédé à Schleicher la dissolution qu’il avait si volontiers accordée à Papen et décidé une prorogation au-delà des soixante jours prévus par la Constitution, que la nomination de Hitler à la chancellerie aurait sans doute pu être évitée. Le lundi 30 janvier 1933, peu après midi, les membres du futur cabinet Hitler entrent chez le président, fort irrités qu'on les ait fait attendre près d'une heure ; l'entretien est bref et la seule réponse du président au discours du nouveau chancelier consiste en quelques mots : Et maintenant, messieurs, Dieu vous accompagne. Seuls Hitler, Göring et Wilhelm Frick font partie du gouvernement au départ. Quant à Papen, toujours favori du président, il est nommé vice-chancelier. Dès le 31 janvier 1933, Hindenburg se laissa persuader d'accorder à Hitler ce qu'il avait refusé à Schleicher à peine quatre jours plus tôt : la dissolution du Reichstag, qui débouche, aux élections du 4 mars, sur une progression substantielle du parti national-socialiste qui récolte 43,9 % des voix, soit 288 sièges sur 64752. La présidence de Hindenburg est alors encore perçue, notamment par des dirigeants syndicaux, comme la « meilleure garantie que la Constitution ne serait pas violée. Le 4 février, Hindenburg signe l'ordonnance pour la protection du peuple qui permet aux nazis d'épurer et de noyauter l'administration et la police54. Hindenburg signe donc le 28, avant les élections, et comme conséquence de l'incendie du Reichstag du 27 février 1933, la Reichstagsbrandverordnung qui suspend quasiment toutes les libertés publiques. Selon Gilbert Badia, il a suffi d'un exposé dramatique de Hitler ... pour que le vieillard réactionnaire confie les pleins pouvoirs au caporal autrichien naguère méprisé.
Après l'accession au pouvoir de Hitler, certains juifs gardent confiance en voyant que le président, vieux et respecté, reste à la tête de l'État ; après avoir reçu une lettre de plainte de Frieda Friedmann, une juive dont le fiancé et les deux frères avaient péri lors de la Première Guerre mondiale, Hindenburg lui fait savoir qu'il est résolument opposé aux excès à l'encontre des juifs et transmet la lettre à Hitler. En mars, Hindenburg tente d'intervenir afin de contrer le projet de Hitler d'organiser le boycott des commerces juifs dans toute l'Allemagne. Lors de l'adoption de la loi du 7 avril 1933 pour le rétablissement de la fonction publique professionnelle qui écarte les juifs et les opposants au nazisme de l'administration, Hindenburg obtient que les juifs ayant combattu pendant la Première Guerre mondiale en soient exemptés, ainsi que les fonctionnaires juifs dont les pères ou les fils étaient tombés sur le front. De plus Hindenburg demande à Hitler de rétablir l'ordre, après avoir été couvert de protestations contre les exactions de la SA dans les premiers mois de 1933. Il est aussi sensible à la mobilisation de l'Église protestante à ce sujet.

La fin

Le président Hindenburg tombe gravement malade en avril 1934 et Hitler en est informé : au début du mois de juin, le président se retire dans sa propriété de Neudeck, en Prusse-Orientale : Ainsi le principal appui des conservateurs se trouvait-il désormais éloigné du centre névralgique du pouvoir alors que la question de la succession était imminente. Malgré son état de santé, il reçoit Hitler dans sa résidence le 21 juin, à un moment où la tension entre la SA et les milieux conservateurs menés par Franz von Papen est à son comble, notamment après le discours de Marbourg prononcé par celui-ci le 17 juin ; le président du Reich demande à Hitler pendant cette entrevue de ramener enfin à la raison les fauteurs de troubles révolutionnaires et le menace, par l'entremise de Blomberg, de proclamer la loi martiale et de confier le pouvoir à l'armée si le gouvernement se révèle incapable de ramener le calme. Les fauteurs de troubles révolutionnaires de la SA sont éliminés lors de la Nuit des Longs Couteaux. Après celle-ci, le président adresse au Führer un télégramme de félicitations : D'après les rapports que je viens de recevoir, je constate que par votre esprit de décision et votre courage personnel, vous avez étouffé dans l'œuf les intentions des traîtres. Je vous exprime par ce télégramme ma profonde reconnaissance et mes remerciements très sincères. Il n'est toutefois pas certain qu'il ait rédigé lui-même ce message, voire qu'il l'ait lu. Selon Badia, en revanche, Hitler, quand il rendit visite à Hindenburg à Neudeck quelques jours plus tard, après la nuit des longs couteaux, le trouva tout disposé à approuver ces effusions de sang nécessaires pour faire l'histoire. La plus haute autorité de l'État avalisait ces crimes.
Hindenburg meurt le 2 août 1934 d'un cancer du poumon dans sa maison de Neudeck en Prusse-Orientale à l'âge de 86 ans. Quelques jours plus tard, un plébiscite donne à Hitler tous les pouvoirs 19 août 1934. Le testament politique du maréchal, sûrement trafiqué, remercie vivement le chancelier Hitler pour le travail accompli. Il est inhumé contre sa volonté au mémorial de Tannenberg lors de funérailles grandioses durant lesquelles la croix gammée est absente auxquelles son ancien collègue Ludendorff refuse de figurer aux côtés de celui qu'il surnomme ce faux demi-dieu. En raison de la progression de l'Armée rouge à la fin de la guerre, son cercueil et celui de sa femme sont retirés du monument de Tannenberg et placés à Marbourg dans la crypte de l'église Sainte-Élisabeth, où ils se trouvent toujours au début du XXIe siècle.
Plus de 70 ans après sa mort, certaines villes et communes discutent de débaptiser ou non des rues et des places qui portent le nom de Hindenburg. En 2009, des écoles ou des casernes portent encore son nom.
L'interprétation historique du rôle de Hindenburg reste mitigée. D'un côté, il est le héros charismatique de la Première Guerre mondiale. De l'autre, il est l'initiateur de la Dolchstoßlegende et celui qui a nommé Hitler chancelier.

