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Le siège de Maastricht
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Le 30 Juin 1673 la forteresse de Maastricht battu par vauban,

se rend et signe sa reddition.


Les 13 jours de Maastricht

On savait la ville difficile à prendre. Il suffit pourtant de treize jours à Louis XIV pour s'emparer de Maastricht, en juin 1673. Grâce à une nouvelle technique de siège mise au point par Vauban.
Si Vauban est resté célèbre comme « preneur de villes », il le doit au siège de Maastricht, pendant la seconde campagne de la guerre de Hollande 1672-1678. « Prise en treize jours » , indique fièrement la légende du tableau de la galerie des Glaces à Versailles qui illustre l'événement. Il est vrai qu'en 1579 Maastricht avait résisté deux mois durant aux assauts du prince de Parme.

En ce mois de juin 1673, l'ingénieur a mis au point une technique qui sera appliquée jusqu'à la guerre franco-allemande de 1870 : le « siège à la Vauban ». Un siège méthodique, « dramaturgique » unité de lieu, d'action, de temps, mélange de tragédie classique et de raison cartésienne, avec une gestion des hommes et des moyens particulièrement efficace : d'abord tenue secrète, mais vite éventée, la méthode sera bientôt diffusée dans toute l'Europe...

Située au confluent des fleuves Jaar et Meuse, la ville de Maastricht était protégée par d'importantes fortifications l'enserrant dans une quadruple ceinture de pierres. Pour s'en emparer, Louis XIV pouvait compter sur 26 000 fantassins et 19 000 cavaliers. L'artillerie disposait de 58 pièces de canon - un chiffre énorme pour l'époque -, et les magasins renfermaient pour plus de dix semaines de vivres et de munitions. Jamais un aussi grand appareil de forces n'avait été déployé en vue d'un siège. Et, pour la première fois, la direction supérieure des travaux était soustraite aux généraux pour être confiée à un ingénieur.Vauban, qui avait sous ses ordres le corps du génie tout entier et il était entièrement responsable de la conduite de tous les travaux du siège. Appuyé sur le corps du génie, il inaugure un nouveau mode d’approche des prises de places.

Jusqu'alors, les travaux d'approche consistaient à creuser une tranchée unique, qui n'accordait pas aux troupes un espace suffisant pour se mouvoir, provoquant de terribles massacres : « Du temps passé , écrit dans ses Mémoires le comte d'Aligny, alors officier aux mousquetaires, c'était une boucherie que les tranchées ; c'est ainsi qu'on en parlait. Maintenant, Vauban les fait d'une manière qu'on y est en sûreté comme si l'on était chez soi. »

A Maastricht, le coup de génie de Vauban consista à rationaliser le procédé d'attaque mis au point par les Turcs lors du long siège de Candie Crète, achevé en 1669. L'ensemble des opérations, union de tactiques nouvelles et traditionnelles elles remontent aux Romains, se décompose en une dizaine de phases.

D'abord, il faut investir la place au plus vite en occupant toutes les routes d'accès. Puis, il s'agit de ceinturer la ville de deux lignes de retranchement parallèles : une ligne de circonvallation, tournée vers l'extérieur pour interdire toute arrivée de secours ou de vivres ; une ligne de contrevallation, tournée vers l'intérieur, pour prévenir toute sortie des assiégés. Cette dernière ligne est située à environ 600 mètres de la place assiégée, c'est-à-dire au-delà de la limite de portée de ses canons ; l'armée assiégeante établit ses campements entre les deux lignes de retranchement.

Puis vient la phase de reconnaissance : des ingénieurs choisissent le meilleur secteur d'attaque, habituellement un front formé de deux bastions voisins avec leurs ouvrages extérieurs demi-lune, chemin couvert et glacis. Ce choix du lieu d'attaque - stratégique ! - est l'objet d'une maxime dont Vauban était fier : « Attaquer une place par son plus faible et jamais par son plus fort, afin de ne pas donner lieu à une méchante place de faire la résistance d'une bonne. »

Succèdent les travaux d'approche, à partir de la contrevallation. A Maastricht, au matin du 16 juin 1673, Vauban utilise un chemin creux comme ligne de départ pour creuser deux tranchées en zigzag pour éviter les tirs d'enfilade des assiégés qui s'avancent progressivement vers les deux saillants des bastions. Puis les deux boyaux sont reliés par une première parallèle au front attaqué, appelée aussi « place d'armes », qui se développe ensuite très longuement, à gauche et à droite, jusqu'à être en vue des faces externes des deux bastions à attaquer et de leurs demi-lunes voisines.

La parallèle répond à plusieurs fonctions : relier les boyaux entre eux, afin de permettre aux soldats de se prêter secours ; masser à couvert des troupes et du matériel ; placer des batteries de canons qui commencent à tirer en enfilade sur les faces des bastions et des demi-lunes choisies pour l'assaut final.

Ensuite, la progression des deux tranchées reprend, jusqu'à 350 mètres de la place, distance où une deuxième parallèle est creusée. Les phases suivantes sont marquées par une progression à partir de la construction de trois tranchées : les deux précédentes, plus une nouvelle, suivant l'axe de la demi-lune visée.

Puis viennent les tirs à bout portant sur les escarpes parois des fossés et les bastions pour les faire s'effondrer et pratiquer une brèche. Ouverte par une mine, cette brèche, qui permettra l'assaut terminal, nécessite un travail de sape, long, dangereux, meurtrier, car tout près des assiégés. Pour cette raison, il est effectué de nuit par les mineurs munis de pelles et de piques, cibles, comme l'explique Vauban, « du feu jeté du haut du bastion attaqué, qui est ordinairement accompagné d'une nuée de grosses pierres, de bombes, de grenades, de poudres, de fagots, de paille, de gros bois et d'une infinité de fascines goudronnées et autres ingrédients poissés et préparés pour les feux d'artifices, ce qui non seulement brûle les mineurs ou les chasse de leur trou, mais embrase le fond du fossé et brûle très souvent les épaulements » .

Dans la nuit du 27 au 28 juin, l'assaut est ordonné : tambours, feu, cris, choc, fumée, pénombre, odeurs, blessures, râles, sang, frayeur, panique, tuerie, carnage... Après trois heures de lutte acharnée et furieuse, le gouverneur de la place assiégée estime que la partie est perdue : il fait « battre la chamade », ce qui signifie qu'il attend une offre de négociation en vue d'une reddition honorable. Et c'est ainsi que Maastricht se rendit le30 juin, après treize jours de tranchée ouverte...

Le siège de Maastricht permit à Vauban d'acquérir une célébrité européenne, l'estime de Louis XIV et une petite fortune, sous la forme d'une gratification de 80 000 livres avec laquelle il acheta, quelques années plus tard, le château de Bazoches, autrefois à sa famille.

Mais à Versailles, sur les peintures du plafond de la galerie des Glaces, Charles Le Brun fit du roi l'unique bénéficiaire de cette victoire dont Vauban, jamais représenté, n'était qu'un docile et invisible exécutant... Au Roi-Soleil seul tout l'éclat de la gloire de Maastricht !

