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Accueil >> newbb >> Le marquis de Sade suite [Les Forums - Histoire de la Littérature]

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Le marquis de Sade suite
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La suite ....
Gilbert Lely (1904-1985), qui compose une œuvre poétique personnelle, reprend la mission d’éditeur et de biographe de Maurice Heine. Il entreprend la première grande biographie de référence, La Vie du marquis de Sade, sans cesse parfait rangées dans deux caisses, fermées depuis 1815 d’un cordon rouge – la correspondance écrite au donjon de Vincennes et à la Bastille, des œuvres de jeunesse, deux romans, des pièces de théâtre.
Jean-Jacques Pauvert (né en 1926) est le premier éditeur à publier l’œuvre intégrale de Sade, sous son nom d'éditeur Jean-Jacques Pauvert. Il encourt la prison. Il a vingt-et-un ans, mais prend le risque et publie, de 1947 à 1949, l’Histoire de Juliette. Accusé de démoraliser la jeunesse, traîné en justice, suspendu de ses droits civiques, mais défendu par Me Maurice Garçon, expert des lois sur la censure, il achève néanmoins son entreprise en 1955 et gagne en 1957 ses procès en appel. En 1958, le tribunal déclare que "Sade est un écrivain digne de ce nom ". En 1986, Jean-Jacques Pauvert met en chantier une nouvelle biographie avec les trois volumes de Sade vivant (1986-1990).
Maurice Lever (1935-2006), après d’importantes découvertes dans les archives familiales entièrement mises à sa disposition (citons en particulier les révélations sur la vie du comte de Sade), publie en 1991 la troisième grande biographie du marquis de Sade, puis une édition de ses Papiers de famille (1993 et 1995), son Voyage d'Italie (1995) et des lettres inédites échangées par le marquis et sa belle-sœur Anne-Prospère de Launey, chanoinesse séculière chez les bénédictines, Je jure à M. le marquis de Sade, mon amant, de n’être jamais qu’à lui… (2005).

Sade philosophe

Sade s’est toujours proclamé philosophe : « Je suis philosophe, tous ceux qui me connaissent ne doutent pas que j’en fasse gloire et profession ". Jean Deprun, dans son article d’introduction aux Œuvres du marquis dans la Pléiade pose la question " Sade fut-il philosophe ? " pour répondre par l’affirmative : "Sade est philosophe au sens polémique du mot. Philosophe ne veut pas dire ici confrère posthume de Platon ou de Descartes, mais adepte des Lumières. "
Sade a toujours voulu être un homme des Lumières et son matérialisme a toujours procédé des Lumières les plus radicales. Les « dissertations » (le mot est de lui) philosophiques qu’il fait alterner avec les scènes de ses romans sont le plus souvent des emprunts directs — parfois de plusieurs pages — aux philosophes matérialistes des Lumières : d’Holbach, La Mettrie, Diderot.
Deprun note cependant trois importantes déviances par rapport aux principes des Lumières en passant de la physique à l’éthique : « l’isolisme", l’homme sadien est un solitaire ; autrui n’est pour lui qu’une proie, un moyen de plaisir ou, au mieux, un complice, « l’intensivisme », il faut pour que le plaisir soit complet que le choc soit le plus violent possible, tout est bon quand il est excessif, et " l’antiphysisme ", la nature est mauvaise et la seule façon de la servir est de suivre son exemple, la nature ne dispose que d’éléments en nombre fini, le meurtre, la destruction sous toutes ses formes lui permettent non seulement de multiplier, mais de renouveler ses productions, telle est la doctrine standard de Sade.
Sade garde le droit de se dire philosophe, conclut Deprun, révélateur d’une tendance extrême des Lumières, « fils naturel, au double sens du terme, illégitime et non moins ressemblant"
.
Sade et la religion

L'athéisme est un thème récurrent dans les écrits de Sade, ses personnages niant avec vigueur l'existence de Dieu autant qu'ils contestent la morale chrétienne. Le Dialogue entre un prêtre et un moribond tourne tout entier autour de la réfutation de l'existence de Dieu. L'athéisme exprimé dans ce texte est encore raisonné et serein, mais il se radicalise dans les œuvres postérieures, devenant de plus en plus virulent et extrême. Sade lui-même se dit " athée jusqu'au fanatisme ". Réclamant à Mme de Sade un livre de d’Holbach, il se déclare " sectateur jusqu’au martyre, s’il le fallait " de l’athéisme qui y est exposé. En tant que secrétaire de la section des Piques, il écrit, signe de son nom et lit devant la Convention nationale le texte d'une pétition sur l'abandon des " illusions religieuses ", réclamant notamment que les lieux de cultes soient transformés en temples dédiés aux "vertus " et que « l'emblème d'une vertu morale soit placé dans chaque église sur le même autel où des vœux inutiles s'offraient à des fantômes ".
Sade est généralement cité comme l'un des athées les plus virulents des auteurs de la littérature française, et l'apôtre d'une pensée matérialiste issue du contexte intellectuel du XVIIIe siècle,. Maurice Blanchot écrit " l'athéisme fut sa conviction essentielle, sa passion, la mesure de sa liberté ". Gilbert Lely juge que l'athéisme de Sade englobe " une égale et furieuse réprobation de tout ce qui représente à ses yeux une entrave à la liberté native de l'homme, qu'il s'agisse d'une tyrannie d'ordre religieux, politique ou intellectuel ".
Pierre Klossowski a émis dans l'ouvrage Sade mon prochain (paru en 1947) une thèse sur l'athéisme de Sade, qu'il juge paradoxal, estimant qu'on ne peut blasphémer - ce que Sade, via ses personnages, fait avec constance - contre un Dieu que l'on estime par ailleurs inexistant. Klossowski postule que Sade prend " le masque de l'athéisme pour combattre l'athéisme ". Cette interprétation suscite alors des polémiques : l'écrivain surréaliste Guy Ducornet publie le pamphlet Surréalisme et athéisme : " à la niche les glapisseurs de dieu! ", dans lequel il s'en prend notamment à Sade mon prochain. Albert Camus reprend par la suite l'argument de Klossowski, jugeant que "devant la fureur du sacrilège ", on hésite à croire à l'athéisme de Sade, malgré ce que ce dernier croit et affirme. Simone de Beauvoir écrit, dans Faut-il brûler Sade : " Malgré l'intérêt de l'étude de Klossowski, j'estime qu'il trahit Sade quand il prend son refus passionné de Dieu pour l'aveu d'un besoin ". Klossowski lui-même finit par renoncer à sa lecture, et l'indique dans une réédition de Sade mon prochain. L'universitaire Laurent Jenny juge que l'hypothèse de Klosskowski sur une « stratégie littéraire", que Sade aurait suivie en jouant l'athéisme, est difficile à concilier avec le texte rédigé pour la section des Piques ; il reconnaît néanmoins à Klossowski le mérite d'avoir " problématisé " l'athéisme de Sade.
Les écrits de Sade laissent entendre qu'il ne considérait les insultes envers Dieu, être selon lui inexistant, que sous l'angle de l'excitation qu'elles pouvaient apporter. Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, qui rapporte cette interprétation, souligne cependant : « Dans quelle mesure les blasphèmes sont réellement compatibles avec l’athéisme. Ce sont des insultes. Or pour être cohérentes elles impliquent forcément deux conditions préalables : l’existence et l’importance de ce qui est insulté. Le problème est que Sade athée nie l’un et l’autre. Il passe donc son temps à s’adresser à des êtres qui n’existent pas, à profaner des chimères auxquelles soi-disant, il n’accorde pas la moindre considération. Ce paradoxe célèbre intrigue depuis toujours les commentateurs". Le même auteur note que "l’athéisme de Sade est complexe et que ses rapports avec la religion sont ambivalent" : connaisseur des textes religieux, Sade semble avoir reconnu à la religion un rôle social, la rejetant en constatant qu'elle échouait à faire le bonheur des hommes. Selon une autre interprétation, la virulence du blasphème et de l'athéisme sadiens viendraient de ce que Sade reproche à Dieu de ne pas exister : l'inexistence même de Dieu est alors perçue comme cause de l'injustice, dont Sade lui-même se juge victime.

