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Benjamin Bisraeli 2
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Balkans et Bulgarie

En juillet 1875, les populations chrétiennes de Bosnie, alors province de l'Empire ottoman, se soulevèrent pour protester contre les persécutions religieuses et les défaillances de l'administration provinciale. En janvier, le sultan Abdulaziz accepta les réformes proposées par l'homme d'État hongrois Gyula Andrássy mais les rebelles, sentant qu'ils pourraient gagner leur liberté, refusèrent de négocier et furent rejoints par des insurgés serbes et bulgares. La répression ottomane en Bulgarie fit des dizaines de milliers de morts et lorsque les rapports de ces exactions arrivèrent en Grande-Bretagne, Disraeli et Derby déclarèrent au Parlement qu'ils ne les croyaient pas. Disraeli qualifia les compte-rendus de ragots de comptoir et rejeta les allégations de torture par les Ottomans en avançant que les Orientaux abrègent généralement leurs relations avec les coupables d'une manière plus expéditive.
Gladstone, qui avait quitté la direction du parti libéral et s'était retiré de la vie publique, fut horrifié par les rapports sur les atrocités en Bulgarie et en août 1876, rédigea un pamphlet hâtivement écrit affirmant que les Ottomans devraient être privés de la Bulgarie en punition de leurs actes. Il envoya une copie à Disraeli qui la qualifia de vindicative et mal-écrite... de toutes les horreurs bulgares, peut-être la pire. Le pamphlet connut néanmoins un immense succès et poussa les libéraux à exiger que l'Empire ottoman ne soit plus un allié du Royaume-Uni. Disraeli écrivit le 3 septembre à Lord Salisbury : S'il n'y avait pas eu ces malheureuses atrocités, nous aurions négocié une paix très honorable pour l'Angleterre et satisfaisante pour l'Europe. Nous sommes à présent obligés de prendre un nouveau point de départ et contraindre la Turquie qui a renoncé à toute compassion. Malgré cela, la politique de Disraeli était de protéger Constantinople et l'intégrité de son empire.
Disraeli et le cabinet envoyèrent Salisbury pour mener la délégation britannique à la conférence de Constantinople organisée de décembre 1876 à janvier 1877. Durant les préparatifs de la conférence, Disraeli demanda à Salisbury d'obtenir l'occupation militaire de la Bulgarie et de la Bosnie par le Royaume-Uni et le contrôle britannique de l'armée ottomane. Salisbury ignora ces consignes que son biographe Andrew Roberts qualifie d'absurdes. La conférence fut finalement un échec car l'Empire ottoman et les puissances européennes ne parvinrent pas à un accord.
La session parlementaire reprit en février 1877 avec Disraeli à la chambre des Lords en tant que comte de Beaconsfield. Il ne fit qu'un seul discours durant cette législature et déclara le 20 février que les Balkans avaient besoin de stabilité et que forcer à Turquie à faire des concessions territoriales ne ferait rien pour faciliter cette évolution. Le premier ministre voulait un accord avec les Ottomans selon lequel les Britanniques occuperaient temporairement des positions stratégiques pour dissuader les Russes d'entrer en guerre le temps de négocier une sortie de crise mais il était isolé au sein de son cabinet qui préférait démanteler l'Empire ottoman. Alors que Disraeli, de plus en plus malade, continuait d'affronter son cabinet, la Russie envahit l'Empire ottoman le 21 avril.

Congrès de Berlin.

