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Accueil >> newbb >> Défi de la semaine du 28 Novembre au 4 Décembre [Les Forums - Défis et concours]

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Défi de la semaine du 28 Novembre au 4 Décembre
Plume d'Or
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Bonjour à tous !

Entre deux bulletins à remplir et quelques travaux à corriger je vous propose le défi de la semaine. Comme j'ai regardé l'émission "le Meilleur Pâtissier" avec mon fils et qu'un de mes personnages psychopathes fétiches s'appelle Clothilde, je vous propose :

" Les gâteaux de Clothilde"

A vos fourneaux !!


Posté le : 27/11/2015 16:31
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Re: Défi de la semaine du 28 Novembre au 4 Décembre
Plume d'Or
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Chère Arielleffe,

Etant bonne pâte et un peu psycho, mais attention, pas psychopathe, je vais répondre à ton défi avec bonheur.
Je vais délirer un peu et je vais me mettre à faire des gâteaux.

D'ailleurs ma fille Laure m'a demandé de lui faire des croissants aux amandes pour la venue de l'homme de sa vie qui nous rend visite demain.
Je ne délirerai pas sur les croissants aux amandes.
Je vais courir après mon délire et mon gâteau.

Bises.
Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 27/11/2015 19:44
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Re: Défi de la semaine du 28 Novembre au 4 Décembre
Plume d'Or
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Chère Arielleffe,

Il n'en fallait pas moins pour que du défi je reprenne le chemin
Voici mon humble participation

.A Clothilde….. encore une nièce qui les aime


Ah ! Clothilde !
Tu n’étais alors qu’une étincelle dans le regard de ton père, que déjà cette petite merveille lui chatouillait les papilles, l’enivrait jusqu’à perdre ses sens…enfin, presque.

Petit trésor de pâtisserie familiale,
Petit bijou patrimonial
Que de bavardages tu nous as offerts !
Que de chemins parcourus pour te plaire !

Ah ! Clothilde !

Les enfants traînent souvent en cuisine
Pour quémander quelque friandise
Prompte à réjouir leurs fraîches babines
Ils courent, tempêtent et perdent toute maîtrise.

Pour entrer dans le monde de cette mignardise
L’approche n’est pas facile, point d’énervement
Aucune tempête, un calme olympien s’impose
Quand sur les amandes notre regard se pose.

Ah Clothilde !

Le bienheureux temps de l’Avent est là
Je suis tout en émoi et ne pense qu’à cela
Aux amandes, aux chefs d’œuvre que je vais réaliser
Car c’en sont vraiment, ces jolis petits croissants.

Chaque famille possède une recette unique et son célèbre auteur
Certains se damneraient pour en posséder le secret
Celui la serait-il bien gardé, qui sait ?
Je vais vous donner enfin la recette
Il suffit d’une pincée de rigueur,
Des milliers d’ondes de bonheur.

A chacun son gâteau, à chacun sa recette, à chacun son bonheur !!!!





Posté le : 28/11/2015 11:09
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Re: Défi de la semaine du 28 Novembre au 4 Décembre
Plume d'Or
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J'adore les croissants aux amandes Istenozot !

Posté le : 28/11/2015 15:54
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Re: Défi de la semaine du 28 Novembre au 4 Décembre
Plume d'Or
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C'est tout à fait vrai Athéna, le bonheur est quelque chose de très personnel. Je vois que les croissants et les amandes sont une spécialité des Oréens.

Posté le : 28/11/2015 15:56
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Re: Défi de la semaine du 28 Novembre au 4 Décembre
Plume d'Or
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Ma contribution n'est pas du meilleur goût mais n'oubliez pas que Clothilde n'a pas toute sa tête :

Les gâteaux de Clothilde

Le quartier est bouclé, la police nous a interdit de sortir de chez nous, il y aurait des explosifs cachés dans une maison au bout de la rue. Pour une fois, je n’y suis pour rien, d’ailleurs les explosifs ce n’est pas mon truc. Le sang partout et les morceaux de chair collés au mur, quelle horreur. A nettoyer c’est vraiment trop difficile, les gens n’ont aucun savoir vivre, à quoi pensent-ils ? On peut se débarrasser des gêneurs bien plus proprement. Enfin, l’éducation n’est plus ce qu’elle était !