Mais malgré tout les talents indéniables de Vauban sont alors reconnus par le rois et le 3 mai 1655, à l'âge de 22 ans, il devient «ingénieur militaire responsable des fortifications» et, en 1656, il reçoit une compagnie dans le régiment du maréchal de La Ferté. De 1653 à 1659, il participe à 14 sièges et est blessé plusieurs fois.
Il perfectionne la défense des villes et dirige lui-même de nombreux sièges.
En 1667, Vauban assiège les villes de Tournai, de Douai et de Lille, prises en seulement neuf jours.
Le roi lui confie l'édification de la citadelle de Lille qu'il appellera lui-même la "Reine des citadelles". C'est à partir de Lille qu'il supervise l'édification des nombreuses citadelles et canaux du Nord, lesquels ont structuré la frontière qui sépare toujours la France de la Belgique.
Il dirige aussi le siège de Maastricht en 1673. Enfin, il succède le 4 janvier 1678 à Clerville au poste de commissaire général des fortifications.

1673. Le siège de Maastricht.

Les douze phases du siège
L’ensemble du siège, union de tactiques traditionnelles et nouvelles, se décompose en douze phases :
- Phase 1. Investissement de la place. Il faut agir rapidement et par surprise. L'armée de siège coupe la place en occupant toutes les routes d'accès et en la ceinturant rapidement de deux lignes de retranchement parallèles (un vieux procédé, mis au point par les Romains).
- Phase 2. Construction de deux lignes de retranchement autour de la place investie :
Une ligne de circonvallation, tournée vers l'extérieur et qui interdit toute arrivée de secours ou de vivres et de munitions venant de l'extérieur.
Une ligne de contrevallation est construite, tournée vers la place, elle prévient toute sortie des assiégés.
Elle est située environ à 600 mètres, c'est-à-dire au-delà de la limite de portée des canons de la place assiégée.
L'armée de siège établit ses campements entre ces deux retranchements.
-Phase 3. Phase de reconnaissance. Intervention des ingénieurs assiégeants qui effectuent des reconnaissances pour choisir le secteur d'attaque qui est toujours un front formé de deux bastions voisins avec leurs ouvrages extérieurs (demi-lune, chemin couvert et glacis). Il faut souligner le rôle des ingénieurs dans cette phase et l'importance des études de balistique, de géométrie, de mathématiques. On oublie parfois que les premiers travaux de l'académie des sciences, fondée par Colbert en 1665, furent consacrés à des études qui avaient des relations directes avec les nécessités techniques imposées par la guerre. Colbert suscita ainsi, en 1675, des recherches sur l'artillerie et la balistique afin de résoudre la question de la portée et de l'angle des tirs d'après les travaux de Torricelli qui prolongeaient ceux de Galilée. L'ensemble aboutit à la rédaction du livre de François Blondel, L'art de jeter les bombes, publié en 1683. Depuis 1673, l'auteur donnait des cours d'art militaire au Grand Dauphin.
- Phase 4. Travaux d'approche. Cette fois, il s’agit des nouveautés introduites par Vauban. Les travaux d’approche s'effectuent à partir de la contrevallation et ils se présentent sous la forme de deux tranchées (et non plus une seule) creusées en zig zag (pour éviter les tirs d'enfilade des assiégés) qui s'avancent progressivement vers les deux saillants des bastions en suivant des lignes qui correspondent à des zones de feux moins denses de la part des assiégés.
- Phase 5. Construction d'une première parallèle (ou place d’armes). À 600 mètres de la place (limite de portée des canons), les deux boyaux sont reliés par une première parallèle (au front attaqué), appelée aussi “ place d’armes ”, qui se développe ensuite très longuement, à gauche et à droite, jusqu'à être en vue des faces externes des deux bastions attaqués et de leurs demi-lunes voisines. Cette première parallèle est une autre innovation de Vauban, inspirée d’une technique turque au siège de Candie. Pelisson écrit que “ Vauban lui a avoué qu’il avait imité des Turcs dans leurs travaux devant Candie ” (Lettres historiques, III, p. 270) La parallèle a plusieurs fonctions :
Relier les boyaux entre eux, ce qui permet de se prêter renfort en cas de sortie des assiégés sur l'un d'entre eux, et de masser à couvert des troupes et du matériel.
Placer des batteries de canons qui commencent à tirer en enfilade sur les faces des bastions et des demi lunes choisies pour l'assaut.
Le système des parallèles, fortifiées provisoirement, a l'avantage de mettre l'assaillant à couvert pour l'approche des défenses.
Louis XIV, lui-même, en témoigne, dans ses Mémoires :
“ La façon dont la tranchée était conduite, empêchait les assiégés de rien tenter ; car on allait vers la place quasi en bataille, avec de grandes lignes parallèles qui étaient larges et spacieuses ; de sorte que, par le moyen des banquettes qu’il y avait, on pouvait aller aux ennemis avec un fort grand front.
Le gouverneur et les officiers qui étaient dedans n’avaient encore jamais rien vu de semblable, quoique Fargeaux [le gouverneur de Maastricht] se fût trouvé en cinq ou six places assiégées, mais où l’on n’avait été que par des boyaux si étroits qu’il n’était pas possible de tenir dedans, à la moindre sortie. Les ennemis, étonnés de nous voir aller à eux avec tant de troupes et une telle disposition, prirent le parti de ne rien tenter tant que nous avancerions avec tant de précautions ”.
- Phase 6. La progression des deux tranchées. Elle reprend, jusqu'à 350 mètres de la place, distance où l'on établit une deuxième parallèle tout à fait comparable à la première et jouant le même rôle.
- Phases 7, 8, 9. Progression à partir de la construction de trois tranchées : les deux précédentes, plus une nouvelle, suivant l'axe de la demi lune visée. Plus construction de tronçons de parallèles qui servent à faire avancer au plus près des canons.
- Phase 10. Tirs à bout portant sur les escarpes (parois des fossés) et les bastions pour les faire s'effondrer et pratiquer la brèche qui permettra l'assaut.
- Phase 11. Ouverture de la brèche par mine. Il s'agit là d'un travail de sape, long et dangereux pour les mineurs spécialisés dans ce type d'ouvrage.
- Phase 12. Assaut. Montée à pied sur l'éboulement de la brèche au sommet de laquelle on établit un "nid de pie" pour être sûr de bien tenir. À ce stade, le gouverneur de la place assiégée estime souvent que la partie est perdue, et il fait « battre la chamade » : offre de négociation en vue d'une reddition honorable.

Qu'est-ce qu'un « siège à la Vauban » ?

