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Michelangelo Antonioni
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Il faut laisser au héros le temps de traverser la rue

Antonioni parle peu. Il vient d'avoir soixante-dix ans et il affirme, avec une indifférence d'aristocrate, qu'il n'aime pas ses films, qu'il ne les comprend pas et qu'il n'est pas heureux non lus quand il les tourne. Coquetterie d’intellectuel sur ses gardes. Peut-être. Mais sûrement lassitude de cinéaste fatigué de se battre : quand la télévision italienne lui propose, en 1979, de réaliser en vidéo une adaptation de L'Aigle à deux têtes de Cocteau (Le Mystère d'Oberwald), cela fait cinq ans, depuis Profession : reporter, qu'Antonioni n'a pas tourné. Scénarios refusés, projets avortés. Ne rêvait-il pas, depuis 1966, d'Identification d'une femme, son dernier-né ?
Michelangelo Antonioni paye encore le prix de sa dérangeante modernité, de sa volonté opiniâtre d'innover.
Issu d'un milieu bourgeois, il naît à Ferrare, en 1912. La ville Renaissance, aux architectures compactes et inquiétantes qui défient l'espace, ne devait pas manquer d'influencer le cinéaste. Dès l'âge de dix ans, il a la passion du dessin. Il imagine des plans de bâtiments absurdes, qui accusent et meublent le vide.
Antonioni toujours est resté peintre. Et ses films ressemblent, cinq siècles après, aux toiles de son maître Piero della Francesca. Posés en attente dans un univers géométrique remarquablement structuré, ses personnages cherchent aussi à faire corps avec le paysage, à s'inscrire dans un monde étranger qui ne leur ressemble pas.
Après des études de sciences économiques, il vient tardivement au cinéma. Il tourne d'abord des documentaires. Dès son premier long métrage, Chronique d'amour, en 1950, l'intrigue quasi-policière du scénario lui importe peu. Antonioni s'amuse à la détourner, à en pervertir le sens. Seuls comptent les personnages et les égarements de leurs sentiments. Mais sans dramatiser : Antonioni aime mieux scruter le silence que traquer l'action.
« - Dans la plupart des films, le temps est faux. Voyez le rythme des thrillers, sans aucun temps mort, comme si le héros ne traversait jamais la rue, ou ne prenait jamais l'ascenseur. Or ce sont, le plus souvent, pendant ces instants de transition que les motivations changent. Parce que le personnage, comme vous et moi, aura tout à coup aperçu un objet, un paysage qui aura modifié son humeur. Je ne crois pas au cinéma-vérité la vie est une chose, le cinéma une autre. Mais, par rigueur, j'ai toujours voulu montrer ces moments de respiration gui font vivre la vie et conditionnent 1’atmosphère. »
On ne remarque les temps morts qu'au milieu d'un environnement en effervescence. Antonioni a toujours soin de placer ses créatures dans un monde en crise. Mais elles échappent au bouillonnement ambiant par leur solitude ou leur ennui. Comme un savant isole un phénomène pour mieux réussir son expérience. Antonioni les condamne au désert.
Pire, ils les réduit à n'être que la résultante d'un faisceau d'influences. Fini le «personnage » autonome et maître de lui. Antonioni décape les traditions romanesques au cinéma avec le même esprit de déconstruction sournoise qu'avaient les écrivains du Nouveau Roman s'attaquant à la littérature. Les individus qu'il met en scène sont conditionnés par les objets qu'ils regardent. Du coup, la caméra s'accroche davantage à la description clinique des choses qu'à celles des êtres.