Le gros problème est que je ne suis pas chez moi, mais au commissariat. Qu’est-ce que je fais là ? Et bien on me demande mon aide pour lutter contre la criminalité croissante dans notre petite ville. Ça vous étonne ? Pourquoi ? A ma façon j’ai contribué à maintenir l’ordre, j’ai débarrassé la Terre de quelques malfaisants qui l’empêchait de tourner rond. Une tasse de café spéciale par-ci, des champignons vénéneux par-là et les fâcheux ne font pas long feu.

Nous sommes enfermés dans une petite pièce sombre depuis quelques heures déjà. Je dis « nous », parce que je ne suis pas la seule à avoir été prise au piège, il y a deux types complètement gâteux avec moi. Ils répètent en boucle :

- Je suis innocent, je n’ai rien fait, laissez-moi sortir.

Ils veulent aller où ? Tout est bloqué de toute façon. Le policier qui nous tient compagnie n’a pas l’air plus éveillé, il ne répond à aucune de mes questions et arbore un sourire niais, s’il veut que je l’aide, ce n’est pas comme ça qu’il va falloir travailler. Cet endroit sent le renfermé et la crasse, je ne suis pas maniaque, mais je suis à cheval sur l’hygiène, en plus j’ai besoin de me dégourdir les jambes.

- Monsieur le policier, cet endroit est vraiment sale, serait-il possible d’avoir un balai et une serpillière ? Puisque nous avons du temps devant nous, autant le mettre à profit.

- Ça du temps on en a, se met à ricaner l’homme en uniforme. Il marmonne, on a mis du temps à t’attraper mais tu n’es pas prête de sortir, fais-moi confiance ma jolie !

Il doit croire que je suis prisonnière cet imbécile, il ne peut pas imaginer qu’une femme comme moi puisse résoudre des énigmes. Je ne peux pas aller chercher ce dont j’ai besoin moi-même, la porte qui nous sépare est close. Les effectifs ont été mobilisés pour attraper les terroristes et le policier nous a enfermés pour ne pas que nous allions dehors au péril de notre vie. C’est une initiative assez étrange, mais l’intelligence de cet homme n’est pas ce que l’on remarque en premier.

- Je vous propose de nettoyer l’endroit où vous travaillez, ça ne doit pas être courant, les visiteurs ne doivent pas s’attarder ici. Vous ne voulez améliorer l’atmosphère de ce trou ? Chez moi tout est impeccable vous savez, je sais comment tenir un intérieur.

Sherlock Holmes me regarde. Mon tailleur bleu ciel est impeccable, mes escarpins blancs immaculés et mon collier de perles souligne mon visage maquillé discrètement. Mes cheveux blonds sont retenus par un joli ruban de soie.

- Madame Clothilde, vous êtes trop bien habillée pour faire du ménage.

Le planton ne peut s’empêcher d’avoir du respect pour cette dame raffinée.

- Mais non voyons, j’ai l’habitude.



Je vois « Gérard Dumont » écrit sur un casier que je l’ai vu ouvrir toute à l’heure.

- Gérard, soyez gentil, il y a tout ce qu’il faut dans le coin de la pièce là-bas.

Il soupire, mais se dirige d’un pas lourd à l’autre bout du commissariat. Il revient avec un seau empli de désinfectant, un balai brosse à l’aspect douteux, et une balayette accrochée à une pelle. Je ne peux m’empêcher de sourire devant la bêtise de cet idiot.
Une demi-douzaine d’heures plus tard, tout brille du sol au plafond. Gérard m’a dégotté une paire de gants en caoutchouc.

- Pour ne pas abîmer vos jolies mains Madame Clothilde.
Il se fait tard, et nous nous apprêtons à passer la nuit dans cet endroit sordide.

- Gérard savez-vous quand le commissaire va venir s’entretenir avec moi ? Il m’a demandé de l’aider, mais je ne l’ai pas encore vu.

Le pauvre agent Dumont semble interloqué.

- Il veut que vous l’aidiez pourquoi ?

- Mais pour arrêter les terroristes voyons !

La bêtise de cet individu est incroyable.

