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Louis XVI Bourbon 3
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Hors Ligne
Relations avec l'Angleterre Relations avec l'Autriche

En 1777, le frère de Marie-Antoinette Joseph II se rend en France pour convaincre le roi de donner son appui pour que l'empire autrichien puisse annexer la Bavière et commencer le démembrement de la Turquie. Louis XVI rejette cette demande et la France, contrairement au premier partage de la Pologne intervenu en 1772, ne prend pas part au conflit.
Le traité de Teschen est signé le 13 mai 1779 entre l'Autriche et la Prusse le 13 mai 1779 et met fin à la guerre de Succession de Bavière. La France et la Russie sont garants de son respect.
Louis XVI s'oppose avec fermeté aux prétentions de Joseph II du Saint-Empire concernant la réouverture des bouches de l'Escaut au commerce des Pays-Bas autrichiens, malgré les pressions que Marie-Antoinette a exercées sur son époux.

Relations avec la Suisse Histoire de Genève XVIIIe siècle.

À partir de 1782, une coalition de rebelles prend le pouvoir en Suisse. La France, contrairement à ce qu'elle avait fait pour les États-Unis, contribue à la répression de cette rébellion et envoie des renforts pour rétablir le pouvoir en place. Vergennes justifie cette intervention en affirmant qu'il fallait éviter que Genève ne devienne une école de sédition.

Relations avec la Hollande

En juillet 1784 éclate en Hollande la révolte des patriotes demandant au stathouder Guillaume V d'Orange-Nassau qu'il renvoie le conservateur duc de Brunswick. La France prend le parti des patriotes et les soutient toujours lorsque Guillaume V est destitué en septembre 1786. Seulement, ce dernier est rétabli dans ses fonctions en 1787 : les patriotes sont écrasés et la France essuie un échec diplomatique cinglant.

Autres relations diplomatiques

Il poursuit la politique traditionnelle française d'appuyer des missions catholiques au Proche-Orient. Face au vide créé par l'interdiction de la Compagnie de Jésus les Jésuites en 1773, il choisit les Lazaristes pour les remplacer dans les missions en territoire ottoman. Le Pape Pie VI accepte ce changement, symbolisé par la prise en charge du centre des missions catholiques en Orient, le Lycée Saint-Benoît à Istanbul, par la Congrégation de la Mission de Saint Vincent de Paul, le 19 juillet 1783.

Le règne sous la Révolution 1789-1792

États généraux de 1789.Ouverture 5 mai 1789

Les états généraux s'ouvrent le 5 mai 1789 vers 13 heures par une séance solennelle d'ouverture dans la salle des Menus Plaisirs à Versailles. Le roi trône au fond de la salle ; à sa gauche siègent les membres de la noblesse, à sa droite ceux du clergé et, en face, sont assis ceux du tiers-état. Louis XVI a revêtu pour l'occasion le manteau fleurdelysé de l'Ordre du Saint-Esprit et un chapeau à plumes où luit notamment le Régent.
La cérémonie débute par un bref discours du roi dans lequel il déclare notamment : Messieurs, le jour que mon cœur attendait depuis longtemps est enfin arrivé, et je me vois entouré des représentants de la Nation à laquelle je me fais gloire de commander. Il expose ensuite brièvement le cap de redressement des finances mais prévient toute tentative de réforme effrénée : Une inquiétude générale, un désir exagéré d'innovations se sont emparés des esprits, et finiraient par égarer totalement les opinions si on ne se hâtait de les fixer par une réunion d'avis sages et éclairés.
Sous un tonnerre d'applaudissements, le roi laisse la parole au Garde des Sceaux Barentin. Ce dernier fait l'éloge du souverain, rappelant que les Français ont grâce à lui une presse libre, qu'ils ont fait leur l'idée d'égalité, et qu'ils sont prêts à fraterniser ; mais dans sa déclaration ne sont traités ni le mode de votation des trois ordres, ni l'état des finances du royaume.
Puis vient le tour de Necker. Durant un discours de plus de 3 heures prononcé par un assistant au bout de quelques minutes, il se perd dans de vaines flatteries et rappelle l'existence du déficit de 56 millions de livres. Ne présentant aucun plan d'ensemble et n'annonçant rien de nouveau, il déçoit son auditoire. Il affirme enfin sa position concernant le mode de votation, en se prononçant en faveur du vote par ordre.
Le roi lève enfin la séance. Pour beaucoup de députés, cette journée fut ennuyeuse et décevante.

Débats autour du mode de votation

Le 6 mai, les députés du tiers état se réunissent dans la grande salle et prennent, comme en Angleterre, le nom de communesa 51. Ils proposent au clergé et à la noblesse, qui dans l'immédiat votent séparément, de procéder ensemble à la vérification des pouvoirs des députés, mais ils se heurtent à un refus des deux ordres.
Le 11 mai, les députés de la noblesse décident, par 141 voix contre 47, de se constituer en chambre séparée et de vérifier de cette manière les pouvoirs de ses membres. La décision est plus nuancée chez le clergé où, à un écart de quelques voix, il est également décidé de siéger séparément 133 pour et 114 contre. Des conciliateurs sont désignés pour atténuer les divergences mais ils avouent leur échec le 23 mai.
Le 24 mai, Louis XVI demande en personne que les efforts de conciliation se poursuivent. Il ne peut cependant pas dialoguer directement avec les membres du tiers, puisque Barentin joue le rôle d'intermédiaire, qui plus est plutôt favorable aux prétentions de la cour.
Le 4 juin, le dauphin Louis-Joseph de France, meurt à l'âge de 7 ans. Le couple royal est très affecté par la disparition du prétendant au trône, mais cet événement survient dans l'indifférence générale. Son petit frère Louis de France, futur Louis XVII, porte désormais à 4 ans le titre de dauphin.

