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Mozart 1
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Le 27 janvier 1756, à Salzbourg, le septième enfant* de Léopold Mozart et d’Anna-Maria Pert voit le jour à Salzbourg, qui est à l’époque la capitale d’une principauté ecclésiastique allemande dans la principauté du Saint-Empire romain germanique.

Mozart Amadeus, c'est la musique, c'est le chant qui nous vient de l'univers, le souffle de pure beauté, c'est la porte du paradis que nous ouvre cet homme qui porte l'éternité et l'inspiration divine.
Il semble bien que aucun artiste n’a fait couler autant d’encre que Wolfgang Amadeo Mozart, notamment en Allemagne , dès les années 1800, on pourrait croire que tout a été dit sur celui qui fut, sans conteste, le compositeur-phare de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Wolfgang Amadeus Mozart n'était pas seulement l'un des plus grands compositeurs de la période classique, mais un des plus grands de tous les temps.
Étonnamment, on ne reconnait pas tout de suite l'importance de son oeuvre innovatrice, de sa puissance harmonique, et du symbolisme profond déjà entendu dans des œuvres de Bach. Sublime la musique de Mozart est un flot naturel, un charme irrésistible. Cette expressivité artistique qui peut exprimer l'humour, la joie ou de la tristesse, la faiblesse et la force. Ses opéras, en particulier bien que reconnus trop tardivement, sont de brillants exemples du grand art. Il excella également dans ses concertos pour piano et ses symphonies restent des joyaux de technique
, autant que de sensibilité.

La famille d'Amadeus Mozart

En 1747 , Leopold Mozart épouse la fille d'un haut fonctionnaire d’Autriche, Anna-Maria Pertl. Le plus beau couple de Salzbourg s’installe dans un appartement au troisième étage sur la Getreidgasse.
Salzburg vers 1750 :
Leopold est un excellent violoniste ; il occupe le poste de second violon dans l'orchestre de la cour du prince- archevêque de Salzbourg. Il est également compositeur et auteur d’une méthode de violon. Il est aussi compositeur de la cour et de la chambre .
Très bon violoniste, il est l’auteur d’un Essai d’une méthode approfondie du violon qui connaîtra un réel succès.
Bien qu’il ne lui soit accordé aucun génie, ses aptitudes pédagogiques sont reconnues. Anna-Maria se révèle être une douce et tendre épouse, toujours d’humeur égale, attentive aux souhaits de son mari.
Le premier enfant naît en 1751. En hommage à la jeune accouchée, l’enfant est baptisée Maria-Anna puis surnommée plus tard Nannerl.
Elle révèle très tôt ses prodiges au clavecin, et ravive la fierté de son père. Mais la famille ignore encore que le génie pur et véritable est en gestation.
Le 27 janvier 1756 à 20 heures dans l’appartement de Salzbourg, Nannerl se penche sur le berceau de celui qui va bientôt la pousser dans l’ombre : son frère Wolfgang est né. Septième enfant de Léopold et Anna-Maria Mozart, il est le second qui survit aux soins précaires dispensés aux nourrissons de l’époque. Nannerl et Wolfgang seront les seuls enfants vivants du paisible couple Mozart.
Dès le lendemain de sa naissance, on inscrit son nom sur le registre de baptême : Johannes Chrysostomus Wolgangus Theophilus.
Le bébé, sera le futur maître absolu de l’harmonie des sons, il est déjà appelé Wolfgang par sa famille, parfois même Wolfgangerl ou encore Wolferl.
Plus tard, en Italie, il se fera appeler Amadeus, traduction latine de son prénom Theophilus et Gottlieb en Allemagne.

Pour nous tous, il demeure à jamais l’unique MOZART.
En 1756 né Amadeus Mozart:
Haydn a 24 ans
Rameau a 73 ans
Voltaire a 62 ans
Haendel a 71 ans
Beaumarchais a 24 ans
Bach est mort depuis 6 ans
L'immense Beethoven naîẗra dans 14 ans

Le style musical de Mozart

Style galant et style savant
Mozart est, avec Haydn et Beethoven, l’un des principaux représentants du style classique, du style Viennois, viennois. Cela ne suffit certes pas à le définir. Dans une époque dominée par le style galant, Mozart réalise la synthèse avec des complexités contrapuntiques propres au baroque tardif, et avec des formes novatrices influencées notamment par les fils Bach ou par Haydn.
Si Mozart est le meilleur représentant du style classique, son style va toutefois bien au-delà : il est l’un des plus personnels et des plus immédiatement reconnaissables à l’oreille.
Né dans une famille de musiciens, tôt habitué à voyager et à rencontrer des instrumentistes et compositeurs d’horizons et nationalités différents, Mozart devient dès l’enfance un imitateur de génie et s’approprie tout ce qu’il entend. Il suit cette méthode tout au long de sa vie, notamment quand il s’agit de se familiariser avec le contrepoint, ce style savant, si exigeant et si difficile à assimiler à l’époque où on lui oppose le style galant dans lequel Mozart baigne depuis l’enfance.
Mozart commence par transcrire plusieurs fugues de Bach pour trio à cordes, sur une commande de Van Swieten, puis il se consacre réellement à composer des fugues, non sans difficultés : celle entamée pour le final de la sonate pour violon restera inachevée ; tandis que celles du prélude et fugue composé en 1782 ou de la suite dans le style de Haendel sont d’une extrême complexité, qui traduit les difficultés rencontrées par Mozart dans l’étude du contrepoint. Pourtant, on retrouve celui-ci qui nourrit la messe en ut mineur entamée à la même époque.
Dans les mois suivants, on retrouve aussi des fugues pour vents, des sérénades, pour piano, plus tard des transcriptions pour orgue. Puis, dans les années suivantes, Mozart abandonne la simple imitation, mais des œuvres bénéficient de ce travail : le final du quatuor en sol majeur ou le final de la Symphonie Jupiter, deux mouvements où la superposition des lignes atteint une maîtrise inégalée.

Un génie audacieux et diversifié

Mozart tient sans conteste une place unique dans l’histoire de la musique occidentale. Son destin de jeune virtuose aux dons musicaux exceptionnels l’a porté très tôt aux triomphes et aux honneurs des plus grandes cours d’Europe de son temps. L’attention soignée que porta son père Léopold dans la gestion de la carrière de ce fils prodige a contribué à cette célébrité précoce, mais elle est aussi révélatrice de la condition précaire du musicien du 18ème siècle dans sa quête indispensable de reconnaissance à la fois sociale et vitale au sein des réseaux aristocratiques.
Cette vie de valet révoltera souvent Mozart, qui reprochera à son père de bien trop souvent courber la tête devant toutes les formes de pouvoir.
Plus tard, confronté lui-même à cette réalité, Mozart tentera de trouver un équilibre entre l’acceptation des normes figées de son temps et son désir de s’affranchir artistiquement. Il s'ingéniera à conserver sa liberté de créateur tout en faisant preuve d'une politique relationnelle consensuelle.
Il sera le premier à s’illustrer dans tous les genres musicaux et perfectionnera les formes établies, conférant à ses œuvres une ampleur et une expressivité jamais atteinte jusqu’alors posant les jalons de l’ère romantique.
De la sonate aux quatuors, du concerto à la symphonie, le style Mozartien s’imposera. Son écriture sera d’une rare intensité dans la musique religieuse, et ses opéras marqueront l’art de la scène et ce, d’une manière intemporelle. Il saura y mêler, avec justesse, le drame et la comédie, le fantastique et le réel, les princes et le peuple, des œuvres dans lesquelles transparaît l’engagement du compositeur. La puissance créatrice de Mozart a su synthétiser la légèreté italienne et le savoir-faire contrapuntique allemand et porter le style classique à son apogée, mais son génie aura été surtout celui d’un homme revendiquant sa libre expression artistique.


