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Henry II d'Angleterre
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Le 6 juillet 1189 au château de Chinon, à 56 ans meurt Henri II roi

d'Angleterre


et seigneur d'Irlande du 25 Octobre 1154 au 6 juillet 1189,
En tandem avec Henri le Jeune -1170 1183-, il est Couronné le 19 décembre 1154 dans l'Abbaye de Westminster, son prédécesseur est Étienne, son Successeur est Richard Ier Duc des Normands du 7 septembre 1151 au 6 juillet 1189 son Prédécesseur est Geoffroy Plantagenêt, son Successeur Richard Ier, Henri II est né le 5 mars 1133 dans la ville du Mans France, il est comte d'Anjou, du Maine et de Touraine, duc de Normandie, et roi d'Angleterre 1154-1189. Il est le premier roi de la dynastie des Plantagenêts et de leur empire.Son père est Geoffroy V d'Anjou, sa Mère est Mathilde l'Emperesse, sa Conjointe Aliénor d'Aquitaine, avec qui il a 8 enfants dont 7 vivants : Guillaume d'Angleterre, Henri le Jeune, Mathilde d'Angleterre, Richard Ier, Geoffroy d'Angleterre, Aliénor d'Angleterre, Jeanne d'Angleterre, et le roi Jean.


D'une force peu commune, perpétuellement en mouvement et très cultivé, Henri II passa sa vie à rétablir les droits acquis du temps de son grand-père maternel Henri Ier d'Angleterre et à maintenir son héritage territorial.
Petit-fils d'Henri Ier, désigné par son grand-père pour lui succéder dès le moment de sa naissance, écarté en fait du trône par Étienne, neveu du roi défunt, Henri II doit tout à l'énergie de sa mère, Mathilde, et de son père, Geoffroi V Plantagenêt. Il est couronné en 1154 et, dès ce moment, il est le maître non seulement de l'Angleterre, mais aussi de la Normandie ; en outre, grâce à un mariage opportun avec Aliénor d'Aquitaine, il contrôle tout le sud-ouest de la France. L'Anjou, le Maine et la Touraine compléteront son Channel State. Il aura quelque peine à maintenir son autorité sur un aussi vaste ensemble et devra affronter des révoltes féodales en Angleterre, les intrigues des rois de France Louis VII et Philippe Auguste et, à la fin de sa vie, le soulèvement de ses propres fils, Henri, Richard et Geoffroi. Pourtant, conquérant de l'Irlande en 1171-1172, ayant rêvé en vain d'établir son autorité sur l'Écosse, il est l'un des créateurs et des réalisateurs du rêve anglais qui consistait à réunir les îles Britanniques sous un seul sceptre.

Sa vie

Il naît au Mans, dans le comté du Maine, le 5 mars 1133. Son père est Geoffroy V d'Anjou dit le Bel ou Plantagenêt, et sa mère est Mathilde dite l'Emperesse, fille du roi Henri Ier d'Angleterre et son héritière désignée. Une guerre civile éclate en Angleterre entre Mathilde et son cousin, Étienne de Blois, comte de Boulogne, qui s'empare du trône d'Angleterre à la mort du roi Henri Ier d'Angleterre en 1135, alors qu’il avait juré fidélité à Mathilde.
L’éducation d’Henri est confiée à Pierre de Saintes, ou à Guillaume de Conches, alors que ses parents sont en guerre. En 1142, à neuf ans, il part chez Robert de Gloucester, son oncle, a priori pour s’approprier les traditions de son futur pays, et développer des relations avec les soutiens de sa mère Mathilde. Il y apprend le latin, est formé aux armes, et à sa future fonction de roi. De 1144 à 1146, il est de retour en Normandie sur demande de son père Geoffroy. Au début de l’année 1147, Henri revient en Angleterre à la tête d’une armée de faible envergure pour soutenir sa mère, mais cette tentative se révèle un échec, et il fait retraite en Normandie. Toutefois, il commence à s’affirmer en tant que futur roi, en négociant l’élection de l’évêque de Hereford.
Au printemps 1149, Henri part à nouveau pour l’Angleterre, pour se rapprocher de David, roi d’Écosse. À Devizes le 13 avril, il rate les sièges de Cricklade et de Burton, puis se bat contre les partisans du roi Étienne à Carlisle. David le fait chevalier, et Henri lui jure de jamais lui contester la suzeraineté sur le Northumberland, le Cumberland, le Westmorland et le Lancashire, des comtés du nord de l’Angleterre. Le fait d’être chevalier confère à Henri sa majorité, et il peut désormais prétendre de lui-même au trône d’Angleterre. Étienne répond en faisant de même pour son fils Eustache.
En 1150, de retour en Normandie, il est probablement investi par son père du duché de Normandie, acte renouvelé en automne. Au même moment, il adresse un ultimatum à Étienne, et lui revendique toutes les terres usurpées. Henri possède dès lors un fief, et doit donc rendre hommage au roi de France, Louis VII. Mais cet acte officiel traîne, et dans le contexte de l’affaire de Montreuil-Bellay, Henri prête finalement serment en août 1151.

La succession à Geoffroy

Geoffroy meurt le 7 septembre 1151. Toutefois, il pressentait un déchirement entre ses fils, et surtout les fortes ambitions de son fils aîné, Henri. Il exige alors de ce dernier qu’il prête serment de céder à son frère Geoffroy Anjou et Maine dès que l’Angleterre sera conquise en attendant, Geoffroy reçoit les châteaux de Chinon, Loudun et Mirebeau. Pour le contraindre à accepter, les nobles et les évêques ont pour ordre de ne pas lui élever de sépulture tant qu’Henri n’aura pas prêté ce serment. Henri accepte, à contre-cœur, convaincu par le clergé et les fidèles de son défunt père, et aussi par dignité, l’état de conservation du corps de son père se dégradant rapidement. Puis Henri part à Angers, et y devient comte d'Anjou et du Maine.

Le 21 mars 1152, Louis VII et Aliénor d’Aquitaine divorcent, après le constat de nullité du mariage au concile de Beaugency. Henri, comme d’autres prétendants dont son propre frère Geoffroy la demande en mariage. Henri est alors l’un des hommes les plus puissants de l’Occident. Le mariage a lieu à Poitiers, le 18 mai 1152, alors qu’elle a trente ans, et lui dix-neuf. C’est le début d’une guerre entre Henri et Louis VII, sous prétexte que le roi de France veut garder l’Aquitaine, alors qu’Henri en est devenu le duc au moment de son mariage. Louis VII est soutenu par Geoffroy, frère d’Henri, et Robert, comte de Dreux. La guerre prend fin à la fin de l’année 1152, après qu’Henri et Geoffroy se sont réconciliés, et que Louis VII a proposé la paix.