UNIVERS POLLUÉ POUR LA NÉVROSE DE GIULIANA

La fameuse tétralogie des années soixante (L'Avventura, La Notte, L'Éclipse, Le Désert rouge) raconte ainsi à peu près uniformément « l'histoire de sentiments qui meurent ou dont on aperçoit la fin au moment même où ils naissent ». Le seul élément qui change, c'est le décor qui modèle ces états d'âme. Roulis obsédant de vagues qui incite à l'Avventura; chic implacable des quartiers neufs milanais qui pousse à la fugue (La Notte); bric-à-brac d'objets oppressants pour suggérer l'individu dépersonnalisé (L'Éclipse); univers pollué aux couleurs fantomatiques pour expliquer la névrose de Giuliana (Le Désert rouge).
Mais admettre une telle influence du « décor » sur le psychisme, c'est avouer combien il est difficile de cerner le réel, d'agir sur lui. Dans Blow up, conte philosophique sur les malheurs d'un photographe de mode découvrant sur sa pellicule un crime qu'il avait capté sans même sans rendre compte, Antonioni exprime combien la réalité est insaisissable. Le journaliste de Profession : reporter, lassé de n'avoir pas prise sur le monde, tente de changer d'identité. Comme ses efforts restent vains, il abandonne sa vie au hasard.
Venu présenter Identification d'une femme à Paris, Michelangelo Antonioni avoue que Profession :reporter est celui d'entre ses films dont il se sent le plus proche.
Peut-être estime-t-il ne pas s'être suffisamment renouvelé avec Identification d'une femme, qui renoue si bien avec la tradition de ses portraits féminins, depuis Femmes entre elles, en 1955. « Les femmes sont au centre de mon œuvre parce qu'elles sont au centre de ma vie. Quand j'ai un personnage de femme entre les mains, j'en sais déjà tout. Un homme, je dois l'inventer. Pour avoir des relations sincères avec les hommes, il faut être bien plus amis avec eux qu'avec les femmes. »
Peut-être Antonioni renie-t-il aujourd'hui aussi la fin trop optimiste de son dernier filin. Mais n'avait pas le choix : « Actuellement, on n'a pas d'autre choix que l'optimisme, sinon on crève. Trop de yens sentent battre autour d'eux une vie qu'ils ne connaissent pas et ne souhaitent même pas connaître. Ils savent que ça ne résoudrait rien. »

« J'AI ENVISAGE CHAQUE PLAN COMME UN TABLEAU»

Si le cinéaste s'est ici forcé à être « positif », il préfère visiblement travailler à la marge, sur les frontières de l'être, là où tout encore est possible et flou. Tels les mathématiciens modernes, il préfère compter avec le hasard, plonger dans l'aléatoire. Du bout de sa caméra, Antonioni a toujours été à la pointe de son temps.
Depuis Le Désert rouge, où il a découvert la couleur, il n'hésite plus à colorier lui-même les paysages pour mieux les adapter à la situation. Antonioni est passionné par les découvertes du cinéma électronique. Ce n'est pas pour rien que feu John Kennedy lui avait promis qu'il serait le premier cinéaste à faire partie d'une expédition spatiale pour filmer les étoiles...
Il cherche à provoquer une « expérience » chez le spectateur : « Une perception physiologique plutôt qu'intellectuelle et morale ». Ainsi la seule chose qui l'enchante dans Identification d'une femme, c'est le montage très rapide, très libre, aux erreurs délibérées.
« - C'est mon film le plus concret. D'habitude, je faisais attention à lier le montage au contexte. Ici, j'ai envisagé chaque plan comme un tableau. J’ai pratiqué l'image pour l'image. J'espère que j’aurai la même liberté aux Etats-Unis où je pars tourner mon prochain film: un huis clos sur un bateau. »
Et pourtant le cinéaste avoue qu'il a peur de l'image, de ce qui se trouve par-delà, et qu'on ne saura jamais vraiment : « Pour lutter contre cette angoisse, je dois réaliser mes films dans la spontanéité, sans rien de précis en tête avant le tournage, seulement des motifs vagues. »
Fabienne Pascaud Télérama

