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Louis Braille
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Le 4 janvier 1809 à Coupvray naît Louis Braille

près de Paris, mort, à 43 ans, à Paris le 6 janvier 1852, inventeur français du système d’écriture tactile à points saillants, à l’usage des personnes aveugles ou fortement malvoyantes : le braille.
Inventeur français, aveugle à l'âge de 3 ans, organiste dans plusieurs paroisses de Paris, il devint professeur à l'Institution des aveugles. Il composa des ouvrages pour faciliter son enseignement et créa un système d'écriture en points saillants.


Sa vie

Le père de Louis Braille exerce le métier de bourrelier du village, fabriquant des harnais, des sacs et des courroies de cuir. Déjà tout petit, Louis Braille manifeste un vif intérêt pour le maniement des outils. Dès qu'il sait marcher, il se glisse en toute occasion dans l’atelier de son père pour y jouer. À l'âge de trois ans, alors qu’il fait des trous dans un morceau de cuir avec une alêne (outil qui sert à faire des trous dans le cuir), celle-ci lui échappe et atteint son œil droit. Il n’y a pas grand chose à faire excepté bander l’œil atteint, mais Louis ne peut s’empêcher de gratter. La blessure s'infecte et l'infection, s'étendant à l'œil gauche, provoque la cécité.

Éducation

Aveugle, Louis Braille suit les cours de l'école de Coupvray de 1816 à 1818. Comme son accident ne lui a pas fait passer l’envie de travailler le cuir, il s’y adonne de tout son cœur — ce qui, probablement, l’aide à développer son habileté manuelle.
Ses parents, qui savent tous deux lire et écrire, se rendent bien compte de l'importance d'une bonne instruction pour un enfant handicapé. Alors que Louis a 10 ans, son père lui obtient, en écrivant plusieurs fois, et avec l'aide du curé de la paroisse et de l'intervention du maire, le marquis d'Orvilliers, pair de France, une bourse pour son admission à l’Institution Royale des Jeunes Aveugles, école fondée par Valentin Haüy. À l'école, les enfants apprennent à lire sur des lettres en relief mais ne peuvent pas écrire, car l'impression est faite avec des lettres cousues sur du papier. Dès son entrée à l’institution, Braille apparaît comme un élève de premier ordre. Il réussit dans toutes les disciplines enseignées et rafle toutes les récompenses, qu’il s'agisse de tâches manuelles ou de travaux intellectuels. Braille n’a pas encore quinze ans qu’on lui confie déjà certaines responsabilités d’enseignement.

Mort

Vers 1835, Braille commence à être sujet à des quintes de toux de plus en plus régulières. On allège alors petit à petit ses tâches de professeur, ne lui laissant à partir de 1840 que ses leçons de musique. Il décide de lui-même, en 1844, d’abandonner définitivement l’enseignement. Il profite de son temps libre pour essayer de donner encore plus d’ampleur à son travail et inaugure en 1847 la première machine à écrire le braille. Cependant, dans la nuit du 4 au 5 décembre 1851, une hémorragie abondante du poumon l’oblige à cesser toute activité.
Alité, de plus en plus affaibli par des hémorragies successives, il meurt le 6 janvier 1852 d’une tuberculose, en présence de ses amis et de son frère, après avoir reçu l’extrême-onction. Il est inhumé le 10 janvier à Coupvray, selon la volonté de sa famille. Sa dépouille est transférée un siècle plus tard au Panthéon de Paris, mais ses mains restent inhumées dans sa tombe de Coupvray, en hommage à son village d’enfance.

L’alphabet braille.

C’est en 1821 que Louis Braille assiste à la présentation faite par Charles Barbier de La Serre à l'Institution royale des jeunes aveugles de son système de sonographie. Immédiatement, il veut y apporter quelques améliorations. Cependant, une grande différence d’âge sépare les deux inventeurs et, malgré son succès à l’Institut, personne ne fait attention à Louis. D’autre part, Barbier, qui avait un caractère entier, n’accepte pas que l’on touche au principe de son invention : représenter des sons, comme la sténographie, et non l’alphabet. Le dialogue n’a sans doute pas été facile entre le jeune écolier et l’inventeur, chevronné et sûr de lui ; il est probable aussi que Barbier, n'étant pas aveugle, ne ressentait pas la lecture par les doigts. Cela n’a pas empêché Braille de poursuivre la mise au point de son propre système, auquel il travaillait avec acharnement, surtout le soir et la nuit. Après quelque temps, son travail est presque au point, vers 18252. C’est en 1827 (Braille a alors dix-huit ans) que cette écriture reçoit pour la première fois la sanction de l’expérience : la transcription de la « grammaire des grammaires ». En 1829 parait, imprimé en relief linéaire qui est encore l’écriture officielle à l’institution, l’ouvrage intitulé Procédé pour écrire les paroles, la musique et le plain-chant au moyen de points, à l’usage des aveugles et disposés pour eux, par Louis Braille, répétiteur à l’institution Royale des Jeunes Aveugles. C'est le « véritable acte de naissance du système braille ». Ce premier alphabet n’est pas exactement celui que nous connaissons, mais sa partie principale – les quatre premières séries – est la même qu’aujourd'hui ; il comporte, outre les points, un certain nombre de traits lisses qui disparaîtront rapidement. Dans son exposé, Braille décrit la « planchette » et le « stylet » mais ne dit pas comment réaliser les traits lisses. On ne connaît pas les règles que Braille s’est fixées pour établir la première série de signes, dont les autres découlent. Ce que l’on sait, c’est que Braille a été très attentif à écarter les signes qui auraient pu prêter à confusion car trop proches les uns des autres.
Malgré ses défauts de jeunesse, ce système est d’ores et déjà supérieur à celui de Barbier. Le plus grand avantage du système de Braille est que c’est un alphabet, calqué sur celui des voyants. Il donne donc un accès réel et complet à la culture. Il est beaucoup plus facile à déchiffrer car ses caractères sont de moitié moins hauts (six points maximum au lieu de douze) et peuvent être facilement enseignés à tout aveugle. De plus, il demande très peu d’entraînement, sans déplacement du doigt.
Bien que Barbier ait toujours refusé de se déjuger, il reconnaît la valeur de la méthode de Braille, ce qui encourage ce dernier à apporter des innovations à son écriture, telles que la notation musicale ponctuée qui est devenue de nos jours ce que l’on nomme la « Notation musicale braille internationale ». Par la suite, l’emploi du braille ne fait que se développer mais il faut plus de vingt-cinq ans pour qu’il soit officiellement adopté en France.
Le braille connaît cependant quelques difficultés, et notamment, entre 1840 et 1850, une « crise du braille » à la suite du renvoi et de la mise à la retraite prématurée d’un maître de l’Institut qui avait fortement soutenu Braille, accusé de corrompre la jeunesse par l’enseignement de l’histoire. Son successeur commence par essayer de limiter l’usage du braille à la musique. Il n’y réussit pas vraiment et, finalement, à partir de 1847, le braille reprend son ascension.

