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Mario Praz
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Le 6 septembre 1896 naît à Rome Mario Alcibiade Praz

mort dans la même ville le 23 mars 1982, écrivain italien, collectionneur, journaliste, historien de l'art et critique littéraire dont les ouvrages portent principalement sur les cultures française, anglaise, allemande, russe, espagnole et italienne. Journaliste, universitaire, traducteur, il a rassemblé une collection de mobilier et d'objets d'art de la période néoclassique, aujourd'hui accessible à son ancien domicile de Rome. Il a reçu la distinction de chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique

En bref

Mario Praz fut le plus savant humaniste, le chroniqueur et le critique le plus brillant et le plus délicat essayiste qu'ait connu l'Italie de son temps. Angliciste de profession, il fut partout chez lui dans le domaine des lettres, et il eut encore l'originalité d'être un des meilleurs connaisseurs du style Empire Goût néo-classique, trad. franç. 1989 et un collectionneur passionné, Histoire de la décoration d'intérieur, trad. franç. 1990. Voyageur de corps et d'esprit, il ne connut pas de frontières à l'intérieur de la civilisation occidentale nourrie à la source italienne. Il naquit à Rome, mais son enfance et son adolescence furent florentines. De sa personnalité naissante, il a laissé une image idéale dans Portrait d'un Épicurien, où le terme doit s'entendre dans le sens philosophico-esthétique que lui donne Walter Pater : c'est d'un culte du moi qu'il s'agit, d'un rapport mesuré du moi au monde, et d'une communion avec le beau qui est le fondement de la paix de l'âme. L'éveil irrésistible de sa vocation littéraire le mena d'abord à D'Annunzio. Il s'orientait incertainement vers l'Angleterre lorsqu'il fut conduit vers la plus florentine des Anglaises, Vernon Lee — Miss Bell, laide et gentille, du Lys rouge d'Anatole France. Auprès de cette déjà vieille dame, il connut un enchantement, une conversion. Quand il arriva à Rome en 1934, il retrouva au Palazzo Ricci l'appartement dont il avait rêvé en 1917, et c'est là qu'au fil des années il installa sa Casa della vita 1958, La Maison de la vie, trad. franç. 1994, ce musée domestique où tout un mobilier devient pour lui une féerie dormante de lions, de sphinx, de cygnes, qu'il imagine prêts à s'animer. Il semblait tout savoir, et sa forte personnalité le mettait au cœur de la vie culturelle du pays. En 1930, il analyse la littérature romantique dans La Chair, la Mort et le Diable. Ce qui importe à son travail critique, c'est que tout, dans sa mémoire, identifié et clair, soit disponible à tout appel. Un emblème surgit : Méduse, belle tête coupée sous une chevelure grouillante de serpents. La mort physique est obsédante, la décadence s'installe, les sexes s'embrouillent et se replient frileusement sur l'homosexualité et l'inceste. Gustave Moreau, comme Huysmans — les arts convergent toujours —, nous transporte à Byzance. Le concettisme, et notamment le marinisme, a représenté pour Praz un intérêt constant, la sensibilité dans le jeu des pointes et des traits du poète Richard Crashaw le touche. Au XVIe siècle, il voit naître le maniérisme d'un déséquilibre de la sensibilité, avec sa perversion inquiète des formes. Aussi à l'aise dans l'un que dans l'autre domaine, c'est en partant de la peinture qu'il traite de l'embourgeoisement du romantisme littéraire en Angleterre. Les peintres des Pays-Bas au XVIe et au XVIIe siècle ont offert toute la variété des scènes de genre qu'on retrouvera chez les romanciers anglais, de Scott à Eliot. Dans ses essais, l'invention se fait jour comme s'il se retenait à peine de passer du vécu à la fiction. Ne se souciant guère d'être notre contemporain, Mario Praz donnait libre cours à son aversion pour la déshumanisaton de l'art. Jean-Jacques MAYOUX