Chronologie détaillée

1756 – 1762 : L’enfance de Wolfgang : un talent extraordinaire reçu de dieu (Marianne Mozart)


Le jeune Mozart est baptisé sous les prénoms de Joahnnes-Chrysostomus-Wolfgang-Théophilus.
Theophilus qui signifie "Aimé des dieux" a des équivalents allemand (Gottlieb), italien (Amedeo) et latin (Amadeus).
Il est cependant certain que Wolfgang Amadé n’a jamais été appelé "Amadeus" de son vivant.
Pour comprendre d’où provient le fameux prénom d’"Amadeus", il faut rappeler qu’au 18ème siècle, la coutume imposait que l’enfant reçoive à son baptême le prénom de son parrain, lequel, pour Mozart se prénommait Theophilus. Léopold donna très vite sa préférence personnel pour l’équivalent allemand du prénom c’est-à-dire Gottlieb.
Plus tard, Wolfgang s’amusera à italianiser ce Gottlieb qui devient, dans la traduction italienne, Amadeo, Amadé ou encore, dans sa forme latine, Amadeus.
Le père de Wolfgang est un homme autoritaire et sec et excellent pédagogue aussi prend-il naturellement en charge l’éducation musicale de ses enfants.
Mozart était le dernier de sept enfants, dont cinq n'ont pas survécu à la petite enfance.
1759, Nannerl (Marianne), la sœur de Wolfgang, débute l’apprentissage du clavecin et révèle très vite des qualités exceptionnelles de virtuose.
A l'âge de trois ans, le jeune Wolfgang est à l’écoute des leçons de musique de sa sœur Marianne.|Ceci incite Wolfgang, avec un plaisir divin à rechercher au clavier des sons harmonieux.
La précocité et l’enthousiasme du petit garçon dans ce domaine sont bien vite perçus, et c’est avec une grande avidité et une docilité sans faille, que Wolfgang commence ses études musicales sous la direction de son père.
" Etant enfant, écrira sa sœur, il avait le désir d’apprendre tout ce qu’il voyait…".
Le dessin, l’arithmétique, la musique, rien ne semble le rebuter.
A quatre ans l'enfant jouait du clavecin, commençait à écrire des compositions courtes.
Le jeune Wolfgang donna son premier concert public à l'âge de cinq ans à l'Université de Salzbourg, et en Janvier 1762, il a joué au clavecin pour l'électeur de Bavière.
On trouve beaucoup de récits étonnants sur la grande précocité du jeune Mozart et le génie.
À l'âge de sept ans, par exemple, il ramasse un violon lors d'un rassemblement musical et déchiffre seul la deuxième partie d'un travail avec une précision absolue, bien qu'il n'ai encore reçu aucune leçon de violon.
Entre les années 1763- 1766, Mozart, avec son père et sa soeur, il partira en tournée et visitera, Londres, Paris, et bien d'autres parties de l'Europe, en donnant de nombreux concerts, concerts tous couronnés de succès, il se produira enfant devant les cours royales d'Europe.
Lors du retour de la famille Mozart à Salzbourg le tout jeune Wolfgang composera son premier opéra : Apollo et Hyacinthus. Des concertos pour clavier et autres travaux importants ont également été en provenance de sa plume
Il apprend vite les techniques du clavecin mais aussi celles du violon, sa mémoire est remarquable. Wolfgang commence à inventer des petites mélodies que son père note avec émotion et fierté sur papier.
Goethe dira de ce jeune enfant :
"Je l’ai vu…ce petit bonhomme avec sa perruque et son épée."


Les débuts des tournées

Son père obtient, en janvier 1762, un congé de trois semaines de son maître l'archevêque Schrattenbach afin de "montrer ce miracle au monde". Les tournées dureront 9 ans !
La tournée des Mozart est longue, mais l’enfant adore les voyages et joue inlassablement lorsque l’auditoire lui semble admiratif. Léopold et les deux enfants prodiges parcourent presque toute l’Europe en revenant parfois à Salzbourg. Pourtant, Wolfgang ne passera jamais une année entière dans sa ville natale. Au total sur neuf années d'enfance ( entre 6 et 15 ans), Mozart voyage pendant plus de sept ans. La rencontre de Jean-Chrétien Bach, dernier fils du grand Jean-Sébastien, au cours de sa tournée, sera déterminante ; il le mettra en contact avec l’Italie.


-En 1762,

Wolfgang entre dans sa sixième année. Sa sœur et lui semblent assez à l’aise sur leur instrument pour que leur père décide de les produire en public.
La premirè étape sera Munich, lieu prisé de la bonne société salzbourgeoise, où les enfants se font entendre du prince-électeur Maximilien III.
Puis Vienne : L’annonce de l’arrivée des jeunes prodiges les précède. L’Impératrice Marie-Thérèse invite la famille Mozart au château de Schönbrunn. Leur prestation est une consécration.
Dès quatre ans, Mozart montrera d’exceptionnels dons musicaux, nous le savons. Dès qu’il s’assied au clavecin, rien ni personne ne peut détourner son attention, à l’exception des animaux dont le comportement l’amuse. En l’absence de musique, il se conduit comme un enfant. La première fois qu’il joue devant la cour de Vienne, en 1762, après avoir terminé sa démonstration, il saute au cou de l’impératrice et l’embrasse très affectueusement ; quelques personnes présentes sont alors choquées par ce manque de respect de l’étiquette, mais la spontanéité de l’enfant et surtout, son talent prodigieux sont suffisants pour calmer les commentaires et conquérir les cœurs.
Autre exemple qui montre qu’il était un enfant semblable aux autres : en juin 1765, alors qu’il joue en public, un chat entre dans le salon ; Mozart abandonne son piano, se saisit de l’animal et disparaît dans la pièce voisine. Il revient après un long moment et reprend son exhibition là où il l’avait laissée.
Dès son plus jeune âge Mozart est attiré par les femmes, et très sensible à leurs atouts. Ainsi, ce même jour, tombé de son tabouret sur le parquet glissant, Marie-Antoinette futur reine de France, âgée de sept ans, aide Wolfgang à se relever ; Wolfgang la regarde avec tendresse et reconnaissance puis lui dit : " Vous êtes si bonne, quand je serai grand, je vous épouserai "
Mais Wolfgang tombe malade, probablement la scarlatine, il est contagieux et doit se tenir à l’écart.


Les tournées du jeune Mozart entre 1762 et 1771 :

Janvier 1762-janvier 1763 : Tournée d'essai en Bavière et en Autriche. Il fait plusieurs incursions en Hongrie. ( 1 ans)

Juin 1763-novembre 1766 : C'est une grande tournée européenne. Il va à Munich, Augsbourg, Aix-la-Chapelle, Bruxelles, Paris et Versailles. Puis il reste à Londres pendant plus d'un an. Retour par la Hollande. De nouveau la cour de France, Dijon, Lyon, traversée de la Suisse et de la Bavière. ( 3 ans et 5 mois)
Septembre 1767-janvier 1769 : Deuxième tournée en Autriche, avec pour base Vienne. ( 1 an et 4 mois)
Décembre 1769-mars 1771 : Tournée en Italie. Il va à Vérone, Milan, Bologne, Florence, Rome, Naples. Retour par Rome, Milan et Venise. ( 1 an et 3 mois)


-1763

La guerre de Sept ans prend fin. Le calme est revenu sur l’Europe, avec l’accord du prince-archevêque, la famille Mozart prend la route vers les grandes capitales d’Europe. Petites et grandes villes s’enchaînent, les interprétations des enfants Mozart font merveille, les improvisations du jeune garçon suscitent l’enthousiasme frôlant parfois le numéro de cirque.

Paris

: La recommandation élogieuse de l’auteur allemand Friedrich Melchior Grimm dans sa Correspondance littéraire permet aux Mozart d’être reçus à Versailles. Ils sont frappés par les froides convenances et le cérémonial de la famille royale.
Wolfgang découvre la bataille entre la musique française et la musique italienne et ce séjour stimule sa créativité.
Il rencontre le compositeur Johann Schobert, les encyclopédistes Diderot et D’Alembert, le philosophe Helvétius ainsi que le peintre Van Loo qui fit un portrait d’eux. Outre Johann Schobert à Paris, il rencontre Johann Christian Bach, fils cadet de Jean-Sébastien Bach. Ce dernier lui fait découvrir le pianoforte, inventé au début du siècle, et l'opéra italien ; il lui apprend également à construire une symphonie.