Braille l’organiste

Louis Braille fut aussi un organiste de talent qui apprit à jouer à l’Institut des jeunes aveugles dans la classe de Marrigues. Il fut titulaire de l’orgue de l’église Saint-Nicolas-des-Champs à Paris dès 1834 ainsi que de l’orgue de l’église Saint-Vincent-de-Paul en 1845.

Héritage

Braille est essentiellement connu pour l’écriture à points saillants qui porte son nom. Mais Braille ne s’est pas limité à cette invention.
Il restait en effet un problème important que le braille ne résolvait pas : celui de la communication entre aveugles et voyants, qui avait été une des préoccupations majeures de Valentin Haüy. On ne pouvait évidemment pas demander que le braille soit enseigné dans les écoles des voyants, même si cette écriture ne présentait aucune difficulté d’apprentissage pour qui utilisait ses yeux et non ses doigts. C’était aux aveugles de se mettre à la portée des voyants et Louis Braille en était parfaitement conscient. Mettant une fois de plus en action son imagination et son intelligence, il inventa une méthode nouvelle qu’il exposa en 1839 dans une petite brochure imprimée en noir, intitulée Nouveau procédé pour représenter par des points la forme même des lettres, les cartes de géographie, les figures de géométrie, les caractères de musique, etc., à l’usage des aveugles3. Cette méthode (aussi nommée « décapoint ») était basée sur un repérage, par coordonnées, de points en nombre suffisant pour permettre d'une part la reconnaissance visuelle de lettres, chiffres et autres signes des voyants, d’autre part leur reconnaissance tactile par les aveugles.
De nombreuses villes françaises ont donné le nom de Louis Braille à l’une de leurs rues. Dans le 12e arrondissement de Paris, la rue Louis-Braille se situe entre l'avenue Michel-Bizot et le boulevard de Picpus

Hommage à Louis Braille.

Tombe de Louis Braille : Seules ses mains ont été conservées dans le reliquaire au-dessus de sa tombe, le reste de son corps, ayant été transporté au Panthéon.

Commémoration de 2009

Tout au long de l’année 2009, divers évènements ont été organisés, en France et à l’étranger, pour célébrer le bicentenaire de la naissance de Louis Braille. Au-delà de l’hommage rendu à l'inventeur de l’écriture à 6 points, ces évènements ont été l'occasion de sensibiliser le grand public à la cause de la déficience visuelle.
À Coupvray, un arbre du Bicentenaire (un paulownia tomentosa) odorant a été inauguré le 4 janvier dans le jardin de la maison natale par les enfants des écoles. Le bureau de poste de Coupvray a affranchi les enveloppes premier jour associées au timbre commémoratif organisé avec La Poste, la commune, la maison Louis Braille5 et le club philatélique de Lagny. Un bureau provisoire a été ouvert. Une enveloppe premier jour illustrée d'une aquarelle de la peintre locale Liliane Vieville et des expositions philatéliques y ont été présentées et le timbre gravé par André Lavergne y a été vendu.
À Paris, une messe commémorative a été célébrée dans la chapelle de l’Institut national des jeunes aveugles. L’après-midi, les autorités françaises et internationales ont déposé une gerbe sur la tombe de Louis Braille au Panthéon. Le soir, Jean-Pierre Leguay a donné un concert d’orgue à Notre-Dame de Paris.
Du 5 au 8 janvier 2009, 466 participants venus de 46 pays ont célébré l'événement en prenant part au colloque international « Braille 1809–2009 : l'écriture à 6 points et son avenir ». Ce colloque organisé par l’Association Valentin Haüy et l'Institut national des jeunes aveugles s'est tenu au siège de l'UNESCO à Paris.
Le mardi 24 mars 2009 s'est tenue l'inauguration officielle de l'exposition itinérante à destination des villes de France et d'Europe : « Au doigt et à Louis - Le braille : la preuve par 6 », au conseil régional d'Île-de-France. Celle-ci s'est articulée autour de 4 thèmes principaux : « Le braille, un domino pour tout savoir », « L'histoire de Louis Braille et la réussite de son système », « Le développement des techniques de production », « Vivre au quotidien sans voir, suppléance des sensations et la conquête d'une nouvelle frontière : l'image tactile ».
Du 18 au 20 juin, un congrès organisé par le Comité international pour la commémoration du bicentenaire de la naissance de Louis Braille s’est tenu dans les hôtels du parc Disneyland à proximité de Coupvray. Le dernier jour du congrès, le livre d’or recueillant les témoignages de gratitude des aveugles du monde entier a été déposé à la maison natale de Louis Braille. Les visiteurs ont eu accès à une exposition historique et philatélique organisée par les associations d'histoire locale et le club philatélique Coupvray-Esbly.
En septembre, pour les journées du Patrimoine, c'est toute l'intercommunalité (le San du val d'Europe), dont fait partie Coupvray, qui a mis en valeur l'accessibilité à son patrimoine, en commençant par la médiathèque du centre urbain qui a inauguré son exposition thématique du 2e semestre et accompagné le début de la publication de la charte de Coupvray dans le monde entier.
La Belgique et l'Italie ont célébré les 200 ans de la naissance de Louis Braille en frappant des pièces de 2 € commémoratives à son effigie.