Proclamation de l'assemblée nationale 17 Juin 1789

Le 17 juin, les députés du Tiers prennent acte du refus de la noblesse de se joindre à eux. Forts de l'appui de plus en plus présent du clergé plusieurs membres les rejoignent quotidiennement, et estimant représenter « les quatre-vingt-seize centièmes au moins de la nation, ils décident par l'intermédiaire du représentant qu'ils ont élu, le mathématicien et astronome Jean Sylvain Bailly, de s'autoproclamer assemblée nationale et de déclarer purement et simplement illégale la création de tout nouvel impôt sans leur accord. La constitution de cette assemblée, proposée par Sieyès, est votée par 491 voix contre 89.
Le 19 juin, le clergé décide de se joindre au tiers état. Le même jour, le roi s'entretient avec Necker et Barentin. Necker propose un plan de réformes proche des revendications du Tiers : vote par tête et égalité de tous devant l'impôt notamment. Barentin, quant à lui, demande au roi de ne pas céder face aux revendications et lui déclare : Ne pas sévir, c'est dégrader la dignité du trône. Le roi ne décide rien pour le moment et propose la tenue d'une séance royale le 23 juin où il exprimera ses volontés.

Serment du Jeu de paume 20 juin 1789

Les députés du Tiers demandent qu'on les laisse entrer dans l'hôtel des Menus Plaisirs, Lucien-Étienne Mélingue
Le 20 juin, les députés du Tiers découvrent que la salle des Menus Plaisirs est close et barrée par des gardes-françaises. Officiellement, on y prépare l'assemblée du 23 juin ; en réalité, Louis XVI a décidé de fermer la salle puisque, non seulement écrasé par le deuil de la mort du dauphin mais surtout influencé par la reine, Barentin et d'autres ministres, il se sent trahi par un tiers état qui lui échappe et ne souhaite pas de réunion jusqu'à l'assemblée du 23.
Le Serment du Jeu de Paume, 20 juin 1789, Louis-Charles-Auguste Couder 1790–1873, 1848, Musée de l'Histoire de France Versailles.
Les députés du Tiers décident alors, sur proposition du célèbre docteur Guillotin, de trouver une autre salle pour se réunir. C'est alors qu'ils entrent dans la salle du Jeu de paume, située à deux pas. C'est dans cette salle que l'assemblée, à l'initiative de Jean-Joseph Mounier., se déclare appelée à fixer la constitution du royaume puis, à l'unanimité sauf une voix, elle prêt le serment de ne jamais se séparer tant qu'une nouvelle constitution ne sera pas donnée au royaume de France. Elle déclare enfin que partout où ses membres sont réunis, là est l'Assemblée nationale !
Le 21 juin, Louis tient un conseil d'État à l'issue duquel le plan proposé par Necker le 19 juin est repoussé, malgré le soutien des ministres Montmorin, Saint-Priest et La Luzerne.

Séance royale 23 juin 1789

La séance royale décidée par le roi s'ouvre dans la grande salle de l'Hôtel des Menus Plaisirs, en l'absence de Jacques Necker mais en présence d'une troupe largement déployée pour l'occasion. Louis XVI y prononce un bref discours dans lequel il fait part de ses décisions. Constatant le manque de résultats des états généraux, il rappelle les députés à l'ordre : Je dois au bien commun de mon royaume, je me dois à moi-même de faire cesser vos funestes divisions. Il déclare être favorable à l'égalité devant l'impôt, à la liberté individuelle, à la liberté de la presse et à la disparition du servage ; en revanche, il déclare nulle la proclamation de l'assemblée nationale du 17 juin et maintient sa volonté de faire voter les trois ordres séparément. Il rappelle enfin qu'il incarne la seule autorité légitime du royaume : Si, par une fatalité loin de ma pensée, vous m'abandonniez dans une si belle entreprise, seul je ferais le bien de mes peuples, seul me considérerais comme leur véritable représentant. La séance est levée et les députés sont priés de sortir.
Les députés de la noblesse et la majorité de ceux du clergé quittent alors la salle ; les députés du Tiers sont, quant à eux, tendus et intrigués par la présence massive des troupes. Au bout de plusieurs minutes de flottement, le député d'Aix Mirabeau intervient et s'adresse à la salle : Messieurs, j'avoue que ce que vous venez d'entendre pourrait être le salut de la patrie, si les présents du despotisme n'étaient toujours dangereux. Quelle est cette insultante dictature ? L'appareil des armes, la violation du temple national pour vous commander d'être heureux ! ... Catilina est-il à nos portes ! Face au tumulte provoqué par cette harangue, le grand maître des cérémonies Henri-Évrard de Dreux-Brézé s'adresse alors à Bailly, doyen de l'Assemblée et du Tiers, pour lui rappeler l'ordre du roi. Le député rétorque: La Nation assemblée ne peut recevoir d'ordre. C'est alors que Mirabeau s'interpose et, selon la légende, lui répond cette célèbre phrase : Allez dire à ceux qui vous ont envoyé que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n'en sortirons que par la puissance des baïonnettes. Informé de l'incident, Louis XVI aurait alors lâché : Ils veulent rester, eh bien, foutre, qu'ils restent !. Une révolution bourgeoise et pacifique vient ainsi de s'accomplir et il faut désormais au roi opter entre l'acceptation de la monarchie constitutionnelle ou l'épreuve de force. Il semble s'orienter vers la première solution tandis que son entourage se montre plus intransigeant, notamment son frère le comte d'Artois qui accuse Necker, ce banquier libéral, de trahison et d'attentisme.