Carte de la Bulgarie d'après le traité de San Stefano. Le traité de Berlin la divisa entre une partie autonome en vert et une province ottomane en rouge.
Les Russes progressèrent rapidement dans les Balkans et s'emparèrent de la ville bulgare de Pleven en décembre 1877 ; la chute de Constantinople semblait alors inévitable. La guerre divisait l'opinion publique britannique mais les succès russes poussèrent certains à demander une intervention du côté ottoman. Le siège de Plevna fit la une des journaux pendant des semaines et les déclarations de Disraeli avertissant de la menace posée aux intérêts britanniques par les Russes semblèrent de plus en plus prophétiques. L'attitude jingoïstique de nombreux Britanniques renforça la position politique de Disraeli ; la reine agit également en sa faveur en lui rendant visite à Hughenden ; il s'agissait de sa première visite dans la résidence de son premier ministre depuis Lord Melbourne. À la fin du mois de janvier 1878, le sultan ottoman fit appel au Royaume-Uni pour sauver Constantinople. Au milieu de la fièvre belliciste, le gouvernement britannique demanda au Parlement d'octroyer 6 millions de livres, 631 millions de livres de 2011 à la préparation de l'armée et de la marine. Gladstone, qui était revenu en politique, s'opposa à la mesure mais ne fut suivi que par la moitié des députés de son parti. L'opinion publique était du côté de Disraeli même si certains lui reprochaient de ne pas immédiatement déclarer la guerre à la Russie.
Avec les Russes aux portes de Constantinople, les Ottomans acceptèrent un armistice et, par le traité de San Stefano signé en mars 1878, cédèrent de larges territoires à un nouvel État appelé Bulgarie qui devenait de fait un vassal de la Russie. Les autres possessions ottomanes en Europe reçurent leur indépendance et des territoires furent cédés directement à la Russie. Cela était inacceptable pour les Britanniques qui protestèrent en espérant convaincre les Russes d'accepter une conférence internationale que le chancelier allemand Bismarck proposait d'organiser à Berlin. Le cabinet discuta de la proposition de Disraeli de stationner des troupes indiennes à Malte avant un possible déploiement dans les Balkans et émit ses réserves. Derby démissionna en signe de protestation et Disraeli le remplaça par Salisbury. Alors que les préparatifs militaires britanniques se poursuivaient, les Russes et les Ottomans acceptèrent de négocier à Berlin.
En préparation de la conférence, des échanges secrets eurent lieu entre le Royaume-Uni et la Russie en avril et mai 1878. Les Russes étaient disposés à accepter une réduction du territoire bulgare mais refusèrent d'abandonner leurs conquêtes en Bessarabie et sur la côte orientale de la Mer Noire. En échange, les Britanniques demandèrent une possession en Méditerranée orientale pour baser des navires et des troupes et négocièrent la cession de Chypre avec les Ottomans. Une fois parvenu à ces accords secrets, Disraeli était prêt à accepter les gains russes.

La reine Victoria nomme Disraeli à l'ordre de la Jarretière en 1878

Disraeli laissa le détail des négociations à Salisbury et concentra ses efforts sur la manière d'empêcher la création d'une Grande Bulgarie. Il parvint à obtenir que la Bulgarie reste en partie inféodée à l'Empire ottoman mais échoua à empêcher la démilitarisation de Batum que les Russes fortifièrent en 1886. La convention de Chypre cédant l'île au Royaume-Uni fut également annoncée durant le Congrès. Disraeli négocia que l'Empire ottoman conserve suffisamment de territoires en Europe pour protéger les Dardanelles. Selon un compte-rendu, il demanda à son secrétaire de préparer un train spécial pour qu'il puisse rentrer en Grande-Bretagne préparer la guerre si les Russes restaient intransigeants. La Russie finit par céder et accepter les conclusions du Congrès mais Alexandre II décrivit plus tard la conférence comme une coalition européenne contre la Russie menée par Bismarck.
Le traité de Berlin fut signé le 13 juillet 1878 au palais Radziwill à Berlin. Disraeli et Salisbury furent accueillis en héros à leur retour en Grande-Bretagne. Au seuil du 10 Downing Street, il reçut des fleurs envoyées par la reine198 et déclara à la foule rassemblée : Lord Salisbury et moi-même vous avons ramené la paix mais une paix, je l'espère, avec honneur. Il déclina la proposition royale de le faire duc mais accepta d'intégrer l'ordre de la Jarretière à condition que Salisbury ait aussi droit à cet honneur. À Berlin, Bismarck déclara admiratif à propos de Disraeli : Der alte Jude, das ist der Mann! Ce vieux Juif, c'est l'homme de la situation!

Seconde guerre anglo-afghane et Guerre anglo-zouloue.

