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Henri IV 2
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Guerre franco-savoyarde . Roi de France : la pacification Le mariage

Henri IV approche de la cinquantaine et n'a toujours pas d'héritier légitime. Depuis quelques années, Gabrielle d'Estrées partage sa vie mais, n'appartenant pas à une famille régnante, elle ne peut guère prétendre devenir reine. Se comportant tout de même comme telle, Gabrielle suscite de nombreuses critiques, tant de l'entourage royal que des pamphlétaires, qui la surnomment la duchesse d'Ordure. Sa mort survenue brutalement en 1599, sans doute d'une éclampsie puerpérale, permet au roi d'envisager de prendre une nouvelle épouse digne de son rang.
En décembre 1599, il obtient l'annulation de son mariage avec la reine Marguerite, et épouse, à la cathédrale Saint-Jean de Lyon, le 17 décembre 1600, Marie de Médicis, fille de François Ier de Médicis et de Jeanne d'Autriche, et nièce de Ferdinand Ier, grand-duc de Toscane alors régnant. La naissance d'un dauphin l'année suivante assure l'avenir de la dynastie de Bourbon.
Henri IV compromet son mariage et sa couronne en poursuivant sa relation extraconjugale, commencée peu de temps après la mort de Gabrielle d'Estrées, avec Henriette d'Entragues, jeune femme ambitieuse, qui n'hésite pas à faire du chantage au roi, pour légitimer les enfants qu'elle a eus de lui. Ses requêtes repoussées, Henriette d'Entragues complote à plusieurs reprises contre son royal amant.
En 1609, après plusieurs autres passades, Henri se prendra de passion pour la jeune Charlotte-Marguerite de Montmorency.

Reconstruction et pacification du royaume

Henri IV s'appuie, pour gouverner, sur des ministres et conseillers compétents comme le baron de Rosny, futur duc de Sully, le catholique Villeroy et l'économiste Barthélemy de Laffemas. Les années de paix permettent de renflouer les caisses. Henri IV fait construire la grande galerie du Louvre qui relie le palais aux Tuileries. Il met en place une politique d'urbanisme moderne. Il poursuit ainsi la construction du Pont Neuf commencé sous son prédécesseur. Il fait bâtir à Paris deux nouvelles places, la place Royale aujourd'hui Place des Vosges et la place Dauphine.
Son règne voit cependant le soulèvement des paysans dans le centre du pays et le roi doit intervenir à la tête de son armée.
En 1601, après la guerre franco-savoyarde, le traité de Lyon établit un échange territorial entre Henri IV et Charles-Emmanuel Ier, duc de Savoie : le duc céda à la France les territoires de la Bresse et du Bugey et en plus les pays de Gex et de Valromey, de plusieurs siècles possession du Duché de Savoie, au lieu du marquisat de Saluces, situé en territoire italien. Après le traité, Henri IV doit faire face à plusieurs complots dirigés depuis l'Espagne et la Savoie. Il fait ainsi exécuter le duc de Biron et embastiller le duc d’Angoulême, le dernier des Valois, fils bâtard de Charles IX.
Pour rassurer les anciens partisans de la Ligue, Henri IV favorise également l'entrée en France des jésuites qui pendant la guerre avaient appelé à l'assassinat du roi, crée une « caisse des conversions » en 1598. Il se réconcilie avec le duc de Lorraine Charles III et marie avec le fils de celui-ci, sa sœur Catherine de Bourbon. Henri IV se montre fervent catholique — sans être dévot — et pousse sa sœur et son ministre Sully à se convertir aucun d'eux ne le fera.