Au total, on le voit, le siège à la Vauban est une méthode raisonnée dans laquelle l'ingénieur mathématicien coordonne tous les corps de troupe.
Ce qui n’évita pas de nombreux morts dont notamment d’Artagnan.
Parmi les ingénieurs, beaucoup sont tombés sous les yeux de Vauban : “ Je crois, écrivait-il à Louvois au début du siège, que Monseigneur sait bien que le pauvre Regnault a été tué roide, dont je suis dans une extrême affliction. Bonnefoi a été aussi blessé ce soir au bras.
J’ai laissé tous les autres en bon état ; je prie Dieu qu’il les conserve, car c'est bien le plus joli troupeau qu’il est possible d’imaginer ”.
À Maastricht, Vauban innova de plusieurs manières :
Il procéda, on l'a vu, selon un système de larges tranchées parallèles et sinueuses pour éviter le tir des assiégés et permettre une progression méthodique et efficace des troupes, la moins dangereuse pour elles.
Il ouvrit la brèche au canon.
Il perfectionna le tir d'enfilade.
Il multiplia les tranchées de diversion.
Surtout, il élargit les tranchées par endroits, en particulier aux angles et aux détours, pour former des "places d'armes" et des redoutes d'où les assiégeants pouvaient se regrouper, de cinquante à cent soldats, à l'abri des feux des canons et des mousquets.
Il put ainsi réduire la place avec une rapidité qui étonna ses contemporains ("Treize jours de tranchée ouverte"), diminuant au minimum les pertes humaines, l'obsession qui, toute sa vie, poursuivit Vauban : “ la conservation de cent de ses sujets écrit-il à Louvois en 1676, lors du siège de Cambrai, lui doit être plus considérable que la perte de mille de ses ennemis ”.
Dans son traité de 1704, Traité des sièges et de l’attaque de places, Vauban a parfaitement décrit sa propre fonction en expliquant le rôle joué par le “directeur des attaques” :
“ Tout siège de quelque considération demande un homme d’expérience, de tête et de caractère, qui ait la principale disposition des attaques sous l’autorité du général ; que cet homme dirige la tranchée et tout ce qui en dépend, place les batteries de toutes espèces et montre aux officiers d’artillerie ce qu’ils ont à faire ; à qui ceux-ci doivent obéir ponctuellement sans y ajouter ni diminuer. Pour ces mêmes raisons, ce directeur des attaques doit commander aux ingénieurs, mineurs, sapeurs, et à tout ce qui a rapport aux attaques, dont il est comptable au général seul ”.
Et comme à son habitude, Vauban fit de ce siège une relation détaillée assortie de remarques critiques : il soulignait que “ ce siège fut fort sanglant à cause des incongruités qui arrivèrent par la faute de gens qu’il ne veut pas nommer ”. Et il termine par cette observation : “ Je ne sais si on doit appeler ostentation, vanité ou paresse, la facilité que nous avons de nous montrer mal à propos, et de nous mettre à découvert sans nécessité hors de la tranchée, mais je sais bien que cette négligence, ou cette vanité (comme on voudra l’appeler) a coûté plus de cent hommes pendant le siège, qui se sont fait tuer ou blesser mal à propos et sans aucune raison, ceci est un péché originel dont les Français ne se corrigeront jamais si Dieu qui est tout puissant n’en réforme toute l’espèce ”.


La gloire du roi de guerre

Vauban reçut 80 000 livres, ce qui lui permit de racheter le château de Bazoches en février 1675.
Mais à Versailles, sur les peintures de la Galerie des glaces, Charles Le Brun fit du roi le seul bénéficiaire de cette victoire ("Masstricht, prise en treize jours") dont Vauban, jamais représenté, n'était qu'un docile et invisible exécutant.
Au début du mois de juillet 1673, Louis XIV écrivait à Colbert : maître d'œuvre de ce fameux siège, vantant sa prudence à "régler seul les attaques", son courage "à les appuyer et les soutenir", sa vigueur "dans les veilles et les fatigues", sa capacité "dans les ordres et dans les travaux".
Le 10 août, Vauban fit faire au prince de Condé, de passage dans la ville prise, le tour complet, “ par le dehors et par le dedans ”.
Condé trouva les projets de Vauban très séduisants : “ Le poste me paraît le plus beau du monde et le plus considérable, et plus je l’ai examiné plus je trouve qu’il est de la dernière importance de le fortifier. M. de Vauban a fait deux dessins, le grand dessin est la plus belle chose du monde ”


Commissaire général des fortifications : le bâtisseur

Il continue à ce poste de diriger les sièges : par exemple lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, les sièges de Philippsbourg en 1688, de Mons en 1691 et de Namur en 1692.
En 1694, il organise avec succès la défense contre un débarquement anglais sur les côtes de Bretagne à Camaret.
C'est la victoire de Maastricht qui pousse le roi à lui offrir une forte dotation lui permettant d'acheter le château de Bazoches en 1675.
Vauban est nommé «commissaire des fortifications» en 1678, lieutenant général en 1688, puis maréchal de France, en 1703.
Il devint si fameux que l'on dit même : "Une ville construite par Vauban est une ville sauvée, une ville attaquée par Vauban est une ville perdue".


La frontière de fer

Le nom de Vauban reste attaché à la construction d'une "frontière de fer" qui a durablement protégé le royaume contre les attaques ennemies.
Afin de construire une frontière plus linéaire et cohérente, Vauban voulut avant tout rationaliser le système de défense déjà mis en place avant lui, en particulier dans le Nord, car il fallait répondre à la principale préoccupation stratégique du roi : protéger Paris en souvenir de l'année 1636, celle de Corbie, qui avait vu les troupes espagnoles avancer jusqu'à Pontoise.
Par un jeu savant d'abandon et de restitution de villes fortifiées, le traité de Nimègue, en 1678, permit de diminuer les enclaves coûteuses et d'assurer ainsi une plus grande régularité du tracé de la frontière.
Vauban a multiplié les lettres, les rapports, les mémoires adressés à Louvois ou au roi ; dans ses lettres, rapports, mémoires, Vauban avait violemment dénoncé les méfaits de ce qu'il appelait l'"emmêlement de places".
En novembre 1678 par exemple, rédigeant un Mémoire des places frontières de Flandres qu'il faudroit fortifier pour la sûreté du pays et l'obéissance du Roi, il insistait sur la nécessité de "fermer les entrées de notre pays à l'ennemi", et de "faciliter les entrées dans le sien".
Aussi, pour le Nord du royaume, proposait-il d'installer deux lignes de places fortes se soutenant mutuellement, "à l'imitation des ordres de bataille".
La première ligne, la "ligne avancée", serait composée de treize grandes places et de deux forts, renforcée par des canaux et des redoutes, suivant un modèle déjà éprouvé dans les Provinces-Unies.
La seconde ligne, en retrait, comprendrait aussi treize places. Louvois lut le mémoire à Louis XIV qui souhaita aussitôt que la même politique défensive fût appliquée de la Meuse au Rhin.
C'est cette année-là que Vauban fut nommé commissaire général des fortifications.
Si le Nord et l'Est furent l'objet d'un soin défensif particulier, l'ensemble des frontières du royaume bénéficia de la diligence de l'ingénieur bâtisseur : partout, imitant la technique mise au point en Italie puis en Hollande et en Zélande par les Nassau, Vauban conçut le réseau défensif à partir du modelé du terrain et des lignes d'obstacles naturels, tels les fleuves, les montagnes, la morphologie du littoral, adaptant au site chaque construction ancienne ou nouvelle.
Il accorda une particulière attention au cours des rivières, à leurs débits, à leurs crues. Dans tous les cas, après une longue observation sur le terrain, il rédigeait un long rap¬port afin de résumer les obstacles et les potentialités de chaque site :
En avril 1679, par exemple, il rédigea pour Louvois un mémoire sur les fortifications à établir en Cerdagne au contact de la frontière espagnole : Qualités des scituations qui ont été cy devant proposées pour bastir une place dans la plaine de Cerdagne.
Examinant six emplacements possibles, il en élimina cinq, découvrant enfin
"la scituation idéale, justement à la teste de nos défilés comme si on l'y avoit mise exprès ..." ; les rochers, "les meulières et fontaines du col de la Perche" forment autant de remparts naturels : la situation choisie offre de nombreux avantages, et elle "épargne au moins les deux tiers de remuement de terre, et plus d'un tiers de la maçonnerie et en un mot la moitié de la dépense de la place".
Dans la plupart des cas, comme dans cet exemple de la Cerdagne, où il s'agissait du projet réalisé de la ville-citadelle de Mont-Louis, "parce qu'il est nécessaire d'assujettir le plan au terrain, et non pas le terrain au plan", il transforma les contraintes imposées par la nature en avantage défensif, dressant des forteresses sur des arètes rocheuses, ou les bâtissant sur un plateau dégagé pour barrer un couloir en zone montagneuse.
Une des réussites les plus éclatantes fut celle de Briançon, dont on peut voir les plan au musée des Invalides et des plans reliefs : les chemins étagés sur les flancs de la montagne furent transformés en au¬tant d'enceintes fortifiées et im¬pre¬nables.
Soit en les créant, soit en les modifiant, Vauban travailla en tout à près de trois cents places fortes.
Sa philosophie d'ingénieur-bâtisseur tient en une phrase : "l'art de fortifier ne consiste pas dans des règles et dans des systèmes, mais uniquement dans le bon sens et l'expérience".
L’État des places fortes du royaume, dressé par Vauban en novembre 1705, se présente comme le bilan de l’œuvre bâtie suivant ces principes : il compte “ 119 places ou villes fortifiées, 34 citadelles, 58 forts ou châteaux, 57 réduits et 29 redoutes, y compris Landau et quelques places qu’on se propose de rétablir et de fortifier ”.
La liberté d'esprit de ce maréchal lui vaudra cependant les foudres du roi. Vauban meurt à Paris le 30 mars 1707 d'une inflammation des poumons.
Il est enterré à l'église de Bazoches (dans le Morvan) et son cœur, sur l'intervention de Napoléon Ier, est conservé à l'hôtel des Invalides de Paris, en face de Turenne, depuis 1808.
Notes de Joel Cornette

