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Denis Diderot 2
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Hors Ligne

Å’uvres de Denis Diderot.

Diderot a touché à tous les genres littéraires, en s'y montrant souvent novateur.

Roman, conte et théâtre

En tant qu'écrivain de fiction, Diderot s'est illustré dans le roman et au théâtre. Dans ces deux genres, malgré une production limitée il est parvenu à marquer l'histoire de la littérature par son style qui modernise le roman et le développement d'un nouveau genre théâtral, le drame bourgeois. Le Fils naturel ou Les épreuves de la vertu, sont écrits et représentés pour la première fois en 1757.

Encyclopédiste

À partir de 1747, à 34 ans, Diderot dirige et rédige, avec D'Alembert, l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Il s'investira dans la rédaction, la collecte, la recherche et la réalisation des planches de 1750-1765. Il a personnellement rédigé le Prospectus paru en 1750 et plus d'un millier d'articles.

Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers.

Critique d'art
Diderot a mené une importante activité de critique publiée surtout dans la Correspondance littéraire, philosophique et critique. Il a rédigé de nombreux comptes rendus de lectures pour la Correspondance littéraire, philosophique et critique. Mais il a également rédigé plusieurs ouvrages ou postface à portée critique qui traitent de ses conceptions du théâtre ou d'auteurs en particulier.

Salons Diderot. Correspondance

On conserve de Diderot deux importants corpus de correspondance, outre sa correspondance générale. Le premier se constitue des 187 lettres conservées adressées à son amante, Sophie Volland. Dans l'une d'elles, datée du 1er octobre 1768, Diderot aurait enrichi la langue française du mot calembour. Le second est un échange avec Falconet sur l'immortalité de l'artiste, l'art et la postérité.

Traducteur

Diderot a entamé sa carrière littéraire par des traductions, qui étaient, initialement le moyen de subvenir aux besoins de sa famille.

Contributions

Travailleur infatigable, sans doute éternel insatisfait, relecteur attentif, toujours prêt à rendre service, par amour, amitié ou obligeance, ou encourager le débutant, Diderot a consacré une grande énergie aux œuvres d'autrui. Une part de son œuvre est ainsi éparpillée, voire difficilement discernable dans les publications de son entourage littéraire : Madeleine de Puisieux, D'Holbach, Raynal, Galiani, madame d'Epinay, Tronchin, ... Diderot ne manque toutefois pas de nier sa contribution, ou d'en réduire l'importance, de bonne ou de mauvaise foi.

Style
Dialogue


Loin de la recherche d'un système philosophique cohérent, Diderot rassemble les idées et les oppose. C'est donc, avant ses idées personnelles, surtout une incitation à la réflexion qui se dégage de son œuvre. Cette démarche, volontaire, se retrouve dans la forme de dialogue qu'il donne à ses œuvres principales (Le Neveu de Rameau, Le rêve de D'Alembert, Supplément au Voyage de Bougainville... avec cette particularité qu'aucun des personnages ne représente à lui seul la pensée de l'auteur. Cette pluralité se retrouve d'ailleurs dans ses titres (les pensées, les principes, .... Quand il ne conçoit pas de dialogue, il répond — fut-ce fictivement —, ajoute (Supplément au voyage de Bougainville, renie Réfutation d'Helvetius. Diderot retravaille aussi fréquemment ses textes et, même, dans la seconde moitié de sa vie, rédige quelques Additions aux Pensées philosophiques, à la Lettre sur les aveugles, ...pour rendre compte de l'évolution de ses propres réflexions.

Commentaire

Diderot développe souvent ses œuvres à partir du canevas de l'œuvre d'un tiers, pour le commenter. C'est le cas du Paradoxe sur le comédien où Diderot développe ses idées sur le théâtre à partir de Garrick ou Les acteurs anglais de Sticotti ; c'est le cas des Salons qui suivent le catalogue de l'exposition. Dans le même esprit, Diderot s'appuie souvent sur l'œuvre d'un tiers pour développer ses idées, pour contredire, Supplément au Voyage de Bougainville, pour s'inscrire dans un contexte ou une polémique, Suite de l'Apologie de M. l'abbé de Prades.

Digression

La digression est le principe même de Jacques le Fataliste que l'on pourrait centrer sur ses amours que Jacques ne raconte jamais et autour desquelles gravitent une série de récits qui constituent l'œuvre.
La digression c'est aussi des détails sans rapport avec le contenu du texte et qui servent à l'introduire, à alléger le propos, ... Ainsi, la première réplique du Paradoxe sur le comédien est : N'en parlons plus .