Quelques jours après son mariage, il fait escale au sanctuaire de Rocamadour. Séduit par la beauté du lieu, il fera construire une chapelle portant le nom de Notre-Dame de Rocamadour lorsqu'il rentrera sur ses terres. Cette chapelle est aujourd'hui située dans le port de Camaret-sur-Mer, en Bretagne.

La conquête de l'Angleterre

Au début de l’année 1153, la conquête de l’Angleterre devient l’objectif principal d’Henri. Le roi Étienne connaît une situation politique précaire : sa succession s’annonce difficile, car ses fils sont des incapables ; lui-même se fait vieillissant ; la lassitude de la guerre gagne du terrain après près de vingt ans de combats et l’autorité royale s’amoindrit, au point que certains barons sont devenus quasiment indépendants vis-à-vis du roi.
Henri arrive en Angleterre le 6 janvier 1153 avec son armée. Il prend Malmesbury, puis part pour Wallingford, assiégé par les troupes d’Étienne. Ce dernier accourt avec une armée, mais ni lui, ni Henri n’osent s’engager dans une bataille incertaine. Étienne rentre sur Londres, ce qui laisse le champ libre à Henri pour délivrer Wallingford, et assiéger le château de Crowmarsh. À nouveau, Étienne le rejoint, mais évite la bataille, d’autant plus que ses conseillers, son frère, Henri, évêque de Winchester, et Thibaut du Bec, archevêque de Canterbury veulent traiter avec Henri. Une trêve est alors conclue, sous condition que le château de Crowmarsh soit détruit. Eustache, fils aîné d’Étienne, se révolte alors contre Thibaut du Bec et écume ses terres, mais meurt de maladie à peine quelques jours plus tard. Or le second fils d’Étienne, Guillaume, ne peut succéder à son père, ayant trop peu de capacités et étant bâtard. À terme, Henri est maintenant assuré de devenir roi d’Angleterre.
La trêve terminée, Henri repart au combat et conquiert Stamford, Nottingham, Reading, Bornwell et Warwick, et entre en négociations avec le comte de Leicester, qui possède plus de trente places-fortes. En réponse, Louis VII attaque la Normandie, trop faiblement, et en manque de soutiens, Étienne finit par signer la paix le 6 novembre 1153, à Wallingford. Henri devient l’héritier d’Étienne, et dirige le royaume, à titre de justicier. L’assemblée des barons à Winchester ratifie le traité. Henri rentre dans Londres, accompagné d’Étienne, sous les acclamations de la foule, en décembre.

À la tête de l'Empire Plantagenet

Le début du règne

Dès le traité de Winchester, Henri cherche à asseoir son autorité sur tous les territoires qu’il contrôle. Si personne ne conteste sa souveraineté sur la Normandie, le Maine et l’Anjou, il n’est toutefois duc d’Aquitaine que par le titre, pas dans les faits. En Angleterre, Henri doit s’associer à Étienne, encore roi, et il ne peut rien tenter contre la Maison de Blois. De plus, il doit ménager ses alliés pendant la conquête du trône, qu’ils soient barons anglais ou membres de l’Église. Il doit aussi faire face à David Ier d'Écosse, à qui il a juré de ne pas revendiquer le nord de l’Angleterre, et à Louis VII, qui veut toujours s’approprier le duché d’Aquitaine, et qui va chercher à diminuer la puissance de son vassal.
Henri cherche à réunir toute la société anglaise autour de lui. Il commence par expulser les flamands, pour profiter de la mésentente passée. Puis il proclame une amnistie pour tous les délits qui ont eu lieu pendant la guerre civile. Plusieurs villes obtiennent des avantages : Wallingford, Lincoln et Wilton. L’acte le plus important du début du règne est la destruction des châteaux, pour empêcher l’organisation de révoltes et autres banditismes. Selon Raoul de Diceto, il y en avait 11.

Étienne mène à bien cette lourde tâche. Cela permet à Henri de repartir pour la Normandie en mars 1154. De mars à novembre 1154, Henri parcourt l’Aquitaine, le Vexin et d’autres régions pour mater les révoltes naissantes. Il signe au mois d’août un nécessaire traité avec Louis VII de France, pour apaiser le climat diplomatique. Louis VII lui abandonne les forteresses de Vernon et de Neuf-Marché, et Henri lui verse 2000 marcs d’argent en échange.
Le 25 octobre 1154, Étienne meurt.
La question de la succession ne provoque pas les débordements escomptés, et Henri, revenu en Angleterre en décembre, est acclamé comme roi légitime.
Le dimanche 19 décembre, il devient roi à l'abbaye de Westminster. À cette occasion, Henri II proclame une charte, qui est défavorable aux barons anglais, en faisant un trait sur les actes passés du règne d’Étienne. Cette charte est toutefois acceptée, car l’archevêque Thibaut, très influent, promeut la soumission au souverain. De plus, beaucoup de barons ralliés à Henri pendant la guerre possèdent des fiefs en Normandie, dont Henri II est le maître incontesté. Si Henri II ne devenait pas roi d’Angleterre, ils risqueraient de perdre ces terres.

Plusieurs personnes vont entourer Henri II dès son couronnement. Thomas Becket est nommé chancelier, sur conseil de Thibaut du Bec. Richard de Lucy, chevalier médiocre mais loyal, et Robert de Leicester, exercent la fonction de justicier d’Angleterre.
Le 29 décembre, entouré de ses vassaux, Henri II déclare vouloir poursuivre la destruction des châteaux et l’expulsion des flamands.
Il rattache aussi au domaine royal des villes et châteaux, et déchoit les comtes qui ont reçu leurs titres d’Étienne. Enfin, Hugues Bigot, comte de Norfolk, est nommé sénéchal. À la suite de ces actes, seuls trois rébellions surviennent : Guillaume d’Aumale, Roger de Hereford et Hugues (II) de Mortemer, qui se soumettent tour à tour, soit diplomatiquement, soit par la force.
Le 29 septembre 1155, au cours d’une réunion à Winchester, il dit vouloir conquérir l’Irlande. Mais l’état financier du royaume n’est guère reluisant, et un impôt est levé pour l’année 1155-1156.
En définitive, le début du règne est réussi, car les barons anglais ont accepté l’autorité d’Henri II, et le climat est redevenu apaisé sur le continent. Cela est dû en partie à ses déplacements incessants, dans tous ses territoires, qui perdureront tout au long de son règne.