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Histoire de la ville de Maastrich
t

MAASTRICHT doit son importance stratégique et sans doute son origine à un pont qui, jusqu'au milieu du XIXe siècle, était le dernier pont permanent sur la Meuse avant son embouchure. Ce pont fut bâti au IIIe s. par les Romains pour la chaussée de Boulogne à Cologne et devint au Moyen Age le passage obligé de la route commerciale dont dépendait en grande partie le commerce des Flandres et du Brabant.
Alors qu'elle appartenait à l'origine au Prince-évêque de Liège, elle fut partiellement donnée en fief par l'empereur au duc de Brabant Henri Ier (1202). D'où il résulte que Maastricht dépendit jusqu'en 1795 de deux seigneurs, les droits des ducs de Brabant étant passés successivement aux rois d'Espagne et au Etats-Généraux des Provinces-Unies.

Les premiers remparts et la première enceinte en maçonnerie, dont il subsiste d'appréciables fragments, furent élevés au milieu du XIIIe s., mais, déjà à la fin de ce siècle, elle devint trop étroite, de sorte que l'on éleva vers 1300 une nouvelle enceinte, d'abord simplement terrassée.
On travailla tout au long du XIVe et du XVe s. à munir cette enceinte d'un mur avec tours et portes et à l'entretien de ces ouvrages.
Dès la fin du XVe s. et dans la première moitié du XVIe, ces remparts furent progressivement adaptés à l'emploi de l'artillerie par des travaux d'une conception nouvelle.

Avant de poursuivre l'aperçu du développement des fortifications, il nous paraît utile de préciser quelques aspects militaires de l'assiette de la ville d'un plan de la ville, si le lecteur en a un à sa disposition.

Comme la plupart des villes situées au bord d'une rivière assez large en terrain peu accidenté, comme voir Anvers, Cologne, etc.), le vieux Maastricht s'est développé en forme d'un demi-cercle fort irrégulier, dont le côté plat est appliqué à la rivière. Un faubourg - qui ici s'appelle WIJCK - se développa parallèlement sur l'autre rive (en l'occurrence la rive droite ou orientale). Comme ce faubourg n'a conservé aucune trace de ses fortifications, il n'en sera plus question ici.

Sur la rive gauche de la Meuse, le terrain s'élève progressivement vers l'ouest pour atteindre, en dehors des limites de la ville ancienne, des hauteurs dont !e CABERG (+/- 70 m), au nord-ouest, et la Montagne Saint-Pierre (+/- 100 m), au sud, auront une certaine importance pour nous. En raison de ces différences de niveau, la partie occidentale, la plus élevée de l'enceinte, se trouve en site sec et a un fossé sec.

C'est pourquoi cette partie a reçu le nom de "Hoge Fronten" (fronts hauts) tandis que le nord et le sud se trouvent en "site aquatique" avec fossé humide et possibilités d'inondations de l'avant terrain. Ces inondations pouvaient être réalisées au sud, au bas de la Montagne Saint-Pierre, avec les eaux du Geer qui pénètre en ville de ce côté-là, tandis que les fossés du front nord - "Bossche Fronten" ou fronts de Bois-le-Duc - étaient alimentés par la Meuse et seulement à partir du XVIIe s., par le Geer grâce â une conduite souterraine en dessous du fossé des "Hoge Fronten".

Le système de fortification hollandais étant essentiellement adapté aux travaux en site aquatique, les "Hoge Fronten" de Maastricht allaient poser des problèmes particuliers aux ingénieurs hollandais et ceci peut sans doute expliquer pourquoi les fortifications de cette ville diffèrent assez bien des types classiques rencontrés ailleurs. De plus, la guerre souterraine de mines et contre-mines, impraticable en site aquatique, y est largement appliquée à partir du XVIe s.

Les "Hoge Fronten" étant donc plus accessibles par l'assaillant, il importait de les munir de fortifications plus complètes. Ainsi, au cours des nombreux sièges de la ville, les travaux d'approche furent dirigés contre les "Hoge Fronten" (Portes de Tongres et de Bruxelles) en 1579 (Alexandre Farnése, duc de Parme), en 1632 (Louis XIV avec Vauban), tandis qu'en 1676 (Guillaume III d'Orange), en 1748 (Français sous le maréchal de Saxe), en 1793 et 1794 (Français sous Miranda et Kléber), les tranchées furent ouvertes en face des portes "Lindenkruis" et de Bois-le-Duc. Seuls les fronts sud ne furent jamais attaqués.

C'est avec son enceinte moyenâgeuse "améliorée" que Maastricht subit son siège le plus sanglant - celui de 1579 -, résistant pendant quatre mois aux assauts des troupes de Farnèse. La ville fut prise d'assaut le 29 juin 1579 - cas exceptionnel parmi les sièges de Farnèse qui généralement se terminèrent par des capitulations - et, comme l'autorisaient dans un cas pareil les lois de la guerre de ce temps, elle fut pillée de fond en comble. Après cela, la ville resta quelque 50 ans aux mains des Espagnols qui firent restaurer l'enceinte et y ajoutèrent quelques "dehors", notamment un chemin couvert. Ces ouvrages subirent le siège du 9 juin au 21 août 1632, permettant à la garnison de repousser tous les assauts jusqu'à ce que les habitants forcent le gouverneur à la capitulation.

