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Stanisław Ignacy Witkiewicz
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Le 18 septembre 1939 meurt Stanisław Ignacy Witkiewicz

à 54 ans, à Velyki Ozera en Pologne, dit aussi Witkacy contraction de WITKiewicz ignACY ou comme les noms latins polonisés: Horatius-Horacy, né 24 février 1885 à Varsovie, dramaturge, philosophe, pamphlétaire, peintre, photographe et romancier du mouvement Expressionnisme polonais. Il a touché par son immense curiosité d'homme de la Renaissance tous les domaines intellectuels et artistiques du XXe siècle. Il fut membre du premier groupe polonais avant-gardiste formisme, auteur de la théorie esthétique de la Forme Pure, créateur de l’Entreprise Portraitiste

En bref.

Auteur dramatique, romancier, essayiste, théoricien de l'art et peintre polonais, Stanisław Ignacy Witkiewicz naît à Varsovie dans une famille de la petite noblesse terrienne originaire de Lituanie. Fils unique du peintre et critique d'art Stanisław Witkiewicz, il reçoit une éducation peu commune qui, le plaçant dès son plus jeune âge en marge à côté et au-dessus des autres, en fera un individualiste irréductible.
Il se dirige d'abord vers la peinture et suit les cours de l'Académie des beaux-arts de Cracovie. En 1910, une liaison tumultueuse avec une actrice célèbre lui inspire son premier roman : Les 622 Chutes de Bungo ou la Femme démoniaque. Après la guerre de 1914-1918, qu'il fait à Saint-Pétersbourg, dans la garde impériale originaire de Varsovie, il était alors sujet du tsar, commence pour lui, de 1918 à 1926, une période de fécondité exceptionnelle. Dandy déjà célèbre par ses excentricités, il peint beaucoup et écrit énormément, surtout pour le théâtre. En huit ans, il produit une trentaine de pièces dont dix-neuf seulement nous sont parvenues sans compter des écrits théoriques Théâtre, Introduction à la théorie de la forme pure au théâtre, etc., 1923 et de nombreux articles de journaux, le plus souvent violemment polémiques.
Ses pièces, écrites très vite il ne se relit jamais et de valeur très inégale, illustrent toutes ses théories esthétiques sur la « forme pure » au théâtre. Il donne, entre autres, Les Pragmatistes 1919, Eux 1920, L'Indépendance des triangles 1921, La Métaphysique du veau à deux têtes 1921, La Poule d'eau 1921, L'Œuvre sans nom 1921, Le Fou et la Nonne 1923, La Mère 1924 et enfin, en 1925, La Sonate de Belzébuth. Onze seulement de ses trente pièces seront jouées, la plupart du temps pour une ou deux représentations, dans des théâtres expérimentaux.
Après 1926, son activité se ralentit beaucoup. Sujet à des crises de dépression de plus en plus profondes, il s'enferme en des méditations métaphysiques. Il fera paraître encore deux romans : L'Adieu à l'automne 1927 et Inassouvissement 1930 ; en 1931, il en commencera un troisième, La Seule Issue, qu'il laissera inachevé. Enfin, en 1934, il écrit sa dernière comédie, Les Cordonniers, dont le ton tranche assez nettement sur sa production antérieure.
Le 18 septembre 1939, Witkiewicz, qui fuyait à pied l'envahisseur nazi, constatant l'effondrement des valeurs de culture et de civilisation qu'il a toujours défendues, se suicide à l'orée d'un petit bois de Polésie.
Le théâtre de Witkiewicz est actuellement très prisé en Pologne. On voit en lui un précurseur non seulement de Gombrowicz et de Mrozec, mais aussi de notre théâtre dit de « l'absurde ». Pourtant, les préoccupations de Witkiewicz étaient assez éloignées de celles d'un Ionesco ou d'un Beckett. Son théâtre est avant tout une tentative — un peu désespérée — de transposition à la scène des révolutions picturales de la fin du XIXe siècle. Il voulait des éléments scéniques situations, décors, personnages, dialogues) non contingents, enfin dépouillés de tout assujettissement au réel. Cette recherche exaspérée d'une théâtralité pure, il ne réussira pas à l'affranchir d'une surabondance de littérature, peut-être parce que, arrivé trop tôt, il n'a pas disposé de la scène qui lui aurait permis d'expérimenter réellement ses théories. Son théâtre, qui reste joyeusement destructeur, est fondé essentiellement sur une arme à double tranchant : la parodie. Aussi ne réussit-il que rarement à produire le rêve étrange qu'il réclamait, qu'il avait sans doute entrevu et que d'autres, plus tard, approcheront par des voies plus sûres. Daniel Zerki