L'image de Hindenburg

Alors que les médias de masse commencent à s'épanouir en Allemagne, le nom et la figure de Hindenburg ont été très utilisés de 1914 à 1934 ; au profit de divers groupes politiques ainsi que de l'industrie et du commerce allemand.
Sa stature imposante, son large visage à la moustache bien reconnaissable, son calme en public, sa réputation de studieux père de famille, son passé militaire de soldat patriote et sa figure de patriarche en uniforme médaillé ont fait de Hindenburg le symbole d'une puissance et d'une stabilité invitant les allemands à la confiance, malgré les crises économiques, sociales et politiques qui agitaient le pays. Cette image a été utilisée et entretenue, avec des objectifs politiques par le Kaiser d'abord, puis par Hitler et les nazis, mais aussi par l'industrie et le commerce avec des motifs plus mercantiles, soutenus par l'activité naissante de la publicité de masse de nombreux bibelots et produits portaient la photo, un dessin ou le nom de Hindenburg. Après sa mort, des rues, des bâtiments et lieux publics, des bateaux SMS Hindenburg et un prestigieux dirigeable le LZ 129 Hindenburg, le plus grand jamais construit ont continué à être baptisés de son nom. Ceci a contribué à modeler un mythe Hindenburg qui semble avoir pénétré la société sous toutes ses formes et dans toutes ses classes et qui a persisté après sa mort chez une partie des allemands.
Selon Anna Menge ce mythe a joué un rôle historique très important dans l'entre-deux-guerres et pour la montée du fascisme en Allemagne. Hindenburg a en effet bénéficié d'un large lectorat via les livres qui parlaient de lui ou le citaient, via la presse et les médias illustrée et l'ensemble des médias de masse radio, informations filmées diffusées dans les cinémas....
Ses fréquents appels à la confiance dans le gouvernement et ses discours à la radio étaient attentivement suivis par de nombreux auditeurs. Le mythe le plaçait au-delà des fractures politiques de Weimar. Hindenburg s'est aussi mis en scène devant les caméras et il a selon A. Menge fortement cherché à contrôler l'image que le public avait de lui et intervenait directement dans la promotion, la gestion et la censure son propre mythe. Hitler s'est gardé d'apparaître comme un ennemi d'Hindenburg et a su avec Goebbels l'utiliser dans sa propagande avec l'aide d'une partie des publicitaires qui, après avoir utilisé et mis en scène la confiance qu'inspirait sa figure et pour influer sur les choix des consommateurs, ont contribué au décorum et aux grandes mises en scène théâtrales des manifestations du fascisme.

Dans la fiction

2003 : Hitler : La Naissance du mal, téléfilm de Christian Duguay, joué par Peter O'Toole

Å’uvres

Paul von Hindenburg, Aus meinen Leben, von Hinzel, Leipzig, 1920.
Paul von Hindenburg, Hindenburg. Briefe, Reden, Ebenhausen, 1938.


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Le retour du vainqueur de Tannenberg L'immédiat après-guerre.

