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Accueil >> newbb >> Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle [Les Forums - Défis et concours]

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Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Bonjour les Loriens et Loriennes,

En ces temps de reprise du travail, je vous invite à rêver à une autre vie professionnelle. Rêve ou cauchemar ?

L’imposture professionnelle :

Quiproquo, malentendu, erreur de dossier en votre faveur, vous décrochez sans l’avoir voulu un job prodigieux pour lequel vous n’avez pas l’ombre d’une compétence : Patron de multinationale, pilote d’avion, chirurgien thoracique…

Le prestige, la soif de reconnaissance, le salaire mirobolant… Tout vous pousse à vous embarquer dans cette histoire rocambolesque. Mais un sursaut de probité vous sauvera-il de vous-même ?

Posté le : 29/08/2015 10:42
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Remplacement

Trois hommes en costume et cravate arpentent péniblement un chemin de montagne en plein cœur de la Suisse. Arrivés devant une cabane en bois, ils frappent à la porte. Un homme à la longue barbe leur ouvre. En haletant, l’un d’eux demande :

– Monsieur… Michel ?
– Oui.
– Votre patrie… a besoin de vous !
– Laquelle ? Je suis belgo-suisse maintenant.
– La Belgique.
– Je ne comprends pas…
– Pouvons-nous entrer ?... Je vais vous expliquer.

Les trois invités s’installent sur des chaises de fortune et une boisson lactée leur est proposée.

– Buvez. C’est du lait de mes chèvres, cent pour cent bio. Vous m’en direz des nouvelles.
– Non, merci. Votre frère jumeau a fait une mauvaise chute et est actuellement dans le coma. Il devait signer un important traité de paix en République Démocratique du Congo, notre ancienne colonie. Si cela ne se fait pas dans les jours qui suivent, les conflits intestins reprendront. Nous n’avons pas ébruité l’accident. Le vice-premier s’occupe des affaires courantes en Belgique mais le Président du Congo ne fait confiance qu’à Monsieur Michel.
– Qu’est-il arrivé à mon frère ? Une vache l’a agressé pendant une manifestation d’agriculteurs ?
– Non, c’est un accident privé.
– Racontez-moi.
– En fait, lui et sa femme fatasment sur Spiderman. Ils adorent reproduire des scènes dans leur intimité. La chambre dans leur appartement à Uccle est d’ailleurs capitonnée pour ne pas déranger les voisins. Bref, il a voulu refaire le coup du baiser à l’envers, mais il s’était mal arrimé et il est tombé. Sa femme était attachée à la chaise car elle simulait un kidnapping. Il lui était inutile de crier car personne n’aurait entendu. Heureusement, à coups de reins, elle est parvenue jusqu’au téléphone et a appelé les secours avec son nez.
– Je savais que ma belle-sœur avait un bon coup de rein mais j’ignorais cette passion de mon frère. Comment m’avez-vous retrouvé ?
– Grâce à une lettre que vous lui avez adressée en vue d’obtenir des fonds pour votre association.
– Oui, je lui demandais de financer mon projet de sauvegarde des marmottes. Il m’a répondu qu’il avait d’autres marmottes à fouetter. J’ai toujours détesté son humour.
– Pourquoi les marmottes sont-elles menacées ?
– À cause de l’huile que l’on fabrique avec la graisse présente sous leur peau. Ce produit est connu pour avoir le même effet que le Viagra. Et vu le coût misérable d’un flacon en rapport avec les petites pilules bleues, ces pauvres bêtes sont traquées et exterminées sans que personne ne s’en préoccupe.
– Je vois… Acceptez-vous de nous aider ?
– Je n’ai personne pour s’occuper de mes chèvres.
– Vous n’avez pas de femme ? C’est très pratique vous savez…
– Non. Les femmes suisses préfèrent les horlogers élevés au fromage et au chocolat. Elles ne sont pas trop attirées par les chevriers belges qui cuisent leurs frites dans le saindoux et les mangent à la sauce bicky avec une bonne gueuze Lambic.
– Un autre personne pourrait les surveiller quelques jours ?
– Mon voisin, Monsieur Seguin, devrait accepter.
– Dites-lui juste de se méfier des loups. Et vous saurez retrouver vos moutons… enfin vos chèvres parmi les siennes ?
– Bien sûr, regardez ces photos au mur : vous avez Sophie, Marcelle, Isabelle…
– Nous n’avons pas le temps pour les mondanités. Veuillez régler le problème et nous suivre je vous prie.