Le Braille


Inventé en 1825 par le Français Louis Braille (1809-1852), le braille est un système d'écriture en relief et de lecture manuelle à l'usage des aveugles et malvoyants. Adapté aux diverses langues du monde ainsi qu'à la musique, à la mathématique, à la phonétique, à la sténographie et à l'informatique, il est adopté dans le monde entier comme principal moyen de communication écrite des handicapés visuels. Il continue d'évoluer, afin de prendre en compte des signes et des symboles non encore transcrits et de s'harmoniser internationalement. Il prouve sa modernité en s'adaptant aux nouvelles techniques de l'information : courrier électronique, textes numériques, Internet, CD-ROM et autres systèmes multimédias interactifs.

Histoire du système braille

Lectures tactiles avant le braille
Zain Din al-Āmidī (XIVe siècle), professeur arabe aveugle de l'université al-Moustansiriya de Bagdad, imagine un système pour identifier ses livres (il modèle du papier en forme de signes arabes correspondant aux chiffres de la somme payée pour l'achat du livre) et relever certaines informations.
Le médecin et mathématicien italien Jérôme Cardan (1501-1576) propose de graver les lettres de l'alphabet sur du métal afin que les aveugles puissent les distinguer par le toucher. À Rome vers 1575, l'imprimeur Francesco Rampazetto sculpte en creux un jeu de lettres dans des tablettes de bois. À Paris en 1640, le notaire Pierre Moreau utilise des lettres mobiles en plomb. À Nuremberg en 1651, Georges Harsdörffer reprend le système classique des tablettes enduites de cire gravées à l'aide d'un stylet. Le jésuite et physicien italien Francesco Lana-Terzi (1631-1687), précurseur de la lecture labiale pour les sourds-muets, décrit aussi dans son ouvrage Prodromo overo saggio di alcune inventioni nuove, premesso all'Arte maestra opera (Exposé de quelques inventions nouvelles, qui précède l'Art magistral, 1670) un code pour aveugles, à base de points inscrits dans un carré ou dans un carré privé d'un ou deux côtés.
La pianiste, organiste, cantatrice et compositrice aveugle autrichienne Maria Theresia von Paradis (1759-1824), qui encouragea Valentin Haüy, fut instruite à l'aide d'épingles piquées dans des coussins. Diderot, dans sa Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient (1749), parle de Mélanie de Salignac (1741-1763), aveugle ayant appris à lire à l'aide de lettres en papier découpé. Il évoque aussi le mathématicien anglais Nicholas Saunderson (1682-1739), devenu aveugle à onze mois, qui a laissé un traité (Éléments d'algèbre) publié à titre posthume en 1740 et traduit en français en 1756 par Élie de Joncourt (1697-1765). Dans le premier volume de cet ouvrage, Saunderson expose son « arithmétique palpable », qui permet de calculer par le seul sens du toucher, les chiffres étant indiqués par de petites aiguilles placées dans neuf perforations (huit sur les côtés d'un carré et la neuvième au centre).

Création du système braille

À la fin du XVIIIe siècle, le souci d'aider les personnes handicapées se développe. À Paris, Valentin Haüy (1745-1822) s'intéresse aux séances publiques que donne l'abbé Charles-Michel Lespée, dit de l'Épée (1712-1789), pour populariser son système d'éducation des sourds-muets à partir de 1771.
Cette même année 1771, Valentin Haüy, choqué par un concert donné par des aveugles de l'hospice des Quinze-Vingts volontairement ridiculisés, décide d'aider les aveugles à vivre dans la dignité. En 1784, il commence l'éducation de François Lesueur, aveugle depuis l'âge de six semaines et alors âgé de dix-sept ans, et fonde l'Institution royale des enfants aveugles, qui changera plusieurs fois de nom : Institution nationale des jeunes aveugles en 1791, Institut national des aveugles travailleurs de 1800 à 1815, Institution royale des jeunes aveugles (I.R.J.A.) sous la Restauration, Institut national des jeunes aveugles (I.N.J.A.) aujourd'hui. Il publie en 1786 un Essai sur l'éducation des aveugles dans lequel il explique et défend ses méthodes pédagogiques. Il veut « enseigner aux aveugles la lecture à l'aide de livres dont les caractères sont en relief » et imprimés sur du papier gaufré. Mais la lecture est lente et mal adaptée au toucher. Quant à l'écriture, elle se réalise à l'aide de ces mêmes lettres dont le relief apparaît aux extrémités des formes (principe de la typographie).
En 1812, Louis Braille, né le 4 janvier 1809 à Coupvray (Seine-et-Marne), se blesse un œil en jouant avec des outils de son père bourrelier. Une infection le rend totalement aveugle quelques années plus tard. Le 15 janvier 1819, Louis entre à l'I.R.J.A. Élève brillant, il est nommé contremaître en 1823, tout en poursuivant ses études. On lui confie des classes durant l'année 1827-1828, et il est nommé répétiteur le 8 août 1828, puis professeur.
Nicolas-Marie-Charles Barbier de la Serre (1767-1841), officier d'artillerie, se passionne pour les problèmes d'écriture rapide et secrète. En 1808, il publie un Tableau d'expédiographie, et en 1809, ses Principes d'expéditive française pour écrire aussi vite que la parole. Il imagine plusieurs procédés d'écriture (écriture coupée, écriture nocturne...), dont le principe se retrouve dans le système qu'il conçoit ultérieurement et dont s'inspirera Louis Braille. Charles Barbier dispose les 25 lettres de l'alphabet français (la lettre w n'existait alors pas en français) en cinq colonnes de cinq lignes chacune, et fait de même avec les 36 sons, répartis en six colonnes de six lignes chacune. Chaque son peut être représenté par deux chiffres allant de 1 à 6 avec différentes combinaisons possibles suivant la place dans une grille (Barbier pense au secret militaire). En 1819, Barbier a l'idée d'adapter ses procédés à une écriture destinée aux aveugles et montre à l'exposition des produits de l'industrie, où l'I.R.J.A. est présente, une machine « qui grave sans qu'on y voie » ; il présente celle-ci, dans une lettre du 28 juin 1819, à l'Académie des sciences. Barbier prend conscience que son système, bien qu'il ne l'ait pas imaginé pour des aveugles, est à la portée du doigt de l'aveugle. Après avoir fait des essais auprès d'aveugles rencontrés en ville, il vient présenter son procédé à François-René Pignier (1785-1874), directeur de l'I.R.J.A., en mars et avril 1821.
La sonographie de Barbier est à l'origine de l'alphabet braille. Elle date de 1822, époque à laquelle apparaît la réglette Barbier, ancêtre de la réglette braille, constituée d'une plaque de bois portant six sillons et sur laquelle glisse un curseur métallique ou « agrafe », dont les deux montants latéraux limitent la largeur du signe. Un code comprend donc deux colonnes de six points. C'est avec cette sonographie et cette réglette qu'est réalisée, à l'I.R.J.A., une expérience décisive le 16 octobre 1823. Lacépède et Ampère furent désignés par l'Académie pour faire un rapport qui confirma le succès de cette expérience (« l'écriture ordinaire est l'art de parler aux yeux ; celle qu'a trouvée Monsieur Charles Barbier est l'art de parler au toucher »). Cette méthode est appliquée en 1827 par Galliod, maître de chapelle aux Quinze-Vingts, qui imprime un Recueil d'anecdotes, extrait de la morale en action. L'écriture y est phonétique (on écrit « anegdote » et non « anecdote ») et l'articulation des liaisons figurée (on écrit « en naction » et non « en action »). Exception faite pour la numération des pages, on utilise un signe spécifique donnant une valeur de nombre aux caractères qu'il encadre : c'est l'ancêtre du « signe numérique » de l'alphabet braille. Les ponctuations n'existent pas encore (ce serait Villa, un aveugle des Quinze-Vingts, qui les aurait imaginées un peu plus tard) ; cependant, il est prévu un trait d'union, petit trait lisse emprunté sans doute au matériel de la typographie de Sébastien Guillié (1780-1865).