Sa vie

Né en 1885 à Varsovie de petite noblesse terrienne, fils de Stanisław Witkiewicz, du clan Nieczuja, Witkiewicz passa son enfance et son adolescence à Zakopane, dans les Tatras et reçut une éducation très libérale. En 1910, il écrit un long roman inédit de son vivant. Quatre ans plus tard sa fiancée se suicide. Bouleversé, il part avec Bronisław Malinowski en Nouvelle-Guinée. À la déclaration de guerre, il s'engage dans l'armée du Tzar. La Pologne est alors en grande partie sous domination russe. Il revient ensuite dans son pays et développe sa théorie de la forme pure. Violemment contesté par ses contemporains, il écrira entre 1918 et 1926 plus de trente pièces dont plusieurs ont été jouées à cette époque et peindra de nombreuses toiles. Il s'est rendu célèbre par ses excentricités, sa consommation de peyotl ou encore son mauvais caractère. Le 18 septembre 1939, il se suicida en se coupant les veines de la gorge dans un champ dans le village de Jeziory en Polésie aujourd'hui en Ukraine, alors qu'il fuyait la progression des armées soviétiques qui avaient envahi la Pologne la veille.
Il ne commença à être plus largement reconnu qu'à la fin des années 1950, notamment grâce aux mises en scène de Tadeusz Kantor et au livre collectif qui lui fut consacré en 1957. Son théâtre complet ne sera publié qu'en 1962, en Pologne. « Aujourd'hui il est considéré, non seulement comme la personnalité la plus marquante de l'entre-deux-guerres polonais, mais aussi comme le premier à avoir montré aux lettres polonaises le chemin de la modernité. Il fait à ce titre partie d'un trio célèbre, comprenant également Bruno Schulz et Witold Gombrowicz », souligne Anna Fiałkiewicz-Saignes.

Œuvre Théâtre

Tout comme les avant-gardistes de son époque, Witkacy ne fut pas vraiment désireux de conquérir la notoriété du grand public. Il fut méconnu et ignoré de son vivant : une dizaine de ses pièces seulement (sur la trentaine que comportait son œuvre) furent jouées avant la guerre. Ses œuvres ne rencontrèrent pas de succès ; la critique l'éreinta, lui reprochant d'écrire des pièces absurdes et incompréhensibles, de se complaire dans un non-sens gratuit et de se moquer du public. Il contre-attaqua par des articles polémiques défendant le seul théâtre possible à ses yeux : celui de la « forme pure ». Il connut néanmoins une certaine notoriété en Bohême polonaise, et entretint des relations épistolaires suivies avec des philosophes polonais, britanniques et allemands.
Son appartenance à un idéal théâtral qui le conduisit à une dramaturgie neuve le rapproche de l'écrivain symboliste Maeterlinck ou d'Ibsen par certains thèmes.
La "théorie de la Forme Pure" de Witkacy a influencé le théâtre de Tadeusz Kantor.

Littérature

« Non content de réinventer le théâtre, ce peintre, qui se voulait avant tout philosophe, entreprit de changer le roman au moment même où un peu partout en Europe des œuvres originales voient le jour. Elles incarnant toutes une nouvelle idée du roman. ... Nés du sentiment de crise culturelle provoquée par la modernisation, organisés autour de la question de la place et du sens de l'art dans le monde moderne, tentés par la métaphysique en même temps que travaillés par une suspicion profonde à l'égard du langage, les romans de Witkiewicz participent bien au débat européen sur le roman caractéristique des années 1910-1920. Mais, à des questions européennes, Witkiewicz donne des réponses qui lui sont propres, plus violentes parce que périphériques ? dans leur discours comme dans leur forme. Elles minent la forme romanesque de l'intérieur et l'amènent à éprouver ses propres limites », souligne Anna Fiałkiewicz-Saignes.
En 1927, il publia L'Adieu à l'automne et en 1930 L'Inassouvissement, romans de facture très originale où la psychologie et la philosophie prennent la plus grande part, mais dont l'intrigue politico-sociale est aussi une satire féroce de la Pologne nationaliste et populiste de l'entre-deux guerres. Les Cordonniers marquent le sommet de son œuvre.
D'une manière générale, il est considéré comme un auteur particulièrement difficile. Il réunit en lui un grand nombre de tendances communes aux différentes avant-gardes de l'époque. Il produisit de nombreux drames, romans, articles et essais philosophiques.

Citations

« La véritable nature de tous les sentiments se retrouve seulement dans le mensonge et l'inassouvissement. » L'inassouvissement
« La grandeur est seulement dans la perversion. » L'inassouvissement

Bibliographie

Les œuvres de Witkiewicz sont traduites et publiées en français aux éditions L'Âge d'Homme
Les 622 chutes de Bongo, roman, 1910 publication posthume
L'Adieu à l'automne "Pożegnanie jesieni", roman, 1927
L'Inassouvissement, roman, 1930
Narcotiques / Les Âmes mal lavées, essai
Cahier no 1 : Witkacy et le théâtre
Cahier no 2 : Witkiewicz et la peinture
Cahier no 3 : Correspondance
Cahier no 4 : Colloque de Bruxelles
Cahier no 5 : Witkiewicz et la philosophie
Les formes nouvelles en peinture
Théâtre complet 6 tomes: I. La sonate de Belzébuth ; La mère ; Le petit manoir ; Le fou et la nonne. II. Les cordonniers ; Une locomotive folle ; Janulka, fille de Fizdejko ; La nouvelle délivrance. III. Les pragmatistes ; Gyubal Velleÿtar ; La pieuvre ; La poule d'eau. Etc. VI. Mathias Korbowa et Bellatrix ; Jean Mathieu Charles Lenragey L'éducateur terrible.
L'unique issue
Les Cordonniers, La Mère, La Métaphysique, La Poule sont édités chez Gallimard.
Ouvrages sur Witkiewicz en français
Anna Fialkiewicz-Saignes, Stanisław Ignacy Witkiewicz et le modernisme européen, Éditions littéraires et linguistiques de l'université de Grenoble, 2006


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Posté le : 17/09/2016 19:48
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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