Å’uvres

-Justine ou les Malheurs de la vertu, édition originale de 1791, ornée d’un frontispice allégorique de Chéry représentant la Vertu entre la Luxure et l’Irréligion. Le nom de l’auteur ne figure pas sur la page de titre et le nom de l’éditeur (Girouard à Paris) est remplacé par la mention : " En Hollande, chez les Libraires associés ".
-Å’uvres anonymes et clandestines
Objets de scandale et d'effroi dès leur parution, interdites jusqu'en 1960, elles sont à l'origine de la renommée de leur auteur et lui valurent ses dernières années d'emprisonnement. Sade a toujours soutenu opiniâtrement qu'elles n'étaient pas de sa plume.
Justine ou les Malheurs de la vertu, publié en 1791 (version augmentée du conte Les Infortunes de la vertu, rédigé en 1787).
-La Philosophie dans le boudoir, publié en 1795.
-La Nouvelle Justine, suivi de l’Histoire de Juliette, sa sœur (également titré Histoire de Juliette, ou les Prospérités du vice), et leurs cent et une gravures, la plus importante et la plus radicale des œuvres publiées de son vivant (1799).
-Les Cent Vingt Journées de Sodome, manuscrit disparu à la prise de la Bastille, retrouvé en 1904 par Iwan Bloch, publié en 1931-1935 par Maurice Heine.
-Le manuscrit des Journées de Florbelle ou la Nature dévoilée, rédigé en 1804 à Charenton, sera saisi par la police en 1807 et livré aux flammes, à la mort du marquis, sur requête de son fils qui assistera à l'autodafé


Å’uvres officielles

Reconnues par Sade, elles sont d'inspiration érotique mais non pornographique — " gazées " selon l'expression de leur auteur.
Le Comte Oxtiern ou les Effets du libertinage, seule pièce de Sade — sur dix-sept connues — représentée au théâtre en 1791 et publiée en 1800. Les autres pièces, non imprimées de son vivant, ont été publiées en 1970 par Jean-Jacques Pauvert.
Aline et Valcour publiée en 1795.
Florville et Courval publiée en 1799.
Les Crimes de l'Amour publiée en 1800, recueil de onze nouvelles composées à la Bastille entre 1787 et 1788, précédées d'un court essai intitulé Idée sur les romans (essai sur le genre romanesque commenté dans l'article Réflexions sur le roman au xviiie siècle).
La Marquise de Gange, quoique publiée anonymement en 1813, est de la même veine que Les Crimes de l'Amour.
Nommé secrétaire de la section des Piques, le " citoyen Sade, hommes de lettre " a rédigé pour sa section, en 1792 et 1793, des discours ou des pétitions qui nous sont parvenus :
Idée sur le mode de la sanction des lois (novembre 1792).
Pétition des Sections de Paris à la Convention nationale (juin 1793).
Discours aux mânes de Marat et de Le Pelletier (septembre 1793).
Pétition de la Section des Piques aux représentants du peuple français (novembre 1793).
Le manuscrit inédit du Dialogue entre un prêtre et un moribond, manifeste de l'athéisme irréductible de Sade, rédigé au donjon de Vincennes en 1782, a été découvert et publié en 1926 par Maurice Heine, ainsi que Historiettes, Contes et Fabliaux.
Sade est également l'auteur d'un roman historique, Histoire secrète d'Isabelle de Bavière, reine de France, achevé à Charenton en 1813, dans lequel, s'appuyant sur des documents disparus, d'après lui, lors de la Révolution Française, il soutient la thèse controversée d'une Isabelle machiavélique et criminelle, se livrant aux pires horreurs, et sacrifiant à son inextinguible ambition tout sentiment de vertu et d'honneur. Cet ouvrage fut publié en 1964, agrémenté d'un avant-propos de Gilbert Lely.
Correspondance, Journal de Charenton


création inspirée par l'oeuvre de Sade :