Une fois ses chèvres confiées au voisin, Monsieur Michel suit les trois acolytes. Il est amené en hélicoptère dans un lieu secret afin d’être relooké.

– Il faut que vous ressembliez comme deux gouttes d’eau à votre frère. On doit vous tailler la barbe, elle est trop longue.
– Non, je refuse. Je participe chaque année à un concours.
– En échange, vous recevrez des fonds pour vos marmottes.
– Vous ne pouvez pas dire que je me suis juste laissé pousser la barbe ?
– Quinze centimètres en deux jours, cela paraîtra suspect, non ?
– Bon, d’accord. Mais sachez que je ne porte que des vêtements en lin.

Arménie, le couturier officiel du Royaume est appelé en urgence. Il prend les mesures du chevrier et s’en va passer commande d’un costume complet auprès d’un tailleur chinois de Molenbeek-Saint-Jean. En fin de journée, l’homme est devenu le sosie parfait de son frère, Charles Michel, premier ministre belge.

– C’est fou ! J’ai toujours tenté d’être différent de mon frangin. Et finalement, on a presque le même métier. Je mène des chèvres et lui des moutons. Je tente de sauver des marmottes de la cruauté humaine et lui ce sont des hommes qu’il veut sauver de la violence de leurs congénères. Notre père l’a toujours préféré. Moi, on m’a prénommé Michel. Je ne sais pas si c’est pour me pourrir la vie dès la naissance. J’ai toujours été raillé. S’appeler Michel Michel ne fait pas très sérieux…

Michel est briffé sur la situation au Congo, sur le protocole à respecter, les personnalités qu’il va côtoyer et les accords qui vont être signés. Le problème qui se pose est que le premier ministre, le vrai, parle couramment le dialecte local, le Swahili. Comme il est impossible d’apprendre une langue en si peu de temps, un traducteur est embauché. Le faux premier est équipé d’un micro et d’une oreillette pour pouvoir converser. Tout se passe comme prévu, le traité de paix est signé par les belligérants. Lorsque Monsieur Michel sort du bâtiment officiel, un tireur embusqué appuie sur la détente. Il est touché à la tête et s’effondre. Des cris s’élèvent de la foule. Les gardes du corps se précipitent sur le corps inerte.

Michel Michel est enterré en secret. Une plaque est gravée et posée au-dessus de sa tombe : « Ci gît un homme mort pour la Paix ». Ses chèvres n’ont jamais revu leur maître. Une grande campagne de distribution gratuite de Viagra en Suisse a permis de sauver des marmottes. Comment a-t-on pu expliquer que le Premier ministre a survécu à une balle en pleine tête avec seulement un traumatisme crânien ? Ça… c’est une histoire belge !

Posté le : 30/08/2015 14:35
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Ah ! Ah!


C'est tout à fait délirant ! Et plus c'est improbable, plus on y croit !

Michel Michel ? c'est vrai que les parents ne devaient pas trop l'aimer pour l'affubler d'un nom si peu créatif...

Dis, j'avais pensé au frère jumeau pour ma propre intrigue, il va falloir que je cogite à autre chose !

Merci pour cette participation désopilante et déjantée !

Posté le : 30/08/2015 15:25
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Sacré couscous, toujours aussi imaginative. Tu habilles bien les Belges au passage, dis donc !
La chute est très cynique, une fois de plus, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Je sens que ce défi va voir fleurir des vocations.
Bravo !
Donald

Posté le : 31/08/2015 19:29
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Chère Emma,
Chères Loréenes et chers Loréens,

J'arrive avec ma réponse. J'ai une peu rêvé parfois d'être un avocat.
L'Orée des Rêves et Emma me le permettent.
Alors, hardi, me voici devenu avcoat du diable, mais pas de celui que vous croyez. hi hi !


- Papa, il y a un homme étrange dans notre salon, il dit venir de la part de Dieu !
- Pardon ! De la part de Dieu ! Je crois que je vais appeler ta tante psychiatre.
- - Papa, il est catégorique. Il affirme même être Saint Pierre. Il désire te le prouver en te montrant son jeu de clés ! je pense que tu devrais le recevoir !
- - Tu te moques de moi, Laure !
- - Le plus simple Papa, c’est que tu viennes dans le salon pour le voir. Je ne veux jouer le rôle d’intermédiaire. Ne dis-tu pas, parfois, que je suis une petite sainte nitouche ?
- - Que d’humour ma fille ! Décidément ce salon est bien mystérieux ! Bon, j’arrive !