Mise en abyme

La mise en abyme est utilisée par Diderot, pour pouvoir mener de front une théorie et son application. L'exemple flagrant est Le Fils naturel où sont mêlés la pièce et son commentaire. La pièce de théâtre est en fait l'incise dans un exposé d'une théorie du théâtre. Diderot d'ailleurs se met en scène occupé à assister à une représentation théâtrale privée à laquelle participe la personne avec laquelle il discute.

Idées

Chez Diderot, les idées s'effacent un peu devant la méthode. Il est moins question d'imposer ses vues personnelles que d'inciter à la réflexion personnelle sur base de différents arguments, donnés, par exemple, par les intervenants des dialogues. Les idées personnelles de Diderot ont de plus évolué avec l'âge.
Plutôt que philosophe, Diderot est avant tout un penseur. Il ne poursuit en effet ni la création d'un système philosophique complet, ni une quelconque cohérence : il remet en question, éclaire un débat, soulève les paradoxes, laisse évoluer ses idées, constate sa propre évolution mais tranche peu.
Pour autant, des thèmes apparaissent récurrents dans la pensée de Diderot et des orientations générales peuvent être dégagées de ses écrits.

Religion

La position de Diderot à l'égard de la religion évolue dans le temps, en particulier dans sa jeunesse. Ses parents le vouaient à une carrière ecclésiastique et il reçut la tonsure de l'évêque de Langres. Arrivé à Paris, son parcours académique se fait dans des institutions d'obédience catholique, comme la Sorbonne. C'est au gré de ses lectures que sa foi va s'étioler et qu'il semble évoluer vers le théisme, le déisme et enfin souscrire aux idées matérialistes. C'est cette évolution que l'on constate des Pensées philosophiques à la Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient. Plus tard, ces positions sont confirmées dans le Supplément au voyage de Bougainville qui évoque la religion naturelle et un dialogue très représentatif, l'Entretien d'un philosophe avec la maréchale de ***. À l'instar des Lumières, Diderot rejette plus les excès de la religion que la religion elle-même. Toute sa vie, il fut en conflit avec son frère sur ces questions.

Morale

La morale est une préoccupation récurrente de Diderot. Le thème apparaît dans ses critiques artistiques, dans son théâtre et dans quelques textes contes et dialogues, rédigés en 1771-1772, autour du thème de la morale, inspirés par un retour dans sa région natale, imprégnée de la droiture morale de son père décédé.

[size=SIZE]Art[/size]

Les contacts de Diderot avec les peintres et leurs œuvres lors des salons parisiens l'amènent à développer une pensée concernant l'art pictural qu'il expose dans ses Essais sur la peinture et dans ses Pensées détachées sur la peinture.

Éducation

Synthèse

Å’uvres principales

Plan d'une université réd. 1775. Il s'agit d'un plan idéal des études commandé par Catherine II. Transmis par l'intermédiaire de Grimm, elle semble ne jamais l'avoir lu, au grand regret de Diderot.
Lettre sur l'éducation des enfants à la princesse Nassau-Saarbruck, 1758.
Lettre à la comtesse de Forbach sur l'éducation des enfants réd. vers 1772
Réfutation d'Helvétius réd. 1773-1778, Corr. 1783-1786
Il aurait également contribué à la rédaction de De l'éducation publique, Dominique-François Rivard.
Politique
Diderot ne s'est pas engagé directement dans les débats politiques de son temps. On ne trouve pas non plus chez lui de traité de politique proprement dit. Les réflexions et les engagements politiques de Diderot se lisent surtout entre les lignes dans son œuvre et s'expriment de manière plus concrète à partir des années 1770, peut-être au contact de Guillaume-Thomas Raynal ou Ferdinando Galiani. Avant cela, Diderot, qui a tâté de la prison, qui s'était engagé à modérer ses écrits et qui avait rusé pendant 20 ans pour contourner la censure s'en était tenu à une certaine prudence.
L'édition Hermann dite DPV de ses œuvres complètes proposent un volume qui porte le titre général de Politique n°XXIV ; il contient le Voyage de Hollande, les Observations sur Hemsterhuis, et la Réfutation d’Helvétius. D'autres œuvres, plus clairement politiques, auraient pu être retenues, tels l′Essai sur les règnes de Claude et de Néron ou ses contributions au Dialogues sur le commerce des blés et à l′Histoire des deux Indes.
À côté de ces textes strictement personnels, il faut isoler quelques écrits qui portent sur des questions politiques concrètes ou des projets et qui sont des œuvres de commande.
Première lettre d'un citoyen zélé 1748 — pour M.D.M. parfois identifié avec Sauveur-François Morand.
Lettre sur le commerce des livres 1763 — au nom des libraires parisiens à destination de Sartine.
Observations sur le Nakaz 1774 — pour Catherine II de Russie.
Plan d’une université 1775 — pour Catherine II de Russie.
Trois préoccupations importantes de Diderot sont le rejet du despotisme, le rôle de l'enseignement non religieux dans le bonheur et le développement de la société et le développement du droit d'auteur41 — sans préjudice à la circulation du savoir.

