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Arthur Rubinstein
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Le 20 décembre 1982 à Genève meurt Arthur Artur Rubinstein

il a 95 ans, il naît le 28 janvier 1887 à Łódź en Pologne, pianiste polonais naturalisé americain. Il fut un des interprètes majeurs du XXe siècle. Il fut le mari d'Anelia Mlynarska 1908-2001.
Il est donné à quelques-uns de personnifier la musique face à ceux qui ne l'approchent guère. Herbert von Karajan et Arthur Rubinstein étaient de ceux-là, même si les raisons de ce rayonnement sont très différentes pour chacun d'eux.

En bref

Rarement, pianiste aura exercé séduction plus irrésistible qu'Arthur Rubinstein sur un aussi vaste public. Connaît-on beaucoup d'artistes qui, venant assister à un concert, se font ovationner dès leur entrée dans la salle, comme s'ils saluaient entre deux bis sur l'estrade ? L'image même du bonheur de vivre ne peut manquer d'exercer cette fascination universelle. Le sourire rassurant d'Arthur Rubinstein plane au-dessus de deux guerres mondiales, de la grande crise de 1929, des persécutions raciales, des misères physiques de la vieillesse il avait presque perdu la vue. Avec ce plaisir de jouer évident et cette haine instinctive du travail, il incarne la victoire du don sur l'effort, le triomphe de la jeunesse quand viennent les cheveux blancs, l'inébranlable confiance dans les promesses de l'avenir malgré les difficultés du moment. Tel nous le montre le film – L'Amour de la vie 1975 – que lui ont consacré François Reichenbach et Bernard Gavoty. Débordant d'une stupéfiante vitalité, et cela jusqu'au dernier jour, cet éloge vivant de la paresse savait conquérir les plus réticents par un humour devenu légendaire. Ne confiait-il pas, au cours d'une journée hommage que lui consacrait France-Musique, avec cette célèbre voix rocailleuse : « Je ne suis pas le plus grand [...] je suis le plus vieux !
Arthur ou Artur Rubinstein naît à Łódź le 28 janvier 1887 dans une famille de juifs polonais. L'adversité n'épargne pas sa jeunesse. Son père, marchand de tissus, est ruiné ; il assiste à la brutale répression qu'exercent les Russes contre son peuple et sa religion. Mais, déjà, s'étend sur lui l'aile protectrice de la musique. Enfant prodigieusement doué, il donne son premier récital à cinq ans. À Varsovie, il travaille avec Aleksandr Różycki et peut approcher Ignacy Jan Paderewski. Il se perfectionne ensuite à Berlin avec Karl-Heinrich Barth, Robert Kahn et Max Bruch. Pour son premier concert important, il joue Mozart sous la baguette de Joseph Joachim à Berlin en décembre 1900. Suivent une tournée en Russie avec Serge Koussevitzky, son premier concert parisien en 1904, et ses débuts américains en 1906, avec l'Orchestre de Philadelphie au Carnegie Hall de New York. Paris devient alors son port d'attache, même s'il réside pendant la Première Guerre mondiale à Londres. Il boit, à cette époque, la vie à longs traits, avec une avidité sensuelle qui transparaît sans fard dans son autobiographie en deux volumes, My Young Years 1973 et My Many Years 1980. Mais cette existence à la fois passionnante et facile nuit à la qualité de son jeu, et son talent est bien près de sombrer.
Son mariage avec Aniela, fille d'Emil Młynarski, chef d'orchestre, violoniste et compositeur polonais 1870-1935, est pour lui une véritable planche de salut. Il se stabilise enfin, achète une maison à Paris 1938 et se met à travailler avec la même énergie qu'il avait employée à prendre le meilleur de l'instant qui passe. Les résultats ne se font pas attendre. Il donne des récitals de musique de chambre avec les plus grands Eugène Ysäye, Jascha Heifetz, Emanuel Feuermann... et commence, à plus de cinquante ans, une réelle carrière internationale. Le disque chez E.M.I. puis, surtout, chez R.C.A. le consacre comme une vedette immensément populaire qui s'illustre essentiellement dans le grand répertoire romantique, notamment dans Chopin. Sur les plus grandes scènes du monde, il donne des concerts jusqu'en 1976, faisant preuve d'une longévité musicale peu commune, à l'image d'un Pablo Casals, qui jouait encore en public à plus de quatre-vingt-dix ans. Stravinski avait transcrit pour lui trois danses de Petrouchka et écrit à son intention Piano-Rag-Music 1919. Parmi les partitions qui lui sont dédiées on retiendra la Quatrième Symphonie Symphonie concertante de Karol Szymanowski 1933, des œuvres de Heitor Villa-Lobos, de Germaine Tailleferre, Francis Poulenc (Promenades, 1921 et, surtout, la Fantasia Baetica de Manuel de Falla 1919, partition qu'il n'a jamais jouée, semble-t-il. Il s'éteint le 22 décembre 1982 à Genève, où il s'était fixé en 1980.