Je rentre dans le salon. Un homme très fin et très élégant s’avance vers moi et me salue à la manière d’un chevalier d’autrefois. Il est habillé d’un costume trois pièces. Sa chemise est tout aussi mystérieuse que lui ; elle est translucide. Une lavallière gris-argent trône à la base de son cou. Alors que je demeure subjugué par la vue de cet homme, il me dit :

- Je suis Saint Pierre. Ne soyez pas surpris. Je ne suis pas fou ! Laissez-moi vous expliquer l’objet de ma venue !
- Où sont vos clés. Ma fille m’a dit que vous vouliez me les montrer.
- Je n’ai pas de clés. Je n’ai trouvé que cela pour intéresser votre fille que j’ai tant surprise… Comment me trouvez-vous ? Je voulais tant vous impressionner avec mon costume trois pièces !
- Visiblement au paradis, vous ne suivez pas la mode ! Les costumes trois pièces ne se font plus. Mais, que me voulez-vous au juste, en venant dans notre salon ?
- Nous vous avons élu l’avocat du diable !
- Pardon ! J’ai quelques contentieux avec Dieu, alors le diable !
- C’est une métaphore. Nous vous avons élu l’avocat de la partie adverse !
- Que de mystère ! De quelle partie adverse !
- Asseyez-vous et écoutez-moi jusqu’au bout, même si le doute vous saisit ! Eh bien voilà, Le grand conseil du paradis a été réuni par Dieu. Il a souhaité lui faire la même proposition qui lui avait été faite lors de sa dernière réunion, il y a 2016 ans, à savoir de proposer une nouvelle descente de son fils sur terre. Devant les malheurs des temps, il a pensé que cette nouvelle mission apostolique s’imposait d’elle-même. Autant il avait fait l’unanimité, la dernière fois, d’après ce que l’on m’en a dit car je n’y étais pas, autant cette-fois-ci, il y a les tenants de la descente et ses opposants. Et les opposants, minoritaires, ont demandé que leur soit offert un avocat commis d’office pour défendre leur point de vue auprès du grand conseil. Et Dieu, dans sa grande bonté, a pensé à toi.
- A pensé, a pensé à moi ! Vous êtes bien gentils ! Et pourquoi moi. Je ne suis pas avocat et je n’ai nulle compétence juridique. Quant à mes connaissances en théologie, elles sont lointaines et bien modestes.
- Eh bien, c’est justement pour cela que tu as été retenu ! Tu es traversé par le doute et tu es tenace ! Nous devons partir très rapidement car Dieu veut que la décision soit prise dès ce soir, à la majorité des Saintes et des Saints présents autour de lui. Les anges ont été exclus du vote car ils n’ont pas eu beaucoup de succès pendant leur parcours apostolique, d’après Dieu.
- Ai-je le choix ?
- Tu es un être généreux d’après ce que l’on dit. Les opposants comptent sur toi !
- Tu joues sur les sentiments et tu sais que j’y suis sensible… J’accepte, pour l’amour du doute. Où avons-nous rendez-vous ?
- Dieu a pensé que la 124ème planète de la constellation Aurora ferait bien l’affaire. ! Le symbole de l’aurore lui a bien plu ! Et puis il désire renouveler son stock d’uranium !
- Quelle énergie il a, votre Dieu !

Le voyage ne dure quelques secondes. Le temps de dire 1, 2 et 3, et je me retrouve devant un magnifique palais. Sa façade flamboyante s’étend sur près de cent mètres. En son centre, les bâtiments, en retrait, entourent une cour d’honneur. Trois cent soixante-cinq fenêtres à meneaux occupent toute sa façade.
Je suis accueilli devant la porte monumentale du palais par les Saintes et les Saints de Bourgogne qui entourent Pierre, et me font une ovation.

- Soyez le bienvenu dans le palais céleste de Dieu, me dit Pierre. Nous allons tout de suite dans la salle des audiences où vous êtes attendu.