Après cela, les fortifications de Maastricht connurent une extension considérable. Le vieille enceinte de la ville fut maintenue mais entourée d'une chaîne â ouvrages "modernes" du type "ancien-hollandais" comprenant un ravelin, quatre bastions revêtus, quatre derni-lunes et six grands ouvrages à cornes, plus un certain nombre de redoutes carrées. Comme dans beaucoup d'autres villes des Pays-Bas méridionaux (Bruxelles, Louvain, Tournai, etc.) ces ouvrages étaient placés dans ou devant le fossé du rempart et n'étaient pas reliés par une courtine.

A la suite des traités de 'Westphalie (1648), les fortifications de Maastricht, comme celles des autres places fortes des Provinces-Unies, furent laissées à l'abandon jusqu'à ce que la guerre avec la France (guerre de Hollande, 1672 -1673) amène une hâtive remise en état.

Le siège de 1673 par l'armée de Louis XIV, forte de 40.000 hommes, au cours duquel Vauban fut chargé de la conduite des travaux d'approche, ne dura qu'une bonne quinzaine de jours. Il est généralement admis que c'est au cours de ce siège que Vauban mit en oeuvre pour la première fois sa méthode d'attaque enveloppante devenue classique par la suite.

Plan des attaques de Maastricht (1673) conduites par Vauban contre la Portes de Tongres. La "demi-lune des Mousquetaires" se trouve à droite de la "Batterie avancée de 12 pouces".

Durant l'occupation française de 1673 à 1678, les fortifications de Maastricht furent améliorées suivant des plans essentiellement dus à Vauban.
Il s'agit d'une série de lunettes (ou bastions détachés) situés de 200 à 300 m du rempart, d'une amélioration des inondations, de la conduite souterraine amenant les eaux du Geer dans le fossé des fronts nord et de l'extension des ouvrages souterrains. Une tentative de Guillaume III d'Orange pour reprendre la ville (juillet-août 1676) échoua devant ces nouvelles fortifications.

Que celles-ci ne satisfaisaient pas encore leur auteur, ressort de la correspondance entre Louvois et Vauban. Ce dernier attribuait ces défauts au fait que les ouvrages édifiés lors des entreprises de construction successives l'avaient été sans plan général, d'où il devait résulter un ensemble confus et incohérent. Vauban établira pour Louis XIV, lequel espérait conserver Maastricht lors de la paix à venir, un plan de rénovation générale de la place forte. Cette rénovation fut à peine entamée et, lorsque Maastricht, rendue aux Provinces-Unies en 1678, devint une base importante dans les deux longues guerres de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) et de la succession d'Espagne (1702-1713), de nombreux nouveaux ouvrages (entre autres les bastions Waldeck, Saxe et Holstein et le Fort Saint-Pierre dont il sera question plus loin), vinrent s'ajouter à ce système déjà fort compliqué; toutefois, la place ne fut pas assiégée.

En transférant le long de notre frontière méridionale la barrière de forteresses des Provinces-Unies, le traité d'Utrecht (1714) créa un tel sentiment de sécurité dans la République, qu'une fois de plus, il parut superflu d'entretenir les forteresses de l'intérieur du pays. La chute rapide des forteresses de la Barrière au cours de la guerre de Succession d'Autriche (1741-1748) nécessita la remise en état précipitée de Maastricht qui, assiégée, opposa une résistance honorable et n'ouvrit ses portes aux Français qu'après les préliminaires de la Paix d'Aix-la-Chapelle (mai 1745). La brève période d'occupation qui suivit fut mise à profit par des ingénieurs français pour faire les levés nécessaires au plan-relief de Maastricht qui fait partie de la collection de l'Hôtel des Invalides à Paris. Une bonne copie de ce précieux document se trouve au "Bonnefanten Museum" à Maastricht. Elle donne une image saisissante de l'étendue des ouvrages fortifiés au milieu du XVIIIe siècle.

Le piètre comportement des forteresses de la Barrière, qui furent d'ailleurs en grande partie rasées avant leur évacuation par les Français en 1748, incita les Provinces-Unies à consacrer plus d'attention à l'avant-poste stratégique que constituait Maastricht. On redécouvrit les défauts constatés par Vauban 75 ans plus tôt, résultat de l'accumulation d'ouvrages sans plan d'ensemble: la protection insuffisante du rempart principal (du XIVe s.), le flanquement défectueux des ouvrages extérieurs trop écartés les uns des autres et ne disposant pas de communications abritées.

Un premier projet de modernisation générale établi en 1751 par le colonel ingénieur P. de la Rive fut approuvé à La Haye, mais ne put être exécuté, les moyens financiers disponibles devant être affectés en priorité à Namur, forteresse de la Barrière. Lorsqu'enfin quelques fonds purent être appropriés, ils servirent à des améliorations fragmentaires, e.a. à l'inondation du Geer et aux ouvrages qui la contrôlaient, aux bastions devant les portes de Tongres et de Bruxelles qui furent agrandis et pourvus de couvre faces, et enfin à quelques petits ouvrages des fronts nord.

Tous ces ouvrages furent exécutés dans le style bastionné classique repris à Vauban et aux ingénieurs de son école, mais le tout demeurait un assemblage incohérent d'ouvrages de nature différente qui contrastait avec la régularité des forteresses de Vauban le long de la frontière du nord de la France.

Le successeur de P. de la Rive, le colonel ingénieur Carel Diederich Du Moulin, qui ne resta en fonction que de 1772 à 1774 pour devenir ensuite Directeur général des fortifications nationales, produisit une oeuvre qui serait à la fois plus originale et plus durable. Lui aussi commença par établir un plan d'ensemble assez ambitieux pour "établir une fois pour toutes cette forteresse comme une formidable place frontière pour l'Etat", critiquant la situation existante, l'absence de plan d'ensemble, le nombre excessif d'ouvrages extérieurs généralement non revêtus et mal couverts par des fossés sec peu profonds. Il se risqua même à attribuer ce triste état à l'esprit d'économie mal compris du pouvoir central, d'où il résultait que les dépenses faites par bribes et morceaux depuis le début du XVIIIe s. pour améliorer les fortifications auraient largement suffit pour mettre la forteresse en "un état de défense formidable" s'ils avaient été affectés à une seule campagne de travaux.

Son grand projet de 1775, auquel un commencement avait été donné dès 1773, englobait tous les "Hoge Fronten" à partir du bastion Holstein. A côté de cela, il fallait rénover complètement les fronts nord (fronts de Bois-le-Duc) et construire un grand fort en forme d'ouvrage à cornes sur le Caberg. La rénovation des fronts nord et le fort de Caberg ne verraient le jour qu'après 1815 et alors, sous une forme tout à fait différente.

On peut toutefois admettre que la place forte se trouvait vers la fin du XVIIIe s., sinon dans un état de défense idéal, du moins dans un état respectable, lorsqu'une armée républicaine française, commandée par le général Miranda vint l'encercler en 1793. Dégagée par une contre-offensive autrichienne après huit jours de bombardement, elle fut de nouveau assiégée en octobre 1794, cette fois défendue par une garnison autrichienne. Lors des deux sièges, l'assaillant ne se préoccupa guère d'employer les méthodes d'attaque classiques, comptant sur la terreur provoquée par les bombardements pour amener la reddition, ce qui se fit le 4 novembre 1794 après la destruction de 2.000 bâtiments.

