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Auguste Rodin
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Le 17 Novembre 1917 meurt Auguste Rodin un des plus fameux sculpteur français


On s'accorde à voir en Rodin le sculpteur le plus remarquable de la fin du XIXe siècle. C'est vers 1875 que le public a découvert son œuvre ; cette date marque en effet le terme des débuts longs et obscurs d'un artiste dont la biographie, particulièrement pour les années de jeunesse, est encore mal connue. Peu après 1875, quelques œuvres remarquées par certains esprits clairvoyants devaient assurer à Rodin un succès international et un prestige qu'aucun autre sculpteur du siècle, à l'exception peut-être de Canova, n'a obtenus
Aujourd'hui, l'œuvre de Rodin n'a rien perdu de l'immense attrait qu'elle avait pour ses contemporains. La connaît-on dans toute son étendue ? Les collections actuellement ouvertes au public en proposent une image quelque peu réductrice car elles détiennent souvent différentes répliques des mêmes œuvres. Rappelons que la sculpture est un art qui invite à la répétition des mêmes œuvres dans des dimensions et des matériaux divers. Cette image de la production de Rodin que l'on croyait fixée par un catalogue d'œuvres dénombrées avec précision, image exprimée dans de nombreux ouvrages consacrés au sculpteur, a été modifiée par des expositions et les inventaires du fonds d'œuvres conservées dans les domiciles et ateliers parisiens de Rodin. Ceux-ci ont révélé une production sculptée et dessinée plus vaste qu'on ne croyait et tout aussi attachante. Des études ou des variantes pour des œuvres connues – ou moins connues –, des projets non réalisés, des dessins se comptant par milliers, des notes, documents et correspondances se rapportant à la genèse des œuvres sont maintenant identifiés et utilisables ; ce matériel a permis de renouveler ou d'approfondir les connaissances sur l'artiste et sur son œuvre

jeunesse

René François Auguste Rodin est né à Paris le 12 Novembre 1840 ; il appartient à la génération des premiers impressionnistes – Monet, par exemple, qui est son ami, et avec lequel il expose en 1889, ou Cézanne.
Il est issu d'un milieu familial modeste d'origine rurale– son père était employé à la préfecture de police de Paris dans une famille modeste et meurt en 1917 au 3, rue de l'Arbalète à Paris. Son père Jean-Baptiste était d'origine normande, sa mère Marie Cheffer d'origine lorraine. Du premier mariage de son père avec Gabrielle Cateneau, il eut une demi-sœur, Clothilde, qui semble être écartée de la famille après le deuxième mariage de Jean-Baptiste. Auguste eut une sœur aînée, Maria.
En partie à cause de sa forte myopie, il mena des études médiocres, dont il gardera longtemps le handicap d'une faible maîtrise du français.
Il est admis en 1854, à 14 ans, à l'École Spéciale de Dessin et de Mathématiques dite la petite école, devenue École nationale supérieure des arts décoratifs où il suit les cours du talentueux Horace Lecoq de Boisbaudran, dont la méthode consiste à préserver la sensibilité de chaque élève en lui enseignant à utiliser sa vue et sa mémoire visuelle, et du peintre Belloc.
C'est là qu'il fait la connaissance d'Alphonse Legros.il fit des études artistiques, qui, comme celles de nombreux artistes novateurs de sa génération, se déroulèrent hors de l'École des beaux-arts où il s'efforça sans succès d'entrer ; elles eurent lieu pendant les années 1850 à l'École spéciale de dessin, endroit remarquable où nombre de jeunes artistes de l'époque, peintres, sculpteurs et décorateurs, reçurent une formation professionnelle exemplaire : Legros, Cazin ou Dalou entre autres. Dans ses écrits, Rodin évoque la qualité de cette école avec insistance.
Carpeaux, qui fut pour peu de temps répétiteur de modelage à l'École spéciale, corrigea ses premiers essais de sculpture. Rodin suivit aussi les cours de dessin anatomique que Barye donnait alors au Muséum, mais cet épisode important qui l'associe au grand sculpteur animalier du XIXe siècle est encore mal connu. La vie privée de Rodin, surtout dans ses débuts, est en effet obscure, peu documentée, à l'exception d'un incident remarquable : en 1862, Rodin traversa une crise qui fit de lui un novice chez les religieux du Saint-Sacrement à Paris.
L'inspiration religieuse ne sera d'ailleurs pas étrangère à son art, plusieurs œuvres importantes, Saint Jean-Baptiste prêchant ou le Christ et Madeleine, en témoignent.

Sa vie

En 1857 il quitte la petite école et fort d'un talent reconnu par ses professeurs, suivant l'avis du sculpteur Hippolyte Maindron, il tente le concours d'entrée à l'École des beaux-arts, dont il réussira l'épreuve de dessin ; mais il échouera trois fois de suite à celle de la sculpture, son style n'étant pas conforme aux traditions néo-classiques qui y régnaient. Il est alors contraint pour se nourrir de travailler et s'engage comme artisan-praticien dans des ateliers de divers sculpteurs, staffeurs ornemanistes et décorateurs tels que Garnier, Blanche ou Cruchet.
C'est chez l'un d'eux que débute son amitié avec Jules Dalou.
L'activité de cette époque est particulièrement stimulée par les travaux d'urbanisme du préfet de Paris le baron Haussmann comme par le développement du goût de l'époque pour l'ornementation.
Le 8 décembre 1862, fortement touché par le décès de sa sœur Maria, Rodin entre au noviciat de la congrégation du Très-Saint-Sacrement. Au terme d'un an, le père Pierre-Julien Eymard l'encourage vivement à poursuivre dans la voie artistique. Durant cette période, il réalise un buste du père Eymard. L'anecdote rapporte que l'œuvre n'obtint pas satisfaction et fut mise au grenier.
En 1864, il rencontre Rose Beuret, une ouvrière couturière âgée de 20 ans qui lui servira de modèle et deviendra sa maîtresse et, à la fin de leur vie, son épouse ; il aura d'elle en 1866 un fils, Auguste Eugène Beuret, qu'il ne reconnaîtra jamais.
Rose fut plusieurs fois le modèle de Rodin, témoignant de son évolution stylistique, de Jeune fille au chapeau fleuri en 1865, particulièrement imprégné par le style charmant du XVIIIe, en passant par Mignon en 1869, puis Bellone, exécutée en 1878 après son retour de Belgique.
Son "Homme au nez cassé" est refusé au Salon de Paris où Rodin ne sera exposé qu'en 1875.

En 1870, Rodin accompagne le sculpteur belge Antoine-Joseph Van Rasbourgh à Bruxelles où il participe aux travaux de décoration de la Bourse du Commerce. Il est mobilisé comme caporal dans la Garde nationale au moment de la guerre franco-prussienne de 1870 puis réformé pour myopie. Il retourne alors en Belgique avec Carrier-Belleuse avec lequel il collaborera jusqu'en 1872.
Il s'associe par contrat avec Van Rasbourgh en 1873 et participe entre autres au décor du palais des Académies à Bruxelles.
En 1875, il réalise un de ses grands rêves en voyageant en Italie pour découvrir les trésors artistiques de Turin, Gênes, Pise, Venise, Florence, Rome, Naples et découvrir les secrets de Donatello et surtout de Michel-Ange. À son retour en France, il visite les cathédrales françaises.

