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Jean Mermoz 1
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14/12/2011 15:49
De Montpellier
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Le 7 décembre 1936, à 34 ans, disparaît Jean mermoz
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dans l'Atlantique sud, né le 9 décembre 1901à Aubenton dans l'aisne, aviateur français, figure légendaire de l'Aéropostale, surnommé l"Archange .Il est aussi un des fondateurs en 1936 du Parti social français PSF avec le colonel de La Rocque.
Après avoir appartenu, de 1920 à 1924, à l'armée de l'air, il entra chez Latécoère et devint l'un des pilotes de l'Aéropostale, s'illustrant notamment par l'établissement de la ligne Buenos Aires-Rio de Janeiro 1928 et le franchissement de la cordillère des Andes (1929). Le 12 mai 1930, il réussit la traversée de l'Atlantique sud sans escale, dans le sens est-ouest, puis, le 15 mai 1933, la traversée en sens inverse, de Natal à Saint-Louis du Sénégal. Il disparut en mer, au large de Dakar, à bord de l'hydravion Croix-du-Sud.
Le 7 décembre 1936 disparaissait dans l'Atlantique Sud le Latécoère "Croix du Sud" avec à son bord Jean Mermoz et son équipage, Cruveilher, Ezan, Lavidalie et Pichodou. La stature et la réputation d'invulnérabilité de ce géant de l'aviation qu'était Mermoz étaient telles que sa disparition semblait impossible. Longtemps, Saint-Exupéry, et avec lui une foule de gamins, attendront une nouvelle résurrection du "Grand".

Sa vie

Il est le fils de Jules Mermoz, maître d'hôtel, et de Gabrielle Gillet dite Mangaby -1880-1955, chevalier de la Légion d'honneur en 1952. Le couple se sépare dès 1902 et divorcera en 1922. Mermoz passe une partie de son enfance chez son grand-père à Mainbressy, village situé au sud d'Aubenton avant d'intégrer l'École supérieure professionnelle d'Hirson en tant que pensionnaire, puis le lycée d'Aurillac. En 1917 sa mère l'amène à Paris où il est admis au lycée Voltaire avec une bourse de demi-pensionnaire.
En 1930, Jean Mermoz épouse Gilberte Chazottes, qui, veuve, se remariera avec l'ingénieur René Couzinet. Gilberte Chazottes et René Couzinet se suicideront le 16 décembre 1956.

Engagement dans l'armée

En avril 1920, Jean Mermoz signe un engagement dans l'armée pour quatre ans ; il choisit l'aviation sur les conseils de Max Delty, un chanteur d'opérette. Après un passage à la 7e escadrille du 11e régiment de bombardement de Metz-Frescaty, il a l'occasion de quitter les casernes et de partir en Syrie en 1922 : il y réalise six cents heures de vol en dix-huit mois et découvre le désert, notamment lors d'un atterrissage forcé. Cependant, il doit revenir en France au 1er régiment de Chasse à Thionville-Basse-Yutz . Son dégoût pour la chose militaire se renforce. Il est démobilisé en mars 1924. C'est alors que Mermoz connaît l'une des périodes les plus noires de son existence. Ne trouvant pas d'emploi auprès des compagnies aériennes, il connaît la misère et doit vivre de petits emplois. Enfin, il reçoit le 28 septembre 1924 une proposition de contrat des Lignes aériennes Latécoère, dirigées par Didier Daurat.

L'épopée de l'aviation postale Le désert

Mermoz commence comme mécano. Mais il est rapidement affecté en qualité de pilote sur la ligne Toulouse-Barcelone, sur Breguet XIV. La ligne franchissant les Pyrénées est un défi pour les avions de l'époque. En 1925, Mermoz assure la liaison Barcelone-Malaga et, en 1926, prend en charge le courrier sur la liaison Casablanca-Dakar. En mai 1926, perdu au milieu du désert avec son mécano, il est capturé par les Maures, puis est libéré contre rançon. En novembre, il sauve Éloi Ville, contraint à atterrir dans le désert.
Les 10 et 11 octobre 1927, Mermoz et Négrin réussissent un vol sans escale de Toulouse à Saint-Louis du Sénégal à bord d'un Laté 26. Cependant, à la suite d'un incident à l'atterrissage, sans dommage pour l'équipage, la traversée de l'Atlantique Sud est reportée.

