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Général de Gaulle 2
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Mise en place des réseaux français en Afrique Françafrique.

C'est sous l'autorité de De Gaulle que les réseaux de ce que l'on appellera plus tard la Françafrique furent mis en place. À la tête d'une partie de son cabinet, issue de l'éphémère communauté française, Jacques Foccart maintient des liens étroits, non seulement de coopération, mais souvent de contrôle, avec les nouveaux pouvoirs des états africains ayant accédé à l'indépendance, notamment au moyen d'accords de coopération militaire et financiers mais aussi par l'action des services secrets. L'expression de pré carré est alors courante, et ces liens politiques et économiques assurent un soutien diplomatique dans la stratégie d'entre deux blocs de De Gaulle.

Président de la Ve République

En novembre 1958, les gaullistes remportent les élections législatives et obtiennent une confortable majorité. Le 21 décembre suivant, de Gaulle est élu président de la République avec 78,51 % des voix, au suffrage indirect, par un collège de plus de 80 000 grands électeurs.
Charles de Gaulle prend ses fonctions de président de la République le 8 janvier 1959, succédant ainsi à René Coty. Il engage de difficiles mesures pour revitaliser le pays, avec en particulier une dévaluation de 29 % et l'introduction du nouveau franc valant 100 anciens francs, qui fait revenir les centimes disparus depuis 1945.
Sur la scène internationale, refusant la domination des États-Unis comme de l'URSS, il défend une France indépendante, disposant de la force de frappe nucléaire. Il met en place également les débuts du programme spatial français. En tant que membre fondateur de la Communauté économique européenne CEE, il pose son veto à l'entrée du Royaume-Uni.
Le 6 février 1968, dans le stade olympique de Grenoble, il devient le second président français à ouvrir une cérémonie olympique, à l'occasion des Xe jeux olympiques d'hiver.