Ce système a l'inconvénient d'être seulement phonétique (donc impossibilité de connaître l'orthographe) et ne permet pas de faire des calculs. De plus, douze points offrent la possibilité de 4 096 combinaisons (212 = 4 096), beaucoup trop pour pouvoir écrire les lettres de l'alphabet, les signes de ponctuation, les chiffres et les symboles mathématiques de base. Une soixantaine de caractères suffisent. Avec deux colonnes de trois points seulement, on dispose de 64 combinaisons (26 = 64), y compris celle constituée d'aucun point, permettant l'espace entre deux mots. De plus, sous l'index, la dimension du caractère de douze points rend sa lecture trop difficile à déchiffrer, alors que la hauteur d'un caractère composé uniquement de deux colonnes de trois points est plus facilement repérable sous le doigt (la densité des récepteurs tactiles est plus forte dans la première phalange). Louis Braille proposa à Charles Barbier des modifications afin d'améliorer son système. Il voulait un système orthographique et non phonétique. Barbier refusa, estimant inutile que les pauvres apprennent l'orthographe (à cette époque l'I.R.J.A. n'accueillait que des aveugles de familles pauvres, pour leur permettre d'apprendre un métier et de gagner leur vie sans devoir mendier). Louis Braille et ses camarades souhaitaient, eux, pouvoir accéder à la culture. Ce refus explique que le nom de Barbier n'ait pas été associé à celui de Braille dans l'invention de l'écriture « à points saillants » qu'est le braille.
Dès 1825, le braille est conçu dans ses parties essentielles. Dès 1827, on transcrit à l'aide de ce système des fragments de La Grammaire des grammaires. En 1829, le premier exposé (noté par Pignier sous la dictée de Louis Braille) de cette nouvelle méthode d'écriture paraît sous le titre Procédé pour écrire les paroles, la musique et le plain-chant au moyen de points, à l'usage des aveugles et disposés pour eux, par Louis Braille, répétiteur à l'I.R.J.A. Imprimé en relief linéaire, genre de caractères alors enseignés aux aveugles, ce volume de 32 pages est le véritable acte de naissance du système braille et contient le tableau de l'alphabet braille original, comprenant neuf séries de dix signes, plus six signes supplémentaires. Cet alphabet n'est conforme à l'alphabet braille actuel que pour les quatre premières séries, les séries suivantes, dont la cinquième réservée aux chiffres, combinant des points et des traits horizontaux. Les signes comportant des traits constituaient un défaut dans cette construction, et Braille a rapidement modifié son système, en ne gardant que des signes ne comportant que des points. Utilisé dès 1830 dans les classes de l'I.R.J.A., cet alphabet fut fixé par Braille dès 1834.
L'alphabet braille a un caractère systématique : les signes des séries deux, trois et quatre sont formés des signes correspondants de la première série (combinaisons exclusivement des quatre points supérieurs) auxquels on a ajouté un point en bas à gauche (le point 3) pour la série deux, deux points en bas (les points 3 et 6) pour la série trois, et un point en bas à droite (le point 6) pour la série quatre (cf. tableau). Les signes de la première ligne du tableau n'ont pas non plus été composés au hasard : Braille a écarté les signes qui, isolés, pouvaient être mal interprétés [par exemple, les signes associés respectivement aux points 2 (au milieu à gauche), 4 (en haut à droite) ou 5 (au milieu à droite) pouvant être lus comme le signe associé au point 1 (en haut à gauche)]. La deuxième édition de 1837 (cf. tableau) prend en compte les modifications indiquées ci-dessus (suppression de codes avec des traits). Elle indique l'alphabet, les chiffres, les lettres accentuées, les ponctuations. Elle donne les bases d'un système sténographique et crée une notation musicale, pratiquement inchangée depuis lors.
La lettre w a une place anormale dans l'alphabet braille (dernier code de la quatrième série). Le w ne figurait pas dans le tableau des lettres minuscules en relief sur lequel on apprenait à lire aux aveugles. Les premières éditions du dictionnaire de l'Académie ne citaient aucun mot en w. On utilisait le « double v » pour des noms propres, notamment germaniques. À la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, les quelques mots en w prenaient place à la fin de la section consacrée à la lettre v. Henry Hayter, élève de Louis Braille d'origine anglaise, lui fit remarquer l'absence de la lettre w. Louis Braille l'a ajoutée à la fin de son alphabet, après les lettres spécifiques de la langue française (ç, œ, lettres accentuées).
Dans le braille romain, vingt-six signes sont utilisés pour l'alphabet, dix pour les signes de ponctuation internationaux et les vingt-sept restants pour répondre aux besoins spécifiques de chaque langue et pour les abréviations.
À cette époque, le braille est écrit à partir d'une tablette et d'un poinçon, système adapté d'un matériel mis au point par Barbier pour écrire selon son procédé. Cette méthode permet d'écrire de façon durable et a permis la diffusion du système braille.
L'écriture à l'aide d'une tablette consiste à faire des « trous » (écriture en creux) et non des « bosses » comme pour la lecture du braille. Par conséquent, l'écriture se fait de droite à gauche et les colonnes sont permutées. Pour lire ce que l'on vient d'écrire, il faut enlever la feuille de la tablette et la retourner verticalement : ainsi, les points faits en creux deviennent saillants.
Le procédé braille fut généralisé en France en 1852, après le décès de Louis Braille, mort de tuberculose le 6 janvier 1852 à Paris.

