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De Montpellier
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Le 19 octobre 1931 à Poole dans le Dorset Angleterre naît John le Carré
né David John Moore Cornwell, romancier britannique Durant les années 1950 et 1960, Cornwell a travaillé pour le MI-5 et le MI6 et a commencé à écrire des romans sous le pseudonyme de John Le Carré. Son troisième roman, L'Espion qui venait du froid 1963, est devenu un best-seller international et demeure l'une de ses œuvres les plus connues. Il reçoit pour distinction le Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur roman 1965 Ses Œuvres principales sont L'Espion qui venait du froid, La Taupe, Comme un collégien, Les Gens de Smiley, Le Tailleur de Panama, La Constance du jardinier.
En bref
Si, dans A Perfect Spy, Un pur espion, 1986, John Le Carré a mis le plus intime de lui-même, on comprendra aisément qu'il ait toujours voué une cordiale détestation au héros de Ian Fleming, le fameux 007, le moins secret des agents secrets, qu'il tançait en ces termes : Bond est le type même du transfuge potentiel, parce que si Moscou lui avait offert plus d'argent, de meilleurs alcools et de plus jolies filles, il serait passé directement à l'Est ! Ce qui est aller un peu vite en besogne au regard des taupes anglaises elles-mêmes dont les Philby, Mac Lean, Burgess demeurent les figures emblématiques et bien réelles, qui ont abondamment nourri l'inspiration de Le Carré. iL a étudié à l'université de Berne en Suisse de 1948 à 1949 et à l'université d'Oxford au Royaume-Uni, puis enseigna quelque temps au collège d'Eton avant de rejoindre le Foreign Office pendant cinq ans. Il a été recruté par le MI6 alors qu'il était en poste à Hambourg, il écrivit son premier roman L'Appel du mort en 1961, étant toujours en service actif. Sa carrière au sein du service de renseignement britannique prit fin après que sa couverture fut compromise par un agent double, Kim Philby, œuvrant pour le KGB.
Sa vie
David John Moore Cornwell naît le 19 octobre 1931 à Poole, dans le Dorset. John le Carré dit qu'il n'a pas connu sa mère, qui l'a abandonné quand il avait cinq ans, jusqu'à leur re-connaissance quand il eut 21 ans. Sa relation avec son père fut difficile. L'homme, qui avait été emprisonné pour fraude à l'assurance, était un associé des jumeaux Kray faisant partie des criminels les plus en vue à Londres dans les années 1950-1960 et était continuellement endetté. Ce père l'envoya dans des écoles privées pour les sortir de ce milieu.Il fréquente la très réputée Sherborne School avant d'aller étudier l'allemand à l'université de Berne, d'accomplir son service militaire dans l'Intelligence Corps où il est approché par le Secret Intelligence Service, plus spécifiquement le Military Intelligence, departement 6. Versé aux archives, il est chargé de classer les dossiers de traitement des agents, poste clé s'il en est pour ses futurs romans. En 1952, il reprend ses études au Lincoln College d'Oxford qu'il quitte, à la suite de la faillite de son père, homme d'affaires, avant de les reprendre trois ans plus tard et d'obtenir son diplôme. Il enseigne ensuite à la célèbre école d'Eton avant de rejoindre le corps diplomatique où il exercera comme deuxième secrétaire à l'ambassade de Grande-Bretagne à Bonn puis au consulat de Hambourg. Au même titre que d'autres fonctionnaires recrutés par le S.I.S., il est affecté à un service où, selon le Foreign Office, le travail ne commence qu'après la fermeture des bureaux de l'ambassade et dont seul l'ambassadeur sait ce qu'ils font.... C'est à cette époque qu'il écrit, sous le pseudonyme de John Le Carré deux courts romans : Call for the Dead L'Appel du mort, 1961 et A murder of quality, Chandelles noires, 1962, sortes de galops d'essai dans lesquels apparaît d'emblée George Smiley, celui qui deviendra à la fois son porte-parole et son fer de lance, n'oublions pas que to get a square signifie régler ses comptes et que Le Carré est la traduction littérale de the square, dans sa longue et persévérante évocation de ce qu'est le monde trouble et souterrain du renseignement et, plus spécifiquement encore, dans sa quadrature du Cirque, surnom donné aux services secrets britanniques, domiciliés à Cambridge Circus, à Londres. Parmi les multiples portraits de Smiley ; celui-ci ne dépareille pas la collection : Petit, bedonnant et à tout le moins entre deux âges ..., un de ces humbles de Londres à qui le royaume des cieux n'appartient pas. Il avait les jambes courtes, la démarche rien moins qu'agile .... Son manteau, qui vous sentait un peu le veuf, était de ce tissu noir et mou qui semblait avoir été conçu pour retenir l'humidité... En fait de veuvage, le disgracieux Smiley est l'époux de la très belle Ann Sercombe. Il n'a, pour ainsi dire, pas d'amis mais des collaborateurs fidèles et compétents, qui lui sont dévoués corps et âme. Présent dans huit romans six au titre de protagoniste majeur, deux comme figurants, on a un peu trop vite écrit qu'il était l'anti-James Bond par excellence.
