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De Montpellier
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Le 13 mars 1891 meurt à 67 ans Théodore de Banville
de son nom complet Étienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banvilleà 67 ans, à Paris 6ème né le 14 mars 1823 à Moulins Allier, poète, dramaturge et critique dramatique, journaliste français, auteur de langue française du mouvement Romantisme, symbolisme, Parnasse. Ses Œuvres principales sont Odes funambulesques en 1857, Les Exilés en 1867. Célèbre, donc pour ses Odes funambulesques et les Exilés, il est surnommé le poète du bonheur. Ami de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier, il est considéré dès son vivant comme l’un des plus éminents poètes de son époque. Il a notamment découvert le talent naissant d’Arthur Rimbaud. Théodore de Banville unit dans son œuvre le romantisme et le parnasse, dont il fut l’un des précurseurs. Il professait un amour exclusif de la beauté et la limpidité universelle de l’acte poétique, s’opposant à la fois à la poésie réaliste et à la dégénérescence du romantisme, contre lesquels il affirmait sa foi en la pureté de la création artistique.
En bref
Venu à Paris dans son enfance, Théodore de Banville se passionne très jeune pour le spectacle et pour la poésie. Avant vingt ans, il publie son premier recueil de vers ; il y manifeste déjà un talent sûr qui relève d'une conception de la poésie dont il ne se départira jamais. S'opposant vigoureusement à la nouvelle poésie réaliste, il professe un amour exclusif de la beauté : Les Cariatides (1842) ainsi que Les Stalactites (1846) sont l'expression de cet art. Selon lui, la poésie est d'abord affaire de langage, l'émotion et le sentiment ne pouvant naître que du travail sur le style, les mots, les mètres et les rimes. Il veut obtenir une forme parfaite et se compare volontiers au sculpteur qui lentement découvre, après bien des hésitations, le geste, le mouvement qui, de surcroît, se trouvera être l'expression d'un sentiment. Il refuse le lyrisme facile et larmoyant d'un bas romantisme effusif et emphatique ; comme nombre de romantiques entre 1850 et 1870 (Gautier en premier lieu, mais aussi bientôt le Hugo des Chansons des rues et des bois), il met l'accent sur les exigences de la technique pour réagir contre ce qu'on peut considérer comme une trahison de l'originalité romantique : le débordement flou des épanchements individuels, qui engendre une nouvelle convention poétique, le vague à l'âme tournant au poncif. Aux brumes nordiques il préfère la netteté grecque et se désigne comme un précurseur du Parnasse, tant par ses thèmes que par sa foi en la pureté formelle de l'acte poétique. Il fréquente les milieux littéraires les plus anticonformistes et se lie d'une solide amitié avec Baudelaire, avec lequel il partage le mépris d'une certaine poésie officielle et commerciale. Ses Odelettes et ses Odes funambulesques (1857) lui apportent la consécration et marquent une évolution vers plus de souplesse et de charme. Il devient une figure très importante du monde littéraire, à la fois critique dramatique, du Pouvoir (1850) puis du National (1869), et membre le plus écouté de la Revue fantaisiste (1861), où se retrouvent les poètes qui seront à l'origine du Parnasse et de tous les mouvements du siècle. Banville aura une influence déterminante sur des auteurs aussi différents que Mallarmé, Leconte de Lisle, Verlaine, Daudet, Coppée, Mendès, qu'il recevait régulièrement chez lui. Dans le même temps, il gagne en simplicité dans Les Exilés (1867) ou Les Occidentales (1869) ; mais il se détourne peu à peu de la poésie à la suite d'un