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Accueil >> newbb >> Guiseppe Verdi [Les Forums - Le coin des Musiciens]

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Guiseppe Verdi
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Le 27 Janvier 190I Meurt Guiseppe Verdi

musicien, chef d'orchestre, livrettiste, metteur en scène ...

Verdi ? un musicien oui, si vous voulez mais pour moi il est surtout, il est avant tout le magicien qui peut déclencher un véritable tsunami musical.
Verdi c'est la vie, la puissance, la puissance qui jamais ne nous écrase, non, Verdi est la puissance qui nous porte et nous anime.
Une vague de sons, une vague puissante d'émotion, cette certitude d'union, cette conscience de faire partie de cette humanité qui chante, pleure ou murmure ses passions.
Bien sûr nous aimons tout savoir de lui, découvrir la vie de ce sorcier de la musique qui nous emporte mais pour le rencontrer vraiment il est avant tout nécessaire de se laisser guider, se noyer, abandonné dans son puissant maelstrom de notes et de soupirs, qui monte, s'enfle, se calme, nous enroule puis nous inonde de bonheur et de beauté.
Ma première rencontre avec "va, pensiero" , "le final de la traviata", ou les choeurs en général furent des instants de grande révélation, des transports d'émotions quasi mystiques.
Et dès la première écoute, Verdi était devenu pour moi un sorcier divin.
Compositeur d’opéra italien né en 1813, la même année que Richard Wagner, Verdi traverse tout le 19ème siècle romantique italien en y portant à son apogée le mélodrame italien dans la lignée de Rossini, Donizetti et Puccini. En un siècle Verdi fait évoluer et rénove l’art lyrique italien né trois siècles auparavant.

----------------------------------


Giuseppe Verdi est né le 10 octobre 1813 au hameau des Roncole, proche de Busseto, dans la province de Parme :

L'an mil huit cent treize, le jour douze d'octobre, à neuf heures du matin, par devant nous Adjoint au Maire de Busseto, officier de l'état civil de la commune de Busseto susdit département du Taro; est comparu Verdi Charles, âgé de vingt huit ans, aubergiste domicilié à Roncole lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né le jour dix du courant à huit heures du soir de lui déclarant et de la Louise Uttini, fileuse, domiciliée à Roncole, son épouse, et auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms de Joseph - Fortunin - Francois.






L'épinette de Verdi est toujours conservée au musée de la Scala de Milan. A l'intérieur du couvercle une note indique.
Ces nouveaux marteaux ont été fabriqués et doublés de cuir par moi, Stefano Cavaletti, et j'ai aussi ajusté la pédale, dont je vous fais cadeau comme des nouveaux marteaux que j'ai fabriqués, en constatant la bonne aptitude de l'enfant Giuseppe Verdi à apprendre et à jouer de cet instrument, aptitude qui récompense entièrement mes efforts. Anno Do

Origine.
La branche paternelle
Les départements français d’Italie : en haut, en rose, le département du Taro
Depuis trois cents ans, la famille paternelle de Verdi vit sur le territoire de Sant’Agata, un hameau de la commune de Villanova sull'Arda dans la province de Plaisance, en Bassa padana, à peu de distance de Busseto. Giuseppe Antonio, le grand-père du musicien, et son épouse, Francesca Bianchi, originaire de Villanova sull’Arda, ont douze enfants. Dans les années 1780, sans doute poussés par l’insuffisance des revenus d’un domaine par trop modeste pour une si grande famille, les Verdi émigrent aux Roncole où naissent les cinq derniers enfants. Ils y tiennent une ferme-auberge, l’Osteria vecchia et exploitent dans le même temps quelques arpents de terre. À la mort de Giuseppe Antonio, Carlo, le père du compositeur, alors âgé de dix-neuf ans, seconde sa mère à l’auberge. Il épouse Luigia Uttini en 1805. Le couple est installé à l’Osteria vecchia depuis huit ans lorsque naît leur premier enfant, Giuseppe.
La branche maternelle
La famille de Luigia Uttini, originaire du Val d'Ossola, émigre au xviie siècle, pour partir à Bologne où ses membres sont forgeron, boulanger, aubergiste… Une seconde branche s’installe dans la région de Plaisance. On trouve parmi ceux-ci des régisseurs, des professeurs, des hommes d’église… Luigia naît en 1787 à Saliceto di Cadeo où ses parents, Carlo et Angela Villa, tiennent une auberge-épicerie, comme celle qu’ils ouvriront une quinzaine d’années plus tard à Busseto et où viendra s’approvisionner Carlo Verdi, ce qui occasionnera sa rencontre avec sa future jeune épouse.
Contrairement à la légende qu’il a lui-même contribué à forger, les origines de Verdi, même si sa mère ne sait ni lire ni écrire, ne sont pas celles d’un enfant du popolo minuto. Les deux branches de sa famille appartiennent à la petite bourgeoisie de campagne, relativement aisée.
« Les Verdi avaient leur banc à l’église des Roncole et le chef du clan (…) était membre de la confraternité de la Sainte Conception à laquelle les Verdi firent des dons importants. »


Enfance et débuts.


Fils de Carlo Verdi et Luigia Uttini. Guiseppe Verdi est de modeste naissance, mais toutefois pas aussi pauvre qu'il l'a quelquefois affirmé. Carlo Verdi, le père de Giuseppe, tenait une auberge, et possédait un peu de terre, suffisamment pour y employer de la main d'œuvre.
Il savait lire et écrire, ce qui était fort rare à l'époque, et a toujours été déterminé à donner de l'instruction à son fils. Pour ce faire, il consentira à de lourds sacrifices financiers. La première enfance de Giuseppe se déroule donc dans l'ambiance d'une auberge de campagne italienne : les gens de passage, les chansons populaires…

Il grandit dans cette ambiance rurale, dure et laborieuse, dans laquelle la musique fait partie de la vie quotidienne. Nous sommes en Italie et la musique l'entoure .
Il apprend à lire et à écrire avec un prêtre de la paroisse, à l'école des enfants de choeur. Sa première formation musicale lui est donnée par l'organiste Pietro Baistrocchi sur les orgues de Saint-Michel Archange de Roncole.
Il montre très vite son intelligence et son goût du travail.
Ses parents, conscients de son talent musical, lui offrent une épinette et le confient à l'organiste du Village, Baistrocchi, pour sa formation générale et musicale.
Son école de musique sera donc l'église. Très vite, l’élève dépasse le maître et le remplace aux claviers de l’orgue durant les offices.
A la mort de celui-ci, en 1825, Verdi lui succédera au poste d'organiste du village. Il n'a que douze ans !Parfois, pendant les vacances, il fait de la musique au piano-forte avec un de ses amis plus avancé que lui.

En 1823, à l'âge de dix ans, Verdi est envoyé parfaire son éducation à Bussetto, où il étudie en outre la musique avec Provesi. Il entre en novembre 1823 au lycée de Busseto tenu par le chanoine Pietro Seletti.
Loin de chez lui, il loge chez un ami de la famille, surnommé Pugnatta, cordonnier originaire de Roncole. Il suit des cours de musique avec Ferdinando Provesi dès l'année suivante
Il rentre chez lui à pied au minimum une fois par semaine pour satisfaire à ses devoirs d'organiste. Son salaire lui permet d'ailleurs de payer lui-même une partie de ses frais de logement et d'entretien.
Pour ce travail il recevait 40 lires par an de l'église, avec des suppléments pour les fêtes exceptionnelles. Deux années de travail consciencieux passèrent et le Maestro Ferdinando Provesi déclara ingénument que son élève savait déjà plus de choses que lui.
A Bussetto, il rencontre Antonio Barezzi, le responsable de la philharmonie, composée de musiciens amateurs de bon niveau et dirigée par son maître Provesi.
Barezzi deviendra le protecteur et le mécène de Verdi, qui, à quinze ans, tombe amoureux de sa fille Margherita, pianiste et chanteuse, qu'il épousera en 1836.