-1764

Londres : Ils y resteront 16 mois jusqu’au 1er août 1765. L’Angleterre est conquise à la musique italienne.
Moins de cinq jours après leur arrivée le roi Georges III et la reine Charlotte les reçoivent chaleureusement.
Le petit Wolfgang s’impose par sa prodigieuse virtuosité de claveciniste interprète et improvisateur et plonge l’assistance dans un état d’étonnement et de ravissement.
Le séjour anglais sera riche en rencontre. D’abord Jean-Chrétien Bach (1735-1782) , maître de musique de la Reine, acquis à la nouvelle musique italienne, qui aura une grande influence sur lui, de Carl Friedrich Abel qui lui fait découvrir la clarinette, instrument peu utilisé à l’orchestre ainsi que le castrat Giovanni Manzuoli (1720-1782) qui lui révèle la technique du bel canto.

-1765-1766

A La Haye Nannerl tombe gravement malade. A Lille, une fièvre cérébrale plonge Wolfgang une huitaine de jours dans le coma. Tous ces déplacements dans l’inconfort des voyages et les activités musicales fragilisent sans doute un enfant en pleine croissance. Les étapes reprennent : Amsterdam, Utrecht, Rotterdam, Anvers, Bruxelles Valenciennes, Cambrai puis de nouveau Paris où les Mozart sont reçus deux fois encore. Dans sa Correspondance littéraire, Friedrich Melchior Grimm assure aux Mozart une réputation quasi européenne.

En résumé

De Juin 1763 à Novembre 1766 : la famille jouera à Munich, Augsbourg, Aix-la-Chapelle, Bruxelles, Paris et Versailles. Puis il resteront à Londres pendant plus d'un an. Retour par la Hollande. De nouveau la cour de France, Dijon, Lyon, traversée de la Suisse et de la Bavière. ( 3 ans et 5 mois)
Septembre 1767-janvier 1769 : Deuxième tournée en Autriche, avec pour base Vienne. ( 1 an et 4 mois)
Décembre 1769-mars 1771 : Tournée en Italie. Il va à Vérone, Milan, Bologne, Florence, Rome, Naples. Retour par Rome, Milan et Venise. ( 1 an et 3 mois)


-1767 -1768

Partagé, entre Salzbourg et Vienne Mozart, qui n’a que 12 ans, est souvent sollicité par la noblesse. Il compose son premier opéra bouffe, "la Finta Simplive", en français "la fausse ingénue" tiré d’une comédie en 3 actes de Carlo Goldoni qui est représenté l’année suivante à Salzbourg puis le singspiel Bastien Bastienne exécuté dans un concert privé à Vienne. Il n'a que douze ans.
Il dirige lui-même avec succès sa première messe Missa Brevis .
C’est une année riche en expérience et en découverte musicale : il entend l’Alceste de Christoph Willibald Gluck et découvre les compositions de Joseph Haydn.

-1769, Mozart a 13 ans et est nommé maître de concert auprès de l’archevêque de Salzbourg.
Il déclare :
"Une livrée pesante : …être seulement quelque chose. Mais être vraiment quelque chose ! (W.A. Mozart)"

-1770-1772 Son père décide d’entreprendre le premier voyage en Italie, où il songe à l’étude de l’opéra. IL sait que pour un musicien de son temps, l’opéra représente le genre musical qui seul apporte la gloire et la consécration et l’Italie.
La réputation de Wolfgang et son succès s’est répandu dans tout le pays.
A Rome, Wolfgang entend le Miserere de Gregorio Allegri à la chapelle Sixtine, et le transcrit de mémoire.
Le pape Clément XIV le décore chevalier de l’Eperon d’or. Wolfgang est nommé à la célèbre accademia Filarmonica de Bologne.
A Milan, il fait la connaissance de Giovanni Battista Sammartini et de Niccolo Piccinni. Il présente l’opéra Mitridate, re di Ponto, le 26 décembre 1770.
Lors de son deuxième voyage, il écrira la Sérénade, Ascanio in Alba.
Le troisième voyage, accordé à contrecœur par le futur archevêque Colloredo, sera marqué par la création, à Milan, de l’opéra Lucio Silla le 26 décembre 1772.
Le 16 décembre 1771, Léopold Mozart et ses enfants perdent un allié aimable dans la personne du prince-archevêque Sigismond von Schrattenbach qui meurt à Salzbourg, les dispositions bienveillantes de celui-ci à l’égard de Mozart ne se retrouveront pas chez son successeur Hieronymous Colloredo (1732-1812) . Wolfgang n'aurait jamais eu autant de succès si Schrattenbach n'avait accordé généreusement des congés à Leopold et son fils. Entre six et seize ans, Mozart n'a passé qu'un tiers de son temps dans sa ville natale. Schrattenbach fut quelqu'un de compréhensif, indéniablement fasciné par le jeune prodige.
Le nouveau prince archevêque de Salzbourg est élu le 14 mars 1772. C'est le comte Colloredo. Mozart va entretenir pendant une dizaine d'années de très mauvaises relations avec son nouvel employeur, réputé caractériel et peu sensible. Colloredo fait établir à Wolfgang un contrat de Konzertmeister. Mozart touche 150 guldens par an ce qui constitue un très bon salaire, pour un jeune homme de seize ans. Mozart va refaire un séjour à Milan mais à son retour, il ne pourra quitter Salzbourg pendant quatre ans ( il ira juste trois mois à Munich pour écrire La Finta giardiniera). Wolfgang haït Colloredo qui le traite en domestique et l’oblige à dîner à la table des serviteurs. Dans les lettres adressées à son père, Wolfgang l'appelait le "Mufti", par moquerie et précaution. Colloredo ordonnera la fermeture du théâtre princier ; coup dur pour Wolfgang qui ne cesse de rêver d'opéra. Colloredo est tyrannique avec les Mozart qui souhaitent maintenant quitter Salzbourg pour trouver une situation stable.

-1773 Mozart reste à la charge du Konzertmeister tout en effectuant de brefs séjours à Vienne où il devient le disciple de Joseph Haydn et s’intéresse vivement au contrepoint. Il achève les quatuors milanais et les six quatuors viennois et il achève Thamos, "roi d'Egypte" inspiré des thèmes maçonniques, sa création aura lieu le 10 décembre 1773.
Son écriture musicale s’affirme à travers son premier véritable Concerto pour piano n°5 en ré qui été au départ écrit pour clavecin. Il entreprend l’écriture de 5 concertos pour violon qui font preuve d’une grande maîtrise pour l’adolescent qu’il est encore. Le plus célèbre est le concerto pour violon en La Majeur.

-1775 Mozart revient de Munich après avoir présenté, avec succès, le 13 janvier l’Opéra bouffe, la Finta Giardiniera , en Français "la Fausse jardinière".
Dans cette œuvre, influencée par Glück, Mozart avance sa conception personnelle du théâtre musical en insufflant aux personnages une dimension psychologique ébranlant sérieusement les conventions du style galant et les modèles désormais trop rhétoriques et maniérés de l’opéra mythologique.
Cette écriture se poursuit en avril avec l’opéra Il Re pastore sur un livret de Métastase dont la première représentation se fera à Salzbourg.
Mozart continu de répondre aux exigences de Colloredo ainsi qu’aux commandes des riches bourgeois de la ville de Salzbourg. Sa livrée lui pèse considérablement, Mozart à 17 ans et réagit sur son sort :
"A Salzbourg je ne sais pas qui je suis, je suis tout, et aussi bien parfois rien du tout. Je n’en demande pas tant, je n’en demande pas non plus si peu : être seulement quelques chose. Mais être vraiment quelque chose !"