Diffusion et harmonisation

Dès 1837, dans la seconde édition de l'ouvrage de Louis Braille, la prière du Pater existait en six langues (latin, français, italien, espagnol, allemand et anglais), avec le texte associé en lettres gaufrées. Ce volume a été communiqué à toutes les institutions pour aveugles existant à cette époque en Europe et aux États-Unis. Joseph Guadet (1795-1887), collaborateur de Pierre-Armand Dufau (1795-1877, ancien instituteur devenu directeur de l'I.N.J.A. en 1840), contribua à la diffusion du braille à l'étranger.
Mais la propagation du braille dans le monde fut freinée par la réticence à ce que les aveugles aient un moyen de communication spécifique – comme ce fut le cas pour la langue des signes en ce qui concerne les sourds – et par la concurrence d'autres systèmes de caractères gaufrés qui furent essayés en Europe, en particulier en Grande-Bretagne [dont ceux de James Gall (1784-1874), d'Édimbourg, en 1827 (First Book for Teaching the Art of Reading to the Blind, premier ouvrage de langue anglaise publié en relief) ; d'Edmund Fry (1754-1835), de Londres, repris par John Alston (1778-1846), de Glasgow, en 1836 ; de William Moon (1818-1894), de Brighton, en 1845], et en Amérique [dont celui de Samuel Gridley Howe (1801-1876), de Boston, en 1835]. Il fallut donc une cinquantaine d'années pour que le système braille, diffusé d'abord au sein de l'I.N.J.A., puis hors de France, soit reconnu, lors d'un congrès à Paris en 1878, comme devant être adopté universellement.
Le 19 mai 2006 a été publié le premier journal en braille chinois (un supplément spécial pour les aveugles) par le Shenzhen Business Daily, quotidien du commerce à Shenzhen.
L'harmonisation des alphabets brailles des différentes langues est presque réalisée (elle l'a été en 1951 pour les langues africaines et progresse depuis 1950 pour les langues irano-arabes), mais il existe parfois des divergences sur la notation des ponctuations ou des majuscules : le symbole de majuscule, par exemple, est en Angleterre le point 6 et non les points 4 et 6 comme Braille l'a prévu. Une conférence internationale, réunie sous la responsabilité de l'U.N.E.S.C.O. en 1949, est à l'origine de la création d'un Conseil mondial du braille qui, n'ayant pas vraiment fonctionné, a été remplacé par un nouveau Conseil mondial du braille lors de l'assemblée générale de l'Union mondiale des aveugles de Melbourne en 2000.

Aspects techniques et apports des nouvelles technologies

Lors de son invention, il n'existait qu'un seul moyen pour écrire le braille : la tablette. Cette technique est lente, car il faut perforer autant de trous qu'un symbole braille comporte de points.
Les premières machines à écrire en braille sont dues à Frank Haven Hall (1841-1911) aux États-Unis (1892) et à Oskar Picht (1871-1945) en Allemagne (1895). Elles permettent d'embosser en une seule fois un symbole braille en appuyant sur toutes les touches nécessaires à son écriture. Avec une tablette, il est difficile de dépasser 50 à 60 caractères à la minute, mais on peut atteindre le double avec l'aide des machines. En 1950 fut créée la machine braille Blista d'origine allemande, et en 1951 la machine américaine Perkins, actuellement la plus couramment utilisée en France. Un modèle français de machine à écrire braille fut inventé par Chavanon en 1959, à la suite d'une commande de l'Association Valentin Haüy (A.V.H.).