Des agents troubles
Certes, son aspect physique et son comportement font de lui l'antithèse du héros de Fleming. D'ailleurs, Smiley n'est pas un héros. Rien qu'un soldat de l'ombre, un pion parmi d'autres qui, face au bondissant 007, apparaît comme un chevalier à bien triste figure. Mais il n'est ni le premier ni le dernier dans ce cas. Avant lui, les protagonistes des romans de Buchan, Conrad, Maugham, Ambler et plus encore Greene ne faisaient pas non plus dans le clinquant. Il en va de même pour Harry Palmer, l'agent sans nom qu'imagine Len Deighton, contemporain de Le Carré. Néanmoins, tous ou presque ont un point commun : sauver l'humanité du Mal en faisant, au passage, triompher la civilisation occidentale. Chez James Bond, le côté propagandiste, dans ses démêlés avec l'ennemi, dénommé Spectre, image empruntée à Marx et Engels pour désigner la peur du communisme qui hantait l'Europe du XIXe siècle et corollairement ses classes dirigeantes est abondamment masqué sous une masse de métaphores tapageuses. Avec Smiley, la propagande est plus subtile. L'auteur nous invite à nous débattre avec son besogneux protagoniste dans les eaux troubles et les faux-semblants du monde du renseignement. Rien ne nous est épargné : coups bas, trahisons, mensonges, illusions perdues... Mais quand il s'agira de le confronter à son ennemi intime, le dénommé Karla, chef de l'espionnage extérieur soviétique, ici appelé le Centre dans la trilogie qui lui est consacrée et qui se compose de Tinker, Taylor, Soldier and Spy La Taupe, 1974, The Honourable Schoolboy Comme un collégien, 1977 et Smiley's People Les Gens de Smiley, 1980 il finira – cela va de soi – par en venir à bout.
L'histoire mue mais ne meurt pas
C'est une des raisons pour lesquelles on accordera une nette préférence aux protagonistes de A Small Town in Germany, Une petite ville en Allemagne, 1968 qui cernent autrement mieux les mille et un fils d'une toile où les gibiers peuvent devenir proies ; au jeune blanc-bec crédule et au vieux cheval de retour de The Looking Glass War, Le Miroir aux espions, 1965 à qui l'on fait prendre les vessies crevées du Service pour des lanternes presque magiques en les propulsant vers des objectifs qui les dépassent ; et surtout à l'Alec Leamas, le douloureux héros de The Spy who Came in From the Cold, L'Espion qui venait du froid, 1963, le chef-d'œuvre de Le Carré. Grugé par ceux de son propre camp, il finira au pied du mur, victime presque consentante des balles venues d'en face. Tout autre, quoique victime elle aussi, est Charlie, The Little Drummer Girl, La Petite fille au tambour, 1983, actrice engagée malgré elle dans le combat sans merci que se livrent services secrets israéliens et O.L.P. Il s'agit là d'un des plus sobres et des plus efficaces romans de l'auteur depuis L'Espion... Avec la chute du Mur de Berlin et la fin de la guerre froide, il semble que la disparition du monde auquel Le Carré se référait ait plus ou moins tari sa source d'inspiration. Car il y avait sans doute autre chose à élaborer que cet éloge poussif de la perestroïka avec Russia House, La Maison Russie, 1989, autre chose à ressasser que le blanchiment d'argent par les mafias russes avec Single and Single, Single et Single, 1999. Quant au diplomate britannique de The Constant Gardener, La Constance du jardinier, 2000 aurait-il seulement levé le petit doigt contre la multinationale pharmaceutique à laquelle il s'attaque, si son épouse n'avait été assassinée ? Ainsi, nous voilà passés sans transition d'un monde où l'auteur invitait son lecteur à mettre le nez à la fenêtre en lui donnant l'impression de se mêler de ce qui ne le regarde pas, à un monde de la bonne conscience où l'impression que tout finit par se savoir serait à l'ordre du jour. La chute du Mur de Berlin n'a pas ralenti et encore moins achevé le cours de l’Histoire. Les romans ultérieurs de John Le Carré vont s’attacher à décrypter les signes de cette nouvelle réalité, comme dans Un traître à notre goût, 2011, Our Kind of Traitor ou Une vérité si délicate 2013, A Delicate Truth. John le Carré est l'auteur de nombreux romans d'espionnage se déroulant dans le contexte de la Guerre froide, en particulier ceux mettant en scène George Smiley dans la Trilogie de Karla, La Taupe, Comme un collégien, Les Gens de Smiley et dans d'autres romans. Son œuvre est à l'opposé de la mythologie de l'espion à la James Bond : ses héros sont bien plus complexes et beaucoup plus discrets. La structure de ses romans est très élaborée et l'action n'y tient qu'une place réduite. Le Carré a trouvé, après la fin de la Guerre froide, à élargir son inspiration vers des sujets plus contemporains. En 2008, il reçoit le titre de docteur honoris causa de l'université de Berne3.