Sa vie

Son père, Luciano Praz, était un employé de banque dont la famille avait quitté Zermatt en 1825 pour s'installer dans le val d'Aoste. Sa mère, issue de la famille des comtes de Marsciano, se nommait Giulia Testa di Marsciano. Mario Praz passa ses premières années en Suisse, où travaillait son père. Né avec une malformation congénitale au pied droit, il fut opéré avec succès à l'Institut orthopédique Rizzoli de Bologne. Après la mort de son père, au cours de l'été 1900, sa mère l'emmena vivre à Florence chez son propre père, Alcibiade di Marsciano. Au terme d'une période de difficultés économiques, elle fit la connaissance d'un haut fonctionnaire qu'elle épousa en 1912. Son beau-père étant florentin, Mario Praz passa l'essentiel de son adolescence entre Rome et la Toscane.
Après avoir terminé ses études secondaires au lycée de Rome, il fréquenta pendant un an la faculté de droit de l'Université de Bologne, puis emménagea à Rome en 1915 pour y poursuivre ses études. Ce fut là qu'il étudia la littérature anglaise avec son ami Vittorio Moschini, qui devint plus tard conservateur en chef des musées de Venise, et qu'il assista, par intérêt personnel, en compagnie de Bruno Migliorini, aux cours de philologie et de critique littéraire de Cesare De Lollis.

La cour de La Sapienza et l'église Sant'Ivo Borromini

En 1918, il soutint sa thèse de doctorat en droit international public sur la Société des Nations nouvellement créée. Cependant, il abandonna rapidement le droit pour se tourner vers les lettres, et il obtint deux ans plus tard un second doctorat, cette fois en littérature anglaise, à l'université de Florence en 1920.
En 1923, grâce à une bourse d'études, il se rend en Grande-Bretagne et enseigne la littérature italienne à l'université de Liverpool, chaire qu'il occupe jusqu'en 1931. L'année suivante, il occupe le même poste à l'université de Manchester, puis il revient à Rome en 1934 pour enseigner la littérature anglaise et américaine à l'université La Sapienza. Il conservera ce poste jusqu'à sa retraite, en 1966.
Marié avec l'une de ses étudiantes anglaises, Vivyan Eyles, de plusieurs années sa cadette, il a une fille, Lucia, née en 1938. Mais Vivyan Praz quitte son mari à la fin de la guerre et emmène leur fille en Angleterre.
Fondateur de la première école italienne d'étude des lettres anglaises, Mario Praz aura comme disciples, notamment, Vittorio Gabrieli, Agostino Lombardo, Giorgio Melchiori, Gabriele Baldini et Masolino d'Amico.
Il collabore à la revue Primato, fondée en 1940 par Giuseppe Bottai. En janvier 1945, il organise une exposition d'art contemporain qui rassemble des œuvres d'Alberto Savinio et de Fabrizio Clerici, entre autres.
Juré à la Mostra de Venise en 1960, lauréat du prix Antonio Feltrinelli en 1960, membre de l'Accademia dei Lincei, en 1962 il reçoit de la reine Élisabeth II la dignité de chevalier commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique.

L'Å“uvre

Critique littéraire, critique d'art, Mario Praz publie des dizaines de livres, des milliers d'articles, tous consacrés à l'histoire culturelle de l'Europe, qu'il étudie à travers les rapports qu'entretiennent entre eux les différents arts : la littérature, la peinture, la sculpture, mais aussi la décoration d'intérieur, qu'il place à égalité avec les arts majeurs.
L'un de ses essais les plus célèbres, Romantic Agony, qu'il écrit d'abord en anglais, est une étude exhaustive du romantisme noir qui caractérise les auteurs européens des XVIIIe et xixe siècles. Auteur de nombreuses études sur Shakespeare, Edgar Poe, T. S. Eliot ou William Wordsworth, il traduit certains de ces écrivains en italien. Son œuvre critique porte sur l'Angleterre de la Renaissance à l'époque victorienne, mais également sur la littérature française, américaine, espagnole, allemande, russe ou italienne dont il définit le genre romanesque, au XIXe siècle, comme du « roman Biedermeier.
Admiré par Philippe Jullian, W. H. Auden, Pietro Citati, Marc Fumaroli, Franco Maria Ricci ou Patrick Mauriès, celui que les Romains, pendant un demi-siècle, surnommèrent le professeur Praz, ou plus communément le Professeur sans même avoir besoin de préciser son nom, est en outre l'auteur de plusieurs ouvrages de référence sur l'histoire de la décoration et d'un essai sur le sculpteur Antonio Canova.