En 1877, âgé de 37 ans, de retour à Paris il réalise sa première grande œuvre L'Âge d'airain, la statue en grandeur nature en plâtre d'un jeune homme qu'il expose au « Cercle artistique et littéraire de Bruxelles » et au « Salon des Artistes français de Paris ». Sa statue donne une telle impression de vie, qu'on l'accuse d'avoir fait un moulage sur un modèle vivant. Ce succès retentissant au parfum de scandale amorce sa fortune et ses 40 ans de carrière. Les commandes officielles abondent et Rodin devient portraitiste mondain.
En 1878, Rodin crée son Saint Jean Baptiste plus grand que nature pour prouver définitivement qu'il n'a pas recours au moulage. Rodin influence alors la sculpture, par l’expressivité des formes, des sentiments, de la sensualité et le soin apporté à restituer l'émotion par l'expression donnée à des parties du corps comme les mains, les pieds, etc. Il participe à l'invention d'un style en développant de nouvelles techniques de sculpture comme l’assemblage, la démultiplication ou la fragmentation, en totale contradiction avec l’académisme d'alors.
En 1879, il intègre la Manufacture nationale de Sèvres de porcelaine jusqu'en décembre 1882. À cette époque, il noue une relation passionnelle et tumultueuse avec la sculptrice de génie, Camille Claudel, de vingt-quatre ans sa cadette.
En 1880, il installe son atelier au 182 rue de l'Université dans le 7e arrondissement de Paris, un lieu de travail qu'il gardera toute sa vie et l'État français lui commande La Porte de l'enfer inspirée par La Divine Comédie de Dante et une transposition des Fleurs du mal de Charles Baudelaire pour le futur musée des arts décoratifs du musée du Louvre, son œuvre la plus monumentale de 7 m de haut et 8 tonnes, qui ne sera ni livrée ni fondue en bronze de son vivant et à laquelle il travaillera seul jusqu’à la fin de ses jours. L'œuvre sera fondue en bronze en 1926 ; elle est exposée au musée Rodin en 2013.
Il part en voyage en Angleterre où il apprend la gravure avec Alphonse Legros à Londres. À son retour en France il réalise les figures sculptées d'Adam, d'Ève et Le Penseur en 1882.
En 1883, Rodin fait la connaissance de celle qui deviendra sa brillante jeune élève puis sa muse, Camille Claudel, alors âgée de 19 ans, qui partage son atelier et participera activement — entre autres travaux menés en commun — à la création du monument Les Bourgeois de Calais et avec qui il entretiendra une relation artistique et amoureuse passionnée et tumultueuse qui durera de 10 à 15 ans. Il réalise en 1884 la sculpture L'Éternel Printemps probablement inspirée de cette passion pour Camille. Rodin refusera fermement les demandes de mariage de Camille, qui finira par s'éloigner avant d'être internée par sa famille.

Consécration

En 1887, il est fait Chevalier de la Légion d'honneur et illustre de dessins l'édition originale des Fleurs du mal de Baudelaire éditée par Paul Gallimard. L'État français lui commande Le Baiser en marbre pour l'Exposition universelle de Paris de 1889. Dans son atelier il reçoit les visites de nombreux artistes et célébrités le roi d'Angleterre Edouard VII lui rendra visite le 6 mars 1908.
En 1889, Auguste Rodin est un des membres fondateurs de la Société nationale des beaux-arts et reçoit la commande du monument à Victor Hugo pour le Panthéon de Paris assis, puis debout. Il expose avec Claude Monet à la Galerie Georges Petit.
En 1891, la Société des gens de lettres lui passe commande d'un monument pour Honoré de Balzac.
En 1892 il est promu officier de la Légion d'honneur et succède à Jules Dalou au poste de Président de la section sculpture et vice-président de la Société nationale des beaux-arts.
En 1893 il s'installe avec Rose à Meudon, 8 chemin Scribe dans la Maison des Chiens-Loups. En 1895, il achète la villa des Brillants à Meudon où il commence à constituer sa collection d'antiques et de peintures devenue depuis 1919 une partie du musée Rodin de la rue de Varenne.
En 1894 Claude Monet l'invite chez lui à Giverny en Normandie où il rencontre Paul Cézanne.
En 1897, par la publication de l'album Goupil du nom de l'éditeur-imprimeur contenant 142 dessins, il divulgue ses techniques de travail novatrices.
En 1900 une rétrospective de son œuvre organisée au Pavillon Rodin de la place de l'Alma pour l'Exposition universelle de Paris lui vaut une consécration internationale. Il est nommé Chevalier de l'Ordre de Léopold de Belgique.
En 1901, à la clôture de l'Exposition, le pavillon est démonté et transféré dans sa propriété de Meudon, la villa des Brillants et devient son atelier.
En 1903 il est fait Commandeur de la Légion d'honneur.
En 1900 il fait la connaissance de Hélène von Beneckendorff und Hindenburg, nièce du futur maréchal et président du Reich Hindenburg, épouse en 1904 d'Alfred von Nostitz. Rodin se rend en Italie avec elle, reprenant ainsi contact avec les chefs-d'œuvre sculptés de Pise, Lucques, Florence et Rome.
Le portrait d'Hélène qu'il exécute en marbre sera envoyé à Berlin et à Vienne où il sera admiré et loué par les artistes du mouvement dit de la Sécession.
En 1904, Rodin devient l'amant de la peintre et femme de lettres britannique Gwendolen Mary John, en sœur du peintre Auguste John qui lui servira de modèle pour la Muse Whistler, puis il rencontre la duchesse de Choiseul - née Claire Coudert, issue d'une très riche famille américaine - dont il devient l'amant jusqu'en 1912 ; Claire de Choiseul le mettra en contact avec de nombreux américains fortunés et aura une certaine influence sur lui.
En 1905 Rodin rencontre le poète Rainer Maria Rilke qui devient son secrétaire jusqu'en 1906 et écrit à propos du sculpteur un essai, Sur Rodin.
En 1906 Le Penseur est placé devant le Panthéon de Paris; il s'installe en 1908 à l'Hôtel Biron que Rilke lui a fait découvrir, actuel musée Rodin.
Rodin voyage en Espagne avec Rilke et le peintre basque Zuloaga, son ami.
En 1910 il est nommé Grand officier de la Légion d'honneur.
En 1911, l'État commande un buste de Pierre Puvis de Chavannes pour le Panthéon de Paris et l'Angleterre acquiert Les Bourgeois de Calais pour les jardins du palais de Westminster de Londres, Parlement du Royaume-Uni. L'Homme qui marche est installé au palais Farnèse, ambassade de France à Rome. La salle Rodin du Metropolitan Museum de New York est inaugurée en 1912.
En 1914 il est à nouveau en Angleterre avec Rose Beuret. En 1915, il commence le buste du pape Benoît XV lors d'un voyage à Rome au cours duquel il croise à nouveau Albert Besnard qui a aussi une commande d'un portrait du pape, mais en désaccord avec le souverain pontife sur les temps de pose, il partit sans achever la commande5.
1916 : victime d'une nouvelle attaque fin mars, suivie d'une congestion cérébrale en juillet, il fait en septembre trois donations successives de son hôtel particulier, de son atelier et de ses collections d'art à l'État dans la perspective de la création d'un musée Rodin. La Chambre des députés et le Sénat votent l'établissement du musée Rodin à l'Hôtel Biron aboutissement de la démarche de Judith Clade.
Il reçoit une commande pour un monument à la mémoire des combattants de Verdun.
" Et c'est la fin dérisoire et solitaire des deux vieillards dans la maison mal chauffée… une photographie de A. de Combettes représentant à cette époque un Rodin debout et massif dans le parc de la villa, tenant la main de sa vieille compagne au regard perdu, a été publiée dans L'Illustration.