violent désaccord avec le symbolisme. Il ressuscite de vieilles formes héritées du Moyen Âge, il rédige ses souvenirs, L'Ame de Paris, et donne des pièces en vers pour un théâtre réaliste. C'est néanmoins en prose qu'il donnera sa meilleure œuvre pour la scène avec Gringoire (1866) ; le jeune poète (plus imaginaire que réel) qui est le héros de cette courte pièce témoigne bien plus d'un lyrisme « engagé » que d'une gratuité esthétique de la forme : malgré son influence sur les parnassiens, Banville ne reniait pas son romantisme foncier. Mais, déjà , il semble que son heure soit passée, et ses efforts pour se mettre à l'école de ses anciens disciples ne sont couronnés d'aucun succès. Il est assurément, de tous les poètes du XIXe siècle, celui qui a le plus joué avec toutes les richesses de la poésie française, et le reproche qu'on lui a fait d'avoir manqué de sensibilité et d'imagination devrait s'effacer si l'on considère la perfection et le charme de ses vers, le bonheur et les trouvailles de ses évocations, l'influence enfin tout à fait salutaire qu'il a eue sur les poètes en les dégageant radicalement de la sensiblerie mièvre qui survivait au véritable romantisme. Antoine Compagnon
Sa vie
Fils du lieutenant de vaisseau Claude Théodore Faullain de Banville et de Zélie Huet, Théodore de Banville a fait ses études au lycée Condorcet à partir de 1830. Encouragé par Victor Hugo et par Théophile Gautier, il se consacra à la poésie, et fréquenta les milieux littéraires parmi les plus anticonformistes. Il méprisait la poésie officielle et commerciale, fut l’adversaire résolu de la nouvelle poésie réaliste et l’ennemi de la dérive larmoyante du romantisme. Il collabore aussi comme critique dramatique et chroniqueur littéraire aux journaux le Pouvoir 1850, puis le National 1869 ; il devient une figure très importante du monde littéraire et participe à la Revue fantaisiste 1861, où se retrouvent les poètes qui furent à l’origine du Parnasse et de tous les mouvements de ce siècle. Il rencontre Marie-Élisabeth Rochegrosse en 1862 ils se marieront treize ans plus tard, le 15 février 1875, et organise la première représentation de Gringoire en 1866. Il publie Les Exilés en 1867, recueil qu’il dédie à sa femme et qu’il considéra comme le meilleur de son œuvre. Âgé de 16 ans, Arthur Rimbaud, initié à la poésie de son temps par la revue collective Le Parnasse contemporain, lui envoie une lettre datée du 24 mai 1870, en y joignant plusieurs poèmes Ophélie, Sensation, Soleil et chair, dans l’espoir d'obtenir son appui auprès de l’éditeur Alphonse Lemerre. Banville répondit à Rimbaud, mais les poèmes ne sont pas publiés. En novembre 1871, Théodore de Banville héberge Arthur Rimbaud, mais dès le mois de mai, ce dernier dans ses lettres dites du voyant exprime sa différence et, en août 1871, dans son poème parodique, Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs, exprime une critique ouverte de la poétique de Banville. En 1872, avec son Petit Traité de poésie française, Banville rompt avec le courant symboliste. Il publie presque une œuvre par an tout au long des années 1880, et meurt à Paris le 13 mars 1891, la veille de ses 68 ans, peu après la publication de son seul roman, Marcelle Rabe. Théodore de Banville a particulièrement travaillé, dans son œuvre, les questions de forme poétique, et a joué avec toutes les richesses de la poésie française. Il lui a été reproché d’avoir manqué de sensibilité et d’imagination, mais son influence salutaire permit à de nombreux poètes de se dégager de la sensiblerie mièvre qui survivait au véritable romantisme. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse 13e division.