Au cinéma


-L'Âge d'or : film français (1930) de Luis Buñuel, avec la collaboration de Salvador Dalí pour le scénario.
-Le dernier épisode, transposition des Cent Vingt Journées de Sodome, évoque une orgie dont l'un des protagonistes est le Christ.
-Hurlements en faveur de Sade : film expérimental sans images (1952) de Guy Debord.
-Le Vice et la Vertu : film franco-italien (1963) de Roger Vadim, qui transpose les personnages de Justine et Juliette, respectivement interprétées par Catherine Deneuve et par Annie Girardot, dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale.
-Les Forfaits du Marquis de Sade (The Skull ; autre titre français : Le Crâne maléfique) : film d'épouvante britannique (1965) de -Freddie Francis. Le crâne du Marquis de Sade, conservé, puis volé par un curieux, est porteur d'une malédiction.
-Marat-Sade (The Persecution and Assassination of Jean-Paul Marat as Performed by the Inmates of the Asylum of Charenton -------Under the Direction of the Marquis de Sade) : film britannique (1967) de Peter Brook avec Patrick Magee dans le rôle de Sade, et --Ian Richardson. Adaptation de la pièce de Peter Weiss (voir § Au théâtre ci-dessous)
-La Voie lactée : film franco-germano-italien (1969) de Luis Buñuel, avec Michel Piccoli dans le rôle de Sade.
-Les Deux beautés ; autres titres français : Justine ou les infortunes de la vertu et Justine de Sade (Marquis de Sade : Justine) : film d'horreur italo-américano-germano-britannique (1969) de Jess Franco. Justine et Juliette sont interprétées par Romina Power et --Maria Röhm. Avec également Jack Palance. Klaus Kinski interprète le rôle du marquis de Sade.
-Le Divin marquis de Sade (De Sade) : film américain (1969) de Cy Endfield, avec Keir Dullea dans le rôle de Sade, John Huston et -Lilli Palmer.
-Juliette de Sade, film érotique italien (1969) de Lorenzo Sabatini
-De Sade 76 (ou La Philosophie dans le boudoir), film français (1971) de Jacques Scandelari
-Justine de Sade, film de Claude Pierson (1972) avec Alice Arno dans le rôle de Justine.
-Eugénie de Sade : film d'horreur franco-espagnol (1974) de Jess Franco, librement inspiré de thèmes sadiens.
-Salò ou les 120 Journées de Sodome : film italien (1975) de Pier Paolo Pasolini. Pasolini a adapté le roman de Sade au contexte italien en situant l'action dans la république fasciste de Salò, durant les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale et en superposant la progression des quatre mois sadiens et les cercles de l’Enfer, décrits par Dante.
-Monsieur Sade (1977), film expérimental de Jacques Robin, avec Bernard Sury, Frédérique Monge et Juliette de Fillerval.
-Le Marquis de Sade (1983) de Patrick Antoine avec Bruno Cremer.
-Waxwork, film d'épouvante américain (1988) de Anthony Hickox. Le « divin marquis » (interprété par J. Kenneth Campbell) est représenté comme un monstre de légende, aux côtés du Comte Dracula, du loup-garou et de la momie.
-Marquis (1989) de Henri Xhonneux et Roland Topor : film inspiré de la détention de Sade. Les comédiens portent des masques d'animaux anthropomorphes.
-La Marquise de Sade (Markisinnan de Sade) : téléfilm suédois (1992) d’Ingmar Bergman.
Le Marquis de Sade (Night Terrors), film d'épouvante américain (1993) de Tobe Hooper, avec Robert Englund. Un descendant du marquis de Sade commet des crimes inspirés des œuvres de son ancêtre. Sade lui-même, représenté comme un être monstrueux, apparaît dans des scènes d'hallucinations. Robert Englund interprète les rôles de Sade et de son descendant.
-Marquis de Sade, téléfilm américain (1996) de Gwyneth Gibby, avec Nick Mancuso dans le rôle du marquis de Sade.
-Sade en procès : téléfilm français (1999) de Pierre Beuchot avec André Dussollier.
-Quills, la plume et le sang (Quills) : film américain (2000) de Philip Kaufman avec Geoffrey Rush dans le rôle du marquis de Sade, et Kate Winslet.
-Sade : film français (2000) de Benoît Jacquot avec Daniel Auteuil dans le rôle de Sade, et Isild Le Besco, d'après le roman de Serge Bramly.
-Le Divin marquis : film français (2012) de Jacques Richard avec Gérard Depardieu, Sylvie Testud et Dominique Pinon.
Au théâtre
-Pierre-Alain Leleu, D.A.F. Marquis de Sade, au Ciné 13 Théâtre à Paris, en janvier 2013
-Charles Méré, Le Marquis de Sade (1921)
-Michèle Fabien, Notre Sade, Bruxelles, Éditions Didascalies, 1985 Prix Triennal de Littérature Dramatique 1987 - Belgique
-Yukio Mishima (1925-1970), Madame de Sade, 1969, adaptaté en français par André Pieyre de Mandiargues en 1976
« Sade vu à travers le regard des femmes » comme l'écrit l'auteur : dans le salon de Mme de Montreuil, six femmes - l'épouse, sa sœur, sa mère, une amie d'enfance, une courtisane et la domestique - sont réunies par trois fois, entre 1772 et 1790, pour évoquer le marquis de Sade emprisonné.
-Enzo Cormann, Sade, concert d'enfers, 1989
Enzo Cormann fait éclater Sade en plusieurs personnages, joués par des acteurs d'âge différent : le jeune libertin dans le contexte de la dégénérescence d'une fin de règne monarchique, le prisonnier de la Bastille qui se découvre écrivain, le dramaturge dépassé par la folie révolutionnaire, l'interné à l'asile de Charenton qui porte un regard amer sur sa propre vie.
-Peter Weiss, Marat-Sade (Die Verfolgung und Ermordung Jean Paul Marats dargestellt durch die Schauspielgruppe des Hospizes zu Charenton unter Anleitung des Herrn de Sade), 1963
Les malades de l'hospice de Charenton jouent, sous la direction du marquis de Sade et sous le regard vigilant de Coulmier, directeur et premier spectateur, une pièce sur la Révolution française et la mort de Marat. Celui qui joue Marat est un paranoïaque retenu dans sa baignoire pour un traitement hydrothérapique, Charlotte Corday est une hypotonique se comportant en somnanbule, -Duperret est un érotomane, Roux un fanatique de la politique…
-Bernard Noël, Le Retour de Sade, 2004
-Frédérick Tristan, Don Juan le révolté, 2009. Dans cet essai, l'auteur montre la parenté entre le Don Juan amateur de femmes et le --Don Juan luciférien s'opposant à Dieu et à la nature, dont Sade est l'un des exemples les plus typiques.
En littérature
-Anonyme, Le Marquis de Sade, ses aventures, ses œuvres, Paris, Fayard, 1885. Feuilleton originellement publié dans L'Omnibus
-Rachilde, La Marquise de Sade, 1887, réédition, Paris, Gallimard, 1996
-Serge Bramly, Sade, la Terreur dans le boudoir, Paris, Grasset, 2000
J-acques Chessex, Le Dernier Crâne de M. de Sade, Paris, Grasset, 2010
-Jean-Claude Hauc, La postérité de Sade, Paris, Edilivre, 2012
En livre animé
-Frank Secka, Sade Up, Rodez, Les Éditions du Rouergue, 21 septembre 2011