Mort

Il revient en France à la fin de l'année 1916 ; le 29 janvier 1917, âgé de 77 ans, "poussé par Loie Fuller" Gilles Néret il épouse à Meudon, après 53 ans de vie commune, Rose Beuret, très affaiblie et qui meurt d'une pneumonie le 14 février 1917 à 73 ans, suivie le 17 novembre par Rodin, qui est inhumé à côté d'elle à Meudon le 24 novembre. Leur sépulture est surplombée par le Penseur.
Le musée Rodin, au 79 rue de Varenne dans le 7e arrondissement de Paris, est inauguré le 4 août 1919.
La Villa des Brillants à Meudon, au 19 avenue Auguste Rodin, deviendra également un musée en son honneur.

son oeuvre

Pendant les années 1860 et jusqu'en 1871, il travaille, à Paris, pour des sculpteurs en vogue sous le second Empire, Carrier-Belleuse notamment, et pour de nombreux entrepreneurs et architectes qui lui confièrent des travaux de sculpture d'ornement dans lesquels il est difficile d'identifier sa main.
Il rejoint donc, Carrier-Belleuse à Bruxelles, l'assiste dans l'exécution de grands ensembles décoratifs, la Bourse de Bruxelles et se trouve également associé à des équipes de sculpteurs belges, Van Rasbourgh pour l'exécution et peut-être pour la composition d'ensembles monumentaux.
Comme beaucoup de sculpteurs de son temps, il se livre à une production encore mal connue de petites sculptures commerciales, petits sujets pour la décoration domestique – Rodin défendra d'ailleurs l'art pour tous – et de portraits.
Moins connus encore, mais sans doute déterminants pour le déroulement de sa démarche intellectuelle et artistique, sont les rapports qu'il entretient alors, à Bruxelles et à Anvers, avec les milieux d'artistes et d'hommes de lettres belges et français ; il est difficile de déterminer le rôle exact qu'ils jouèrent dans la formation intellectuelle de Rodin et de dire s'ils en favorisèrent l'éclosion ou l'élargissement.
Autodidacte, Rodin lisait beaucoup, ceux qui le connurent pendant les années 1880 le soulignent ; dès cette époque, il rechercha le commerce des écrivains et des critiques d'art, ayant su d'ailleurs apprécier l'importance de leur action sur l'opinion et les commandes. Grâce à la fréquentation des livres et des musées, il acquit une culture artistique remarquablement étendue. Plus encore, et ceci est important pour tout artiste appelé à pratiquer la sculpture monumentale, il réfléchit longuement sur la notion de l'espace urbain en tant que cadre de la sculpture ; son art et ses écrits en témoignent.
Ses jugements sur l'art du passé furent étonnamment perspicaces.

Les œuvres qui assurèrent en Belgique et en France la réputation de Rodin, L'Âge d'airain, ou Saint Jean-Baptiste prêchant, réalisées entre 1875 et 1878, se rattachent à une conception en grande partie traditionnelle de la sculpture.
Elle accorde la primauté – et pour ainsi dire l'exclusivité – à la représentation de la figure humaine : la physionomie – les traits –, les attitudes du corps et le répertoire des gestes expriment des états liés à des situations dramatiques, sentiments ou passions se rapportant à un personnage de l'histoire ou de la littérature ; quand cette référence précise à un sujet n'est pas gardée, Rodin donne un autre titre, métaphorique, à son œuvre.
L'art de Rodin s'appuie fortement sur cette tradition qui exploite les possibilités descriptives et narratives de la sculpture. Néanmoins, dans L'Âge d'airain et dans le Saint Jean-Baptiste, Rodin met en évidence ce qui dans le sujet exprime une permanence, un sens général, allégorique si l'on veut, qui le détache presque entièrement du support littéraire et de l'anecdote. De là, et de façon symptomatique, les titres qu'il donne alors à ses sculptures, on sait qu'il a souvent accepté et fait siens les titres que suggéraient ses critiques ou ses amis : l'ambiguïté des titres montre que le sujet et, avec lui, l'anecdote ou l'histoire ne sont qu'un stratagème, un moyen d'accès privilégié mais non exclusif à l'expérience de l'œuvre d'art.
L'Âge d'airain, thème emprunté à Hésiode, évoque ainsi l'éveil de l'homme originel à une étape nouvelle de son emprise sur le monde ; il est aussi Le Vaincu, le soldat fatigué au lendemain de la défaite que connaît la France en 1870.
Avant même L'Âge d'airain, dès 1864, avec le masque de L'Homme au nez cassé, au cours de la conception et de l'exécution d'une œuvre, Rodin découvrait dans ses procédés – et avec une insistance qui devait choquer de façon durable ses contemporains – les possibilités expressives du modelé, c'est-à-dire la représentation du caractère mouvementé, heurté et comme tridimensionnel des surfaces ; pour lui, le modelé remplaçait la facture lisse et comme léchée en faveur, à quelques exceptions près, dans la sculpture de son temps.
Le modelé projette sur les plans, tout en les magnifiant, la masse des structures anatomiques qu'il recouvre et dont il fait dès lors un objet majeur de la représentation. Rodin en liait la pratique à l'expérimentation systématique des possibilités expressives des matériaux malléables – la terre et ses traductions en plâtre et en bronze.
Ce type d'exécution, des pratiques et des recettes d'atelier l'avaient annoncé au XIXe siècle : la popularité croissante de l'esquisse en témoigne mais Rodin en a affirmé, dès les années 1860, la valeur d'œuvre d'art à part entière.