Nous atteignons la salle des audiences qui ressemble à s’y méprendre à la salle du conclave du palais des papes d’Avignon. Pierre m’explique alors que Dieu aimait reproduire quelques-unes des œuvres d’art humaines qu’il admirait. C’est, disait-il, ce que lui faisait encore croire un peu en l’homme.
Dès lors que je fus rentré dans la salle majestueuse, Dieu, entouré de Jésus, de Marie, de Marie Magdeleine et des douze apôtres, s’écrie d’un ton céleste :

- Je déclare ouvert la 124ème session du grand conseil du paradis.
- Décidément ce nombre est obsédant, me dis-je intérieurement !
- Dès à présent, je donne la parole à Saint Augustin, avocat de la partie favorable au retour de mon fils sur terre.
- Oh Dieu Saint, mes chers coreligionnaires, je désire en peu d’arguments vous convaincre du retour de Dieu sur terre, par la voie de son fils. N’entendez-vous pas, des extrémités de la terre, l’appel des hommes, le cri des hommes qui souhaitent plus d’amour, qui souhaitent votre retour. Comment ne pas répondre au cri de l’homme qui supplie ? Nous sommes dans l’épreuve et notre Dieu ne peut être dans sa gloire alors que tant de souffrances sont perpétuées sur terre ! Voilà pourquoi je crois que Jésus, son fils, doit à nouveau descendre sur terre. Je …
- Puis-je me permettre déjà d’intervenir, m’écriai-je avec une voix forte de stentor !
- Si Saint Augustin n’y voit pas d’inconvénients, la parole vous est donnée, répond Dieu avec douceur.

Sans attendre l’accord de Saint Augustin, je m’écrie :
- N’est-ce pas vous qui avez dit que notre vie ne peut échapper aux épreuves et que notre progrès se réalise par elles. Selon vous également, personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut vaincre sans avoir combattu. Vous ne pouvez donc pas combattre sans avoir rencontré vos ennemis, extérieurs ou intérieurs. Il faut donc nous laisser combattre nos ennemis, en nous laissant libres. Aussi je demande que soit votée la motion qui ne souhaite pas une nouvelle venue de Jésus sur terre.

Avec la même ardeur, Saint Augustin m’interrompt, et désireux de rentrer dans un dialogue avec moi, me dit :
- C’est bien la raison pour laquelle Jésus doit descendre sur terre. Nous ne devons pas abandonner l’homme et nous devons l’aider dans son combat. Jésus ne sera pas de trop, bien au contraire. Son expérience des tentations peut vous éclairer sur la voie de la résistance aux malheurs.
- Mais pourquoi le faire venir ? Vous pourriez très bien nous éclairer à distance. Avec les moyens de communication actuels, les informations entre nous pourraient très bien passées. Nous pourrions prévoir des conférences téléphoniques ou des vidéo conférences périodiques. Qu’en pensez-vous, Oh Dieu Saint, Mesdames et Messieurs les Saintes et les Saints ?
- Je proteste, dit Saint Augustin, nous devons éclairer l’homme par notre présence. Et puis nous devons être crédibles. Rappelons-nous que nous avions dit que Jésus reviendrait. Alors je crois que le moment est venu. L’augmentation très significative des malheurs nous y invite.
- A mon tour, je proteste, m’écriai-je ! Il n’y a pas plus de malheurs aujourd’hui qu’il n’y en a eu hier. Vous regardez trop la télévision, Saint Augustin, et je vous trouve bien soumis à la pression médiatique. Rappelons-nous des grandes jacqueries du moyen âge, rappelons-nous de l’espérance de vie limitée des femmes et des hommes, autrefois. Rappelons-nous des grandes famines ! Je l’affirme. Il n’y a pas plus de malheurs aujourd’hui qu’il n’y en a eu hier. Si c’est l’augmentation des malheurs qui doit déterminer la descente de Jésus sur terre, alors je crois plus sage d’attendre encore pour sa nouvelle venue. Je vous demande de faire confiance aux femmes et aux hommes de cette planète.
- Nous devons honorer notre engagement, dit avec insistance Saint Augustin. Mon ami Saint Jean n’a-t-il pas rapporté les propos de Jésus : « Que votre cœur ne se trouble point…Lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. ».
- Sans vouloir mettre en doute votre parole, il s’agit d’un propos rapporté par l’un d’entre vous. J’aimerais l’entendre de la bouche même de Jésus. Je demande à interroger Jésus, comme témoin à la barre.
- Eh bien, l’on m’avait dit que vous n’étiez pas avocat mais je vois que vous avez quelques notions, dit Dieu, avec autorité… Que Jésus vienne donc à la barre.