Le 13 Février 1832, il obtient, du mont-de-piété de Bussetto, une bourse d'étude de 300 lires pour une durée de quatre ans, mais elle ne prend effet qu'au 1er novembre. Antonio Berezzi avance la somme nécessaire au voyage de départ. Verdi obtient son passeport le 22 mai, il part pour Milan accompagné de son père, et prend pension chez le professeur Giuseppe Seletti qui est le neveu de Pietro Seletti de Busseto et qui est ami de Berezzi. Le jeune Vedi va tenter l'examen d'entrée au conservatoire de Milan.
Mais la contrariété est grande lorsqu'il apprend qu'il est considéré comme trop âgé et de plus "étranger" à la Province dont dépendait Milan, on objecte de plus que sa technique pianistique est rudimentaire. Il est donc malheureusement refusé, cet échec le laissera amer toute sa vie et il en gardera une rancune tenace.
Il conservera toujours à portée de main une enveloppe ainsi libellée :
" l'année 1832, le 22 juin, la demande d'admission de Giuseppe Verdi au conservatoire de Milan fut rejetée ".
Il s’en souviendra jusqu'à la fin de sa vie, si bien, que bien plus tard, le succès venu, il refusera que ce conservatoire porte son nom.

Cependant grâce à sa bourse et au mécénat de Barezzi, il peut prendre des cours particuliers avec Vincenzo Lavigna, auteur d'opéra, répétiteur à la Scala, ami et ancien collaborateur de Rossini.
Durant trois ans il étudiera l'art du contrepoint, de la fugue et du canon. Verdi courageux et quelque peu autodidacte, travaille aussi tout seul les partitions des grands maîtres allemands, Haydn, Mozart, Beethoven, Bach, Haendel sans oublier les classiques italiens: Carissimi, Corelli et Marcello.
A Milan, Verdi va au concert, à l'opéra, il sort, il se montre, prend des contacts, se fait des amis influents dans le monde musical il va assister aux concerts en costumes, autrement dit des opéras serias. Il est présent à la création du Lucrèce Borgia de Donizetti, ouvrage dramatique spectacle musical, ce spectacle l'éblouit et déclenche chez le jeune homme une passion, une vocation qui ouvre la voie dans laquelle il s’engagera plus tard.

Le 26 juillet 1833, Provesi, le maître de musique de Busseto meurt.
Antonio Barezzi envisage de faire nommer Verdi en remplacement, mais Lavigna estime que Verdi a encore besoin d'une année d'études.
En 1834, Seletti ne peut plus héberger Verdi qui la même année dirige avec succès la Création de Haydn par un ensemble d'amateurs organisé par Pietro Massini.
Dans sa petite ville de Busseto, la vacance du double poste de maître de musique et d'organiste est l'occasion d'un affrontement entre les "Laïcs", dont Antonio Berezzi et nombre de membres de la Filarmonici et les "cléricaux".
Le 20 juin 1834, Verdi postule auprès des autorités paroissiales, mais Giovanni Ferrari, certainement plus croyant est déjà nommé organiste sans concours.
Le poste vacant d’organiste de la cathédrale lui a échappé en raison de son athéisme.
Le 28 juin 1834 Verdi se révolte contre ce favoritisme flagrant, il écrit une lettre de protestation à Marie-Louise d'Autriche, la duchesse de Parmes (veuve de Napoléon). L'évêque craint des troubles et teinte d'apaiser les passions, il calme le jeu en écrivant aux autorités de Parme le 11 mars 1815, pour accuser les Filarmonici de semer la discorde, les rappelent aux respect des règles et demande aux autorités d'être vigilantes, sur leurs gardes, afin d' éteindre la révolution dans l'oeuf, et en employant la troupe s'il le faut.
Dans une ambiance de village très tendue, le concours enfin lieu.
Et Verdi, "le semeur de trouble " est nommé, à vingt deux ans maître de chapelle à Busseto le 12 mars 1836. Mais Ferrari qui ne s'est pas présenté peut tout de même continuer à tenir l'orgue. Dans une lettre au maire de Busseto du 14 mars 1836, Verdi tente de se justifier, il nie avoir pris une part quelconque aux troubles ayant entouré sa nomination.
Excédé Verdi se tourne vers une autre ville Monza et y décroche un poste d'organiste mieux payé, mais il est maintenant lié par contrat à Busseto.
L'impossibilité de quitter Busseto contrarie son projet d'opéra (l'énigmatique Rocester) avec l'ensemble de Pietro Massisni.


Mariage et premiers succès


Cette position stable va lui permettre d’épouser enfin, le 4 mai de la même année, Margherita Barezzi, à laquelle il est fiancé depuis cinq ans et qui lui donnera deux enfants, Virginia et Icilio Romano, noms sans équivoque empruntés à un drame républicain d'Alfieri. Mais ces deux enfants mourront en bas âge.
Il écrit, et il compose une série de marches et d’ouvertures puis un opéra Oberto.
Mais son ambition vise beaucoup plus haut.
En septembre 1838 il est à Milan avec Margherita au moment où L'empereur Ferdinand Ier d'Autriche se fait sacrer roi de Lombardie-Vénitie à la cathédrale.
Le 28 octobre il adresse au maire de Busseto sa démission du poste de maître de musique de Busseto.
C'est en 1838 qu'il publie pour la première fois, chez Giovanni Canti à Milan, un recueil de six romances.
Il rompt le contrat avec Bussetto au bout de deux ans seulement, et part pour Milan en 1839, avec sa femme, son fils, la petite Virginia est décédée à Busseto en 1838, et le manuscrit d'un opéra.
Sur l'insistance de la cantatrice Giuseppina Strepponi, qui avait commencé à travailler la partition, mais qui n'en effectuera pas la création, il obtient de l'imprésario Bartolomeo Merelli un contrat pour la Scala et y débute avec Oberto, qui reprend sans doute l’essentiel de Rocester(1836), conte di San Bonifacio, qui est un succès certain : l'opéra est donné quatorze fois et repris dix-sept fois la saison suivante.
Le mois précédent la création d'Oberto, le petit Icilio décède à son tour d'une pneumonie, plongeant le jeune couple Verdi dans un nouveau deuil. Le couple se retrouve sans enfant et fortement ébranlé.
Pourtant, à la même époque, le succès d’Oberto lors de sa création à La Scala le 17 novembre 1839 lui vaut une commande par le directeur de La Scala, Bartolomeo Merelli, de trois œuvres pour les deux années à venir.
L’éditeur Ricordi achète le livret et la partition d’Oberto, ce qui rapporte à Verdi 1000 livres autrichiennes, soit un bon prix.
Suite au bon accueil fait à Oberto, Merelli propose un contrat à Verdi portant sur trois opéras, et lui fournit le texte d'un giorno di regno, déjà mis en musique par un obscur musicien en 1818, plus de vingt ans auparavant !
Mais Margherita décède à son tour le 18 juin 1840. Le sort s'acharne sur la famille, Verdi se tour plus que jamais vers la musique
Et le 5 Septembre "Un giorno di regno" son unique opéra-comique donné à la scala avant Falstaff, est un fiasco, il ne tiendra qu'une soirée. Seul, désespéré, Verdi songe un moment à abandonner la musique, mais il se reprend, petit à petit.