Une période d'essor économique et des arts et métiers

Petit à petit, la France doit être remise en état. La production agricole retrouve son niveau de 1560 en 1610. Le désir de paix est unanime : il favorise la mise en place de l’édit de Nantes, la reconstruction, dans le Languedoc et le Nord de la France, a un effet d’entraînement sur toute l’économie.
La manufacture des Gobelins est créée, les arts et techniques encouragés. Barthélemy de Laffemas et le jardinier nîmois François Traucat s'inspirent des travaux de l'agronome protestant Olivier de Serres et jouent un rôle majeur dans l'histoire de la soie en faisant planter des millions de mûriers dans les Cévennes, à Paris et d'autres régions.
Le canal de Briare reliant la Seine et la Loire pour le développement agricole est le premier canal de transport fluvial creusé en France. D'autres projets sont préparés mais ensuite abandonnés à la mort d'Henri IV. Le roi n'institua pas la poule au pot comme le plat national français comme on l'a dit. Mais dans une querelle avec le duc de Savoie, il aurait prononcé son désir que chaque laboureur ait les moyens d'avoir une poule dans son pot. Le duc de Savoie, en visite en France, apprenant que les gardes du roi ne sont payés que quatre écus par mois, propose au roi de leur offrir à chacun un mois de paye ; ce à quoi le roi, humilié, répond qu'il pendra tous ceux qui accepteront, et évoque alors son souhait de prospérité pour les Français, symbolisé par la poule au pot. Son ministre Sully explique dans ses mémoires intitulés Les Œconomies royales sa conception de la prospérité de la France, liée au développement de l'agriculture : « pâturage et labourage sont les deux mamelles de la France.
La société reste cependant violente : les soldats congédiés forment des bandes organisées militairement qui écument les campagnes, et qui doivent être poursuivies militairement pour disparaître progressivement dans les années 1600. La noblesse reste elle aussi violente : 4 000 morts par duel en 1607, les enlèvements de jeunes filles à marier provoquent des guerres privées, où là aussi le roi doit intervenir.

Implantation française en Amérique

Dans la continuité de ses prédécesseurs, Henri soutient les expéditions navales en Amérique du Sud et favorise le projet d'une implantation au Brésil. Mais c'est en Nouvelle-France que les Français parviennent à se fixer durablement. Dès 1599, le roi accorde le monopole du commerce des fourrures à Tadoussac, en Nouvelle-France, à François Dupont-Gravé et à Pierre Chauvin. Par la suite, Henri IV donne le monopole du commerce des fourrures et charge Pierre Dugua de Mons protestant de monter une expédition, sous les ordres de Samuel de Champlain, et d'établir un poste français en Acadie. Ce sera en premier sur l'Île Sainte-Croix maintenant Dochet Island au Maine), en 1604 et par la suite à Port-Royal, en Nouvelle-France au printemps 1605. Mais le monopole est révoqué en 1607, ce qui mettra fin à la tentative de peuplement. Le roi charge Samuel de Champlain de lui faire rapport de ses découvertes. En 1608, le monopole est rétabli pour un an seulement. Champlain est envoyé, avec François Dupont-Gravé, pour fonder Québec, qui est le départ de la colonisation française en Amérique, pendant que de Mons reste en France pour faire prolonger le monopole.

L'assassinat de Henri IV, rue de la Ferronnerie à Paris

La fin du règne d'Henri IV est marquée par des tensions avec les Habsbourg et la reprise des hostilités contre l'Espagne. Henri IV intervient dans le conflit de succession qui oppose l'empereur de confession catholique aux princes allemands protestants qu'il soutient, dans la succession de Clèves et de Juliers. La fuite du prince de Condé en 1609 à la cour de l'infante Isabelle ravive les tensions entre Paris et Bruxelles. Henri IV estime son armée prête à reprendre le conflit qui s'était arrêté dix ans plus tôt. Le 25 avril 1610, François de Bonne de Lesdiguières, représentant d'Henri IV de France dans le château de Bruzolo en Val de Suse, signe le traité de Bruzolo, avec Charles-Emmanuel Ier, duc de Savoie.
Le déclenchement d'une guerre européenne ne plaît ni au pape, soucieux de la paix entre princes chrétiens, ni aux sujets français, inquiets de leur tranquillité. Ne pouvant accepter une alliance avec des princes protestants contre un souverain catholique, des prêtres ravivent par leurs sermons les esprits échauffés des anciens Ligueurs. Le roi voit également un parti qui s'oppose à sa politique au sein même de l'entourage de la reine. Le roi est dans une position fragile qui n'est pas seulement le fait des catholiques, puisque les protestants cherchent à maintenir grâce à l'édit de Nantes leurs privilèges politiques.
Tout en préparant la guerre, on s'apprête au couronnement officiel de la reine à Saint-Denis qui se déroule le 13 mai 1610. Le lendemain, Henri IV meurt poignardé par François Ravaillac, catholique fanatique, dans la rue de la Ferronnerie à Paris. L'enquête conclut à l'action isolée d'un fou. Un examen des archives au XXie siècle suggère pourtant l'idée d'un possible complot.
Après autopsie et embaumement son cœur placé dans une urne de plomb contenue dans un reliquaire d'argent est envoyé à l’église Saint-Louis de La Flèche, le roi ayant promis sa relique royale au collège des jésuites de La Flèche, le corps est exposé dans une chambre de parade du Louvre puis son effigie dans la salle des Cariatides.
Henri IV est enterré à la basilique Saint-Denis le 1er juillet 1610, à l'issue de plusieurs semaines de cérémonies funèbres qui commencent déjà à faire naître la légende du bon roi Henri. Au cours du lit de justice tenu le 15 mai, son fils aîné Louis futur Louis XIII, âgé de neuf ans, proclame la régence de sa mère la reine Marie de Médicis