Rien ne va plus entre les Dioscures: le 26 octobre, Guillaume II convoque Ludendorff et le congédie. Hindenburg ne fait rien pour retenir son adjoint à ses côtés : la guerre entre les deux généraux est ouverte. Hindenburg organise comme il le peut la retraite des armées allemandes durant le mois de novembre 1918. Je suis mort de fatigue, avoue-t-il. La cellule militaire OHL, Oberste Heeresleitung qui gouverne l'Allemagne depuis 1916 demande la formation d'un gouvernement civil. Friedrich Ebert est nommé chancelier avant de devenir le premier président de la République de Weimar le 11 février 1919. Le 25 juin, Hindenburg quitte la direction de l'état-major allemand et le 3 juillet suivant il est définitivement démobilisé.
Malgré la fin de la guerre, le peuple allemand continue à s'accrocher à l'armée et à Hindenburg et Ludendorff. Il est impensable que l'Allemagne soit défaite et que le prestige des deux généraux soit entaché. Il faut trouver un bouc émissaire à la situation : la République de Weimar, fraîchement proclamée. C'est la naissance de la Dolchstoßlegende. Pourtant, l'armée a sa responsabilité dans la défaite : si l'état-major s'est acharné à vouloir gagner la guerre militairement, il a également aggravé la situation. En faisant renvoyer le chancelier Bethmann-Hollweg, la voie était libre pour la guerre sous-marine, laquelle a provoqué l'entrée en guerre des États-Unis, signant la future défaite de l'Allemagne.
Le 18 novembre 1919, un comité d'enquête de l'Assemblée Nationale du Reich se tient au Reichstag à Berlin pour éclaircir la responsabilité des hauts dignitaires allemands concernant la défaite de la Première Guerre mondiale. Hindenburg et Ludendorff sont conviés pour témoigner. Le vieux maréchal entre le premier, suivi par Ludendorff. Le prestige des deux hommes est tel que la salle qui accueille les interrogatoires est pleine. La presse nationale et internationale, tout comme la société berlinoise et des environs, sont présentes. Même si Hindenburg est démobilisé, les gens l'entourent d'honneurs et son siège est décoré d'un bouquet de chrysanthèmes blancs dans lequel est noué un ruban noir, blanc et rouge.
Hindenburg déclare : L'armée allemande a reçu un coup de poignard dans le dos. Il reprend la Dolschstoßlegende lancée à la fin de l'année 1918 pour laver l'état-major allemand de toute responsabilité dans la défaite.
Au cours de l'interrogatoire, Hindenburg lit une déclaration selon laquelle il minimise même le poids militaire des Alliés après l'entrée en guerre des États-Unis, reportant la cause de la défaite sur une décomposition organisée de la flotte impériale et de l'armée par des forces révolutionnaires. Cette trahison serait due selon lui aux ouvriers et aux socialistes. Aucun des deux hommes n'évoque qu'eux-mêmes avaient en catastrophe demandé le cessez-le-feu, le 19 septembre 1918 après l'échec de l'offensive d'été. Après les débats, Hindenburg et Ludendorff sont lavés de tout soupçon et leur action militaire à l'ouest est qualifiée de performance dans l'histoire mondiale.
Au début des années 1920, Hindenburg prend sa retraite définitive avec sa femme dans sa villa de Hanovre. Son épouse meurt le 14 mai 1921 d'une maladie mal soignée. Entre temps, son fils Oskar est nommé général. Entre 1921 et 1925, Hindenburg fréquente la station de cure de Bad Bevensen. Il chasse dans les forêts bavaroises et il est devenu un grand-père accompli.

Le maréchal-président Élection présidentielle allemande de 1925.

Le premier tour de l'élection présidentielle 1925

Le premier président de la République de Weimar fut élu par la Chambre, mais en 1925 la Constitution fut modifiée, de sorte à ce que le Peuple allemand puisse lui-même élire le président de la République au suffrage universel direct. Ludendorff, que Hindenburg connaît bien, se présente à l'élection présidentielle sous l'étiquette du NSDAP. Furieux de cette candidature soutenue par un parti nationaliste et raciste, Hindenburg rédige une longue lettre à son ancien homologue militaire, dans laquelle il lui demande de renoncer à cette candidature : Retirez votre candidature immédiatement. Au lieu de vous unir ... vous vous dispersez avec les cercles nationaux en cette heure décisive. Dans ce camp votre élection est désespérée. Vous vous compromettez ainsi...de votre faute, la patrie est en danger. Acceptez donc cette demande qui pourrait être la dernière de ma vie.
À l'issue du premier tour, qui a lieu le 29 mars, Karl Jarres est en tête avec le DVP à 38,8 % des suffrages. Suivent, Otto Braunnote 11 SPD à 29,1 %, Wilhelm Marx Zentrum à 14,5 % puis Ernst Thälmann KPD à 7 %. Les candidats suivants ont obtenu des résultats insignifiants à l'instar de Ludendorff avec 1,1 % des suffrages.