Réorganiser l'empire Plantagenêt

Cependant, son frère Geoffroy entend bien récupérer le comté d’Anjou selon la promesse faite par Henri à son père, maintenant qu’il est roi d’Angleterre. Henri II n’a aucune raison d’accepter, car ce faisant, la Normandie serait séparée de l’Aquitaine. De plus, le pape l’a libéré de ce serment. Louis VII réunit lors de pourparlers Henri II et Geoffroy du 3 au 9 février 115628. Le roi de France se range du côté d’Henri II, dès que celui-ci lui propose un hommage pour l’ensemble des domaines continentaux, mais rien du tout dans le cas contraire. Geoffroy refuse cette décision et rentre en guerre contre son frère, guerre vite perdue en juillet 1156.

C’est à ce moment que les barons d’Aquitaine rendent hommage à Henri II29, soit un an après que Louis VII a abandonné le titre de duc d’Aquitaine. Désormais, Henri II n’est plus contesté, et Louis VII se satisfait de l’hommage rendu.
Le voyage en Angleterre, au printemps 1157, commence par le règlement des questions en suspens : le roi d’Écosse est sommé de donner à Henri II des châteaux du Northumberland, contre le comté de Huntingdon, Guillaume de Mortain livre Pevensey, Norwich et autres forteresses, et Hugues Bigot doit faire de même. Malcolm IV d'Écosse rend hommage à Henri II à Chester, peu de temps après, pour tous les territoires anglais, mais pas pour le titre de roi d’Écosse. Au mois de juin 1157, il lance un assaut contre le peuple gallois, assaut bien plus victorieux qu’en 1155, car mieux préparé. Ainsi, au bout de trois ans, aucun baron anglais ne lui résiste, son frère Geoffroy ne revendique plus rien, et son influence s’étend sur l’Écosse, les Galles, et la Bretagne.

En effet, en 1156, Nantes s’est révoltée contre le comte Hoël33, et Geoffroy est appelé par les Bretons et non pas Conan IV de Bretagne pour devenir comte de Nantes33. À sa mort, le 26 juillet 115835, Henri II repasse en France et fait d’une pierre deux coups. Il scelle avec Louis VII un projet de mariage entre son fils Henri et Marguerite, fille du roi de France, avec le Vexin comme dot35. Puis Louis VII lui donne son accord, en tant que sénéchal de France, pour régler la question dynastique en Bretagne35 : Conan de Bretagne cède devant Henri II, et livre Nantes et le pays de la Mée35. Louis VII n’avait pas vraiment le choix, étant séparé géographiquement de la Bretagne36. Peu après, Henri II s’empare de la forteresse de Thouars36. Henri II maîtrise ainsi les communications entre le nord-ouest et le sud-ouest de la France.

En 1157, Richard, futur CÅ“ur de Lion, voit le jour.
En 1158, Geoffroi, fils d’Henri II, voit aussi le jour.
En décembre 1158, Louis VII parvient à un accord entre Henri II et la maison de Blois. Thibaut de Blois rend Amboise et Fréteval, et Rotrou IV du Perche restitue Moulins-la-Marche et Bonsmoulins, contre le château de Bellême. Les frontières stabilisées, Henri se tourne dès lors vers un projet d’envergure : la conquête du comté de Toulouse, qui ouvre la voie du Languedoc et de la mer Méditerranée, et revendiqué de longue date par les précédents ducs d’Aquitaine.

Henri II prépare alors la guerre : il lève un écuage élevé, il négocie la neutralité du roi de France mais n’y parvient pas, car Constance, sa sœur, est mariée a Raymond V de Toulouse, comte de Toulouse, il rencontre Raimond-Bérenger IV, comte de Barcelone et prince d'Aragon pour s’allier ensemble.

Le 22 mars 1159, tous les osts disponibles sont appelés à Poitiers, ainsi que de nombreux mercenaires. Malgré les premiers succès, à partir de la fin du mois de juin, Henri II se retrouve bloqué devant Toulouse, à négocier avec Louis VII. Il doit finalement se retirer, à cause de problèmes d’approvisionnements, et d’une épidémie qui se déclare dans son armée. En partant, il annexe une partie du Quercy et Cahors. À ce moment, Louis VII entre en Normandie, mais le jeu des alliances fait intervenir Thibaut de Blois contre le roi de France. À la fin du mois de septembre 1159, Henri II est remonté au nord, solidifie Étrépagny, et part détruire la forteresse de Gerberoy. Puis il reçoit l’hommage du comte d’Évreux41, qui lui donne les châteaux de Rochefort , Montfort et Épernon.

Toutefois, la situation financière d’Henri II devenant compliquée, et la situation militaire de Louis VII étant affaiblie, une trêve est conclue en décembre 1159 jusqu’au 22 mai 1160. Au final, cette guerre est un échec cuisant pour Henri II42. La paix est signée en avril 1160, à la Pentecôte, avec retour avant la situation en 1159. Pour retrouver un peu plus de calme, Henri le Jeune rend hommage à Louis VII.

Toutefois, Louis VII se remarie à Adèle de Champagne, pour avoir un fils héritier, ce qui pousse Henri II à célébrer le mariage de son fils Henri avec Marguerite, le 2 novembre 1160. Dans son droit, le roi d’Angleterre réclame la dot, le Vexin. Une nouvelle guerre se déclenche, jusqu’en juin 1161, où la paix est signée : Henri II peut conserver ce nouveau territoire.

En 1162, le nouvel archevêque de Cantorbéry est Thomas Becket.
En 1164, Henri II se brouille avec Thomas Becket. C’est aussi l’année des Constitutions de Clarendon, et du concile de Northampton.
En 1166, le futur Jean sans Terre voit le jour. Les campagnes de Strongbow se déroulent en Irlande.
En 1167, Raimond V de Toulouse rend hommage à Henri II37. Mathilde, la mère d’Henri II, meurt.
En 1170, Henri le Jeune devient roi.
Le 29 décembre 1170, Thomas Becket est assassiné.
En 1172, au synode de Cashel, Henri II force l'Irlande à se soumettre à l'autorité de l'Église catholique romaine et met fin aux pratiques d'un christianisme celtique.
En 1183, Henri le Jeune meurt.
En 1187, Philippe Auguste et Henri II combattent.
En 1188, Henri II assiège Dreux.
En 1189, Henri II d’Angleterre meurt à Chinon.