Ascendance d'Henri IV de France

Enfants légitimes et Enfants légitimes

Son premier mariage avec Marguerite de France fut stérile. Le roi était en effet atteint d'une malformation congénitale des organes reproducteurs connue sous le nom d'hypospadias ayant pour conséquence une courbure de la verge accompagnée d'un phimosis. Sa malformation ne fut corrigée que par une opération alors que le roi avait plus de quarante ans. Henri IV eut six enfants de son mariage avec Marie de Médicis :
Louis XIII 27 septembre 1601-14 mai 1643, roi de France de 1610 à 1643 épouse en 1615 Anne d'Autriche, infante d'Espagne 1601-1666 ;
Élisabeth de France 22 novembre 1602-6 octobre 1644, épouse Philippe IV 1605-1665, roi d'Espagne le 25 novembre 1615 à Bordeaux ;
Christine de France 10 février 1606-27 décembre 1663, épouse Victor-Amédée Ier de Savoie 1587 - 1637 le 10 février 1619 à Paris ;
Monsieur d’Orléans, à tort prénommé « Nicolas » par certains auteurs, mort avant d'avoir été solennellement baptisé et nommé, titré à sa naissance duc d'Orléans 13 avril 1607-17 novembre 1611 ;
Gaston de France, duc d'Anjou puis d'Orléans à la mort de son frère 24 avril 1608-2 février 1660, épouse en 1626 Marie de Bourbon 1605-1627 puis en 1632 Marguerite de Lorraine 1615-1672 ;
Henriette de France 25 novembre 1609-10 septembre 1669, épouse Charles Ier d'Angleterre le 13 juin 1625, à la Cathédrale de Cantorbéry.

Descendants illégitimes Henri IV eut également au moins 12 enfants illégitimes :

Un seul avec Louise Borré :
Hervé Borré 1576-1643.
Un seul avec Françoise de Montmorency-Fosseux:
Une fille mort-née en 1581.
Un seul avec Esther Imber ou Ysambert, rochelaise :
Gédéon, dit Gédéon Monsieur, né fin 1587 ou début 1588 et mort le 30 novembre 1588.
Trois avec sa maîtresse Gabrielle d'Estrées : ces trois enfants furent légitimés :
César de Bourbon, 1594-1665, duc de Vendôme,
Catherine Henriette de Bourbon 1596-1663, dite Mademoiselle de Vendôme, mariée à Charles II de Lorraine, duc d'Elbeuf ;
Alexandre de Vendôme 1598-1629, dit le Chevalier de Vendôme.
Trois également avec Catherine Henriette de Balzac d'Entragues, marquise de Verneuil :
Henri de Verneuil, né en 1600, mort peu après ;
Henri de Bourbon, duc de Verneuil 1601-1682, évêque de Metz ;
Gabrielle-Angélique de Verneuil 21 janvier 1603-1627, Mademoiselle de Verneuil, qui épouse Bernard de Nogaret de La Valette d'Epernon.
Un seul avec Jacqueline de Bueil :
Antoine de Bourbon-Bueil 1607-1632, comte de Moret.
Deux avec Charlotte des Essarts :
Jeanne-Baptiste de Bourbon 11 janvier 1608-1670, abbesse de Fontevrault ;
Marie Henriette de Bourbon 1609-1629, abbesse de Chelles.