L'Amérique du Sud et la cordillère des Andes

En 1927, Marcel Bouilloux-Lafont, président et fondateur de la Compagnie générale aéropostale qui prend la suite des Lignes aériennes Latécoère envoie Mermoz à Rio de Janeiro afin de développer de nouvelles liaisons en Amérique du Sud. Pour cela, il faut franchir un obstacle majeur : la cordillère des Andes. Au cours d'une tentative de franchissement, Mermoz doit se résoudre à un atterrissage en montagne, puis parvient à redécoller acrobatiquement en lançant son avion dans un précipice et à rebondir à trois reprises sur des crêtes en deçà, parvenant ainsi à prendre de la vitesse en piquant. Le 15 juillet 1929, il ouvre la ligne des Andes avec Henri Guillaumet.
En mai 1930, avec le radiotélégraphiste Léopold Gimié et le navigateur Jean Dabry, il réalise sur avion Latécoère, la première liaison entièrement aérienne entre la France, Dakar et l'Amérique du Sud. Il établit plusieurs lignes régulières.

La traversée de l'Atlantique Sud

Les 12 et 13 mai 1930, il relie d'un trait Saint-Louis à Natal au terme d'un vol de 21 heures et 10 minutes sur un hydravion Laté 28-3 baptisé le Comte de la Vaulx, du nom du président de la Fédération aéronautique internationale FAI qui venait de disparaître tragiquement dans un accident d'avion. Mermoz prouve ainsi que le courrier peut être transporté d'un continent à l'autre avec le même appareil alors que, avant cet exploit, il fallait en utiliser plusieurs.
Moins de trois ans plus tard, parti le 12 janvier 1933 de l'aérodrome de Paris-Le Bourget, Mermoz atterrit à Buenos Aires le 22 à bord du Couzinet 70 Arc en Ciel.
Entre 1930 et 1936, Mermoz aura effectué vingt-quatre traversées de l'Atlantique Sud.
L'avion qu'il pilote, la Croix-du-Sud, un Latécoère 300, disparaît en mer le 7 décembre 1936 avec à son bord Alexandre Pichodou, copilote, Henri Ézan, navigateur, Edgar Cruvelhier, radio, et Jean Lavidalie, mécanicien. À 10 h 43, Edgar Cruvelhier lance le dernier message radio depuis la Croix-du-Sud : Avons coupé moteur arrière droit, sans détail supplémentaire, et complète en répétant les coordonnées de position : 11°08 Nord, 22°40 Ouest.
Malgré de nombreuses recherches, on ne retrouva aucune trace de l'appareil ni de son équipage.

La politique

Déçu par le manque de volonté politique des gouvernements qui se succèdent en France, Mermoz tente de sauver la ligne postale aérienne France-Amérique du Sud menacée par l'Allemagne et les États-Unis en usant d'un porte-voix politique. Il rejoint alors le mouvement nationaliste Croix-de-feu en adhérant à l'association des Volontaires nationaux. Les Croix-de-Feu, en effet, ne regroupent dans leurs rangs que des anciens combattants décorés de la Croix de guerre, ce qui n'est pas le cas de Mermoz, né en 1901. Pendant cette période, il imagine et prône une aviation où la jeunesse française pourra accéder à des valeurs sociales exemptes d'intérêts politiques partisans.
Améliorez sa qualité à l'aide des conseils sur les sources !
Il enseigne notamment les bases de l'aéronautique à des jeunes issus de milieux modestes à l'Association philotechnique de Colombes, près de Paris. Son idée sera reprise plus tard par les créateurs de l'aviation populaire. Après la dissolution des ligues par le Front populaire, Mermoz deviendra vice-président du Parti social français PSF, fondé par François de La Rocque, dernier président des Croix-de-Feu.