Défection de l'armée

Le surlendemain 25 juin, la majorité des députés du clergé et 47 députés de la noblesse dont le duc d'Orléans, cousin du roi se joignent au Tiers état. Louis XVI cherche à donner le change et, le 27 juin, ordonne à son fidèle clergé et à sa fidèle noblesse de se joindre au Tiers ; paradoxalement, il fait déployer autour de Versailles et de Paris trois régiments d'infanterie, officiellement pour protéger la tenue des états généraux, mais en réalité pour pouvoir disperser les députés par la force si cela s'avère nécessaire. Seulement, plusieurs compagnies refusent de se soumettre aux ordres et certains soldats jettent leurs armes avant de venir dans les jardins du Palais-Royal se faire applaudir par la foule. Les patriotes parisiens suivent de près les mouvements de l'armée et, lorsqu'une quinzaine de grenadiers insoumis sont enfermés dans la prison abbatiale de Saint-Germain-des-Prés, 300 personnes viennent les libérer : Les hussards et les dragons envoyés pour rétablir l'ordre crient "Vive la Nation !" et refusent de charger la foule.
Louis XVI mobilise alors autour de Paris 10 nouveaux régiments. Le 8 juillet, Mirabeau demande au roi d'éloigner les troupes étrangères suisses et allemands, ce à quoi le souverain rétorque que son seul but est de protéger les élus ; pour ce faire, il propose même de transférer la siège de l'assemblée nationale à Noyon ou Soissons.

L'Assemblée nationale constituante 9 juillet 1789 - 1er octobre 1791

L'Assemblée nationale promulguée le 17 juin 1789 prend le nom de Constituante le 9 juillet. Pendant ce temps, le roi renvoie Necker dont il a peu apprécié l'absence lors de la séance royale du 23 juin pour le remplacer par le baron de Breteuil, monarchiste convaincu. Il appelle le maréchal de Broglie au poste de Maréchal général des camps et armées du roi, réinstauré pour faire face aux évènements.

La Prise de la Bastille.

L'annonce du renvoi de Necker et de la nomination de Breteuil et de Broglie mettent Paris en effervescence. À partir de ce moment, les manifestations se multiplient à Paris ; une d'entre elles est réprimée aux Tuileries, faisant un mort côté manifestants.
C’est ainsi que l’on se venge des traitres.
Gravure de 1789 dépeignant des soldats ou des miliciens portant les têtes de Jacques de Flesselles et du marquis de Launay sur des piques.
Le 13 juillet, les 407 grands électeurs de Paris qui avaient élu leurs députés pour les états généraux se réunissent à l'Hôtel de ville de Paris pour se constituer comité permanent. Ils fondent une milice de 48 000 hommes encadrée par des gardes-françaises et adoptent comme signe de reconnaissance la cocarde bicolore rouge et bleu, aux couleurs de la ville de Paris le blanc, symbole de la nation, est inséré dans la cocarde tricolore née dans la nuit du 13 au 14 juillet.
Il ne reste plus qu'à trouver des armes. Le 14 juillet, une foule estimée à 40 000-50 000 personnes se présente devant l'Hôtel des Invalides. Les officiers réunis sous les ordres de Besenval sur le Champ-de-Mars refusent à l'unanimité de charger contre les manifestants. C'est ainsi que ces derniers s'emparent librement à l'intérieur des Invalides d'environ 40 000 fusils Charleville, un mortier et une demi-douzaine de canons. Il ne manque plus de la poudre et des balles, et l'idée se répand que la forteresse de la Bastille en regorge.
Vers 10h30, une délégation des électeurs de Paris se rend auprès du gouverneur de la prison Bernard-René Jordan de Launay pour négocier la remise des armes demandées. Après deux refus, Launay fait sauter 250 barils de poudre ; l'explosion est considérée à tort comme un charge contre les assaillants. Soudain, un ancien sergent des gardes suisses entouré de 61 gardes-françaises arrive des Invalides avec les canons volés et les place en position d'attaque contre la Bastille. La forteresse capitule, la foule s'y engouffre en libérant les 7 prisonniers enfermés et s'empare des munitions. La garnison de la Bastille, après avoir massacré une centaine d'émeutiers, et conduite à l'Hôtel de ville tandis que la tête de Launay, décapité sur le trajet, est exposée sur une pique. Ignorant tout des événements, Louis XVI ordonne trop tard que les troupes stationnées autour de Paris évacuent la capitale.
Le lendemain 15 juillet, le roi apprend à son réveil du grand-maître de la garde-robe François XII de La Rochefoucauld les événements de la veille. Selon la tradition, le roi lui demande : C'est une révolte ? Et le duc de La Rochefoucauld de répondre : Non, Sire, c'est une révolution.
À partir de ce jour, la Révolution est irréversiblement enclenchée. Louis XVI, qui ne peut choisir qu'entre la guerre civile et la résignation, consent à capituler devant les événements.
Toujours le 15 juillet, le roi se rend à l'Assemblée pour confirmer aux députés qu'il a ordonné aux troupes de se retirer des alentours de Paris. Sous les applaudissements des députés, il conclut sa venue en disant : Je sais qu'on a osé publier que vos personnes n'étaient point en sûreté. Serait-il donc nécessaire de vous rassurer sur des bruits aussi coupables, démentis d'avance par mon caractère connu ? Eh bien, c'est moi qui ne suis qu'un avec la Nation qui me fie à vous : aidez-moi en cette circonstance à assurer le salut de l'État ; je l'attends de l'Assemblée nationale. En s'adressant directement à l'Assemblée nationale, Louis XVI vient de reconnaître officiellement son existence et sa légitimité. Aussitôt, une importante délégation conduite par Bailly se rend à l'Hôtel de ville de Paris pour annoncer au peuple les dispositions du roi et ramener le calme dans la capitale. Dans une ambiance festive et dansante, Bailly est nommé maire de Paris et La Fayette est élu par l'Assemblée commandant de la Garde nationale.