Quatre années de conflit en Algérie

Alger, le 4 juin 1958. Il est 19h. Au balcon du siège du gouvernement général de l'Algérie, tendu de tricolore, le général de Gaulle vient de prononcer la fameuse phrase historique à la foule algéroise Je vous ai compris… Aux côtés du général se tiennent le général Salan à sa droite et Jacques Soustelle à gauche.
En ce qui concerne la guerre d'Algérie, de Gaulle suscita d’abord de grands espoirs parmi les Français d’Algérie, auxquels il déclara à Alger le 4 juin 1958 : je vous ai compris. Ce jour-là, il se garda de rien leur promettre de précis, lors de ce discours, et ne reprit ni leur mot d'ordre d'intégration ni leur slogan Algérie française. Il proclame que à partir d'aujourd'hui, la France considère que, dans toute l'Algérie, il n'y a qu'une seule catégorie d'habitants : il n'y a que des Français à part entière. Ce n'est qu'à Mostaganem, le 6 juin, qu'il prononça les mots : Vive l'Algérie française, exception davantage révélatrice d'un désaccord que d'une adhésion, pour René Rémond.
Mais il adopta aussi quelques mesures libérales en direction des insurgés algériens : paix des braves proposée au FLN en octobre 1958, grâces accordées à plusieurs rebelles dont Yacef Saâdi, condamné à mort comme ancien dirigeant du FLN pendant la bataille d'Alger, interdiction officielle formelle des actes de torture. C'est également sous de Gaulle que les femmes musulmanes d'Algérie obtinrent le droit de vote, que l'on vit les musulmans pouvoir enfin voter à égalité avec les Européens, de ce fait, dès avant l'indépendance en 1962, une majorité des maires d'Algérie sont eux-mêmes des musulmans, ou que fut nommé le premier préfet musulman d'Algérie, Mahdi Belhaddad à Constantine. De Gaulle annonça en personne la mise en œuvre du plan de Constantine, dans cette ville, en septembre 1958 : ce plan prévoyait, sur cinq ans, la redistribution de 250 000 ha de terres, la construction de 200 000 logements et la création de 400 000 emplois.
Il laissa son Premier ministre, Michel Debré, vilipender comme manœuvre communiste le rapport accablant établi par le jeune Michel Rocard, et qui dénonçait l'entassement inhumain de deux millions de personnes civiles dans des camps de regroupement. Dès 1959, de Gaulle en revint aussi à une solution classique de répression militaire. À l'été 1959, l'opération Jumelles, dite plan Challe, porta au FLN ses coups les plus rudes à travers tout le pays. Certes, de Gaulle réalisa rapidement qu'il n'était pas possible de résoudre le conflit par une simple victoire militaire, et à l'automne 1959 il commença à s'orienter vers une solution conduisant inéluctablement à l'indépendance de l'Algérie. Mais jusqu'à l'hiver 1961/62, il choisit tout de même de poursuivre la guerre, au prix de nombreuses victimes et, selon l'historien Rémi Kauffer, d'un accroissement de l'usage de la torture. Jusqu'à la fin de 1961, la lutte contre le FLN est menée avec autant de vigueur, et même davantage, qu'avant. Selon Constantin Melnik, conseiller spécial de Michel Debré chargé de coordonner les services secrets, il y eut environ 500 assassinats politiques entre 1958 et 1961.
Il reste difficile de savoir quand de Gaulle comprit que l'indépendance était la seule solution pour sortir d'un conflit coûteux en hommes, en argent et en prestige international. D'autant plus qu'il perd le soutien de proches et d'anciens combattants luttant pour l'Algérie française. Édouard Lebas, à cet effet, écrit le 17 mars 1963 dans Combat : Nous vivons depuis mai 1958 sur la plus grande duperie de l'histoire et depuis octobre 1962 sur la plus grande imposture. La cause du mal c'est la volonté tenace, bien que supérieurement camouflée, du Général de Gaulle. Il faut donc dénoncer à la masse, sans subterfuges et sans faux-fuyants, le responsable du mal dont meurent la République et la Liberté. En 1961, de Gaulle fit encore rédiger par Alain Peyrefitte un plan de partition de l'Algérie, sans doute en fait pour faire pression sur le FLN. Au même Alain Peyrefitte, il expliquait dès 1959 que l'intégration de l'Algérie à la France, défendue par les partisans de l'Algérie française, était une utopie : deux pays culturellement si éloignés et présentant un tel écart de niveau de vie n'avaient pas vocation à en former un seul. Sans compter qu'au vu de l'accroissement démographique des musulmans, ce serait ouvrir la porte à leur immigration massive en métropole, dépassant de fort loin la simple venue traditionnelle de populations étrangères appelées à se fondre dans le creuset français: Mon village deviendrait Colombey-les-Deux-Mosquées !.
Dès le 16 septembre 1959, de Gaulle parle de l'autodétermination de l'Algérie. En janvier 1960, le limogeage du général Jacques Massu, qui avait critiqué sa politique, provoque la rupture avec les Français d'Algérie et l'érection de barricades au centre d'Alger. Malgré ce climat insurrectionnel, de Gaulle abroge définitivement, par une ordonnance du 4 juin 1960, la peine de déportation. En janvier 1961, un référendum valide cependant massivement sa politique des deux côtés de la Méditerranée.
Avec l'armée de conscription, il fait échec au putsch des généraux à Alger en avril 1961. Quatre jours suffisent à mettre en déroute le quarteron de généraux à la retraite stigmatisés dans un de ses plus célèbres discours. Cette attitude provoqua de fortes résistances dans certains groupes nationalistes et de Gaulle fut obligé de réprimer des soulèvements de pieds-noirs en Algérie.
Il fut la cible d'organisations terroristes telles que l'Organisation armée secrète OAS, qui le surnommait la Grande Zohra. La métropole devint alors l'objet de plusieurs vagues d'attentats commis par l'OAS. L'ancien directeur de la DGSE, l'amiral Pierre Lacoste, a déclaré en 1992 dans un interview au journal The Nation, que certains éléments du réseau Gladio étaient impliqués dans des activités terroristes contre le général de Gaulle et sa politique en Algérie.
Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1961, au lendemain de l'assassinat de policiers par des militants du FLN, une manifestation, interdite par les autorités françaises, fut organisée par le FLN. Les manifestants protestaient contre le couvre-feu imposé en métropole aux ressortissants d'Afrique du Nord. Cette manifestation fut férocement réprimée. Le préfet de police Maurice Papon couvrit ses policiers et le gouvernement l'ensemble de ses fonctionnaires. Selon le rapport de l'avocat général Jean Geromini, remis le 5 mai 1999, il y aurait eu au moins 48 noyés pendant la nuit du 17 au 18 octobre, sans compter les personnes décédées des suites de leurs blessures ou de leurs conditions d'internement. Selon l'historien et éditorialiste Alain-Gérard Slama et Linda Amiri laquelle a dépouillé les archives de la préfecture de police, le chiffre total est de l'ordre d'une centaine de victimes, L. Amiri compte 100 morts certains et 31 disparus. Les propos tenus par de Gaulle en conseil des ministres quelques jours après le drame sont connus grâce aux notes prises par son ministre Louis Terrenoire, et publiées par Éric Rossel.
Quelques mois plus tard, le 8 février 1962, lors d'une manifestation interdite, huit manifestants sont tués par les forces de police au métro Charonne et un autre mourra à l'hôpital. Selon l'historien Jean-Paul Brunet, Charles de Gaulle est tout autant responsable de cette tragédie que le ministre de l'Intérieur Roger Frey, le préfet de police Maurice Papon, et toute la hiérarchie policière. Une des raisons est, explique J.-P. Brunet, l'autoritarisme du Général. Selon l'historien Alain Dewerpe, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, le massacre de Charonne n'est qu'une conséquence logique des habitus de pouvoir de De Gaulle et des gaullistes, dans la situation de la guerre d'Algérie.
Quant à l'organisation terroriste OAS, elle fut réprimée par des moyens impitoyables : exécutions sommaires, tortures, polices parallèles, lesquelles n'hésitaient pas à recruter des truands, comme Georges Boucheseiche et Jean Augé. La Cour de sûreté de l'État fut créée en janvier 1963 pour en condamner les chefs, lesquels seront amnistiés quelques années plus tard, la Cour continue ensuite de juger des terroristes, jusqu'à sa suppression, en août 1981. En 1962, à la suite des Accords d'Évian, un cessez-le-feu est proclamé en Algérie. Le général de Gaulle fit adopter par référendum l'indépendance de l'Algérie, effective en juillet 1962.
Très irrité par le ralliement massif des Pieds-Noirs à l'OAS, à l'heure où celle-ci lance une vague de terreur et de terre brûlée en Algérie, de Gaulle n'aura aucun mot de compassion ni en public ni en privé pour le sort du million de Français rapatriés d'Algérie en juillet 1962 à la suite de la non-application des Accords d'Évian par la partie algérienne.
Le lendemain de la signature des accords d'Évian, les supplétifs de l'armée française, les harkis, furent désarmés par la France, et abandonnés sur place. Le gouvernement s'opposa au rapatriement de la majorité d'entre eux, et fit interdiction aux officiers de l'armée de les aider à gagner la France, hors du cadre d'un plan de rapatriement général. Le 25 juillet 1962, en Conseil des ministres, alors que les massacres de pieds-noirs et harkis avaient commencé, Charles de Gaulle s'opposa au repli des harkis en France. Par la suite, plusieurs dizaines de milliers furent torturés et massacrés.
En avril 1962, le Premier ministre Michel Debré fut remplacé par Georges Pompidou, et en septembre de la même année, Charles de Gaulle proposa d'amender la Constitution afin de permettre au président d'être élu au suffrage universel direct, dans le but de renforcer sa légitimité à gouverner directement. La réforme de la Constitution, malgré l'opposition du Parlement, de la totalité de la gauche et d'une bonne partie de la droite, fut aisément acceptée lors du référendum du 28 octobre 1962 avec 62,25 % de oui
En octobre, l'Assemblée nationale vota une motion de censure contre le gouvernement Pompidou, mais le Général refuse la démission que lui présentait le Premier ministre et choisit de dissoudre l'Assemblée. Les nouvelles élections renforcèrent la majorité parlementaire gaulliste.