Musique et politique mènent au succès


Le 9 mars 1842 voit le succès phénoménal de Nabucco à la Scala, dans des décors et des costumes de récupération : en août 1842, on en donnera cinquante-sept représentations consécutives !
En 1842, l'Italie est morcelée, divisée, occupée. L'environnement social est lourd et la musique est un dérivatif d'une grande importance.
Créé le 9 mars 1842 à la Scala avec Giuseppina Strepponi dans le rôle d'Abigaille.
Le "Chœur des Hébreux" opprimés qui chantent l'amour de la Nation est évidemment assimilé à la lutte de l'aristocratie et des patriotes italiens contre l'occupation Aurichienne. Nabucco fait aussi un triomphe à la Fenice de Venise, dirigé par le comte Nani Mocenigo.
Le chœur "Va pensiero, sull’ali dorate… ", à la fin de la troisième partie de l’ouvrage, enflamme la foule qui s’identifie au peuple des esclaves hébreux sous le joug de l’étranger. Peu de jours après la première, tout Milan puis toute l’Italie chantent le "Va pensiero" de Verdi, le chant est devenu l’hymne de la résistance à l’oppression autrichienne et bourbonienne.

L’opéra "Nabucco",


Ce premier chef d’œuvre, marque le début de la popularité de Verdi. Il devient même la figure emblématique nationale.
En Italie, le nom de Verdi est associé au "Risorgimento", en italien : "Résurrection" et le slogan "Viva Verdi", sous entendant l’espoir du peuple vis-à-vis du Roi de Sardaigne Vittorio Emanuele, Re d’Italia, et fait de Verdi le symbole de l’identité nationale et de la volonté d’indépendance du peuple italien.
De son vivant, Verdi a reçu de très nombreux honneurs nationaux et hors de son pays natal.
La grande cantatrice Giuseppina Strepponi, est déjà en fin de carrière à l'âge de vingt-sept ans, du fait d'une part de sa vie privée mouvementée, et d'autre part du trop grand nombre d'engagements qu'elle accepte, mais elle va néanmoins réaliser des miracles en Abigaille.
Nous l'avons dit, les Italiens dont une bonne partie du pays morcelé est occupé par l'Autriche, se reconnaissent dans le va pensiero, le chœur des esclaves chantant leur liberté perdue. Verdi devient, un peu par hasard, le chantre de l'unité italienne : il ne l'a pas choisi mais il va l'assumer et ce fait va donner une direction à son oeuvre. La plupart de ses opéras suivants seront des opéras patriotiques (I Lombardi, Ernani, Giovanna d'Arco, Attila, la battaglia di Legnano…).
La musique était alors le meilleur moyen de défier les autorités : un italien ne pouvait pas circuler dans les rues en déclamant un libelle ou un pamphlet, mais il pouvait chanter ! Les opéras patriotiques devinrent ainsi la meilleure arme contre les occupants, comme la battaglia di Legnano créée à Rome en 1849, dix jours avant la proclamation de la république romaine, dont le livret célébrait la victoire des Lombards sur les Germains, et dont les premières et les dernières paroles célèbrent l'Italie.

On peut se rendre compte de l'importance de cette " fronde opératique " en examinant le nombre incroyable de décrets concernant les représentations d'opéra, aussi bien que leurs sujets qui paraissent de nos jours complètement farfelus : le nombre maximum de rappels autorisés avant le baisser de rideau, par exemple…et dès que la révolte grondait, le gouvernement commençait avant tout par fermer les théâtres ! Le public voyait des allusions partout, tout était interprété, et tout était prétexte à démonstration, l'art de Verdi était entre autre d'anticiper ces allusions et ces démonstrations ; mais malgré ses opinions, et bien que fréquentant le salon libéral et nationaliste de la comtesse Maffei, Verdi est instinctivement hostile à toute adhésion formelle, et n'appartient donc à aucun mouvement.
Il ne s'engage pas dans un parti politique.
Après Nabucco, Verdi devient l'un des maestri les plus en vue, il peut acheter une maison et un peu de terre à Roncole, où loger ses parents. Pendant dix ans, Verdi ne cesse d'écrire de nouveaux opéras, et doit se débattre avec les contrats, les délais, les imprésario, les éditeurs, les chanteurs…
Il voyage d'une ville à l'autre pour surveiller les créations aussi bien que les reprises de ses œuvres.
La plupart d'entre elles sont des succès : I lombardi alla prima crociata, Ernani, Attila, Macbeth…En 1847, on peut lire dans la Strenna Teatrale :
" la musique de Verdi est devenue indispensable à tout théâtre qui voudrait remplir sa salle, et le prestige d'une première donne du lustre au programme ".

Verdi est célèbre. Il est accueilli dans les salons en vue, dont celui de la Comtesse Clarina Maffei avec laquelle il se lie d'amitié, comme avec son mari le poète et traducteur Andrea Maffei ou le second compagnon de la comtesse, l'écrivain Carlo Tecla.

Il renouvelle le succès avec Les Lombards de la première croisade, créé à la Scala le 11 février 1843, malgré l'opposition de l'archevêque de Milan, le cardinal Gaisruk.
Verdi devient en dépit de son refus, un homme politique, ses opéras donnent l'occasion à des manifestations patriotiques.
Il est partout en Italie.
Le 4 avril 1843, Nabucco est donné à Vienne alors qu'il reçoit une commande de la Fenice. A la fin du mois d'avril il est au Teatro Regio de Parme avec Nabucco.

Après y avoir donné Les Lombards, et hésité entre plusieurs sujets, il crée la 9 mars 1843 Ernani livret de Fancesco Maria Piave, d'après Victor Hugo à la Fenice de Venise.
Le succès de la première est mitigé, mais l'année suivante c'est un franc succès au teatro San Benedetto, succès qui par la suite gagnera l’Europe.
Ernani marque le début d'une collaboration fructueuse avec le librettiste Francesco Maria Piave.
En septembre, l'opéra est à Vienne
Le chœur de l’acte 4 "O signore, dal tetto natio" fait le pendant du "Va pensiero" et devient lui aussi un classique du répertoire patriotique.
Durant cette période de grande intensité et de production, chaque opéra comporte des allusions, des messages sur la situation politique italienne.
Citons Ernani (1844),
-Giovanna d’Arco et Alzira (1845),
-Attila (1845-1846)
-I Masnadieri (1847).

Le 3 novembre 1844, Verdi crée I Due foscari au Teatro Argentina de Rome.
La même année Antonio Berezzi lui adresse Emmanuel Muzio comme élève. Il restera pendant plusieurs années son secrétaire.
1845 est une année de rupture avec Merelli qui exploite Verdi en le faisant travailler jour et nuit depuis des années.
Après cette fâcherie avec Merelli, Verdi ne revient pas à la Scala avant 1869.
Le 12 août 1845, il crée Alizira sur un livret de Salvatore Cammarano d'après Voltaire au théâtre San Carlo de Naples.
Le 17 mars 1846, Attila sur un livret de Solera d'après Zacharias Werner à la Fenice de Venise.


Rencontre avec le théâtre de Shakespeare


En 1846, Verdi commence à écrire Macbeth, qui restera l’une de ses œuvres préférées.
Il accorde une année entière de travail à cette oeuvre afin de réaliser sa"première rencontre professionnelle avec Shakespeare".
On décèle dans la correspondance de Verdi une grande admiration pour Shakespeare, qu’il surnomme "le grand poète", "le grand tragique" et même "papa".
Le maestro se détourne des batailles, troupes en furie, soldats, et se consacre à un travail psychologique plus affiné qui aboutira à la trilogie des années 1850 (Rigoletto, Il trovatore, La Traviata).
En écrivant Macbeth, Verdi perfectionne surtout son orchestration, qui devient un acquis technique, un progrès qui bénéficiera aux opéras ultérieurs
1847 : Macbeth
Le 14 mars 1847 a lieu la création de Macbeth au théâtre de La Pergola à Florence.
Le succès est retentissant, Verdi est rappelé vingt-sept fois. Il reçoit une couronne en or massif d’une grande valeur, portant sur chaque feuille le titre de ses opéras et cette inscription :
"A Verdi, les Florentins, ses admirateur"
Il fait maintenant l'objet d'une réelle vénération.