Dans les semaines qui suivirent le congrès de Berlin, Disraeli et le cabinet envisagèrent d'organiser une élection générale pour profiter de la satisfaction de l'opinion publique. Les législatures duraient alors au maximum sept ans et la tradition voulait que l'on n'organise pas d'élection avant la sixième année à moins d'y être contraint par les événements. Le précédent scrutin avait eu lieu quatre ans et demi plus tôt et rien ne laissait présager une défaite conservatrice s'ils attendaient. Cette décision de ne pas chercher une conformation de son pouvoir a souvent été citée comme la plus grande erreur de Disraeli. Blake nuance néanmoins cette affirmation en avançant que les résultats des conservateurs lors des élections locales n'avaient pas été particulièrement brillants et doute que Disraeli ait manqué une grande opportunité en attendant.
Comme l'Afghanistan avait souvent été la porte d'entrée des conquérants de l'Inde, les Britanniques surveillaient la région et y intervenaient depuis les années 1830 pour essayer de maintenir les Russes à distance. L'émir Sher Ali Khan s'efforçait de conserver la neutralité de son pays entre ses deux puissants voisins mais malgré son opposition, une délégation russe arriva à Kaboul en juillet 1878. Les Britanniques demandèrent alors qu'une de leurs délégations soit également reçue dans la capitale afghane. Le vice-roi Lord Lytton, n'informa pas Disraeli de son ultimatum et il ignora ce dernier quand il lui demanda de ne pas agir. Lorsque l'entrée de la délégation britannique en Afghanistan fut refusée, Lord Roberts passa à l'offensive et battit facilement les forces afghanes. Le conflit se termina par la signature du traité de Gandomak par lequel l'Afghanistan renonçait à sa souveraineté externe et acceptait une garnison britannique à Kaboul. Le 8 septembre 1879, Louis Cavagnari responsable de la garnison fut tué par des soldats afghans qui s'étaient mutinés. Roberts entreprit alors une expédition punitive qui se termina par la bataille de Kandahar un an plus tard. Les Britanniques abandonnèrent l'idée de stationner des troupes dans le pays mais leurs objectifs de stabilisation de la frontière nord-ouest de l'Inde avaient été remplis.
La politique britannique en Afrique du Sud était d'encourager le rapprochement des colonies britanniques du Cap et du Natal et des républiques boers du Transvaal annexée par le Royaume-Uni en 1877 et de l'Orange. Le gouverneur de la colonie du Cap, Bartle Frere, considérait que la formation d'une fédération serait impossible tant que les tribus indigènes locales refuseraient la domination britannique. Il envoya donc une série de demandes au roi zoulou Cetshwayo en sachant pertinemment qu'elles étaient inacceptables. Frere n'informa pas le cabinet de ses actes jusqu'à ce que l'ultimatum soit presque expiré. Disraeli et le gouvernement le soutinrent à contre-cœur et acceptèrent d'envoyer des renforts en janvier 1879. Le 22 janvier, un impi ou armée zouloue attaqua par surprise un campement britannique à Isandhlwana et près de 1 300 soldats furent tués. La nouvelle de la défaite n'arriva à Londres que le 12 février206 et Disraeli écrivit le lendemain : Le terrible désastre m'a atteint au plus profond. Il réprimanda Frere mais le laissa responsable de la situation, ce qui fut très critiqué. Disraeli plaça le général Garnet Joseph Wolseley à la tête de l'armée et les Zoulous furent écrasés à la bataille d'Ulundi le 4 juillet 1879 ; la guerre se termina par l'annexion du territoire zoulou.

Élection de 1880

Lors de l'élection de 1874, Gladstone avait été élu un des deux députés de Greenwich mais il était arrivé derrière le candidat conservateur, ce qu'il qualifia de défaite plutôt que de victoire. En décembre 1878, il reçut la nomination libérale pour Edinburghshire, une circonscription populairement appelée Midlothian. La petite scène politique écossaise était dominée par le conservateur Lord Buccleuch et le libéral Lord Rosebery. Ce dernier, un ami de Disraeli et de Gladstone qui succéda à ce dernier au poste de premier ministre, s'était rendu aux États-Unis pour étudier les pratiques politiques locales et revint convaincu que certains aspects pouvaient être appliqués en Grande-Bretagne. Sur ses conseils, Gladstone réalisa une campagne dite de Midlothian, non pas uniquement dans sa circonscription, mais dans tout le Royaume-Uni au cours de laquelle il donna des discours enflammés attaquant Disraeli en particulier sur sa politique étrangère.
Les perspectives conservatrices furent affectées par le mauvais temps et ses conséquences sur l'agriculture. Quatre étés humides avaient entraîné des récoltes médiocres et si dans le passé, les agriculteurs pouvaient facilement augmenter leurs prix, les importations de céréales depuis les États-Unis maintenaient à présent les cours à un niveau bas. D'autres pays européens, affrontant les mêmes difficultés, avaient opté pour le protectionnisme et Disraeli était pressé de réinstaurer les Corn Laws pour réduire les importations et faire remonter le prix de vente des produits agricoles. Il refusa en déclarant que cette question était réglée. Le protectionnisme aurait été très impopulaire auprès des nouvelles classes moyennes urbaines car il aurait renchéri le coût de la vie. Au milieu d'un marasme économique général, les conservateurs perdirent l'appui de nombreux agriculteurs.
La santé de Disraeli continua de se détériorer tout au long de l'année 1879. Du fait de son infirmité, il arriva avec un retard de trois-quart d'heure à un banquet organisé par le Lord-maire de Londres à Guildhall en novembre au cours duquel il est de coutume que le premier ministre fasse un discours. Même si beaucoup le complimentèrent sur son apparente bonne santé, il lui avait fallu de grands efforts pour apparaître ainsi et lorsqu'il déclara à l'audience qu'il espérait reparler à cette réception l'année suivante, beaucoup rirent. Malgré son assurance en public, Disraeli s'attendait à une défaite de son parti lors de la prochaine élection.
En dépit de ce pessimisme, les conservateurs reprirent espoir au début de l'année 1880 avec des succès dans des élections partielles que les libéraux semblaient assurés de remporter. Le cabinet avait décidé d'attendre avant de dissoudre le Parlement mais au début de mois de mars, il décida d'organiser un scrutin le plus tôt possible. Le Parlement fut dissous le 24 mars et les premières circonscriptions votèrent une semaine plus tard.
Disraeli ne participa pas à la campagne car il estimait déplacé qu'un Lord face des discours pour influencer une élection à la chambre des Communes. Cette règle s'appliqua également aux principaux membres du parti conservateur comme Salisbury. Les estimations annonçaient un résultat serré mais après les premiers retours, il devint clair que les conservateurs avaient subi une cuisante défaite. Les libéraux disposaient d'une majorité absolue avec environ 50 voix d'avance.