Écriture et lecture en braille de nos jours

Tablettes et machines mécaniques sont toujours d'actualité, et, dans certains pays en développement, la tablette reste pratiquement le seul moyen pour écrire en braille.
En France, les premières expériences d'informatique braille datent du début des années 1970, avec un prototype nommé Digicassette que l'A.V.H. avait financé. Le centre de Transcription automatique du braille intégral et abrégé (T.O.B.I.A.), de l'université de Toulouse-III-Paul-Sabatier, a conçu le premier système de transcription automatique en braille. Au début des années 1980, avec la généralisation du système d'exploitation MS-DOS de Microsoft, de nouvelles plages brailles connectables aux premiers ordinateurs IBM PC et compatibles ont été créées.
Dans les pays industrialisés, le matériel informatique, soit standard avec un équipement spécifique adapté, soit spécialisé, est maintenant très utilisé par les aveugles. Il permet d'écrire et de « lire » en braille. Pour lire, il suffit d'utiliser soit un logiciel de synthèse vocale, qui permet d'entendre ce qui est écrit à l'écran, soit une plage tactile (périphérique ajouté en général sous le clavier ordinaire et qui permet de lire à l'aide de barrettes brailles ce qui est écrit à l'écran). Il existe aussi des appareils spécifiques appelés bloc-notes brailles, autonomes ou raccordables à un ordinateur standard : il s'agit de mini-ordinateurs équipés soit d'un système d'exploitation dédié, soit d'une « couche » du système Windows CE ou Linux, proposant un certain nombre d'applications internes (traitement de texte, calculatrice, agenda, lecteur de livres, lecteur MP3, etc.).
Cependant, la lecture sur plage tactile présente deux inconvénients majeurs : sa lenteur par rapport à la lecture d'un document sur support papier (la lecture bimanuelle est impossible) et l'absence de repères favorisant la mémorisation du texte, contrairement à ce qui se passe avec une page braille. De plus, la lecture sur plage tactile est délicate, voire impossible, quand le document est un rapport, un article comportant des tableaux, des graphiques, des schémas, des notations spécifiques (mathématiques, physiques, chimiques). En plus de la transcription du texte, il faut avoir des adaptations en relief des parties graphiques.
L'accès à Internet est possible à l'aide de ces appareils. Cela demande un apprentissage, car toutes les commandes doivent être effectuées à l'aide des touches du clavier et de raccourcis prévus par les applications, sans jamais recourir à la souris. Cet accès est cependant restreint, car certains sites, comportant trop d'images ou d'icônes, sont quasi inaccessibles.
Le système Daisy (Digital Accessible Information System, ou système d'information numérique accessible), du consortium Daisy (fondé en 1996 au Canada mais basé en Suède), et les lecteurs MP3 donnent accès à de nombreux documents sous forme sonore. Ces nouveaux procédés, qui ont été précédés par l'enregistrement de documents sur cassettes audio, prennent une place restreinte et permettent de naviguer rapidement dans le texte.

Transcription en braille et adaptation

Tant que l'informatique braille n'existait pas, la transcription de textes (littéraires, musicaux ou scientifiques) était toujours réalisée manuellement, soit en exemplaires uniques, soit sur du papier épais ou des plaques métalliques. Dans ce cas, il est possible de produire plusieurs exemplaires à l'aide de machines spéciales, toujours utilisées.
L'arrivée de l'informatique a révolutionné la diffusion des documents en braille. Des logiciels ont été créés, fonctionnant dans un premier temps sous l'ancien système d'exploitation MS-DOS de Microsoft, puis adaptés au nouveau système Windows, pour une transcription la plus automatique possible. En France, BrailleStar (mis au point à l'I.N.J.A.), PCB (logiciel belge de l'université de Louvain) et ETEXTC sont parmi les premiers logiciels inventés pour la transcription sous MS-DOS dans les années 1980. Le logiciel probablement le plus utilisé en France est le DBT WIN de Duxbury Systems Inc., d'origine américaine, qui prend en compte de nombreuses langues et permet la transcription inverse, c'est-à-dire le passage d'un texte en braille à un texte en « imprimé », sous Windows et sous Macintosh.
À la suite d'un accord signé en juin 2001, un groupe d'experts francophones du braille s'est réuni à Montréal en octobre 2002, puis à Paris en novembre 2003 et en juillet 2005. Un code de transcription en braille des textes imprimés pour le braille (intégral français) a ainsi été réalisé et appliqué en France depuis 2006 par la plupart des producteurs de braille et, depuis septembre 2007, par l'ensemble des organismes de transcription œuvrant dans le domaine scolaire.

Braille mondial et brailles spécifiques

Braille pour les diverses langues et écritures
Pratiquement chaque langue a une correspondance en braille. Ces codes sont regroupés dans l'ouvrage L'Écriture braille dans le monde (World Braille Usage), publié en 1953 par l'U.N.E.S.C.O. et réédité en anglais en 1990 (traduction française effectuée par l'A.V.H. en 1993). Ce document, qui comporte les codes brailles d'environ 85 pays (et celui des symboles phonétiques de l'Association phonétique internationale), devient de plus en plus obsolète avec les diverses réformes du braille intervenues depuis pour plusieurs langues : brailles arabophone, anglophone (en 2004), néerlandophone, francophone (en 2006). Aussi l'Union mondiale des aveugles (U.M.A.) a-t-elle envisagé, à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Louis Braille en 2009, de promouvoir une nouvelle édition de cet ouvrage.