Candidats Votes % Parti du candidat Soutiens
Karl Jarres 10 410 000 38,8 Deutsche Volkspartei DVP Parti national du peuple allemand DNVP
Otto Braun 7 800 000 29,1 Parti social-démocrate d'Allemagne SPD n/a
Wilhelm Marx 3 890 000 14,5 Zentrum n/a
Ernst Thälmann 1 870 000 7,0 Parti communiste d'Allemagne KPD n/a
Willy Hellpach 1 570 000 5,8 Parti démocrate allemand DDP n/a
Heinrich Held 1 010 000 3,7 Parti populaire bavarois BVP n/a
Erich Ludendorff 280 000 1,1 Parti national-socialiste des travailleurs allemands NSDAP n/a
Total 26 830 000 100,0

Le second tour de l'élection présidentielle

Aucun candidat ne remportant l'élection à la majorité absolue, un second tour se déroule le 26 avril suivant. Marx devient le favori de l'élection. La droite conservatrice met de côté Karl Jarres et fait appel à Hindenburg. Une délégation est allée le consulter à Hanovre afin de remplacer la candidature de Jarres. Dans un premier temps, âgé de 77 ans, il refuse. Après plusieurs tentatives, le grand amiral von Tirpitz, officier militaire de la Première Guerre mondiale comme lui, lui fait une dernière proposition. Le 7 avril, Hindenburg accepte, il est soutenu par le Reichsblock : c'est l'ensemble de la droite conservatrice ou nationaliste le NSDAP, le DVP, le DNVP et le BVP. En face, la coalition de Weimar SPD, DDP et Zentrum s'entend sur la candidature de l'ex-chancelier Wilhelm Marx et sur celle du socialiste Otto Braun pour le poste de ministre-président de Prusse. Enfin Ernst Thälmann KPD reste une faible menace.
Tout le monde à l'étranger s'attend donc à l'élection du chancelier Marx, mais un phénomène nouveau intervient dans la campagne : la violente réapparition du facteur confessionnel. Très vite la majorité des protestants rejette l'idée d'un président du Reich catholique. Voyant la menace, Marx croit se défendre en s'engageant à faire preuve de tolérance, mais c'est pour entendre la réponse : En sommes-nous arrivés là, nous autres protestants, que nous devions nous contenter d'être tolérés en Allemagne ? Une analyse du vote rural montre que les électeurs protestants d'Otto Braun au premier tour se reportèrent en quasi-totalité sur Hindenburg au second : C'était l'unanimité retrouvée. Le résultat est tel que le 27 avril au matin, le vieux maréchal qui, sur le papier, n'avait pratiquement pas de réserves de voix se retrouve élu second président de la République de Weimar avec 48,3 % des voix. Joseph Goebbels témoigne : - Le 27 avril 1925 - Hindenburg arrive au but. Dehors dans les rues. Il est 1 heure du matin. Devant la BMZ. Derniers résultats vers 2 heures. Hindenburg est élu avec 900 000 voix d'avance sur Marx. Interminables transports de joie des masses : Longue vie à Hindenburg !. La ville resplendit de noir-blanc-rouge. C'est une étape vers le but. Rien de plus et rien de moins. Que vive Hindenburg ! Ian Kershaw conclut : la démocratie de Weimar était désormais entre les mains de l'un des piliers de l'ordre ancien. La droite nationale et conservatrice n'était pas la seule à avoir voté pour lui. ... En 1933, le prix à payer sera lourd.
Candidats Votes % Parti du candidat Soutiens
Paul von Hindenburg 14 655 641 48,3 Aucun DVP, DNVP, BVP, NSDAP
Wilhelm Marx 13 751 605 45,3 Zentrum SPD, DDP
Ernst Thälmann 1 931 000 6,4 KPD n/a
Total 30 338 246 100,0
Hindenburg quitte Hanovre pour Berlin le 10 mai. Sur la Wilhelmstrasse, des milliers de Berlinois acclament le vainqueur de Tannenberg. Lors du repas présidentiel, il conclut par : Les intuitions que j'ai reçues à la grande École de l'accomplissement du devoir, à l'armée de terre allemande, doivent être également utiles pour mon devoir de paix . Quelques instants plus tard, il fait une allocution au peuple : Il ne faut pas imaginer qu'un parti me donnera d'une quelconque manière des instructions, même pas ceux qui m'ont aidé dans la compétition électorale. Cependant, je tends la main à l'ancien adversaire qui veut se mettre avec moi au travail.
Au même moment, l'Allemagne traverse une crise économique sans précédent depuis 1919 ayant eu son paroxysme en 1923. Pas moins de cinq chanceliers alternant entre le Zentrum et le SPD se succèdent durant le septennat de Hindenburg, souvent incapables de redresser la situation du pays.