- Docteur, de ce passage de mon rêve, je ne me souviens plus.
- En êtes-vous sûr ? Dommage, ce passage eût été intéressant !
- En revanche, je me souviens bien de la fin de mon rêve !
- Je vous écoute !
- Mon rêve se termine par un dialogue avec Dieu. Et Dieu me dit :

- Vous êtes issu d’une planète élue ! Je me dois de vous aider et d’envoyer mon fils.
- Je vous le demande : faut-il que nous soyons encore votre peuple élu. A tant faire que de vouloir envoyer votre fils en mission apostolique, pourquoi ne pas changer un peu et l’envoyer dans une autre galaxie.
- Je ne désespère pas de vous !
- Vous n’en avez pas assez de croire en nous ! Et puis, les hommes sont passés d’un Dieu à l’autre. Maintenant, ils croient en l’homme Dieu !
- Mais c’est de cela que je veux les libérer maintenant ! Ils m’ont tué au gré de religions qu’ils ont créées et que je n’ai pas voulues. Comme homme Dieu, ils en ont conservé tous les travers ! Je vais finir par ne plus croire en moi, me dit Dieu. Je ne me sens pas très bien. Allez, je vous laisse et je vais envoyer mon fils ailleurs, car je crois avoir surestimé vos capacités !
- En souvenir de notre histoire commune, trouvons un arrangement. Que dirais-tu, oh Dieu Saint, de nous fixer un nouveau contrat, qui pourrait consister en quelques préceptes. Il vaut mieux des préceptes que tes commandements ! … Tu sais, nous autres les femmes et les hommes, nous n’aimons pas être commandés.
- Quelle lucidité mon fils !
- Que dirais-tu de cinq nouveaux préceptes que tu nous inviterais à suivre sans esprit dogmatique et qui pourraient être les suivants :

1. Je resterai muet mais alors que toi aussi, tu le sois dans tes violences !
2. Tu éviteras de citer mon nom à hue et à dia, pour des motifs d’orgueil ! Si c’est le cas, je ne répondrai plus !
3. Ne citez plus mon nom dans vos guerres internes. Plus vous me chercherez, moins vous me trouverez !
4. Dès lors que tu auras tué ou dérogé à l’amour de ton prochain, quel qu’il soit, je te retirerai ton permis de croire en moi et en l’humanisme.
5. N’attendez plus le jugement dernier, un tel orgueil vous conduira à votre bourbier !

- Le dernier me contrarie un peu, me répond Dieu, avec compassion !...

- Et le rêve s’est arrêté là, Docteur. Trouvez-vous que ce rêve soit normal ! Pensez-vous qu’il puisse s’agir d’une crise mystique !
- Soyez rassuré, je ne crois pas que cela soit le cas. Je pense plutôt qu’il s’agit d’une libération intérieure et d’une appropriation positive des religions. Cela étant, comme avocat, il vous faudra encore prendre quelques leçons.

FIN


Bises à toutes et à tous.
Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 01/09/2015 19:24
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Cher Jacques,

Sympa ce petit clin d'oeil à la grande nouvelle d'Emma. C'est un bon choix la 124 ème planète.

On sent que ton enfance a été bercée par les cours de religion catholique et les répliques sont pertinentes.

Aurais-tu finalement pas quelques notions de droit ?

Bon, je ne suis pas sûre qu'on nous renvoie le fils de Dieu alors on se débrouillera !

Bien trouvés les nouveaux commandements. Il y a justement "Le tout nouveau Testament" qui sort au cinéma...

Merci !

Couscous

Posté le : 03/09/2015 17:26
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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hello, iste!

Ah! Mais quelle histoire extraordinaire!
Je te trouve très convaincant en avocat diable!
J'ai bien ri et en même temps, je me dis qu'il y a un fond de vérité : toutes les religions ont un socle messianique bien solide. Cela nous maintient peut être dans une sorte d'enfance morale dans l'attente d'hypothétique guide... Vouloir vivre en paix avec le fait religieux suppose certainement une révolution de soi, d'où le pacte avec le divin...
Une belle fable qui part dans le fantastique jusqu'aux 124 eme cieux : ) pour mieux parler de notre époque...

Amitié,

Posté le : 03/09/2015 21:34
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Chère Delphine,

Merci pour ton commentaire très amical.
Oui, oui, je l'avoue. Je suis le fruit d'une éducation catholique, musicale et littéraire.
Je crois commencer à bien savoir en faire la synthèse. J'ai peut être encore un peu de travail.

Effectivement, j'ai vu les affiches. Je suis très tenté d'aller voir ce film.

Bises.
Très amicalement.