Hommages France

Jean Mermoz est fait commandeur de la Légion d'honneur le 4 août 1934.
En 1934, Il est lauréat du Prix Henri Deutsch de la Meurthe de l'Académie des sports, qui récompense un fait sportif pouvant entraîner un progrès matériel, scientifique ou moral pour l’humanité.
En 1937, trois timbres postaux, un vert-gris, un vert-jaune valant tous deux 30 ct et un lilas valant 3 francs sont émis.
En 1998, l'équipage du Catalina périple de Mermoz et du Courrier du Sud, composé de Patrick Baudry, Franklin Devaux et Patrick Fourticq, s'est vu décerner le Prix André de Saint-Sauveur de l'Académie des sports pour son exploit commémoratif.
Les pilotes d'Air France ont longtemps porté la cravate noire, mais depuis peu peuvent opter pour du bleu marine, pour rappeler le deuil de Mermoz et de Guynemer pour les militaires.
Parmi toutes les manifestations qui ont salué en France le cinquantenaire de la disparition de Jean Mermoz, deux initiatives laisseront une trace plus durable : une plaque à l'effigie du pilote est dévoilée, le 4 décembre 1986, sur l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, par Jacques Douffiagues, le ministre chargé des Transports. Quelques jours plus tard, à Aubenton, où est né l' Archange , le maire Christian Pillot et le docteur Alain Schlienger inaugurent un musée Mermoz sur la place du village : À jamais, Aubenton gardera ta mémoire, Aubenton, ô Mermoz ! que tu couvres de Gloire.
Le stade du club de football de l'AS Orly Val-de-Marne porte le nom de Jean-Mermoz.
Les collèges des villes de Laon, Yutz, Marly en Moselle, de Biscarrosse Landes, de Faches-Thumesnil, de Bois-Colombes, de Saint-Laurent-de-la-Salanque Pyrénées-Orientales ainsi que les lycées des villes de Montpellier dans l'Hérault, Saint-Louis dans le Haut-Rhin et Aurillac dans le Cantal ainsi que le lycée de Dun-sur-Meuse Meuse portent le nom de Jean Mermoz.
L'ancien aéroport de Grenoble, dénommé aéroport de Grenoble-Mermoz fermé en 1967

Amérique Latine

Dans les pays latino-américains, la mémoire de Mermoz est vive.
À Buenos Aires, capitale de l'Argentine, une plaque rappelle le lieu où se trouvait le bureau de l'Aéropostale. À l'aéroport, un monument est dédié à Jean Mermoz y sus compañeros. Au lycée franco-argentin qui porte son nom, construit en forme d'avion, les élèves ont dessiné pour le cinquantenaire de sa mort des épisodes de sa vie. Grâce au pont aérien qu'il organisa sur la cordillère des Andes.
Le Chili garde reconnaissance de l'avoir sorti de son isolement. Santiago, la capitale, a baptisé une de ses artères en son honneur. On y trouve une stèle avec cette phrase de Kessel : La route céleste l'attirait comme un aimant.
Une autre stèle lui est dédiée sur l'aéroport de Campos dos Alfonsos aéroport militaire de Rio de Janeiro au Brésil.

Sénégal

À Dakar, on trouve plusieurs lieux qui rappellent son passage :
– un hôtel sur l'avenue Albert-Sarraut porte le nom de son avion, la Croix du Sud ;
– l'un des plus prestigieux quartiers situé à 4 km du centre-ville porte son nom; ce quartier est au bord de l'ancienne piste d'atterrissage de la base française ;
– le lycée français de Dakar porte son nom.

Mes vols par Jean Mermoz

Å’uvres et citations Citations de Mermoz
L'accident, pour nous, ce serait de mourir dans un lit.
Ce sont les échecs bien supportés qui donnent le droit de réussir.
La vie moderne autorise les voyages, mais ne procure pas d’aventure
Tu sais, je voudrais ne jamais descendre.