Sciences

Diderot est également auteur ou coauteur de quelques ouvrages scientifiques. En tant que matérialiste, la compréhension des phénomènes naturels est une préoccupation importante que l'on retrouve à travers toute son œuvre.

Bibliographie

J. Mayer, Diderot : homme de sciences, Rennes, 1959.
Anne Masseran, La courtisane contre l'expérimentatrice : les images de la science dans les œuvres de Diderot.
Postérité et réception critique
La réception de l'œuvre Diderot a une histoire particulière car l'image du philosophe a évolué avec le temps, au gré de la révélation progressive de son œuvre. Cette révélation progressive apparait clairement dans le tableau de synthèse de l'article Œuvres de Denis Diderot.
Diderot, de son vivant, s'est montré prudent face à la censure. Après son incarcération de 1749, il ne voulait plus prendre de risque ni en faire courir à sa famille. Il va donc lui-même reporter la publication de certains textes, parfois de plusieurs années après les avoir écrits. Par ailleurs, certains textes ne sont parus que dans la Correspondance littéraire de Grimm. La publication manuscrite de ce périodique ne permettait pas d'assurer une connaissance publique de l'œuvre de Diderot.
En 1765, Catherine II de Russie, bibliophile, achète à Diderot sa bibliothèque personnelle en viager contre 15 000 livres et une pension annuelle de trois cents pistoles42. Diderot en garda l'usage et perçoit une rente en tant que bibliothécaire, mais l'accord impliquait que le fond et tous ses manuscrits seraient transférés à Saint-Pétersbourg à sa mort. Ce qui fut fait en juin 1786. Cet éloignement n'a pas favorisé la publication des textes soigneusement cachés par Diderot. De plus, sur place, les documents n'ont pas eu les égards de ceux de Voltaire transférés dans des circonstances similaires, n'ont pas été catalogués et se sont éparpillés. Certains n'ont réapparu qu'au XXe siècle...
De son côté, sa propre fille, catholique et conservatrice, a sans doute, malgré l'admiration qu'elle vouait à son père, cherché à orienter la publication de ses œuvres, corrigeant si nécessaire les textes qui ne respectaient pas assez ses valeurs, la bienséance ou les intérêts commerciaux de son mari. Un exemple concret43 est le grattage systématique des noms de personnes dans les manuscrits de Ceci n'est pas un conte. Dans d'autres textes, certains noms seront remplacés ou ramenés à leur initiale. Même le fidèle secrétaire, Naigeon n'obtiendra pas sa collaboration pour l'édition des Œuvres complètes qu'il préparait avec Diderot à partir de 1782 et qui ne paraitra qu'en 1800.
Les vicissitudes de l'histoire ont également porté atteinte à l'image de Diderot. En 1796 parait l'Abdication d'un roi de la fève ou Les éleuthéromanes. Le public tient des passages de ce texte pour responsables de certains excès de la Révolution française et les reproche à Diderot. Ces dispositions n'inciteront ni à l'étude, ni à la publication ni à la découverte de textes durant tout le XIXe siècle.
Dans la première partie du XIXe siècle, les œuvres de Diderot sont toujours contestées et interdites à de nombreuses reprises. On notera que le 31 mai 1826, à Paris, le Tribunal Correctionnel de la Seine, ordonne la destruction du roman de Denis Diderot "Jacques le Fataliste et son maître" et condamne l'éditeur à un mois de prison. D'autres œuvres de Diderot connaîtront la censure étatique pour outrage à la morale publique dont "La Religieuse" en 1824 et 1826, où encore les "Bijoux Indiscrets" en 1835.
Il faut en fait attendre le bicentenaire de sa naissance pour rencontrer un regain d'intérêt et avoir une vision considérée comme complète de ses écrits.
L'image de Diderot a donc évolué avec le temps en fonction de l'idée que l'on pouvait se faire de l'intégralité de son œuvre. Ses contemporains le connaissaient essentiellement comme l'éditeur de l'Encyclopédie, le promoteur d'un nouveau genre théâtral le drame bourgeois, l'auteur d'un roman libertin Les Bijoux indiscrets et de quelques textes philosophiques critiqués. Après sa mort, il est assez symptomatique de voir les éditions d'Œuvres complètes s'enrichir avec le temps.
À l'occasion du tricentenaire de la naissance de Diderot, sa ville natale, Langres, inaugure la Maison des Lumières Denis Diderot, seul et unique musée consacré à l'encyclopédiste, bien que ce dernier n'y soit revenu que quatre fois après s'être installé à Paris, en raison notamment des relations conflictuelles avec son frère Didier-Pierre, chanoine de la cathédrale de la ville.

