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Friedrich Hebbel
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Le 13 décembre 1863 meurt à 50 ans Christian Friedrich Hebbel

à Vienne, né le 18 mars 1813 à Wesselburen Dithmarse,il a pour pseudonyme Dr. J. F. Franz, poète,n écrivain et un dramaturge allemand, marié à Christine Enghaus, il reçoit pour distinction le prix Schiller 1863.
Hebbel, dramaturge, poète, nouvelliste, compte parmi les grands écrivains d'Allemagne qui n'ont conquis que lentement la gloire dans leur pays et qui restent très peu connus hors des frontières nationales. Certes, ce fils de maçon né à Wesselburen dans le Holstein, qui traversera toute l'Allemagne à pied sans presque manger pour trouver à Munich ou à Vienne des hommes qui sachent le comprendre, cet autodidacte qui puise une vision pessimiste du monde dans une longue expérience de la pauvreté, ce fils de prolétaire qui affiche une philosophie d'apparence conservatrice, ce grand naturaliste avant la lettre aura lutté toute sa vie, et la lutte entre l'individu isolé et le monde sera la substance même de son œuvre. Depuis quelques décennies cependant, l'Europe découvre la richesse de sa réflexion.

Sa vie

Allemand du Holstein qui était un territoire peuplé d'Allemands, et un domaine personnel du roi du Danemark bien que n'appartenant pas au Danemark lui-même de 1559 jusqu'en 1864, Hebbel était fils d'un maçon sans fortune, il montra très tôt un talent pour la poésie et parvint à faire publier ses vers au Hamburg Modezeitung, grâce à l'appui d'Amalie Schoppe (1791-1858), journaliste populaire et auteur de contes de nourrices à qui il les avait envoyés. Celle-ci lui permit, en outre, d'entrer en 1836 à l'université de Hambourg. Un an après, il partit à Heidelberg étudier le droit, puis à Munich, où il se consacra à la philosophie, à l'histoire et à la littérature. En 1839, il retourna à Hambourg, où il retrouva Elise Lensing, qui l'avait soutenu, lors de ses crises de dépression, dans la capitale bavaroise et qui devaient l'inspirer dans ses poèmes et ses tragédies. La même année, il écrivit sa première tragédie, Judith (éditée en 1841). Jouée l'année suivante à Hambourg et à Berlin, cette pièce le fit connaître dans l'ensemble de l'Allemagne. En 1840, il écrivit la tragédie Genoveva et finit, en 1841, la comédie Le Diamant qu'il avait commencée à Munich.

En 1842, il se rendit à Copenhague, où le roi Christian VIII de Danemark lui accorda une bourse, qui lui permit de visiter Paris et de passer deux ans (1844-1846) en Italie. À Paris, il écrivit sa tragédie Maria-Magdalena et Tragédie de la vie courante (1844). À son retour d'Italie, Hebbel rejoignit Vienne, où deux frères bolonais, les Zerboni di Sposetti, enthousiasmés par son génie, l'avaient invité à séjourner. Il ne devait plus quitter la capitale autrichienne. En 1846, il épousa la belle et riche actrice Christine Enghaus, abandonnant Elise Lensing (qui lui resta fidèle jusqu'à sa mort. En 1849, il devint rédacteur de page littéraire. Ses œuvres complètes ont été éditées pour la première fois en douze volumes par E. Kuh à Hambourg en 1866-1868.

Toute vie est un combat entre l'individu et l'univers.