-En 1777 Leopold demande un nouveau congé sous prétexte d’une nouvelle tournée, mais le but inavoué est de trouver un nouvel emploi. Colloredo ne lui répondra pas. Colloredo freine et s'oppose aux voyages de la famille Mozart. Le jeune homme va se révolter
Lassé des rapports conflictuels avec l’archevêque Colloredo, le jeune musicien souhaite vivre autre chose, s’évader de cette atmosphère mesquine et provinciale. L'archevêque se soucie de moins en moins de Wolfgang, il l'utilise comme simple concertiste et ne lui donne aucun congé. Fou de rage et las de toutes ces humiliations, Wolfgang démissionne le 1er août 1777.
Leopold est effrayé, se sent vieillir et ne comprend pas toujours la fougue de son fils ;
Il acceptera comme toujours l'autorité et restera à Salzbourg. C'est donc accompagné de sa mère que Wolfgang quitte Salzbourg pour chercher un nouvel employeur.

Extrait d'une lettre de Wolfgang adressée à son père et qui montre sa haine envers Colloredo :
Vienne, 9 mai 1781

"Je suis encore tout rempli de colère... On a si longtemps mis ma patience à l'épreuve! ...Il a bien fallu qu'a la fin elle fit naufrage. Je ne suis plus assez malheureux pour être au service du souverain de Salzbourg... Il m'a appelé un polisson, un débauché, il m’a dit d'aller au diable et moi je me suis tu... Il m'a menti à la face en me parlant de 500 florins de traitement. Il m'a appelé un gueux, un pouilleux, un crétin... Tant que l'archevêque sera encore ici, je ne donnerai pas de concert... L'Archevêque est haï et surtout par l'empereur... Je ne veux plus rien savoir de Salzbourg, je hais l'archevêque jusqu'à la frénésie."

Munich

Léopold est maussade ; sa femme et son fils sont loin de lui. Il demeure à Salzbourg avec Nannerl, qui regrette le départ de son frère. Wolferl tout au contraire est de joyeuse humeur, grisé par l’enthousiasme.

Wolfgang et sa mère prennent le chemin de Munich le 23 septembre 1777. Mozart a bientôt 22 ans. Arrivé à Munich, le jeune compositeur tente de solliciter les gens bien introduits à la cour et dans les milieux bourgeois.

Il parvient à obtenir une audience auprès de l'électeur de Bavière, Maximilien III. Son assurance prise pour de l’arrogance fait mauvais effet : il déclare que la cour a besoin d'un compositeur de talent. La conscience de son génie commence alors à agacer les médiocres, les frustrés et les compositeurs installés douillettement dans leur production ordinaire.

Mozart : "- que mon altesse me permette de se jeter à ses pieds et de lui proposer mes services.
Maximilien III : - Ainsi vous avez quitter Salzbourg? Vous vous êtes querellé avec l'archevêque?
Mozart : - Oui c'est exact, j'ai du démissionné, c'est ce que je voulais faire depuis longtemps d'ailleurs. Salzbourg n'est pas un endroit pour moi je puis vous l'assurer.
Maximilien III : - Mais votre père est toujours à Salzbourg?
Mozart : - Oui votre Altesse, et il se jette aussi à vos pieds. J'ai déjà fait trois voyages en Italie, J'ai écrit trois opéras. Je suis membre de l'Académie de Bologne où il m'a fallu passer un examen : j'ai terminé l'épreuve en une heure alors que de nombreux maîtres y ont passé plus de quatre heures. J'ai fait mes preuves et suis prêt à vous servir.
Maximilien III : - Oui mon garçon, mais je n'ai pas de place vacante, je suis désolé, si seulement il y avait une place.
Mozart : - Je puis assurer à votre Altesse que je ne manquerais pas de faire honneur à la musique.
Maximilien III : - je sais, mais c'est inutile, il n'y a pas de place."

Mozart s'en ira, déçu, mortifié.


Mannheim

La florissante ville de Mannheim semble de bon augure pour Mozart.
Après un séjour de courte durée à Augsbourg ( ville natale de Léopold) où il fera la connaissance de sa famille paternelle et de sa cousine Maria Anna Thekla, dite la " Bäsle ", avec laquelle il s'entend très bien, Wolfgang et sa mère partent pour Mannheim. Ils y arrivent le 30 octobre.
Tout comme à Munich, rien ne lui est proposé ; Wolfgang est convaincu qu'il perd son temps.
Pour gagner de l’argent, il écrit pour 200 florins, des œuvres pour flûtes, et malgré l’aversion du compositeur pour cet instrument, il offre le Concerto en ré dans lequel les qualités de la flûte sont merveilleusement mises en valeur.

Mais la ville lui offre son premier amour, en la toute jeune cantatrice Aloysia Weber, fille de Fridolin Weber, copiste et oncle de Carl Maria von Weber. Elle est dotée d'une remarquable voix. La famille Weber, en particulier la mère, intriguera pour que Wolfgang tombe amoureux d’Aloysia, et que, par son intermédiaire, le talent de la gamine soit reconnu. Mozart sincère et droit, n’évite pas le piège qu'on lui tend. Il tombe fou amoureux d'Aloysia, et assoit sa notoriété. Mozart est si épris qu'il souhaite l'épouser, la suivre partout, tout abandonner à son amour.
Léopold s’arrache la perruque, il souhaite un mariage plus ambitieux pour son fils, lui ordonne par courrier de quitter cette famille et de partir pour Paris.
Aloysia ne montre aucun sentiment pour Mozart qui attend toujours un geste d'affection.
Ce que veut Aloysia, c'est la célébrité. Raisonnablement, Wolfgang part pour Paris, espère se faire connaître et devenir riche afin de séduire sa bien aimée restée de marbre. Mozart ignore que ce voyage sera un désastre.

Paris

Mozart a 22 ans. A Paris, le jeune homme qu’il est devenu ne suscite plus l’intérêt et la fascination d’enfant prodige qu’il a connu quelques années plus tôt.
La capitale compte désormais beaucoup de musiciens et Mozart en est un parmi d’autres. De plus, La querelle des Gluckistes et des Piccinistes bat son plein et a changé le paysage musical français. La gloire espérée n’est pas au rendez-vous et les soucis d’argent le contraignent à donner des cours de musique
Bien qu'ils habitent un logis sordide rue du Bourg l'abbé, tout s’annonce bien pour les Mozart, grâce au baron Grimm.
Il avait été le protecteur de Wolfgang lors de sa tournée à Paris en 1763, et il se chargera de quelques travaux. J-Jacques Rousseau habite à une centaine de mètres des Mozart. Anna-Maria, sa mère, s'ennuie dans le sombre appartement ; elle ne peut même pas tricoter. Wolfgang ne travaille jamais chez lui : la place manque et le clavecin n’a pas pu être monté.
On peut se demander de quoi vivent réellement les Mozart : le public parisien a totalement oublié le jeune prodige venu quinze ans auparavant. Les malheurs s’accumulent, certaines commandes restent impayées.
Mozart aime le succès, mais ici, il ne le goûte pas et déteste cela.
Mozart insulte ces parisiens qui ne savent pas entendre et reconnaître son génie :
"...Les Français sont et restent de vrai ânes : ils ne peuvent rien faire ; il leur faut avoir recours aux étrangers...",
écrit-il à son père le 9 juillet 1778.

Anna-Maria tombe gravement malade. Wolfgang la soigne, veille et compose à son chevet. Comment se représenter la solitude et le désarroi d’un jeune homme, isolé dans une ville hostile, regardant sa mère secouée de spasmes, tremblante d’une fièvre mortelle ?
Le 3 juillet à 22h20, Anna-Maria rend son dernier souffle et laisse son Wolferl effondré de chagrin, sa mère en rendant le dernier soupir provoquera chez Mozart une détresse profonde
Elle sera enterrée le 4 juillet 1778, au cimetière Saint Eustache, à Paris.
En l’église des Saints Innocents, où l’on célèbre les obsèques de sa mère, Wolfgang dira :
" j’ai tout supporté avec fermeté et abandon, avec la grâce particulière de Dieu. Quand l’état de ma mère fut tout à fait grave, je n’ai plus demandé à Dieu que deux choses, d’abord, pour ma mère, des derniers moments heureux, et pour moi, force et courage".
Puis, rentrant dans son logis lugubre, il annoncera la nouvelle en deux lettres à sa famille ; la première adressée à son père parle d’une maladie inquiétante et du peu d’espoir que les médecins accordent.
La seconde lettre, adressée à l'abbé Bullinger de Salzbourg annonce la vérité et le charge d'informer Léopold, avec toute la douceur possible.

