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Émily Dickinson 2
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Publications De son vivant

Malgré l’écriture prolifique d’Emily Dickinson, moins d’une douzaine de ses poèmes fut publié de son vivant. Entre 1858 et 1868, quelques poèmes sont imprimés dans le Springfield Republican de Samuel Bowles. Ils sont publiés anonymement et fortement altérés, notamment avec une ponctuation plus conventionnelle et des titres formels.Le premier poème, Personne ne connaît la petite rose, a probablement été publié sans la permission d’Emily. Le Republican diffuse Un étroit Personnage dans l’Herbe sous le titre Le Serpent, En sécurité dans leurs chambres d’albâtre sous le titre Le Sommeil et Flamboyant d’or et apaisé de violet sous le titre Coucher de soleil. Le poème J’ai gouté une liqueur jamais distillée est un des exemples de version modifiée ; les deux dernières lignes de la première strophe ont été complètement réécrites pour correspondre aux rimes conventionnelles

Texte original
I taste a liquor never brewed –
From Tankards scooped in Pearl –
Not all the Frankfort Berries
Yield such an Alcohol!

Version du Republican
I taste a liquor never brewed –
From Tankards scooped in Pearl –
Not Frankfort Berries yield the sense
Such a delirious whirl!

En sécurité dans leurs chambres d’albâtre - titré Le Sommeil, tel qu’il a été publié dans le Springfield Republican en 1862.
En 1864, plusieurs poèmes sont modifiés et publiés dans Drum Beat, afin de lever des fonds pour les soins médicaux des soldats de l’Union. Un autre poème parait en avril 1864 dans le Brooklyn Daily Union.
En 1870, Higginson montre les poèmes d’Emily à Helen Hunt Jackson, qui était à l'Amherst Academy à la même période qu’elle. Helen était très introduite dans le monde de l’édition et réussit à convaincre Emily de publier anonymement son poème Success is counted sweetest dans A Masque of Poets. Mais le poème est, encore une fois, modifié pour s’accorder aux goûts contemporains. Ce fut le dernier publié du vivant d’Emily Dickinson.
Après que sa sœur, Lavinia, a découvert les recueils de près de huit cents poèmes, le premier volume de ses œuvres est publié quatre ans après sa mort. Jusqu’à la parution en 1955 de Complete Poems Poèmes complets de Thomas H. Johnson, sa poésie était considérablement révisée et modifiée par rapport à la version originale. Depuis 1890, Emily Dickinson n’a pas cessé d’être éditée.

Posthume

Après la mort d’Emily, Lavinia tient sa promesse et brûle une grande partie de sa correspondance. Cependant, elle n’avait laissé aucune instruction au sujet des quarante livrets et feuilles volantes rassemblés dans un coffre fermé à clé. Lavinia reconnait la valeur des poèmes et devient obsédée par leur publication. Elle demande alors de l’aide à la femme de son frère, Susan, puis à sa maîtresse, Mabel Loomis Todd. Une querelle s'ensuit, divisant les manuscrits entre les maisons de Mabel et de Sue, et empêchant la publication des œuvres complètes d’Emily pendant plus d’un demi siècle.
Le premier volume des Poèmes d’Emily Dickinson, édité conjointement par Mabel Loomis Todd et T. W. Higginson, parait en novembre 1890. Même si Mabel Todd prétend que seuls des changements essentiels ont été faits, les poèmes ont été largement modifiés pour convenir aux standards de ponctuation et de majuscule de la fin du XIXe siècle, se permettant des réécritures occasionnelles pour diminuer les circonlocutions d’Emily. Le premier volume, rassemblant 115 poèmes, est un succès critique et financier, et sera réédité onze fois pendant deux ans. Poems: Second Series suit en 1891, déjà réédité cinq fois en 1893; une troisième série parait en 1896. En 1892, un critique écrit : Le monde ne sera pas satisfait tant que la moindre bribe de ses écrits, lettre ou œuvre littéraire n’aura pas été publié. Deux ans plus tard, deux volumes paraissent rassemblant des lettres d’Emily Dickinson fortement modifiées. En parallèle, Susan Dickinson place quelques poèmes d’Emily dans des magazines littéraires comme Scribner's Magazine ou The Independent.
Entre 1914 et 1929, la nièce d’Emily, Martha Dickinson Bianchi, publie une nouvelle série de recueils, incluant de nombreux poèmes inédits, mais toujours avec une ponctuation et des majuscules normalisées. D’autres volumes suivront dans les années trente, édités par Mabel Todd et Martha Dickinson, rendant progressivement disponibles des poèmes inconnus jusque là.
La première publication critique a lieu en 1955 sous la forme de trois nouveaux volumes publiés par Thomas H. Johnson. Ils seront la base de toute étude ultérieure de l’œuvre d’Emily Dickinson. Pour la première fois, les poèmes sont imprimés quasiment sous leur forme originale. Ils n’ont pas de titre, sont classés dans un ordre chronologique approximatif, parsemés de tirets et de majuscules irrégulières, et souvent extrêmement elliptiques. Trois ans plus tard, Thomas Johnson et Theodora Ward éditent et publient un recueil complet des lettres d’Emily.