Hans Luther aucun : janvier 1925-mai 1926
Wilhelm Marx III Zentrum : mai 1926-décembre 1926
Wilhelm Marx IV Zentrum: janvier 1927-juin 1928
Hermann Müller II SPD : juin 1928-mars 1930
Heinrich Brüning Zentrum : mars 1930-mai 1932
Au moment où le gouvernement de coalition dirigé par le socialiste Hermann Müller se trouve en difficulté sur la question de l'assurance chômage, Hindenburg, le président du Reich, aurait pu user de ses pouvoirs afin de permettre à Müller de trancher la question des cotisations par décret présidentiel. ... Hindenburg devait y recourir systématiquement au profit des successeurs de Müller au point de miner complètement le régime parlementaire. Mais au début de 1930, il refusa à Müller le recours à l'article 4833 confirmant de ce fait sa volonté d'écarter les sociaux-démocrates du gouvernement affirmée dès mars 1929. Le chancelier Müller est remplacé par Heinrich Brüning en mars. À son tour en difficulté à la suite de la grande dépression économique de 1929-1930, Brüning gouverne par décrets d'urgence, puis demande à Hindenburg, en juillet 1930, de dissoudre la chambre des députés pour lutter contre les socialistes et les nationaux-socialistes. Lors de diverses élections pour les parlements régionaux, en 1931, les nazis progressent de manière notable, suscitant l'inquiétude de Hindenburg qui considère qu'ils sont de vulgaires et dangereux socialistes.
Entre 1928 et 1931, le parti national-socialiste connaît une ascension fulgurante passant de 2,6 à 18,3 %. Désormais chef du deuxième parti d'Allemagne, Hitler n'a plus vraiment besoin du soutien de Hindenburg : - Le 19 octobre 1929 - Cette vieille ruine de Hindenburg se défend contre l'article 4 ? Quelle erreur d'avoir fait de cet homme le président du Reich ! Il bloque tout le mouvement de libération.

Le second mandat Élection présidentielle allemande de 1932.

En octobre 1931, le président Hindenburg rencontre pour la première fois le Führer du NSDAP, Adolf Hitler, au cours d'un entretien au palais présidentiel. L'entrevue tourne au désastre : les deux hommes ne s'entendent absolument pas. Hindenburg le surnomme caporal bohémien ou caporal autrichien et Hitler dit de lui que c'est un vieux fou .
Malgré les efforts de Brüning, la situation de l'Allemagne à l'époque de Hindenburg est encore très délicate, le chômage et la pauvreté sont en croissance nette depuis trois ans et l'insécurité règne partout dans le pays. Au début de 1932, le chancelier allemand n'a désormais plus le soutien des sociaux-démocrates. Des réformes très impopulaires baisse du pouvoir d'achat, hausse des prix et des impôts l'isolent sur la scène politique. En mars-avril 1932, après sept ans d'activité présidentielle, le Volksblock, qui regroupe entre autres le Zentrum et le SPD, fait appel aux électeurs pour réélire Paul von Hindenburg, 84 ans, le président sortant.
Dans un premier temps, Franz von Papen tente d'obtenir un renouvellement du mandat présidentiel de Hindenburg par le Reichstag, sans devoir passer par de nouvelles élections ; cette procédure, qui nécessitait une modification de la Constitution à la majorité des deux tiers, est rendue impossible par le refus des nazis, motivés par leur volonté de faire tomber le gouvernement dirigé par Brüning ; Hitler n'accepte de soutenir cette proposition qu'au prix du renvoi de Brüning et de l'organisation de nouvelles élections législatives qu'il est persuadé d'emporter haut la main ; cette solution est refusée par Hindenburg.
La plupart des patrons sont effrayés pendant la campagne présidentielle par le flou qui entoure les positions d'Adolf Hitler à propos de l'économie et ils se rangent donc clairement derrière Hindenburg et von Papen, issu de l'aristocratie de Westphalie, l'homme qui avait épousé la fille d'un industriel de la Sarre et entretenait de bonnes relations avec des chefs d'entreprise, des propriétaires terriens et des officiers de la Reichswehr. Au premier tour du scrutin, il y a cinq candidats. Hindenburg Volksblock, Hitler NSDAP, qui hésite pendant plus d'un mois avant de se présenter contre le maréchal, Ernst Thälmann KPD, Theodor Duesterberg et Gustav A. Winter. La position de Hindenburg est singulière : il était tributaire du soutien des socialistes et des catholiques, qui avaient été ses principaux opposants au cours des sept années passées et formaient de bien étranges et fâcheux compagnons de route pour le doyen loyalement protestant et ultra-conservateur.

Résultats de l'élection présidentielle

Candidats Votes % Parti du candidat
Paul von Hindenburg 16 651 000 49,6 Volksblock
Adolf Hitler 11 339 000 30,1 NSDAP
Ernst Thälmann 4 983 000 13,2 KPD
Theodor Duesterberg 2 557 000 6,8 SBF
Gustav A. Winter 111 400 0,3
Total 35 640 000 100,0
Second tour
Candidats Votes % Parti du candidat
Paul von Hindenburg 19 359 000 53,1 Volksblock
Adolf Hitler 13 418 000 36,8 NSDAP
Ernst Thälmann 3 706 759 10,1 KPD
Total 36 483 000 100,0