Les courts Metrages : La rayonne et Nettoyage urbain,

Revenons aux années 40 et commençons par un petit rappel historique. Au lendemain de la seconde guerre mondiale apparaît un nouveau courant dans le cinéma italien : le néo-réalisme. De nouveaux cinéastes réalisent alors des films « différents » décrivant la classe laborieuse : des ouvriers, des paysans, des balayeurs, etc. Des films sans fioritures, tournés dans une certaine urgence afin de décrire au plus près une Italie alors en pleine reconstruction et surtout en plein doute.
A la fin des années 40, Antonioni se trouve en plein cœur du néoréalisme. En 1949, avec La rayonne, documentaire sur la fabrication de vêtements, il décrit les conditions de travail de paysans et d’ouvriers, avec l’aide d’une voix-off explicative. Un an plus tôt, avec Nettoyage urbain, documentaire sur les balayeurs romains, le cinéaste proposait également la description sociale de la classe défavorisée, et toujours avec l’aide d’une voix-off.
Et pourtant, dans ces deux films : Antonioni, déjà, ne fait pas tout à fait comme les autres et commence, même timidement, à se détacher du néoréalisme.
Nettoyage urbain en est sans doute le meilleur exemple. La voix-off du début disparaît rapidement et laisse la place à des images plus esthétiques et moins démonstratives. Antonioni le dira plus tard : « Pour Nettoyage urbain, je ressentais un certain agacement face aux documentaires de l’époque. C’est pourquoi j’ai tenté de réaliser un montage poétiquement libre, en recherchant des nuances expressives, par des plans isolés, par des scènes sans lien l’une avec l’autre ».
La dimension sociale du film d’Antonioni est donc amenée à s’effriter. D’ailleurs, dans Nettoyage urbain, l’humain ne trouve pas vraiment sa place. Les balayeurs sont filmés de loin, ils sont vus de dos, aperçus dans des reflets, ou encore à travers des vitres, bref, ils sont perçus comme des figures évanescentes et fantomatiques. La question centrale du film n’est plus : « dans quelles conditions vivent les balayeurs romains ? ». Elle est remplacée par d’autres questions plus abstraites, concernant la matière même : « où vont les déchets d’une ville ? que deviennent-ils » ?
Antonioni le dit lui-même : « Au moment d’imaginer Nettoyage urbain, Rome était alors inondée d’ordures, de tas de crasse colorés au coin des rues, c’était une orgie d’images abstraites, une violence figurative jamais vue ».
A la fin des années 40, Antonioni est donc déjà fasciné par l’abstraction, par une certaine forme d’indicible et il cherche déjà un nouveau langage cinématographique pour mieux l’approcher.
Avec son premier long métrage, Chronique d’un amour, qu’il réalise en 1950, Antonioni va achever sa mue amorcée par ses courts métrages. Son éloignement du néoréalisme devient définitif.
Pour le cinéaste, les inquiétudes et les angoisses de l’Italie des années 50 ne sont plus les mêmes qu’au lendemain de la guerre. Antonioni va désormais s’intéresser à ce que le néoréalisme a jusqu’ici fui comme la peste : la complexité des personnages, leurs sentiments, leurs tourments, leur intimité. Antonioni résume alors son nouveau programme de cinéma en une phrase : « il faut dorénavant étudier l’âme des personnages plutôt que leur vie dans la société ».
Le cinéma d’Antonioni va alors délaisser les balayeurs de Nettoyage urbain ou les ouvriers de La Rayonne pour décrire désormais les névroses de bourgeois milanais ou romains. En plan séquence, les personnages d’Antonioni seront alors littéralement scrutés, épiés, même dans les moments creux, même lorsqu’il ne se passe rien, a priori. Il s’agit alors de capter l’« essence » des personnages, leur « indicible », grâce à la durée.
Une comparaison d’images pour mieux comprendre. À la neuvième minute de Nettoyage urbain, Antonioni filmait de loin et furtivement un couple marchant au bord du fleuve. Le cinéaste restait alors à distance, sur le seuil. À la vingtième minute de Chronique d’un amour, Antonioni filme là aussi un couple au bord de l’eau, mais il a, cette fois-ci, franchi le seuil. Il filme désormais les visages, enregistre les voix et dévoile les correspondances secrètes.