Mort


Après sa défaite, Disraeli écrivit à Lady Bradford que dissoudre un gouvernement demandait autant de travail qu'un former un, le plaisir en moins. De retour à Hughenden, Disraeli rumina sa défaite mais reprit son roman Endymion dont il avait commencé la rédaction en 1872 avant de l'arrêter après l'élection de 1874. L'œuvre fut rapidement achevée et publiée en novembre 1880. Il maintint une correspondance épistolaire avec Victoria qui avait été attristée par son départ. Lorsque le Parlement se réunit en janvier 1881, il devint leader conservateur à la chambre des Lords et s'efforça de modérer les législations de Gladstone.
Souffrant d'asthme et de goutte, Disraeli sortait aussi peu que possible. En mars, il développa une bronchite et ne quitta son lit que pour une réunion avec Salisbury et d'autres dirigeants conservateurs le 26. Lorsqu'il devint clair qu'il ne guérirait pas de cette maladie, ses amis et opposants se rendirent à son chevet. Il refusa une visite de la reine en indiquant qu'elle me demanderait uniquement de porter un message à Albert.
Malgré la gravité de l'état de santé de Disraeli, les médecins rédigeaient des bulletins optimistes à destination du public. Le premier ministre Gladstone, s'enquit à plusieurs reprises de l'état de son rival et écrivit dans son journal : Puisse le Tout-Puissant être près de son oreiller. Disraeli communiait habituellement à Pâques et le 17 avril, ses amis et ses proches discutèrent de lui offrir la possibilité de le faire ; ceux qui craignaient de lui faire perdre espoir furent finalement plus nombreux. Le matin du lundi de Pâques, il fut pris de démence et tomba dans le coma. Les derniers mots connus de Disraeli furent j'aurais préféré vivre mais je n'ai pas peur de mourir le 19 avril même si des rumeurs avancent qu'il aurait prononcé la Chema Israël de la religion juive. La maison où il mourut, à Curzon Street dans le quartier de Mayfair, a une plaque à son nom.
Ses exécuteurs testamentaires se prononcèrent contre des funérailles publiques car ils voulaient éviter que de trop grandes foules ne veuillent lui rendre un dernier hommage. La cérémonie funèbre fut menée par son frère Raphael et son neveu Coningsby qui hérita du manoir Hughenden. La reine endeuillée envisagea d'anoblir Raphael ou Coningsby en mémoire de Disraeli comme il n'avait pas d'enfants, ses titres disparurent avec lui mais elle se ravisa car leurs possessions étaient trop faibles pour une pairie. Le protocole lui interdisait d'assister aux funérailles mais elle envoya une gerbe de primevères, ses fleurs préférées et se rendit sur sa tombe quatre jours plus tard ; le protocole ne changea pas jusqu'en 1965 quand Élisabeth II assista à l'enterrement de l'ancien premier ministre Winston Churchill.
Disraeli fut inhumé avec son épouse dans un caveau sous l'église St Michael and All Angels se trouvant dans le domaine du manoir Hughenden. La reine Victoria fit également ériger un mémorial dans le chancel de l'église. Le caveau Disraeli renferme également le corps de Sarah Brydges Willyams, une riche veuve avec qui Disraeli maintint une longue correspondance à partir des années 1830. À sa mort en 1865, elle lui légua un large héritage qui l'aida à rembourser ses dettes. Disraeli laissa une fortune de près de 84 000 £ environ 9 millions de livres de 2011 au moment de sa mort.
Disraeli possède un mémorial à l'abbaye de Westminster qui fut érigé à l'instigation de Gladstone qui le recommanda dans son eulogie devant la chambre des Communes. Son discours était très attendu du fait de son opposition bien connue au défunt. Finalement, l'allocution fut un modèle du genre et il évita de commenter les politiques de Disraeli tout en soulignant ses qualités.