Opposition armée Attentat du Petit-Clamart

Un polytechnicien ingénieur de l'armement nommé Jean Bastien-Thiry âgé de 35 ans considérait la politique algérienne du général de Gaulle comme une politique d'abandon et de trahison. Il conçut donc, avec l'aide de personnes partageant son point de vue, appartenant à l'OAS - Organisation armée secrète, d'enlever de Gaulle, voire, si ce rapt se révélait impossible, de le tuer. Un attentat fut ainsi organisé au Rond Point du Petit-Clamart le 22 août 1962. Il échoua, bien que la DS présidentielle montrât, parmi les impacts, environ 150 balles tirées, une trace de balle passée latéralement à quelques centimètres des visages du couple présidentiel.
Dans la déclaration qu'il fit lors de l'ouverture de son procès en 1963, Bastien-Thiry développa les motivations du complot basé essentiellement sur la politique algérienne du général de Gaulle. Parce qu'il avait fait tirer sur une voiture occupée par une femme et parce que, contrairement aux autres membres du commando, il n'avait pas pris de risques directs, Bastien-Thiry ne fut pas gracié par le général de Gaulle, comme le furent les autres membres du commando tout comme d'ailleurs les autres membres de l'OAS qui furent pris. Bastien-Thiry sera fusillé au Fort d'Ivry en mars 1963.
En 1968, une première amnistie permit aux derniers responsables de l'OAS, aux centaines de partisans de l'Algérie française encore détenus, et à d'autres, exilés, comme Georges Bidault ou Jacques Soustelle de rentrer en France. D'anciens activistes de l'Algérie française se rallièrent alors au gaullisme, en adhérant au SAC ou aux Comités de défense de la République CDR. De Gaulle déclare à Jacques Foccart le 17 juin 1968 : Il faut que nous allions vers une certaine réconciliation. Les autres condamnations pénales sont effacées par les lois d'amnistie de 1974 et 1987.

Autres attentats

L'attentat du Petit-Clamart fut celui qui fut le plus près de réussir. De nombreux autres attentats furent organisés contre la personne du Général, parmi lesquels :
8 septembre 1961 : une bombe commandée à distance est enterrée sur la route de Colombey, à Pont-sur-Seine, mais la DS présidentielle conduite par le gendarme Francis Marroux n'est pas endommagée.
23 mai 1962 : de Gaulle devait être abattu sur le perron de l'Élysée par un tireur posté près de l'Élysée.
15 août 1964 : de Gaulle est en visite au Mont Faron, près de Toulon. Une jarre avait été piégée de huit pains de TNT mis à feu à distance. Ceux-ci n'explosent pas, le déclencheur étant trop faible.
Le thème d'un attentat imaginaire contre le général de Gaulle faisant suite à celui du Petit-Clamart fut exploité dans le film Chacal 1973 tiré du roman éponyme de Frederick Forsyth.

Élection présidentielle française de 1965

Durant la campagne de l'élection présidentielle de 1965, ses adversaires lui reprochent en particulier son nationalisme. La télévision, pour la première fois dans l'Histoire, joue un rôle très important dans une campagne ; malgré son refus de jaspiner dans les étranges lucarnes, le Général se plie à cette nouvelle mode entre les deux tours. On note aussi l'apparition des sondages, qui mettent en évidence la baisse des intentions de vote en sa faveur avant le premier tour.
Lors du premier tour, il arrive en tête avec 44,65 % des suffrages, devant notamment le candidat de la gauche, François Mitterrand 31,72 %, et Jean Lecanuet 15,57 %. Il est réélu président de la République le 19 décembre 1965, avec 13 083 699 voix, soit 55,20 % des voix.

Politique étrangère Histoire de France sous la Cinquième République.

Témoignage de la réconciliation franco-allemande, en 1962.
De Gaulle dut attendre la fin du conflit en Algérie pour lancer réellement sa politique étrangère. En effet, le boulet algérien réduisait considérablement la marge de manœuvre française et, d'une façon ou d'une autre, il fallait avant toute chose mettre un terme à ce conflit. La politique de l'indépendance nationale est alors pleinement mise en application.
Sur le plan international, de Gaulle continua à promouvoir l'indépendance de la France : il refusa à deux reprises en 1963 et en 1967 l'entrée du Royaume-Uni dans la CEE101 ; il condamna dès 1964 l'aide militaire apportée par les États-Unis à la République du Viêt Nam, dite Viêt Nam du Sud contre la rébellion communiste menée par le Viêt Cong guérilla soutenue par le Nord-Viêt Nam, ainsi que la riposte israélienne au blocus du détroit de Tiran par l'Égypte, lors de la Guerre des Six Jours en 1967. Il prit l'une de ses décisions les plus spectaculaires en 1966, lorsque la France se retira du commandement militaire intégré de l'OTAN, expulsant les bases américaines de son territoire.
En ce qui concerne l'Europe, de Gaulle était partisan d'une Europe des nations, où celles-ci devaient conserver leur pleine souveraineté, et hostile à l'idée d'une Europe supranationale ; le terme volapük employé pour parler de la coopération européenne entraîna le départ du gouvernement des cinq ministres MRP.
C'est l'Europe qui fixe le cadre de son ambition, une Europe qui va même de l'Atlantique à l'Oural, gommant d'un trait le provisoire rideau de fer. En effet, le pivot de la politique étrangère française est le rapprochement avec l'autre poids lourd du continent : l'Allemagne. Ainsi, de Gaulle tourne le dos aux Anglo-Saxons.
On pourrait en effet s'étonner de l'intransigeance gaullienne vis-à-vis du Royaume-Uni, tout particulièrement. Pour de Gaulle, comme pour Churchill d'ailleurs, le Royaume-Uni n'avait fait que son devoir en 1940, et il n'existait pas de dette française envers Londres liée à la Seconde Guerre mondiale. De Gaulle désapprouvait les relations privilégiées rapprochant le Royaume-Uni des États-Unis depuis la guerre, ainsi que la préférence économique impériale qui jouait entre celle-ci et les États du Commonwealth, rendant ainsi difficile son admission au sein de l'Europe. Aussi l'entrée d'un tel cheval de Troie américain au sein de l'Europe lui paraissait-elle non souhaitable. Les Britanniques attendront donc 1973 avant de rejoindre la communauté économique européenne CEE.
La position de De Gaulle face au monde communiste était sans ambiguïté : il était totalement anticommuniste. Il prône la normalisation des relations avec ces régimes transitoires aux yeux de l'Histoire de façon à jouer le rôle de pivot entre les deux blocs. La reconnaissance de la République populaire de Chine dès le 27 janvier 1964 va dans ce sens. De même sa visite officielle en République populaire de Pologne, 6-11 septembre 1967 fut un geste qui montrait que le président français considérait le peuple polonais dans son ancrage historique. La question allemande, et donc le tracé de la frontière occidentale de la Pologne, ont joué un grand rôle dans les discussions officielles. Malgré la domination exercée alors par l'URSS de Gaulle fut accueilli spontanément par des foules enthousiastes. Il misait, comme il l'a dit devant la diète Assemblée nationale polonaise, sur un futur où la Pologne recouvrirait sa place d'État indépendant. Il s'agissait une fois de plus de son projet d'Europe continentale élargie. Dans sa politique vis-à-vis de la Yougoslavie, De Gaulle soutiendra le mouvement royaliste de Draza Mihajlovic et le mouvement Tchetniks, dont il était un admirateur. Tito l'un des leader des non-alignés ne le lui pardonnera jamais et soutiendra fortement l'indépendance Algérienne avec des livraisons massive d'armes au FLN via la Tunisie
Les relations entre de Gaulle et les États-Unis sont assurément les plus épicées. Malgré quelques tensions vives, de Gaulle sera toujours au rendez-vous en cas de vrai coup dur : Berlin ou Cuba, notamment. En revanche, dès que les Américains entament le processus d'escalade, de Gaulle prend publiquement ses distances, notamment par son discours du 1er septembre 1966 à Phnom Penh vilipendant l'attitude américaine au Viêt Nam, théâtre d'opération que la France connaissait fort bien.
La notion gaullienne d' une certaine idée de la France se manifeste surtout en politique étrangère. De Gaulle puise une force dans sa connaissance de l'Histoire de France, qu'il a d'ailleurs enseignée à Saint-Cyr. Selon lui, le poids de cette Histoire donne à la France une position particulière dans le concert des nations. Convaincu que les relations internationales reposent avant tout sur les réalités nationales et les rapports entre États, il surnomme l'ONU le machin et refuse que la France participe au financement des opérations menées par les casques bleus contre la sécession katangaise au Congo ex-belge. Passablement irrité par l'attitude du Nigeria lors de l'explosion de Gerboise bleue, le troisième essai nucléaire français, en 1960, et souhaitant le morcellement de ce pays, comme il le raconte à son conseiller aux affaires africaines Jacques Foccart, de Gaulle soutient la sécession du Biafra en 1967-68, qui fait de un à deux millions de morts.
En Afrique francophone, il ne prend pas position face aux coups d'État qui se succèdent, mais apporte son soutien aux régimes en place quand il le juge nécessaire, faisant intervenir les troupes françaises au Gabon 1964 et au Tchad 1968.