Sa vie

Né septième enfant d'une famille de tisserands polonais de la ville de Łódź, sa famille est de confession juive. Arthur Rubinstein n'a aucun lien de parenté avec le célèbre pianiste et compositeur russe Anton Rubinstein 1829-1894. Alors que sa sœur aînée prend des leçons de piano sans manifester grand intérêt, le jeune Arthur, âgé seulement de quatre ans, essaie de restituer les mélodies familières sur les touches. Son talent reconnu très tôt, ses parents le conduisent à Aleksander Różycki, un professeur de piano respecté. Sans trop de succès, car celui-ci dort constamment pendant les leçons d'Arthur. Ses parents n'abandonnent cependant pas.
Il donne son premier concert dans sa ville natale en 1894 et, dès 1898, le violoniste Joseph Joachim le prend sous sa protection, l’envoie étudier à la Hochschule für Musik de Berlin et le recommande au professeur de piano Heinrich Karl Barth. Il y apprend lors d'études exigeantes qui durent sept ans toutes les bases nécessaires pour devenir pianiste virtuose. Il entame sa carrière dans la capitale allemande et commence très vite à jouer dans d’autres pays, notamment en Pologne. Pendant son adolescence, il ne va pas au lycée, mais son précepteur lui donne une culture si solide que, dès ses quatorze ans, il lit les littératures polonaise, russe, française, anglaise et allemande dans le texte.
En 1904, il se rend à Paris où il rencontre Ravel, Dukas et joue même le Second Concerto pour piano de Saint-Saëns en présence du compositeur. En 1906, il fait ses débuts aux États-Unis avant de s'installer à Paris. En 1908, endetté et profondément déprimé, il tente de mettre fin à ses jours. La tentative échoue. Dès lors, débute une vraie carrière internationale entre les États-Unis, l’Australie, l’Italie, la Russie et la Grande-Bretagne. Durant la Première Guerre mondiale, il vit surtout à Londres puis en Espagne où en 1916, il entame une grande tournée de concerts ainsi qu'en Amérique du Sud, ce qui fera de lui un spécialiste de la musique latino-américaine. Ces voyages lui ont en effet permis de connaître les compositeurs tels que de Falla, Granados, Albéniz ou même Villa-Lobos. Ce dernier lui dédie d’ailleurs une pièce.
Mais il faut attendre les années 1930 pour que le pianiste jouisse vraiment d'une renommée internationale. En effet, jusqu'à cette date, les grands pianistes tels que Sergueï Rachmaninov ou Josef Hofmann font de l'ombre à Rubinstein, et plus globalement à tous les autres pianistes. Mais les années 1930 marquent la fin de carrière de ces deux géants, et laissent la place aux jeunes. Or, la plupart sont peu intéressants et percutent le piano. Rubinstein, avec son tempérament romantique, trouve alors sa place : à la fois successeur des grands pianistes post-romantiques et représentant d'une nouvelle génération.
En 1932, le pianiste se retire quelques mois de la scène pour travailler sa technique et son répertoire. Il se marie avec Aniela Młynarska, polonaise, danseuse, polyglotte elle aussi (sept langues et dotée de multiples talents, fille du chef d'orchestre Emil Młynarski. Ils eurent quatre enfants : Eva, Paul, Alina et John.
Durant la Seconde Guerre, il s'installe aux États-Unis et devient citoyen américain à part entière en 1946. En 1954, il se réinstalle à Paris, une ville dont il restera amoureux, avenue Foch, dans la maison qu'il détenait avant guerre et qui avait été réquisitionnée par la Gestapo ; sa fille Eva y vit toujours.
Il refusera à jamais de se produire sur le sol allemand à la suite de la guerre de 1914-1918. Il perdra ensuite plusieurs membres de sa famille polonaise au cours de l'Holocauste du second conflit mondial. Il donnera toutefois des concerts aux frontières de l'Allemagne pour le peuple allemand qui apprécie son art. En grand amoureux de la vie, il continuera à parcourir le monde et en famille durant trente ans, malgré un début de cécité qui se déclare en 1975. Son dernier concert a lieu le 10 juin 1976 à Londres.
Le premier tome de sa biographie paraît en 1973, le dernier en 1980. Il s'éteint deux ans plus tard, toujours jeune et plein d'humour mais presque aveugle, à l'âge de 95 ans, à Genève en Suisse.
À la question de Jacques Chancel lors de l'émission de télévision française Le Grand Échiquier qui lui est consacrée : Croyez-vous à l'au-delà ?, il répond: Non, mais ça me ferait une bonne surprise !. Le 20 décembre 1983 premier anniversaire de sa mort, une urne contenant ses cendres est enterrée en Israël, sur un terrain dédié maintenant surnommé Forêt Rubinstein qui surplombe la forêt de Jérusalem cela fut décidé avec les rabbins pour que la forêt principale ne tombe pas sous le coup des lois religieuses gouvernant les cimetières.