- Oui, oui, bien sûr, heu, il est occupé vous savez.

- Bien sûr mais j’ai beaucoup de choses à faire aussi, vous l’imaginez. Appelez-le, vous voulez bien ?

- Il ne répondra pas pour l’instant, je vais essayer plus tard et je vous tiens au courant.


Après une nuit passée assise sur une paillasse douteuse, je n’en peux plus et je me dis qu’il va falloir passer à l’action. Au petit matin, des explosions et des coups de feu retentissent, Gérard est fébrile, ses collègues sont sur les lieux. Je rencontrerai le commissaire demain s’il le veut, mais là, j’ai décidé de rentrer. L’agent Dumont a pris mon sac à main, mais il ne m’a pas fouillée, il n’a pas osé. Les deux types qui partagent ma chambre dorment à poings fermés, je peux enfin agir. Je sors un joli mouchoir en lin de mon soutien-gorge, et j’attrape un petit gâteau enveloppé que j’ai préparé avant de venir. Je ne me féliciterai jamais assez de ma présence d’esprit, quelle riche idée j’ai eue ! Je dépose le biscuit à terre, près de la porte, et je retourne m’installer sur mon lit de fortune.

- Gérard, qu’est-ce que c’est que cette cochonnerie par terre ? J’ai tout nettoyé, il ne faut pas exagérer tout de même !

- Où ça Madame Clothilde ?


- Mais là par terre, dis-je en le montrant du doigt.

Et voilà, mon gros poisson a mordu à l’hameçon, il prend le minuscule biscuit entre ces doigts grassouillets, et le met à la poubelle. Je continue à l’observer, je suis sûre qu’il va le faire. Il se retourne et se lèche les phalanges consciencieusement, en savourant ma pâtisserie délicieusement écœurante. Quelques minutes plus tard, une crise cardiaque l’emporte. Je désinfecte l’endroit où j’avais déposé le gâteau, j’ouvre la porte avec les clés que je lui avais subtilisées, je ramasse l’arme du crime dans la poubelle, et je détruis tous les papiers qui témoignent de mon passage dans ce trou crasseux. Les deux idiots qui me tenaient compagnie ne se rappelleront pas de moi à leur réveil, ils étaient trop saouls. Dehors, des gens courent dans tous les sens, les sirènes hurlent, je m’éclipse.
Il va peut-être falloir que j’ouvre un salon de thé…

Posté le : 28/11/2015 16:10
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Re: Défi de la semaine du 28 Novembre au 4 Décembre
Plume d'Or
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Dernière tarte aux griottes


Clothilde se leva de fort mauvaise humeur, avec de sombres pensées sur son existence, ses choix passés, la morale chrétienne et toutes les contrariétés de la vie citadine. Elle ne regarda même pas le corps allongé dans le lit, son compagnon des derniers mois, un gars rencontré sur un réseau social pour abrutis en mal d’amour, le pigeon idéal des filles de son acabit.

Son plan prenait forme, subtilement, dans son cerveau perturbé. Elle laissa ses neurones fous décliner des hypothèses, tester des variantes, écarter des considérations religieuses, rire un bon coup en imaginant la tête des bien-pensants et des pisse-froid. Clothilde n’avait aucune empathie sociale, pas le moindre sentiment d’appartenance à l’espèce humaine, une engeance résumée selon elle au sexe, à l’argent et à la télévision.

En pensant à ces trois valeurs plaquées toc, Clothilde sourit intérieurement. Raymond, son nouveau fiancé, le dernier d’une longue liste de bas du front ramassés sur l’autoroute des médiocres, correspondait parfaitement à ce portrait de l’être humain du vingt-et-unième siècle, dans sa version masculine et urbaine, française et supposée épicurienne. Pour cette raison et des milliers d’autres, Clothilde n’avait pas mis longtemps à attirer le bedonnant Raymond dans sa toile, tel le gros moucheron saoulé par les lumières d’un salon.