Entourage

Connaissance de Denis Diderot et L'Académie de Berlin.
L'analyse de l'entourage de Diderot souligne, autant que la diversité de son œuvre, son côté éclectique. Les personnages repris ici n'entretenaient bien sûr pas tous les mêmes rapports avec Diderot : si tous ont eu un impact sur sa vie ou son œuvre, ces contacts ont pu n'être alimentés que sporadiquement ou ponctuellement.

Écrivains et philosophes


Paul Henri Thiry d'Holbach
Diderot passe son premier séjour à Granval Sucy-en-Brie, sur son invitation en 1759.

Melchior Grimm, rencontré en 1749.
Voltaire
Lettres connues à Voltaire : 11 juin 1749 Lettre sur les aveugles, 19 février 1758, 28 novembre 1760, 29 septembre 1762, 1766. Diderot lui a manifestement adressé un exemplaire de la Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient. Voltaire lui répond et marque son intérêt pour l'ouvrage. Voltaire collabore à l'Encyclopédie avec quelques articles. Respect mutuel mais l'éventuelle unique rencontre, en 1778, n'est pas confirmée. Dans une lettre à Palissot du 4 juin 1760, Voltaire dit : sans avoir jamais vu M. Diderot ... j'ai toujours respecté ses profondes connaissances.

Michel-Jean Sedaine

La rencontre date de 1765 : l'attention de Diderot est attirée par le Philosophe sans le savoir, présenté au public le 2 décembre 1765, qu'il apprécie tout particulièrement.

François Tronchin

Diderot remanie son Catilina au point d'en modifier la focalisation et de devoir changer le titre en Terentia en 1775.

Peintres

Étienne Maurice Falconet, Anna Dorothea Therbusch, Charles Van Loo, Jean-Honoré Fragonard, Claude Joseph Vernet qui lui offre son tableau Fin de tempête en 1768 Allan Ramsay rencontré en septembre 1765.

Famille

Son père, Didier Diderot 1685-1759

Didier Diderot.

Malgré les tensions avec son fils, Didier lui transmettra ses préoccupations morales et un intérêt pour la technique, qui aidera Diderot dans sa rédaction de l’Encyclopédie.

Sa fille, Marie-Angélique

Elle est aimée de son père et lui témoigne une grande admiration. Elle donne en 1797 une notice historique sur Sedaine, à la Correspondance littéraire48. Il existerait (ou aurait existé un portrait d'elle par Jacques Augustin Catherine Pajou et Louis Léopold Boilly. Claveciniste talentueuse, son père lui rapportera des partitions inédites de Carl Philipp Emanuel Bach, rencontré à Hambourg en revenant de Saint-Pétersbourg. Pieuse et soucieuses des intérêts financiers de son mari (Abel Caroillon de Vandeul, elle finira par nuire volontairement à la réception de l'œuvre de son père. Il existe une copie manuscrite inédite de 160 de ses lettres adressées à son ami Drevon, juge du tribunal à Langres entre 1805 et 1822.