Pendant cette nouvelle occupation française, Maastricht servit de point d'appui et de dépôt pour une éventuelle ligne de défense le long du Rhin. Les ingénieurs français se montrèrent assez critiques pour les "systèmes particuliers des anciens ingénieurs hollandais" et le tracé "exécuté dans le goût du sistème (sic) de Coehorn". Toutefois, ils n'exécutèrent aucun de leurs projets, sauf une lunette devant les fronts du nord.

Tout changerait après 1814 et la chute de Napoléon. Maastricht vint à occuper une position-clé dans la Barrière de Wellington, à l'extrémité gauche de la deuxième ligne de places qui, partant d'Ostende, passait par Gand, Termonde, Anvers et une place en Campine qui ne fut jamais créée et aboutissait à Maastricht. En même temps, elle constituait un chaînon dans la ligne des forteresses qui dominaient la Meuse. Dinant, Namur, Huy, Liège, Maastricht, Venlo. Puisque cette fois-ci on ne manquerait pas de moyens - la France devait payer l'essentiel et les Alliés apporteraient leur contribution - on élabora des projets ambitieux. Pour accélérer les travaux, on se servit, suivant les directives de Wellington, de projets établis sous l'occupation française pour les travaux nouveaux, comportant pour l'essentiel:
1) la construction du Fort "Koning Willem Ier" sur le Caberg,
2) l'amélioration du Fort Saint-Pierre,
3) la restauration des maçonneries des ouvrages existants,
4) la remise en état des ouvrages souterrains,
5) la construction de fronts du nord (Lossche Fronten) entièrement nouveaux.

Ces derniers comporteraient quatre grands bastions avec une courtine revêtue continue, trois ravelins et un chemin couvert avec glacis et réduits dans les places d'armes rentrantes, le tout suivant le "tracé moderne" de Cormontaigne, soit le système Vauban "amélioré" auquel les ingénieurs français - et les ingénieurs hollandais formés au service de la France - restaient fidèles, tandis qu'ailleurs (Allemagne, Autriche), des systèmes plus modernes: tenailles, perpendiculaires ou polygonaux, étaient mis en pratique. Cette campagne de construction qui se poursuivit jusque dans les années 1320, fut le dernier grand effort de modernisation de la place forte et il est paradoxal qu'elle se fit suivant des méthodes largement dépassées.

Maastricht sera encore mis en état de défense lors de la révolution belge et le blocus qui s'ensuivit de 1830 à 1839, au cours duquel l'énergique général Dibbets parvint à conserver la place, complètement isolée, au pouvoir des Hollandais.

Tout comme les forteresses du système de 1815 situées en Belgique, et qui avaient été construites suivant les mêmes méthodes surannées, la place forte de Maastricht cessa de jouer ce rôle vers le milieu du XIXe siècle. Son démantèlement fut décidé en 1867, soit à la même époque que celui des places de la frontière sud de la Belgique, au moment où les Pays-Bas, tout comme la Belgique, optèrent pour le système du réduit national par l'érection, d'une part, de la "Vesting Holland", d'autre part, de la place forte d'Anvers.

les enceintes moyenageuses

Maastricht a conservé de sa première enceinte du XIIIe s., divers fragments partiellement incorporés dans des constructions ultérieures et partiellement encore bien visibles, e.a. le long du "Lang Gracht" et le long du ou "Onze-Lieve-Vrouwal" (rempart Notre-Dame). Ce dernier tronçon qui fit partie du mur longeant la Meuse, demeura en service comme partie de l'enceinte jusqu'à la suppression de la place forte en 1870 et fut à ce titre régulièrement entretenu et réparé, la dernière restauration ayant lieu en 1977. Egalement de cette première enceinte subsistent la porte dénommée "Hellepoort" (perte d'enfer) et le "Jekertoren" (tour du Geer). La plupart des fragments conservés sont exécutés en appareil irrégulier de grès carbonifère, les portes et les tours étaient d'une exécution plus soignée. Certaines de ces parties présentent des réparations ultérieures; ainsi les murs près de la "Hellepoort" sont visiblement une reconstruction récente.

La deuxième enceinte du XIVe s. est présente par la tour dite "achter de Feilzusters" (derrière les Soeurs Voilées) ou "Pater Vincktoren" (tour du Père Vinck), et par un tronçon de 500 à 600 m depuis la porte Saint-Pierre (disparue) jusqu'à la porte de Tongres (également disparue). Seule la première tour a conservé son aspect moyenâgeux, surtout grâce à la restauration du XXe siècle. Les autres parts ont gardé l'aspect résultant de la "modernisation" intervenue à partir de 1542 pour répondre à l'emploi de l'artillerie. A cet effet, on a élevé contre la face intérieure du mur un rempart de terre destiné à accroître sa résistance et à créer un chemin de ronde plus large, permettant l'installation de bouches à feu. Ce rempart est encore présent sur sa plus grande longueur. Là où il a été enlevé, la structure intérieure du mur est rendue visible.

Le mur portait à l'origine des créneaux qui furent remplacés par un gros parapet de briques. La hauteur du mur varie entre 6 et 7 mètres. Depuis l'angle sud-ouest du mur, près de la Porte de Tongres jusqu'à la Meuse en aval, le mur s'élevait sur un talus par endroits d'une hauteur considérable, talus qui doit avoir été la première forme de l'enceinte. Les tours qui se trouvent dans le mur ont également été modifiées au XVIe siècle. Les toits pointus ont disparu et les tours ont été arasées jusqu'au niveau du mur. L'intérieur en a été comblé au moyen de terre et de débris, de manière à permettre l'installation de bouches à feu au sommet.

La différence des matériaux de construction des murs indique les périodes de construction successives. Les parties les plus anciennes sont exécutées en appareil irrégulier de grès carbonifère mélangé à du calcaire, les parties les plus récentes, en pierre marneuse et en pierre de taille dite de Namur. A certains endroits, des réparations ont été effectuées en briques, celles-ci étant utilisées également pour les parapets. La porte d'eau "de Reek" qui laisse entrer le Geer dans la ville est une construction assez remarquable avec ses deux tours et les batardeaux qui séparent les eaux du Geer de celles des fossés.

Les fortifications de Nieuwstad (ville neuve) constituent une partie distincte de l'enceinte. Elles couvrent une petite partie de la "Franchise de Saint-Pierre" appartenant à la Principauté de Liège et annexée à la ville au XVe siècle. Ce territoire situé devant l'angle sud-est de la deuxième enceinte, reçut une protection distincte qui se rattachait au nord à la première enceinte près de la tour du Geer (Jekertoren) et à l'ouest, à la deuxième enceinte près de la porte Saint-Pierre. Les fragments conservés sont représentatifs d'une architecture militaire influencée par l'emploi de l'artillerie mais datant d'avant l'introduction généralisée du système bastionné; ils témoignent des recherches en cours à cette époque. La solution adoptée en l'occurrence paraît assez conventionnelle: un mur massif en pierre de taille adossé à un large rempart de terre (la passerelle au-dessus de la rue est moderne!) et des "rondelen" (boulevards ou tours à canon), bas et massifs, contenant des casemates avec embrasures flanquantes. Le cordon en forme de frise et les inscriptions de la tour occidentale dénommée "Haat en Nijd" (haine et envie), qui a conservé son parapet d'origine, lui donnent encore un aspect moyenâgeux.