Bilan du règne

Deux affaires vont considérablement ternir son règne :

Le conflit avec son ancien chancelier Thomas Becket. Ce dernier s'oppose à l'abolition de privilèges ecclésiastiques, notamment judiciaires, et à l'emprise plus importante du roi sur l'Église d'Angleterre. L'assassinat de l'archevêque, dans sa cathédrale de Cantorbéry, en 1170, par des chevaliers pensant ainsi faire plaisir au roi, entame grandement l'autorité royale. En expiation de cet assassinat, Henri II demandera à son sénéchal d'Anjou, Étienne de Marsay, de faire édifier un hôtel-Dieu à Angers qui deviendra l'ancien hôpital Saint-Jean ;
Le partage de son considérable territoire entre ses fils. Impatients d'hériter, ses fils se révoltent contre lui avec l'aide de leur mère, du roi de France, du roi d'Écosse Guillaume le Lion et des comtes de Blois, de Boulogne et de Flandre. Il emprisonne Guillaume le Lion après sa défaite en 1174 à la bataille de Alnwick. Son épouse est également soumise à une longue captivité.
Son prestige devient considérable en Europe. Le nouveau roi de France, Philippe Auguste, est en revanche bien décidé à combattre Henri II dont l'immense territoire menace le royaume capétien. Le roi de France obtient dans son combat l'appui des deux fils de Henri II, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre. Par le traité d'Azay-le-Rideau du 4 juillet 1189, Henri II doit reconnaître son fils Richard comme seul héritier. Il meurt seul quelques jours plus tard dans son château de Chinon. Il est inhumé à l'abbaye de Fontevraud.

Personnalité

L'enfance d'Henri II se déroule dans une atmosphère de guerre civile en raison de la lutte de ses parents pour récupérer leur héritage usurpé par Étienne de Blois. D'une force physique considérable, ses colères sont redoutables, et il adore la chasse. Très impulsif, il ne se soumet à aucun emploi du temps. Il s'habille simplement, souvent en chasseur avec un faucon au poignet. Étonnamment, Henri II est un homme très cultivé. Il parle plusieurs langues, aime se retirer pour lire, prend plaisir à des discussions intellectuelles. Il n'en reste pas moins très abordable.

Héritage

Henri II perfectionne l’administration de son royaume. Il s’entoure de conseillers flamands, normands, poitevins, anglais.
Son pouvoir est renforcé par l’onction de l’Église. Au sommet de l’État, se distinguent la Cour Curia Regis, composée des grands vassaux laïques et ecclésiastiques, et les grands offices aux fonctions précises Chancellerie, Échiquier et Trésorerie. La Chancellerie a la responsabilité de la rédaction de tous les diplômes royaux Act. L’Échiquier, devant lequel les shérifs viennent déposer leurs comptes, se scinde sous Henri II en un Bas-Echiquier, ou Trésorerie, chargé de l’administration courante, et un Haut-Echiquier, faisant office de chambre des Comptes.
Enfin, le Banc du Roi, bientôt secondé de la Cour des Plaids Communs, rend la justice au nom du souverain. À sa tête, le Grand Justicier remplace le roi pendant ses absences. Un droit anglais, unique et centralisé, s’affirme sur les coutumes locales common law.

Descendance Avec Aliénor d'Aquitaine

Le 18 mai 1152 à Poitiers, il épouse Aliénor d'Aquitaine qui lui donne huit enfants :
Guillaume Plantagenêt 17 août 1153 – décembre 115648 ;
Henri dit Henri le jeune roi 1155-1183, épouse Marguerite de France, fille du roi de France Louis VII ;
Mathilde 1156-1189, épouse Henri le Lion † 1195, duc de Saxe et de Bavière en 1168 ;
Richard 1157- 1199, qui succède à son père sous le nom de Richard Ier, et surnommé Cœur de Lion. En 1191, il épouse Bérengère 1163 – 1230, fille du roi de Navarre Sanche VI ;
Geoffroy 1158-1186, duc de Bretagne. En 1181, il épouse Constance de Richemont † 1201;
Aliénor 1161-1214. En 1177, elle épouse Alphonse VIII de Castille 1155 – 1214 ;
Jeanne 1165-1199, épouse Guillaume II roi de Sicile, puis Raymond VI comte de Toulouse. Veuve une seconde fois, elle devient abbesse à Fontevraud ;
Jean dit Jean sans Terre 1166-1216, roi d'Angleterre 1199-1216. En 1189, il épouse Isabelle † 1217, fille du duc de Gloucester, divorce en 1200, puis épouse Isabelle 1188-1246, fille du comte d'Angoulême, en 1200.

Enfants illégitimes

Henri eut aussi des enfants illégitimes. Il eut une liaison notoire avec Rosemonde Clifford, la belle Rosemonde, qui débuta probablement vers 1165, durant une de ses campagnes galloises, et continua jusqu'à la mort de celle-ci en 1176. Henri ne la reconnut pas comme maîtresse avant 1174, c'est-à-dire au moment où il emprisonna sa femme. C'est à cette époque qu'il négocia pour faire annuler son mariage afin d'épouser Adèle, fille de Louis VII, qui était déjà promise à son fils Richard. Adèle aurait donné naissance à un fils illégitime d'Henri[réf. nécessaire]49, au contraire de Rosemonde

Il eut aussi quelques enfants illégitimes de diverses maîtresses, et sa femme éleva plusieurs de ces enfants dans la nurserie royale, en compagnie de ses propres enfants. Certains restèrent dans la proximité de la famille royale à l'âge adulte. Parmi eux :

Geoffroy 1151-1212, évêque de Lincoln 1173-1181, chancelier d'Angleterre 1181-1189, puis archevêque d'York 1189-1212, probablement fils d'Ikenai50 ;
Guillaume de Longue-Épée 1176-1226, 3e comte de Salisbury en droit de sa femme. Fils d'Ida  ;
Morgan après 1180 – après 1213, élu évêque de Durham en 1213, mais le pape Innocent III refusa de le consacrer à cause de son illégitimité. Fils de Nesta.
Mathilde † après 1198, nonne puis abbesse de abbaye de Barking en 1175.

Ascendance d'Henri II d'Angleterre

Henri II au cinéma

Becket, film britannique de Peter Glenville d'après la pièce d'Anouilh, 1964, avec Peter O'Toole dans le rôle d'Henri II.
Le Lion en hiver The Lion in Winter, film britannique d'Anthony Harvey, 1968, où Peter O'Toole reprend le rôle d'Henri II.
Le Lion en hiver The Lion in Winter, téléfilm américain remake du précédent d'Andreï Kontchalovski, 2003, où Patrick Stewart a le rôle d'Henri II.
Les Piliers de la terre
Henri II Plantagenêt

Les plantagenet



Plantagenêt, Surnom du comte d'Anjou Geoffroi V, employé pour désigner la lignée royale issue de ce personnage et de son épouse, Mathilde d'Angleterre, petite-fille de Guillaume le Conquérant.
Les origines angevines