La porte de l'Enfer

Au cours des années qui suivent 1880, une partie considérable de l'activité de Rodin se rattache à une œuvre de dimensions monumentales qu'il laissa inachevée et sans doute délibérément incomplète, mais qui fut pour lui une source d'idées et de formes auxquelles il revint sans cesse jusqu'après 1900.
La Porte de l'Enfer fut conçue pour répondre à une commande du gouvernement : l'entrée d'un musée des Arts décoratifs qui devait être construit à Paris.
Rodin choisit d'illustrer l'Enfer de Dante. Les différents projets, autant que la version de la Porte connue aujourd'hui, version qui fut fondue après sa mort, témoignent d'un engagement personnel intense avec le texte ; Rodin avait lu l'Enfer et avait médité sur les épisodes qui fascinèrent les artistes de la génération romantique : l'agonie macabre du comte Ugolin, victime de l'ambition et de l'intolérance, avant 1877, Rodin travaillait déjà, en Belgique, à un Ugolin monumental dont le modèle en plâtre a été retrouvé, ou encore l'image touchante de la passion malheureuse de Paolo et Francesca de Rimini, épisode qui lui suggéra, plus tard, le groupe du Baiser. La Porte permit à Rodin d'exprimer sa propre conception de l'Enfer de Dante ; l'épisodique y est présent mais il se résorbe dans une vision simplifiée et transformée de la représentation de damnés anonymes, d'individus menés par leurs passions.
Avec l'abandon du projet, un grand nombre de figures et de groupes de la Porte furent modifiés, agrandis ou réduits afin d'être associés à des contextes iconographiques différents. Au sommet de la Porte, et à l'imitation de compositions que l'on voit dans l'architecture et la sculpture médiévales – un art que Rodin découvrit dès les années 1870 –, se trouve un tympan surmonté d'une figure centrale.
Rodin lui a donné des noms divers, Dante ou Le Poète – figure assise, méditant sur la condition humaine ; plus tard, il la détacha et en fit Le Penseur. Le style que Rodin impose dans la Porte marque une rupture nette avec les préoccupations formelles des sculpteurs du XIXe siècle. Dans un relief à la composition non compartimentée, qui détache presque entièrement les figures et les groupes, le corps humain, fortement caractérisé dans ses effets anatomiques et dans ses positions, se voit réaffirmé comme le sujet exclusif de la sculpture.
Le genre du groupe sculpté permet à Rodin de dérouler des variations étonnantes sur des situations passionnelles primordiales : la proximité des êtres, ou leur distance, les modalités de leur attachement, de leur arrachement et de leur éloignement, les états contemplatifs de l'autre dans lesquels ils se figent, ou le mouvement qui les anime.
Souvent, les positions outrées, acrobatiques, les arrangements impossibles ou rêvés des figures et des groupes expriment les tourments des amants damnés et anonymes – métaphore de l'homme moderne – dans une conception de l'expression exacerbée du sentiment et de la passion qui est propre à Rodin : ces états ne sont plus limités et strictement définis, comme ils le furent dans l'art du passé, par un répertoire de catégories physionomiques, de gestes et d'attitudes ; Rodin en accroît le nombre par la représentation d'une gymnique des passions dans laquelle le corps – ou les éléments du corps, la partie autant que le tout – est perçu comme un vecteur du désir. L'exécution – Rodin s'est expliqué sur ce point –, qui sert avant tout à exprimer le caractère de l'œuvre et son unicité expressive, peut alors ne plus respecter la vraisemblance des masses, des proportions ou l'aspect traditionnel des surfaces.

La production privée

À partir des années 1880, comme chez d'autres sculpteurs de son temps, une dichotomie s'installe dans l'art de Rodin : des œuvres de dimensions généralement modestes, destinées à de riches commanditaires, et une production d'œuvres publiques, les monuments.
Comme beaucoup de ses contemporains, Rodin s'intéressa aux arts d'agrément, et sa production privée comprend des sujets généralement destinés à la décoration intérieure : elle consiste en figures, groupes et portraits ; s'y ajoutent, aux alentours de 1880 et pendant quelques années, des décorations de céramiques – pièces uniques ou tirées à un petit nombre – exécutées pour la Manufacture de Sèvres.
Il ne faut pas les négliger, car elles attestent le goût soutenu de Rodin pour l'expression graphique réalisée par un trait-contour à la fermeté constructive, ses estampes et ses nombreux dessins en témoignent. Figures et groupes, eux, dérivent pour la plupart de la Porte de l'Enfer, bien que Rodin les soumette à l'occasion à des transformations iconographiques intéressantes.
Leur thématique, si on l'identifie grâce aux titres, rappelle parfois Dante, mais plus encore la mythologie grecque et l'érotisme qui anime cette dernière. Une grande partie de la thématique de Rodin suggère une méditation de caractère spiritualiste sur le bonheur sensible d'une antiquité pastorale, que Rodin a partagée avec les meilleurs et les pires de ses contemporains, poètes et artistes, mais qu'il a comprise avec l'intelligence et la sensibilité d'un Mallarmé ou d'un Puvis de Chavannes. Ces groupes, dont les arrangements variés sont souvent déterminés par les possibilités du matériau employé, le bronze ou le marbre, mettent en évidence l'originalité des procédés créateurs de Rodin.
Une figure détachée de la Porte ou issue d'une autre œuvre se voit combinée avec sa propre répétition prise soit dans sa totalité, soit dans ses parties, pour former un groupe nouveau.
De même, Rodin peut reproduire une figure ou en modifier l'apparence et les dimensions selon le caprice d'une invention ouverte à toutes sortes de manipulations iconographiques et formelles : la figure perd, à l'occasion, des parties essentielles, ou bien elle voit son intégrité anatomique complétée ou dérangée par l'apport d'éléments étrangers. De tels procédés évoquent certes des pratiques connues avant Rodin dans les ateliers de sculpteurs ; mais ce qui n'était compris avant lui que comme un effet de la cuisine d'atelier et qui restait lié à de simples manipulations techniques, par exemple, les coutures laissées visibles dans le coulage des plâtres et dans la fonte des bronzes ou les marques de pratique, points de basement laissés dans les marbres, ces effets et d'autres accidents survenus au cours de l'exécution sont intégrés à l'œuvre comme une mémoire cumulée des étapes de la création.
Ces procédés, qui annoncent l'art des sculpteurs du XXe siècle, permirent à Rodin d'accorder un rôle primordial à des modes de création ou à des catégories artistiques inconnus ou négligés des sculpteurs de son temps.
Il alla jusqu'à minimiser et même jusqu'à abolir l'intervention directe de l'artiste dans l'exécution de l'œuvre en confiant à la machine l'agrandissement de modèles en plâtre dont il proclama la valeur artistique en les exposant. Il affirma ainsi l'autonomie artistique de modes d'expression considérés jusqu'à lui comme mineurs et négligeables : le fragmentaire, l'hybride, l'inachevé, le brisé, le souillé.