Jacques

Posté le : 04/09/2015 08:37
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Chère Emma,

Vive la Révolution interne.
Mais parfois, cela peut passer par de la souffrance.

J'ai décidé que Dieu ou plus simplement l'absolu prendra les eaux ou se reposera de toutes ses contrariétés dans la 124ème planète! Hi hi!

Merci de ton commentaire très amical.

Bises.
Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 04/09/2015 08:42
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Au-delà des statistiques


Je m’en souviens comme si c’était hier. Ce dix sept mai, alors que je regardais tranquillement un énième épisode de « Relooking Extrême » rediffusé sur Canal Nain, mon téléphone fixe sonna. Mon épouse Marie-Cécile leva son auguste séant du canapé, posa sa pelote de laine et ses aiguilles à tricoter sur la table basse en Pin de Lourdes puis se dirigea vers le vestibule.

Cinq minutes plus tard, Marie-Cécile revint au salon.
— Jean-Tiburce, c’est pour toi.
— Je ne suis pas là.
— Mais si, tu es là, je te vois bien.
— Marie-Cécile, c’est mon excuse pour ne pas répondre aux emmerdeurs du dimanche soir.
— Puisque je te dis que tu es là !

Marie-Cécile ne semblait pas d’humeur badine. Quand elle avait une idée dans la tête, elle ne l’avait pas ailleurs, selon le dicton populaire. Vue sa mine, j’évaluai à une sur cent mes chances de voir la fin de mon émission favorite.
— Quand même, ce n’est pas humain de me déranger maintenant, alors que Brenda a subi douze opérations de chirurgie plastique, passé quatre semaines à courir dans le désert avec des sacs de sable aux pieds, s’est vue offrir une garde robe digne de Britney Spears et a pris des cours de maintien pour ne plus cracher sur le tapis. Je veux voir le résultat, quand elle va arriver en limousine à la salle des fêtes de Springfield, là où l’attendent ses amis bouseux.
— Je te l’enregistrerai. Voila ! Tu es content ?

Devant cet argument imparable, je me déclarai battu, condamné à supporter la conversation inutile d’un quelconque empêcheur de glander en rond. Marie-Cécile, fair-play mais pas trop, me tendit la main pour m’aider à extraire mes petites fesses musclées de leur zone de confort. Je marchai sans conviction jusqu’au combiné téléphonique puis l’empoignai mollement, avec le même empressement que Louis XVI devant la guillotine.
— Jean-Tiburce Dugommeau ! C’est à quel sujet ?
— Monsieur Dugommeau, le président Hubert Boulon de la Visse souhaite s’entretenir avec vous d’urgence.
— Hubert Boulon de la Visse, président ? C’est un gag ? Vous êtes en train de me prendre pour un con, au nom de je ne sais quel programme télévisé. Je connais les blagues débiles de Jean-Yves Laburne, c’est bon. Allez-vous chercher un autre pigeon, je suis occupé !

Sur ces mots, je raccrochai au nez de mon interlocuteur. A peine opérai-je un demi-tour vers mon emplacement favori, en face du poste de télévision, que le téléphone sonna de plus belle. Je décidai d’ignorer ses cris stridents.
— Déjà fini ? Tu as été efficace, ironisa Marie-Cécile.
— C’était une blague de Jean-Yves Laburne et consorts. Je ne suis pas tombé dans le panneau. Pas fou, le Jean-Tiburce !
— A mon avis, tu te mets le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
— Tu ne vas pas croire l’histoire d’Hubert Boulon de la Visse président ? Président de quoi, d’ailleurs ? Du Rotary de Plouezennec sur Bozon ? De l’Olympique de Lamotte-Beuvron ? Du club des enfileurs de tourtes tropéziennes ?
— Non. Juste de la République Française. Une paille.
— Sérieusement ?
— Oui !
— Depuis quand ?
— Vingt heures ce soir, pendant que tu regardais Brandon écraser des tapis roulants sous les encouragements de son coach sportif du moment.