Par-delà les nuages

Un court métrage de Michelangelo Antonioni
• Synopsis
Inspiré du roman de Michelangelo Antonioni (Quel bowling sul Tevere), Par-delà les nuages raconte en quatre épisodes tournés respectivement à Ferrare (la ville d’Antonioni), Portofino, Paris et Aix-en-Provence, quatre histoires d’amour, quatre étapes d’un voyage introspectif, quatre paraboles centrées autour d’une même question :l’ambiguïté du réel. Une interrogation sur la frontière entre réalité et fiction, vécu et imaginaire, corps et âme… incarnée par un réalisateur (fantôme – double d’Antonioni) errant en quête d’histoires à raconter.

Plusieurs films ont été tournés sur Antonioni où on le voit dans son propre rôle :
1966 : Michelangelo Antonioni storia di un autore (Antonioni : documents et témoignages), documentaire pour la télévision de Gianfranco Mingozzi,
1982 : Chambre 666, documentaire pour la télévision de Wim Wenders,
1996 : Fare un film per me è vivere (Faire un film pour moi c'est vivre), documentaire pour la télévision d'Enrica Antonioni sur le tournage de Par delà les nuages

A lire

« Écrits de Michelangelo Antonioni : écrits et entretiens de 1960 à 1985 » de Michelangelo Antonioni, Images Modernes, coll. « Inventeurs de formes », 2003.
« Essai sur le cinéma de Michelangelo Antonioni » de Alain Bonfand, Images Modernes, coll. « Inventeurs de formes », 2003.
« Michelangelo Antonioni ou la vigilance du désir » de René Prédal, Cerf, coll. « 7e art », 1991.
« Michelangelo Antonioni : cinéaste de l’évidemment » de José Moure, L’Harmattan, coll. « Champs visuel », 2001.
« Michelangelo Antonioni. Filmographie complète », de Seymour Chatman et Paul Duncan, édition Taschen, 2004.

Antonioni, le dernier des Modernes

Cinéaste du silence, de la douleur et de l’espace, Michelangelo Antonioni, un des maîtres du modernisme au cinéma, est mort lundi soir à l’âge de 94 ans. Il laisse derrière lui des chefs-d’œuvre comme «Blow-Up», «Désert Rouge», «Profession Reporter» ou «L’Avventura». Aux côtés de Federico Fellini, il a imposé sa propre signature au cinéma italien après le Néoréalisme de Rosselini en explorant avec une certaine radicalité formelle, les angoisses existentielles et l’aliénation du monde contemporain sur l’individu.

Controverse

De son premier film, «Chronique d'un amour» en 1950 jusqu’en 1957 avec «Le Cri», on ressent dans l’œuvre d’Antonioni la forte influence du Néoréalisme et du film noir américain avec déjà la présence de deux thèmes forts : l’errance dans l’architecture urbaine et le suicide. Ces films sont bien accueillis. Puis se produit le premier clash médiatique, événement fondateur et violent de la carrière d’Antonioni : la projection à Cannes de «L’Avventura» en 1960 va presque jusqu’au pugilat. Le film est encensé par la critique et hué par le public.
Roland Barthes explique bien ce phénomène de rejet dans son article sur Antonioni en 1980 dans Les Cahiers du Cinéma : « L’activité de l’artiste est suspecte parce qu’elle dérange le confort, la sécurité du monde établi, parce qu’elle est à la fois dispendieuse et gratuite, et parce que la société nouvelle qui se cherche… n’a pas encore décidé ce qu’elle doit penser. » De fait, même si son génie est vite reconnu, ses films susciteront toujours une vraie polémique avec des adorateurs et des détracteurs, tous passionnés.

Couple

La relation amour-haine sera elle-même au centre de l’œuvre d’Antonioni, qui s’est attaché film après film à disséquer le couple sous tous les angles, à tous les stades d’une relation. Par exemple, «L’Avventura» se déroule sur une île de Méditerranée où un groupe de mondains désœuvrés recherchent désespérément Anna, leur amie brusquement disparue ; dans le même temps, Sandro oublie Anna et tombe amoureux de Claudia. Sur cette trame ténue, avec peu de dialogues et dans un noir et blanc très graphique, Antonioni suggère l’angoisse et la perte de sens dans notre société. Il continue ensuite de fouiller les recoins de la rupture amoureuse et de l’isolement dans ce qui devient une trilogie : «La notte » (La nuit, 1961) et «L’eclisse» (L’éclipse, 1962). Ces trois chefs-d’œuvre mettent aussi en lumière une immense actrice : Monica Vitti, compagne et muse du réalisateur pendant une dizaine d’années.