Poésie

On peut diviser en trois périodes distinctes l’œuvre poétique d’Emily Dickinson.
Avant 1861. Des poèmes conventionnels et sentimentaux120. Thomas H. Johnson, qui publia The Poems of Emily Dickinson, parvient à dater cinq poèmes avant 1858. Deux d’entre eux sont de faux billets de la Saint-Valentin écrits dans un style très alambiqué et humoristique et deux autres sont des poèmes conventionnels dont l’un parle de son frère, Austin, qui lui manque. Le cinquième poème, qui commence par I have a Bird in spring J’ai un oiseau au printemps, parle de son chagrin de perdre une amitié et a été envoyé à son amie Sue Gilbert.
1861–1865. Sa période la plus créative, ses poèmes sont plus énergiques et émotionnels. Johnson estime qu’elle a écrit 86 poèmes en 1861, 366 en 1862, 141 en 1863 et 174 en 1864. Il pense également que c’est à cette époque qu’elle développe pleinement les thèmes de la vie et de la mort.
Après 1866. On estime que les deux-tiers de son œuvre poétique ont été écrits avant cette date.

Principaux thèmes

Comme Emily Dickinson n’a laissé aucun écrit quant à ses objectifs esthétiques et que ses thèmes étaient très éclectiques, son travail est difficile à attribuer à un genre quelconque. On la considère parfois comme une transcendentaliste proche de Ralph Waldo Emerson dont Emily admirait les poèmes. Cependant, Judith Farr rejette cette analyse en avançant que la poétesse a un esprit scrutant sans cesse… ce qui ne peut que dégonfler l’élévation aérienne des Transcendantaux. Elle utilise aussi souvent l’humour, les jeux de mots, l’ironie et la satire.

Les thèmes principaux de l’œuvre d’Emily Dickinson sont les suivants :

Fleurs et jardins. Judith Farr note que ses poèmes et ses lettres concernent pratiquement toujours les fleurs et que les allusions aux jardins font référence à un royaume imaginaire… dans lequel les fleurs font office d’emblèmes pour les actions et les émotions. Elle associe les fleurs comme la gentiane et l’anémone avec la jeunesse et l’humilité ; d’autres avec la prudence et perspicacité. Quand elle envoie ses poèmes à ses amis, ils sont souvent accompagnés de lettres et de petits bouquets. On remarque que l’un de ses premiers poèmes, écrit en 1859, assimile la poésie elle-même avec les bouquets :
My nosegays are for Captives –
Dim – long expectant eyes –
Fingers denied the plucking,
Patient till Paradise –
To such, if they sh'd whisper
Of morning and the moor –
They bear no other errand,
And I, no other prayer