Les monuments

On sait que les monuments publics érigés aux hommes célèbres furent une des passions du XIXe siècle, et Rodin en reçut de nombreuses commandes. Dans la plupart des cas, il manifesta un intérêt soutenu pour ces entreprises : la variété des études qu'il fit pour la plupart d'entre eux l'atteste.
Et, dans ses écrits publiés, Rodin a souvent livré sa pensée sur le problème de la sculpture monumentale. Plus encore que le monument à Claude Lorrain, Nancy, le monument à Victor Hugo se rattache dans sa conception à des formules traditionnelles.
Elles élargissent l'image du personnage célèbre, représenté dans le nu héroïque ou en costume moderne, grâce à la signification générale obtenue par l'allégorie. L'œuvre en plâtre exécutée par Rodin et qui devait comprendre plusieurs figures fut exécutée ensuite en marbre dans une composition comportant deux figures seulement ; détournée de son emplacement originel, le Panthéon, redevenu à l'occasion de la mort du poète, en 1885, le temple dédié aux grands hommes, tel que l'avait projeté la Constituante, elle se diversifia en une série de projets demeurés à l'état de maquettes. Projets et œuvre finale associent l'image du poète à une méditation sur les divers aspects de son inspiration. Rodin choisit en fin de compte une nudité idéalisée pour exprimer la permanence de l'œuvre hugolienne.
Rodin se passionna pour deux autres monuments, et, malgré les multiples difficultés qu'il rencontra avec les commanditaires, ils furent l'occasion d'innovations hardies : les Bourgeois de Calais et la statue de Balzac.
En 1884, la municipalité de Calais décida d'ériger, à l'issue d'une souscription publique, un monument commémorant l'héroïsme de six bourgeois de la ville, qui, lors de son siège, en 1347, par les Anglais, se livrèrent au roi Édouard III, afin de sauver le reste de la population. Destinés à être exé…
Le groupe des Bourgeois de Calais, ville de Calais célèbre l'héroïsme collectif de citoyens qui ont décidé de s'offrir en otages avec une simplicité d'attitudes et une conviction de sentiment que Rodin admirait dans les figures et les groupes funéraires du Moyen Âge.
S'il n'a pas consigné dans ses écrits le détail de ses propres hésitations à propos de l'agencement définitif à donner aux six personnages, du moins Rodin a-t-il révélé en partie comment il envisageait le piédestal qui devait porter le groupe et lui assurer une présence effective dans le site ; il désira finalement que l'œuvre soit placée à ras de terre, pour ainsi dire à portée du spectateur.
Les Bourgeois de Calais expriment ainsi un parti de réalisme brutal s'appuyant sur une conception ancestrale qui fait de la sculpture le simulacre tangible d'un événement.

En 1898, le modèle en plâtre de la statue de Balzac fut officiellement refusé par la Société des gens de lettres parce qu'il ne répondait pas à l'objet de la commande. Les amis de l'artiste virent en lui une réalisation fondamentale et prophétique de la sculpture moderne ; l'œuvre ne connut son succès public que lorsqu'elle fut fondue, vingt ans après la mort du sculpteur.
Elle donna lieu, lors de sa première exposition publique, au Salon de 1898, à des polémiques d'une ampleur inconnue de la sculpture du XIXe siècle.
Au terme de plusieurs années de recherches patientes sur l'apparence physique de Balzac et de réflexion sur le sens de son œuvre, au terme également d'hésitations et de doutes, Rodin avait réalisé une statue surprenante dont il affirma à plusieurs reprises qu'elle était capitale dans son esthétique.
Dans une effigie dont les qualités étaient décriées par les uns et vantées par les autres à partir des mêmes qualificatifs, Rodin parvint à exprimer la vérité essentielle de son modèle ; on se plut à comparer ses simplifications formelles à l'austérité d'un menhir.
Rejetant l'idée selon laquelle la statue- portrait devait être une représentation exacte, rejetant les gestes déclamatoires, l'exécution étriquée du vêtement moderne autant que le nu idéal, éliminant les accessoires symboliques, Rodin orientait son art vers des effets monumentaux simplifiés.
Ses contemporains avertis parlèrent à propos du Balzac d'une évocation symboliste et décorative : Rodin avait conçu Balzac comme la projection dans l'espace de plans larges, traités comme des taches dont les contours seuls comptaient.

Rodin peintre et dessinateur

Le grand statuaire aima toute sa vie dessiner, et ses dessins, qui se trouvent pour la plupart au musée Rodin Paris, reflètent assez fidèlement les phases de son évolution de sculpteur. Il étudia à la "petite école" où enseignait Lecoq de Boisbaudran et, plus tard, auprès de Carrier-Belleuse.
Ses études anatomiques, ses croquis d'après les maîtres et ses dessins d'architecture ont beaucoup d'intérêt. À la suite du scandale de l'Âge d'airain et de la commande officielle de la Porte de l'Enfer, Rodin fit entre 1880 et 1900 de nombreuses esquisses inspirées par la Divine Comédie de Dante et les Fleurs du mal de Baudelaire.
Ces évocations, qui constituent un des points majeurs de son œuvre dessiné, expriment avec force son sens profond du drame humain.
Ce sont des apparitions angoissées, des damnés contorsionnés, des barques en perdition, mais aussi des étreintes éperdues et des mères protégeant leurs enfants. Les dessins, au crayon ou à la plume, sont rehaussés vigoureusement de gouache ou de lavis sombre et acquièrent ainsi un modelé d'une solidité toute sculpturale.
La série des études concernant Ugolin et ses enfants est particulièrement tragique et expressive. Parfois, la couleur est étalée largement et Rodin joue de teintes étranges, roses et violines, cernées d'un épais trait noir ; parfois, des taches blanches soulignent les lumières sur les musculatures saillantes des corps. Son expérience de graveur, Victor Hugo, de face, 1884, musée Rodin fait souvent traiter à l'artiste les ombres par hachures entrecroisées.
Après la réalisation de son Balzac, à partir de 1900, Rodin dessine plus fréquemment afin de saisir les attitudes fugitives des modèles, qu'il fait évoluer librement autour de lui. Il croque ceux-ci d'un trait, tantôt incisif, tantôt flou, souvent multiplié pour détailler les étapes imperceptibles du mouvement, préfigurant ainsi les recherches du Futurisme.
Il néglige les détails au profit de l'arabesque et de l'instantané : les visages sans expression, les pieds et mains informes n'appartiennent plus au langage graphique du xixe s. mais débouchent sur l'Expressionnisme du xxe s. Ses aquarelles, très largement traitées, sont d'une grande beauté par leurs accords raffinés de tons clairs et le jeu décoratif, assez japonisant, de leurs aplats. Rodin pose, en effet, sur un dessin, souvent démultiplié, des plages de couleurs lumineuses. Passionné de danse — comme le furent Degas et Toulouse-Lautrec — , il évoque les poses hardies du french cancan mais surtout les attitudes novatrices de Loïc Füller, d'Isadora Duncan et de Nijinsky. Attiré par les danses orientales javanaises, 1896 ou japonaises, Hanako, 1908, il exécuta en 1906, d'après des danseurs cambodgiens, une suite d'aquarelles. Ses nombreux nus féminins, accroupis, alanguis, érotiques ou saphiques, qu'il expose en 1908 à la gal.
Devambez, influenceront fortement Bourdelle, Maillol, Campigli et Kolbe. Ils annoncent déjà par leur synthétisme les simplifications de Picasso et de Matisse, qui seront aussi vivement intéressés par ses jeux de collages. Le musée Rodin à Paris, ancienne demeure habitée par l'artiste, conserve un ensemble de ses œuvres. Un autre musée est consacré à l'artiste; musée Rodin, Meudon.