De Brüning à von Papen

Le maréchal est réélu mais le parti national-socialiste réalise une énorme percée : de 1,1 % en 1925 à 30,1 % en 1932 aux premiers tours : il s'agit désormais d'un partenaire incontournable. Hindenburg prévoit la démission de certains de ses ministres Wirth et Guérard. Le 30 mai 1932, malgré l'aide précieuse de Brüning dans sa réélection à la présidence, Hindenburg le somme de démissionner notamment à cause de son projet de décret visant directement les intérêts des grands propriétaires fonciers et à cause de sa politique déflationniste : Dès lors, plus rien ne s'opposait au virage à droite qui avait les faveurs de Hindenburg et auquel Schleicher avait œuvré. Il appelle au pouvoir Franz von Papen, qui démissionne du Zentrum pour empêcher son exclusion. Après avoir formé le Gouvernement des barons Kabinett der Barone, le nouveau chancelier gouverne de manière autoritaire le pays.
Flatteur, charmeur, monarchiste et ancien officier de la Première Guerre mondiale, Papen devient rapidement le chancelier préféré de Hindenburg aux dépens de Schleicher. L'ambassadeur français à Berlin, André François-Poncet, témoigne : « C'est lui [Franz von Papen] le préféré, le favori du maréchal ; il détourne le vieil homme par sa vivacité, son espièglerie ; il le flatte en lui montrant du respect et de la dévotion. Il le séduit par son audace ; il est à ses yeux de Hindenburg l'homme parfait.
Le chancelier Papen lève l'interdiction qui pesait depuis Brüning sur les SA et les SS de Hitler. Face à l'extrême agitation qui règne dans le pays, Hindenburg et le chancelier décrètent la loi martiale ; le 14 juillet, Hindenburg nomme son chancelier Commissaire général de Prusse Reichskommissar pour y remettre de l'ordre. Cependant, Papen, incapable de réunir une nouvelle coalition, décide une nouvelle dissolution du Reichstag, le 31 juillet : les nazis obtiennent 37,2 % des voix premier parti d'Allemagne et 230 sièges au Reichstag. Papen et Schleicher espèrent leur soutien au gouvernement.

De von Papen à von Schleicher

Si le NSDAP fait figure de premier parti d'Allemagne, il ne détient pas la majorité au Reichstag. Cela n'empêche pas Hitler, lors de négociations secrètes, menées début août avec Schleicher, d'exiger le fait d'être nommé chancelier et de voir attribués les ministères de l'Intérieur à Wilhelm Frick, de l'Air à Hermann Göring, du Travail à Otto Strasser et de l'Éducation du peuple à Joseph Goebbels. Une exigence catégoriquement rejetée par le président Hindenburg le 10 août, qui se permet d'ironiser quant à la situation : Faire d'un caporal bohémien le chancelier du Reich, ce serait du propre.
Lors d'une nouvelle rencontre avec Hindenburg, le 13 août, Hitler se voit proposer d'entrer dans le gouvernement von Papen. Il rejette cette offre : Monsieur Hitler a déclaré que, pour des raisons qu'il a expliquées en détail au président du Reich ce matin, il était hors de question qu'il participe au gouvernement actuel. Considérant l'importance du mouvement national-socialiste, il se doit de demander la totalité du pouvoir pour lui et son parti ... déclaration de Otto Meissner du 13 août 1932. À sa demande de disposer de la direction du gouvernement et de la direction de l'état dans toute son étendue pour lui-même et pour son parti, Hitler se voit opposer un refus catégorique par Hindenburg ; pour celui-ci, s'il remettait la totalité du pouvoir gouvernemental à un seul parti, et de surcroît à un parti aussi intolérant envers tous ceux qui avaient des points de vue différents, il ne pourrait répondre devant Dieu, sa conscience et la patrie.
Le Parlement, présidé par Göring, est dissous lors de sa deuxième séance, le 12 septembre, sur la base d'une décision prise par Hindenburg le 30 août, après des débats houleux qui tournent à la déconfiture du gouvernement. De nouvelles élections sont prévues pour le 6 novembre45. Lors des élections, les nazis perdent un peu de terrain mais ils restent un partenaire incontournable avec 33,1 % des voix 196 sièges. Le 19 novembre, Hindenburg reçoit Adolf Hitler dans le cadre de sa consultation des chefs des formations politiques et lui renouvelle son offre d'entrer dans un gouvernement de coalition, mais sans détenir la chancellerie. Comme les échanges de mi-novembre allaient le montrer, le président du Reich continuait à se méfier profondément du chef nazi. Papen démissionne en décembre 1932 à cause d'une discorde avec Schleicher. Ce dernier est nommé chancelier. Quelques jours plus tard, Hindenburg annonce : Messieurs, j'espère que vous ne me rendez pas responsable de devoir nommer ce caporal autrichien chancelier du Reich !