Mes bouquets sont pour des yeux Captifs -
Incertains – et attendant depuis longtemps -
Les Doigts refusent de cueillir,
Patientent jusqu’au Paradis -
Pour eux – s’ils doivent chuchoter
Du matin et de la terre -
Ils ne portent aucun autre message,
Et moi, aucune autre prière

Les poèmes au Maître. Emily Dickinson laisse un grand nombre de poèmes adressé à Signor, Sir et Master Seigneur, Monsieur, Maître qui est « l’amoureux d’Emily pour toute l’éternité ». Ses confessions poétiques sont souvent « brûlantes dans leur introspection », « poignantes pour le lecteur » et empruntent leurs métaphores aux textes et peintures contemporains d’Emily. La famille Dickinson pensait que ces textes s’adressaient à des personnes réelles, mais beaucoup de spécialistes ont rejeté depuis cette analyse. Judith Farr, par exemple, prétend que le Maître est une personne composite inatteignable, « humaine, avec des caractéristiques spécifiques, mais divine » et spécule que le Maître est une sorte de muse chrétienne.
Le Macabre. Les poèmes d’Emily Dickinson reflètent sa « fascination précoce et permanente » pour la maladie, l’agonie et la mort. Surprenant pour une célibataire de Nouvelle-Angleterre, ses poèmes font allusion à la mort par de nombreuses méthodes : « crucifixion, noyade, pendaison, asphyxie, froid, ensevelissement vif, arme à feu, poignard et guillotine ». Ses idées les plus fortes sont réservées au « coup mortel porté par Dieu » et à l’enterrement intellectuel; elles sont souvent renforcées par des images de soif et de faim. Vivian Pollak, spécialiste d’Emily Dickinson, considère que ses références sont un reflet autobiographique de la « persona assoiffée et affamée » d’Emily, une expression externe de son image indigente d’elle-même : petite, mince et frêle. Ses poèmes les plus complexes psychologiquement explorent le thème de la perte de l'appétit pour la vie qui provoque la mort du soi et le considère comme un intermédiaire au meurtre et au suicide .
Poèmes évangéliques. Tout au long de sa vie, Emily écrit des poèmes reflétant sa préoccupation pour les enseignements de Jésus Christ et beaucoup lui sont même adressés. Elle souligne la pertinence des Évangiles contemporains et les recrée, avec souvent de l’esprit et dans un langage plus familier. L’expert Dorothy Oberhaus pense que le trait saillant unissant les poètes chrétiens… est leur attention révérencieuse pour la vie de Jésus Christ » et soutient que les structures profondes d’Emily la placent dans « la tradition poétique de la dévotion chrétienne » aux côtés de Gerard Manley Hopkins, T. S. Eliot et W. H. Auden. Dans un poème sur la Nativité, Emily combine légèreté et esprit pour revisiter un ancien thème :

The Savior must have been
A docile Gentleman –
To come so far so cold a Day
For little Fellowmen
The Road to Bethlehem
Since He and I were Boys
Was leveled, but for that would be
A rugged billion Miles –

Le Sauveur devait être ;
Un Gentleman bien docile –
Pour venir si loin en un jour si froid
Pour de petits Semblables
La Route de Bethléem
Depuis que Lui et moi étions enfants
A été aplanie, mais pour que cela soit il fallut
Un milliard de rudes Miles –

Le Continent Inexploré. L’universitaire Suzanne Juhasz considère qu’Emily Dickinson voit l’intellect et l’esprit comme des endroits tangibles que l’on peut visiter et elle y vécut la plus grande partie de sa vie. Souvent, elle se réfère à cet endroit intensément privé comme « le continent inexploré » et elle l’embellit avec une imagerie de la nature. À d’autres moments, l’imagerie est plus sombre et menaçante – châteaux et prisons, avec leurs corridors et salles -, créant une demeure pour le « soi » où on peut habiter avec tous les autres soi-même. Le poème suivant met en exergue plusieurs de ces idées :
Me from Myself – to banish –
Had I Art –
Impregnable my Fortress
Unto All Heart –
But since myself—assault Me –
Except by subjugating
Consciousness
And since We're mutual Monarch
How this be
Except by Abdication –
Me – of Me?