La légende du bon roi Henri Un culte tardif

Dès son règne, à la demande de ses conseillers tel Philippe Duplessis-Mornay, Henri IV utilise des imprimeries itinérantes pour diffuser portraits et tracts tentant de le faire passer pour un prince idéal. Néanmoins les catholiques le considèrent comme un usurpateur, certains protestants l'accusent de trahison puisqu'il a changé six fois de religion et le peuple voit en lui un tyran prélevant de nombreux impôts. Son assassinat par François Ravaillac le transforme en martyr.
C'est au XVIIIe siècle que s'est formée et développée la légende du bon roi Henri. Icône devenue si populaire qu'elle en est restée une image d'Épinal. En l'honneur d'Henri IV, Voltaire écrit en 1728 un poème intitulé La Henriade.
Malgré cette image positive, son tombeau de Saint-Denis n'échappe pas à la profanation en 1793, due à la haine des symboles monarchiques sous la Révolution française. La Convention avait ordonné l'ouverture de toutes les tombes royales pour en extraire les métaux. Le corps d'Henri IV est le seul de tous les rois à être trouvé dans un excellent état de conservation en raison de son exsanguination. Il est exposé aux passants, debout, durant quelques jours. Les dépouilles royales sont ensuite jetées, pêle-mêle, dans une fosse commune au nord de la basilique, excepté quelques morceaux de dépouilles qui sont conservés chez des particuliers. Louis XVIII ordonnera leur exhumation et leur retour dans la crypte, où elles se trouvent encore aujourd'hui.
Dès 1814, on pense à rétablir la statue équestre du roi détruite sous la Révolution. Fondue en 1818, la nouvelle statue équestre a été réalisée à partir du bronze de la statue de Napoléon de la colonne Vendôme. Le siècle romantique pérennisera la légende du Bon Roy Henry, roi galant, brave et bonhomme, jouant à quatre pattes avec ses enfants et grand chantre de la fameuse Poule-au-pot.
En fait, l'État avait, après les troubles récents, grand besoin de restaurer, une image positive de la Monarchie ; Chilpéric et Charlemagne semblaient trop lointains ; les Louis :… VII, VIII, X, XII étaient trop obscurs ou mieux trop pâles ; Louis IX jugé, sans doute, trop religieux. Les autres Louis : XI, XIII, XIV, etc. éveillaient de bien mauvais souvenirs… Il fallait donc dans une véritable opération publicitaire trouver un monarque qui recueillît le maximum de suffrages : le bon Roy tint ce rôle pour la postérité. Alexandre Dumas en fait ainsi un héros épique dans son œuvre Les Grands Hommes en robe de chambre : César, Henri IV, Richelieu en 1856.
Le château de Pau continue de cultiver la légende du bon roi Henri. On peut encore y voir son berceau fait d'une carapace de tortue de mer. C'est dans la tradition béarnaise que son premier baptême se fit : ses lèvres furent humectées de vin de Jurançon et frottées d'ail, ceci pour lui donner force et vigueur. Il doit son surnom de Vert-galant à son ardeur envers ses 73 maîtresses officielles recensées, lui donnant 22 enfants légitimes ou non reconnus qui vivent à la Cour.
Dans le premier chapitre de L'Homme aux quarante écus, Voltaire mentionne pour le peuple un âge d'or sous Henri IV et Louis XIII en raison de la modicité relative de l'impôt.
Plus récemment, l'historiographie contemporaine a rétabli l'image d'un roi qui fut peu apprécié par ses sujets et qui eut beaucoup de mal à faire accepter sa politique. De plus, ses allées et venues d'une confession à l'autre, l'abjuration d'août 1572 et celle solennelle du 25 juillet 1593, lui valurent l'inimitié des deux camps. Ce roi en avait bien conscience et on lui prête vers la fin de sa vie les paroles suivantes : « Vous ne me connaissez pas maintenant, vous autres, mais je mourrai un de ces jours, et quand vous m'aurez perdu, vous connaîtrez lors ce que je valais.

Un objet de haine

Avant d'être aimé du peuple, Henri IV fut donc l'un des rois les plus détestés, surtout par le parti catholique, son effigie brûlée et son nom associé au diable ou à l'Antéchrist comme dans les sermons fanatiques du ligueur Jean Boucher. À cause du martèlement quotidien des prêtres ligueurs durant la dernière guerre de religion, on dénombre pas moins d'une douzaine de tentatives d'assassinat, contre lui, dont le batelier orléanais Pierre Barrière arrêté à Melun armé avec intention déclarée le 27 août 1593 et qui fut roué et brulé sur la place du Martroy à Melun et Jean Châtel qui, lui, blessa le roi au visage rue saint-Honoré, chez sa maîtresse, le 27 décembre 1594. Son assassinat par Ravaillac est même vécu par certains comme une délivrance, au point qu'une rumeur d'une nouvelle Saint-Barthélemy se répand durant l'été 1610.
Attaques incessantes : physiques ou morales ou religieuses… sans même parler de l'affaire Marthe Brossier grossièrement montée par la Ligue (voir la : « Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'histoire de France », de Joseph Fr. Michaud, Jean Joseph François Poujoulat - 1838 - France.