Récit de Philippe Ballarini " Avons coupé moteur arrière droit "


Né en 1901, le jeune garçon timide qui se passionnait pour la poésie devint rapidement une sorte de géant à l'épaisse chevelure dont la carrure athlétique fera tourner la tête à nombre de femmes de par le monde. Rien ne semblait pourtant destiner cet adolescent sensible qui se vouait à la sculpture ou au journalisme à une glorieuse carrière d'aviateur. Une enfance austère, une adolescence bousculée par la Grande Guerre, il terminait ses études en 1919 en échouant à l'oral du baccalauréat : Jean ne réalisera pas le rêve de sa mère tant aimée, "Mangaby" Gabrielle, qui rêvait pour lui d'une préparation à l'École Centrale.
Alors qu'il allait s'engager dans l'Armée, c'est sur les conseils d'un chanteur d'opérettes, Max Delby, qu'il opta pour l'aviation, signant en avril 1920 un engagement de quatre ans. Après ses classes, il fut envoyé comme élève pilote à la base d'Istres. Pilote-né, Jean Mermoz ne l'était sans doute pas, puisqu'il échoua à deux reprises à son brevet de pilote avant de le décrocher le 2 février 1921.
Après sa formation, le caporal Jean Mermoz dut rejoindre la 7éme escadrille du 11ème régiment de bombardement de Metz-Frescaty il s'y ennuya ferme avant de partir l'année suivante, en 1922, pour la Syrie où il connut ses premiers contacts avec le désert : après un atterrissage forcé, il mit quatre jours de marche dans la montagne et le désert avant de rejoindre sa base. En mars 1923, il lui fallut s'arracher aux délices du Levant. C'en fut fini des nuits de Beyrouth et de la liberté de Palmyre. Après un voyage de retour où se manifesta le paludisme qu'il avait contracté au Moyen-Orient, il dut se résoudre au retour à la vie de caserne au 1er Régiment de Chasse à Thionville. Mermoz, qui n'avait guère de goût pour l'armée, se mit à la détester.
C'est un pilote aguerri qui, en mars 1924, fut démobilisé… et se retrouva sans emploi. Sans doute l'aviation était-elle en plein essor, mais elle ne manquait pas de pilotes démobilisés. Aussi c'est sans succès qu'il frappa à la porte de compagnies d'aviation ou de constructeurs, traversant une période très dure, où il fut réduit à la soupe populaire et aux asiles de nuit sordides.
C'était l'époque où, à Toulouse, Latécoère lançait l'extraordinaire aventure de sa ligne. Son génie avait consisté à s'entourer des meilleurs pilotes de la dernière guerre à peine éteinte, sans distinction de camp, comme l'ex commandant de la célèbre escadrille des Cigognes, Dombray, ou Doerflinger, qui avait été son adversaire... Et c'est à l'intraitable Didier Daurat que Latécoère avait confié l'exploitation de la "Ligne".
Mermoz, ayant entendu dire que Latécoère embauchait, se rendit donc à Toulouse et se présenta à Didier Daurat. Lorsque ce dernier lui indiqua un appareil sur la piste et lui demanda de faire un petit vol d'essai, Mermoz fut enchanté: cette fois était la bonne! Avec ses 600 heures de vol, et sa maîtrise du pilotage, il était certain d'être engagé. Il effectua une démonstration de ses talents, enchaînant des figures aériennes avant de se poser, radieux. Il dut vite déchanter. Daurat n'était même plus sur la piste: il avait simplement regagné son bureau.
C'est un Mermoz désappointé qui alla le rejoindre. Daurat fut net: ici, on avait besoin de pilotes, pas d'acrobates! Mermoz, dépité, allait franchir le seuil du bureau quand Daurat le rappela: il allait commencer comme mécano, après, on verrait bien! L'homme de fer de Latécoère avait jaugé son homme: certainement un très bon pilote, mais à qui il appliquerait, comme aux autres, la rigueur qui était de règle chez Latécoère. Mermoz l'acrobate aurait tout le temps de le faire lorsqu'il sera pris dans une tourmente au-dessus des Pyrénées. L'histoire d'amour qui se tissera entre la "Ligne" et Mermoz était née dans le coup de gueule de Daurat. C'est dans cette entreprise folle qu'était la "Ligne" que Mermoz deviendra Mermoz, le "Grand", comme l'appellera Saint-Exupéry.