En bande dessinée

Les œuvres du Marquis de Sade ont été plusieurs fois adaptées en bande dessinée, souvent dans les genres érotique ou pornographique. Juliette de Sade est paru en deux albums (1979 et 1983, scénario de Francis Leroi, dessins de Philippe Cavell) aux Éditions Dominique Leroy. Guido Crepax a publié une adaptation de Justine, parue en France en 1980 aux Éditions du Square. Les 120 journées de Sodome (dessins et scénario de Da Silva) est paru en 1990 chez Magic Strip. La série britannique Les Malheurs de Janice (quatre albums parus en France chez IPM, scénario et dessin d'Erich von Götha) s'inspire nettement de l'univers du Marquis de Sade, sans l'adapter directement.
Le Marquis de Sade lui-même a été le personnage principal d'une série de bande dessinée italienne en petit format, intitulée De Sade, qui le mettait en scène dans des situations aventureuses pimentées d'érotisme. Publiée dans les années 1970 par Ediperiodici, cette série est inédite en France. Il est l'un des personnages de la série de comic Les Invisibles, de Grant Morrison. Sade est le protagoniste d'un album intitulé Sade : l'aigle, mademoiselle (scénario de Jean Dufaux, dessins de Griffo), paru en 1991 chez Glénat. Le Marquis joue aussi un petit rôle dans la bande dessinée Petit Miracle de Valérie Mangin et toujours dessiné par Griffo et édité par Soleil Productions.
↑ Le château présentait, selon Maurice Heine en 1930, un double aspect : du côté du plateau, une fortification massive, interrompue au milieu du xve siècle, dans le style des kraks des chevaliers au Proche-Orient, du côté opposé de l’éperon, d’étroites terrasses en escalier surplombant une pente raide. Les sous-sols ont dû impressionner le jeune Sade. « Vastes, profonds, véritable forteresse de ténèbres assise et parfois creusée dans le roc (…) un cachot voûté, défendu par une double porte de chêne à judas grillagé. N’est-on pas déjà au château de Roland ? », s’exclame Maurice Heine.
↑ " Parjure ! Ingrate ! que sont devenus ces sentiments de m’aimer toute ta vie ? Qui t’oblige à rompre de toi-même les nœuds qui pour jamais allaient nous unir ? (…) J’obtiens le consentement de mes parents ; mon père, les larmes aux yeux, ne me demande pour toute grâce que de venir faire le mariage à Avignon. Je pars ; Mais que deviens-je quand j’apprends qu’inspirée par un généreux transport, tu te jettes aux genoux de ton père pour lui demander de ne plus penser à ce mariage, et que tu ne veux pas entrer de force dans une famille… Vain motif, dicté par la perfidie, fourbe, ingrate ! Tu craignais d’être réunie à quelqu’un qui t’adorait. C’est de quitter Paris qui t’effrayait ; mon amour ne te suffisait pas. (…) Prends garde à l’inconstance ; je ne la mérite pas. Je t’avoue que je serais furieux, et il n’y aurait pas d’horreurs où je ne me portasse. La petite histoire de la c… doit t’engager un peu à me ménager. Je t’avoue que je ne le cacherai pas à mon rival, et ce ne serait pas la dernière confidence que je lui ferais. Il n’y aurait, je te jure, sortes d’horreurs auxquelles je ne me livrasse… ".