Puis le moral de Wolfgang s’améliore, sa chère musique panse les plaies. Il revoit Jean-chrétien Bach de passage à Paris, et se sent moins seul. Ses symphonies commencent à se faire entendre. Le baron Grimm, sûrement jaloux de l’amitié que Mozart porte à Jean-chrétien Bach, devient odieux avec Wolfgang. Il lui ment, prétend que les français ne l'aiment pas, qu'ils haïssent sa musique et envoie des lettres de plaintes à Léopold qui demande à son fils de rentrer aussitôt. Wolfgang ne comprend pas cette méchanceté et ne l’admettra jamais. Grimm le pousse de force dans une voiture et Wolfgang, alors que le succès arrive, est contraint de partir.
Son père lui ordonne de rentrer à Salzbourg.
Une nouvelle charge l’attend : organiste de la cour et du dôme. Pour Mozart, c’est à nouveau le joug des pièces de commande, comme cette Messe en ut Majeur dite "du couronnement" datée sur le manuscrit du 23 mars 1779
Wolfgang Mozart reçoit une commande d’opéra de Munich, Colloredo ne peut s’y refuser.
Le triomphe de l’opéra "seria Idoménée" , le 29 janvier 1781, le conforte dans sa propre valeur en tant que musicien. Dès lors, Mozart n’est plus disposé à être traité comme un domestique et subir les humiliations d’un maître fut-il archevêque.
Il rompt cette fois définitivement avec Salzbourg et part tenter sa chance à Vienne.
Dans une lettre, Mozart écrira le soir du 9 mai 1781...


" Aujourd’hui commence mon bonheur ".


La première œuvre importante de cette période est la Symphonie en ré Majeur dite "parisienne".
Dans une lettre à son père du 12 juillet 1788, il écrit à ce sujet :
"…Mais savoir si elle plaira, c'est ce que j'ignore. En vérité, je m'en soucie peu. Car à qui ne plairait-elle pas? Pour le petit nombre de Français intelligents qui seront là, je suis bien sûr qu'elle leur plaira. Quant aux imbéciles, ça ne sera pas un grand malheur si elle leur déplaît. Et j'ai quand même l'espoir que même les ânes y trouveront aussi quelque chose qui puisse leur plaire ".
Wolfgang la façonne au gout du public parisien qui raffole de certains effets comme le crescendo de l’école de Mannheim.
Il y inclut également le célèbre "premier coup d’archet" qui inaugure le mouvement final de sa symphonie et dont les parisiens font grand cas :
Je n’ai pas manqué le premier coup d’archet ! Et cela suffit. Ces animaux en font toute une affaire ! Que diable ! Je ne vois pas la différence, ils commencent ensemble comme ailleurs. C’est ridicule ! .

A nouveau serviteur

Le 31 août, Léopold annonce à son fils qu'il a réussi à convaincre l'archevêque de reprendre Wolfgang à son service. Son salaire triplé, s'ajoute au poste d'organiste à la cour ainsi que l'autorisation de s'absenter si on lui commande un opéra. Son père lui ordonne de rentrer à Salzbourg.
Une nouvelle charge l’attend : organiste de la cour et du dôme. Pour Mozart, c’est à nouveau le joug des pièces de commande, comme cette Messe en ut Majeur dite "du couronnement" datée sur le manuscrit du 23 mars 1779
Wolfgang Mozart reçoit une commande d’opéra de Munich, Colloredo ne peut s’y refuser.
Ce n'est que le 26 septembre que Wolfgang quitte Paris. Il craint de retrouver son père. Wolfgang n'a pratiquement rien composé. De plus, les dernière lettres de Léopold lui reprochent clairement la mort de sa mère : " Si ta mère était revenue de Mannheim, elle ne serait pas morte (…) Tu serais arrivé à Paris à un meilleur moment (…) et ma pauvre épouse serait encore à Salzbourg". En terme clairs, Leopold considère les caprices de son fils responsables du décès de sa tendre femme. Mais qui donc donna à Wolfgang le goût des voyages et lui indiqua la nécessité de faire connaître son génie hors frontières ? La mémoire de Léopold est écrasée par son immense chagrin.

Sur le chemin du retour Wolfgang cherche tout de même un autre employeur. En vain.

Une nouvelle déception l'attend. Son grand amour, Aloysia Weber, qu'il avait connue avant son voyage, l'accueille avec froideur. " Aujourd'hui je ne peux rien faire d'autre que pleurer" écrit-il à son père le 29 décembre. Aloysia a déjà jeté son regard sur un autre homme dont l’avenir semble plus prometteur. Elle ira jusqu’à se moquer publiquement de la tenue vestimentaire de Wolfgang, alors qu’il est en deuil. De nombreuses années plus tard, c’est le mari de cette promise infidèle Joseph Lange qui peindra l’un des derniers portraits de Mozart, le visage incliné vers…le néant. Portrait inachevé d’un homme au regard fatigué, penché vraisemblablement sur son œuvre, qui fit de lui l’unique artiste grandiose, dont les partitions s’arrachent aujourd’hui à prix d’or.

Wolfgang s'arrête quelques temps à Munich. Son père furieux écrit alors :
" - Ta conduite est indigne, j'ai sincèrement honte d'avoir promis à tout le monde que tu serais là à coup sûr pour Noël, ou au plus tard pour le nouvel an. Bon dieu! Tu m'as fais passer pour un menteur! ... Je pense que cette fois ci j'ai été assez clair ou bien faut-il que je vienne te chercher moi-même?".

Wolfgang revient à Salzbourg le 15 janvier 1779 en compagnie de sa cousine la Bäsle qu'il ramène d’Augsbourg.
Son absence aura duré plus de seize mois. La présence de sa cousine le rassure et lui promet quelques bonnes heures de plaisanteries ; ils adorent se moquer gentiment des autres et échangent ensemble des propos enfantins sur le thème pipi-caca.
Les blagues de la Bäsle, constituent une sorte d’exutoire aidant Wolfgang à supporter les lourdeurs du quotidien.

Revenu au point de départ.

Mozart restera deux années à Salzbourg dont on sait peu de choses, sinon qu’il étouffe et trépigne en silence.
Puis Mozart écrit un nouvel opéra : Idoménée. Il est en pleine possession de son génie et l’enthousiasme le tenaille. Pour la première fois, il opère des retouche au texte du livret. Il présente son opéra à Munich : le succès est au rendez-vous.
Le triomphe de l’opéra "seria Idoménée" , le 29 janvier 1781, le conforte dans sa propre valeur en tant que musicien. Dès lors, Mozart n’est plus disposé à être traité comme un domestique et subir les humiliations d’un maître fut-il archevêque.
Pendant ce temps, Colloredo son employeur tyrannique, se rend à Vienne, visiter son père malade. Wolfgang s’attend à ce que cette épreuve humanise son terrible patron ; mais il n’en est rien. Le 12 mars 1781, Colloredo donne à Mozart l'ordre de le rejoindre. Wolfgang se rend seul à Vienne. Il est contraint de jouer pour le plaisir du prince et de son entourage ; le voilà redevenu simple domestique, les disputes recommencent. Mozart ne les supporte plus et essaye d'attirer l'attention de Joseph II, empereur d'Autriche. Le 9 mai, Wolfgang est convoqué par l’archevêque qui lui indique le chemin de la porte. Mozart n'est pas retourné à Salzbourg comme lui avait ordonné Colloredo. Wolfgang déclare :
" - Cette fois c'est fini. Je vous le confirmerai demain par écrit."


Vienne


Mozart est enfin heureux à Vienne, il se retrouve totalement indépendant, grisé de liberté. Vienne est à cette époque, la capitale mondiale de la musique. Wolfgang va tout d'abord tenter de se créer un cercle de relations. Mozart sait qu’il est un des plus grands virtuoses de clavier de tous les temps, or Vienne est la terre bénie du clavier.