Daurat ne le laissera guère moisir dans les ateliers: il l'affectera bien vite à la ligne Toulouse-Barcelone, vraisemblablement soucieux de ne pas laisser filer un bon pilote. Si de nos jours, un tel trajet semble anodin, voire banal, il suffit de jeter un œil sur ce qu'étaient les machines de l'époque. Le Breguet XIV utilisé pour cette liaison était certes une excellente machine, l'un des artisans méconnus de la victoire de 1918, mais passer les Pyrénées par tous les temps avec un tel engin n'était pas une sinécure.
La "Ligne" Latécoère, qui joignit d'abord Toulouse à l'Espagne, s'étirait de plus en plus loin. Le saut de puce qui avait porté ses couleurs à Barcelone, dès la fin de la Grande Guerre, s'était mué en long périple qui, après Alicante, atteignant le Maroc où Latécoère avait livré le journal de la veille à l'emblématique Lyautey, sans oublier un bouquet de violettes de Toulouse pour Madame la Maréchale. Puis ce fut le dangereux survol du désert mauritanien pour joindre les étapes de Cap-Juby, Villa Cisneros, Port Etienne et enfin Saint-Louis du Sénégal et Dakar.
Comme ses autres compagnons, Mermoz survolera régulièrement la partie du Sahara qui longe l'Atlantique, lieu de tous les dangers. Une panne de moteur, par ailleurs assez fréquente, et c'était la catastrophe. Les options étaient aussi nombreuses que peu réjouissantes: la noyade dans l'Atlantique, l'écrasement au sol, la soif et la mort par petit feu sous le soleil africain, à moins que les bandes de bandits qui hantaient la région n'égorgent proprement le pilote perdu dans le désert. Mermoz aura plus de chance que certains de ses compagnons: en mai 1926, à la suite d'une panne, il fut capturé par les Maures et libéré contre rançon.
La "Ligne" ne fut pas qu'une aventure extraordinaire, ce fut le lieu d'une mystique où la carte postale expédiée de Toulouse à un fiancé en poste au Sénégal valait la vie d'un pilote. Outre un gouffre financier, ce fut le tombeau d'un grand nombre de navigants: entre 1920 et 1923, un de chez Latécoère disparaissait chaque mois.
Pour mettre fin à cette hécatombe, Latécoère se lança en 1927 dans la construction d'appareils plus performants, destinés à remplacer les bons vieux Breguet XIV. Ce fut la naissance des Laté 25 et Laté 26 qui donnaient aux pilotes davantage de chances de parvenir sains et saufs à destination. Si le trajet Casablanca-Dakar, sur lequel était affecté Mermoz n'était pas encore de la routine, au moins ne relevait-il plus du déraisonnable.
Acheminer la poste jusqu'à Dakar, c'est bien, mais il fallait aller plus loin. De l'autre côté de l'Atlantique Sud, d'autres pilotes et mécaniciens talentueux, comme Vachet, Hamm et Lafay, avaient défriché les lignes d'Amérique du Sud, de Natal à l'extrême ouest du Brésil à Rio de Janeiro, Montevideo et Rio de Janeiro avant de se lancer à l'assaut de la cordillère des Andes pour atteindre la côte de l'Océan Pacifique à Santiago du Chili.
L'objectif était de joindre Toulouse à Santiago dans des délais de plus en plus courts. L'acheminement du courrier entre Saint-Louis du Sénégal et Natal s'effectuait par voie maritime à bord d'un aviso. Il devenait urgent que la "Ligne", devenue en 1927 l'Aéropostale lorsque Latécoère céda ses parts au dynamique industriel Bouilloux-Lafont, mette en place une liaison entièrement aérienne entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique du Sud. La concurrence allemande se faisait jour sous la forme d'une liaison alliant sur l'Atlantique Sud hydravion et bateau, qu'allaient bientôt remplacer les "Zeppelin". En attendant un appareil capable vaincre l'Atlantique Sud de façon régulière, Mermoz travailla à la mise en place des vols de nuit, établissant une liaison nocturne entre Rio de Janeiro et Buenos Aires les 16 et 17 avril 1928.
C'est l'année suivante, en mars 1929, qu'avec Collenot, il se lança dans une nouvelle tentative d'établir une route par-dessus les Andes. Rabattus contre la montagne par des vents violents, les deux hommes mirent quatre jours à rafistoler leur appareil dans des conditions épouvantables, avant de s'envoler à nouveau dans des conditions relevant de l'acrobatie et de gagner Santiago du Chili.