Complexité d'une personnalité et d'un art

Au tournant du XXe siècle, l'œuvre étonnamment variée d'un Rodin prolifique à la tête d'un vaste atelier présente des styles qu'expliquent la diversité des thèmes abordés autant que celle des techniques et des matériaux employés : le réalisme précis des années de jeunesse que Rodin poursuit dans ses portraits, le modelé tumultueux des bronzes qui se rattachent de près ou de loin à la Porte de l'Enfer et dans lequel se perpétue l'intérêt de Rodin pour l'expression anatomique, les simplifications massives du Balzac, ou le sfumato, les effets de formes noyées, inachevées, qu'il introduit dans ses marbres.
Son inspiration, si l'on entend par cela le choix des sujets, est vaste : dans la plupart des cas, elle semble avoir été dictée moins par une recherche illustrative, descriptive – ce que pourraient confirmer les titres qu'il choisit pour ses œuvres –, que par celle, déterminante, des arrangements formels qu'il associe aux situations et aux émotions ; il découvre ces sujets et ces formes au terme du déchiffrement d'une vaste poétique de l'univers que confirme sa lecture méditée des grands textes. En ce qui concerne les moyens par lesquels son art s'impose au public, Rodin s'attache à rechercher une qualité essentielle dans la sculpture ; il en parle longuement dans ses déclarations et dans les écrits qu'il a laissés : c'est la façon dont l'art exprime le caractère, à savoir la signification profonde que l'artiste découvre dans les êtres et les choses ; ainsi est obtenu l'effet de l'œuvre sur le spectateur.

Aux environs de 1900, Rodin est de plus en plus soucieux d'assurer la diffusion et la postérité de son œuvre.
Défiant à l'égard des marchands d'art, il gère une grande production de bronzes et de marbres, se servant souvent comme intermédiaire de la clientèle internationale aisée qui l'adule. Il est à la tête d'un vaste atelier où de nombreux praticiens, dont certains sont des sculpteurs chevronnés, taillent des répliques de ses plâtres. Son aisance matérielle lui permet de collectionner largement les œuvres d'art : sculptures antiques et médiévales, vases grecs ; il conseille ses premiers biographes et ses critiques, Judith Cladel et Paul Gsell en particulier.
Il se soucie de l'opinion de la critique et entretient des relations étroites avec les écrivains de son temps.
On a de lui l'image d'un artiste aimant à jouer au penseur et au philosophe, certainement sensible aux honneurs. Mais on connaît moins les aspects plus secrets de son art et de sa pensée. Rodin fut toujours passionné d'architecture, en particulier d'architecture médiévale et de celle du XVIe siècle ; ses carnets, notes et dessins en témoignent ; sa réflexion sur un art à portée sociale l'amena à concevoir, aux environs de 1900, un projet qui ne fut pas réalisé : une Tour du travail, qui devait remplir le but humanitaire qu'il partageait avec de nombreux artistes de son temps. À l'intérieur de cette construction, dont la maquette seule fut réalisée, un escalier en spirale devait être orné de reliefs représentant le travail humain sous ses aspects manuels et intellectuels.

Rodin a énormément dessiné, et ses dessins de styles très divers sont d'une originalité frappante. Fait remarquable pour un sculpteur, il les divulgua tôt, voulant qu'ils soient perçus comme un aspect majeur de son art : avant 1880, il expérimente une manière qui rappelle les dessins visionnaires de Victor Hugo et la fascination que représenta pour de nombreux artistes du XIXe siècle la tache libre ou interprétée.
Il a recours à des techniques dont l'audace étonne, des décalcomanies, des frottages, des maculations, collages et montages, des combinaisons de moyens et des confusions de catégories : crayon, encre, accidents techniques, insertion libre de texte dans le dessin ; dans son maniement de formes qui relèvent de l'activité inconsciente de la main et révèlent l'importance qu'il attache aux effets du hasard, Rodin fait preuve d'une ouverture d'esprit prophétique.
Vers la fin du XIXe siècle, les sujets et le style se renouvellent ; Rodin devient presque exclusivement fasciné par le corps féminin dont il déchiffre les attitudes et les gestes les plus libres : ceux que déployent l'activité érotique et ludique. Son style s'appuie alors sur un jeu de traits libres cernant de larges aplats de couleur.

Rodin ne se limita pas à la pratique des arts : ayant été en contact avec les écrivains marquants de son temps, il a laissé de nombreux commentaires sur l'art et sur la création artistique. Dans de nombreuses interviews et dans ses livres, il parle longuement de son art et de son esthétique.
Les thèmes sur lesquels il s'attarde sont la dévotion à la nature, la poursuite de la vérité dans l'art, le culte pour la beauté de la femme. L'histoire des arts le passionna, qu'il découvrit en artiste et en critique.
Il faut, certes, analyser avec prudence les ouvrages parus sous son nom ou les idées que ses nombreux amis publièrent comme siennes. L'imagerie et le style en sont souvent emphatiques et s'accordent en cela avec le discours critique de son temps : toutefois, au-delà des effets rhétoriques, ces textes contiennent des lectures incisives d'œuvres de sculpture antique et moderne, des intuitions frappantes et des jugements sur l'art d'une perspicacité unique.

Vers la fin de sa vie, le sculpteur, soucieux de l'avenir de son œuvre, pense à en assurer la postérité dans un musée. On sait qu'au terme de plusieurs donations il léguait, en 1916, ses collections à l'État, ainsi que ses œuvres personnelles avec les droits de reproduction qui étaient attachés à ces dernières.
Cette décision autorisait le musée Rodin à Paris à en poursuivre l'édition. Cette procédure, qui intéresse avant tout les fontes, est soumise aujourd'hui à une réglementation plus stricte quoiqu'elle donne lieu à des avis partagés sur son bien-fondé.

Rodin est représenté dans des collections publiques importantes hors de France, à Londres, New York, San Francisco, Philadelphie.
En France, le musée Rodin, à Paris et à Meudon permet de découvrir l'art de Rodin dans son ampleur et montre qu'il n'est plus possible de le réduire aux mouvements artistiques de la fin du XIXe siècle : naturalisme, symbolisme ou Art nouveau.
Rodin sut en effet enrichir la sculpture d'une dimension humaine et conceptuelle que lui avaient largement refusée beaucoup de ses prédécesseurs et de ses contemporains ; il a su, et ses meilleurs critiques l'ont compris, exprimer par ses œuvres la pensée et l'inquiétude modernes.

L'atelier et les assistants de Rodin

Rodin travaillait avec de nombreux assistants, praticiens et mouleurs, tailleurs de marbre, photographes etc., qui l'accompagnaient dans son atelier de Meudon, la Villa des Brillants, aujourd'hui musée où il est enterré.
Ainsi les Ombres, Ugolin, Iris, le Penseur ou encore la Porte de l'enfer ont été agrandis ou réduits par Henri Lebossé, son principal assistant depuis 1894.
En 1904, il demanda au jeune sculpteur tchèque Josef Maratka de sculpter La main, Ève au rocher fut taillée dans le marbre par Antoine Bourdelle, le Baiser fut taillé en marbre par Jean Turcan.
Entre 1884 et 1900, Jean Escoula exécute les marbres de Eve, Eternelle idole, Madame Alfred Roll, vers 1887, en collaboration avec Louis Cornu, Madame Vicuna, en 1888, avec Louis Cornu, Danaïde, vers 1889, ainsi que les chevaux du monument de Claude Gellée, en 1892, en collaboration avec Victor Peter.
Les bronzes sont fondus au sable ou à la cire perdue entre autres par Barbedienne, Hébrard ou Rudier de 1902 à 1952. Les patines des bronzes étaient travaillées selon un procédé spécial par Jean Limet.
La méthode de travail suivait trois étapes : la fragmentation, l’assemblage et la démultiplication. Rodin dessinait puis modelait de sa main une sculpture en terre crue à une échelle donnée.
La sculpture était ensuite moulée par ses assistants ouvriers mouleurs et plâtriers, puis tirée en plâtre, avant d'être reproduite par les techniques de Henri Lebossé à une échelle différente, démultiplication.
Rodin procédait alors à des assemblages inattendus de morceaux par fragmentation des plâtres précédents, qui s'ils lui convenaient, donnaient jour à un original en plâtre, lui-même ensuite moulé et tiré en bronze en nombre limité, mais à différentes échelles.
Enfin elle, pouvait être sculptée en marbre par un praticien marbrier.