Œuvre Proses et poésie
Féroce & rose, avec du feu dans sa prunelle Effronté, saoul, divin, c'est lui, Polichinelle Les Cariatides, poésies, 1842 Les Stalactites, poésies, 1846 Odelettes, poésies, 1856 Odes funambulesques et Le Sang de la Coupe, poésies, 1857. Ces recueils lui apportent la consécration et marquent une évolution vers plus de souplesse et de charme. Esquisses parisiennes, poésies, 1859 La Mer de Nice - Lettres à un ami, Poulet-Malassis, 1865 Contributions au Parnasse contemporain, 1866, 1871, 1876 Les Camées parisiens, 1866 en trois séries indépendantes, parues séparément, à petit nombre, entre 1866 et 1873 Les Exilés, poésies, 1867 Nouvelles odes funambulesques, poésies, 1869 Idylles prussiennes, 1870-1871 Petit Traité de poésie française, 1871. Texte à partir duquel il se détourne peu à peu de la poésie contemporaine à la suite d’un violent désaccord avec le symbolisme. Théophile Gautier, ode, 1872 Trente-six Ballades joyeuses, 1873 Rondels composés à la manière de Charles d’Orléans et Les Princesses, sonnets, 1874 Les Occidentales et Rimes dorées, 1875 Roses de Noël, 1878 Contes pour les Femmes, 1881 Contes féeriques, 1882 Mes souvenirs, 1882 Nous tous, 1883 Contes héroïques, 1884 Contes bourgeois, 1885 Lettres chimériques, 1885 Les Servantes, 1885. Le Forgeron, poème, 1887 Madame Robert, contes, 1887 Les Belles Poupées, 1888 Marcelle Rabe, roman, 1891 Sonnailles et clochettes, 1891
Théâtre
Le Feuilleton d'Aristophane, en collaboration avec Philoxène Boyer, Théâtre de l'Odéon, 26 décembre 1852 Le Beau Léandre, Théâtre du Vaudeville, 27 septembre 1856 Le Cousin du Roi, Théâtre de l'Odéon, 4 avril 1857 Diane au bois, Théâtre de l'Odéon, 16 octobre 1863 Les Fourberies de Nérine, Théâtre du Vaudeville, 15 juin 1864 La Pomme, Théâtre Français, 30 juin 1865 Gringoire, comédie historique, Théâtre Français, 23 juin 1866. Dédiée à Victor Hugo, qui avait mis en scène un jeune poète dans Notre-Dame de Paris, publié en 1899 à la librairie Conquet-Carteret et Cie, 1899, avec des illustrations de Jacques Clément Wagrez. Florise, comédie en quatre actes, 1870 Deïdamia, Théâtre de l'Odéon, 18 novembre 1876 La Perle, Théâtre Italien, 17 mai 1877 Riquet à la houppe, 1884 Socrate et sa femme, Comédie-Française, 2 décembre 1885 Le Baiser, Théâtre-Libre, 23 décembre 1887 Ésope, 1893
Å’uvres posthumes
Dans la fournaise, poésies, 1892 Critiques, 1917
Édition
Banville s’est aussi occupé avec Asselineau de la troisième édition des Fleurs du mal de Baudelaire.
Hommages
Statue de Théodore de Banville à Moulins Moulins, sa ville natale, lui a dédié une avenue, ainsi qu'un parc (près de la gare) où trône sa statue de bronze, œuvre du sculpteur Jean Coulon. Le plus ancien lycée de la ville porte son nom. Un square est dédié à Théodore de Banville dans le quartier du port de Nice, face à la mer. Citation gravée dans la pierre du square : « Les villes ont leur destinée écrite et le sort de Nice est de régner sans partage parmi ces filles de la Méditerranée qui sont vêtues de flots transparents et de roses fleuries. » Son buste, sculpté par Jules Roulleau, est exposé dans le Jardin du Luxembourg, à Paris. Georges Brassens a mis en musique son poème Le Verger du roi Louis. Sur son album Momente en 2012, le groupe autrichien L'Âme Immortelle a mis en chanson L'étang Mâlo, poème tiré des Stalactites. Une rue du 17e arrondissement à Paris porte son nom. Une compagnie de théâtre porte le nom d'un de ses célèbres poèmes : Le saut du tremplin.
Citations
« Théodore de Banville n’est pas précisément matérialiste ; il est lumineux. Sa poésie représente les heures heureuses. » Baudelaire, Fusées,
Posté le : 13/03/2016 17:30
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