Le 22 juillet 1847, la création de I Masnadieri a lieu à Londres au Théâtre de Sa Majesté devant la reine Victoria et le prince Albert.
Cet ouvrage est la première commande reçue d’un pays étranger. Verdi dirige les deux premières représentations de l’œuvre qui est un échec et que l’on retire rapidement du répertoire.

En 1848, Verdi est à Paris où il assiste à la révolution de février.
Lors de la création à l’Académie royale de musique, son opéra I Lombardi rebaptisé Jérusalem est repris en langue française.
Il retrouve la diva Giuseppina Strepponi, alors professeur d’art lyrique depuis un an en france.
Il s'établit à Paris, à l'origine pour la transformation d'I Lombardi en Jérusalem, mais, amoureux de Giuseppina Strepponi, il s'installera chez elle près de Paris, à Passy, officialisant ainsi leur relation amoureuse.
C'est là qu'il compose Il Corsaro, commandé par le Teatro Grande de Trieste et il restera environ deux ans en France, faisant de temps en temps quelques voyages en Italie, et tout particulièrement à Milan quand il en apprend l'insurrection de 1848.
L'opéra de Paris en 1844
Il reçoit la Légion d'honneur des mains de Louis-Philippe.
A Paris il est très intéressé par le renversement de la monarchie et la proclamation de la seconde République

Lors de son retour à Milan, le 5 avril, la ville s’est libérée depuis le 18 mars 1944.
Verdi écrit à son librettiste Piave :
"en 1848, nulle musique ne saurait mieux convenir aux oreilles italiennes que le son du canon".
Le 18 mars, la troupe autrichienne tire sur la foule à Milan. L'insurrection des 5 jours libère le ville. Verdi est enthousiasmé.
Il se rend à Milan, mais y arrive après les combats.
Et le 21 Avril, il précise aussi à son librettiste Piave :

"je n'ai pu voir que ces extraordinaires barricades et non les combats. Honneurs à ces héros ! Honneur à toute l'Italie, vraiment grande désormais ! Voici l'heure de sa libération, sois-en sûr. Le peuple le veut et quand le peuple le veut, nul pouvoir absolu ne saurait y résister. Ceux qui entendent nous régir par la seule force peuvent bien faire tout ce qu'ils veulent, conspirer autant qu'ils veulent, ils ne parviendront pas à priver le peuple de ses droits. Oui, oui, quelques années encore, peut-être seulement quelques mois, et l'Italie sera libre, unie et républicaine. Comment pourrait-il en être autrement ?"
Il ne savait pas que viendrait un jour, Il cavaliere le beau sylvio Berlusconi !
Mais à cette époque troublée, dans ce mouvement, un personnage exemplaire émerge:
Il s'agit du comte Camiollo Benso de Cavour, aristocrate et homme d'affaires "moderne" qui investit dans les chemins de fer.
Il a créé un parti nationaliste modéré et édite à Milan, depuis le 15 décembre 1747 un journal : Il Risorgimento (La résurrection) qui milite pour l'unité italienne et une monarchie constitutionnelle.
De fait, le roi Charles-Albert de Piémont-Sardaigne promulgue le 8 février 1848 une Monarchie constitutionnelle.
Garibaldi revient d'Amérique du Sud et forme avec Mazzini une légion pour combattre les Autrichiens et obtenir l'indépendance de la Lombardie.
Battu à Mazzone, Garibaldi et ses valeureuses chemises rouges (bien différentes des futures chemises noires de funeste renommée) se réfugie en Suisse.
Il Corsaro, commandé par le Teatro Grande de Trieste est créé le 25 octobre 1847

A Naples, il crée Luisa Miller sur un livret de Salvatore Cammarano d'après Kabale und Liebe de Schiller au Teatro San Carlo de Naples le 8 décembre 1849.
La création a été mouvementée. En raison des difficultés financières du théâtre, Verdi avait demandé le placement d'une somme de garantie.
Mais le directeur du théâtre, le duc de Ventignano, s'y est refusé.
Verdi veut abandonner ce spectacle et les difficultés, il veut quitter la ville, mais il est menacé d'une arrestation il doit se réfugier sur un bâtiment de guerre français ancré dans le port.
La représentation va bien avoir lieu, mais Verdi ne veut plus jamais composer pour cette Ville. les relations avec ses représentants étant trop incertaines.
Les combats continue et l'Italie est toujours aussi instable, devant la violences des émeutes, le 24 novembre 1848, le pape Pie IX s'enfuit de Rome et se réfugie à Gaete.
Garibaldi revient à Rome et forme une nouvelle légion pour défendre la République.
Le 20 décembre, et en dépit de tout, Verdi est à Rome pour la création de La Battaglia di Legnano (sur un livret de Cammarano) au Teatro Argentina.
Dans ce pays, dans les rues on se bat mais dans les théâtres on chante !
On fait la révolution en chanson, dans les salles de spectacles ont croit voir de véritables insurrections.
Il semble que l'on puisse priver les italiens de liberté mais pas de musique.
La réputation du peuple Italien n'est décidément pas usurpée, et Verdi le sait. Verdi dont la baguette officiante est plus rassembleuse que n'importe quel discours politique aussi passionné soit-il.
C’est alors que verdi compose La Battaglia di Legnano qui célèbre la victoire de la ligue lombarde, le 29 mai 1176, près de Milan, sur l’Empereur allemand Barberousse.
Lors de la première de l’opéra, le 27 janvier 1849, les esprits s’enflamment encore, la salle est pleine à craquer, on rappelle vingt-cinq fois le maestro, et encore une fois, le chœur d’hommes "Viva Italia", dès l’acte 1, rassemble tous ses fils.
Le 27 Janvier 1849 c'est un grand triomphe (20 rappels à la première) marqué par la politique. Son nom devient un des symboles à la résistance contre l'occupation étrangère. Les caractères de son nom V.E.R.D.I. deviennent les initiales de Vittorio Emanuele Re D'Italia et Viva Verdi devient vive Victor-Emmanuel, roi d'Italie.
Le 9 février 1849 le pape est déchu, et le même jour, la République romaine est proclamée.
Mais la France dépêche un corps expéditionnaire pour rétablir le pape et le réinstaller au vatican dans son palais.
Avec l'aide de la France, les Garibaldiens sont battus le 1er juillet 1849 à Janicule.
Le calme se fera lentement.
A l'automne Verdi et Giuseppina Strepponi quittent Poissy, quittent la France ensemble, et retournent en Italie, dans leur domaine de Sant'Agata.
Ils reviennent tous deux vivre à Busseto en juillet 1849, mais ne se marieront qu'en 1859.
En mai 1848, Verdi a acheté les premières parcelles de son domaine de Sant'Agata, qu'il ne cessera d'agrandir par la suite.
Une partie du prix est payé par échange avec la maison et les terres de Roncole.
Mais la famille est divisée, les parents de Verdi n'accepte pas le nouveau couple.
En janvier 1851, Verdi donne l'ordre à ses parents de quitter Sant'Agata, afin de s'y installer, lui et Giuseppina Strepponi, qui n'est acceptée ni par sa famille, ni par la population de Busseto.
Le conflit va s'aggraver rapidement et les Verdi ne s'adressent plus la parole que par notaire interposé.
Verdi coupe les ponts avec ses parents et la plupart des ses amis, et vit seul avec Giuseppina, dans son domaine. La rupture sera définitivement consommée avec sa ville natale, lorsque les autorités municipales refuseront le poste de maître de musique à Emanuele Muzio, soutenu par Verdi.
Celui-ci refusera alors même d'entrer dans Busseto, et préférera effectuer des détours plutôt que d'entrer dans la ville.
Pendant ce temps, le 8 décembre 1849, création à Naples de Luisa Miller.