Enjeuger ou Ingelger, châtelain en Touraine, est le premier ancêtre connu de cette dynastie créatrice de la puissance angevine. Son fils Foulques Ier le Roux, vicomte d'Angers vers 898-929, devient en effet le premier comte d'Anjou 929-941 ou 942. Maintenue par son fils et son petit-fils, Foulques II le Bon 941 ou 942-vers 960 et Geoffroi Ier Grisegonelle vers 960-987, la principauté angevine est définitivement façonnée par le fils et le petit-fils de ce dernier prince, Foulques III Nerra 987-1040 et Geoffroi II Martel Ier 1040-1060, qui brisent les ambitions de leurs puissants voisins comte de Bretagne, duc de Normandie, duc d'Aquitaine, comte de Blois et qui annexent la Touraine et le Maine. La descendance d'Enjeuger, qui est assurée par le mariage d'Ermengeard, sœur de Geoffroi II Martel Ier, avec le comte de Gâtinais Geoffroi IV Ferreul, ne jugule qu'avec difficulté l'anarchie féodale sous les règnes successifs des deux fils de ce couple : Geoffroi III le Barbu1060-1068 et surtout le voluptueux Foulques IV le Réchin 1068-1109, qui doit se résigner à l'enlèvement de son épouse, la jeune et belle Bertrade de Montfort, par le roi de France Philippe Ier. Mais, après la disparition de Foulques IV en 1109, la dynastie angevine retrouve autorité et puissance sous le règne de son fils Foulques V le Jeune 1109-1131, qui laisse son comté à son fils Geoffroi V le Bel avant de partir pour la Terre sainte, où il devient roi de Jérusalem 1131-1143.

Du comté au royaume

Poursuivant avec énergie la pacification de l'Anjou aux dépens d'un baronnage anarchique dont il détruit les plus puissantes forteresses, Geoffroi V le Bel 1131-1151 apparaît comme le véritable fondateur de la dynastie des Plantagenêts, que l'on devrait appeler en fait Plantegenêts selon Charles Petit-Dutaillis. Il est, en effet, le premier prince angevin à porter ce sobriquet, car, grand chasseur, il aime parcourir les landes fleuries de genêts et porte peut-être même sur son casque une branche de genêts fleuris. En outre, il est aussi le premier Angevin auquel un mariage avantageux ait permis d'aspirer à la couronne d'Angleterre. Ayant épousé l'empress, l'impératrice Mathilde, veuve de l'empereur Henri V et unique héritière du roi d'Angleterre Henri Ier Beauclerc, dont le fils a péri dans le naufrage de la Blanche Nef 1120, il tente de faire valoir les droits de son épouse à la couronne d'Édouard le Confesseur. Il échoue en raison de la préférence accordée par le baronnage anglo-saxon au faible Étienne de Blois 1135-1154. Mais, tandis que son épouse essaie de faire reconnaître sa souveraineté outre-Manche 1139-1147, il conquiert en 1144 le duché de Normandie, dont il investit son fils Henri dès 1150. Comte d'Anjou en 1151, reconnu en outre duc d'Aquitaine par son mariage avec l'épouse divorcée de Louis VII, Aliénor d'Aquitaine, en 1152, Henri réussit enfin à devenir, en décembre 1154, roi d'Angleterre sous le nom d'Henri II à la mort d'Étienne de Blois.
Ayant tenté de faire couronner roi de son vivant son fils Eustache selon une pratique courante en France mais non en Angleterre, Étienne de Blois a, en effet, suscité un violent mécontentement dans son pays, mécontentement dont a profité Henri Plantagenêt pour mener outre-Manche, en 1153, une campagne victorieuse. Et, à son issue, Eustache étant mort, le roi d'Angleterre a dû reconnaître le prince angevin comme son héritier légitime par le traité de Westminster fin 1153.
Une famille divisée

Henri II Plantagenêt

Henri II, second fondateur de la dynastie des Plantagenêts, est non seulement le bénéficiaire d'un heureux concours de circonstances qui le rend maître d'un immense empire, mais aussi un homme d'État remarquable, qui sait gérer avec autorité et talent ses possessions. En un an, il pacifie l'Angleterre ; en Normandie, il accomplit une œuvre analogue ; avec plus de difficulté, mais avec autant d'énergie, il tente d'imposer son autorité dans les pays de la Loire, en faisant appel notamment à son fidèle Maurice de Craon pour défendre l'Anjou et le Maine contre les barons révoltés en 1173-1174 ; enfin, il s'efforce de maintenir dans l'obéissance ses turbulents vassaux aquitains en confiant à des lieutenants sûrs la garde des châteaux forts dont il quadrille le pays.
Mais, en fait, une telle remise en ordre se heurte à une double opposition : celle de l'Église d'Angleterre, qui refuse de renoncer à l'indépendance acquise notamment sur le plan judiciaire sous le règne des prédécesseurs d'Henri II et qui trouve un éminent porte-parole en la personne de l'archevêque de Canterbury, Thomas Becket ; celle, encore plus grave, des membres de la famille royale, dont l'instigatrice est l'épouse même du souverain, la reine Aliénor d'Aquitaine, qui lui a donné quatre fils : Henri le Jeune dit Court-Mantel, à qui le roi confie la Normandie ; le futur Richard Ier Cœur de Lion, qu'il investit des prérogatives ducales en Aquitaine en 1168 ; Geoffroi, à qui il fait épouser Constance, fille du duc de Bretagne Conan IV, afin de gouverner par son intermédiaire la Bretagne ; Jean sans Terre, enfin, né trop tardivement pour être investi de charges importantes avant la mort de son père.
Les jeunes princes, qui n'acceptent pas de n'être que les instruments de la politique paternelle, ne cessent de se révolter contre Henri II. Avec l'aide de leur mère, Aliénor d'Aquitaine, restée en droit la souveraine de l'Aquitaine, Henri le Jeune et Richard animent la puissante coalition féodale qui ébranle l'Empire angevin en 1173-1174 de part et d'autre de la Manche. En fait, à cette exception près, les soulèvements auxquels le roi doit faire face n'affectent pratiquement que ses terres françaises : Henri le Jeune, en 1183, Geoffroi de Bretagne, en 1186, et Richard, en 1188, sont, en effet, pratiquement assurés d'obtenir dans ces contrées l'appui des souverains capétiens, qui ont déjà accueilli sur leurs terres Thomas Becket en rébellion contre son roi. Appui naturel d'ailleurs, car, vassal du roi de France en tant que comte d'Anjou, duc de Normandie, duc d'Aquitaine, etc., le Plantagenêt dispose au sud de la Manche de possessions territoriales et de moyens financiers et militaires bien supérieurs à ceux de son suzerain. Les Capétiens Louis VII et Philippe II Auguste, qui ne possèdent qu'un étroit domaine aux faibles ressources, et qui redoutent que les forces de leur puissant vassal ne mettent un terme définitif à l'indépendance de leur royaume, ne peuvent qu'accorder leur appui intéressé à tous ceux dont l'action affaiblit les forces d'Henri II. Ce dernier meurt en 1189 en apprenant la trahison de son fils préféré et dernier-né, Jean sans Terre. Ouvert en fait entre les deux dynasties dès l'avènement d'Henri II au trône d'Angleterre en 1154, le conflit se prolonge jusqu'en 1258-1259, terme de la première guerre franco-anglaise de Cent Ans.