Composition

Dans le cinéma d’Antonioni, chaque image est une œuvre en soi. Il explique en 1960 dans un entretien accordé aux Cahiers : « Une image n'est essentielle que si chaque centimètre carré de l'image est essentiel ». Néanmoins, ses déclarations dévoilent un réalisateur moins cérébral et plus instinctif qu’il n’y paraît dans ses déclarations : « Je ne suis pas un théoricien du cinéma. Si vous me demandez ce qu’est la mise en scène mon premier réflexe sera de répondre : « je ne sais pas », le deuxième : « toutes mes opinions sur le sujet sont dans mes films »… Quand je filme, je n’y pense pas, je le fais, c’est tout. »

Combat

Malgré (ou à cause de) cette approche sensitive, Antonioni ne connaîtra jamais de succès public à l’exception de «Blow-Up» en 1966 qui raconte l’enquête d’un photographe du Swinging London qui a immortalisé par accident un meurtre sur pellicule. Antonioni continue ensuite son voyage hors de l’Italie avec «Zabriskie Point» filmé dans la Vallée de la Mort en Californie, un échec retentissant pour la MGM et en Afrique pour «Profession Reporter» (tourné en Espagne). Il parle de ce combat perpétuel sans détour : « J’ai toujours dû me battre comme un fou pour faire du cinéma car mes films ont toujours été d’immenses échecs commerciaux. Les producteurs me considèrent comme un cinéaste froid, sophistiqué, intellectuel ». Un producteur italien formule en d’autres termes cette attaque : « Vous Antonioni vous êtes un grand réalisateur mais, nous devons vous abattre car vous êtes dangereux pour le cinéma : vos films sont trop pénibles à voir ». Malgré tout, son influence et son génie sont reconnus par la critique et une nouvelle génération de réalisateurs de Scorsese à Wenders.

Conclusion

En 1995, un Oscar pour l’ensemble de son œuvre lui est remis par Jack Nicholson qui jouait le premier rôle dans « Profession Reporter » mais, ironie du sort, la fameuse statuette lui échappe une dernière fois, volée lors d’un cambriolage avec plusieurs autres récompenses à son domicile en 1996. Physiquement diminué après une attaque cérébrale en 1985, il réalise encore « Par-delà les nuages » en 1995 avec l’aide de sa femme Enrica Fico et du réalisateur Wim Wenders et un segment du film « Eros » en 2004. Un titre parfait pour un dernier film, car, derrière ce mur d’angoisses et de solitude que semble construire son oeuvre c’est aussi l’amour qu’Antonioni a filmé, la pulsion de vie d’Eros et Thanatos, à travers les ruptures, le désir et la tourmente des sentiments.
Delphine Valloire

FILMOGRAPHIE


Courts métrages

Note : Les courts métrages de Michelangelo Antonioni sont tous des documentaires.
1943 - 1947 : Gente del Po (Les Gens du Pô) 35 mn
1948 : Nettezza Urbana (N. U. Nettoyage urbain) 9 mn
1948 : Superstizione (Superstition - Non ci credo !) 9 mn
1948 : Oltre l'oblio (Plus loin, l'oubli)
1948 : Roma-Montevideo
1949 : L'Amorosa menzogna (Mensonge amoureux) 10 mn
1949 : Sette canne, un vestito (La Rayonne) 9mn
1950 : La Villa dei Mostri (La Villa des monstres) 10 mn
1950 : La Funivia del Faloria (Le Téléphérique du mont Faloria) 10 mn
1950 : Uomini in piu
1950 : Vertige (Vertigine) – fragments du film La funivia del Faloria 4 min
1983 : Retour à Liscia Bianca (Ritorno a Liscia Bianca) 10 min
1989 : Kumbha Mela, court métrage sur l'Inde 18 mn
1992 : Noto, Mandorli, Vulcano, Stromboli, Carnevale (Connu, amandiers, volcan, Stromboli, carnaval) 10 mn
1997 : Sicilia 9 mn
2004 : Lo Sguardo di Michelangelo (Le Regard de Michelangelo) 15 mn