Premiers succès dans la capitale


1782 : le séjour viennois commence sous d’heureux auspices. Outre son mariage avec Constance Weber il reçoit une commande d’opéra de Joseph II. Le 16 juillet 1782, ce sera le singspiel allemand Die Entführung aus dem Ser Belmonte et Constance ou l’Enlèvement au Sérail. Il composera beaucoup pour la famille des Haffner, l’une des plus influentes de Salzbourg, la Symphonie en ré, dite Haffner, ou encore cette autre écrite en 4 jours, la Symphonie de Linz .
Un Concerto pour cor, des concertos pour piano pour "mettre en nage" selon ses propres termes dont le Concerto en Ut mineur.
Le 31 décembre 1782 à Vienne est créé le Quatuor à cordes en Sol Majeur, premier quatuor de la série des six dédiés à Joseph Haydn auquel il voue une vénération profonde.
C’était un devoir, disait-il, car c’est de Haydn que j’ai appris comment il faut écrire des quatuors ,Johann Friedrich Rochlitz
La première rencontre de Joseph Haydn, de 24 ans son aîné et de Mozart à Vienne date de 1781.
Une amitié réciproque et indéfectible liera les deux compositeurs.

Joseph Haydn à Leopold Mozart
« Lui seul a le secret de me faire rire et de me toucher au plus profond de mon âme. »

Joseph Haydn n’hésitera pas à dire que le génie de Mozart dépassait son propre talent.
Bien qu’ils aient eu tous deux un caractère et une esthétique bien distinctes, un dicton courait encore à Vienne à ce sujet, au milieu du 19ème siècle :
"le Lundi, Mozart compose comme Haydn, et le mardi, Haydn compose comme Mozart"
Mozart tend à se faire une place à Vienne. Pour débuter, il prend quelques élèves. A la fin du mois de juillet, l'auteur Gottlieg Sephanie propose à Mozart le livret de " L’enlèvement au sérail ". Ce fut un énorme succès. L'opéra enthousiasma le public, l'Empereur lui-même félicita Mozart :
"- trop beau pour nos oreilles, et quelle quantité prodigieuse de notes."
aurait dit l'empereur. Les premières années de Mozart à Vienne justifient les espoirs qu'il avait en quittant Colloredo. Cependant, il apprend encore le français et l’anglais au cas où finalement, il ne réussirait pas.
Wolfgang donne de nombreux concerts publiques ou privés, écrit souvent des œuvres qu'il joue lui-même. A la fin de ses concerts, son public est en extase, les applaudissements n'en finissent pas ; il se livre à de divines improvisations sous les acclamations. Mozart découvre les œuvres de Bach qui vont avoir une nouvelle influence sur ses oeuvres. Il découvre aussi les œuvres de Haendel grâce à son ami le baron Gottfried von Swieten.


Une nouvelle vie de famille


Constanze est la sœur d'Aloysia, l'ancien grand amour déçu de Wolfgang. Constanze a 19 ans.
Elle est la fille de la propriétaire de Mozart. Moins jolie que sa sœur, mais plus câline, elle semble présenter néanmoins toutes les qualités requises pour faire une bonne épouse. De plus, ses grands yeux noirs et sa jolie voix séduisent Wolfgang, un peu isolé dans la solitude des Grands. Il écrit à son père son intention de se marier.
Léopold se méfie, la famille Weber ne lui a jamais inspiré confiance ; il souhaiterait que son fils revienne à Salzbourg.
Sans attendre la réponse redoutée de son père, Wolfgang épouse Constanze le 4 août 1782 à la cathédrale Saint Etienne. Les deux jeunes mariés s'aiment vraiment et s’amusent ensemble comme deux chatons.

Constanze est mal considérée, tant par Léopold que par Nannerl, ainsi que plus tard par les biographes de Mozart.
Plus incompétente que malveillante, elle commettra quelques maladresses jusqu’à ce que les soucis de santé diminuent son entrain.
Comment reprocher à cette jeune et frétillante épouse, de dépenser parfois trop d’argent en frivolités et en souliers, alors qu’au lieu de pousser les landaus de ses enfants, elle dût suivre leurs cercueil, et cela pas moins de quatre fois ! Existe-t-il un chagrin plus cruel que celui d’un jeune couple amoureux dont les bébés meurent successivement ?

Constanze mettra au monde six enfants, mais seulement deux survivront. le couple n'aura aucune descendance.
Le premier enfant du couple naît donc le 17 juin 1783 ; il se nomme Raimund Leopold. Mais il meurt le 19 août.
Mozart épousa Constanze Weber (1763-1842) le 4 août 1782. Ils eurent six enfants en près de neuf ans :
Raimund Léopold Mozart (17 juin 1783 - 19 août 1783)
Karl Thomas Mozart (21 septembre 1784 - 31 octobre 1858)
Johann Léopold Mozart (18 octobre 1786 - 15 novembre 1786)
Theresia Mozart (27 décembre 1787 - 29 juin 1788)
Anna Mozart (mort-née le 16 novembre 1789)
Franz Xaver Wolfgang Mozart (26 juillet 1791 - 29 juillet 1844).
Seuls deux des enfants, Karl Thomas et Franz Xaver Wolfgang, survécurent passée la petite enfance.
En raison de ses fréquentes grossesses, Constance est réputée pour avoir été faible et souvent confinée dans son lit.

L' Å“uvre

En 1784, les Mozart emménagent dans un luxueux appartement qui donne sur la Domgasse. Constanze accouche d'un autre enfant, Karl Thomas. C'est le premier des deux enfant de Mozart qui survivra jusqu'à l'âge adulte.
Le 14 décembre 1784, Mozart rentre dans la franc-maçonnerie.
Mozart franc-maçon :


En 1784, Mozart décide d’adhérer à la franc-maçonnerie en 1784 dont il sera nommé maître en avril 1785.
De cette conversion, découlera une série d’œuvres dans un style plus personnel et plus libre de transgresser les convenances d’un public d’élite.
La cantate La Joie Maçonnique en Mi bémol Majeur, sera la première composition maçonnique exécutée le 24 avril 1785 à Vienne.
Musique Funèbre maçonnique en ut mineur.
1786 Alors que sa popularité auprès du public autrichien faiblit, Wolfgang écrit la Symphonie n° 38 en Ré Majeur dite "Prague", hommage à la ville qui lui reste fidèle.
Devant le succès des opéras italiens et l’impossibilité de monter un opéra en allemand à Vienne, Wolfgang écrit sur un livret en langue italienne.
L’opéra bouffe Les Noces de Figaro, Nozze de Figaro, première collaboration avec le librettiste italien Lorenzo Da Ponte, est un triomphe

La visite de Léopold


En février 1785, Léopold rend visite à son fils et constate sa réussite. Joseph Haydn, après un concert où l'on joue les trois derniers quatuors de Wolfgang, dédiés au premier, déclare à Léopold :
" - En honnête homme et devant Dieu, votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse, de nom ou de personne. Il a du goût et, ce qui est encore mieux, une science profonde de la composition. "
C'est un grand hommage que lui rend Haydn qui est, à cette époque, le compositeur le plus connu d’Europe. Il est le premier à déclarer franchement le génie de Wolfgang.
Le lendemain, Léopold assiste à un nouveau concert donné par son fils au Burtheater. Il y dirige un de ses somptueux concertos le 20ième qui émeut son père jusqu'aux larmes.
L'Empereur présent, agite son chapeau tout en criant
" Bravo Mozart "
lorsque Wolfgang se retire.

Mais Léopold fatigue et se lasse ; il a 65 ans, et se sent étranger à tous ces concerts.
Cela est perceptible dans une lettre adressée à sa fille :
" On ne se couche jamais avant deux heures du matin et je ne me lève jamais avant neuf heures. Nous déjeunons à deux heures ou deux heures et demie. Il y a des concerts chaque jour, ton frère compose et joue sans arrêt.
Je me sens plutôt étranger à cela. Le piano de ton frère a été déplacé au moins une douzaine de fois au théâtre."