Liste des assistants

Rodin dans l'atelier de son assistant Henri Lebossé
Rodin est entouré de 5 à 26 sculpteurs-assistants suivant les périodes de son activité.
Certains ne font qu'un travail, d'autres tel Antoine Bourdelle travaille pour Rodin pendant dix ans, Jean Escoula douze ans, le metteur-aux-points Ganier douze ans, Bertrand-Jacques Barthélemy restera dix-huit ans, Louis Mathet vingt et un ans et de Victor Peter vingt-trois ans.
Sculpteurs :
Antoine Bourdelle
Brancusi
Edwin Bucher
Camille Claudel
Louis Cornu
Jules Desbois
Charles Despiau de 1907 à 1914
Emmanuel Dolivet
Jean Escoula
Alfred Jean Halou
Henri Lebossé
Jessie Lipscomb
Aristide Maillol
Josef Maratka
Jean-Marie Mengue
Victor Peter
François Pompon
Medardo Rosso
Lucien Schnegg
Jean Turcan
Vincent Cruz
Photographes :
Karl Bodmer
Jacques-Ernest Bulloz
Eugène Druet
Freuler
Jean Limet
Pannelier
Clara Westhoff
Secrétaires :
René Cheruy
Rainer Maria Rilke
Gustave Coquiot

Å’uvres

liste non exhaustive
Sculptures
1877 - L'Âge d'airain ; L'œuvre est tellement réaliste que Rodin a été suspecté de moulage sur nature. Plusieurs années ont été nécessaires pour qu'il soit totalement disculpé, en présentant le modèle.
1878 - Saint Jean Baptiste ; L'œuvre est sculptée plus grande que nature pour prouver qu'il n'a pas recours au moulage et prouver son génie en sculpture.
1879 - La défense ou L'appel aux armes .
La Porte de l'enfer, œuvre commandée en 1880. C'est une sorte de compilation de nombreuses œuvres. Rodin est blessé et meurtri qu'on ait pu le suspecter de moulage pour L'Âge d'airain. Même disculpé, il en aura toujours un ressentiment.
La Porte de l'enfer, dont son chantre Octave Mirbeau nous a laissé, en février 1885, la seule description complète, sera une sorte d'exutoire où il veut montrer qu'il est capable de reproduire ses œuvres en miniature dans tous leurs détails et par la même que les grandes réalisations sont authentiquement faites de sa main. La Porte de l'Enfer est une sorte de point d'orgue de l'ensemble de son œuvre. Elle restera très vraisemblablement inachevée, notait Gustave Coquiot, l'un de ses secrétaires, dans Le vrai Rodin, 1913.
1882 - Le Penseur ; Un des originaux se trouve dans le cimetière Bruxellois de Laeken, à l'arrière de l'église Notre Dame et de la crypte Royale. Un autre dans le jardin de la Villa de Meudon au-dessus de la tombe de Rodin et de son épouse ; Bronze , fonte Alexis Rudier, 1904 ; Dim ; H:180cm X L:98cm X P:145cm, œuvre confié au Musée Rodin en 1922 n°inv:S.1295.
1882 - Adam.
1882 - Ève .
1884 - L'Éternel Printemps, bronze et marbre, Musée Rodin
1884 ca - Tête de Camille Claudel coiffée d'un bonnet ; Terre cuite ; Dim ; H:25,7cm X L:15cm ; P:17,7cm, musée Rodin n°inv:S.208
Ugolin et ses enfants.
1885 - Jeune mère à la grotte ; Plâtre ; Dim ; H:36cm X L:28,2cm X P:24cm,musée Rodin n°inv:S.1196
1886 - Le Baiser
Jean d'Aire en 1887
1887-1888 - Les Sirènes, plusieurs exemplaires en bronze et au moins quatre en marbre. 18 exemplaires dont quatre en marbre ; Plâtre, 3 Sirènes enlacées chantent exposition Monet Rodin à la Galerie Georges Petit à Paris en 1889. Don de la famille Huntly Redpath Drummont ;
1888 - Les Limbes et les Sirènes édition de 1934, vase en porcelaine dure ; Dim ; H:24,7cm X L: 13,3 cm X P:13,3cm,musée Rodin, n°inv:S.2415, don d'Eugène Rudier, 1945.
1889 - Les Bourgeois de Calais ; Plâtre ; Dim ; H:219,5cm X L:266cm X P:211,5cm, musée Rodin n°inv:S.153
1890-1893 - Éternelle idole ; Plâtre ; Dim ; H:73,2cm X L:59,2cm X P:41,1cm, musée Rodin n°inv:S.1044
1894 - Le Christ et la Madeleine ; Maquette plâtre et bois. Un tissu trempé dans du plâtre liquide entoure les jambes de la Madeleine ; Dim ; H:84,5cm X L:74cm X P:44,2cm;, repères de mise aux points musée Rodin, n°inv:S.1097
1895 ca - Iris; Bronze, fonte Alexis Rudier avant 1916 ; Dim ; H:82,7cm X L:69cm X P:63cm, musée Rodin S.1068
1895 ca - Assemblage : Masque de Camille Claudel et main gauche de Pierre de Wissant; plâtre ; Dim ; H:32,1cm X L:26,5cm X P:27,7cm, musée Rodin, n°inv:S.349
1895-1897 - l'Aurore ; marbre ; Dim ; H:56cm X L:58cm X P: 50 cm, musée Rodin, n°inv:S.1019
1896 - La Méditation ou La Voix intérieure ; Plâtre patiné ; Dim ; H:147cm X L:76cm X P:55cm, musée Rodin, n°inv:S.1125
1899 - Les Ombres de La Porte de l'enfer.
1907 ca - Amour et Psyché, marbre, Musée des Beaux-Arts de Nancy.
1907 ca - Buste de Henry Becque ; Plâtre ; Dim ; H:69,2cm X L:46,5cm X P:47cm, musée Rodin, n°inv:S.1827
1908 - La Duchesse de Choiseul version pensive ; Terre cuite ; Dim ; H:39,4cm X L:36cm X P:22,2cm, musée Rodin n°inv:S.1041
1908 - La Cathédrale ; Pierre ; Dim ; H:64cm X L:29,5cm X P:31,8cm, musée Rodin n°inv:S.1001
Claude Gellée dit Le Lorrain, bronze, Parc de la Pépinière à Nancy.
Balzac. Commandée à la fin du XIXe siècle par la Société des gens de lettres, la statue d'Honoré de Balzac, à la fois majestueuse et fantomatique, donna lieu à une vive polémique. D’abord refusée par ses commanditaires qui demandèrent aussitôt une autre statue à Alexandre Falguière, elle ne fut exposée que longtemps après sa première présentation. On lui reprochait de n'avoir conservé de Balzac que l'aspect moribond. Émile Zola, grand admirateur de Balzac et de Rodin, fut un ardent défenseur de cette œuvre. On peut la voir aujourd'hui sur le quai métro Varennes, à Paris, ainsi que dans le jardin du musée Rodin, rue de Varennes.
Le modèle fut un italien nommé Nardone, qui posa bien plus tard, alors octogénaire, pour Germaine Richier en 1947.
L'Homme qui marche, bronze, salle Camille Claudel de l'espace Culturel André Siegfried à Barentin en Seine-Maritime.
Buste d'homme grimaçant, plâtre, 22 x 28 x 15 cm, Musée d'art de Toulon.
Buste de jeune fille, bronze patiné, socle en verre, musée des arts décoratifs, Paris.
1908 - Muse Whistler nue, bras coupés ; Bronze, fonte Coubertin, 1986 ; Dim ; H:223,5cm X L:90cm X P:109,5cm, Fonte réalisée pour les collections du musée, n°inv:S.3005 1911 - Le Baiser de l'Ange également dit Le Rêve.
1911 - Hélène de Nostitz ; Pâte de verre ; Dim ; H:23,2cm X L:21,5cm X P:9,7cm, musée Rodin n°inv:S.991