Une popularité essentiellement posthume

Vitrail de Linard Gontier provenant de l'ancien hôtel des arquebuses de Troyes XVIIe siècle
La popularité croissante du roi peut tenir à son attitude lors des sièges : il veille à ce que les villes prises ne soient pas pillées, et leurs habitants épargnés et ce, dès le siège de Cahors en 1580. Il se montre magnanime également avec ses anciens ennemis ligueurs, notamment après la reddition de Paris. Il préfère acheter les ralliements, que faire la guerre pour conquérir son royaume. L'historiographie contemporaine a également confirmé l'attachement réel du roi pour le catholicisme après sa conversion, malgré un recul marqué à l'égard des dogmes religieux qu'ils soient catholiques ou protestants.
Ayant été le dernier comte de Foix, Henri IV est à ce titre resté un roi d'une grande importance pour les Ariégeois et souvent cité dans l'histoire locale.
La chanson Vive Henri IV ! qui a été écrite en son honneur a été durablement populaire en France à partir de 1774. Sous la Restauration, son air est fréquemment joué dans les cérémonies se déroulant hors de la présence du Roi et de la famille royale. Il fait alors figure de chanson quasi-officielle de la monarchie.

La fin d'un règne

On voit à quel point la réalité du règne correspond mal aux images d'Épinal : la vision idyllique du paysan trouvant chaque dimanche sa « poule au pot », la phrase fameuse « labourage et pâturage, mamelles de la France ». Contrainte à un jeu d'équilibre constant entre deux idéologies toujours prêtes à s'affronter, toujours méfiantes, s'appuyant sur une coalition temporaire d'intérêts provisoirement attachés au même maître, la royauté n'a guère la possibilité d'avoir une action profonde sur le pays.

L'abandon de la masse paysanne

Composer d'un côté, imposer de l'autre, à tour de rôle ; la victime de cette nécessité est le peuple des campagnes. Le monde urbain, surtout le parisien, en souffre moins. Au relâchement du mercantilisme créateur correspond (cause ou effet ?) une véritable politique de rénovation urbaine. La sensibilité artistique du roi n'est probablement guère en cause. Il cherche, tout simplement, à relancer la construction. D'où le plan grandiose de la place Royale, conçue primitivement pour les ouvriers d'une manufacture de soie et de fils d'argent ; d'où encore l'aménagement de la place Dauphine, la construction du pont Neuf (1609), du pont Marchant (1608) et des lotissements des bords de Seine. Parallèlement, la vogue des châteaux privés s'exaspère. La grande vague de pierre qui s'apprête à recouvrir la France débute : signe qui témoigne de l'enrichissement des « classes » nouvelles et de l'exploitation du monde rural. Le fragile équilibre politique paraît s'être traduit par un abandon partiel de la masse rurale aux politiques économiques rurales nouvelles, résumées entre autres par la métairie. L'ambassadeur anglais Carew écrivait en 1609 : « On tient les paysans de France dans une telle sujétion qu'on n'ose pas leur donner des armes [...]. On leur laisse à peine de quoi se nourrir. » Pour sombre que paraisse l'affirmation, elle ne laisse pas de correspondre à quelque réalité. Il convient donc de ramener l'importance des mesures prises par la royauté en faveur des paysans à de plus justes proportions ; ce sont des mesures de circonstances destinées à pallier les effets des abus les plus criants : abaissement de la taille (pas toujours durable), restitution des communaux aux paysans, encouragements divers – dont on peut se demander quelle a été leur efficacité. À la vérité, le redressement rural est le fait de la paix retrouvée, parfois aussi des efforts de reconstruction des propriétaires.
En même temps, la reprise du mouvement démographique s'amorce. Ainsi, dans le comté nantais, le règne correspond au redressement de la courbe de natalité rurale, en baisse depuis les années 1560-1570. Dans le Languedoc, même reprise démographique, sur un rythme ralenti par rapport au XVIe siècle. Dans le Beauvaisis, l'époque 1580-1645 doit être considérée comme un « plafond démographique ». La tendance à la reprise paraît donc nette, mais d'ampleur variable de région à région.
Au surplus, il n'existe pas encore de véritable unité économique française. Par la force même des choses, le rythme de la respiration économique, partant de celui des prix et des crises, est orienté, dans le nord de la France, par celui des grands foyers de la Méditerranée nordique, de l'Angleterre au Sund, en passant par la Hollande. Dans l'Ouest, en revanche, les liens de causalité sont plutôt ceux que déterminent les convois d'argent américain, alors que le Midi est soumis, de plus en plus, aux pulsations très particulières d'un monde méditerranéen qui a perdu de son importance. Ces domaines s'imbriquent et se superposent : les moyens d'action royaux restent, face à ces courants fondamentaux, des plus restreints. Finalement, l'activité royale permet la paix, la création d'embryons d'industries de luxe plus ou moins solides, la mise en chantier de quelques grands travaux de communication : canal de Briare, routes royales bordées d'ormes. La paysannerie peut d'autant moins apprécier ces réalisations que la royauté, s'appuyant sur les forces nobiliaires et bourgeoises en pleine crise de réadaptation structurelle, est obligée de composer avec elles. L'écart de fait, sinon institutionnel, entre les deux groupes, a provisoirement diminué à la suite de la pénétration de la noblesse terrienne par une bourgeoisie en plein essor. Non que la première ait été, nécessairement, en déclin, comme on s'est hâté de l'affirmer. Il ne fait cependant pas de doute que la bourgeoisie s'installe dans l'État, et surtout par les offices. Que la guerre extérieure reprenne, la superposition des charges rurales nouvelles aux exigences accrues de la fiscalité royale crée, à la fois, un climat révolutionnaire, et, rétrospectivement, l'image fausse d'un paradis perdu.