Braille intégral et braille abrégé

Le braille prend beaucoup de place : en moyenne, une page dactylographiée nécessite trois pages brailles. Un dictionnaire « de base » en un volume en imprimé correspond à une quinzaine de volumes en braille intégral, ce qui représente environ un mètre cube. Aussi, dès l'origine, dans chaque langue, a été mis en place un système contracté, appelé braille abrégé par opposition au braille intégral ou orthographique où l'on transcrit lettre à lettre le texte de l'imprimé. Malgré tout, les documents en braille restent volumineux.
Le braille abrégé est appris par la plupart des utilisateurs du braille, puisqu'il fait gagner du temps pour la lecture d'un document et de la place pour le ranger, alors que la sténographie braille (prévue dès la seconde édition du livre de Louis Braille), qui réduit encore plus la taille des documents, n'est apprise que par quelques personnes pour des besoins professionnels.
Contrairement au braille intégral, identique pour les mêmes symboles de l'imprimé (par exemple, les lettres non accentuées de l'alphabet latin) quelle que soit la langue, le braille abrégé dépend de la langue employée puisqu'il s'appuie sur les conjonctions, les prépositions, les pronoms, les préfixes et les suffixes, les groupes de lettres qui se retrouvent fréquemment et les mots les plus courants. De plus, le nombre des abréviations varie beaucoup d'une langue à l'autre.
En France, dès 1870, un abrégé largement sonographique, facile à apprendre, est conçu par les frères de Saint-Gabriel pour imprimer des livres scolaires destinés à de jeunes aveugles instruits à Saint-Médard-lès-Soissons. À la suite du congrès de Paris en 1878, une version purement orthographique est créée par Maurice de La Sizeranne (1857-1924), répétiteur à l'I.N.J.A. et aveugle depuis l'âge de neuf ans. En 1882, l'Abrégé orthographique français (A.O.F.) est publié. Il compte 263 symboles, assemblages de lettres (à l'intérieur d'un mot) et de symboles (mots représentés par un ou deux signes).
En 1924, les travaux d'une commission franco-américaine réunie à Paris aboutissent à la naissance de l'Abrégé orthographique étendu (A.O.É.), qui comporte 740 symboles et met principalement au point deux nouveaux procédés d'écriture : la bivalence de voisinage, qui attribue à un caractère deux significations différentes selon qu'il est suivi d'une consonne ou d'une voyelle, et la création de finales complexes.
En 1951, puis en 1955, deux commissions assouplissent la formation des symboles composés que leur inventeur avait réduits à deux signes : l'A.O.F. reste le noyau du nouveau système, mais 162 symboles sont ajoutés. L'A.O.É. permet de réduire d'environ 40 p. 100 la longueur d'un texte. Cet abrégé de 1955 est celui qui est actuellement en vigueur dans les pays francophones, sous réserve de quelques modifications ultérieures. En abrégé, un même symbole braille peut avoir jusqu'à cinq significations différentes suivant le contexte : lettre seule, abréviation d'un mot, abréviation d'un groupement de lettres en début de mot, abréviation d'un groupement de lettres en fin de mot, chiffre (cf. figure).
Sous l'index de l'aveugle, il se crée des structures tactiles inconscientes. Une fois le texte lu, le lecteur est souvent incapable de dire si celui-ci était de l'intégral ou de l'abrégé.

Braille musical

Avant 1829, le procédé de Valentin Haüy (gaufrage des partitions ordinaires) était employé. En raison de son coût et de la difficulté de la lecture, les aveugles apprenaient les partitions par cœur, plutôt que de les déchiffrer. Plus tard, Galliod imagina une notation très simple où les caractéristiques des hymnes et des psaumes étaient figurées par des séries de chiffres. De telles feuilles imprimées suivant ce système étaient encore en usage parmi les chantres des Quinze-Vingts en 1885. Vers 1819, les répétiteurs de l'I.R.J.A. mirent au point un procédé imité du système de Jean-Jacques Rousseau : les 25 lettres de l'alphabet (la lettre w étant absente) et les 5 voyelles accentuées étaient utilisées pour la représentation d'une échelle de 30 notes couvrant largement ce que l'on peut écrire sur une portée et ses lignes supplémentaires.
En 1829, Braille ne modifia pas essentiellement ce système. Il se contenta de substituer aux lettres minuscules figurant les notes naturelles les caractères correspondants de son alphabet et d'emprunter quelques autres signes à son livre. Dans la seconde édition de celui-ci, il indiqua quelques mises au point complémentaires conçues avec le concours de Jaillet, organiste à Rennes.
Rompant avec le principe de la notation des voyants, Braille s'appuya sur le fait que les sept notes de la gamme se répètent dans le même ordre, d'octave en octave sur le clavier d'un piano : il décida d'emprunter sept signes consécutifs à une même série braille pour représenter les sept sons, et sept autres signes ou « clés d'octaves » quand, dans une suite de notes, il y a un changement d'octave (cf. tableau). Ils commencent au do le plus bas d'un piano normal à sept octaves. Chaque octave commence à do et comprend toutes les notes jusqu'au do suivant non compris. Le signe d'octave est placé immédiatement avant la note qu'il concerne, sans signe intermédiaire.
Quant aux valeurs (noire, blanche, croche...), il a attribué les caractères de la première série aux croches et aux quintuples croches, ceux de la deuxième aux blanches et aux triples croches, ceux de la troisième aux rondes et aux doubles croches, et ceux de la quatrième aux noires et aux quadruples croches. Ainsi, la figure des notes reste la même pour la partie supérieure du signe quand la valeur change (cf. tableau). Cette notation fut officialisée en 1929, lorsqu'une nouvelle commission de spécialistes se réunit à Paris, avec des représentants de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne, des États-Unis et de la France, et mit au point une notation braille internationale. C'est ce système qui est actuellement utilisé, à quelques modifications de détail près.
De nombreuses consultations eurent lieu au cours du temps. En 2003 et 2004, en particulier, se tinrent des congrès pour adapter la musicographie braille à la transcription de la musique contemporaine. Le manuel disponible en France concernant le braille musical est l'aboutissement des travaux du sous-comité de la musique braille de l'U.M.A., traduit par l'A.V.H. (cf. figure).

Braille français spécialisé

La Commission pour l'évolution du braille français (C.É.B.F.) a été officiellement créée en 1996, mais existe depuis 1987, à l'initiative de l'A.V.H. Placée sous l'égide des pouvoirs publics français, elle est également composée de représentants d'associations pour aveugles de pays francophones (Belgique, Suisse) et du Maroc. Elle est à l'origine des codes brailles informatique et mathématique.

Braille informatique

L' utilisation de plages tactiles a conduit à passer d'un braille à six points à un braille à huit points, les deux points ajoutés, notés 7 et 8, étant respectivement situés en bas de la colonne de gauche (sous le point 3) et de la colonne de droite (sous le point 6). En effet, les 64 combinaisons possibles à partir de six points ne permettent pas de reproduire les 256 symboles du code ASCII étendu, symboles utilisés par le système d'exploitation MS-DOS. Il est nécessaire d'avoir une correspondance biunivoque entre les symboles brailles et les symboles informatiques. En particulier, en braille six points, une lettre majuscule est transcrite à l'aide d'un symbole comportant deux codes : le premier, appelé « clé », indique que la lettre est majuscule (c'est le code 4-6) ; le second est celui de la lettre minuscule. En 1994, un code braille à huit points, connu sous le nom de Code braille informatique standard français, a été mis au point par une sous-commission informatique de la C.É.B.F. : basé sur le jeu de caractères ASCII « IBM 437 », il ne convient donc qu'aux applications tournant sous MS-DOS. Une nouvelle sous-commission informatique de la C.É.B.F. a élaboré une table braille à huit points pour environnement Windows (CBFR1252, pour Code braille français pour la table CP-1252) : ce code braille informatique 2001 a été officiel en France jusqu'en 2007, année où une nouvelle table braille à huit points a été élaborée, prenant en compte les symboles brailles définis dans le code de transcription adopté l'année précédente.