Force de frappe Force de dissuasion nucléaire française.

Convaincu de l'importance stratégique de l'arme nucléaire, de Gaulle poursuit le développement de celle-ci, sous la protestation de l'opposition qui n'y voyait qu'une bombinette. La réponse de De Gaulle sera : Dans dix ans, nous aurons de quoi tuer 80 millions de Russes. Eh bien je crois qu'on n'attaque pas volontiers des gens qui ont de quoi tuer 80 millions de Russes, même si on a soi-même de quoi tuer 800 millions de Français, à supposer qu'il y eût 800 millions de Français.
Le rôle des États-Unis dans cette affaire paraît étrange. Kennedy proposa à de Gaulle de lui donner des missiles Polaris, comme il l'avait fait avec le Royaume-Uni accords de Nassau. Mais de Gaulle refusa, déclarant qu'il voulait que la France se bâtisse elle-même une armée. La question nucléaire empoisonna les relations franco-américaines durant toutes les années 1960. Il fallut attendre Richard Nixon pour trouver un premier président américain clairement gaullien. Nixon contourna d'abord les contraignantes législations américaines dans les domaines nucléaires avant d'ouvrir officiellement la voie de la collaboration nucléaire franco-américaine. Le gros du travail était déjà fait et les bombinettes françaises déjà fort efficaces.

Conversion des dollars

Sur la recommandation de l'économiste Jacques Rueff qui voyait la conquête de l'espace et le conflit vietnamien déséquilibrer la balance des paiements des États-Unis, de Gaulle réclama à ces derniers la contrepartie en or d'une forte proportion des dollars détenus par la France. L'opération était légale, car le dollar était défini officiellement comme correspondant à 1/35 d'once d'or. Règlements internationaux obligent, les États-Unis durent obtempérer et de Gaulle fit procéder par la Marine nationale au rapatriement de la part de l'or de la Banque de France déposé à New York auprès de la Banque fédérale de réserve. En 1971, les États-Unis mettront fin à la parité pour faire flotter le dollar. À la suite des chocs pétroliers de 1973 et de 1979, les cours de l'or s’envoleront : le conseil de Jacques Rueff était judicieux à long terme.

Le Québec libre Vive le Québec libre !.

Lors d'une visite d'État au Canada en 1967 afin, officiellement, de prendre part aux festivités entourant l'expo 67 comme l'y avait invité le Premier ministre québécois Daniel Johnson, de Gaulle provoqua l'indignation des autorités fédérales canadiennes, lorsqu'à Montréal, devant une foule de plus de 100 000 Québécois, il ponctua son discours d'un retentissant : Vive Montréal, vive le Québec… vive le Québec libre !, salué par une ovation générale. Cela déclencha une crise avec le gouvernement canadien. À la suite du discours de De Gaulle, qui contenait un certain nombre de clins d'œil, le Premier ministre canadien, Lester B. Pearson répliqua sèchement à de Gaulle dans un discours livré le lendemain, déclarant que les Canadiens n'ont pas besoin d'être libérés, et faisant savoir très clairement que de Gaulle n'était plus le bienvenu au Canada. Il repartit séance tenante pour la France, délaissant le croiseur qui l'avait amené, le Colbert. Le but de De Gaulle n'était pas de provoquer un scandale entre le Québec et le gouvernement fédéral canadien, mais plutôt de regonfler les Français du Canada face aux voisins Anglo-Saxons. Il déclara d'ailleurs dans la foulée de cette visite au Québec, je leur ai fait gagner 30 ans.
Dans la perspective de la Seconde Guerre mondiale, cette déclaration fut ressentie comme injuste par les Canadiens anglophones qui avaient soutenu la France libre, alors que les Québécois francophones, soucieux de l'indépendance du Canada vis-à-vis du Royaume-Uni, étaient moins enthousiastes pour participer à l'effort de guerre. Des envoyés de la France libre, Élisabeth de Miribel et le capitaine de vaisseau Georges Thierry d'Argenlieu - dont le titre de supérieur majeur de la province des Carmes de Paris était censé lui valoir le respect des catholiques - tentèrent en 1941 de rallier les Canadiens à la cause du général de Gaulle.
Le gouvernement d'Ottawa dut dès cette époque traiter avec une attention particulière les revendications du Québec qui, fort de cet encouragement qui laissait présager un soutien fort de la France si besoin, commença à parler de faire sécession.
De plus, lors de la conférence de presse du 27 novembre 1967 à l'Élysée, Charles de Gaulle justifia une fois de plus son geste d'éclat par un discours engagé, ponctué par un solennel allons, allons, pour eux aussi, pour eux surtout, il faut que la France soit la France !
Cette déclaration était cohérente avec la pensée du général de Gaulle qui, déclaré à Alain Peyrefitte en septembre 1965 : L'avenir du Canada français, c'est l'indépendance. Il y aura une République française du Canada. Selon Alain Peyrefitte, « sans préjuger de la forme que la souveraineté québécoise devait revêtir, de Gaulle, avec ce sens historique qui valut à la France son salut, s'en vint donc à Montréal, en juillet 1967, exhorter les Canadiens français à préserver leur identité française dont, sous Louis XV, l'indifférence des élites françaises avait fait si légèrement bon marché. Vive le Québec libre ne fut pas plus improvisé que l'appel du 18 juin 1940. L'appel à la liberté, lancé le 24 juillet, n'eut rien de fortuit.