Réalisateur

1949 : Jeunes en blanc (Ragazze in bianco), documentaire
1949 : Bomarzo, documentaire
1950 : Chronique d'un amour (Cronaca di un amore)
1952 : La dame sans camélia (La signora senza camelie)
1952 : Les vaincus (I vinti)
1952 : L'amour à la ville, coréalisé par Michelangelo Antonioni, Federico Fellini, Alberto Lattuada, Francesco Maselli, Carlo Lizzani et Dino Risi (L'amore in città), segment J'essaye le suicide (Tentato suicidio)
1955 : Femmes entre elles (Le amiche)
1957 : Le cri (Il grido)
1960 : L'avventura
1961 : La nuit (La notte)
1962 : L'éclipse (L'eclisse)
1964 : Le désert rouge (Il deserto rosso)
1965 : Les trois visages (I tre volti), segment "Préface" ("Prefazione")
1967 : Blow-Up
1968 - 1970 : Zabriskie Point
1972 : Chung Kuo, La Chine (Chung Kuo Cina) - documentaire en 3 parties
1974 : Profession : reporter (Professione reporter)
1982 : Identification d'une femme (Identificazione di una donna)
1989 : Le mystère d'Oberwald (Il mistero di Oberwald)
1990 : 12 registi per 12 città (Douze réalisateurs pour douze villes), co-réalisation promotionnelle pour la Coupe du monde de football de 1990 en Italie, segment Roma
1995 : Par delà les nuages (Al di là delle nuvole), co-réalisé avec Wim Wenders
2000 : Tanto per stare insieme
2000 : Destinazione Verna
2003 : Eros - coréalisé par Michelangelo Antonioni, Wong Kar-wai et Steven Soderbergh, segment Il Filo pericoloso delle cose

Scénariste


1942 : Un pilote revient (Un Pilota ritorna) de Roberto Rossellini
1942 : I Due Foscari (Les Deux Foscari) d'Enrico Fulchignoni
1947 : Chasse tragique (Caccia tragica) de Giuseppe De Santis
1950 : Chronique d'un amour (Cronaca di un amore), de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Daniele d'Anza, Silvio Giovaninetti, Francesco Maselli et Piero Tellini.
1952 : Le Cheik blanc (Lo Sceicco bianco) de Federico Fellini
1952 : La dame sans camélia (La signora senza camelie), de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Suso Cecchi d'Amico, Francesco Maselli et P.M. Pasinetti.
1952 : Les vaincus (I vinti), de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Suso Cecchi d’Amico, Giorgio Bassani, Diego Fabbri, Turi Vasile, Roger Nimier (segment français)
1955 : Femmes entre elles (Le amiche), de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Suso Cecchi d'Amico, Alba de Cespedes, d'après la nouvelle « Entre femmes seules » du livre « Le bel été », de Cesar Pavese.
1957 : Le cri (Il grido), de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Elio Bartolini et Ennio De Concini
1961 : La nuit (La notte), de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Ennio Flaiano et Tonio Guerra
1962 : L'éclipse (L'eclisse), de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Tonino Guerra, Elio Bartolini et Ottiero Ottieri
1964 : Le désert rouge (Il deserto rosso), de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Tonino Guerra
1966 : Blow-Up, de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Tonino Guerra, d'après Julio Cortazar.
1970 : Zabriskie Point, de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Fred Gardner, Tonino Guerra, Sam Shepard et Clare Peploe.
1975 : Profession : reporter (Professione reporter), de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Mark Peploe et Peter Wollen d'après une histoire de Mark Peploe.
1980 : Le mystère d'Oberwald (Il mistero di Oberwald), de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Tonino Guerra d'après lapièce de Jean Cocteau
1981 : Identification d'une femme (Identificazione di una donna), de Michelangelo Antonioni. Ecrit avec : Gérard Brach, et la collaboration de Tonino Guerra.