Wolfgang et Constanze raccompagnent Léopold, soulagé de revenir à Salzbourg, jusqu'au premier relais de poste. Le père et le fils ne se reverront plus jamais, ils l’ignorent cependant.
Les deux années 1784-1785 ont été remplies de succès pour Wolfgang, sa réputation de compositeur et de virtuose est, d’apparence, solidement installée.


Les noces de Figaro


Mozart souhaite ardemment écrire un nouvel opéra. Cette fois il collaborera avec Lorenzo Da Ponte et crée donc les "Noces de Figaro" tiré de la pièce de Beaumarchais : " Le Mariage de Figaro". Il rencontre cependant certaines difficultés car la pièce de Beaumarchais, assez subversive, est formellement interdite par l'empereur. Da Ponte réussit à convaincre l’empereur, fort de son aura chrétienne dont les frasques sexuelles sont restées étouffées à Venise. N’oublions pas que Da Ponte est membre du clergé ! L'opéra sera bien accueilli lors de la première. A l’issue de la deuxième et la troisième représentation, les bis furent si nombreux que l'Empereur intervint en personne pour les limiter à l'avenir. C'est un opéra révolutionnaire, tant par la musique que par l'histoire.

La mort de Leopold Mozart


Alors que Wolfgang débute la composition de l’opéra Don Giovanni, son père Léopold tombe malade début avril 1787. A partir de cette année, Mozart pensera souvent et écrira beaucoup sur la mort. Il oscille entre la culpabilité d’être libéré de son père et le désir de le satisfaire, et de le rassurer sur sa foi. Le 4 avril 1787, il écrit à son père :
"je ne me couche jamais sans réfléchir que le lendemain peut-être, si jeune que je sois, je ne serai plus là,...et pourtant personne ne peut dire que je suis chagrin ou triste dans ma fréquentation"
Dans cette fameuse lettre il parle de la mort comme du "véritable but de notre vie".
Il ajoute aussi:
"je me suis depuis quelques années tellement familiarisé avec cette parfaite amie que non seulement son image n'a rien d'effrayant en moi, mais au contraire m'est très apaisante, très consolante".
Il est âgé de 31 ans à ce moment là, et dans ces dernières lignes, toute la philosophie des francs-maçons transparaît. Léopold reçoit ces mots dans la tranquillité que son initiation de franc-maçon lui a procuré.
Lorsque l’heure sonnera, le père et le fils seront prêts, en silence et dans la dignité, à rejoindre l’Orient Éternel.

Léopold meurt calmement le 28 mai 1787 et sera enterré à Salzbourg.
Son importance capitale dans l’éducation musicale et l’instruction de Wolfgang est indéniable. Sans son père, Wolfgang ne serait peut-être jamais devenu le grand compositeur que l’on écoute et admire encore actuellement.
Léopold joua un rôle crucial pour son fils. Il subit une fin de vie assez triste, donnant tout à ses enfants pour, in fine, être réduit à une position d'observateur ; qu’il se soit un peu senti abandonné par son fils les dernières années, semble certain, cependant, il n’aura jamais abusé de son autorité pour satisfaire ses envies de gloire personnelle, ni même faire " payer" à autrui ses rêves de postérité bafoués par la naissance de Wolfgang.
Nannerl saura également se faire discrète et se consacrera à sa vie d’épouse, à défaut de briller dans les concerts prestigieux.
La règle selon laquelle il n’y a pas de place pour deux étoiles sous le même toit, s’est appliquée naturellement chez les Mozart.
Entre 1784 et 1786, Mozart compose en moyenne une Å“uvre tous les quinze jours.
Quatre sur cinq comptent parmi ses chefs-d'œuvre. A partir de 1787, Wolfgang et Constanze commencent à déplorer quelques soucis d'argent, de plus ils tombent malade en même temps.
N’oublions pas les épreuves difficiles que le couple a dû surmonter et qui, de nos jours, déclencheraient plus souvent une séparation qu’une complicité ! Mozart organise cependant quelques tournées, notamment à Prague.

Don Giovanni


Le 29 octobre à Prague, Mozart organise la première représentation de Don Giovanni. Mozart, qui dirige lui-même l'orchestre, est salué par une triple acclamation lorsqu'il paraît en scène. L'opéra est accueilli par des applaudissements et des acclamations. Wolfgang confiera avoir fini l'opéra la veille, de plus, il lui manquait l'ouverture. En revanche, Vienne boude Mozart. Le 7 mai 1788, l'opéra ne parvient pas à s'imposer. Joseph II assistant à une des dernières dit à Mozart :
"L'opéra est divin je dirai même qu'il est mieux que Figaro, mais ce n'est pas le mets qui convient aux dents de mes Viennois"
, à quoi Wolfgang aurait riposté:
" - Laissons leur le temps de le mâcher!
Si le succès à Prague de Don Juan fut retentissant, Mozart continua de souffrir de l'indifférence viennoise, et des cabales montées contre lui par ses confrères comme Antonio Saliéri.

En novembre, Mozart succède à Christoph Willibald Gluck comme Kammermusicus à Vienne, mais avec un moindre salaire. Les difficultés financières du ménage Wolfgang - Constance s’intensifient.
1788, Mozart compose sa trilogie finale : Symphonie n°39 en mi bémol Maj, symphonie n° 40 en sol mineur et la symphonie n° 41 en Ut Majeur dite "Jupiter" .
En 1789, il commence la composition de l’opéra bouffe Cosi fan tutte -Ainsi font toutes les femmes- l’œuvre est créée à Vienne le 26 janvier 1790.
-En 1789, Mozart part à Leipzig où il jouera de l'orgue, en l'église dont Bach avait été très longtemps le Cantor. De retour à Vienne, il collabore de nouveau avec Lorenzo da Ponte et crée avec lui Cosi fan tutte.
Mais Mozart est de moins en moins populaire. L’incompréhension et l’agacement de la cour se fait sentir.
Il a perdu la protection de l'empereur mort en 1790, qui l'avait nommé compositeur de la cour.


La dernière année


Le 14 décembre 1790, Mozart dit adieu à son ami compositeur Joseph Haydn qui part en tournée à Londres. Ils ne se reverront plus jamais et Mozart le sait ; une sorte de frisson glacé l’envahit déjà ; il se confie à son ami et éclate en sanglots.
En mars, Wolfgang donne son dernier concert public en jouant son concerto pour piano.
A la fin du printemps, Mozart obtient le poste d’adjoint au Kappelmeister Léopold Hoffmann de la cathédrale de saint Etienne. Mozart devait remplacer Hoffmann à sa mort, mais contre toutes attentes c’est Wolfgang qui mourra avant lui.
Mozart obtient une nouvelle commande au cours de cette même période.
L’acteur et directeur de théâtre Schikaneder (ami et frère-maçon) lui demande d’écrire un opéra pour un théâtre de banlieue de Vienne. Ce sera la Flûte enchantée.
Au début du mois d’août, une autre commande lui parvient d’une urgence telle qu’il doit arrêter l’ébauche de sa messe. Wolfgang Mozart est en charge de mettre en musique l’opéra destiné à fêter avec solennité le couronnement de Léopold II comme roi de Bohême le 6 septembre à Prague, et il ne dispose que d'un bref délai pour écrire cet opéra.
Ce sera la Clémence de Titus.
Le livret, d’après une œuvre de Métastase, est imposé ce qui est loin de plaire à Mozart.
Ecrit en quelques 18 jours l’opéra seria La Clémence de Titus "Clemenza di Tito" est créée le 6 septembre 1791 à Prague.
.De retour à Vienne, déçu du faible accueil de sa Clémence, le déclin de ses forces physiques s’est accusé.
Il achève d’écrire l’ouverture de La Flûte enchantée la veille de la répétition générale fixée au 29 septembre 1791.
Le lendemain, 30 septembre 1791, il dirige lui-même la première représentation qui sera une consécration absolue.
Alors qu'il travaillait à un nouveau Singspiel sur un thème féerique, La Flûte enchantée (1791), Mozart reçut, la visite d'une homme vêtu de noir qui lui commanda un requiem. On sait aujourd’hui qu’il s’agissait du comte Franz von Walsegg, qui se prétendait compositeur ; il avait pour habitude de payer des "nègres" qui composaient pour lui.
Cette commande-ci était secrètement formulée pour une messe funèbre à la mémoire de son épouse.
Il laissa inachevé cette œuvre ultime et sombre.
Le 26 juillet 1791 naît le sixième enfant de Wolfgang et Constanze, le deuxième qui survivra ; Franz Xaver Wolfgang fit une carrière de musicien, mais qui resta toujours dans l’obscurité, bien qu’il se permit de signer quelques œuvres du nom de son illustre père.
A la fin du mois d’août, les Mozart partent pour Prague. Wolfgang donne une représentation de Don Giovanni et dirige en personne la première de La Clémence de Titus.
Mozart peu après dirige la première de La Flûte enchantée. Ce dernier opéra obtient un énorme succès, la salle se remplit de plus en plus au fur et à mesure des représentations.
Mozart dont la santé se dégrade n’est nullement déprimé, ni convaincu que son Requiem est écrit pour lui. Sa joie et son bonheur sont parfois lisibles dans les lettres destinées à sa femme, en cure à Baden.