Mai 1968 Mai 1968.

Outre la réforme financière de 1958, la France bénéficie des Trente Glorieuses et de la croissance amorcée sous la IVe République. Les structures économiques sont modernisées, le niveau de vie s'accroît. Mais la croissance profite inégalement à tous, et un certain désenchantement apparaît face au blocage de la société. Les événements de Mai 1968 en sont le révélateur. Comme dans de nombreux pays étrangers, la contestation des étudiants se développe à partir de mars 1968. Les syndicats et les partis politiques de gauche profitent des manifestations étudiantes pour lancer une grève générale qui sera suivie par les ouvriers. Cette grève générale paralyse le pouvoir pendant le mois de mai.
De l'avis de ses propres partisans, de Gaulle a été complètement surpris par une crise qu'il ne prévoit pas et ne comprend pas. Indifférent aux revendications étudiantes et à la « crise de civilisation qu'elles révèlent, il ne voit là au mieux qu'un gigantesque chahut de jeunes qui ne veulent pas passer leurs examens, au pire une contestation de l'autorité de l'État à faire cesser sur-le-champ. Dans les premiers jours de mai, ses seules consignes sont de réprimer brutalement les manifestations étudiantes, contre l'avis de plusieurs de ses ministres qui conseillent l'apaisement.
Après la nuit des barricades du 10 mai au 11 mai 1968, de Gaulle, sceptique, laisse toutefois son Premier ministre Georges Pompidou, rentré d'un voyage en Iran et en Afghanistan, mener une nouvelle politique d'apaisement. Pompidou, qui a dû mettre sa démission dans la balance, veut éviter désormais les heurts, et parie sur l'essoufflement à terme du mouvement.
Du 14 au 18 mai, de Gaulle part en Roumanie. Or, en son absence, la grève générale se développe et des millions de grévistes paralysent la France, tandis que la Sorbonne et l'Odéon sont occupés sans réaction de la police. Seul aux commandes de l'État et de la majorité parlementaire, Pompidou paraît entre-temps devenu le vrai chef du pays.
À son retour anticipé de Roumanie le 18 au soir, de Gaulle déçoit jusqu'à des fidèles inconditionnels en apparaissant dépassé et flottant, sans cette vivacité et cette efficacité de réaction qui le caractérisent d'habitude. Il semble écartelé entre la prudence pompidolienne et la fermeté qu'il prêche lui-même. Il attend le 24 au soir pour parler en public, et pour n'annoncer des mesures déjà éventées depuis plusieurs jours, qui ne répondent à aucune préoccupation de l'heure. J'ai mis à côté, confesse-t-il aussitôt après avoir visionné son allocution. Le Général expose, dans cette allocution, qu'il entend que l'État doit rétablir l'ordre, maintenir la République. La rue, c'est le désordre, la menace du totalitarisme, “la chienlit”. Le soir même, de violents incidents éclatent à Paris, on relèvera des centaines de blessés et plusieurs barricades érigées.
Le 26 mai, les accords de Grenelle passés entre le gouvernement Pompidou, les représentants des syndicats et du patronat aboutissent à un train de mesures classiques. De Gaulle préside le Conseil des ministres qui ratifie aussitôt les accords, mais à la surprise de Pompidou et des chefs syndicaux, la base rejette les avancées de Grenelle, estimant que c'est la société entière qui est en cause. Les grèves continuent. Le 27, une manifestation au stade Charléty lance l'idée d'un gouvernement provisoire. Le jour même, François Mitterrand reprend cette solution et annonce sa candidature à la présidence de la République. La crise politique atteint son sommet.
La disparition soudaine et inexpliquée du chef de l'État, parti avec son épouse en hélicoptère le 29 mai pour une destination inconnue, provoque la stupeur et ouvre la voie à toutes les supputations. Il passe par Baden-Baden, où il est reçu par le général Massu. Dès son retour à Paris le lendemain, son allocution radiodiffusée a le ton de la fermeté. Il y annonce la dissolution de l'Assemblée nationale. Elle est suivie d'une immense manifestation organisée par les gaullistes sur les Champs-Élysées
De Gaulle était prêt à accepter certaines des revendications des manifestants. Il voulut faire approuver les réformes par référendum mais Georges Pompidou, en mettant sa démission dans la balance, le persuada de plutôt dissoudre l'Assemblée nationale. De Gaulle l'annonça le 30 mai 1968, dans un discours radiodiffusé, comme l'appel du 18 juin ou l'intervention de 1960 pendant les barricades d'Alger. Les phrases étaient courtes, chacune ou presque annonçait une décision :