L'assassinat

L'assassinat se situe au moment précis où la reprise de la guerre européenne, quasi certaine, compromet, aux yeux de beaucoup, le modus vivendi établi depuis 1594. Bien des choses sont remises en question. La paix des consciences catholiques est troublée par l'alliance protestante, la lutte anti-espagnole. L'effort de guerre peut, à juste titre, sembler démesuré. Or, le temps n'a pu encore jouer en faveur de l'effacement des théories théologico-politiques antiroyales, tant des Ligueurs que des protestants. La disparition du roi est souhaitée par beaucoup. Le coup de couteau de Ravaillac n'est pas un accident. La postérité n'a gardé toutefois du Vert-Galant qu'une image idéalisée et consacrée par le martyre, image qui a été celle des contemporains le lendemain de l'assassinat, mais non point celle de la veille. Certes le règne n'a été marqué de « nul mécompte national », et s'il constitue une étape décisive dans l'instauration de la monarchie dite absolue, les mesures de circonstance y sont pour beaucoup. Il reste, provisoirement, l'acquis de l'édit de Nantes, dicté lui aussi par la nécessité. La gloire réelle d'Henri IV réside sans doute dans cette soumission exceptionnelle aux événements, qui lui a permis de les infléchir. Jean Meyer

Controverse autour de la tête d'Henri IV 2010-2013

En 2010 et 2012, une équipe de scientifiques rassemblée autour du médecin légiste Philippe Charlier serait parvenue à authentifier la tête momifiée du roi qui aurait été séparée de son corps à la Révolution - même si aucun document d'archives ne le rapporte. Sous la Terreur, le tombeau du roi à la basilique de Saint-Denis fut, comme ceux des autres monarques, profané. Son corps, exposé au public durant deux jours, fut ensuite jeté, avec celui des autres rois, dans une fosse commune. Au début du xxe siècle, un collectionneur prétendait posséder la tête momifiée du roi. Il fallut attendre le quadricentenaire de l'assassinat du roi en 2010 pour que des analyses scientifiques soient effectuées sur la présumée relique.
Une première étude aurait trouvé trente points de concordance confirmant que l'identité de la tête embaumée était bien celle du roi Henri IV avec, selon les auteurs de cette étude, 99,99 % de certitude. Cette conclusion fut confirmée en 2012 par une seconde étude à l'Institut de biologie évolutive de Barcelone qui parvint à extraire de l'ADN et à le comparer avec l'ADN supposé de Louis XVI à partir d'un mouchoir qui aurait été trempé dans le sang du roi le jour de son exécution. À l'occasion de l'annonce des résultats, une image du visage royal créé virtuellement en 3D fut présentée au public.
Cette authentification est contestée par plusieurs historiens, généticiens, médecins-légistes, archéologues et paléoanthropologues, comme Joël Cornette, Jean-Jacques Cassiman, Geoffroy Lorin de la Grandmaison, Yves de Kisch, Franck Ferrand, Gino Fornaciari74 ou Philippe Delorme.
En décembre 2010, le prince Louis de Bourbon s'adresse au président Nicolas Sarkozy pour obtenir la réinhumation de la tête présumée de son aïeul dans la nécropole royale de la basilique de Saint-Denis. Selon Jean-Pierre Babelon, Nicolas Sarkozy prévoit initialement une cérémonie pour mai 2012. Cependant, la controverse autour de la relique et la campagne présidentielle repoussent la date de la célébration et le projet est ensuite abandonné par François Hollande.