La collection

Mario Praz est devenu collectionneur un peu par hasard, vers l'âge de seize ans, lorsque son beau-père lui a fait cadeau d'une commode Empire en acajou. Désireux de trouver des meubles et des objets susceptibles de s'harmoniser avec elle, il fait bientôt l'acquisition d'une série de douze chaises datant de la même période - et qui lui sont d'autant moins indispensables qu'il vit à cette époque dans un minuscule deux-pièces. Ainsi commence un processus de recherche et d'accumulation qui va durer jusqu'à sa mort, près de soixante-dix ans plus tard.
À Rome, à Florence, à Londres, à Paris, en fait dans tous les endroits où il a l'occasion de se rendre, Mario Praz est un visiteur assidu des salles de ventes et des boutiques d'antiquités, avec une prédilection pour des ébénistes comme Jacob, Percier et Fontaine, ou des peintres comme Girodet. À Paris, il prend conseil auprès du collectionneur Paul Marmottan, et l'un de ses fournisseurs attitrés est le grand antiquaire André Fabius, père de Laurent Fabius et de François Fabius, qui avait repris la galerie paternelle.
Animé par la volonté de s'entourer de beauté, voire de s'immerger dans cet univers esthétique qui le coupe de la réalité, Mario Praz réunit au fil des années plus de 1200 objets, tableaux, dessins, meubles, sculptures, tapisseries datant pour la plupart du Premier Empire. La majorité d'entre eux, de style néoclassique, sont d'origine française, mais d'autres proviennent d'Italie, d'Autriche, d'Allemagne ou d'Angleterre. Autre élément caractéristique des goûts de Mario Praz, les conversation pieces, c'est-à-dire les tableaux du xviiie siècle représentant des scènes d'intérieur avec groupe de famille, ou encore les bas-reliefs de cire, en particulier ceux de Gaetano Zumbo, y occupent une place prépondérante.
La collection aura deux adresses : les deux appartements successifs de Mario Praz dans le centre de Rome, d'abord au palais Ricci, via Giulia, de 1934 à 1969, puis au palais Primoli, via Zanardelli, de 1969 à sa mort en 1982. Il a légué sa bibliothèque à la fondation Primoli, qui abrite un musée napoléonien, et sa collection à la Ville de Rome.
Après sa disparition, la collection fut entreposée durant des années dans les réserves du musée d'Art moderne de Rome, avant de regagner le palais Primoli en 1995. Chacun des 1200 objets a retrouvé sa place d'origine, selon la disposition minutieuse établie par Mario Praz, comme on peut le vérifier d'après les nombreuses photographies prises de son vivant. Depuis 1995, l'ensemble est accessible au public sous le nom de « musée Mario Praz .

Mythologies de Mario Praz

La fontaine de la via Giulia
Son autobiographie, La Casa della vita La Maison de la vie, est considérée comme un chef-d'œuvre par Edmund Wilson, ainsi que par Charles Dantzig À propos des chefs-d'oeuvre, Grasset, 2013, p. 24.

Å’uvres

Ouvrages traduits en français
L'Ameublement : psychologie et évolution de la décoration intérieure, Tisné, 1964
Mnémosyne : parallèle entre littérature et arts plastiques, Salvy, 1986
Le Monde que j'ai vu, préface de Marc Fumaroli, Julliard, 1988
Le Pacte avec le serpent, 3 vol., Christian Bourgois, 1989, 1990, 1991
Goût néoclassique, Le Promeneur, 1989
Histoire de la décoration d'intérieur Philosophie de l'ameublement, Thames & Hudson, 1990
Une voix derrière la scène trad. de Voce dietro la scena, 1980, Le Promeneur, 1991
La Maison de la vie, préface de Pietro Citati, Gallimard/L'Arpenteur, 1993
La Chair, la Mort et le Diable : le romantisme noir, Gallimard/Tel, 1998

Choix d'ouvrages en langue italienne

Essais

Parmi la trentaine de titres non encore traduits en français, on pourra retenir :

Secentismo e Marinismo in Inghilterra, 1925
Poeti inglesi dell'Ottocento, 1925
Penisola Pentagonale, 1926
Studi sul concettismo, 1934
Antologia della letteratura inglese, 1936
Studi e svaghi inglesi, 1937
Viaggio in Grecia, Diario del 1931, 1943 ; a cura di M.Staglieno, 1992
La Crisi dell'eroe nel romanzo vittoriano, 1952
Bellezza e bizzarria, 1960
Il giardino dei sensi, 1975
Panopticon romano secondo, 1978
Perseo e la Medusa, 1979
Traductions de l'anglais vers l'italien
T. S. Eliot, La Terre vaine, Marche triomphale
Edgar Allan Poe, Le Corbeau, Philosophie de la composition
Ben Jonson, Volpone
Charles Lamb, Essais d'Elia
Jane Austen, Emma 1965

Citation

« La maison, c'est l'homme, tel le logis, tel le maître ; en d'autres termes, dis-moi où tu habites, je te dirai qui tu es. » Histoire de la décoration d'intérieur



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Posté le : 04/09/2015 17:07
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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