Rappel de Necker et adoption de la cocarde tricolore par le roi 16 et 17 juillet 1789

Le 16 juillet, le roi tient un conseil en présence de la reine et de ses deux frères. Le comte d'Artois et Marie-Antoinette demandent au roi de transférer la cour à Metz pour plus de sécurité mais le souverain, soutenu par le comte de Provence, la maintient à Versailles. Il regrettera plus tard de ne pas s'être éloigné de l'épicentre de la Révolution. Il annonce en outre dans ce conseil qu'il va rappeler Necker et donne l'ordre à Artois dont il reproche la philosophie répressive de quitter le royaume, faisant du futur Charles X l'un des tout premiers émigrés de la Révolution.
Necker revient donc au gouvernement avec le titre de contrôleur général des finances. Sont également rappelés Montmorin aux Affaires étrangères, Saint-Priest à la Maison du Roi et La Luzerne à la Marine. Necker ne tardera pas à comprendre que le pouvoir réside désormais à l'Assemblée nationale.
Le 17 juillet, Louis XVI prend la route de Paris pour aller à la rencontre de son peuple. Accompagné d'une centaine de députés, il a choisi de se rendre à l'Hôtel de ville, devenu le centre symbolique de la contestation populaire. Il est reçu par le nouveau maire, Bailly, sous les cris de Vive la Nation ! et il se fait apposer sur son chapeau la cocarde tricolore. Il pénètre ensuite dans l'édifice en passant sous la voûte formée par les épées des gardes nationaux. C'est alors que le président du collège électoral, Moreau de Saint-Méry, le complimente : Le trône des rois n'est jamais plus solide que lorsqu'il a pour base l'amour et la fidélité des peuples. Le roi improvise alors un petit discours au cours duquel il déclare approuver les nominations de Bailly et La Fayette ; se montrant alors à la foule qui l'acclame en contrebas, il lance à Saint-Méry : Mon peuple peut toujours compter sur mon amour. Enfin, à la demande de l'avocat Louis Éthis de Corny, on vote l'érection d'un monument à Louis XVI à l'emplacement même de la Bastille.
Comme le note l'historien Bernard Vincent en commentant cette réception à l'Hôtel de ville : Avec la prise de la Bastille, le pouvoir suprême venait bel et bien de changer de camp.

Grande Peur 19 juillet - 6 août 1789

L'Assemblée nationale régnant désormais sur le pays, les intendants du roi quittent leur poste dans les provinces. Une grande peur gagne alors la paysannerie française : on craint en effet que les seigneurs, pour se venger des événements survenus à Paris, ne mandatent des brigands contre le peuple des campagnes.
Ajoutée à la faim et à la crainte des accapareurs de blé, la grande peur incite les paysans à créer des milices un peu partout en France. À défaut de tuer les brigands imaginaires, les membres de la milice incendient les châteaux et massacrent des comtes notamment. L'Assemblée, hésitante face à ces exactions, décide de calmer le jeu. Néanmoins, la peur gagne la ville de Paris où, le 22 juillet, le conseiller d'État Joseph François Foullon et son gendre Berthier de Sauvigny sont massacrés sur la Place de Grève.

Abolition des privilèges Nuit du 4 août 1789.

Pour mettre fin à l'instabilité régnant dans les campagnes, les ducs de Noailles et d'Aiguillon lancent à l'Assemblée constituante l'idée de faire table rase de tous les privilèges seigneuriaux hérités de l'époque médiévale. C'est ainsi qu'au cours de la séance nocturne du 4 août 1789 sont supprimés les droits féodaux, la dîme, les corvées, la mainmorte et le droit de garenne notamment. L'assemblée affirme l'égalité devant l'impôt et l'emploi, abolit la vénalité des charges et tous les avantages ecclésiastiques, nobiliaires et bourgeois.
Bien que Louis XVI affirme dans un courrier du lendemain à Monseigneur du Lau, archevêque d'Arles, qu'il ne donnera jamais sa sanction comprendre son accord à des décrets qui dépouilleraient le clergé et la noblesse, l'Assemblée continue de légiférer dans ce sens jusqu'au 11 août. Les décrets d'application seront pris les 15 mars et 3 juillet 1790.