Il vit actuellement en Cornouailles.
Positions politiques
En janvier 2003, The Times a publié un article de John Le Carré, " Les États-Unis sont devenus fous", qui condamne la guerre à venir en Irak. Il juge ainsi que "la manière dont Bush et sa junte ont réussi à dévier la colère de l'Amérique, de Ben Laden à Saddam Hussein, est l'un des meilleurs tours de passe-passe de relations publiques de l'histoire". En 2006, il a contribué avec un article à un volume d'essais politiques intitulé Pas une mort de plus. Le livre est très critique envers la guerre d'Irak. Il reviendra par la suite sur le rôle des services secrets américains et anglais dans le déclenchement de cette guerre. Depuis la fin de la guerre froide, John Le Carré s'est exprimé à plusieurs reprises de manière critique envers l'OTAN : Et il faudrait surtout se débarrasser de ce dinosaure qu'est l'OTAN. Cessons de nous croire, nous, Européens, en opposition avec la Russie, et rapprochons-nous d'elle. Il condamne de manière générale l'inféodation du Royaume-Uni vis-à -vis des États-Unis : " ...notre politique étrangère se décide à Washington. Et il n’y a rien de plus triste. Il faut parvenir à nous détacher enfin de cette emprise ".
Éditeurs
En 2009, John le Carré quitte Hodder & Stoughton, son éditeur anglais depuis 38 ans, pour le groupe Penguin et Viking Press5.
Å’uvres
1961 : L'Appel du mort Call for the Dead 1962 : Chandelles noires A Murder of Quality 1963 : L'Espion qui venait du froid The Spy who Came in from the Cold 1965 : Le Miroir aux espions The Looking-Glass War 1968 : Une petite ville en Allemagne A Small Town in Germany 1970 : Le Bout du voyage End of the Line, théâtre 1971 : Un amant naïf et sentimental The Naive and Sentimental Lover 1974 : La Taupe Tinker, Tailor, Soldier, Spy 1977 : Comme un collégien The Honourable Schoolboy James Tait Black Memorial Prize 1980 : Les Gens de Smiley Smiley's People 1983 : La Petite Fille au tambour The Little Drummmer Girl 1986 : Un pur espion A Perfect Spy 1989 : La Maison Russie The Russia House 1991 : Le Voyageur secret The Secret Pilgrim 1991 : Une paix insoutenable The Good Soldier, essai 1993 : Le Directeur de nuit The Night Manager 1995 : Notre jeu Our Game - 1995 1996 : Le Tailleur de Panama The Tailor of Panama 1999 : Single & Single Single & Single 2001 : La Constance du jardinier The Constant Gardener 2003 : Une amitié absolue Absolute Friends 2006 : Le Chant de la mission The Mission Song 2008 : Un homme très recherché A Most Wanted Ma 2011 : Un traître à notre goût Our Kind of Traitor 2013 : Une vérité si délicate A Delicate Truth Depuis La Maison Russie 1989, ses ouvrages sont traduits en français par Mimi Perrin et sa fille Isabelle Perrin et depuis Un traître à notre goût 2011 par Isabelle Perrin.
Adaptations
Deux des romans de la Trilogie de Karla, La Taupe et Les Gens de Smiley, ont été adaptés par la BBC en séries télévisées. Le rôle de Smiley est tenu par Alec Guinness.
Adaptations au cinéma :
Le Miroir aux espions The Looking Glass War en 1969 par de Frank Pierson avec Christopher Jones et Anthony Hopkins. L'Espion qui venait du froid The Spy Who Came in From the Cold en 1965 par Martin Ritt avec Richard Burton. M.15 demande protection The Deadly affair, adaptation du roman L'appel du mort, un fim de Sidney Lumet, avec James Mason, Simone Signoret, Maximilian Schell. La Petite Fille au tambour The Little Drummer Girl en 1984 par George Roy Hill, avec Diane Keaton, Yorgo Voyagis, et Klaus Kinski. La Maison Russie The Russia House en 1990 par Fred Schepisi avec Michelle Pfeiffer et Sean Connery. Le Tailleur de Panama The Tailor of Panama en 2001 par John Boorman avec Pierce Brosnan et Jamie Lee Curtis. The Constant Gardener The Constant Gardener en 2005 par Fernando Meirelles avec Ralph Fiennes. La Taupe Tinker, Tailor, Soldier, Spy en 2011 par Tomas Alfredson, avec Gary Oldman, John Hurt et Colin Firth. Un homme très recherché A Most Wanted Man en 2013 par Anton Corbijn
Liens
http://youtu.be/89FHIGL3N54 Interview (anglais) http://www.ina.fr/video/I12104903/joh ... re-et-l-argent-video.html interviewJohn Le Carré et l'argent http://www.ina.fr/video/I04100797/joh ... ir-aux-espions-video.html Interview http://www.ina.fr/video/I08217980/joh ... son-pseudonyme-video.html A propos se son pseudo
Posté le : 18/10/2014 21:03
Edité par Loriane sur 19-10-2014 15:44:16
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