Il devint évident en 1930 à Marcel Bouilloux-Lafont que la mise en place d'une liaison exclusivement aérienne relevait de l'urgence. C'est ainsi que le 12 mai 1930, Mermoz, accompagné du navigateur Jean Dabry et du radio Léopold Gimié, embarqua à bord du Laté 28, un monomoteur à flotteurs baptisé "Comte de la Vaulx", pour joindre Natal, assurant ainsi la première liaison aérienne postale sur l'Atlantique Sud, après un trajet de vingt et une heures.
La liaison postale aérienne reliant la France à l'Amérique du Sud via les côtes africaines était née, l'Aéropostale, quant à elle, vivait ses dernières heures. Si la crise économique de 1929 et la révolution brésilienne n'avaient pas suffi à briser l'élan de l'énergique Bouilloux-Lafont, le lâchage sordide dont il fut la victime sonnèrent le glas de sa prestigieuse entreprise dont il dut déposer le bilan en 1931.
Au début des années trente, Mermoz fit la connaissance d'un constructeur aux idées de génie, René Couzinet, qui lui confiera l'un des appareils les plus élégants de l'histoire de l'aviation, l'Arc en Ciel. A bord de ce trimoteur racé et efficace, il effectua en janvier 1933 une liaison spectaculaire entre Paris et Buenos-Aires, accompagné comme à l'accoutumée d'un équipage éprouvé. Il effectua plusieurs rotations avec l'"Arc en Ciel". C'est l'année suivante qu'il ouvrira la liaison régulière entre la France et l'Amérique du Sud.
Entre temps, on a préféré au Couzinet "Arc en Ciel" les nouveaux hydravions à coque de Latécoère, la série des Laté 300. C'est à bord de l'un d'entre eux, le Laté 300 "Croix du Sud", que Mermoz effectua 24 traversées entre 1934 et 1936.
Air France était née le 30 août 1933: on nomma en 1935 Jean Mermoz Inspecteur Général. Il avait été fait commandeur de la Légion d'Honneur en 1934 et, l'été 1935, s'était lancé dans des liaisons rapides entre la France et l'Afrique du Nord à bord d'un De Havilland DH 88 "Comet", un petit bimoteur exceptionnel.
Le 7 décembre 1936, pour sa 25e traversée sur "La Croix du Sud", l'hydravion quadrimoteur effectuait un faux départ en raison d'une fuite d'huile. Après réparation, l'appareil décollait, emportant vers leur destinée son équipage. Quelques heures après, ce fut le dernier message:
« Avons coupé moteur arrière droit. »
On peut raisonnablement penser aujourd'hui à une rupture de l'arbre d'hélice de ce moteur arrière droit qui avait donné du souci au décollage. Cette hélice, se détachant, aurait-elle percuté et profondément cisaillé, voire coupé le fuselage au moment même où Edgar Cruveilher lançait son dernier message ? Nul ne peut confirmer ou infirmer cette hypothèse plausible avec certitude.
Jean Mermoz, une sorte d'idole de son époque, avait disparu, après 8200 heures de vol. Ironie du sort, celui qui avait tant prêché avec son ami René Couzinet la cause de l'avion "terrestre" rapide, avait péri avec son équipage dans un hydravion à coque. Sa droiture, son courage et son intégrité en avaient fait un meneur respecté. Respecté, mais dérangeant. Son refus de voir immoler l'Aéropostale et son soutien à Marcel Bouilloux-Lafont, celui qu'il apporta à René Couzinet et à ses avions terrestres alors qu'un puissant courant se manifestait en faveur de l'hydravion, l'avaient amené à une opposition manifeste au Ministère de l'Air. Quand bien même Mermoz, vraisemblablement profondément déçu par les manœuvres économico-politiques qui sonnaient le glas de l'Aéropostale, et ultérieurement de René Couzinet, n'avait pas caché ses sympathies pour les "Croix de feu" du colonel Delarocque, il reçut un vibrant hommage du Ministre le l'Air socialiste Pierre Cot, le 30 décembre 1936 aux Invalides et fut cité à l'Ordre de la Nation.
Cette fois, Mermoz, le "Grand", ne ressusciterait pas.

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Posté le : 06/12/2014 17:32
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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