De Moi-même – me bannir -
Si j’en avais l’Art -
Imprenable ma forteresse
De Tout CÅ“ur -
Mais puisque moi-même – je M’agresse -
Sauf en soumettant
La Conscience
Et puisque Nous sommes notre Monarque mutuel
Comment cela est-il possible
Excepté par Abdication -
par Moi – de Moi-même ?

Emily Dickinson est inscrite au National Women's Hall of Fame.

Extraits

This is my letter to the World
That never wrote to Me —
The simple News that Nature told -
With tender Majesty
Her Message is committed
To Hands I cannot see -
For love of Her - Sweet - countrymen -
Judge tenderly - of Me
I’m nobody! Who are you ?
Are you nobody, too ?
Then there’s a pair of us — don’t tell !
They’d banish us, you know.
How dreary to be somebody !
How public, like a frog
To tell your name the livelong day
To an admiring bog !

Å’uvre

Éditions anglaises
(en) Thomas H. Johnson, The Complete Poems of Emily Dickinson, Boston: Little, Brown & Co.,‎ 1960
The Poems of Emily Dickinson, présenté par R. W. Franklin, Cambridge: Belknap Press.1999
Éditions françaises
Vingt poèmes, Minard, 1963
Quarante-sept poèmes, traduction de Philippe Denis, Genève, La Dogana, 1987
Poèmes, Belin, 1989
Vivre avant l'éveil, Arfuyen, 1989
Une âme en incandescence, traduction et présentation de Claire Malroux, collection « Domaine romantique», José Corti, 1998
Autoportrait au roitelet, Hatier, 1990
Lettre au monde, Limon, 1991
Escarmouches, La Différence, 1992
Lettres au maître, à l'ami, au précepteur, à l'amant, traduction et présentation de Claire Malroux, collection Domaine romantique, José Corti, 1999
Avec amour, Emily, traduction et présentation de Claire Malroux, collection « Domaine romantique », José Corti, 2001
Y aura-t-il pour de vrai un matin, traduction et présentation de Claire Malroux, collection « Domaine romantique », José Corti, 2008
Quatrains et autres poèmes brefs, traduction et présentation de Claire Malroux, édition bilingue, Gallimard, coll. poésie, 2000
Car l'adieu, c'est la nuit, édition bilingue français-anglais, traduction et présentation de Claire Malroux, collection NRF, Gallimard, 2007
Lieu-dit, l'éternité : Poèmes choisis, édition bilingue français-anglais, traduction et présentation de Patrick Remaux, collection Points, Seuil, 2007
Poésies complètes, édition bilingue, traduction de Françoise Delphy, Flammarion, 2009
Menus abîmes, poèmes d’Emily Dickinson, traduit par Antoine de Vial 1ère partie)Orisons 2012
En Poussière honorée, traduction de Philippe Denis, La Ligne d'ombre, 2013
Nous ne jouons pas sur les tombes, édition bilingue, traduction de François Heusbourg, avant-propos de Caroline Sagot Duvauroux, Editions Unes, 2015

Hommages

Barbara Eramo, italienne auteure compositeur, a publié en 2014 "Emly", mise en musique de poésies d'Emliy Dickinson
Christian Bobin, écriv
ain français, a publié en 2007 aux éditions Gallimard un livre sur Emily Dickinson, intiltulé La dame blanche.[/b]




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Posté le : 14/05/2016 16:44

Edité par Loriane sur 15-05-2016 14:48:27
Edité par Loriane sur 15-05-2016 14:49:28
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
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Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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