Le mur de la seconde enceinte prend un aspect tout différent à son extrémité occidentale. Ce n'est certainement plus le mur original du XIVe s.; le fruit (*) de ce mur et l'appareil: pierre de taille à la base, chaînage de pierres marneuses et de briques, renvoient à une date plus récente (fin du XVIe s.?).

(*) Fruit: obliquité donnée, du dehors en dedans, au parement extérieur d'une construction. (Petit Larousse illustré)

L'angle aigu formé par les faces sud et ouest du mur a déjà l'aspect d'un saillant de bastion. Cet angle portait le cavalier (**) dit "de Tongres" dont subsiste la poudrière.

(**) Cavalier: ouvrage surélevé installé sur un fort pour accroître ses vues et son champ de tir. (Petit Larousse illustré)

Nous nous trouvons ici à un des points les plus vulnérables de l'enceinte d'où il était possible de prendre la porte de Tongres en écharpe. Il fut le théâtre des opérations principales des sièges de 1579 en de 1673 ainsi qu'en témoigne la brèche, réparée en pierre marneuse, qui date de ce dernier siège.

Il subsiste à cet endroit quelques fragments des ouvrages extérieurs dont une partie de la face gauche du bastion "`Wilhelmina" de 1768 situé le long du Geer et quelques fragments de la lunette "Dreuthe" de 1776 située au nord du bastion Waldeck.

Le bastion Waldeck

Ce bastion fut établi en couverture avancée d'un ravelin plus ancien devant la porte de Tongres. II remplaça une lunette de 1673 qui fut au centre des combats lors du siège de cette année. A cette occasion, les Français y enga gèrent le corps de Mousquetaires qui subit de lourdes pertes, parmi lesquelles le célèbre d'Artagnan. C'est pourquoi les Français le rebaptisèrent "demi-lune des mousquetaires".

Le nouveau bastion de 1690 - qui reçut le nom du comte de Waldeck, à cette époque gouverneur militaire de Maastricht - possède toutes les caractéristiques du style dit de Vauban, des faces de 45 m à revêtement de briques et montants en pierre marneuse formant un saillant de +/- 90 degrés et des flancs légèrement rentrants de 22 m.

A l'origine, la gorge était fermée par un mur crénelé comme il était d'usage pour un ouvrage détaché; il s'agissait en effet d'une lunette plutôt que d'un bastion, puisqu'à l'époque, il était situé bien en avant de la ligne de défense principale et n'était pas flanqué par d'autres ouvrages. Ce bastion subit d'importantes modifications en 1775 lorsque Du Moulin voulut transformer les "Hoge Fronten" en un ensemble cohérent. Le mur crénelé de la gorge fut démoli et, à chaque flanc, on ajouta des remparts en terre, aujourd'hui disparus, respectivement longs de 60 et 70 m et parallèles aux faces du bastion.

En face du saillant, on établit dans la contrescarpe une galerie crénelée, dénommée "caponière à revers", destinée au flanquement des faces. Cet organe de flanquement - que nous retrouverons dans les lignes de Du Moulin - est le précurseur des coffres de contrescarpe qui joueront un rôle important dans la fortification des XIXe et XXe siècles.

La galerie de contrescarpe est reliée au système de galeries de mines et de communication qui se trouve sous le bastion et qui se prolonge sous les autres ouvrages, existants ou disparus, dés "Hoge Fronten". Cet énorme complexe de galeries maçonnées fut épargné lors du démantèlement de la ville et fut aménagé en abris au cours de la deuxième guerre mondiale. Bien restauré dans les années 1967-1968, le bastion Waldeck offre l'exemple d'une bonne intégration d'un ancien ouvrage fortifié dans un jardin public.


Le Fort St Pierre

Plan des souterrains du fort Saint-Pierre avant les transformations en 1815

Ce fort n'est en fait qu'une grande lunette. La valeur militaire de la Montagne Saint-Pierre était connue depuis le XVIe s. et l'armée du duc d'Albe s'y retrancha pour interdire Maastricht et son pont à Guillaume d'Orange lors de l'incursion manquée de 1568. Vauban, de son côté, semble avoir reconnu, en 1673, la nécessité de fortifier les deux hauteurs de la Montagne Saint-Pierre au sud et du Caberg au nord-ouest. C'est finalement en 1701 que fut approuvé le plan d'un ouvrage en forme de bastion établi par l'ingénieur baron von Dopff, lequel avait déjà travaillé aux "Hoge Fronten" en 1690.

Etant essentiellement destiné à empêcher l'ennemi de prendre les fronts méridionaux de la place sous le feu de l'artillerie qu'il placerait à cet endroit, le fort fut établi à l'extrémité nord de la Montagne Saint-Pierre. Il en résultait que le fort était dominé par le terrain plus élevé vers le sud, ce qui en diminuait considérablement la valeur, et, par la suite, on s'efforcera de remédier à cet inconvénient par des expédients plus ou moins efficaces.

Complètement isolé, sans possibilité de flanquement de l'extérieur, le fort est conçu pour assurer sa propre sécurité rapprochée. Celle-ci est fournie par une galerie crénelée circulaire qui suit toute l'escarpe. Au saillant, sur les faces et à la gorge, cette galerie est pourvue d'une double rangée de meurtrières dont la rangée supérieure bat le chemin couvert et la rangée inférieure, le fossé. Chaque meurtrière a trois débouchés, celles du saillant en ont cinq. En outre, une galerie crénelée de contrescarpe se trouvait en face du saillant et flanquait également le fossé.

Les flancs, tournés vers l'arrière, étaient pourvus d'embrasures pour canon, indiquant ainsi que la fonction principale du fort était de tenir sous son feu le terrain devant les fronts méridionaux de la place. A l'origine, il y avait huit embrasures au flanc droit, c'est-à-dire en direction de la porte de Tongres qui, comme il a été dit, constituait un point sensible de la place. Le flanc gauche n'avait que quatre embrasures, ce que l'on estimait suffisant pour couvrir les fronts inondables et la Meuse.

A remarquer le système de ventilation de cette galerie : les voûtes de la galerie et des niches pour le recul sont pourvues à distances régulières de trous d'aération et à l'extrémité de chaque galerie à canons, le mur de gorge est pourvu d'une porte d'aération devant assurer une bonne circulation d'air. Il est probable que ces aménagements sont à mettre au crédit des méthodes de construction de Coehoorn. Le maître hollandais était en effet partisan des casemates ou caves à canon et était parvenu à résoudre de manière satisfaisante le problème essentiel de l'évacuation de la fumée, alors que l'école française resta jusqu'au XIXe siècle fidèle à l'artillerie uniquement placée en plein air. Il n'est donc pas étonnant, qu'en 1748, un technicien français s'émerveilla en voyant ces trous qui "sont si heureusement pratiqués qu'on y tire du canon sans se trouver incommodé de la fumée".