Le 18 novembre 1791, Mozart tombe gravement malade.
Dans la nuit du 20 novembre, il se sent soudainement très fatigué. Constance fait venir le médecin immédiatement. Le docteur Klosset estime que son état est grave.
Des enflures aux mains et aux pieds laissent supposer une affection rénale.
Rapidement l'état de santé de Mozart s'aggrave encore et le docteur Klosset demande l'avis du docteur Sallaba, médecin chef de l'Hopital Général. Il visite Mozart le 28 novembre et estime dès lors que la maladie n'est plus guérissable. Mozart n'a plus que 7 jours à vivre.
Les diagnostics modernes parlent d’une fièvre rhumatismale récurrente ainsi que d’une insuffisance rénale importante. Il s’alite le 20 novembre.
Le 4 décembre, Mozart parait avoir repris quelques forces et se remet à composer son Requiem qu’il souhaite absolument terminer.
A la fin de cette même journée, son état s’aggrave brutalement.
On joue la 84ème représentation de La Flûte enchantée qui rencontre toujours un énorme succès.C’est sa femme et sa belle-sœur Sophie qui le veillent.
Wolfgang fond en larmes et s’inquiète de ne jamais terminer son Requiem.
Quelques amis et élèves musiciens viennent chanter avec lui. Il s’arrête au début du Lacrimosa, en proie à l’émotion, et dispense les dernières instructions à son élève Süssmayer afin qu’il termine son œuvre, ce qu’il fit très honorablement, bien qu’il mentit à plusieurs reprises en se faisant passer pour l’auteur de presque tout l’ensemble du Requiem, jusqu’à ce que Constanze indique aux éditeurs les limites de la vérité.

Le 5 décembre 1791, vers 23h00, Wolfgang tombe dans le coma ; le médecin que l’on avait appelé se décide enfin à laisser ses réjouissances quelques minutes ; il arrive mais à 0h55, Wolfgang Amadeus Mozart rend son dernier souffle. Il est âgé seulement de 35 ans.
Hystérique de douleur, Constanze s’allonge aux côté du cadavre de son tendre mari, pour
" mourir avec lui par contamination de son mal".


Un mort trop jeune

La musicologue Michèle Lhopiteau et le Dr François Cerutti pensent que la mort du compositeur à 35 ans est due à un remontant du professeur de médecine Gerhard van Swieten.

C'est une énigme à succès, attisée par la force particulière du Requiemde Mozart . Le compositeur s'est vu mourir en l'écrivant. Sa messe des morts recèle plus qu'aucune autre la douleur tout en rayonnant d'une lumière étrangement apaisée qui fait songer à l'espérance. Quel mal, quel crime a privé l'humanité d'un tel génie? Quel mal, quel crime a ouvert l'oreille de Mozart sur l'absolu mystère ?

De quoi meurt-on à 35 ans?, s'est demandée la musicologue Michèle Lhopiteau. S'appuyant sur la correspondance de Mozart, les souvenirs laissés par ses amis et par Constance et la déclaration de «mort par fièvre miliaire» du Dr Closset, elle a travaillé avec l'aide du médecin légiste François Cerutti à découvrir ce que cachaient les symptômes rapportés dans ces divers témoignages. Quitte à ajouter un chapitre de plus à une série de conjectures qui prospèrent depuis le fatal 5 décembre 1791.

«En 2010, Lucien Karhausen, chercheur et psychiatre germanique, a pu identifier 140 diagnostics différents sur la mort de Mozart», précise François Cerutti. Grippe, streptocoque, hémorragie cérébrale, obésité, empoisonnement par Salieri jaloux ou les francs-maçons furieux de voir leurs rites révélés dansLa Flûte enchantée, syndrome maniaco-dépressif… Impossible de contenir les hypothèses, faute de vérification anatomique: si le corps de Mozart n'a pas été jeté à la fosse commune puis recouvert de chaux, comme on le voit dans le film de Milos Forman, Amadeus, on n'a jamais précisément pu le retrouver. «Il n'empêche: depuis 1994, la thèse officielle est celle du médecin viennois Anton Neumayr, qui conclut à une fièvre rhumatismale aiguë. Primo, ce genre de maladie n'est pas mortel. Secondo, dans une lettre du 8 octobre 1791, deux mois avant sa mort, Mozart écrit à Constance qu'il a tenu la partie de glockenspiel dans La Flûte. Comment jouer cette redoutable partie de clavier quand on souffre de rhumatisme articulaire ?», disent Michèle Lhopiteau et François Cerruti.

Et de revenir sur le dernier trimestre de la vie de Mozart. En 1791, le compositeur a une année chargée. En juillet, un inconnu lui passe commande du Requiem, alors qu'il est en train de travailler à La Flûte enchantée, créée le 30 septembre. Début août, il reçoit la commande de La Clémence de Titus, qu'il doit composer en trois semaines pour le couronnement de Léopold II. Pour soutenir pareil rythme de travail, le compositeur doit prendre «beaucoup de médecines », dont les flacons jonchent sa chambre. Constance, qui vient d'accoucher d'un fils et se repose à Baden, rentre à Vienne le 16 octobre. Mozart se plaint. «Épisodes de grande fatigue, vertiges, grande douleur dans les reins, langueur générale qui l'envahit petit à petit et lui donne l'impression d'avoir été empoisonné, œdèmes généralisés, vomissements fréquents. Tout ceci réunit bien les symptômes d'une intoxication sévère, rapidement péjoratifs et mortifères», résume le Dr Cerutti, qui soutiendra cette thèse le 14 janvier devant la Société française de médecine légale, à l'Odéon. Parmi la liste des remontants en vogue à l'époque, le couple de chercheurs trouve la «liqueur de Van Swieten », potion aux propriétés antiseptiques, antiparasitaires, antisyphilitiques et purgatives.

Généreusement distribuée dans toute l'Europe, elle a été fabriquée par le baron Gerhard van Swieten, professeur de médecine, médecin de l'impératrice Marie-Thérèse et père de Gottfried van Swieten, ami proche de Mozart. En 1863, François Raspail le dénonçait comme un poison, tandis qu'en 1880 Augustin Gilbert la retirait de la pharmacopée française. «Combien de morts avaient fait cette potion par intoxication mercurielle causant une néphropathie aiguë auxquels correspondent exactement les symptômes que ressentit Mozart ?», s'interrogent les deux chercheurs, encore tremblants de leur découverte.

De fait, elle ébranle quelques-unes des légendes que l'Autriche révère: par-delà l'autorité du Dr Neumayr, elle jette le discrédit sur van Swieten, dont la statue trône à Vienne près de la Hofburg et dont le profil a été reproduit, en 2007, sur des billets de 50 €. Elle se mêle aussi de jeter une lumière un peu trop éclatante sur le mystère de la mort de Mozart au risque de s'attirer les foudres du Mozarteum de Salzbourg, qui n'aime pas qu'un quidam ose toucher à ses dieux.

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Posté le : 27/01/2013 12:36
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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