Le pire, c’était que je connaissais Hubert Boulon de la Visse depuis longtemps. Nous avions fréquenté les mêmes boites à bac catholiques privées, subi ensemble les outrages de la Première Communion, joué de la clarinette dans l’orchestre du patronage Saint Denis et passé les mêmes concours d’entrée aux grandes écoles. Nos chemins s’étaient séparés au début de la seconde année de Sciences-Po. Hubert avait choisi les relations internationales alors que j’avais opté pour la filière secteur public, celle des hauts fonctionnaires et des adeptes du règlement en quatre exemplaires. Nos parcours avaient alors franchement divergé. De Sciences-Po à l’Ecole Nationale d’Administration, j’avais perfectionné mes talents de coupeur de cheveux en mille vingt-quatre pour terminer directeur de la stratégie industrielle au Ministère du Plan, un poste tranquille et loin des responsabilités. Hubert s’était lancé dans une carrière de diplomate, bien aidé en cela par son obédience aristocratique et son côté vieille France, d’abord au sein de diverses ambassades en Afrique Noire puis au Vatican. Je ne savais même pas qu’il se présentait à l’investiture suprême et encore moins dans quel camp.

« La France n’attend pas » avait dit un jour un candidat à talonnettes, le genre à gesticuler dans tous les sens tel un Troll atteint d’urticaire. Hubert Boulon de la Visse ne dérogea pas à la règle : il m’envoya une délégation des services de sécurité, dix minutes après le coming-out de Brenda l’ex-grosse devant ses amis pachydermes. Au spectacle de ma porte défoncée et sous le regard autoritaire des pandores assermentés, je m’inclinai sans invoquer mes droits constitutionnels ou le Dalaï Lama.

Le temps devint quantique. Je passai d’une limousine blindée à un bunker métallique, en plein cœur de Paris. Des hommes musculeux, à la mine patibulaire, m’accompagnèrent dans une salle feutrée, une sorte de bureau du proviseur en version Empire. « Attendez ici » aboya leur chef, une sorte de rottweiler à deux pattes. Je ne tentai pas de résister, déjà trop content de me retrouver vivant au milieu des primates.

Un quart d’heure passa à la vitesse de l’escargot de Bourgogne en mal de salade. Enfin, alors que je désespérais, Hubert Boulon de la Visse apparut, encadré par des têtes d’ampoule vêtues à la mode énarque. Il n’avait pas changé, malgré de rares cheveux blancs et des yeux moins enjoués. C’était toujours le même Hubert, l’heureux du village comme on l’appelait à Sciences-Po.
— Tu dois te demander le pourquoi de ta présence ici, chanta le nouveau Président de la République Française.

Ma moitié rationnelle prit le dessus sur mon envie de crier, de le traiter de tous les noms.
— Un peu, je l’avoue.
— Tu as raccroché au nez d’un conseiller, qui plus est celui dédié à la Sécurité Nationale. Ces gens sont susceptibles. Quand je lui ai dit de te ramener ici par les fesses, il a pris l’ordre au pied de la lettre.
— Ma porte s’en souviendra.
— Toujours aussi matérialiste, Jean-Tiburce. La Nation te remboursera au centuple.
— C’est un minimum.
— Garde ton envie de négocier pour plus tard. Je vais d’abord t’expliquer la situation.

Hubert me raconta la politique française telle que vécue par les Français d’en-bas, ceux qui cherchaient un travail stable et correctement rémunéré, les oubliés de la croissance, de la prospérité et des indices économiques. Je ne les connaissais pas vraiment. Pour moi, ils existaient à l’état de statistiques, d’écarts à la moyenne, de tendances sociologiques. Ils se retrouvaient noyés dans la masse, le Big Data tant vanté par les experts en économétrie. Ce n’étaient que des zéros et des uns dans le grand nuage numérique.

A la fin de son exposé, Hubert me fixa longuement, avec la tendresse de la mère poule devant son dernier poussin.
— Tu m’en bouches un coin, Hubert. Si je te comprends bien, la France a échappé de peu à l’insurrection. Au lieu de planter la tête des patrons au bout de piques, les Français t’ont choisi parce que tu ne promettais pas de raser gratis, parce que tu n’avais jamais pris parti pour les roses, les bleus ou les vert-de-gris.
— Exactement ! Avoir travaillé dix ans avec le pape François m’a rendu légitime aux yeux des classes moyennes et populaires. Du coup, je suis passé à l’aise dès le premier tour, largement devant les fanatiques du pas de l’oie et leur candidate à cheveux jaunes.
— Je ne sais pas quoi dire à part un grand « Bravo ! »
— Merci, mon ami. J’ai désormais besoin de toi pour réussir ma mission.