Crises familiales et politiques

Respectueux des règles régissant le système féodal, désireux, en outre, d'ôter aux Capétiens tout prétexte juridique d'agression, les Plantagenêts renouvellent périodiquement l'hommage qu'ils doivent à leur suzerain pour la Normandie et pour l'Aquitaine. Henri II, Henri le Jeune, Richard Cœur de Lion ne s'y dérobent pas, et Philippe Auguste n'hésite pas, par ailleurs, pour affaiblir le souverain régnant en Angleterre, à accepter contre ce dernier l'hommage de Richard en 1188, les hommages de Jean en 1189 et en 1193, celui d'Aliénor en 1199 et celui d'Arthur Ier de Bretagne en juillet 1202.

Jean sans Terre

Mais, pour éviter d'aliéner, au moins partiellement, l'exercice de leur souveraineté en Angleterre en remplissant les obligations du contrat féodal qui les lie pour leurs terres d'outre-mer aux rois de France, les Plantagenêts refusent, en fait, d'en respecter les clauses. Ainsi fournissent-ils involontairement mais nécessairement aux Capétiens le prétexte juridique qui permettra à l'un d'eux de procéder à la commise de leurs fiefs lorsque les circonstances s'avéreront favorables. En fait, ce temps est venu avec l'avènement, en 1199, de Jean sans Terre, roi cyclothymique, irresponsable et cruel, qui est deshérité le 28 avril 1202 par les barons composant la cour de France, moins parce qu'il a épousé la jeune Isabelle d'Angoulême le 30 août 1200 au détriment d'Hugues IX de Lusignan que parce que « lui et ses ancêtres avaient négligé de faire tous les services dus pour ces terres […] ».
La réduction finale de l'immense domaine continental des Plantagenêts à la seule fraction de l'Aquitaine située au sud du Poitou marque l'effondrement de la politique impériale de la dynastie ; mais cet effondrement n'est pas ressenti pour autant comme une catastrophe par les sujets anglais des Plantagenêts, qui reprochent à la politique impériale de coûter trop cher et de détourner vers la France l'attention de leurs souverains, alors que la commise de 1202 présente par contre l'avantage de rompre tout lien féodal entre ces derniers et les Capétiens.
Pourtant, la décision de 1202 provoque indirectement une série de crises politiques aggravées par la médiocrité de Jean sans Terre et par celle de son fils Henri III. Le premier de ces princes multiplie en effet les crimes et les erreurs : assassinat, le 3 avril 1203, de son neveu Arthur Ier de Bretagne, coupable d'avoir prêté hommage à Philippe Auguste pour la Bretagne, l'Anjou, le Maine, la Touraine et le Poitou ; exactions fiscales du chancelier et grand justicier William (ou Guillaume) Longchamp, aggravées de 1191 à 1205 par le grand justicier Hubert Gautier, archevêque de Canterbury ; conflit avec l'Église pour avoir voulu imposer à ce siège son protégé John de Gray contre la volonté du chapitre de la cathédrale, qui élit Stephen (ou Étienne) Langton le 20 décembre 1206 à Rome en présence du pape Innocent III (celui-ci met l'interdit sur le royaume de Jean en mars 1208 et ne lève cette mesure qu'en contraignant ce dernier à lui céder en fief son royaume d'Angleterre, qu'il ne lui restitue que contre la prestation humiliante de l'hommage lige) ; conflit avec la France marqué par la défaite personnelle de Jean sans Terre à La Roche-aux-Moines le 2 juillet 1214 et par celle de ses alliés à Bouvines le 27 juillet suivant ; levée d'un écuage impopulaire de 3 marcs par chevalier au retour de cette campagne désastreuse.
Se révoltant alors contre leur roi, déconsidéré par ces échecs répétés, barons et chevaliers lui imposent le 15 juin 1215 l'acceptation de la pétition des barons et de la Grande Charte. Ainsi est ruinée l'œuvre de restauration monarchique des premiers Plantagenêts et est ouverte une période de tension de cinq siècles entre la Couronne et les défenseurs des principes contenus en germe dans ces textes, qui contraignent en particulier la première à soumettre ses actes au contrôle d'une commission de barons.
Vaincue à l'extérieur, humiliée à l'intérieur du royaume d'Angleterre, la dynastie des Plantagenêts semble devoir même s'effacer au profit de celle des Capétiens lorsque Louis de France futur Louis VIII traverse la Manche en 1216 à l'appel des barons anglais, qui constatent que leur roi, en accord avec la papauté, se refuse à appliquer les réformes de 1215. Époux de Blanche de Castille, petite-fille d'Henri II, en vertu du traité du Goulet du 22 mai 1200, le prince royal semble avoir alors toutes les chances de réussir dans son entreprise, quand un hasard sauve la dynastie angevine : la mort par indigestion de Jean sans Terre le 19 octobre 1216.
Les barons, ralliés aussitôt à la cause de l'enfant-roi, Henri III 1216-1272, qui n'a que neuf ans à son avènement, renoncent à l'appel aux Capétiens. Pourtant, leur revirement eût été vain sans l'intervention des officiers mis en place par les Plantagenêts. Guillaume le Maréchal, comte de Pembroke, puis le justicier Hubert Du Bourg assurent l'exercice du pouvoir jusqu'en 1232, date à partir de laquelle les institutions gouvernementales et administratives se développent sous l'impulsion des fonctionnaires royaux, qui gèrent le pays au nom du roi, mais sans sa participation.
Vivant isolé de ses sujets anglais dans une cour dominée d'abord par des Poitevins, puis par des Savoyards et des Provençaux après son mariage en 1236 avec Aliénor de Provence, belle-sœur de Louis IX et de Charles Ier d'Anjou, trop docile envers Rome, Henri III compromet à son tour l'avenir de sa dynastie en Angleterre par la pratique d'une politique continentale à la fois coûteuse (mprunts aux marchands italiens, aux bourgeois de Bordeaux et humiliante. Incapable de reconquérir les terres perdues par son père vaine expédition de 1230, défaites de Taillebourg et de Saintes en 1242, il commet en effet l'erreur, par le traité de Paris conclu le 28 mai 1258 et signé le 4 décembre 1259, de redevenir l'homme lige du roi de France. Cette décision porte le germe de la seconde guerre de Cent Ans à l'heure même où l'on prétend mettre fin à la première. Elle sera fatale à la dynastie.
Pourtant, dans l'immédiat, ce sont les ambitions et les obligations internationales de la dynastie qui remettent en cause son avenir en Angleterre : candidature, puis élection fort coûteuses à l'Empire du frère d'Henri III, Richard de Cornouailles le 13 janvier 1257 ; candidature au trône de Sicile, à l'instigation du pape Alexandre IV, du prince Edmond d'Angleterre, fils d'Henri III, le souverain pontife exigeant même dans ce dessein, et sous peine d'excommunication, le versement de 40 000 marcs d'argent et l'organisation d'une expédition anglaise en Sicile contre Manfred. Une telle politique exigeant la levée d'une aide importante, barons et chevaliers, réunis en Parlement, subordonnent alors leur consentement à l'acceptation par le roi de réformes visant à placer la monarchie sous la tutelle d'une oligarchie baronnale formant le Conseil des vingt-quatre finances ou le Conseil de la Couronne 15 membres, au sein desquels le rôle essentiel revient à un seigneur d'origine française, le propre beau-frère du roi, Simon de Montfort, comte de Leicester. Condamnées par la mise d'Amiens, prononcée en janvier 1264 par le roi de France Louis IX, choisi comme arbitre par les deux parties, les provisions d'Oxford de 1258 déclenchent une guerre civile marquée par l'humiliante défaite d'Henri III à Lewes, où il est fait prisonnier le 14 mai 1264, puis par celle de son adversaire Simon de Montfort, vaincu et tué à Evesham le 4 août 1265 après avoir momentanément imposé sa dictature au royaume.