Le drame moderne, si du moins celui-ci doit enfin prendre naissance, se distinguera du drame shakespearien (dont il faut de toute manière partir en ceci que la dialectique dramatique se situera non seulement dans les caractères, mais dans l'idée elle-même. Le drame sera non seulement celui de l'homme dans ses rapports avec l'Idée, mais la justification même de l'Idée, Journal intime.
Pareille optique explique à la fois la force et la faiblesse de l'œuvre. Sa force, car Hebbel ouvre la voie à un nouveau théâtre européen que l'on pourrait appeler drame du dévoilement, de la démystification de l'être. Cette nouvelle forme inspirera Ibsen, Gerhart Hauptmann, Strindberg, Georg Kaiser et Jean-Paul Sartre jusque dans les années 1950. Sa faiblesse en même temps, car l'œuvre de Hebbel est souvent surchargée d'intentions qui risquent de transformer les personnages en illustrations de théorèmes et qui écartèrent de lui un bon nombre de lecteurs et de spectateurs.
Deux aspects essentiels traduisent dans l'œuvre la nouvelle conception du tragique. Le premier véritablement révolutionnaire par rapport au théâtre classique de Gœthe et de Schiller est une nouvelle conception de la faute. Le drame allemand avait repris le modèle traditionnel grec : la faute tragique naît de la démesure, de l'hybris qui entraîne l'homme à empiéter sur le domaine du divin (Prométhée, Œdipe, etc.). Chez Hebbel, le tragique ne découle pas de tel ou tel acte d'un être, mais de son existence même au sein du monde, de son Dasein au sens heidéggerien. On le trouve exprimé tout entier dans certains passages du drame d'Agnès Bernauer (1852). Agnès, fille d'un barbier de la ville, séduit par sa seule beauté et son innocence, sans aucun calcul (contrairement à ce que fut peut-être son prototype historique), Albert, fils du duc régnant de Bavière. Le duc, héritier d'une Bavière amoindrie, épouse la jeune bourgeoise. Leurs enfants, nés d'une mésalliance, ne peuvent régner, et les États voisins en prennent prétexte pour déclencher la guerre civile et conquérir la Bavière. Devant cet avenir dramatique, le vieux duc Ernest préfère se heurter directement à son fils, faire précipiter Agnès dans le fleuve pour que son fils accepte enfin sa notion conservatrice de l'État. Il choisit l'injustice de préférence au désordre. Agnès déclare au chancelier Preising : « Et qu'ai-je donc commis ? » et celui-ci de répondre : « Troublé l'ordre du monde, divisé père et fils, détourné le prince de son peuple, provoqué une situation dans laquelle il ne saurait plus être question de culpabilité ou d'innocence mais seulement de cause et d'effet. » Le duc Ernest avoue souffrir de cet acte barbare, mais il déclare à son fils : « Si toi, tu te révoltes contre l'ordre divin et humain, moi, je suis là pour le maintenir et ne dois pas demander ce qu'il en coûte. » Ernest sait Agnès innocente, il sait que sa seule présence, sa beauté dont elle ne saurait être jugée responsable, ont déclenché le drame, mais il considère aussi comme juste que la cause du désordre soit brisée.
Le tragique hebbelien résulte donc du conflit inévitable dans lequel se trouve engagé tout être en contact avec la société dont il ne peut cependant se passer. Hebbel a toujours ressenti cette opposition entre le moi et le monde non seulement comme inévitable, mais aussi comme indispensable à la vie intellectuelle et spirituelle de chaque individu. Le principium individuationis, maudit des romantiques qui tentent par tous les moyens d'y échapper (l'Empédocle de Hölderlin qui se précipite dans l'Etna), se révèle ici source de tragique, c'est-à-dire de vie. Le moi ne peut s'isoler du monde sans perdre son équilibre, et le monde ne peut se passer de l'existence individuelle de chacun afin d'exister en tant que tel. Mais ce monde n'aspire qu'à anéantir l'individualité puisque, en tant que totalité, il se trouve en conflit permanent avec l'individu ; c'est la situation de Meister Anton dans Marie-Madeleine (Maria Magdalena, 1846), d'Holopherne dans Judith (1840), de Candaule dans Gygès et son anneau (Gyges und sein Ring, 1854). Ce principe de lutte, de déséquilibre facteur de nouveaux équilibres se retrouve à tous les niveaux dans la vie et dans l'œuvre du poète, notamment sous l'aspect de la guerre des sexes.