Liaisons extra-conjugales

Alice M. Laborde, Diderot et madame de Puisieux, Anma Libri
Alice M. Laborde, Diderot et l'amour, Anma Libri
Michel Corday, La vie amoureuse de Diderot, Paris, Ernest Flammarion, coll. Leurs amours

Monde politique

Le monde politique n'est pas représenté dans les proches de Diderot. Toutefois, Diderot a pu profiter à différentes périodes de soutiens plus ou moins affichés. Lors de sa détention à Vincennes, on notera par exemple de l'intervention de Madame de Pompadour et l'édition de l'Encyclopédie bénéficiera du soutien de Malesherbes.
Galitzine dont le mariage est à l'origine de Mystification ou l'histoire des portraits.
Catherine II de Russie
Antoine de Sartine
François-Michel Durand de Distroff
Alekseï Vassilievitch Narychkine, 1742-1800, chambellan depuis 1773, diplomate, homme de lettres, ami de Diderot. Il offre son hospitalité à Diderot lors de son séjour à Saint-Pétersbourg.

Ennemis

N'ayant pas vraiment eu d'ennemis personnels, les opposants de Diderot sont essentiellement ceux de l'Encyclopédie et du parti philosophique en général : Charles Palissot de Montenoy, Élie Fréron, Abraham Chaumeix, ...


Francs-maçons

Bien qu'il ne semble pas avoir été initié, Diderot est entouré de francs-maçons: Louis de Jaucourt, André Le Breton, Montesquieu, Jean-Baptiste Greuze, Claude-Adrien Helvétius, Friedrich Heinrich Jacobi, Voltaire, Otto Hermann von Vietinghoff, Carlo Goldoni...
On notera également l'intérêt particulier qui lui est porté par des françs-maçons qui ne le connaitront pas de son vivant : Goethe, Guizot, Frédéric Bartholdi..
Autres
Diderot fut par ailleurs lié à Jacques-Henri Meister, Galiani, Damilaville, d'Holbach, Guillaume Le Monnier, l'abbé Raynal, André Le Breton, madame Geoffrin qui lui offre fin 1768 la trop luxueuse robe de chambre qui lui fera regretter l'ancienne, l'orfèvre Étienne-Benjamin Belle, chez qui il fera quelques séjours à Sèvres, David Garrick, Roland Girbal son copiste.

Rencontres en 1765

La princesse de Nassau-Sarrebruck, Julie de Lespinasse amie de D'Alembert, qui s'offusquera d'être un personnage du Rêve de d'Alembert, Suzanne Curchod, Jacques-André Naigeon, Jean Jodin.

Rencontres en 1769

Dom Léger Marie Deschamps, moine bénédictin, auteur d’un Vrai système que Diderot critique sévèrement dans la Correspondance littéraire pour ne pas avoir assez lu entre les lignes, comme lui expliquera l’auteur.

Lieux de Diderot


Diderot était un sédentaire. Il n'aimait guère les voyages.

Séjours en France

Château du Grandval à Sucy-en-Brie chez son ami le baron d'Holbach, en octobre 1759, puis en octobre 1760, en novembre 1775 et en août 1780.
En 1755, il séjourne également au château d'Isle-sur-Marne.
On le voit aussi au château de la Chevrette à Deuil-la-Barre, propriété de Louise d'Épinay, maîtresse de Grimm et amie de Rousseau.

Encyclopédie de Diderot de 1751 à 1772

Si, comme on l'a professé durant des siècles, la pensée est le miroir de l'être, et si le monde est sphérique, fini, alors, comment ne pas imaginer que le savoir total puisse être, lui aussi, fini et circulaire ? Tel est bien le premier modèle du savoir encyclopédique, que se propose encore un Bruno Latini et, même, un Pic de la Mirandole. Mais voici : les progrès de la science ouvrent un univers sans bornes et font douter que nos catégories grammaticales reflètent les catégories de l'être (si cela a un sens. La sphère du savoir éclate à l'infini ; l'encyclopédie n'est plus que le miroir de nos conquêtes sur un monde en soi inconnu ; elle devient le catalogue de nos acquisitions, que la seule commodité recommande de classer par ordre alphabétique. Et tel est bien le nouvel esprit encyclopédique dont le monument érigé par d' Alembert et Diderot inaugure les grandes réalisations.