Étant le détenteur de la légitimité nationale et républicaine, j'ai envisagé, depuis vingt-quatre heures, toutes les éventualités, sans exception, qui me permettraient de la maintenir
J'ai pris mes résolutions. Dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas.
Je ne changerai pas le Premier ministre, qui mérite l'hommage de tous.
Je dissous aujourd'hui l'Assemblée nationale
Je charge les préfets, devenus ou redevenus Commissaires de la République, d'empêcher la subversion à tout moment et en tous lieux
Quant aux élections législatives, elles auront lieu dans les délais prévus par la Constitution, à moins qu'on entende bâillonner le peuple français tout entier, en l'empêchant de s'exprimer en même temps qu'on l'empêche de vivre, par les mêmes moyens qu'on empêche les étudiants d'étudier, les enseignants d'enseigner, les travailleurs de travailler. Ces moyens, ce sont l'intimidation, l'intoxication et la tyrannie exercées par des groupes organisés de longue date en conséquence et par un parti qui est une entreprise totalitaire, même s'il a déjà des rivaux à cet égard. De Gaulle opposait ainsi le Parti communiste français aux groupes maoïstes, alors que le premier semblait déjà bien dépassé par les événements. En clouant le PCF au pilori et lui prêtant une visée subversive délibérée, de Gaulle rompt avec la stratégie de Pompidou, qui n'a cessé de négocier avec le Parti au long du mois.
La fin du discours mentionne au sujet d'une déclaration antérieure, et sans la citer, l'ambition et la haine de politiciens au rancart » et affirme qu'après avoir été utilisés ces personnages ne pèseraient pas plus que leur poids, qui ne serait pas lourd. Mais le Général néglige les 44,5 % des voix qui se sont portées en 1965 sur Mitterrand au second tour de la présidentielle, ou encore le simple siège de sa majorité aux élections législatives de 1967.
Une manifestation fut organisée et fut créditée d'un million de participants selon les organisateurs, sept cent mille selon la préfecture de police. Les élections de juin 1968 furent un grand succès pour la droite qui obtient 354 des 487 sièges, du jamais vu dans l'histoire du parlementarisme français. Georges Pompidou fut remplacé par Maurice Couve de Murville au mois de juillet.
La campagne des législatives occupa les forces politiques, tandis que la reprise du travail se faisait progressivement. La reprise en main, autoritaire, se fait parfois sans ménagement. Des Comités d'action civique, répondant à l'appel de De Gaulle, se constituent pour dresser des listes noires de grévistes et d'agitateurs notoires, et la police même renoue avec la brutalité des premiers jours de mai, quatre morts à déplorer en juin 1968. Cependant, de Gaulle bénéficie de la lassitude d'une opinion qui après avoir manifesté jusque fin mai sa sympathie majoritaire pour les révoltés, commence à se fatiguer de l'absence de perspectives du mouvement.
Les élections n'ont pourtant pas assez redynamisé le pouvoir. L'Assemblée nationale, plus à droite, est aussi plus frileuse face aux réformes pourtant nécessaires participation, régionalisation, réforme de l'Université…. L'éviction du vrai vainqueur de la crise, Pompidou, a été mal comprise, et ce dernier fait désormais figure de recours et de successeur potentiel. De Gaulle n'est plus irremplaçable.

Référendum du 27 avril 1969 sur la réforme du Sénat et la régionalisation.

Dans un référendum portant sur le transfert de certains pouvoirs aux régions et la fusion du Sénat avec le Conseil économique et social, de Gaulle proposait d'introduire des représentants des organisations professionnelles et syndicales au sein des conseils régionaux. Mettant tout son poids dans le référendum, il annonça à l'avance son intention de démissionner en cas de victoire du non. Celui-ci, auquel s'était rallié Valéry Giscard d'Estaing, l'emporta par 52,41 % le 27 avril 1969. Quelques minutes après minuit, le 28 avril 1969, un communiqué laconique tombe de Colombey : Je cesse d'exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd'hui à midi.

L'après-pouvoir

Ce communiqué est le dernier acte public de l'homme du 18 juin : pour éviter d'être impliqué dans sa propre succession, il passe le temps de la campagne en Irlande où il arrive le 10 mai pour un séjour d'un mois. Treize jours à Sneem puis à Cashel où il vote par procuration ; ensuite il s'enferme à La Boisserie pour y écrire ses Mémoires d'espoir qui prendront la suite des Mémoires de guerre ; il y mène une existence retirée voire recluse.
Il effectue un voyage en Espagne, durant lequel il fait une visite de courtoisie au général Franco, déclarant regretter ne pas avoir pu le rencontrer plus tôt du fait des circonstances internationales. Même si de Gaulle n'exerçait plus alors de charge publique, qu'un homme de son prestige aille conférer aimablement avec le dictateur espagnol suscita de nombreuses critiques.