Renouveau et chute d'une dynastie 1272-1399

Comprenant que la couronne en Parlement est plus forte que la couronne, isolée André J. Bourde, les Plantagenêts de la fin du XIIIe et du début du xive s. acceptent d'abord cette mutation institutionnelle, qui accorde dans l'État une place de plus en plus importante au Parlement, dont la division en deux Chambres lords et communes s'esquisse au XIVe s.
La forte personnalité d'Édouard Ier 1272-1307, l'annexion définitive, en 1283, du pays de Galles à l'Angleterre sous la souveraineté nominale du prince héritier à partir de 1301, l'annexion temporaire de l'Écosse, dont ce monarque se fait proclamer roi après sa victoire sur Jean de Baliol en 1296, tous ces faits contribuent à rehausser le prestige de la dynastie et permettent à cette dernière de surmonter les crises dues à la faiblesse du roi Édouard II 1307-1327, trop dépendant de ses favoris Pierre Gabaston ou Gaveston, assassiné en 1312 ; Hugh le Despenser le Jeune, mis à mort en 1326. Déconsidéré et affaibli par la défaite de Bannockburn, qui consacre la restauration d'un royaume d'Écosse indépendant en 1314, le souverain meurt finalement assassiné en 1327, après avoir été contraint d'abdiquer par sa femme, la reine Isabelle de France, et par l'amant de cette dernière, Roger Mortimer de Wigmore, qui anime l'opposition baronnale.
Frappée de discrédit par le crime de 1327, par la signature de traités désastreux avec l'Écosse et avec les Français en Guyenne, l'opposition ne peut empêcher le jeune Édouard III de reprendre par la force le pouvoir. Le nouveau souverain exile sa mère, fait condamner à mort Roger Mortimer de Wigmore le 29 novembre 1330 et joue finalement le sort de sa dynastie au niveau international.

Cassel

Il reconnaît, en effet, qu'en acceptant de redevenir vassal de Louis IX en 1258-1259 Henri III a finalement aliéné de nouveau la souveraineté des Plantagenêts au profit de celle des Capétiens, constate qu'il ne peut plus, de ce fait, agir en maître en Guyenne, où trois guerres ont déjà opposé Français et Anglais depuis 1293, et s'aperçoit qu'il lui est juridiquement impossible de porter les armes contre ses adversaires écossais, parce que ces derniers sont les alliés de son suzerain. Aussi décide-t-il de trancher définitivement le débat. Dans ce dessein, il revendique solennellement la couronne de France le 7 octobre 1337 en tant que petit-fils de Philippe IV le Bel et neveu par sa mère des trois derniers Capétiens. Mais, en agissant ainsi, il renie l'hommage lige prêté solennellement à Philippe VI de Valois à Amiens le 6 juin 1329 et confirmé par la lettre fort explicite qu'il a adressée à ce souverain le 30 mars 1331.
La seconde guerre de Cent Ans semble d'abord devoir aboutir à la restauration de l'empire des Plantagenêts, lorsque la paix de Brétigny-Calais des 8 mai et 24 octobre 1360 abandonne, mais cette fois en toute souveraineté, Calais, Guînes, le Ponthieu et surtout toute l'Aquitaine à Édouard III, qui renonce en échange à ses prétentions à la couronne de France. En fait, l'inexécution du traité entraîne la caducité de cette clause de renonciation. Édouard III, qui se proclame de nouveau roi de France le 3 juin 1369, remet en jeu le prestige acquis par sa dynastie à la suite des victoires remportées à Crécy et à Poitiers respectivement par lui-même en 1346 et par son fils aîné, le Prince Noir Édouard 1330-1376, en 1356. C'est l'échec. Vaincues par du Guesclin, ses forces perdent en effet le contrôle du royaume de France à l'heure même où son autorité en Angleterre s'affaiblit pour de nombreuses raisons : constitution de véritables apanages au profit de ses divers fils, dont Jean de Gand 1340-1399, devenu duc palatin de Lancastre ; formation de partis hostiles animés par ce même Jean de Gand et par le Prince Noir, qui se disputent l'exercice du pouvoir ; mort prématurée du Prince Noir en 1376, etc. Tous ces faits achèvent de miner de l'intérieur l'autorité monarchique, que le trop jeune Richard II 1377-1399 ne peut restaurer dans un royaume affaibli par la révolte des paysans en 1381 ainsi que par les prétentions des barons, dirigés par Thomas, duc de Gloucester, à limiter la prérogative de son royal neveu. Le souverain, impuissant à empêcher ses adversaires d'éliminer ses partisans avec l'appui du Parlement sans merci, Merciless Parliament, tente une dernière fois de restaurer l'autorité monarchique. Se constituant une retenue personnelle d'hommes de guerre sûrs, renouvelant en 1396 pour vingt-cinq ans les trêves de Leulinghen de 1388, obtenant par ce biais la main d'Isabelle de France, fille de Charles VI, il a enfin les mains libres pour éliminer ses adversaires. D'abord réussie, la tentative échoue lorsqu'il veut rattacher à la Couronne le duché de Lancastre à la mort de Jean de Gand en 1399. Le débarquement en Angleterre du fils de ce dernier prince, Henri de Lancastre, provoque le retour précipité de Richard II, alors en Irlande. Vaincu et fait prisonnier par Henri, aussitôt reconnu roi d'Angleterre par le Parlement, le dernier des rois français en Angleterre meurt en 1400, assassiné sur l'ordre de son cousin germain et successeur, Henri IV 1399-1413. Mais, si la dynastie des Plantagenêts disparaît au terme de cette longue série de crises marquée par l'affaiblissement irrégulier mais constant du pouvoir monarchique, par contre elle se survit à travers ses branches collatérales qui occupent le trône d'Édouard le Confesseur au xve s. : les Lancastres et les Yorks.