Récompenses

1948 : Ruban d'argent du meilleur documentaire pour Nettezza Urbana (Nettoyage urbain)
1950 : Ruban d'argent du meilleur documentaire pour L'Amorosa menzogna (Mensonge amoureux)
1951 : Ruban d'argent spécial pour les valeurs humaines et stylistiques pour Chronique d'un amour (Cronaca di un amore)
1955 : Lion d'argent à la Mostra de Venise pour Femmes entre elles (Le Amiche)
1956 : Ruban d'argent du meilleur réalisateur de film italien pour Femmes entre elles (Le Amiche)
1957 : Léopard d'or au Festival international du film de Locarno pour Le Cri (Il Grido)
1960 : Prix du Jury au Festival de Cannes pour L'Avventura
1961 à la Berlinale :
Ours d'or du meilleur film pour La Nuit (La Notte)
Prix FIPRESCI pour l'ensemble de son travail
1962 : Ruban d'argent du meilleur réalisateur de film italien pour La Nuit (La Notte)
1962 : Prix spécial du Jury au Festival de Cannes pour L'Éclipse (L'Eclisse)
1964 à la Mostra de Venise :
Lion d'or pour Le Désert rouge (Il Deserto rosso)
Prix FIPRESCI pour Le Désert rouge (Il Deserto rosso)
1967 : Palme d'Or au Festival de Cannes pour Blow-Up
1967 : NFSC Award du meilleur réalisateur pour Blow-Up
1968 : Ruban d'argent du meilleur réalisateur de film étranger pour Blow-Up
1968 : Prix de la critique (Syndicat française de la critique de cinéma) du meilleur film étranger pour Blow-Up
1976 : Ruban d'argent du meilleur réalisateur de film italien pour Profession : reporter (Professione : reporter)
1976 : Prix Luchino Visconti aux David di Donatello
1976 : Bodil du meilleur film européen pour Profession : reporter (Professione : reporter)
1982 : Prix du XXXVe anniversaire au Festival de Cannes pour Identification d'une femme (Identificazione di una donna)
1983 : Lion d'or à la Mostra de Venise pour sa carrière
1991 : Prix François Truffaut au Festival du film de Giffoni
1993 : Prix pour sa performance aux Prix du cinéma européen
1995 : Prix FIPRESCI à la Mostra de Venise pour Par delà les nuages (Al di là delle nuvole)
1995 : Grand Prix spécial des Amériques au Festival des films du monde de Montréal à l'occasion du centenaire du cinéma, pour son exceptionnelle contribution à l'art cinématographique
1995 : Prix d'honneur aux Oscars du cinéma
1995 : Griffon d'or pour la carrière au Festival du film de Giffoni
1996 : Prix pour la carrière au Festival international du film d'Istanbul
1998 : Prix Pietro Bianchi du SNGCI à la Mostra de Venise
2000 : Prix pour la carrière au Festival du film Flaiano
2001 :
NFSC Award spécial pour l'intelligence exemplaire, la créativité et l'intégrité de sa carrière longue d'un demi-siècle 2004 :
Prix FIPRESCI du meilleur court métrage au Festival international du film de Valladolid pour Lo Sguardo di Michelangelo (Le Regard de Michelangelo)

Liens à regarder
http://youtu.be/GjHR8jgGPcE Monica Vitti en français
http://youtu.be/UaT46spgdwo Extrait le désert rouge
http://youtu.be/pMHNRfTPfQE Extrait le désert rouge
http://youtu.be/XY2Pk5_57t8 extrait l'éclisse Delon /Vitti
http://youtu.be/gSwBnbbwoww Zabriskie point (film entier)
http://www.ina.fr/video/CPF86601481/i ... ew-d-antonioni-video.html Interview de Antonioni
http://www.ina.fr/notice/voir/CAB8200713901 Interview
http://www.ina.fr/video/I00007295/mic ... ni-l-avventura-video.html L'avventura interview




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Posté le : 28/09/2013 20:51
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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