La trilogie populaire ou le mélodrame porté à son apogée


De 1851 à 1853

Après 1850, Verdi est sans rival en Italie, son aisance financière est assurée, Sant'Agata lui offre d'autres occupations et d'autres revenus, il prend alors davantage de recul vis-à-vis de sa production. De cette période de maturité date en particulier ce qu'on appelle sa trilogie populaire, Rigoletto-Trovatore-Traviata.
Verdi est à son apogée, il est paisible, il maîtrise plus que jamais son art et se nourrit pour créer, il s'inspire de la vie sociale de son pays.
Avec sa compagne, il séjourne de nouveau à Paris. En mai 1852 ils sont de retour et il achève Le Trouvère créé au Théâtre Appolo de Rome 19 janvier 1853.
Il offre aux amoureux du bel canto trois oeuvres majeures :
-La création de Rigoletto d’après Le Roi s’amuse de Victor Hugo.
Verdi déjà, parfait musicien, maîtrise désormais en plus et parfaitement l’art du théâtre.
La fameuse chanson "La donna è mobile", écrite volontairement la veille de la première, pour mieux créer la surprise, est un calcul savant du maestro.
La mélodie éclate comme une bombe le soir de la première, le 9 mars 1851, à La Fenice, l’effet réussit à merveille et la soirée est un triomphe.
Par ailleurs, dans le quatuor du 3ème acte, Verdi se révèle maître dans l’art d’exprimer les émotions contradictoires des quatre personnages en un seul morceau concertant;

-Il Trovatore Le Trouvère est le mélodrame parfa
it.

Il respecte la règle du trio : lui, elle, l’autre. Autrement dit, le tio habituel : le ténor, la soprano et le vilain baryton. On y trouve une élégance dans la structure, un équilibre de la construction, une belle instrumentation.
La première, le 19 janvier 1853, au Teatro Apollo de Rome, est un succès retentissant.
Cette même année 1853, Verdi plante deux arbres dans son domaine Sant’Agata, un platane pour Rigoletto et un chêne pour Il Trovatore.

-La Traviata ou "La Dévoyée", un sujet de notre temps tiré de la Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils.
Verdi est heureux en l’écrivant "je la fais avec un franc plaisir".
Le compositeur se libère des vieilles conventions de l’opéra italien: il utilise un langage plus souple et plus continu. Les interprétations sont plus faciles à comprendre, l'opéra gagne en clarté et devient plus accessible.
La création au théâtre de La Fenice à Venise est un vrai fiasco. Mais Verdi n'est pas déstabilisé. Il croit en son oeuvre.
L’insuccès fut-il dû aux interprètes, aux costumes modernes ? La profession de Violetta indigna sans doute aussi. Fanny Salvini-Donatelli, dans le rôle titre, avec un embonpoint important fit rire le public.
Le lendemain du fiasco, Verdi déclare
"Je crois que La Traviata n’a pas dit son dernier mot hier soir. Ils la reverront, et nous verrons".
Verdi avait en effet raison. L’année suivante, dans le même théâtre de La Fenice, l’œuvre est reprise avec des costumes d’autrefois et obtient un grand succès.

Après avoir penché pendant des années du coté de la République, et après l'échec de Garibaldi, Verdi, toujours fervent patriote, se tourne vers Cavour dont la politique progressiste contribue à convertir les républicains à la monarchie libérale et constitutionnelle du roi du Piémont, Victor-Emmanuel II.


Nombreuses commandes et carrière parlementaire


Le 16 novembre 1850, Stiffelio sur un livret de F. M. Piave, joué au Teatro Grande à Trieste est un échec.
En 1851 il projette avec Piave de mettre en musique l'oeuvre de Victor Hugo Le roi s'amuse sous le titre de La Maledizione.
Les autorités de plusieurs pays refusent cet opéra injurieux pour la royauté.
Il est contrait de modifier le projet avec un roi imaginaire et un bouffon qui ne soit pas difforme.
Rigoletto :
L'oeuvre est rebaptisée Rigoletto et obtient un grand succès à la Fenice de Venise le 11 mars 1851.
Elle atteindra Paris avec plusieurs années de retard à cause d'un litige sur les droits d'auteurs mis en avant par Victor Hugo.
Salvatore Cammarano meurt avant d'en avoir achevé le livret qui est repris par Leone Emmanuel Bardare.
C'est un immense succès qu'il enchaîne avec La Traviata sur un livret de Piave d'après "La dame aux Camélias" d'Alexandre Dumas.
Créé à la Fenice de Venise le 6 mars 1853, c'est un échec.
Redonné en mai 1854 cette fois au théâtre San Benedetto de Venise, c'est un succès.
Verdi désire des costumes contemporains pour les acteurs, mais les autorités de Venise rejettent cette représentation

En 1855, Verdi reçoit une commande française pour l’Exposition universelle de la ville de Paris, alors capitale artistique du monde. Verdi écrit "Les Vêpres Siciliennes", sur un livret de Eugène Scribe et de Charles Duveyrier. C'est un franc succès.
Suivent les opéras Simon Boccanegra (1857), Aroldo (1858), Un ballo in maschera (Un bal masqué) (1859).

Louis Gueymard dans les Vêpres siciliennes
Nouvel échec à la Fenice de Venise le 12 mars 1857 avec Simon Boccanegra sur un livret de Piave.
Le 16 août, il triomphe à Rimini avec Aroldo, une révision (du livret et l'ajout d'un acte) de Stiffelio qui sept ans auparavant fut un échec à Trieste.


La politique en Italie


En 1859 nouvelles difficultés avec les autorités pour l'opéra La Vendetta in Domino sur un livret de Gustave Auber d'après Scribes prévu pour Naples. Le sujet, l'assassinat d'un roi de Suède est trop proche de l'actualité après les attentats contre le roi de Naples attaqué par ses gardes et celui d'Orsini contre Napoléon III.
Les autorités décident de modifier l'oeuvre sans l'avis des auteurs.
Une vive polémique s'engage. L'opéra est interdit. Avec l'aide du librettiste Antonio Somma, Verdi modifie le livret.
L'action ne se passe plus en Suède mais à Boston, le roi devient un gouverneur. Et tout va bien !
Un Ballo in Maschera, présenté à au théâtre de l'Apollo Rome le 17 février 1859, est à nouveau un triomphe doublé d'une manifestation patriotique.

Le 26 avril 1859, la guerre est déclarée entre le Piémont et l'Autriche. Les Italiens sont soutenus par Napoléon III. Le 20 juin, depuis Sant'Agata, Verdi lance une souscription :

"Les victoires remportées jusqu'à maintenant par nos valeureux frères ne l'ont pas été sans beaucoup de sang répandu, et donc pas sans causer le douleur suprême de milliers de familles ! A des moments pareil, tous ceux qui ont un cœur italien doivent supporter, en fonction de leurs propres moyens, la cause pour laquelle on se bat.
Je propose uns souscription en faveur des blessés, et en faveur des pauvres familles de ceux qui meurent pour la patrie."

Le 12 juillet 1859 Napoléon et Victor-Emmanuel signent le traité de Villafranca qui laisse aux Autrichiens la domination sur Venise et dessine une confédération qui aurait le pape à sa tête.
Cavour démissionne de son premier ministère du Piémont.
Verdi est scandalisé y compris par le ralliement de Garibaldi au roi.

"Au lieu de chanter un hymne à la gloire, il me semblerait plus approprié de se lamenter sur les éternels malheurs de notre pays.
Avec votre lettre j'ai reçu un Bulletin du 12 qui dit : "La paix est conclue... Venise reste autrichienne !!"
Et où est donc l'indépendance de l'Italie si longtemps promise et si longtemps désirée ? Que veut dire la déclaration de Milan ? Venise n'est-elle pas italienne ? Après tant de victoires, quel résultat ! Tout ce sang répandu pour rien ! Tant de pauvres gens déçus !
Et Garibaldi qui a même sacrifié ses vieux principes pour soutenir un roi, tout cela en vain. C'est assez pour vous rendre fou ! J'écris en proie au plus profond découragement et je ne sais plus ce que je dis. C'est donc vrai que nous ne pourrons jamais rien espérer des étrangers, de n'importe quel pays soient-ils".