L'entreprise

En 1745, à la suggestion d'un Anglais John Mills et d'un Allemand Sellius avec lesquels il se fâche, le libraire Le Breton annonce le projet de publier en français la Cyclopaedia de Chambers ; le 27 juin 1746, par-devant d'Alembert et Diderot, témoins, l'entreprise est confiée à l'abbé Gua de Malves, qui abandonne au bout de treize mois ; la main passe aux témoins, nommés codirecteurs, le 16 octobre 1747. Le projet s'élargit. Un Prospectus, de Diderot, le fait connaître en 1750. On prévoit huit volumes de textes et deux de planches. Déjà cinquante-cinq collaborateurs – parmi lesquels Buffon, Rousseau, le président de Brosses, Dumarsais, Daubenton, d' Holbach, Jaucourt, qui deviendra la cheville ouvrière– ont promis leur concours : au total, ils seront plus de cent soixante.
Cependant, l'incarcération de Diderot à Vincennes pour sa Lettre sur les aveugles 1749, bientôt l'affaire de l'abbé de Prades accusé de défendre la religion naturelle nov. 1751 alertent dangereusement l'attention des ennemis de l'esprit moderne contre cette entreprise des Lumières qui engage de plus en plus de capitaux et attire de plus en plus de souscripteurs : 1 000 à la parution du premier tome avr. 1751, 2 000 en février 1752, 3 000 en septembre 1754, 4 200 en novembre 1757 ; et ces chiffres restent au-dessous des chiffres de vente. La résistance s'organise. Dès février 1752, après le tome II janv. un arrêt du Conseil du roi interdit l'ouvrage.
Néanmoins, la publication parvient à poursuivre son cours : tome III CHA-CONSÉCRATION en novembre 1753, tome IV CONSEIL-DIZ en octobre 1754, tome V DJ-ESY en novembre 1755, tome VI ET-FNE en mai 1756, tome VII, fin de F-GYTHINE en novembre 1757. Il est désormais évident que l'Encyclopédie dépassera les dix volumes prévus. Mais résistera-t-elle aux attaques ?
Le tome VII contenait, de d'Alembert, l'article Genève, qui va consacrer la rupture avec Rousseau. Les autorités religieuses veillent. Les pamphlets alimentent la guerre, allumée par Palissot, contre les Cacouacs. Voltaire s'inquiète, propose d'abandonner et persuade son ami d'Alembert de renoncer à ce maudit travail. Diderot reste seul. Il refuse de décevoir les souscripteurs et de ruiner les libraires. L'attentat de Damiens 1757, le scandale provoqué par De l'esprit d'Helvétius août 1758 ameutent toutes les forces conservatrices. Par deux arrêts, le 5 mars et le 21 juillet 1759, le Conseil d'État du roi révoque les lettres de privilège de l'Encyclopédie et décrète même le remboursement des souscripteurs aucun ne le réclamera. L'œuvre doit donc s'élaborer dans l'ombre. Apeuré dans cette ombre, Le Breton censure les textes ; Diderot ne découvrira le désastre qu'en 1764. Enfin les tomes VIII-XVII sont prêts et livrés d'abord sous le manteau au début de 1766. Entre-temps, depuis janvier 1762, les volumes de planches sont et seront distribués jusqu'au onzième le dernier en 1772.

Le contenu

Que renferme le monument ? Une Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, mise en ordre et publiée par Diderot et, quant à la partie mathématique, par d'Alembert ; donc le cercle de connaissances qui devraient instruire l'« honnête homme » et tout professionnel au XVIIIe siècle ; en d'autres termes, un recueil de savoirs et de méthodes concernant les sciences, la poésie, les beaux-arts, les arts libéraux et les arts mécaniques avec leur exercice, les métiers. Encore que livré au hasard alphabétique, ce dictionnaire est raisonné, parce qu'il choisit les articles utiles et que, partout, s'inspirant de Bacon et du classement par matières, il s'efforce, par un système de renvois, de remplir les vides qui séparent deux sciences ou deux arts et de renouer la chaîne des raisons. Veut-on s'initier à la mathématique ? D'Alembert donne ses leçons. Préfère-t-on l'histoire de la philosophie ? Diderot l'expose. La métaphysique ? Écoutez l'abbé Yvon. La théologie ? L'abbé Morellet. Qu'est-ce que le goût ? Montesquieu se souvient ici qu'il est l'auteur du Temple de Gnide. L'éloquence ? l'élégance ? l'esprit ? Voici Voltaire. S'inquiète-t-on pour sa santé ? Les meilleurs médecins – de Barthez ou Bordeu à Venel –, les meilleurs chirurgiens – comme Antoine Louis – offrent leurs consultations. La nature ? Buffon en parle. La chimie ? D'Holbach, mais aussi, entre autres, le maître de Lavoisier, Rouelle. L'économie ? Quesnay, plus tard Turgot, ceux qui, en 1767, s'appelleront les physiocrates. L'économie politique ? Rousseau. De simples artisans aussi ont fait part de leur expérience. Dès lors, de l'émail à l'épingle, du jardinage à l'encaustique, du canon à l'orfèvrerie, de l'équitation à l'escompte, du ballet à l'électricité, des forges au velours, de la serrurerie au blason, du sucre au sel, de la verrerie à la marine, de la bonneterie à la pompe à feu, rien n'échappe à ce catalogue qui s'est dévoué à l'utile et raisonne contre tout irrationnel.