Clothilde se regarda dans le miroir de la salle de bains. Elle admira son mètre soixante-et-onze, ses beaux cheveux d’une blondeur platine digne des films de David Hamilton, sa silhouette longue et musclée, ses petits seins fermes et ses épaules affirmées. Clothilde pensa à Raymond lors du premier rendez-vous. Le gras du bide, vêtu de ses habits du dimanche, n’avait pu masquer une érection croissante devant le spectacle d’une Clothilde rayonnante, à la jupe courte et au décolleté généreux. Monté comme un âne, Raymond ne devait son actuelle survie qu’à des prestations sexuelles conformes à la taille de son engin et à son goût pour les coups de fouet et la cagoule en cuir. De charcutier-traiteur le jour, Raymond était passé à joujou masochiste dans les soirées de Clothilde, à tâter du chat à neuf queues, à se faire griller les couilles sur du deux cents vingt volts, à s’approcher de l’orgasme dans la bouche de sa prédatrice puis à crier de douleur sous les piques d’un instrument de torture. Clothilde pouvait satisfaire sa psychopathie de compétition avec une victime estampillée « crétin de service » sans subir le jugement de ses voisins ou de ses collègues de travail.

Officiellement, Raymond était devenu son fiancé, avait signé les papiers au cas-où un accident de la vie l’éloigne de sa bien-aimée, s’était mué en gentleman d’antan, quand les hommes léguaient leur fortune à leur grand amour dans un élan de romantisme et de chevalerie. Il ne manquait plus que le mariage pour parfaire le tableau.

Clothilde grimaça à cette seule idée. Elle regarda ses doigts décorés de bagues et ornés de cailloux au prix astronomique. Raymond n’avait pas lésiné sur la verroterie quand il lui avait offert son premier cadeau, un mélange d’or et de diamants, le genre de marchandise adorée des mémères en mal de mots croisés, et du mont de piété.
— Je suis flatté d’une telle attention, avait-elle alors chantonné au roi de la saucisse. Que me vaut cet honneur ?
— Considère ce bijou comme une demande de fiançailles, avait répondu le satisfait Raymond.
— Nous sommes ensembles depuis moins d’un mois et tu veux déjà te fiancer ?
— Tu es la femme de ma vie, Clothilde. Jamais je n’ai éprouvé autant d’émotions. Je veux que tu deviennes mon épouse, avoir des enfants avec toi, fonder une famille et un foyer, briller de mille feux dans le ciel étoilé.

Clothilde n’avait pas essayé de raisonner le néo-romantique. « Il ne faut pas contrarier les fous » avait coutume de lui dire sa grand-mère, une philosophe de quartier connue pour ses proverbes pleins de bon sens et ses confitures de griottes. Au contraire, elle l’avait gratifié d’un sourire à damner un saint, avait commandé une autre bouteille de Chablis puis l’avait emmené loin, dans la nuit des plaisirs sadiques, entre électricité et métallurgie. Raymond avait adoré souffrir et jouir en même temps, une fois de plus.

Clothilde termina sa toilette puis se dirigea vers la cuisine. Elle se prépara un café italien, dernier vestige d’une liaison ancienne avec un restaurateur de Turin, le roi des petites trompettes à moustache, devenu part entière d’un pont sur le Pô. Comme Raymond aujourd’hui, Pietro s’était jadis entiché de la belle Clothilde au point de se transformer en pot de colle, le genre d’individu juste bon à donner la patte et à léguer son héritage à la première sociopathe un peu affriolante. Résultat des courses : elle l’avait intégré dans son atelier nocturne de moulage sur béton, après lui avoir mis une balle dans l’occiput, une forme métallique d’anesthésie générale souvent pratiquée dans l’Italie du Sud.

Clothilde savoura sa boisson chaude, tranquillement assise dans le fauteuil à bascule de son salon américain. Sa décision était prise. Il ne lui restait plus qu’à la mettre en musique, une part non négligeable dans le plaisir que Clothilde retirait de sa psychopathie. La jeune femme termina son nectar, se leva et reprit le chemin de la cuisine. Elle rassembla le matériel adéquat, sortit les ingrédients nécessaires à son plat puis commença sa pâtisserie sous les douces mélodies de Nick Cave, son artiste favori.