Le 9 octobre 2013, un article scientifique publié dans l’European Journal of Human Genetics, cosigné par les généticiens Maarten Larmuseau et Jean-Jacques Cassiman de l'université catholique de Louvain, ainsi que par l'historien Philippe Delorme, a démontré que le chromosome Y de trois princes de la maison de Bourbon actuellement vivants différait radicalement de la signature ADN trouvée dans la tête comme dans le sang analysés au cours de l'étude de 2012. La conclusion de cet article est qu'aucune de ces deux reliques n'est authentique.

Dans les arts

Armoiries de Navarre du premier roi de la dynastie des Bourbon : parti d'azur à trois fleurs de lys d'or et de gueules aux chaînes d'or posées en orle, en croix et en sautoir, chargées en cœur d'une émeraude au naturel.

En littérature

François Bayrou, Henri IV : le Roi libre, éd. Flammarion, 1999
George Chapman 1559-1634, The Conspiracy and Tragedy of Byron 1608, éd. John Margeson Manchester: Manchester University press, 1988.
Abel Hugo, La Naissance de Henri IV, nouvelle dans la revue Le Conservateur littéraire, 1820
Heinrich Mann, Le roman d'Henri IV, Paris, Gallimard NRF, 1972, 3 vol
Michel Peyramaure, Henri IV, Robert Laffont, 1997, 3 vol.
M. de Rozoy, Henri IV, Drame lyrique, 1774.
Marcelle Vioux Le Vert-Galant, vie héroïque et amoureuse de Henri IV ; illustré par le fac-similé de portraits et tableaux historiques Fasquelle, 1935
Au cinéma
La Bouquetière des innocents 1922, film français réalisé par Jacques Robert.
Le Vert galant 1924, film français réalisé par René Leprince. Ce film retrace le parcours qui mena Henri de Navarre jusqu'au trône de France.
La Reine Margot 1954, film français réalisé par Jean Dréville. Rôle interprété par André Versini.
Vive Henri IV, vive l’amour 196), film français réalisé par Claude Autant-Lara. Rôle interprété par Francis Claude. Ce film montre un roi populaire, franc buveur, solide mangeur, paillard et grivois, heureux dans ses bonnes fortunes.
La Reine Margot 1994, film français réalisé par Patrice Chéreau. Rôle interprété par Daniel Auteuil.
Henri 4 2010, film allemand réalisé par Jo Baier, d’après Le Roman d’Henri IV de Heinrich Mann. Rôle interprété par Julien Boisselier.

Au théâtre

Henri IV le bien-aimé, écrit et mis en scène par Daniel Colas, avec Jean-François Balmer et Béatrice Agenin, Théâtre des Mathurins, 2010

Dessins, peintures Sculptures

1834 - 1838 - Henri IV statue équestre en bronze du roi coiffé de lauriers par le sculpteur Philippe Joseph Henri Lemaire. Vestige de l'incendie de l'Hôtel de Ville de Paris par les Communards en 1871, aujourd'hui au Musée Carnavalet
Numismatique
Le billet 5 000 francs Henri IV 1957-1959 et le billet 50 nouveaux francs Henri IV 1959-1961.


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Posté le : 12/12/2015 18:33

Edité par Loriane sur 13-12-2015 19:19:23
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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