Le titre ne dit pas comment l'ouvrage a été fait. Quand ils ne sont pas anonymes, les articles n'en deviennent pas nécessairement originaux. Certes, cela arrive et il arrive même que l'article se transforme plus tard en livre : par exemple Étymologie, du président de Brosses, fournira, dix ans après, le Traité de la formation mécanique des langues et des principes physiques de l'étymologie. D'autre part, qui démêlerait ce que Droit naturelde Diderot doit à Économie politique de Rousseau, ou réciproquement, et ce qu'ils doivent l'un et l'autre à de communes lectures ? Le plus souvent, de l'aveu même de l'éditeur, on a affaire à des compilations qui mettent au pillage Buffon, les Mémoires de Trévoux, Du Bos, etc., et l'on sait que les longues pages de Diderot sur l'histoire de la philosophie font, bien malgré lui, de Brucker 1695-1770 un des collaborateurs les plus importants de l'Encyclopédie.
Il y a des personnes, assure Diderot, qui ont lu l'Encyclopédie d'un bout à l'autre. On s'en étonne. On ne lit pas un dictionnaire : on le consulte. Mais voici le cheval de Troie : la critique de la religion ou du pouvoir se démasque sous les mots les plus imprévus et se dérobe, par renvois épigrammatiques – qui risquent, avoue Diderot, de tourner à la pasquinade – d'un mot à l'autre : de « Cordeliers à Capuchon, on saute de l'éloge au grotesque de certaines querelles ; si l'on n'ose pas aborder la Constitution Unigenitus, on l'attaque indirectement à Controverse ou Convulsionnaire ; qu'il faille se garder des légendes, c'est à Boa ou Agnus scythicus qu'on le montre – et pas seulement, selon une tactique familière aux sceptiques, par la mythologie Junon ou l'exotisme Chaldéens, Éthiopiens, Brames ; la Révélation, peut-être, en est une, on le suggère à propos d'Aigle ; en tout cas, contre les mécanismes de la tradition voyez Chaldéens , la raison doit conquérir la libre expression de sa pensée suivez de Aius locutius à Casuistes, de Cas de conscience à Intention.
On l'aura remarqué : les exemples sont pris – ou pourraient être pris – dans les sept premiers volumes. C'est que les suivants ont subi la censure de Le Breton : de Libraire à Zend Vesta, et particulièrement dans les articles Pyrrhonienne Philosophie, Sectes du christianisme , Théologie ou Théologiens, Tolérance, tout ce qui pouvait mettre en danger a été effacé d'un trait de plume.