La nomination de Hitler à la Chancellerie

Après d'intenses négociations menées entre les dirigeants nazis et l'entourage de Hindenburg, négociations auxquelles est associé le fils du maréchal et où von Papen joue un rôle clé, Hindenburg accepte de limoger Schleicher et de nommer Hitler au poste de chancelier. Il ne s'agit pas d'un accident de parcours pour Ian Kershaw : Hindenburg lui-même et ceux qui étaient en position de l'influencer étaient si occupés à chercher une solution à droite qu'ils ne prirent pas la peine d'envisager une issue parlementaire ; il écrit plus loin que L’accession d’Hitler au pouvoir n’était aucunement inéluctable. Hindenburg eût-il concédé à Schleicher la dissolution qu’il avait si volontiers accordée à Papen et décidé une prorogation au-delà des soixante jours prévus par la Constitution, que la nomination de Hitler à la chancellerie aurait sans doute pu être évitée. Le lundi 30 janvier 1933, peu après midi, les membres du futur cabinet Hitler entrent chez le président, fort irrités qu'on les ait fait attendre près d'une heure ; l'entretien est bref et la seule réponse du président au discours du nouveau chancelier consiste en quelques mots : Et maintenant, messieurs, Dieu vous accompagne. Seuls Hitler, Göring et Wilhelm Frick font partie du gouvernement au départ. Quant à Papen, toujours favori du président, il est nommé vice-chancelier. Dès le 31 janvier 1933, Hindenburg se laissa persuader d'accorder à Hitler ce qu'il avait refusé à Schleicher à peine quatre jours plus tôt : la dissolution du Reichstag, qui débouche, aux élections du 4 mars, sur une progression substantielle du parti national-socialiste qui récolte 43,9 % des voix, soit 288 sièges sur 64752. La présidence de Hindenburg est alors encore perçue, notamment par des dirigeants syndicaux, comme la « meilleure garantie que la Constitution ne serait pas violée. Le 4 février, Hindenburg signe l'ordonnance pour la protection du peuple qui permet aux nazis d'épurer et de noyauter l'administration et la police54. Hindenburg signe donc le 28, avant les élections, et comme conséquence de l'incendie du Reichstag du 27 février 1933, la Reichstagsbrandverordnung qui suspend quasiment toutes les libertés publiques. Selon Gilbert Badia, il a suffi d'un exposé dramatique de Hitler ... pour que le vieillard réactionnaire confie les pleins pouvoirs au caporal autrichien naguère méprisé.
Après l'accession au pouvoir de Hitler, certains juifs gardent confiance en voyant que le président, vieux et respecté, reste à la tête de l'État ; après avoir reçu une lettre de plainte de Frieda Friedmann, une juive dont le fiancé et les deux frères avaient péri lors de la Première Guerre mondiale, Hindenburg lui fait savoir qu'il est résolument opposé aux excès à l'encontre des juifs et transmet la lettre à Hitler. En mars, Hindenburg tente d'intervenir afin de contrer le projet de Hitler d'organiser le boycott des commerces juifs dans toute l'Allemagne. Lors de l'adoption de la loi du 7 avril 1933 pour le rétablissement de la fonction publique professionnelle qui écarte les juifs et les opposants au nazisme de l'administration, Hindenburg obtient que les juifs ayant combattu pendant la Première Guerre mondiale en soient exemptés, ainsi que les fonctionnaires juifs dont les pères ou les fils étaient tombés sur le front. De plus Hindenburg demande à Hitler de rétablir l'ordre, après avoir été couvert de protestations contre les exactions de la SA dans les premiers mois de 1933. Il est aussi sensible à la mobilisation de l'Église protestante à ce sujet.