Héritage Littérature

Blake suggère que Disraeli « a produit un poème épique incroyablement mauvais et une tragédie en vers blancs de cinq actes, peut-être encore pire. Il écrivit également sur la science politique et une biographie, la Life of Lord George Bentinck qui est excellente... remarquablement équilibrée et juste. Disraeli a néanmoins plus été jugé sur ses romans et les critiques ont dès le départ été partagés. L'écrivain R. W. Stewart note qu'il y a toujours deux critères pour juger l'œuvre de Disraeli, un politique et l'autre artistique. Le critique littéraire Robert O'Kell est de cet avis et écrit : Il est après tout, même si vous êtes un conservateur jusqu'au bout des ongles, impossible de considérer Disraeli comme un romancier de premier plan. Et il est tout aussi impossible, peu importe que vous regrettiez les extravagances et les inconvenances de ses livres, d'en faire un auteur insignifiant.
Ses premiers romans silver fork comme Vivian Grey 1826 et The Young Duke 1831 mettaient en scène de manière romancée la vie aristocratique dont il ne connaissait rien avec des personnages basés sur des figures publiques bien connues. Son roman le plus autobiographique fut Contarini Fleming 1832, une œuvre au sérieux revendiqué qui ne rencontra pas le succès. Le critique William Kuhn suggère que l'œuvre de Disraeli peut être prise comme les mémoires qu'il n'écrivit jamais et révèlent la vie personnelle d'un homme politique pour qui les normes de l'époque victorienne semblaient être un carcan social.
Sur ses autres romans du début des années 1830, Alroy est décrit par Blake comme lucratif mais illisible tandis que The Rise of Iskander 1833, The Infernal Marriage et Ixion in Heaven 1834 eurent peu d'impact. Henrietta Temple 1837 fut le second succès de Disraeli. Le livre s'appuie sur son aventure avec Henrietta Sykes pour relater l'histoire d'un jeune homme criblé de dettes déchiré entre un mariage intéressé mais sans amour et une passion coup de foudre pour l'héroïne éponyme. Venetia 1837 fut une œuvre mineure écrite pour obtenir rapidement de l'argent.
Dans les années 1840, Disraeli rédigea une trilogie sur des thèmes politiques. Avec Coningsby; or, The New Generation 1844, Disraeli, selon Blake, insuffla dans le monde littéraire un vent de sensibilité politique épousant la croyance que le futur de l'Angleterre comme puissance mondiale dépendait non pas de la vielle garde suffisante mais des jeunes politiciens idéalistes Coningsby fut suivi par Sybil; or, The Two Nations 1845, un autre roman politique mais moins idéaliste et plus clairvoyant que le précédent ; le two nations du sous-titre fait référence à l'écart économique et social séparant quelques privilégiés et les classes ouvrières défavorisées. Le dernier ouvrage de la trilogie politique fut Tancred; or, The New Crusade 1847, qui défendait le rôle de l'Église d'Angleterre dans le renouveau spirituel britannique.
Les derniers romans de Disraeli furent Lothair 1870 et Endymion 1880. Le premier fut décrit par Daniel R. Schwarz comme son Voyage du pèlerin dans lequel il analyse les rôles des églises anglicane et catholique en politique. Même si le héros d'Endymion est un whig, Disraeli y expose pour la dernière fois ses croyances politiques et économiques. Jusqu'au bout, il attaqua ses adversaires dans des caricatures à peine déguisées : le personnage de St Barbe dans Endymion est largement considéré comme une moquerie de l'écrivain William Makepeace Thackeray qui avait offensé Disraeli plus de trente ans plus tôt en le ridiculisant dans le magazine Punch. Disraeli laissa un roman inachevé dont le personnage central, Falconet, est indiscutablement une caricature de Gladstone.

