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Les petites histoires de la grande Histoire : « Le Chat Médiéval »
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Les petites histoires de la grande Histoire : « Le Chat Médiéval »

L’Encyclopédie du XIV e siècle de « Barthélemy l’Anglais »(1) nous apprend que le chat, animal très familier de nos jours, est, au Moyen âge, appelé en latin « mureligus » qui signifie en vieux français « cueille souris ».

Dans le vocabulaire courant des gens de l’époque, le chat est aussi dénommé « catus » qui découle de « captura » puis par vulgarisation il est nommé « cat » pour enfin arriver à « chat », appellation que nous employons aujourd’hui.

A l’époque médiévale, si le chat est déjà un habitué de la maison, il ne possède pas en ce lieu de qualité d’animal de compagnie, sauf dans les jeux des enfants et dans l’apaisement de la solitude des vieils gens.
Il est considéré comme un « outil » qui n’a de place dans la demeure de l’homme, ou plutôt de la femme, que de par son utilité à préserver la nourriture des appétits féroces des rongeurs.

Dans un autre livre de ce temps « L’Oustillement au vilain »(2) (l’outillage du paysan), on dit que l’ordonnance d’un foyer nécessite, pour le bien du coffre et de la huche où sont rangées les provisions, d’avoir un « chat aus soris » (d’avoir un chat contre les souris).

Le livre « Les costumes de la mar »(3) nous apprend que « La compensation pécuniaire » du Moyen Age, ancêtre de nos compagnies d’assurances maritimes, s’adressant à un armateur, lui spécifie qu’en aucun cas la destruction d’une cargaison par des rats, ne pourra faire l’objet d’indemnisation, si on avait oublié d’embarquer des chats.

Même de nos jours, au regard du trait de caractère d’indépendance du chat, on se demande qui de l’homme ou de l’animal a apprivoisé l’autre.

A l’époque médiévale, cette indépendance du chat cause problème à l’homme, car pour que le chat soit utile, il faut le garder à la maison. Oui mais comment ?
Un ouvrage, traitant des mœurs de cette époque, nous affirme que c’est en nourrissant bien un chat, qu’on se l’attache et cela, même en période de privation.
Une devinette contenue dans ce livre (4) demande : « quel est le meilleur achat pour le quaresme (carême) un mauvaiz henrenc (hareng) ou une bonne pomme ? ».
La réponse est : « le mauvaiz henrenc car le chat ne mengue (mange) de pomme ».

« Les Evangiles de quenouilles » (5) assurent que pour attacher un chat à un foyer, il suffit de le faire tourner trois fois autour de la crémaillère, puis lui frotter les pattes contre le mur de la cheminée.

Ils garantissent aussi qu’en retirant la beauté du pelage du chat pour l’enlaidir -comme on le faisait à cette époque pour la parure d’une femme afin d’éviter qu’elle ne soit tentée de se montrer au dehors- on l’empêche de vagabonder.

Plus que jamais, le chat du Moyen Age est impliqué dans bon nombre de superstitions populaires, par exemple :

Le chat qui passa sa patte par-dessus son oreille indique à la ménagère médiévale que la pluie est proche et que sa lessive devra attendre pour sécher.

La graisse du chat permet à l’apothicaire de préparer le remède contre « la goutte ».

L’herbe de l’endroit où le chat va faire ses besoins, mélangée aux aliments, sert aux Dames de cette époque à rendre leurs maris amoureux.

Le chat médiéval incarne le démon lorsqu’il est le compagnon du sorcier et de la sorcière.

Le chat symbolise aussi la folie humaine. Les fous des rois de France médiévaux, portent des vêtements en peau de chat.

Emmuré lors d’une construction, le chat a le pouvoir de renforcer sa solidité.

Lorsque le chat qui habituellement y dort, quitte le lit où repose un malade, cela signifie que la fin de ce dernier est proche.

Finissons ce portrait du chat du Moyen Age par une dernière devinette médiévale : « qui oncques ne fut ne jamais ne sera » (qu’est ce qui jamais ne fut, ni jamais ne sera). La réponse : « c’est le nid d’une soriz en l’oreille d’ung chat » (c’est le nid d’une souris dans l’oreille d’un chat).

Johan (JR.).


Notes de références et bibliographie :

(1) L’ANGLAIS. Barthélémy : Le livre des propriétés des choses une encyclopédie au XV e siècle. Stock, 1999. Livre XVIII, le LXXIV chapitre du chat. In Entre chat et chien, Moyen Age N°56 – 2007.

(2) LORCIN. Marie Thérèse : Pour l’aise du corps. Paradigme, 1998, p 38 à 41. In Entre chat et chien, Moyen Age N°56 – 2007.

(3) Les costumes de la mar : ouvrage du XV e siècle sur les coutumes maritimes. In Entre chat et chien, Moyen Age N°56 – 2007.

(4) ROY Bruno : Devinettes Françaises du Moyen Age. Cahiers d’études médiévales, n°3, Bellarmin, 1977. N° 424. In Entre chat et chien, Moyen Age N°56 – 2007.

(5) LACARRIERE. Jacques : Les Evangiles de quenouilles. Albin Michel, 1987. Deuxième journée, 24 e chapitre. In Entre chat et chien, Moyen Age N°56 – 2007. In Entre chat et chien, Moyen Age N°56 – 2007.

Posté le : 19/04/2018 17:43
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Re: Les petites histoires de la grande Histoire : « Le Chat Médiéval »
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Curieuse coïncidence ! Je devisais sur la vie de chat tout à l'heure avec une femme et je citais ce proverbe : "Un chien habite chez vous, alors que c'est vous qui habitez chez votre chat, pas l'inverse !"
Ce chat, bien utile et nécessaire aux maisons de campagne, devient c'est vrai un vrai pacha et nous rend esclave de ses caprices.....
La lueur de son Å“il phosphorescent dans le noir est toujours charmeuse et troublante...
Ses câlins et ronronnements appuyés sont autant de témoignages de sa manipulation pour décrocher sa pitance, Mais qu'il est bon et doux de caresser un chat pelotonné contre vous pour faire une séance de "ronron thérapie!
Tendres pensées amicales.
LN.

Posté le : 19/04/2018 19:01
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Re: Les petites histoires de la grande Histoire : « Le Chat Médiéval »
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Bonjour Hélène !
On ne connait jamais la vraie nature d'un chat !
D'autan que n'est pas chat qui veut !

Amitiés !
Johan (JR.).

Posté le : 20/04/2018 10:06
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
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Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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