Mais la vie continue et le 29 Août 1859 verdi légalise son union et épouse Giuseppina Strepponi en Savoie, lors d’une cérémonie privée.
Le 4 septembre il est élu pour représenter Busseto l'Assemblée des provinces de l'État de Parme. Le même mois il rencontre Cavour. Il s'occupe d'acheter des fusils pour la légion de Garibaldi.
Premier signataire il verse 550 francs, Giuseppina Verdi 83 francs, Carlo son père, 22 francs, Antonio Berezzi, 83 francs.

Comte Camillo Benso de Cavour

Le 21 janvier, Cavour reprend ses fonctions. Le 12 mars, Parme vote pour l'annexion du Piémont. Le 4 avril 1860, une révolte éclate à Palerme.
Le 15 mai, Garibaldi, à la tête de 1087 "Chemises rouges" ,l'expédition des 1000 bat les troupes des Bourbons à Calatafimi. Le 27 mai, il est à Palerme.
Le 7 septembre il est à Naples.
A la fin de l'année, Cavour pense qu'il est temps d'organiser l'élection du premier parlement. Verdi qui veut échapper à l'élection tente de voir Cavour à Turin. Le 3 février 1861 Verdi est élu député de Borgo San Donnino,Fidenza.
Le 14 février il est à Turin pour la séance inaugurale de l'Assemblée. Il sera Sénateur.
Le 26 octobre 1861, le Royaume d'Italie est proclamé avec à sa tête le roi Victor Emmanuel.

1861-1865 : période politique, carrière parlementaire / Verdi écrit 1 seul opéra : La Forza del destino
En 1861 Verdi se fait élire député de Busseto.
Napoléon III chasse les Autrichiens de la Lombardie. Verdi devient député au Parlement de Turin, dans le nouveau gouvernement italien.

Le 10 novembre 1862 a lieu la création de La Forza del destino La Force du destin sur un livret de Piave d'après Angel de Saavedra Ramirez de Banquedano, duc de Rivas est créé au Théâtre Impérial de Saint-Petersbourg.
Verdi fait le voyage pour assister à la première. Le cachet du tsar est énorme.
Il reçoit du tsar l'Ordre impérial de Saint-Stanislas

En 1864 Il est élu à l'Académie des beaux-arts à Paris, au fauteuil de Meyerbeer.

En 1866, Giuseppe Verdi et Giuseppina Strepponi établissent leur résidence d'hiver dans un vaste appartement du Palais Sauli à Gênes, où habite leur ami le chef d'orchestre Mariani.

En 1867, le père de guiseppe Verdi décède ainsi que Antonio Berezzi son beau-père et mécène. Le couple adopte une petite fille, Maria Filomena Verdi.


1867 : Verdi va séjourner à Paris, pour deux évènements à l’Opéra de Paris. Le premier est la réadaptation de Macbeth révisé en 1864-1865, et monté avec succès pour la scène parisienne.
Le deuxième est la création, le 11 mars 1867 de l’opéra Don Carlos, grand opéra en 5 actes, en français, d’après le drame de Schiller, dont le succès est mémorable. Joseph Méry meurt avant de terminer la rédaction du livret qui est achevé par Camille Du Locle. L’ouvrage vaste, grandiose et subtil à la fois, peint à merveille les caractères.

1871 : le 24 décembre a lieu la création d’Aïda, à l’Opéra du Caire en Egypte. Cette commande du khévide Ismaïl Pacha pour l’inauguration du Canal de Suez rapporte à Verdi une très belle rétribution, il reçoit du khédive du Caire une rémunération jamais perçue par un compositeur, et l'opéra sera salué par un grand succès international.

Verdi refuse de nombreuses commandes, mais le livret d' Aïda l'enthousiasme
Ismaïl Pacha, Khédive ou vice-roi d'Égypte ambitionne de donner à l'Égypte l'image d'une grande nation à l'égal de celles d'Occident.
L'achèvement du percement du canal de Suez et la souveraineté de l'Égypte ouvrent des perspectives. Il fait construire un théâtre au Caire qui est inauguré en même temps que l'achèvement du canal de Suez le 1er novembre 1869 avec Rigoletto dirigé par Emmanuel Muzio, l'ami et l'ancien élève de Verdi.
Mais la question du répertoire d'origine locale se posant, Ismaïl Pacha pense plutôt demander à des artistes occidentaux de créer des spectacle égyptiens que l'inverse. L'archéologue Auguste Mariette, installé en Égypte mais en relations étroites avec la France est chargé de garantir l'authenticité. Verdi trouve le programme égyptien bien fait ; il est splendide quant à la mise en scène, et il contient deux ou trois situations certainement très belles, quoique sans grande nouveauté. Mais qui l'a fait ? Il y a là-dedans une main qui a beaucoup d'expérience, habitués à écrire et qui connaît très bien le théâtre

Décor d'Aïda de Philippe Chaperon, 1871


Auguste Mariette-Bey garantit "l'authenticité" des décors
et dessine les costumes d'Aïda conformément aux relevés archéologiques
Aïda est créée au Caire au théâtre Khedival le 24 décembre 1871 sous le direction de Giovanni Bottesini et dans une version italienne traduite par Antonio Ghislanzoni
En 1872, Teresa Stolz entre dans le vie de Verdi. Elle est la soprano préférée.
On ne sait rien de leur liaison amoureuse éventuelle.
Des articles odieux à sensation parurent à ce sujet dans les années 1875.
Giuseppina Strepponi s'est émue à ce moment mais fut une grande amie de Teresa Stolz.
En 1873 Verdi publie son premier quatuor à cordes en mi mineur chez Ricordi.
Le 22 mai 1873, Verdi subit une grande perte dans la personne d'Alessandro Manzoni qui meurt.
Verdi n'assiste pas aux obsèques. Il semble qu'il redoute à mêler sa tristesse personnelle à la manifestation publique.
C'est ce qu'il exprime dans une lettre à Ricordi datée du 23 et ajoute : Je viendrai bientôt m'incliner sur sa tombe, seul, incognito, et peut-être après plus ample réflexion et après avoir mesuré ma force, je proposerai quelque chose pour rendre honneur à sa mémoire.
Le 3 juin, il annonce son projet de Messe pour les morts à Ricordi.
Il a besoin d'un grand orchestre, d'un chœur important et de 4 ou 5 solistes. Il demande à Ricordi de négocier avec la municipalité pour financer la création.
Il s'engage à prendre à ses frais la copie, d'assurer les répétitions et de diriger.
Le Requiemest créé le 22 mai 1874 à San Marco de Milan.
Il est aussitôt donné à l'Opéra-Comique de Paris et à l'automne.

Villa Doria à Gênes


En 1874 suite à la faillite de l'Opéra-Comique de Paris, Verdi perd d'importants revenus et se fâche avec Du Locle, le directeur.
Verdi et sa femme emménagent dans leurs résidences d'hiver du Palazzo Doria à Gênes.

En juillet 1877 il donne son Requiem à Cologne.
En 1879 le Requiem est joué triomphalement à la Scala de Milan au profit des victimes des inondations du début de l'été.
A cette époque Giulio Ricordi a l'idée d'un nouvel opéra avec le participation de Boito, Othello.
Mais Verdi fait traîner l'affaire en longueur et lie une solide amitié avec Boito qui épris de wagnérisme lui était en un temps opposé.