Le style de Rubinstein

Rubinstein est l'interprète inoubliable des Romantiques, promenant sur le clavier la grâce naturelle de son talent là où d'autres émergeaient à force de travail opiniâtre. Il contribue de façon majeure à faire sortir les œuvres de Frédéric Chopin de certaines dérives maniéristes exercées par plusieurs générations d'interprétations malheureuses. Il propage par le disque, nouvellement apparu, une interprétation lyrique et sans fard qui tâcha de souligner, selon ses mots, « la magnifique qualité d'esprit viril qui se cachait en Chopin ».
En effet, s’il garde l’esprit romantique, Rubinstein épure son style, et enlève tout le maniérisme qui peut émaner du jeu des pianistes comme Paderewski. Il garde les meilleurs éléments du courant romantique, mais en rejette les excès. Il est cependant parfois critiqué pour son jeu trop brillant et pas assez intérieur.
Pour Rubinstein, l’interprète doit refléter le message du compositeur tout en l’interprétant. Car sinon, un robot pourrait tout aussi bien le faire. Dans cette optique, il jette un regard peu laudatif sur la jeune génération des années 1960 : dans un entretien donné en 1964, il critique ces jeunes, qui « sont trop précautionneux avec la musique, n’osent pas assez, et jouent automatiquement et pas assez avec leur cœur ». Rubinstein joue en effet avec son cœur, sans larmoiement. Le pianiste Eugen Indjic rapporte que Rubinstein supportait mal, surtout vers la fin de sa vie, que les temps ne soient pas respectés. Autrement dit, il existe une fine limite entre le rubato approprié, et le rubato de mauvais goût. Limite que Rubinstein ne franchissait pas.
Son jeu très apprécié lui a permis d’obtenir de nombreuses récompenses, notamment un Grammy award pour ses interprétations de Beethoven et Schumann, mais aussi des Grammy awards récompensant ses interprétations en musique de chambre avec Pierre Fournier, violoncelle et Henryk Szeryng, violon ; le pianiste lui-même a donné son nom à un concours de piano à Tel-Aviv, qui récompense de jeunes pianistes talentueux.