Décès

Le 9 novembre 1970, comme à l'accoutumée, le Général entame une partie de patience. À 19 h 10, il est pris d'un malaise causé par une rupture d'anévrisme et meurt vingt minutes plus tard. La nouvelle n'est communiquée que le lendemain par une allocution télévisée du président Georges Pompidou. La mort de De Gaulle qui, selon l'expression de son successeur, laisse la France veuve, est l'occasion de prendre la mesure du rôle qu'il a joué dans l'histoire de France, ainsi que dans l'histoire de l'Europe et du monde. Ainsi, le lendemain du décès du général, le Roi des Belges Baudouin vint personnellement, en compagnie de la Reine et à titre privé, présenter ses condoléances à madame De Gaulle et à la famille. C'est que le roi tenait à manifester sa sympathie pour un homme qui, dans ses Mémoires de guerre, s'abstint de condamner le roi Léopold III de Belgique lors de la reddition de l'armée belge, en 1940. Le roi des Belges agissait aussi au nom des liens tissés, pendant la guerre, avec les Français libres du général de Gaulle, lorsque le gouvernement belge d'Hubert Pierlot et Paul-Henri Spaak en exil à Londres fut le premier des gouvernements alliés à reconnaître la légitimité du Gaullisme, malgré les pressions anglaises.
La rupture d'anévrisme est une complication fréquente du syndrome de Marfan, maladie dont aurait pu être affecté de Gaulle et qui expliquerait sa grande taille.
Les obsèques religieuses du général ont lieu le 12 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises en présence d'une foule nombreuse et d'une délégation des armées françaises, seule participation officielle autorisée par le Général dans son testament. L'homélie est alors prononcée par le prêtre et résistant Maurice Cordier. À Paris, de nombreux chefs d'États étrangers sont rassemblés pour honorer sa mémoire à Notre-Dame, tandis que plusieurs centaines de milliers de Parisiens remontent l'avenue des Champs-Élysées.
Seul l'hebdomadaire satirique Hara-Kiri osa un titre provocateur, dans son no 94, daté du lundi 16 novembre 1970 : Bal tragique à Colombey, un mort, l’opinion était encore sous le choc de l’incendie d’un dancing qui avait causé la mort de 146 personnes une semaine plus tôt à Saint-Laurent-du-Pont. Ce choix de titre fustigeait le fait qu'une certaine presse plus préoccupée de spectacle que d’information, employait unanimement le terme de bal tragique pour qualifier le drame ; L'hebdomadaire fut interdit le lendemain.
Son testament qu’il avait rédigé en 1952 en trois exemplaires numérotés, reste une dernière gifle d’outre-tombe aux conventions :
Je veux être enterré à Colombey .
À mes obsèques, ni présidents, ni ministres, ni n’importe quels autres représentants de quelconque assemblée, le ministre des Finances, Valéry Giscard d'Estaing, s’y rend tout de même en argumentant que ce n'est pas en ministre qu’il vient, mais en simple Français. Tous les autres officiels, le président Nixon compris, assistent au même moment à une simple messe en l'honneur du général à Notre-Dame de Paris.
Seules les armées françaises, mais par une participation très modeste… et les Compagnons de la Libération sont autorisées à assister. ce qui incluait Jacques Chaban-Delmas et André Malraux.
Sur ma tombe : Charles de Gaulle, 1890-... Rien d’autre
Je déclare refuser d'avance toute distinction, promotion, dignité, citation, décoration, qu'elle soit française ou étrangère. Si l'une quelconque m'était décernée, ce serait en violation de mes dernières volontés.

Postérité

Distinctions et récompenses
Chevalier de la Légion d'honneur 1919, militaire
Officier de la Légion d'honneur 1934, militaire
Grand-croix de la Légion d'honneur 1945, président du gouvernement provisoire
Compagnon de la Libération
Grand-croix de l'ordre national du Mérite 1963, président de la République
Croix de guerre 1914-1918 militaire
Croix de guerre 1939-1945 militaire
Médaille d'honneur des sapeurs-pompiers
Médaille interalliée de la Victoire
Médaille commémorative de la Grande Guerre
Armoiries en tant que chevalier de l'Ordre du Séraphin

Distinctions de grand maitre :

Grand maître de la Légion d’honneur 1945, président du gouvernement provisoire125, 1959-1969, président de la République
Grand maître de l’ordre de la Libération, premier et seul Grand-Maître, 1947-1970, Libérateur de la France
Grand maître de l’ordre national du Mérite 1963-1969, président de la République

Distinctions étrangères :

Grand-croix de l'ordre de Léopold Ier de Belgique 1945
Chevalier de l'ordre du Christ 1959
Chevalier grand-croix décorée de grand cordon de l’ordre du Mérite de la République italienne 16 juin 1959
Chevalier de l’ordre de la Maison Royale de Chakri Thaïlande
Chevalier de l’ordre de l'Éléphant Danemark
Chevalier de l’ordre du Séraphin Suède, 1963
Chevalier grand-croix de l’ordre royal de Victoria Royaume-Uni
Chevalier grand-croix de l’ordre de Saint-Olaf Norvège
Croix d'argent de l’ordre militaire de Virtuti Militari en 1920
Chevalier grand-croix de l’ordre de la Rose blanche Finlande
Grand cordon de l’ordre du Dragon d'Annam
Chevalier grand-croix de l’ordre royal du Cambodge
Grand-croix de l'ordre du Million d'Éléphants et du Parasol Blanc Laos
Ordre Polonia Restituta

Hommages

En 1972, est inauguré sur les hauteurs de Colombey-les-Deux-Églises le mémorial Général de Gaulle, signalé par une grande croix de Lorraine en granite. Le nouveau mémorial Charles de Gaulle est inauguré le 11 octobre 2008 par Nicolas Sarkozy, président de la République française, et Angela Merkel, chancelière fédérale d'Allemagne.
Inauguré en février 2008 dans les sous-sols de l’Hôtel des Invalides, l’historial Charles de Gaulle est une des composantes du Musée de l'Armée.
Le 23 décembre 1970 est votée une loi exonérant de droits de mutation sa succession pour "services exceptionnels rendus à la Nation".
Le nom de Charles de Gaulle a été donné à de nombreuses artères, des ponts ou des bâtiments importants des communes françaises : en 2007, l’Institut Charles-de-Gaulle dénombrait plus de 3600 voies de Gaulle, les municipalités de droite ou du centre choisissant volontiers l’appellation militaire Général-de-Gaulle, tandis que celles de gauche préféraient souvent la forme civile Charles-de-Gaulle. On peut citer notamment la place Charles-de-Gaulle anciennement place de l’Étoile et le pont Charles-de-Gaulle à Paris, la Place du Général-de-Gaulle à Lille, l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle ex-aéroport de Roissy et le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle.
Le 4 avril 2005, lors d'une émission de France 2 diffusée en direct du Sénat, il est désigné par les téléspectateurs comme le plus grand Français de tous les temps, devançant notamment Louis Pasteur, l'Abbé Pierre, Marie Curie, Coluche, Victor Hugo. Une partie des centristes, voire de la gauche, à l'image de Régis Debray, déclare aujourd'hui trouver en lui un inspirateur.
Selon un sondage effectué en 2005, dans le contexte du dixième anniversaire de la disparition de François Mitterrand, ce dernier, alors seul président de gauche de la Ve République, est considéré comme le meilleur président par 35 % des sondés, suivi par Charles de Gaulle 30 % et Jacques Chirac 12 %, qui se réclame du gaullisme. Un autre sondage réalisé par BVA quatre ans plus tard indique que 87 % des Français jugent positivement la présidence de Charles de Gaulle, le classant ainsi en première position de tous les présidents de la Ve République. Un sondage réalisé par le même institut en 2013 va dans le même sens : avec 89 % d'opinions positives, de Gaulle apparaît comme étant le président préféré des Français, tandis que Mitterrand n'est qu'en cinquième position avec 55 %. En novembre 2010, à l'occasion du 40e anniversaire de sa disparition, un sondage qualifie le général de Gaulle de personnage le plus important de l'histoire de France pour 44 % des sondés, devant Napoléon 14 %, Charlemagne 14 %, Jean Jaurès 12 %, Louis XIV 7 % et Léon Blum 4 %. Une enquête réalisée par l'Ifop en avril 2011 indique que 45 % des Français considèrent le général de Gaulle comme celui ayant le plus changé la France, devant tous les autres présidents de la Ve République, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Valéry Giscard d'Estaing, puis Georges Pompidou.
Des statues ont été érigées en sa mémoire aussi bien à Québec ou Londres qu'à Varsovie ou Moscou. La République populaire de Chine lui garde une forte reconnaissance publique pour l'avoir reconnue diplomatiquement en 1964. Israël ressentit d'autant plus durement ses déclarations fracassantes de 1967 que le culte populaire qui était voué à l'homme du 18 juin ne pouvait se comparer jusque-là, comme le rappelle Éric Roussel, qu'à celui du Père de la nation David Ben Gourion. Le monde arabe se souvient de ses critiques contre l'occupation de Gaza et de la Cisjordanie. Ben Bella rendit hommage à de Gaulle comme au plus valeureux adversaire du FLN : Chef militaire, c'est lui qui nous a porté les coups les plus durs, mais qui finit par accepter l'indépendance algérienne. En effet, pour Ben Bella : De Gaulle voyait plus loin et De Gaulle n'était pas un politicien. Il avait cette dimension universelle qui fait trop souvent défaut aux dirigeants actuels. À ceux qui lui reprochaient d'être resté un client de la France gaullienne, Léopold Sédar Senghor répliquait que peu de chefs d'État occidentaux pouvaient se vanter d'avoir risqué personnellement leur vie pour conduire une colonie à l'indépendance. Il n'est pas jusqu'au maître de Cuba, Fidel Castro, qui déclara devant les caméras avoir trouvé un modèle en de Gaulle à la lecture de ses Mémoires de guerre. L'Amérique latine ou le Viêt Nam apprécient encore le pourfendeur de la domination américaine, le Québec le contempteur de la prédominance anglophone.