Déclaration des droits de l'homme et du citoyen 26 août 1789

Le rapport rendu le 9 juillet par Jean-Joseph Mounier présentait un ordre de travail pour la rédaction d'une Constitution débutant par une déclaration des droits. Cette déclaration devait servir, en tant que préambule, à proposer à l'univers un texte pour tous les hommes, pour tous les temps, pour tous les pays et codifier l'essentiel de l'esprit des Lumières et du Droit naturel. L'idée était également d'opposer à l'autorité royale l'autorité de l'individu, de la loi et de la Nation.
Le 21 août, l'Assemblée entame la discussion finale du texte, déposé par La Fayette et inspiré de la Déclaration d'indépendance des États-Unis. L'adoption du texte s'opère article par article, pour finir le 26 août, date à laquelle les députés commencent à examiner le texte de la Constitution elle-même.
La Déclaration fixe à la fois les prérogatives du citoyen et celles de la Nation : le citoyen par l'égalité devant la loi, le respect de la propriété, la liberté d'expression notamment, et la Nation par la souveraineté et la séparation des pouvoirs entre autres. Le texte est adopté en présence et sous les auspices de l'Être suprême, un dieu abstrait et philosophique.
Les débats, houleux, surviennent au milieu de 3 catégories de députés qui commencent à se démarquer les uns des autres : la droite aristocrates, les partisans du statu quo comme d'Eprémesnil ou l'abbé Maury ; le centre Monarchiens conduits notamment par Mounier et favorables à une alliance entre les roi et le tiers-état ; et enfin la gauche patriotes, elle-même composée d'une branche modérée favorable à un veto minimal du roi Barnave, La Fayette, Sieyès et d'une branche extrême comptant encore peu de députés Robespierre et Pétion notamment.

Veto royal 11 septembre 1789

À la suite de l'adoption du texte final de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen le 26 août, l'Assemblée se penche à la question du droit de veto du roi. Après quelques jours de débats, lesquels se sont déroulés en l'absence du principal intéressé, les députés votent le 11 septembre, à une très large majorité 673 voix contre 325, le droit de veto suspensif proposé par les patriotes. Concrètement, le roi perd l'initiative des lois, et ne conserve que le droit de promulgation et le droit de remontrance. Louis XVI accepte cette idée par esprit de conciliation, grâce à Necker qui, ayant négocié cette option avec les patriotes, a su convaincre le roi d'accepter le droit de veto ainsi voté.
Néanmoins, les députés ne concèdent au roi le droit de veto que si ce dernier avalise les décrets de la nuit du 4 août. Dans une lettre du 18 septembre, Louis XVI écrit aux députés qu'il agrée l'esprit général de la loi mais qu'en revanche des points importants non pas été étudiés, notamment l'avenir du traité de Westphalie consacrant les droits féodaux des princes germaniques ayant des terres en Alsace. Pour toute réponse, l'assemblée somme le roi de promulguer les arrêtés des 4 et 11 août. Outragé, Louis XVI concède cependant le 21 septembre qu'il accepte l' esprit général de ces textes et qu'il les publierait. Satisfaits, les députés octroient le 22 septembre par 728 voix contre 223 le droit de veto suspensif pour une durée de 6 ans. Dans la foulée, ils votent l'article de la future constitution selon lequel le gouvernement est monarchique, les pouvoir exécutif est délégué au roi pour être exercé sous son autorité par les ministres.

Le retour du roi à Paris 6 octobre 1789

Malgré son retour au gouvernement, Necker ne parvient pas à redresser les finances du royaume. Il recourt donc au traditionnel remède à l'emprunt : deux emprunts sont lancés en août 1789, mais les résultats sont médiocres. Necker se rend donc en dernier recours l'Assemblée pour lui proposer une contribution extraordinaire qui pèserait sur l'ensemble des citoyens, et qui équivaudrait au quart des revenus de chacun ; d'abord réticente à voter cet impôt lourd, ladite assemblée l'adopte à l'unanimité, convaincue par les mots que lui a lancés Mirabeau : Votez donc ce subside extraordinaire … la hideuse banqueroute est là : elle menace de consumer, vous, vos propriétés, votre honneur ... et vous délibérez ! La levée de cette contribution ne résout cependant pas les difficultés économiques du pays, le pain devenant de plus en plus rare et le chômage de plus en plus fort une des conséquences de l'émigration des aristocrates, parmi lesquels beaucoup d'employeurs.
L'opinion publique s'émeut de cette impasse et, sensible aux poussées contre-révolutionnaires de la cour et du roi que l'on surnomme désormais Monsieur Veto, se méfie de plus en plus du souverain et de son entourage. Par exemple, dans la chanson La Carmagnole, composée probablement lors de la journée du 10 août 1792 :

« Monsieur Véto avait promis
D’être fidèle à sa patrie ;
Mais il y a manqué.
Ne faisons plus quartier.