Intérieurement, le fort possédait encore des couloirs en forme de croix, un certain nombre de casemates, un puits, et était relié aux galeries des carrières de la Montagne Saint-Pierre. Il était entouré d'une contrescarpe avec chemin couvert tandis que le front de gorge était couvert par une enveloppe et disposait d'une communication enterrée avec le front sud de la place.

Il était néanmoins admis par la plupart des ingénieurs du XVIIIe s. que ce fort n'avait qu'une capacité défensive réduite, ce que prouva le siège de 1794: la superstructure d'où devait être effectuée la contrebatterie dut être abandonnée très rapidement.

Les plans établis par les Français entre 1794 et 1814 ne connurent même pas un commencement d'exécution, mais ils donnèrent des idées aux ingénieurs hollandais qui en entreprirent la modernisation en 1815. Les embrasures pour canon furent ramenées à quatre dans chaque flanc. Le chemin couvert et la galerie de contrescarpe au saillant disparurent mais quatre nouvelles galeries de contrescarpe furent établies en face des angles d'épaule et de gorge; les deux dernières étant également pourvues de meurtrières du côté de la ville. L'escarpe, haute à l'origine de 8,40 m, fut rehaussée de 3 m afin de porter la crête du parapet sensiblement au niveau du sommet de la Montagne Saint-Pierre. On créa sur la superstructure du fort une batterie couverte pour canons et mortiers. La batterie â mortiers se trouvait dans une casemate enterrée à la pointe du saillant. II est à regretter que la démolition de l'avant de cette casemate ne permette plus de se faire une idée précise de cet ouvrage assez rare. La batterie à canons était en deux parties: une aile courbe face à l'est (donc vers la Meuse), comportait 7 casemates, une aile droite face au sud (vers le sommet de la montagne) en avait 5. Toutes ces casemates, à deux prés, étaient ouvertes à l'arrière de sorte qu'il n'y avait pas de problème de ventilation.

Les lignes de Du Moulin

Il a déjà été question du grand projet de 1775 du colonel ingénieur C. D. Du Moulin destiné à transformer les "Hoge Fronten" avec leurs multiples ouvrages d'époques différentes en un ensemble cohérent. Pour la partie située entre le bastion Waldeck et la porte de Bruxelles maintenant complètement disparue, il fut surtout fait usage des ouvrages existants qui furent peu ou prou adaptés et complétés. Par contre, le tronçon entre la porte de Bruxelles et le bastion Holstein, qui a été en grande partie sauvé, est plus original de conception et peut être considéré comme unique de son espèce.

Ce qu'il est convenu d'appeler "les lignes de Du Moulin" consiste actuellement, partant du côté de la campagne, en un glacis, un chemin couvert avec trois places d'armes appelées lunettes et une contrescarpe revêtue. Il y a ensuite le fossé sec dans lequel se trouve un couvre-face, puis l'enveloppe composée de trais ouvrages reliés entre eux et que l'on a appelé bastions. Derrière cette enveloppe subsiste une partie d'un second fossé sec au-delà duquel quatre bastions détachés (dont un seul, le bastion "Saxe", subsiste) et une tenaille couvraient le vieux rempart de la ville.

Le plan des ouvrages encore existants indique clairement que Du Moulin a été forme à l'école de Coehoorn. En comparant les bastions et le ravelin, on remarquera en effet, les similitudes entre l'oeuvre de du Moulin et la "deuxième manière" de Coehoorn telle qu'il l'a exposée dans son ouvrage "Nieuwe Vestingbouw" de 1683 et qu'il a entre autres appliquée aux fronts nord de la forteresse- (disparue) de Bergen-op-Zoom.

La caractéristique principale de l'enveloppe se trouve dans le fait qu'à chacun des "soi-disant bastions" dont elle est composée, les faces et les flancs sont de chaque côté situés dans le prolongement l'un de l'autre mais que le flanc présente une courbure rentrante. Cette courbure peut répondre à deux fonctions: briser la longue ligne de la face prolongée afin de la soustraire à l'enfilade et concentrer en un point le feu des armes placées sur la courbure. Hormis cette courbure, on se trouve devant un tracé tenaillé tel que Coehoorn l'a appliqué entre autres dans la "Hoge Linie" près de Doesburg et qui connaîtra de multiples applications, en Prusse et en Rhénanie (entre autres à Mayence) au début du XIXe siècle. Les lunettes à flancs retirés et le couvre-face devant un des "bastions" correspondent également aux idées de Coehoorn.

Méritent en autre notre attention:
- les galeries crénelées de contrescarpe ou caponnières à revers qui flanquent chacun des saillants de l'enveloppe ou du couvre-face, comme cela a déjà été vu au bastion Waldeck. Toutes ces galeries sont connectées entre elles, ainsi qu'avec les ouvrages de l'enveloppe, par des souterrains et se trouvent au départ d'un système de contre-mines très développé. Une galerie similaire existe au front de gorge du bastion Holstein qui flanquait le saillant de l'ouvrage "van Welderen" démoli en 1818.
- les quatre passages du fossé sec arrière vers le fossé sec avancé à travers l'enveloppe. Trois de ces passages dénommés "Royales Sorties" sont suffisamment larges pour permettre le passage de la cavalerie et de l'artillerie afin d'exécuter des contre-attaques dans les fossés. Chaque passage est pourvu de dispositifs de sécurité très élaborés.
- le plan général de ces lignes est d'une irrégularité assez surprenante : abstraction faite des lunettes et du chemin couvert, aucun ouvrage n'est pareil à un autre, ce qui contraste avec la régularité des enceintes bastionnées classiques. La raison première et sans doute principale en est le fait que des ouvrages plus anciens comme les bastions "Hostein" et "Saxe" durent être incorporés moyennant certaines adaptations, notamment aux flancs. Les différences de niveau, le terrain s'élevant sensiblement d'est en ouest, aura également influencé le tracé, et on peut enfin se demander s'il n'y avait pas aussi l'intention de compliquer la tâche de l'assaillant dans la détermination de sa direction d'attaque.

Quoi qu'il en soit, les ingénieurs français de formation classique n'eurent aucune indulgence pour les lignes de Du Moulin. L'un d'entre eux les décrivit en 1794 comme "des ouvrages défendus par des revêtement presque tous neuves (sic); il est malheureux que leur tracé, exécuté dans le goût du sistème (sic) de Coehoorn, présente beaucoup de parties mortes, d'autant plus susceptibles d'escalades que les escarpes sont basses".

En dépit de ce jugement fort sévère, on peut dire qu'il s'agit d'un morceau d'architecture militaire assez exceptionnel, marquant une étape dans le développement de l'art de la fortification, non seulement à cause de l'originalité du plan, mais surtout parce que l'on y retrouve nombre d'éléments de la méthode de Coehoorn dont il ne subsiste pratiquement plus d'oeuvres originales.

Conscientes de la valeur de ce monument culturel, les autorités de Maastricht ont fait reprofiler les terrassements en 1946-1952 et ont entrepris en 1977 la restauration totale des maçonneries, entreprise qui, malheureusement, a dû être suspendue en 1981 par manque de crédits.

Liens
http://youtu.be/HD8Wj21OcJs les fortifications de Vauban
http://youtu.be/hRTCOawLq1I Vauban le vagabond de Louis XIV






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Posté le : 29/06/2013 21:13
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A bord de ce cahier volant
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Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
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Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
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A bord de ce cahier volant
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