Un génie complaisant

Qui d'autre, mieux qu'Arthur Rubinstein lui-même, pourrait résumer quatre-vingt-quatre ans de carrière musicale ? « La claire conception des structures d'une composition et l'osmose totale avec les intentions émotives du compositeur ne me posaient jamais de problèmes ; mais, à cause de mes habitudes de paresse, je négligeais de m'intéresser au détail comme au fini et à la précision dans l'exécution des passages difficiles que j'avais horreur de travailler. Je faisais porter tout le poids sur le message intérieur. » Avec une naïve franchise, il met en évidence les éléments qui ont fait de lui l'une des personnalités les plus fêtées de l'estrade mais aussi l'une des plus contestées par la critique. Cette dernière, en effet, ne lui a guère épargné ses flèches, le plus souvent à juste titre, le plus souvent aussi en vain. Et il s'agit moins ici de fausses notes, reflets attardés d'une certaine époque, que de coquetteries de style peu pardonnables, d'effets extérieurs complaisants, de trop fréquentes approximations techniques, d'une rigueur de jeu toute relative, du moins pendant son premier demi-siècle.
Si l'on se penche sur l'héritage discographique d'un interprète infiniment plus à l'aise au concert qu'en studio, force est de reconnaître que son jeu est souvent inégal. Parmi des prestations d'un intérêt tout relatif figurent quelques pépites qui expliquent le charme puissant sous lequel Rubinstein a souvent tenu le public. Tout d'abord, son compositeur d'élection, Chopin, dont il traduit la poésie avec une simplicité et un naturel que bien peu ont pu égaler : les Polonaises (1934), les Mazurkas 1966 et les Nocturnes (par deux fois, en 1936-1937 et en 1966). En compagnie de Jascha Heifetz et d'Emanuel Feuermann – Trio en si bémol de Schubert (1941), Trio opus 8 de Brahms 1941, Sonate pour violon et piano de Franck, 1937) –, du Quatuor Pro Arte – Quatuor no 1 pour piano et cordes de Brahms (1932) –, de Paul Kochanski – Sonate pour violon et piano no 3 de Brahms (1932) –, ou de Gregor Piatigorsky – Sonate pour violoncelle et piano no 1 de Brahms (1936) –, il nous laisse d'incomparables leçons de musique de chambre. Au goût de chacun de choisir entre l'amateurisme parfois génial de sa jeunesse et, malgré le déclin de ses moyens physiques, la sereine maîtrise de la fin de sa vie. Ses dons auraient certainement pu le placer au tout premier rang des musiciens de son temps. Quels que soient les regrets de sa vieillesse, Arthur Rubinstein aura préféré vivre. Tout simplement. Pierre Breton

Distinctions

Chevalier commandeur honoraire4 de l'Ordre de l'Empire britannique (KBE) en 1977

Filmographie

Sélection du Reader's Digest. Novembre 1948. Rubinstein l’aristocrate du piano par Winthrop Sargeant.
Sélection du Reader's Digest. Août 1966. Rubinstein virtuose de la vie. Condensé de Time.
Bernard Gavoty, Arthur Rubinstein. Édit. Kister, Genève 1955. Collect. « Les grands interprètes ».
Arthur Rubinstein : Mes longues années 3 volumes, éd. Robert Laffont, 1973-1980
L'Amour de la vie - Artur Rubinstein, film documentaire de François Reichenbach et Gérard Patris 1969.


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[img width=600]https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/34/Arthur_Rubinstein_(1971).jpg/220px-Arthur_Rubinstein_(1971).jpg[/img]



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Posté le : 19/12/2015 15:13
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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