↑ Extraits de la déposition faite le 19 octobre 1763 devant un commissaire au Châtelet par une fille galante, Jeanne Testard, ouvrière en éventails :
" … il lui a d'abord demandé si elle avait de la religion, et si elle croyait en Dieu, en Jésus-Christ et en la Vierge ; à quoi elle a fait réponse qu'elle y croyait ; à quoi le particulier a répliqué par des injures et des blasphèmes horribles, en disant qu'il n'y avait point de Dieu, qu'il en avait fait l'épreuve, qu'il s'était manualisé jusqu'à pollution dans un calice qu'il avait eu pendant deux heures à sa disposition dans une chapelle, que J.-C. était un J… f… et la Vierge une B… Il a ajouté qu'il avait eu commerce avec une fille avec laquelle il avait été communier, qu'il avait pris les deux hosties, les avait mises dans la partie de cette fille, et qu'il l'avait vu charnellement, en disant : « Si tu es Dieu, venge toi » ; qu'ensuite il a proposé à la comparante de passer dans une pièce attenant lad. chambre en la prévenant qu'elle allait voir quelque chose d'extraordinaire ; qu'en y entrant elle a été frappée d'étonnement en voyant quatre poignées de verges et cinq martinets qui étaient suspendus à la muraille, et trois Christs d'ivoire sur leurs croix, deux autres Christs en estampes, attachés et disposés sur les murs avec un grand nombre de dessins et d'estampes représentant des nudités et des figures de la plus grande indécence ; que lui ayant fait examiner ces différents objets, il lui a dit qu'il fallait qu'elle le fouettât avec le martinet de fer après l'avoir fait rougir au feu, et qu'il la fouetterait ensuite avec celui des autres martinets qu'elle voudrait choisir ; qu'après cela, il a détaché deux des Christs d'ivoire, un desquels il a foulé aux pieds, et s'est manualisé sur l'autre jusqu'à pollution ; (…) qu'il a même voulu exiger de la comparante qu'elle prît un lavement et le rendit sur le Christ ; (…) que pendant la nuit que la comparante a passée avec lui, il lui a fait voir et lui a lu plusieurs pièces de vers remplies d'impiétés et totalement contraires à la religion ; (…) qu'il a poussé l'impiété jusqu'à obliger la comparante à lui promettre qu'elle irait le trouver dimanche prochain pour se rendre ensemble à la paroisse de Saint-Médard y communier et prendre ensuite les deux hosties, dont il se propose de brûler l'une et de se servir de l'autre pour faire les mêmes impiétés et les profanations qu'il dit avoir faites avec la fille dont il lui avait parlé… "
.
↑ " Un certain comte de Sade, neveu de l’abbé auteur de Pétrarque, rencontra, le mardi de Pâques, une femme grande et bien faite, âgée de trente ans, qui lui demanda l’aumône ; il lui fit beaucoup de questions, lui marqua de l’intérêt, lui proposa de la tirer de sa misère, et de la faire concierge d’une petite maison qu’il a auprès de Paris. Cette femme l’accepta ; Il lui dit d’y venir le lendemain matin l’y trouver ; elle y fut ; il la conduisit d’abord dans toutes les chambres de la maison, dans tous les coins et recoins, et puis il la mena dans le grenier ; arrivés là, il s’enferma avec elle, lui ordonna de se mettre toute nue ; elle résista à cette proposition, se jeta à ses pieds, lui dit qu’elle était une honnête femme ; il lui montra un pistolet qu’il tira de sa poche, et lui dit d’obéir, ce qu’elle fit sur-le-champ ; alors il lui lia les mains et la fustigea cruellement ; quand elle fut tout en sang, il tira un pot d’onguent de sa poche, en pansa les plaies, et la laissa ; je ne sais s’il la fit boire et manger, mais il ne la revit que le lendemain matin ; il examina ses plaies, et vit que l’onguent avait fait l’effet qu’il en attendait ; alors il prit un canif, et lui déchiqueta tout le corps ; il prit ensuite le même onguent, en couvrit toutes les blessures et s’en alla. Cette femme désespérée se démena de façon qu’elle rompit ses liens, et se jeta par la fenêtre qui donnait sur la rue ; on ne dit point qu’elle se soit blessée en tombant ; tout le peuple s’attroupa autour d’elle ; le lieutenant de police a été informé de ce fait ; on a arrêté M. de Sade ; il est, dit-on, dans le château de Saumur ; l’on ne sait pas ce que deviendra cette affaire, et si l’on se bornera à cette punition, ce qui pourrait bien être, parce qu’il appartient à des gens assez considérables et en crédit ; on dit que le motif de cette exécrable action était de faire l’expérience de son onguent. "
↑ Elles se composent de :
la seigneurie de La Coste était un ancien fief de la maison de Simiane passé dans la famille du marquis en 1627. Le seigneur y avait haute, basse et moyenne justice. Trois petits domaines entouraient le château ;
le château et les dépendances de Saumane étaient loués à vie par le comte de Sade à son frère l’abbé d’Ébreuil ;
le château de Mazan, en copropriété avec la famille de Causans, était en terre du pape. Sade y fera pour cette raison de fréquents séjours après l’affaire de Marseille. C’était une grande bâtisse entourée de jardins et d’un fruitier. Les biens de Mazan comprenaient en outre des prairies et des chènevières ;
le bien qui rapportait le plus était le Mas-de-Cabanes, au terroir d’Arles, en Camargue ;
toutes ces terres donnaient, bon an mal an, dix-huit à vingt mille livres. Tous les châteaux étaient meublés.
↑ La lettre suivante écrite de Vincennes en janvier 1782 le laisse supposer :
« Dès que je serai libre (…) ce sera avec une bien vive satisfaction que me relivrant à mon seul génie, je quitterai les pinceaux de Molière pour ceux de l'Arétin. Les premiers ne m'ont valu qu'un peu de vent dans la capitale de Guyenne ; les seconds ont payé six mois mes menus plaisirs dans une des premières villes du royaume, et m'ont fait voyager deux mois en Hollande sans y dépenser un sol du mien. Quelle différence ! "
.
↑ Une chanoinesse séculière ne prononce pas de vœux et demeure donc libre de se marier et de rentrer dans le monde.
↑ Cette lettre extraordinaire de Mlle de Launey (signée avec du sang), conservée par Sade, transmise à ses descendants, a été découverte et publiée en 2006 par Maurice Lever avec trois autres lettres inédites de la jeune chanoinesse. Voici la suite du début de cette fameuse lettre : « … de ne jamais ni ne me marier, ni me donner à d’autres, de lui être fidèlement attachée, tant que le sang dont je me sers pour sceller ce serment coulera dans mes veines. Je lui fais le sacrifice de ma vie, de mon amour et de mes sentiments, avec la même ardeur que je lui ai fait celui de ma virginité. (…)".