Dernières créations :
Å“uvres religieuses, Otello, Falstaff

1874: La Missa da Requiem, ouvrage sacré d’une grande gravité et intensité dramatique est créée à l’église San Marco de Milan et ne tarde pas à être donnée au théâtre.
Les Quattro pezzi sacri (4 Pièces sacrées), écrites de 1888 à 1897, sont créées sur la scène du théâtre de La Scala.


En Avril 1880, une statue de Verdi est érigée dans le foyer de la Scala de Milan en présence du compositeur dont on joue le Pater Noster et l 'Ave Maria sous la direction de Faccio.
Le projet Othello est arrêté pour la révision de Simon Boccanegra avec Boito.
Le 24 mars 1881, la nouvelle version de Simon Boccanegra est créée à la Scala.
En été Ricordi et Boito séjournent à Sant'Agata pour discuter de l'opéra Othello avec Verdi.
Ce dernier demande au peintre Domenico Morelli de faire un portrait de Iago.
En 1882 Verdi est à Paris pour gérer ses droits d'auteurs et entreprend avec Charles Nuitter la révision de Don Carlo.
Cette version n'est pas jouée à Vienne comme Verdi l'espérait, mais à la Scala le 10 janvier 1884.
Le 27 mars pour une raison futile, Verdi abandonne le projet d'opéra Othello et offre le livret à Boito.
Ce dernier prie Verdi de reprendre le projet.

Les deux derniers ouvrages lyriques de Verdi, Otello et Falstaff, tous deux reconnus comme des chefs d’œuvre, sont inspirés de Shakespeare.
Verdi collabore avec le librettiste Arrigo Boïto (grand poète et musicien).

Otello (1887), reprend le grand jeu du couple ténor-soprano aux rapports envenimés par le perfide baryton Iago. L’opéra est un triomphe malgré la nouveauté des formules musicales et vocales. Otello est enfin créé le 2 février 1887 à la Scala de Milan déclanchant un véritable délire d'enthousiasme dans les rues de la ville.
En 1888, Verdi fait construire un petit hôpital près de Sant'Agata pour éviter aux paysans malades de trop longs trajets.
Il commence en 1889 la composition de ses Quatre pièces sacrées et se lance dans le projet d'un opéra-bouffe proposé par Boito, Falstaff d'après les Joyeuses commères de Windsor de Shakespeare.

Falstaff (1893), son dernier opéra, est une comédie lyrique.

Verdi y signe sa sortie en grande pompe sous les traits de l’humour, avec brio, lyrisme et fantaisie.
Il commence en 1889 la composition de ses Quatre pièces sacrées et se lance dans le projet d'un opéra-bouffe proposé par Boito, Falstaff d'après les Joyeuses commères de Windsor de Shakespeare.
Le 10 juillet il est fermement décidé à composer cette nouvelle oeuvre et se met à la tâche.
A la fin de l’œuvre, dans une immense fugue chorale, Falstaff se tourne vers un public complice et nous rappelle que le monde n’est qu’une farce, qu’un grand théâtre.

En même temps, il s'occupe d'acheter des terrains à Milan pour faire construire une maison de repos pour des musiciens âgés.
Le 20 mars 1890, le premier acte de Falstaff est achevé.

Le 27 novembre, l'élève de Verdi Emmanuel Muzio, chef d'orchestre au théâtre italien, professeur de chant à Paris et créateur d'Aïda à Paris meurt.
Falstaff est créé à la Scala le 9 février 1893.
Verdi ensuite va voyager entre les capitales : il est à Rome, à Berlin.
Le 18 avril, il est à Paris pour la création de Falstaff à l'Opéra-Comique de Paris. Le 12 octobre Otello fait un triomphe à l'Opéra de Paris.
En 1895 il travaille à son Te Deum :
"Une action de grâce, pas pour moi, mais à l'intention du public qui après tant d'années a été libéré de la nécessité d'écouter mes opéras !!"
écrit-il au chef d'orchestre Edoardo Mascheroni le 21 avril 1895.
Giuseppina Verdi meurt à Sant'Agata le 14 novembre 1897

En janvier 1898, Ricordi publie les Quatre pièces sacrées (Quattro pezzi sacri).
Le 7 avril Trois de ces pièces sont créées à l'Opéra de Paris.
Les médecins interdisent à Verdi de se déplacer. Boito s'y rend à sa place.
Verdi fonde la Maison de repos des musiciens à Milan.
Au début août 1898, le conservatoire de Milan prend le nom de Conservatoire Giuseppe Verdi

Conservatorio G. Verdi sonne faux !

Un Conservatoire qui a essayé de me tuer, je n'éxagère pas et dont je voudrai même oublier le souvenir. Et que se serait-il passé si ce saint homme, mon beau-père, en entendant la condamnation des prophètes du Conservatoire en juin 1832; m'avait dit :
"On me dit que tu n'es pas fait pour le musique, ce n'est donc pas la peine de gaspiller du temps et de l'argent? Retourne dans ton village natal, deviens de nouveau organiste, travaille la terre et meure en paix"
Cela aurait été bien compréhensible
"Quand j'ai commencé à choquer le monde musical avec mes péchés, on subissait la calamité des primas donnas, des Rondos, maintenant, c'est la tyrannie des chefs d'orchestres ! Mauvais, très mauvais ! mais des deux maux, je préfère le premier "

G. Verdi à Giulio Ricordi, 13 août 1899
Pour la saison 1898-1899, Falstaff est repris à la Scala de Milan sous la direction de Toscanini. La construction de la Maison de repos pour les musiciens, Casa di riposo per musicisti est achevée en 1899.
Elle ouvrira ses portes le 10 octobre 1902. Verdi lui a légué ses droits d'auteur.
Casa di riposo per musicisti

Fin de vie

Verdi achève son parcours de vie retiré dans son domaine harmonieux de Sant’Agata à Busseto.
Ayant acquis de nombreuses terres, il donne du travail aux paysans et crée aussi à leur intention des organismes sociaux, hôpital, maternité, maison de repos.

1901 : Verdi meurt dans son hôtel à Milan, le 27 janvier 1901 à l’âge de 87 ans, six jours après une attaque d’apoplexie.
Lors de ses funérailles, 800 choristes chantent le fameux "Va pensiero" de Nabucco sous la direction d’Arturo Toscanini.
Il disparait sans laisser d'héritier.
Verdi lègue ses droits d'auteur à venir à la maison de retraite des vieux musiciens qu'il avait fondée à Milan. Enterré simplement, selon son vœu, il reçut ensuite de la ville de Milan un hommage solennel tel qu'aucun compositeur n'en reçut jamais.


En conclusion


Verdi consacre l’essentiel de son œuvre à la scène. A son catalogue figurent surtout trente trois opéras, quelques mélodies, de la musique religieuse et chorale, et un seul quatuor.
Verdi doit sa notoriété de compositeur à son grand art de la force dramatique, à sa ligne mélodique facile à mémoriser et à l’invention toujours renouvelée, à un rythme symétrique entraînant, à des chœurs immortalisés.
Sa musique rassemble et unit les cœurs à travers les sentiments et les passions humaines, elle sait aussi ouvrir l’espace qui frappe l’imaginaire.
Qualifié un jour de "grand musicien" Verdi répondit : "Laissez tomber le grand musicien, je suis un homme de théâtre !"
Dénominateur commun : le ‘‘génie dramatique’’ le grand mot pour parler de Verdi.
Sa personnalité très humaine, équilibrée, faite de sang, de chair, d’esprit, de beauté, de grandeur participe à sa popularité.

Le Roncole (Parme) 10 octobre 1813 — † Milan 27 janvier 1901.
Il existe une abondance de documents sur la vie de verdi à partir du moment où il fut célèbre. Mais trois récits biographiques narrent sa jeunesse au plus près de la vérité.
-Il s'agit des notes biographiques de Giuseppe Demalde. Celui-ci est un parent de Verdi et a rédigé ces notes vers 1840-1850 à Busseto.
-Verdi a raconté sa vie à Melchiore Delfico qui a rédigé le récit avec un ton très personnel. -Et Giovanni Fulcini, prêtre à Roncole qui à rédigé des témoignages locaux dès après la mort de Verdi.