Les interprétations

Quel sens avait le projet du plus beau monument qu'aucun siècle ait jamais élevé à la gloire et à l'instruction du genre humain Naigeon ? La réponse doit être prise du Discours préliminaire, par d'Alembert – Discours qui, dans le volume I, suivait le Prospectus réimprimé –, et de l'article « Encyclopédie. Une formule la résume : les progrès de l'esprit humain, thème par excellence des Lumières. Si l'Encyclopédie est une machine de guerre contre toute superstition, cette guerre est une défense : à supposer que, par miracle, la religion catholique romaine le cas est différent pour l'Aufklärung et pour l'Enlightenment ne se fût pas toujours dressée contre le progrès, les Lumières n'auraient pas eu à orienter leurs feux contre ce que l'on appelait des centres de ténèbres. Les progrès de l'esprit humain, rendus évidents depuis le XVIIe siècle par le développement des sciences – d'où la querelle des Modernes contre les Anciens –, imposaient une nouvelle philosophie de l'histoire : non plus celle, éternitaire, du rachat, mais, désormais, celle de l' humanisme. En conséquence, l'Encyclopédie ne pouvait être que progressiste et engagée elle-même dans le flux du progrès : rétrospective et prospective, elle était œuvre en devenir ; non pas chose, dans la statique d'un savoir d'autorité établi, mais ouverte à la dynamique du savoir à constituer ; non point parfaite, mais toujours à parfaire et refaire ; non pas le travail d'un homme ou d'un groupe, mais celui de l'humanité : la perfection d'une encyclopédie est l'ouvrage des siècles. Il a fallu des siècles pour commencer ; il en faudra pour finir ; mais à la postérité et à l'être qui ne meurt point...
On a, depuis, risqué d'autres interprétations. Reprenant et élargissant une idée d'André Billy, Michel Butor regarde « toute l'Encyclopédie comme une gigantesque mystification dont les contrôleurs font les frais, mystification entièrement utile, mais au cours de laquelle les moments d'héroïsme et d'effroi ont dû être compensés par quelques remarquables rires » ; depuis son internement à Vincennes, Diderot sait qu'il faut ruser ; s'il doit produire des ouvrages comme Les Bijoux indiscrets, c'est que l'Encyclopédie ne permettait pas d'aborder avec une entière franchise les problèmes de la sexualité. Interprétation peu recevable : l'Encyclopédie ne se réduit pas, loin de là, aux quelques renvois épigrammatiques de son éditeur où placer la mystification, dans les articles de mathématique ou les descriptions de métiers ? ; elle ne s'explique pas par le seul Diderot ; enfin, les ruses mystificatrices appartiennent à tout le siècle dans sa lutte pour la liberté.
Beaucoup plus juste l'interprétation de Bernard Groethuysen. Le monde demeurant, en soi, inconnaissable, bornons-nous sagement à inventorier les objets dont nous avons fait notre propriété ; il suffit de légitimer la possession d'un monde qui, considéré en dehors de toute activité humaine, nous échappe ; mais cette activité établit sur les objets notre droit de propriétaire ; elle en fait une marchandise, une valeur d'échange. « C'est l'esprit de possession qui distingue essentiellement l'Encyclopédie de l'orbis pictus dans lequel autrefois les voyageurs de la Renaissance notaient ce qu'ils avaient vu de curieux au cours de leurs pérégrinations. À l'opposé du métaphysicien, le banquier veut acquérir, utiliser, constituer un capital qu'il transmettra par héritage ; l'Encyclopédie, voilà donc le capital de l'humanité : aux enfants de le faire fructifier. Toutefois, comment expliquer que l'Encyclopédie ait été moins bien accueillie là où triomphait le plus l'esprit de négoce, aux Pays-Bas, en Angleterre et en Amérique ?

Destin de l'Encyclopédie

Quelle que soit l'interprétation adoptée, du moins est-il incontestable, répétons-le, que la nouveauté du projet réside en son inspiration scientifique et en sa croyance au progrès. Diderot a vu juste lorsqu'il présente son ouvrage comme constamment à refaire, comparable à un organisme – l'être qui ne meurt point – vivant en renouvelant ses cellules. La langue vieillit vite. Les connaissances d'aujourd'hui seront vieilles demain. Depuis le XVIIIe siècle, avant même l'achèvement du Dictionnaire raisonné de Diderot – avec le Journal encyclopédique 1756-1793 – et dès l'achèvement – avec l'Encyclopédie dite d'Yverdon 1770-1780, le Supplément au Dictionnaire des sciences, des arts et des métiers 1776-1777 et l'Encyclopédie méthodique 1782-1832 chez le libraire Panckoucke –, les encyclopédistes n'ont cessé de se succéder, souvent se spécialisant pour mieux canaliser la surabondance des matières : cela seul qui était lutte antireligieuse tombait en désuétude.

Liens

http://youtu.be/aV25VdEMiBM Diderot
http://youtu.be/2-ZZO5tIV1A L'encyclopédie
http://youtu.be/NabL7RjCLGg Le paradoxe du comédien de Diderot I
http://youtu.be/_D-RjHf93NQ Le paradoxe du comédien de Diderot II
http://youtu.be/plWGRvnDLJM par Gerhardt Stenger


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Posté le : 04/10/2014 12:22
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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