↑ Il est aussi sensible aux gourmandises provençales si l’on en croit le long mémoire, établi par le sieur Légier, confiseur, retrouvé par Paul Bourdin, qui détaille les articles qu’il a livrés au château en 1772 : « pommades en bâtons et en pots, amandes et pâtes d’amandes, sucre raffiné et cassonade, pralines et azeroles au sucre, coings, chinois, gelées et marmelades, oranges de Portugal et fleurs d’orange, biscuits et vermichelly, moutarde et poivre blanc, eau de lavande et savonettes, colle forte et pierre d’indigo. ".
↑ Mémoires secrets de Bachaumont daté du 25 juillet 1772 :
"On écrit de Marseille que M. le comte de Sade, qui fit tant de bruit en 1768, pour les folles horreurs auxquelles il s’était porté contre une fille, vient de fournir dans cette ville un spectacle d’abord très plaisant, mais effroyable par les suites. Il a donné un bal, où il avait invité beaucoup de monde, et dans le dessert il avait glissé des pastilles au chocolat, si excellentes que quantité de gens en ont dévoré ; mais il y avait amalgamé des mouches cantharides. On connaît la vertu de ce médicament : elle s’est trouvé telle, que tous ceux qui en avaient mangé, brûlant d’une ardeur impudique, se sont livrés à tous les excès auxquels porte la fureur la plus amoureuse. Le bal a dégénéré en une de ces assemblées licencieuses réputées parmi les Romains ; les femmes les plus sages n’ont pu résister à la rage utérine qui les travaillait. C’est ainsi que M. de Sade a joui de sa belle-sœur, avec laquelle il s’est enfui, pour se soustraire au supplice qu’il mérite. Plusieurs personnes sont mortes des excès auxquelles elles se sont livrées dans leur priapisme effroyable, et d’autres sont encore très incommodées. ".
↑ Lettre du marquis à Gaufridy novembre ou décembre 1774:
"Nous vous attendons donc mardi, mon cher avocat(…) Je vous prie de vouloir bien venir de bonne heure, au moins pour dîner, c’est-à-dire à trois heures ; vous m’obligerez d’observer cette même coutume toutes les fois que vous viendrez nous voir cet hiver. En voici la raison : nous sommes décidés, par mille raisons, à voir très peu de monde cet hiver. Il en résulte que je passe la soirée dans mon cabinet et que Madame avec ses femmes s’occupent dans une chambre voisine jusqu’à l’heure du coucher, moyen en quoi, à l’entrée de la nuit, le château se trouve irrémissiblement fermé, feux éteints, plus de cuisine et souvent plus de provisions. Conséquemment c’est vraiment nous déranger que de ne pas arriver pour l’heure du dîner. Nous vous connaissons trop honnête pour ne pas vous soumettre à cette petite gêne, que nous chercherons d’autant moins à reformer en votre faveur qu’elle nous fait gagner deux ou trois heures de plus du plaisir d’être avec vous.".
↑ Nanon - Antoinette Sablonnière - est chambrière au château; elle a 24 ans et accouche en mai d'une fille dont la rumeur attribue la paternité au marquis (« elle passait le plat quand les petites filles avaient apporté les épices » dit Bourdin). Elle fait scandale, menace sans doute. Les Sade demandent à Mme de Montreuil une lettre de cachet pour la chambrière qui se retrouve en juillet 1775 à la maison de force d'Arles. Sa petite fille, confiée à une nourrice enceinte de quatre mois meurt fin juillet (enceinte, la nourrice a manqué de lait), sans qu'on ose l'apprendre à Nanon qui ne sera remise en liberté qu'en février 1778 après avoir promis de ne plus parler du passé.
↑ Même emprisonné, Sade n’oublia jamais d’être exigeant pour ses douceurs. Gilbert Lély a publié une lettre du Marquis, datée de 1781, dans laquelle il se laissait aller à quelques critiques sur les provisions de la quinzaine que lui faisait parvenir la dévouée Renée Pélagie. Le passage sur le biscuit de Savoie vaut d’être connu dans son intégralité : « Le biscuit de Savoie n’est pas un mot de ce que je demandais :
1 - Je le voulais glacé tout autour, dessus et dessous, de la même glace de celle des petits biscuits.
2 - Je voulais qu’il fût en chocolat en dedans et il n’y en avait pas le plus petit soupçon, ils l’ont bruni avec du jus d’herbes, mais il n’y a pas ce qui s’appelle le plus léger soupçon de chocolat. Au premier envoi je te prie de me le faire faire et de tacher que quelqu’un de confiance leur voit mettre le chocolat dedans. Il faut que les biscuits le sentent, comme si on mordait dans une tablette de chocolat. Au premier envoi donc un biscuit comme je viens de te dire, six ordinaires, six glacés et deux petits pots de beurre de Bretagne, mais bons et bien choisis. Je crois qu’il y a un magasin pour cela à Paris comme celui de Provence pour l’huile ». Après quelques années d’incarcération et de ce régime, Sade perdit la grâce et l’élégance qui avaient fait sa réputation autour du Luberon. En 1790, il ironisa sur son apparence de bon gros curé de campagne et Renée, elle-même, subit, à son tour, cette influence gourmande, puisque de mince – sinon maigre – dans les premières années de son mariage, elle devint obèse.
↑ Dictionnaire de la conversation et de la lecture – Inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous – par une société de savants et de gens de lettres – sous la direction de M.W. Duckett, tome XV, 1857. L’article est de Jules Janin qui ajoute :
« Les livres du marquis de Sade ont tué plus d’enfants que n’en pourraient tuer vingt maréchaux de Rais ; ils en tuent chaque jour, ils en tueront encore, ils en tueront l’âme aussi bien que le corps ; et puis le maréchal de Rais a payé ses crimes de sa vie : il a péri par les mains du bourreau, son corps a été livré au feu, et ses cendres ont été jetées au vent ; quelle puissance pourrait jeter au feu tous les livres du marquis de Sade ? Voilà ce que personne ne saurait faire, ce sont là des livres, et par conséquent des crimes qui ne périront pas. ».
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Bibliographie
Portrait imaginaire du marquis de Sade prisonnier (xixe siècle).
Paul Lacroix (sous le pseudonyme de P.L. Jacob, bibliophile), Le Marquis de Sade, Paris, Adolphe Delahays, 1858
Émile Laurent, Le Sadisme et la littérature : le marquis de Sade, Paris, Vigots frères, 1903
Henri d'Alméras, Le Marquis de Sade : l'homme et l'écrivain, Paris, Albin Michel, 1906
Guillaume Apollinaire, L'Œuvre du marquis de Sade, pages choisies, introduction, essai bibliographique et notes par Guillaume Apollinaire, Paris, Bibliothèque des Curieux, 1909