Mon maxillaire inférieur décrocha de vingt centimètres. Je ne tournai pas mille fois ma langue dans ma bouche avant de parler.
— Tu veux des statistiques ?
— C’est fini le pilotage virtuel, Jean-Tiburce. Des chiffres, j’en trouve à la pelle dans n’importe quel paquet de lessive. Ce qui me manque, ce sont des ministres.
— Pourtant, ça doit se bousculer au portillon.
— Justement, non. Les carriéristes ne veulent pas prendre le risque de se compromettre avec un OVNI venu du Vatican, un gars qui casse les codes de la politique au point d’oublier les sondages et les projections économiques. Qu’ils soient jeunes ou vieux, progressistes ou conservateurs, écologistes ou automobilistes, les élus attendent que je tombe de ma chaise. Je n’ai pas de majorité claire au Parlement mais eux non plus.
— Quelles sont les forces en présence ?
— Un tiers en ma faveur, un tiers d’irréductibles Gaulois et un tiers de girouettes.

Hubert m’expliqua pourquoi moi, un planqué au Ministère du Plan, représentait le parfait Ministre du Travail à ses yeux. Selon lui, mon apparence anonyme, mon manque de charisme et mes grosses lunettes transpiraient l’honnête homme. De plus, à l’aise avec les chiffres, venu d’une administration de techniciens, je ne saurais pas mentir devant les caméras.

Je dois l’avouer aujourd’hui. Sur le coup, son argumentaire de catholique ébahi ne m’avait pas convaincu. Me prendre des claques en direct par des journalistes prétentieux, sous le prétexte fallacieux que le taux de chômage avait grimpé d’un point, ne m’enchantait guère. Passer des heures en réunion avec d’autres ministres novices, à inventer un monde nouveau alors que l’ancien tournait encore, ne me faisait pas rêver. Négocier le passage aux trente-neuf heures au lieu de quarante deux, avec des patrons payés comme cent ouvriers, ne me fascinait pas. Gérer une administration sclérosée par des années de défense élastique, où un pas en avant était invariablement suivi de trois pas en arrière, me fatiguait à l’avance.

Pourtant, je l’ai pris ce poste. Marie-Cécile a déménagé dans un somptueux appartement de fonction, en plein Paris, provoquant au passage la jalousie de ses copines Tupperware. J’ai pris goût aux décisions et aux interviews. Enfumer Jean-Jacques Gourdin en direct sur une chaine de la TNT, noyer les parlementaires avec des arguments non chiffrés, sous couvert de rupture avec les précédents gouvernants, tout cela m’amuse prodigieusement. J’ai démarré en fanfare, dès la première année, en créant un nouveau métier, celui de gardien d’aire. Les autoroutes françaises, minées par les incivilités et les Roms, sont devenues plus sûres pour qui souhaitait satisfaire un besoin naturel sans avoir à slalomer entre les crottes de chien et les mendiants. Cent mille français ont trouvé un travail en un trimestre, se levant à sept heures du matin pour rejoindre leur cahute, parader en uniforme de la République et organiser le trafic sur des espaces bitumés. Au début, les autres nations européennes se sont payés notre tête mais Hubert Boulon de la Visse m’a dignement soutenu, sans coup férir, au nom de l’égalité des chances et du respect de l’environnement. Puis les Américains, les Australiens et les Canadiens ont pris des mesures similaires. Les réseaux sociaux se sont emparés du phénomène. Ma petite mesure est alors devenue tendance, symbole d’un pouvoir politique créatif, réaliste, pragmatique et proche de ses électeurs. Même les Roms ont applaudi.

Aujourd’hui, assis dans mon beau fauteuil à Matignon, je contemple la France dessinée par Hubert Boulon de la Visse. Plus personne ne nous traite d’imposteurs, de gouvernement inexpérimenté, comme si seuls de vieux gâteux pouvaient gérer le pays. Les parlementaires reprennent goût en la politique, redonnent des couleurs aux collectivités locales et de l’espoir à leurs administrés. Les gardiens d’aire ont monté leur syndicat, pas pour bloquer les autoroutes ou asperger les préfectures avec du fumier, mais dans le but d’aider les nouvelles professions. Les Chinois et les Indiens copient nos innovations sociales. Les têtes d’œuf de Harvard et de Stanford écrivent des thèses sur notre modèle économique. Bien sûr, ce n’est pas le Paradis. Le président l’a dit et répété à maintes reprises : « Rome ne s’est pas construit en un jour ». J’espère bien continuer dans cette voie, quand je serai élu à mon tour, après son second mandat, devant les nostalgiques du Maréchal, les lecteurs du Petit Livre Rouge et les fanatiques du CAC40.

Posté le : 04/09/2015 18:32
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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