Cette méfiance se changera bientôt en révolte quand le peuple apprendra qu'au cours d'un dîner donné le 1er octobre à Versailles en l'honneur du Régiment de Flandre venu prêter main forte à la défense de la cour, certains officiers n'ont pas manqué de fouler au pied la cocarde tricolore et de crier À bas l'Assemblée !, le tout en présence de Louis XVI et de la reine.
Les parisiens apprennent la nouvelle, relayée et amplifiée par les journaux ; Marat et Desmoulins en appellent aux armes contre cette orgie contre-révolutionnaire. » Selon les registres officiels, ne sont entrés dans la capitale depuis 10 jours que 53 sacs de farine et 500 setiers de blé; face à cette pénurie, le bruit court que du blé est abondamment conservé à Versailles et en outre que le roi envisage de transporter la cour à Metz. Les parisiens veulent donc ramener le blé et retenir le roi, quitte à le ramener dans la capitale.
Le 5 octobre, une foule de femmes envahit l'Hôtel de ville de Paris pour faire part de ses doléances et informer qu'elle va marcher sur Versailles pour en parler à l'Assemblée et au roi lui-même. Conduites par l'huissier Stanislas-Marie Maillard, environ 6 000 à 7 000 femmes, ajoutées à quelques agitateurs déguisés, se rendent à pied à Versailles, armées de fusils, de piques, de crocs de fer, de couteaux emmanchés sur des bâtons, précédées de sept ou huit tambours, de trois canons et d'un train de baril de poudre et de boulets, saisis au Châtelet.
Apprenant la nouvelle, le roi rentre précipitamment de la chasse et la reine se réfugie dans la grotte du Petit Trianon. Vers 16 heures, le cortège des femmes arrive devant l'Assemblée ; une délégation d'une vingtaine d'entre elles est reçue dans la salle des Menus Plaisirs, qui exige que le roi promulgue les décrets des 4 et 11 août et signe la Déclaration des droits de l'homme. Une horde de citoyennes survient alors dans la salle, criant : À bas la calotte ! À mort l'Autrichienne ! Les gardes du roi à la lanterne !
Louis XVI accepte de recevoir 5 des femmes du cortège, accompagnées du nouveau président de l'Assemblée, Jean-Joseph Mounier. Le roi leur promet du pain, embrasse l'une de ces femmes Louison Chabry, âgée de 17 ans, laquelle s'évanouit sous le coup de l'émotion. Les femmes ressortent en criant Vive le roi ! mais la foule hurle à la trahison et menace de les pendre. Elles promettent alors de retourner voir le roi pour obtenir davantage. Louis XVI donne alors à Jérôme Champion de Cicé, Garde des Sceaux l'ordre écrit de faire venir du blé de Senlis et de Lagny ; il promet également à Mounier qu'il promulguera le soir même les décrets des 4 et 11 août, et qu'il signera également la Déclaration. Se montrant enfin au balcon aux côtés de Louison Chabry, il émeut la foule qui l'acclame alors.

Lafayette et la famille royale à Versailles, le 6 octobre.

Vers minuit, La Fayette arrive au château en tête de la Garde nationale et de quelque 15 000 hommes ; il promet au roi d'assurer la défense extérieure du château et lui assure : Si mon sang doit couler, que ce soit pour le service de mon roi. Le lendemain matin, après une nuit passée à camper sur la place d'armes, la foule assiste en son sein à une bagarre opposant des manifestants à plusieurs gardes du corps ; des émeutiers entraînent alors la foule à pénétrer dans le château par la porte de la chapelle, restée étrangement ouverte. S'ensuit alors un véritable carnage où plusieurs gardes sont massacrés et décapités, leur sang badigeonnant le corps des meurtriers. Ces derniers cherchent les appartements de la reine, s'écriant : Nous voulons couper sa tête, fricasser son cœur et ses foies, et cela ne finira pas là ! Empruntant des couloirs secrets, le roi et sa famille parviennent à se retrouver ensemble sous les cris de Le roi à Paris ! et À mort l'Autrichienne ! venant du dehors. La reine lance alors à son mari : Vous n'avez pas su vous décider à partir quand c'était encore possible ; à présent nous sommes prisonnier Louis XVI se concerte alors avec La Fayette ; ce dernier ouvre la fenêtre donnant au dehors et se montre à la foule qui lui crie Le roi au balcon !. Le souverain se montre alors à la foule sans dire un mot tandis que celle-ci l'acclame et lui demande de revenir à Paris. Des voix réclamant la reine, La Fayette dit à celle-ci de venir également à la fenêtre : Madame, cette démarche est absolument nécessaire pour calmer la multitude. La reine s'exécute, modérément acclamée par la foule ; La Fayette lui baise la main. Le roi la rejoint alors en compagnie de ses deux enfants et déclare à la foule : Mes amis, j'irai à Paris avec ma femme et mes enfants. C'est à l'amour de mes bons et fidèles sujets que je confie ce que j'ai de plus précieux.
Après 7 heures de route, le cortège arrive à Paris, encadré par la Garde nationale et les têtes fraîchement coupées de la matinée. Des chariots de blé accompagnent également la famille royale, si bien que la foule déclare qu'elle ramène dans la capitale le boulanger, la boulangère et le petit mitron. Après un détour protocolaire à l'Hôtel de ville, le cortège parvient au Palais des Tuileries, où la famille royale élira malgré elle son dernier domicile ; un mois plus tard, l'Assemblée siégera à la Salle du Manège, non loin de là. Le 10 octobre, l'Assemblée vote un décret désignant Louis XVI non plus Roi de France mais Roi des français ; ce titre sera repris officiellement dans la constitution de 1791.