La fin

Le président Hindenburg tombe gravement malade en avril 1934 et Hitler en est informé : au début du mois de juin, le président se retire dans sa propriété de Neudeck, en Prusse-Orientale : Ainsi le principal appui des conservateurs se trouvait-il désormais éloigné du centre névralgique du pouvoir alors que la question de la succession était imminente. Malgré son état de santé, il reçoit Hitler dans sa résidence le 21 juin, à un moment où la tension entre la SA et les milieux conservateurs menés par Franz von Papen est à son comble, notamment après le discours de Marbourg prononcé par celui-ci le 17 juin ; le président du Reich demande à Hitler pendant cette entrevue de ramener enfin à la raison les fauteurs de troubles révolutionnaires et le menace, par l'entremise de Blomberg, de proclamer la loi martiale et de confier le pouvoir à l'armée si le gouvernement se révèle incapable de ramener le calme. Les fauteurs de troubles révolutionnaires de la SA sont éliminés lors de la Nuit des Longs Couteaux. Après celle-ci, le président adresse au Führer un télégramme de félicitations : D'après les rapports que je viens de recevoir, je constate que par votre esprit de décision et votre courage personnel, vous avez étouffé dans l'œuf les intentions des traîtres. Je vous exprime par ce télégramme ma profonde reconnaissance et mes remerciements très sincères. Il n'est toutefois pas certain qu'il ait rédigé lui-même ce message, voire qu'il l'ait lu. Selon Badia, en revanche, Hitler, quand il rendit visite à Hindenburg à Neudeck quelques jours plus tard, après la nuit des longs couteaux, le trouva tout disposé à approuver ces effusions de sang nécessaires pour faire l'histoire. La plus haute autorité de l'État avalisait ces crimes.
Hindenburg meurt le 2 août 1934 d'un cancer du poumon dans sa maison de Neudeck en Prusse-Orientale à l'âge de 86 ans. Quelques jours plus tard, un plébiscite donne à Hitler tous les pouvoirs 19 août 1934. Le testament politique du maréchal, sûrement trafiqué, remercie vivement le chancelier Hitler pour le travail accompli. Il est inhumé contre sa volonté au mémorial de Tannenberg lors de funérailles grandioses durant lesquelles la croix gammée est absente auxquelles son ancien collègue Ludendorff refuse de figurer aux côtés de celui qu'il surnomme ce faux demi-dieu. En raison de la progression de l'Armée rouge à la fin de la guerre, son cercueil et celui de sa femme sont retirés du monument de Tannenberg et placés à Marbourg dans la crypte de l'église Sainte-Élisabeth, où ils se trouvent toujours au début du XXIe siècle.
Plus de 70 ans après sa mort, certaines villes et communes discutent de débaptiser ou non des rues et des places qui portent le nom de Hindenburg. En 2009, des écoles ou des casernes portent encore son nom.
L'interprétation historique du rôle de Hindenburg reste mitigée. D'un côté, il est le héros charismatique de la Première Guerre mondiale. De l'autre, il est l'initiateur de la Dolchstoßlegende et celui qui a nommé Hitler chancelier.

L'image de Hindenburg

Alors que les médias de masse commencent à s'épanouir en Allemagne, le nom et la figure de Hindenburg ont été très utilisés de 1914 à 1934 ; au profit de divers groupes politiques ainsi que de l'industrie et du commerce allemand.
Sa stature imposante, son large visage à la moustache bien reconnaissable, son calme en public, sa réputation de studieux père de famille, son passé militaire de soldat patriote et sa figure de patriarche en uniforme médaillé ont fait de Hindenburg le symbole d'une puissance et d'une stabilité invitant les allemands à la confiance, malgré les crises économiques, sociales et politiques qui agitaient le pays. Cette image a été utilisée et entretenue, avec des objectifs politiques par le Kaiser d'abord, puis par Hitler et les nazis, mais aussi par l'industrie et le commerce avec des motifs plus mercantiles, soutenus par l'activité naissante de la publicité de masse de nombreux bibelots et produits portaient la photo, un dessin ou le nom de Hindenburg. Après sa mort, des rues, des bâtiments et lieux publics, des bateaux SMS Hindenburg et un prestigieux dirigeable le LZ 129 Hindenburg, le plus grand jamais construit ont continué à être baptisés de son nom. Ceci a contribué à modeler un mythe Hindenburg qui semble avoir pénétré la société sous toutes ses formes et dans toutes ses classes et qui a persisté après sa mort chez une partie des allemands.
Selon Anna Menge ce mythe a joué un rôle historique très important dans l'entre-deux-guerres et pour la montée du fascisme en Allemagne. Hindenburg a en effet bénéficié d'un large lectorat via les livres qui parlaient de lui ou le citaient, via la presse et les médias illustrée et l'ensemble des médias de masse radio, informations filmées diffusées dans les cinémas....
Ses fréquents appels à la confiance dans le gouvernement et ses discours à la radio étaient attentivement suivis par de nombreux auditeurs. Le mythe le plaçait au-delà des fractures politiques de Weimar. Hindenburg s'est aussi mis en scène devant les caméras et il a selon A. Menge fortement cherché à contrôler l'image que le public avait de lui et intervenait directement dans la promotion, la gestion et la censure son propre mythe. Hitler s'est gardé d'apparaître comme un ennemi d'Hindenburg et a su avec Goebbels l'utiliser dans sa propagande avec l'aide d'une partie des publicitaires qui, après avoir utilisé et mis en scène la confiance qu'inspirait sa figure et pour influer sur les choix des consommateurs, ont contribué au décorum et aux grandes mises en scène théâtrales des manifestations du fascisme.

Dans la fiction

2003 : Hitler : La Naissance du mal, téléfilm de Christian Duguay, joué par Peter O'Toole

Å’uvres

Paul von Hindenburg, Aus meinen Leben, von Hinzel, Leipzig, 1920.
Paul von Hindenburg, Hindenburg. Briefe, Reden, Ebenhausen, 1938.
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Posté le : 01/08/2015 17:12
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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