A neuf heures trente, Clothilde avait fini. Il ne lui restait plus qu’à réveiller son futur mari, le prétendu père de ses supposés prochains enfants, un ventripotent charcutier devenu riche à force de vendre des bouts de cochonnaille à d’autres gras du bide. Clothilde se dirigea vers la chambre d’un pas chaloupé digne des meilleurs podiums. Elle ouvrit la porte, sortit son plus beau sourire puis gratifia Raymond de sa belle voix d’hôtesse de l’air.
— Mon chéri, le petit déjeuner est prêt. Je t’ai préparé une tarte aux griottes.

A dix heures, après un câlin vite exécuté, Clothilde réussit à sortir Raymond de son lit. Le gros chaussa ses pantoufles à la papa, péta de satisfaction puis transporta son quintal vers la salle à manger. Il posa ses fesses sur une chaise métallique, bailla un bon coup et attendit la suite des événements. Son café arriva dans la minute, suivi d’une jolie part de tarte aux griottes, son gâteau de prédilection, préparée avec amour par sa future femme, la trop belle Clothilde. Raymond remercia le ciel de lui avoir permis une telle existence, la rencontre avec cette superbe blonde platine, le succès de son commerce de victuailles et son mariage programmé dans le plus bel hôtel de Versailles. Sans attendre la réponse du Tout-Puissant, Raymond croqua à pleines dents dans la pate brisée, savoura le coulis et les fruits, avala une rasade d’expresso puis ouvrit enfin complètement les yeux.

Les jours suivants, Clothilde passa son temps entre le commissariat et l’étude notariale. Pas encore mariée à Raymond, elle n’en était pas officiellement la veuve, même si le défunt charcutier l’avait largement versée sur son testament. Sobre dans son ensemble noir, Clothilde pleura en silence lors des funérailles, devant une famille encore sous le choc. Le notaire, un vieux à qui on ne la faisait pas, lui énonça les clauses du testament, lui demanda de signer quelques formulaires puis confirma le transfert des fonds vers un compte privé. Le commissaire, un brave homme sensible aux belles femmes, prit personnellement l’enquête en charge, boucla l’affaire en un temps record et signa l’officielle conclusion sur la mort de monsieur Raymond Chombier, charcutier-traiteur de son état, décédé d’une subite crise cardiaque à l’âge de trente huit ans, la nuit du vingt-huit novembre deux mille quinze, chez sa fiancée mademoiselle Clothilde Dugommeau, présente sur les lieux à dix heures trente, horaire précis de l’accident cardiovasculaire.

Clothilde ne s’éternisa pas à Versailles. Après trois mois d’un deuil sans tâche, elle déménagea à Lausanne où l’attendait déjà son prochain bourdon, un ingénieur géomètre répondant au doux nom de Jean-Gabriel Boulon de la Visse, fils à papa d’une grande famille romande, malheureux en amour jusqu’à sa rencontre improbable avec la belle Clothilde van den Heuvel, une orpheline venue du Brabant profond. Clothilde remercia sa grand-mère et ses célèbres confitures de griottes, une recette ancestrale dans cette dynastie de psychopathes dont les femelles décimaient les mâles trop faibles du cerveau à coup de tarte et de strychnine.

Posté le : 28/11/2015 20:21
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Re: Défi de la semaine du 28 Novembre au 4 Décembre
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Chère Arielleffe

Oui certains Oréens sont amoureux de ces jolis petits croissants....et pour cause...mais chut!!!!!!
Bon dimanche et bonne période de l'Avent!

Belle et lamineuse journée!!!!!

Athéna

Posté le : 29/11/2015 10:11
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Re: Défi de la semaine du 28 Novembre au 4 Décembre
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Coucou,

Quelqu'un pourrait-il m'expliquer l'histoire des croissants aux amandes ? C'est une tradition française ?

J'adore le massepain, le goût s'en approche-t-il ? Vous avez piqué ma curiosité et ma gourmandise.... moi aussi je veux goûter à ces croissants.

Merci Athéna, tu m'as donné l'eau à la bouche.

Couscous

Posté le : 29/11/2015 10:34
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Re: Défi de la semaine du 28 Novembre au 4 Décembre
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Arielle,

Tu sais que je suis une grande fan de ta Clothilde. Elle reste incorrigible et si délicieusement vicieuse.

Merci pour ce défi qui en inspire plus d'un.

Bises

Couscous

Posté le : 29/11/2015 10:36
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Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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