Legs historiques

La Constitution de 1958 dure maintenant depuis plus d'un demi-siècle, avec des modifications. L'homme de Londres est entré dans un passé mythique où, pour les Français, il incarna à lui seul l'opposition au Régime de Vichy.
Les années que l'économiste Jean Fourastié a nommées les Trente Glorieuses 1945-1975 ont laissé aux Français le souvenir d'une époque, sinon heureuse deux guerres coloniales, au moins de croissance et de prospérité. Nous ne sommes pas les plus riches, nous ne sommes pas les plus puissants, mais je vous garantis que nous sommes parmi les plus heureux, affirma Georges Pompidou lors de vœux usuels de nouvel an aux Français. Or la fin de cette période heureuse se trouve correspondre à peu près à celle de De Gaulle : difficile dans ces conditions de séparer objectivement ce qui est dû à l'homme et à son dauphin désigné de ce qui est dû au contexte économique.
De façon plus anecdotique, le premier président de la Ve République apparaît en revanche aujourd'hui comme un des derniers grands fabricants d'histoire, qui a su souvent mener les événements au lieu de se laisser mener par eux. Son vocabulaire non conventionnel pour un homme politique de l'époque et de cet âge culbute, chienl, ses boutades. Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? son sens de la repartie au cours d'une conférence de presse, il répondit à un journaliste dont la question était simplement Comment allez-vous ? : Je ne vais pas mal. Mais rassurez-vous : un jour je ne manquerai pas de mourir; à Louis Vallon, qui s'était écrié Mort aux cons ! au cours d'une réunion, au temps du RPF, de Gaulle répondit : Vaste programme ! Son mépris affiché des partis politiques, sa défiance envers une droite qui ne l'aimait pas et le lui fit voir en 1969, comme envers une gauche qui n'avait jamais vraiment soutenu le projet de participation des salariés aux bénéfices de leur entreprise qui lui était cher, conformément à sa politique directement inspirée du catholicisme social, tout cela avait entraîné une sympathie des Français envers sa personne. De Gaulle, c'était, dans un esprit très Astérix, un de ces petits qui ne se laissent pas avoir par les grands. On ne s'étonnera pas de sa déclaration que son livre préféré était Cyrano de Bergerac. Et il fit un jour cette remarque ironique : Au fond, vous savez, mon seul rival international, c'est Tintin.
Le général de Gaulle a planifié et modernisé la recherche et l'industrie par l'impulsion de l'État. C'est de son époque que datent le début des grands programmes qui ont fait la force de l'industrie française et qui trouvent leur aboutissement aujourd'hui dans de grands champions français ou européens : dans l'aéronautique, la Caravelle a donné naissance à Airbus Industrie ; dans l'industrie spatiale, la création du Centre national d'études spatiales CNES en 1961, le programme spatial français des « Pierres Précieuses et la fusée Diamant, premier lanceur construit en dehors des États-Unis et de l'URSS, ont abouti à la naissance d'Arianespace et de l'Agence spatiale européenne ; dans l'industrie nucléaire, la création du Commissariat à l'énergie atomique CEA en 1945 a permis à la France de contrôler l'ensemble de la filière nucléaire avec la société Areva ; dans l'industrie informatique148, les objectifs du Plan Calcul 1966 ne furent pas atteints, mais, notamment grâce à la création de l'IRIA devenu INRIA en 1967, la France est le seul pays européen qui ait réussi à conserver un constructeur informatique purement européen, Bull, qui fabrique aujourd'hui des superordinateurs et, rapproché avec Atos, forme un champion européen de l'informatique.

Dans la culture populaire

Dans le film La Carapate 1978, l'avocat parvient à se faire accorder la grâce présidentielle pour son client par le Président Charles de Gaulle, alors que ceux-ci se retrouvent tous les deux dans des toilettes.
Dans la bande dessinée uchronique Paris brûle encore de la collection Jour J, Charles de Gaulle est assassiné lors des événements de Mai 68, quand le palais de l’Élysée est attaqué par les manifestants. La France sera alors plongée dans 8 ans de guerre civile et Paris sera totalement en ruines.

Lire la suite -> http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=7152#forumpost7152


Posté le : 08/11/2014 19:11
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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