Dessins

Il créa environ 10 000 dessins dont 7 000 sont conservés au musée Rodin
1856 ca - Squelette et crâne; Crayon noir sur papier, plume et encre noire sur papiers découpés, collés en plein sur un support; Dim; H:25,3cm X L:11cm, musée Rodin n°inv:D.100, D.102
1875-1876 - Feuilles d'études; crayon, plume et encre brune, lavis brun et gouache, sur cinq papiers découpés et collés sur une page d'un album désassemblé par la suite; Dim; H:26,4cm X L:33,3cm, musée Rodin n°inv:D.274 à D.279, au verso
1879-1882 - Vase aux putti; Fusain sur papier; Dim; H:38,4cm X L:33,1cm, musée Rodin n°inv:D.7676
1880 ca - Ugolin entouré de trois enfants; Crayon, plume et lavis, encre et gouache sur papier; Sbd; Dim; H:17,3cm X L:13,7cm;, musée Rodin n° inv:D.7627
1880 ca - La Force et la Ruse; Plume, encre, lavis et gouache sur papier collé sur un support contrecollé sur carton; Dim; H:15,5cm X L:19,2c, mmusée Rodin n°inv:D.5087
1880 ca - Dans la m...; Crayon, plume et encre, lavis d'encre et gouache sur papier collé sur un papier réglé de registre; Dim; H:18,2cm X L:13,6cm, musée Rodin n°inv:D.7616; Ancienne collection Maurice Fenaille acquis en 1929.
1881-1884 - Portail de l'église de l'abbaye Saint-Pierre d'Auxerre; Plume et encre, lavis d'encre brune sur papier quadrillé; Dim; H:18,2cm X L:14,4cm, musée Rodin n°inv:D.5916-5918
1884 ca - Ève; Plume et encre noire, lavis d'encre brune sur papier; Dim; H:25,4cm X L:18,7cm, legs Marcel Guérin, musée Rodin n°inv:D.7142
1900 - Naissance de Vénus; crayon graphite, encre et aquarelle sur papier; Sbg; Dim; H: X L:, musée Rodin n°inv:D.4093

Peintures

1871-1877 - Chemin de terre à Watermael en forêt de Soignes; HSPapier, collé sur carton; Dim; H:36,5cm X L:27cm, Musée Rodin n°p. 7240
1871-1877 - Crépuscule d'or sur les dunes en forêt de Soignes; HSPapier collé sur carton; Dim; H:27cm X L:34cm, musée Rodin n°inv:p. 7225

Gravures

1884 - Victor Hugo de trois-quarts; gravure à la pointe sèche, 4e état sur 10, Dim partie gravée; H:22,2cm X L:15cm, Acquis en 1991, musée Rodin n°inv:G.7750
1885 - Henry Becque ; gravure pointe sèche; Dim partie gravée; H:22,5cm X L:16cm, musée Rodin n°inv:G.9343

Illustrations

1887-1888 - Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, illustrations d'Auguste Rodin
1902 - Le Jardin des Supplices d'Octave Mirbeau, illustrations d'Auguste Rodin, Paris, Ambroise Vollard
1914 - Les Cathédrales de France; éditions Armand Colin, illustrations d'Auguste Rodin

Publication

Rodin a fait publier un unique ouvrage Les cathédrales de France, avec cent dessins reproduits en fac-similé par Auguste Clot,.

Musées, monuments

Musée des arts décoratifs de Paris : Buste de jeune fille
Musée d'art de Toulon : Buste d'homme grimaçant
Musée d'Orsay : Saint Jean Baptiste
Musée des beaux-arts de Nancy : Amour et Psyché

Musées Rodin.

Musée Rodin, deux sites à l'hôtel Biron dans le 7e arrondissement de Paris et à la villa des Brillants à Meudon, Hauts-de-Seine.
Iris & B. Gerald Cantor Center for Visual Arts, musée d'art de l'Université Stanford à Stanford, Californie.
Musée Rodin de Calais.

Expositions

1877 - Bruxelles: L'Âge d'airain accusé de modelage sur nature.
1889 _ Galerie Georges Petit à Paris; Monet-Rodin
1902 - du 10 mai au 15 juillet Prague
2013 - Arles : "Rodin la lumière de l'antique"
Posthumes
2001 Rodin en 1900, Le Pavillon de l’Alma, Musée du Luxembourg, Paris. Réplique de l'exposition organisée par Rodin en 190026.
2007 avril à juin : exposition de sculptures, bronzes, moulages et dessins originaux de l’artiste. Château de Waroux près de Liège, en Belgique.
Octobre 2009 à octobre 2012 : exposition de 62 sculptures originales de l'artiste. Palais des Arts, dans le quartier de Graça, à Salvador/Bahia, au Brésil.
13 mars au 13 juin 2011 : Rodin, Le plaisir infini du dessin au musée départemental Matisse, Le Cateau Cambrésis, 59 France

Portraits de Rodin

Rodin par Nadar (1893)
Rodin par Alphonse Legros
Auguste Rodin par Gertrude Käsebier (1905)
Auguste Rodin Gertrude Käsebier (1905)
Rodin par William Rothenstein
Albert Besnard fit de lui un portrait en 1900, gravure à l'eau-forte.
1910 : Grand-officier de la Légion d'honneur

Liens

http://youtu.be/TBiVyywaxmg la porte de l'enfer de Paris 1
http://youtu.be/BXMO-Xv9YP8 La porte de l'enfer 2
http://youtu.be/SiirmAwe1c8 Le musée Rodin
http://youtu.be/5-aleHm3wIo Rodin par Sacha Guitry
http://youtu.be/GWTQMlXU0-k Visite Rodin



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Posté le : 16/11/2013 23:36
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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