Politique de déchristianisation et réactions du roi

Dès les premiers mois qui vont suivre le début de la Révolution, l'Église et le clergé vont être la cible de la politique nouvellement menée ; comme l'affirme l'historien Bernard Vincent, c'est cet aspect de la Révolution, cet acharnement contre l'Église, que Louis XVI, non seulement homme de foi mais profondément convaincu d'être dans sa fonction un émissaire du Tout-Puissant, aura le plus de mal à admettre. Il ne l'admettra d'ailleurs jamais, malgré les concessions publiques que jour après jour sa situation lui impose de faire.
L'un des premiers actes de cette volonté de déchristianiser les institutions s'opère par le décret du 2 novembre 1789 par lequel l'Assemblée, à l'initiative de Talleyrand, décide à 568 voix contre 346 que les biens du clergé serviront à combler le déficit national.
Le 19 décembre 1789, l'Assemblée met en circulation 400 millions d'assignats, sortes de bons du Trésor, destinés à éponger les dettes de l'État. La valeur de ces assignats était à terme garantie par la vente des biens du clergé ; néanmoins, l'émission excessive de ces bons aura pour conséquence une forte dépréciation, allant jusqu'à 97 % de leur valeur.
Décret de l'Assemblée national sic qui supprime les ordres religieux et religieuses. Le mardi 16 février 1790. Caricature anonyme de 1790. Que ce jour est heureux, mes sœurs. Oui, les doux noms de mère et d'épouse est bien préférable à celui de nonne, il vous rend tous les droits de la nature ainsi qu'à nous.
Le 13 février 1790, l'Assemblée vote l'interdiction des vœux religieux et la suppression des ordres religieux réguliers, hors institutions scolaires, hospitalières et caritatives. Les ordres tels que les Bénédictins, les Jésuites et les Carmélites sont déclarés illégaux. Dans plusieurs villes, de violents heurts opposent les catholiques royalistes aux révolutionnaires protestants, tels à Nîmes où, le 13 juin 1790, les affrontements font 400 morts.
La Constitution civile du clergé est votée le 12 juillet 1790, remplissant d'effroi Louis XVI en personne. Désormais, les diocèses seront alignés sur les départements récemment créés : il y aura donc 83 évêques pour 83 diocèses pour 83 départements, et en outre 10 évêques métropolitains à la place des 18 archevêques existants. Mais la réforme, décidée sans concertation ni avec le clergé ni avec Rome, prévoit également que les curés et les évêques seront désormais élus par les citoyens, même non catholiques. N'ayant plus de revenu à la suite de la vente des biens du clergé, les prêtres seront donc des fonctionnaires publics rémunérés par l'État mais devront, en contrepartie, prêter serment de fidélité à la Nation, à la loi et au roi article 21. La constitution coupe les membres du clergé en deux camps : les prêtres jureurs légèrement majoritaires, fidèles à la constitution et au serment de fidélité, et les prêtres réfractaires, refusant de s'y soumettre. La constitution civile du clergé et la Déclaration des droits de l'Homme seront condamnées par le pape Pie VI dans le bref apostolique Quod aliquantum, ramenant au sein de l'Église quelques prêtres jureurs. L'Assemblée se vengera par le biais du décret du 11 septembre 1790 rattachant au Royaume l'État pontifical d'Avignon et le Comtat Venaissin.
Le 26 décembre 1790, Louis XVI se résigne à entériner la constitution civile du clergé dans son intégralité. Comme il l'avait indiqué à son cousin Charles IV d'Espagne dans une missive envoyée le 12 octobre 1789, il signe à contre-coœur ces actes contraires à l'autorité royale qui lui ont été arrachés par la force.

Fête de la Fédération 14 juillet 1790

Deux jours après le vote de la constitution civile du clergé, et pour fêter le 1er anniversaire de la Prise de la Bastille, le Champ-de-Mars est le théâtre d'une cérémonie de grande ampleur : la Fête de la Fédération.
Orchestrée par La Fayette au nom des fédérations les associations de gardes nationaux de Paris et de province, la Fête de la Fédération rassemble environ 400 000 personnes, en ce compris les députés, le duc d'Orléans venu de Londres, les membres du gouvernement donc Necker, et la famille royale. Une messe est présidée par Talleyrand, entouré de 300 prêtres en étole tricolore.
Louis XVI prête solennellement serment en ces termes : Moi, roi des Français, je jure à la Nation d'employer le pouvoir qui m'est délégué ... à maintenir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par moi et à faire exécuter les lois. La reine présente son fils à la foule sous les acclamations.
Le roi est acclamé tout au long de cette journée et les parisiens viennent dans la soirée crier sous ses fenêtres : Régnez, Sire, régnez ! Barnave reconnaît : Si Louis XVI avait su profiter de la Fédération, nous étions perdus. Mais le roi ne profite pas de la situation : pour certains historiens, le roi veut éviter une guerre civile ; l'autre explication vient du fait que le roi a peut-être déjà entrepris de quitter le pays.

Fuite et arrestation à Varennes 20-21 juin 1791

Face à la déliquescence de son pouvoir, Louis XVI ne choisit pas d'abdiquer : l'onction qu'il a reçue lors de son sacre et l'ancienneté de la monarchie l'en empêchent. La fuite hors du royaume s'avère alors être la meilleure solution.
Après un plan d'enlèvement mené par le comte d'Artois et Calonne impossible à mettre en œuvre, et une tentative d'assassinat de Bailly et La Fayette projetée par Favras en 1790, le roi construit un plan d'évasion du royaume en direction de Montmédy où l'attend le marquis de Bouillé, puis vers les provinces belges de l'Autriche. Les historiens divergent quant à la finalité même du projet. Selon Bernard Vincent, si le roi avait réussi à trouver refuge à l'est, alors cela changeait tout : une vaste coalition pourrait se former - alliant entre autres l'Autriche, la Prusse, la Suède, l'Espagne et pourquoi pas l'Angleterre - qui mettrait la Révolution à genoux, prendrai appui sur la France profonde, renverserait le cours de l'histoire et rétablirait le roi Louis et le régime monarchique dans leurs droits immémoriaux. La date de l'évasion est fixée au 20 juin 1791 ; les modalités pratiques tels que la production de faux passeports, les déguisements et le transport notamment sont confiées à Axel de Fersen, amant de la reine et désormais appui de la famille royale.
Le 20 juin, vers 21 heures, Fersen fait venir à la Porte Saint-Martin la berline qui servira à transporter la famille royale. À minuit et demi, le roi déguisé en valet de chambre, la reine et Madame Élisabeth montent dans une voiture de louage pour rejoindre la berline où sont déjà installés le dauphin, sa sœur et leur gouvernante Madame de Tourzel. La voiture prend alors le départ ; Fersen accompagne la famille royale jusqu'à Bondy où il prend congé d'elle.
Le 21 juin à 7 heures, le valet de chambre s'aperçoit de la disparition du roi. La Fayette, l'Assemblée nationale, puis la ville de Paris tout entière apprennent la nouvelle ; on ne sait pas encore s'il s'agit d'un enlèvement ou d'une évasion. Le roi a fait déposer à l'Assemblée un texte écrit de sa main, la Déclaration du roi, adressée à tous les Français à sa sortie de Paris, dans lequel il condamne l'Assemblée qui lui a fait perdre tous ses pouvoirs et exhorte les Français à revenir vers leur roi.
Testament politique de Louis XVI : Déclaration de Louis XVI à tous les Français, à sa sortie de Paris
Ce document ne fut jamais diffusé dans son intégralité. D'une part, Louis XVI y dénonce les Jacobins et leur emprise croissante sur la société française. D'autre part, il y explique sa volonté : une monarchie constitutionnelle avec un exécutif puissant et autonome vis-à-vis de l'Assemblée. Ce document historique majeur, traditionnellement appelé le testament politique de Louis XVI a été redécouvert en mai 2009. Il est au Musée des Lettres et Manuscrits à Paris. Le roi commente son sentiment sur la révolution, en critique certaines conséquences sans pour autant rejeter les réformes importantes comme l'abolition des ordres et l'égalité civile.
Pendant ce temps, la berline continue vers l'est, traversant la ville de Châlons-sur-Marne avec 4 heures de retard sur l'horaire prévu. Non loin de là, à Pont-de-Sommevesle, l'attendent les hommes de Choiseul ; ne voyant pas arriver la berline arriver à temps, ils décident de s'en aller.