Octave Béliard, Le Marquis de Sade, Paris, Éditions du Laurier, Paris, 1928
André Breton, D.A.F. de Sade, in Anthologie de l'humour, Paris, Éd. du Sagittaire, 1939
Pierre Klossowski, Sade mon prochain, Paris, éditions du Seuil, 1967 (1re éd. 1947)
Maurice Nadeau, « Exploration de Sade » in Marquis de Sade Œuvres, éd. le Cheval Ardent / la Jeune Parque, 1947 ; rééd. in Sade, l'insurrection permanente, Paris, Nadeau, 2002
Maurice Heine, Le Marquis de Sade, Paris, Gallimard, 1950
Jean Paulhan, Le Marquis de Sade et sa complice, Paris, Gallimard, 1951
Gilbert Lely, Vie du marquis de Sade, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1952-1957
Georges Bataille, Sade et l'homme normal et L'homme souverain de Sade, in L'érotisme, Paris, Éditions de Minuit, 1957, 1947
Norbert Sclippa, Le Jeu de la sphinge : Sade, et la philosophie des Lumières, New York, P. Lang, 2000
Maurice Blanchot, Lautréamont et Sade, Paris, Éditions de Minuit, 1963
Roland Barthes, Sade, Fourier, Loyola, Paris, Seuil, 1971
Simone de Beauvoir, Faut-il brûler Sade ?, Paris, Gallimard, coll. Idées, 1972
Alice M. Laborde, Sade romancier, Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, 1974
Philippe Roger, Sade : la philosophie dans le pressoir, Paris, Grasset, 1976
Donald Thomas, Le marquis de Sade : biographie illustré, Paris, Seghers, 1977
Chantal Thomas, Sade, l'Å“il de la lettre, Paris, Payot, 1978
Marcel Hénaff, Sade, l'invention du corps libertin, Paris, PUF, 1978
Angela Carter, La Femme sadienne, Paris, Veyrier, 1979 [The Sadeian Woman, 1979]
Claude Quetel, De par le roy : essai sur les lettres de cachet, Toulouse, Édition Privat, 1981 (un des chapitres de l'ouvrage est consacré à l'enfermement de Sade, « pour protéger sa famille »)
Annie Le Brun, Les Châteaux de la subversion, Paris, J-J Pauvert, 1982
Henri Fauville, La Coste – Sade en Provence, Édisud, Aix-en-Provence, 1984
Maurice Blanchot, Sade et Restif de La Bretonne, Paris, Complexe, 1986
Jean-Jacques Pauvert, Sade vivant, t. I : Une innocence sauvage 1740-1777, Paris, Robert Laffont, 1986 - t. II : Tout ce qu'on peut concevoir dans ce genre-là…, 1989 - t. III : Cet écrivain à jamais célèbre…, 1990
Annie Le Brun, Soudain un bloc d'abîme, Sade, Paris, J-J Pauvert, 1986
Jean Paulhan, Le Marquis de Sade et sa complice ou les Revanches de la pudeur, Bruxelles, Complexe, 1987
Annie Le Brun, Sade, aller et détours, Paris, Plon, 1989
Annie Le Brun, Petits et grands théâtres du marquis de Sade, Paris Art Center, Paris, 1989
Alice M. Laborde, Les Infortunes du marquis de Sade, Paris-Genève, Champion-Slatkine, 1990
Jean-Louis Debauve, D.A.F. de Sade, lettres inédites et documents, préface et chronologie de Annie Lebrun, Éditions Ramsay/Jean-Jacques Pauvert, 1990
Maurice Lever, Donatien Alphonse François, marquis de Sade, Paris, Fayard, 1991
Maurice Lever, Papiers de famille, t. 1 : Le règne du père (1721-1760), Paris, Fayard, 1992, t. 2 : Le marquis et les siens (1761-1815), 1995
Octavio Paz, Un au-delà érotique : le marquis de Sade, Paris, Gallimard, 1994
Philippe Mengue, L'Ordre sadien, Paris, Éditions Kimé, 1996
Philippe Sollers, Sade contre l'être suprême, Paris, Gallimard, 1996
Jean-Jacques Pauvert & Pierre Beuchot, Sade en procès, Paris, Mille et une nuits, 1999
Collectif, Marquis de Sade - anthologie illustrée (album recueillant les dessins, tableaux, etc. de différents artistes inspirés des textes de Sade), Glittering Images, 1999
Alice M. Laborde, Le Mariage du marquis de Sade, Paris, Champion, 2000
Alice M. Laborde, Sade authentique, Genève, Slatkine, 2000
Alain Marc, Écrire le cri, Sade, Bataille, Maïakovski…, préface de Pierre Bourgeade, l’Écarlate, 2000, p. 5, 51, 83, 84, 89, 106, 109, 120, 134 et hors-texte après p. 24 (ISBN 9782910142049)
S.E. Fauskevag, Sade ou la tentation totalitaire, Paris, Champion, 2001
Chantal Thomas, Sade, la dissertation et l'orgie, Paris, Rivages, 2002
Raymond Jean, Un portrait de Sade, Arles, Actes Sud, 2002
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Sade moraliste, Droz, 2002
Michel Delon et Seth Catriona (éd.), Sade en toutes lettres. Autour d'Aline et Valcour, Paris, Desjonquières, 2004
Gérard Badou, Renée Pélagie, marquise de Sade, Paris, Payot, 2004
Norbert Sclippa (dir.), Lire Sade : Actes du premier colloque international sur Sade aux USA, Charleston, Caroline du Sud, Paris, L'Harmattan, 2004
François Ost, Sade à l'ombre de la loi, Paris, Odile Jacob, 2005
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Sade moraliste, Genève, Droz, 2005
Pasquine Albertini, Sade et la République, Paris, L’Harmattan, 2006, 124 pp., coll. « Ouverture philosophique ».
(en) Geoffrey Roche, Bataille on Sade, Janus Head 9 (1), 2006, Black sun : Bataille on Sade
Maurice Lever, Je jure au marquis de Sade, mon amant, de n'être jamais qu'à lui…, Paris, Fayard, 2006
Annie Le Brun, On n'enchaîne pas les volcans, Paris, Gallimard, 2006
Norbert Sclippa, Pour Sade, Paris, L'Harmattan, 2006
Michel Gailliard, Langage de l’obscénité. Étude stylistique des romans de Sade Les Cent Vingt Journées de Sodome, les trois Justine et Histoire de Juliette, Paris, Honoré Champion, 2006
Michel Delon, Les Vies de Sade, t. I : « Sade en son temps » et « Sade après Sade », t. II : « Sade au travail », éditions Textuel, coll. L'atelier, 2007
Emmanuelle Sauvage, L’Œil de Sade. Lecture des tableaux dans Les Cent Vingt Journées de Sodome et les trois Justine, Paris, Honoré Champion, 2007
Till R. Kuhnle, « Une anthropologie de l’ultime consommateur. Quelques réflexions sur le spinozisme du Marquis de Sade », in: French Studies in Southern Africa 37, 2007, 88-107
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, La Religion de Sade, Editions de l'atelier, 2008
Frédérick Tristan, Sade in Don Juan le révolté, Paris, Écriture, 2009
Liza Steiner, Sade-Houellebecq, du boudoir au sex-shop, Paris, L'Harmattan, 2009
Florence Richter, Ces fabuleux voyous. Crimes et procès de Villon, Sade, Verlaine, Genet, Paris, Éditions Hermann, 2010 (avec une préface de François Ost)
Jacques Chessex, Le Dernier crâne de M. de Sade, Grasset, 2010
Charles Henry, La Vérité sur le marquis de Sade, Ed. La Bibliothèque, 2010
Éric Marty, Pourquoi le XXe siècle a-t-il pris Sade au sérieux ? , Seuil, 2011
Jean van Win, Sade. Philosophe et pseudo-franc-maçon?, Ed. de la Hutte, Bonneuil-en-Valois, 201175.
Jean-Claude Hauc, Les châteaux de Sade, Paris, Les Editions de Paris, 2012