Politique

Dans les années qui suivirent la mort de Disraeli, le parti conservateur, mené par Salisbury, reprit son idéologie de démocratie tory selon laquelle les conservateurs devaient soutenir et améliorer le sort des classes ouvrières. Cet aspect de ses politiques ont été réévaluées par les historiens des XX et XXIe siècles. En 1972, B. H. Abbott avança que l'expression de démocratie toryfut inventée par Randolph Churchill mais que ce fut Disraeli qui en fit une composante essentielle de la philosophie conservatrice. En 2007, Parry écrivit que le mythe de la démocratie tory n'a pas résisté à l'examen attentif des historiens des années 1960 qui démontrèrent que Disraeli s'était très peu intéressé aux législations sociales et qu'il avait été très flexible dans les négociations sur la réforme parlementaire de 1867. Malgré cela, Parry considère Disraeli et non Peel, comme le fondateur du parti conservateur moderne. L'écrivain et homme politique conservateur Douglas Hurd écrivit en 2013 : Disraeli ne fut pas un démocrate tory ; et ce ne fut pas parce qu'il n'utilisa jamais l'expression. Il rejetait le concept dans son ensemble.
Les actions de Disraeli en politique internationale ont également été vues comme ayant attiré les électeurs des classes ouvrières. Avant sa direction du parti conservateur, l'impérialisme était associé au parti libéral et en particulier à Palmerston tandis que les conservateurs murmuraient leur opposition. Disraeli fit de son parti le principal défenseur de l'Empire britannique et soutien d'actions militaires pour asseoir sa domination. Cette évolution provenait en partie des propres vues de Disraeli, en partie car il y voyait un avantage pour les conservateurs et en partie en opposition à Gladstone qui appréciait peu l'expansion de l'Empire. Blake avança que l'impérialisme de Disraeli orienta le parti conservateur pour de nombreuses années et que la tradition qu'il initia fut probablement son meilleur atout pour remporter les voix des classes ouvrières durant le dernier quart de siècle. Certains historiens ont mentionné une impulsion romantique derrière l'approche de Disraeli envers l'Empire et les affaires étrangères ; Abbot écrivit ainsi : Aux concepts conservateurs mythiques de la Couronne, de l'Église, de l'Aristocratie et du Peuple, Disraeli ajouta l'Empire. D'autres y ont vu un certain pragmatisme. Le biographe de Gladstone, Philip Magnus, opposa la gestion de Disraeli des affaires étrangères avec celle de Gladstone qui ne comprit jamais que les grands principes moraux, dans leur application à la politique étrangère, sont plus souvent destructeurs de la stabilité politique que motivations pour l'intérêt national.
Tout au long de sa vie, les opposants et parfois les amis et les alliés de Disraeli se demandèrent s'il croyait sincèrement dans les idées qu'il défendait ou s'il les considérait simplement comme des outils qu'il promouvait sans conviction. En 1843, au moment du groupe Young England, John Manners écrivit : Si je pouvais me convaincre que D'Israeli croyait tout ce qu'il a dit, je serais ravi : ses vues historiques sont proches des miennes, mais les croient-ils En 1966, Blake suggère qu'il n'est pas plus possible de répondre à cette question aujourd'hui qu'à l'époque256. Paul Smith avance néanmoins dans son article sur les politiques de Disraeli que ses idées furent articulées de manière cohérente sur une carrière de près d'un-demi siècle et qu'il est impossible de les écarter comme un vulgaire attirail de cambrioleur visant à entrer par effraction dans le panthéon politique britannique.

Frances Walsh résuma ainsi la vie de Disraeli :

Le débat sur sa place dans le panthéon conservateur a perduré depuis sa mort. Disraeli a fasciné et divisé les opinions de ses contemporains ; il était vu par beaucoup, y compris au sein de son propre parti, comme un aventurier et un charlatan et par les autres comme un homme d'État patriote et clairvoyant. En tant qu'acteur sur la scène politique, il joua de nombreux rôles : héros byronien, homme de lettres, critique social, virtuose parlementaire, monsieur Hughenden, compagnon royal, homme d'État européen. Sa personnalité singulière et complexe a offert aux historiens et aux biographes un défi particulièrement ardu.


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Posté le : 21/12/2014 15:39
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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