L’arrestation du roi et de sa famille à Varennes.

À 8 heures du soir, le convoi s'arrête devant le relais de Sainte-Menehould puis reprend sa route. La population s'interroge sur la mystérieuse voiture, et très vite s'ébruite la rumeur selon laquelle les fugitifs ne sont autres que le roi et sa famille. Le maître de poste, Jean-Baptiste Drouet, est convoqué à l'Hôtel de ville : face à un assignat à l'effigie du roi qu'on lui tend, il reconnaît le souverain comme étant l'un des passagers du convoi. Il se lance alors à la poursuite de la berline avec le dragon Guillaume en direction de Varennes-en-Argonne, vers laquelle se dirigeait la voiture. Prenant des raccourcis, ils arrivent avant le convoi et parviennent à prévenir les autorités quelques minutes seulement avant l'arrivée du roi. La famille royale arrive vers 10 heures et se heurte à un barrage. Le procureur-syndic Jean-Baptiste Sauce contrôle les passeports, qui semblent en règle. Il s'apprête à laisser repartir les voyageurs quand le juge Jacques Destez, qui avait vécu à Versailles, reconnaît formellement le roi. Louis XVI avoue alors sa véritable identité ; il ne parvient pas à convaincre la population qu'il envisageait de regagner Montmédy afin d'y installer sa famille, d'autant plus que le maître de poste de Châlons arrive à ce moment précis, porteur d'un décret de l'Assemblée enjoignant d'arrêter les fuyards. Choiseul, qui a réussi à rejoindre le roi, propose à ce dernier de faire dégager la ville par la force, ce à quoi le roi lui répond d'attendre l'arrivée du général Bouillé ; mais celui-ci ne vient pas et ses hussards pactisent avec la population. Le roi confie alors à la reine : Il n'y a plus de roi en France.

Le retour du cortège à Paris.

Informée le 22 juin au soir des événements qui se sont déroulés à Varennes, l'Assemblée envoie trois émissaires à la rencontre de la famille royale : Barnave, Pétion et La Tour-Maubourg. La jonction s'opère le 23 juin au soir à Boursault. Le cortège passe la soirée à Meaux et reprend le lendemain la route de Paris, où l'Assemblée a déjà décrété la suspension du roi. Une foule immense s'est massée le long des boulevards pour voir passer la voiture de la famille royale ; les autorités ont placardé des affiches sur lesquelles il est écrit : Quiconque applaudira le roi sera bastonné, quiconque l'insultera sera pendu. Durant le trajet, le roi conserve un calme exemplaire comme le note Pétion : Il semblait que le roi revenait d'une partie de chasse ... il était tout aussi flegme, tout aussi tranquille que si rien n'était arrivé ... j'étais confondu de ce que je voyais. Quant à Marie-Antoinette, elle constatera en se regardant dans un miroir que ses cheveux avaient blanchi.
L'Assemblée décide d'entendre le couple royal sur l'affaire de Varennes. Louis XVI fait seulement savoir qu'il n'avait pas eu l'intention de quitter le territoire national : Si j'avais eu l'intention de sortir du royaume, je n'aurai pas publié mon mémoire le jour même de mon départ, mais j'aurais attendu d'être en dehors des frontières. Le 16 juillet, on lui apprend qu'il est innocenté et qu'il serait rétabli dans ses fonctions dès qu'il aura approuvé la nouvelle constitution.
Pour l'historien Mona Ozouf, la fuite manquée du roi a brisé le lien de l'indivisibilité du roi et de la France, car, explique-t-elle, elle présente aux yeux de tous la séparation du roi et de la nation : le premier, tel un vulgaire émigré, a couru clandestinement à la frontière ; la seconde rejette désormais comme dérisoire son identification au corps du roi, qu'aucune restauration ne parviendra plus à faire revivre ; par où, bien avant la mise à mort du roi, elle accomplit la mort de la royauté.
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Posté le : 21/08/2015 17:09
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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