Prix Sade.

Le prix Sade est un prix littéraire créé en 2001, en hommage au Marquis. Les jurés ont pour ambition de récompenser chaque année « un authentique libéral qui sera parvenu, par delà les vicissitudes de la Révolution et l'emprise de l'ordre moral, à défaire les carcans de la littérature comme ceux de la politique ».
Oeuvres du Marquis de Sade
Histori-Art - Les perversions du marquis de Sade


Citations du Marquis de Sade :


"Oui, je suis libertin, j'ai conçu tout ce qu'on peut concevoir dans ce genre-là, mais je n'ai sûrement pas fait tout ce que j'ai conçu et ne le ferai sûrement jamais. Je suis un libertin, mais je ne suis pas un criminel ni un meurtrier."
(Marquis de Sade / 1740-1814)
Citations : "Dialogue entre un Prêtre et un Moribond" (1782)
"Le nom de Dieu ne sera jamais prononcé qu'accompagné d'invectives et d'imprécations et on le répètera le plus souvent possible."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / Les 120 journées de Sodome / 1785)
"La prière est la plus douce consolation du malheureux ; il devient plus fort quand il a rempli ce devoir."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / Justine / 1788)
"Le système de l'amour du prochain est une chimère que nous devons au christianisme et non pas à la nature."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / Justine / 1788)
"L'homme serait le plus heureux des êtres si du seul besoin qu'il a d'une illusion quelconque ne naissait aussitôt la réalité."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / Justine / 1788)
"Un de mes plus grands plaisirs est de jurer Dieu quand je bande; il me semble que mon esprit, alors mille fois plus exalté, abhorre et méprise bien mieux cette dégoûtante chimère."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / La Philosophie dans le boudoir / 1795)
"Dès l'instant où il n'y a plus de Dieu, à quoi sert d'insulter son nom ? Mais c'est qu'il est essentiel de prononcer des mots forts ou sales dans l'ivresse du plaisir, et que ceux du blasphème servent bien l'imagination ; il faut orner ces mots du plus grand luxe d'expression ; il faut qu'ils scandalisent le plus possible ; car il est très doux de scandaliser ; il existe là un petit triomphe pour l'orgueil qui n'est nullement à dédaigner."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / La Philosophie dans le boudoir / 1795)
"Un Dieu suppose une création, c'est-à-dire un instant où il n'y eut rien, ou bien un instant où tout fut dans le chaos. Si l'un ou l'autre de ces états était un mal, pourquoi votre Dieu le laissait-il subsister ? Etait-il un bien, pourquoi le change-t-il ? Mais si tout est bien maintenant, votre Dieu n'a plus rien à faire: or, s'il est inutile, peut-il être puissant, et s'il n'est pas puissant peut-il être Dieu; si la nature se meut elle-même enfin, à quoi sert le moteur ?"
(Marquis de Sade / 1740-1814 / Justine / 1797)
"L'idée de dieu est, je l'avoue, le seul tort que je ne puisse pardonner à l'homme."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / L'Histoire de Juliette / 1797)
"Mon plus grand chagrin est qu'il n'existe réellement pas de Dieu et de me voir privé, par là, du plaisir de l'insulter plus positivement."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / L'Histoire de Juliette / 1797)
"Si ce Dieu, centre du mal et de la férocité, tourmente et fait tourmenter l'homme par la nature, et par d'autres hommes pendant tout le temps de son existence, comment douter qu'il n'agisse de même, et peut-être involontairement, sur ce souffle qui lui servit, et qui [...] n'est autre que le mal lui-même."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / L'Histoire de Juliette / 1797)
"Le prétendu Dieu des hommes n'est que l'assemblage de tous les êtres, de toutes les propriétés, de toutes les puissances ; il est la cause immanente et non distincte de tous les effets de la nature ; c'est parce qu'on s'est abusé sur les qualités de cet être chimérique, c'est parce qu'on l'a vu tour à tour bon, méchant, jaloux, vindicatif, qu'on a supposé de là qu'il devait punir ou récompenser. Mais Dieu n'est que la nature et tout égal à la nature : tous les êtres qu'elle produit sont indifférents à ses yeux, puisqu'il ne lui coûte pas plus à créer l'un que l'autre."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / L'Histoire de Juliette / 1797)
"Dieu est absolument pour l'homme ce que sont les couleurs pour un aveugle de naissance, il lui est impossible de se les figurer."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / Pensées)
"Tout le bonheur des hommes est dans l'imagination."
(Marquis de Sade / 1740-1814)


Extrait lisible (!) :


Deuxième partie : Sade, toujours aussi iconoclaste, s'attaque au péché originel, dans le but de démontrer l'absurdité du dogme de l'enfer :

O mes amis ! je vous le demande, un homme rempli de bonté planterait-il dans son jardin un arbre qui produirait des fruits délicieux, mais empoisonnés, et se contenterait-il de défendre à ses enfants d'en manger, en leur disant qu'ils mourront s'ils osent y toucher ? S'il savait qu'il y eût un tel arbre dans son jardin, cet homme prudent et sage n'aurait-il pas bien plutôt l'attention de le faire abattre, surtout sachant très bien que, sans cette précaution, ses enfants ne manqueraient pas de se faire périr en mangeant de son fruit, et d'entraîner leur postérité dans la misère ? Cependant, Dieu sait que l'homme sera perdu, lui et sa race, s'il mange de ce fruit, et non seulement il place en lui le pouvoir de céder, mais il porte la méchanceté au point de le faire séduire. Il succombe et il est perdu ; il fait ce que Dieu permet qu'il fasse, ce que Dieu l'engage à faire, et le voilà éternellement malheureux. Peut-on rien au monde de plus absurde et de plus cruel ! Sans doute, et je le répète, je ne prendrais pas la peine de combattre une telle absurdité, si le dogme de l'enfer, dont je veux anéantir à vos yeux jusqu'à la plus légère trace, n'en était une suite affreuse.





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Posté le : 02/12/2012 12:55
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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