Bibliographie


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WEAVER WILLIAM, Verdi. Éditions Van de Velde, Tours, 1977
Discographie
Deutsche Grammophon 410 514
1983
Giuseppe Verdi
Nabucco
Piero Cappuccilli - Placido Domingo - Evgeny Nesterenko - Ghena Dimitrova - Lucia Valentini Terrani
Chor und Orchester der Deutschen Opern Berlin
Giuseppe Sinopoli, d
Verdi
Ernani
Drame en IV actes
Sur un livret de Francesco Maria Piave
Ernani, Luciano Pavarotti — Elvira, Joan Sutherland — Carlo, Leo Nucci — Silva, Paata Burchuladze — Giovanna, Linda McLeod — Riccardo, Richard Morton — Jago, Alastair Miles.
Orchestra and Chorus of Welsh National Opera
Richard Bonynge,
Verdi
Attila
Drame lyrique en un prologue et trois actes sur un livret de Temistocle Solera
Attila, Samuel Ramey — Odabella, Cheryl Studer — Foresto, Neil Shicoff — Ezio, Giorgio Zancanaro — Uldino, Ernesto Gavalli — Leone, Giorgio Surian
Orchestra e Coro del Teatro alla Scala, Milano
Maestro di coro: Giulio Bertola
Riccardo Muti, dir
Deutsche Grammophon,1980 423 144 ((2 v.)
Giuseppe Verdi
Luisa Miller
Opéra tragique en trois actes sur un livret de Salvatore Cammarano
Il Conte di Walter, Gwynne Howel — Rodolfo, Placido Domingo — Federica, Elena Obraztsova — Wurm, Wladimiro Ganzarolli — Miller, Renato Bruson — Luisa, Katia Ricciarelli — Laura, Audrey Michael — Un contadino, Luigi De Corato
Choeur et orchestre de l'Opéra Royal de Covent Garden de Londres
Lorin Mazrl, dir.
Enregistré en juin 1979, à Londres, All Saints Church
Deutsche Grammophon 437 704 (2 v.)
Giuseppe Verdi
Rigoletto
Melodrame en trois actes sur un livret de Francesco Maria Piave
Carlo Bergonzi — Dietrich Fischer-Dieskau — Lorenzo Testi — Ivo Vinco — Fiorenza Cossotto — Renata Scotto
Choeur et orchestre de la Scala de Milan
Rafael Kubelik, dir.
Deutsche Grammophon 423 860
1980
Giuseppe Verdi
Rigoletto
Il Duca di Mantova, Placido Domingo - Rigoletto, Piero Cappuccilli - Gilda, Ileana Cotruhas - Sparafucile, Nicolai (jhiaurov - Maddalena, Mena Ohra/tsova - Giovanna, Ilanna Schwari - Il Conte di Monterone, Kurt Moll - Marullo, Luigi De Corato - Borsa Matteo, Walter Gullino - II Conte di Ceprano, Dirk Sagemüller - La Contessa di Ceprano, Olive Fredricks - Usciere di corte, Anton Scharinger - Paggio della Duchessa, Audrey Michael
Wiener Staatsopernchor, Wiener philharmoniker
Carlo Maria Giulini, di
Deutsche Grammophon 423 858
1984
Giuseppe Verdi
Il Trovatore (Le Trouvère)
Placido Domingo - Rosalind Plowright - Brigitte Fassbaender - Giorgio Zancanaro - Evgeny Nestrenko
Coro e Orchestra dell'accademia Nazionale di Santa Cecelia
Carlo Maria Giulini, dir.
Giuseppe Verdi
La Triaviata
Opéra en trois actes sur un livret de de Francesco Maria Piave d'après La Dame aux Camélias d'Alexandre Dumas fils. Créé à Venise, à La Fenice, le 6 mars 1853
Renata Scotto - Alfredo Kraus - Renato Bruson - Sarah Walker - Cynthia Buchan - Henry Newman - Richard van Allan - Roderick Kennedy - Suso Mariategui
Ambrosian Opera Chorus
Band of H.M. Royal Marines
Philharmonia Orchestra London
Ricardo Muti, dior.
Enregistré le 20 avril 1987
Deutsche Grammophon 415 685, 1981
Giuseppe Verdi
Un Ballo in Maschera
Opéra en trois actes sur un livret d'Antonio Somma d'après Eugène Scribe.
Plácido Domingo — Katia Ricciarelli — Renato Bruson — Ruggero Raimondi — Giovanni Foiani — Edita Gruberova — Elena Obraztsova
Choeur et orchestre de la Scala de Milan
Claudio Abbado
Verdi
Don Carlo
Opéra en cinq actes sur un livret deJoseph Méry et Camille Du Locle d'après Friedrich von Schiller, traduit en italien par Achille de Lauzières avec la révision de Angelo Zenardini
Carlo Bergonzi — Renata Tebaldi — Nicolai Ghiaurov — Grace Bumbry — Dietrich Fischer-Dieskau — Martti Talvela — Tugomic Franc
Orchestra & Chorus of the Royal Opera House, Covent Garden
Georg Solti, dir.
07 / 143
Deutshce Grammophon 410 092 (3 v)
1982
Giuseppe Verdi
Aida
Opéra en IV actes sur un livret d'auteur inconnu, traduite en italien par Antonio Ghislanzoni
Radamès, Placido Domingo — Il Re dell Egitto, Ruggero Raimondi — Amneris, Elena Obraztsova — Aida, Katia Ricciarelli — Ramfis, Nicolai Ghiaouriv — Amonasro, Leo Nucci — Un messaggero, Piero de Palma — Secerdotessa, Lucia Valentini Terrani
Orchestre et choeurs de la Scle de Milan
Claudio Abbado, dir.
Verdi
Otello
Opéra en IV actes sur un livret de Arrigo Boito d'après Shakespeare
Otello, Jon Vickers (ténor) — Desdemona, Leonie Rysanek (soprano) — Iago, Tito Gobbi (baryton) —Cassio, Florindo Andreolli (ténor) — Roderigo, Mario Carlin (ténor) — Lodovico, Ferruccio Mazzoli (basse) —Montano, Franco Calabrese (basse) — A Herald; Robert Kerns (Baryton) — Emilia, Myriam Pirazzini (mezzo-soprano)
Orchestre et choeurs de l'Opéra de Rome
Tullio Serafin, dir.
Enregistré en 1960
RCA Victor / BMG 7421 72372, 2000
Giuseppe Verdi
Falstaff
Sir John Falstaff, Giuseppe Valdengo (baritone) - Mistress Alice Ford, Herva Neill (soprano) - Mistress Meg Page, Nan Merriman (mezzo-soprano) - Mistress Quickly, Cloe Elmo (mezzo-soprano) - Ford, Frank Guarrera (baritone) Nannetta, Teresa Stich-Randall (soprano) - Fenton, Antonio Madasi (tenor) - Dr. Cajus, Gabor Carelli (tenor) - Bardolfo, John Carmen Rossi (tenor) - Pistoia, Norman Scott (bass)
NBC Symphony Orchestra
Robert Shaw Chorale
Arturo Toscanini, dir.



http://youtu.be/2XAfdUug9f4 Nabucco
http://youtu.be/b8rsOzPzYr8 Aïda Pavarotti
http://youtu.be/WtUfcEXZC4Q La traviata
http://youtu.be/ntnokC6wvcs rigoletto
http://youtu.be/NSfhS0Vg7yQ Mac Beth
http://youtu.be/ETsneoOfOIA otello
http://youtu.be/b8rsOzPzYr8 Aïda




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Posté le : 27/01/2013 12:55
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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