Le monde et l'homme

Cette même opposition se trouve encore dans les rapports entre Dieu et les hommes. Selon Hebbel, l'homme est un mal en Dieu comme Dieu est un mal en l'homme. Dieu a besoin de l'homme pour exister. Hebbel retourne donc le paradoxe chrétien d'un Dieu sacrifié sur la croix pour sauver l'homme et lui donner la vie éternelle. Désormais, c'est l'homme qui se sacrifie non pour se sauver lui-même mais pour sauver Dieu.
Ainsi donc l'ultime « purification » d'Albert se soumettant à son père qui a fait assassiner sa femme Agnès est beaucoup plus qu'un acte de conservatisme social : il est parvenu à comprendre ce qu'il y a de nécessaire dans les rapports entre l'homme et l'univers. Lorsque l'homme atteint ce but, il cesse d'être un individu, car il atteint à ce qu'il y a d'universel dans l'être qui comprend que Dieu n'existe que dans et par les contradictions mêmes du monde : « Il n'existe qu'une seule nécessité : que le monde existe. Comment l'individu s'en accommode importe peu. »
La critique allemande souligne à plaisir que le théâtre de Schiller est celui de la liberté, celui de Hebbel le drame de la nécessité. Sans doute, mais il n'est pas certain pour autant que l'on puisse conclure, comme on l'a fait si souvent, au nihilisme de Hebbel. Certes, la vision idéaliste du monde se révèle ici être le produit du mensonge humain, mais l'acceptation suprême du monde emporte le héros hebbelien bien au-delà du nihilisme dont le préserve toujours par ailleurs le sentiment du devoir moral d'exister.

Hebbel et l'histoire

Hebbel a longtemps réfléchi à la nature du drame dans son Journal intime, dans la préface de son drame Marie-Madeleine, dans le texte théorique Ein Wort über das Drama (Mon opinion sur le drame), 1843. Sa conception du drame, et plus précisément du drame historique, est aussi différente de celle de ses contemporains que sa conception du tragique. Loin de chercher dans l'histoire un refuge comme le firent souvent les romantiques, un moyen de se rattacher à une communauté nationale comme Franz Grillparzer, Hebbel ne voit dans l'histoire qu'une mine de situations propres à illustrer des idées qui ont à ses yeux une valeur intemporelle. Ses sujets sont empruntés indifféremment à l'Antiquité (Herodes und Mariamne, Judith, Demetrius, Gygès et son anneau), au Moyen Âge (il fait revivre notamment sur scène tout le chant des Nibelungen) et aux temps modernes (Marie-Madeleine). Son attitude reste en effet invariable : la situation du poète l'apparente à la fois au monde ancien et au monde moderne, et son rôle est de faire prendre conscience aux masses de la nécessité du changement, de concevoir les temps nouveaux que son époque contient en germe.
Hebbel n'est donc qu'en apparence un « auteur de drames historiques » : le costume n'y est qu'un déguisement à travers lequel s'affirme le tragique permanent d'une vie douloureuse dans une époque de transition. Le temps historique joue peu de rôle dans son œuvre où il ne fait que relier en apparence des conflits éternellement semblables, ceux inhérents à la présence de l'homme dans le monde. Même si Hebbel a partiellement puisé, comme nombre de ses contemporains, son inspiration dans l'œuvre de Hegel, il se détache toujours plus nettement de ceux-ci par son originalité. Il ouvre en Allemagne et en Europe une nouvelle époque du théâtre beaucoup plus encore qu'il ne clôt la précédente. Michel-François Demet

Richard Wagner utilisa ses travaux pour créer sa gigantesque tétralogie de L'Anneau de Nibelung.

Tragédies

Friedrich Hebbel „Die Nibelungen“ Schulausgabe um 1900, Wien/Brünn
Judith 1841
Hérode et Mariamne 1850
Michel Angelo 1850, en deux actes
Julia 1851
Agnès Bernauer 1855
Gygès et son anneau 1856
Les Nibelungen, trilogie 1862
Demetrius 1864

Comédies

Une Tragédie en Sicicle 1845
Le Diamant 1847
Le Rubis 1850

Poésie

Mère et enfant 1859



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Posté le : 13/12/2015 16:25
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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