L'accession des branches collatérales

La déposition de Richard et son remplacement par son cousin, Henri de Lancastre (Henri IV, 1399-1413), marquèrent l'accession au trône de la première branche collatérale, qui triompha en France avec Henri V 1413-1422, avant de sombrer, avec Henri VI 1422-1461, dans la guerre civile consécutive à l'incurie du roi, aux échecs sur le continent et à l'ambition d'une autre branche de la famille, la maison d'York (→ guerre des Deux-Roses). Henri VI fut déposé par Édouard d'York (Édouard IV, 1461-1483), dont le règne s'avéra bénéfique pour l'Angleterre. Mais la maison d'York se déchira elle-même : le jeune Édouard V 1483, fils d'Édouard IV, fut victime des ambitions de son oncle, Richard de Gloucester, dont l'accession au trône Richard III, 1483-1485 raviva l'opposition, dirigée par Henri Tudor, descendant des Lancastre par sa mère. La bataille de Bosworth, où fut vaincu le dernier des Plantagenêts 1485, inaugura le règne du premier Tudor.

L'empire des Plantagenêts

L'Angleterre et ses dépendances continentales, XIIe-XIIIe siècles
Ayant pour noyau originel l'Anjou, la Touraine et le Maine, augmenté de la Normandie par Geoffroi V le Bel en 1144, puis de l'Aquitaine et de l'Angleterre par Henri II respectivement en 1152 et en 1154, l'empire des Plantagenêts forme un immense État composite qui s'étend, au milieu du XIIe s., de la frontière de l'Écosse à celle des Pyrénées. Son prince songe d'ailleurs à en accroître l'extension territoriale. En premier lieu, il tente, en effet, d'affirmer sinon sa souveraineté, tout au moins sa suprématie féodale sur l'ensemble des îles Britanniques : Irlande, dont il contraint de nombreux chefs à lui prêter hommage en 1171-1172 ; Écosse, dont le roi Guillaume le Lion 1165-1214 doit, par traité, se reconnaître son vassal pour l'Écosse et pour toutes ses autres terres après le soulèvement de 1173-1174, auquel il eut l'imprudence de participer ; pays de Galles, où, malgré trois campagnes, il ne peut imposer qu'une suzeraineté nominale aux deux rois indigènes et dont l'annexion définitive aux biens des Plantagenêts n'est réalisée qu'en 1283 par Édouard Ier.
Hors des îles Britanniques Henri II réussit, en outre, à incorporer à son empire la Bretagne. Se prévalant, en effet, du titre de sénéchal de France, il contraint en 1166 le duc de Bretagne, Conan IV, à lui céder sa principauté, puis à donner en mariage sa fille Constance à son propre fils Geoffroi, qui devient ainsi duc nominal d'une Bretagne que le roi son père administre en fait directement. En outre, en accordant en fief des rentes en argent au comte de Flandre et en le liant à lui par un pacte de service militaire, en tentant, mais cette fois en vain, d'imposer sa suzeraineté au comte de Toulouse en 1159, il semble vouloir étendre la sphère d'influence de son empire à une nouvelle partie du royaume de France, dont il tient déjà la moitié occidentale sous son autorité directe.
Très vaste, cet Empire angevin souffre de son hétérogénéité territoriale et plus encore de sa diversité institutionnelle, puisque seules la Normandie et l'Angleterre sont dotées d'administrations régies par des principes communs et selon des méthodes très voisines. Deux éléments seulement permettent aux Plantagenêts d'assurer une relative cohésion à leur empire dans la seconde moitié du xiie s. : les administrateurs, interchangeables d'un pays à l'autre, tel l'Anglais Robert de Turneham, qui devient sénéchal d'Anjou sous le règne de Richard Cœur de Lion ; l'armée, formée de mercenaires brabançons et gallois régulièrement soldés, et avec l'aide de laquelle Richard maintient son autorité en Limousin et en Auvergne.
Mais, très vite, les préférences personnelles des souverains de même que les contraintes politiques amènent les Plantagenêts à privilégier leurs possessions continentales. Berceau de la dynastie et de la majeure partie des grandes familles baronnales anglaises, fournissant au commerce anglais de nombreux produits indispensables à l'économie anglo-saxonne, vins du Val de Loire, du Poitou, puis, à partir du XIIIe s., de Guyenne, blés, étoffes, les terres d'outre-mer constituent dans la seconde moitié du XIIe s. l'élément essentiel de l'empire des Plantagenêts. Rois français en Angleterre, Henri II et Richard Cœur de Lion passent l'essentiel de leur temps sur le continent, le premier ne séjournant que treize ans en Angleterre pendant un règne de trente-quatre ans, le second ne faisant que quelques rapides visites outre-Manche.
L'insubordination foncière des chefs des grandes seigneuries, l'éternelle menace capétienne contribuent d'ailleurs à fixer les Plantagenêts au sud de la Manche, jusqu'au moment où la commise de leurs terres tenues en fief du roi de France le 28 avril 1202 sonne le glas de cet empire auquel les Capétiens enlèvent tour à tour la Normandie 1202-1204, l'Anjou, le Maine et la Touraine 1203-1205, le Poitou 1224. Ayant perdu toute continuité territoriale dès 1202, l'Empire angevin n'est plus. Pourtant, ce n'est qu'en mai 1258 que les Plantagenêts consentent à reconnaître les faits accomplis par le traité de Paris, aux termes duquel Henri III accepte de prêter hommage lige aux Capétiens pour la Guyenne.
Dernier et lointain témoin de leur ancien empire, ne maintenant que difficilement des contacts avec l'Angleterre grâce aux flottes du vin, la Guyenne reste pourtant le point d'appui privilégié des Plantagenêts pour mener leurs opérations de la guerre de Cent Ans, encore que leur but ait été sans doute moins la reconquête de leur domaine continental que la suppression du lien féodal qui les unit aux Capétiens et qui limite de ce fait leur souveraineté en tant que rois d'Angleterre.

Liens
http://youtu.be/-ZHen6A_rrw King Henry II
http://youtu.be/yXbIn4GJ2hc Les Plantagenêt
http://youtu.be/z-eMm8UB96Q Mille ans de mésentente entre la France et l'Angleterre
http://youtu.be/7Vfuo0RPPjs Henry II et Samuel Beckett
http://youtu.be/Md6z5x4nCF0 Dynasty Plantagenêt


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Posté le : 05/07/2014 23:54

Edité par Loriane sur 06-07-2014 13:28:32
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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