Braille mathématique

Dès l'origine, Louis Braille a prévu la transcription des chiffres : ils sont figurés par les signes de la première série (lettres de a à j) précédés du symbole formé des points 3 à 6, appelé encore aujourd'hui « signe numérique ». De plus, la transcription des signes de l'arithmétique (plus, moins, multiplié, divisé par, égal) était également prévue. En France, cependant, de nouvelles notations sont utilisées actuellement en braille mathématique.
En effet, grâce à des mathématiciens aveugles, l'écriture mathématique en braille s'est enrichie, au début du XXe siècle, de tous les codes nécessaires à la transcription mathématique « de la maternelle à l'université ». Deux professeurs de mathématique français, Louis Antoine (1888-1971) et Bourguignon, ayant perdu la vue lors de la Première Guerre mondiale, ont poursuivi leur enseignement et, en 1922, ont mis au point le premier système complet de notations mathématiques en braille. C'est ce système – dont les chiffres sont appelés « Antoine », en son honneur – qui, revu et amélioré, continue à être utilisé en France. Les chiffres 1 à 9 constituent les neuf premiers codes de la quatrième série. Ils correspondent à ceux inventés par Louis Braille (les neuf premiers codes de la première série) auxquels on ajoute le point 6. Le chiffre 0 est symbolisé par le signe numérique.
Le système français est particulièrement performant, puisqu'il permet de transcrire fidèlement les notations de l'imprimé avec un minimum de signes brailles (cf. figure). Malheureusement, les notations mathématiques brailles ne sont pas universelles.
Depuis le 1er septembre 2008, il existe en France une notation braille dans le domaine de la chimie.

Enseignement du braille

L'étude du braille devient nécessaire quand la vision ne permet plus de lire un document dans une taille de caractères « raisonnable » ou de se relire.
L' apprentissage du braille suppose le développement de la sensibilité tactile des index, sensibilité qui s'émousse avec l'âge. Certaines maladies, tel le diabète, diminuent la sensibilité tactile, ce qui peut ralentir le rythme de l'apprentissage.
La lecture du braille se pratique en faisant glisser la dernière phalange des index sur la ligne écrite. Pour permettre la continuité dans la lecture et pour une lecture plus rapide, il faut utiliser les index des deux mains : la première moitié d'une ligne est lue par la main gauche, la seconde par la main droite pendant que la gauche se déplace au commencement de la ligne suivante. Ce procédé de lecture bimanuelle est très important à acquérir pour avoir une plus grande vitesse de lecture. En effet, la lecture tactile est plus lente que la lecture d'un texte en imprimé. Un lecteur moyen en imprimé lit environ 27 000 mots à l'heure, soit 450 mots à la minute. Les bons lecteurs en braille ne dépassent pas les 150 à 180 mots à la minute.

Enseignement du braille aux enfants et aux adultes handicapés visuels

Pour les enfants devant apprendre le braille dès le cours préparatoire, il est important de développer l'éducation du toucher, le développement du schéma corporel, la structuration spatiale (en insistant sur les notions droite/gauche, avant/arrière, haut/bas), la proprioception, le rythme, les coordinations manuelles (symétrie, asymétrie, alternance), les discriminations tactiles, l'indépendance des doigts (pour l'écriture à l'aide d'une machine à écrire braille) dès l'école maternelle. Il est aussi nécessaire que l'enseignement soit plus progressif et répétitif, car, contrairement à un enfant voyant, l'enfant aveugle ne peut pas reproduire par mimétisme. Il est difficile d'indiquer le temps nécessaire pour apprendre le braille. En effet, pour un enfant cela dépend beaucoup de la nature et de la qualité des prérequis mis en place et de l'acceptation psychologique de cet apprentissage par son entourage. En général, un enfant n'ayant pas d'autre handicap apprend à lire et à écrire en braille en un an, comme tout enfant non handicapé visuel en cours préparatoire. Certains jeunes doivent apprendre le braille au cours de leur scolarité à la suite d'une baisse d'acuité visuelle. Les connaissances déjà acquises, comme savoir lire en imprimé, permettent un apprentissage plus rapide, mais il faut tenir compte de la souffrance liée à l'acceptation du handicap, qui peut être un facteur de difficulté. La durée de cet apprentissage est donc très variable, et liée au problème psychologique sous-jacent.
Pour les adultes, la question de la motivation est essentielle. Mais, outre les problèmes psychologiques (faire le deuil de sa vision), l'apprentissage peut être plus long du fait de la perte de la sensibilité tactile liée à l'âge, car cette sensibilité n'était pas exploitée jusque-là. Seules les personnes victimes de certains accidents ou ayant l'extrémité des doigts endommagés par un travail manuel prolongé risquent de ne pouvoir stimuler leur sens tactile. Certaines personnes âgées apprennent le braille et le lisent très bien, mais elles sont rares. Un minimum de sept à huit mois semble être un délai raisonnable pour un tel apprentissage. En revanche, une personne voyante peut apprendre en trois mois le braille intégral et abrégé pour son travail (enseignants, transcripteurs) ou en tant que bénévole dans une association.

Formation des enseignants de braille en France

Les établissements d'enseignement pour déficients visuels dépendent soit du ministère de l'Éducation nationale, et leurs enseignants sont alors formés par l'Institut national supérieur de formation et de recherche pour l'éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés, soit du ministère de la Santé et des Solidarités, auquel cas leurs enseignants sont formés par le Centre national de formation des enseignants pour déficients sensoriels de l'université de Savoie.
Des formations sont également assurées par certains instituts universitaires de formation des maîtres (I.U.F.M.). De plus, les enseignants accueillant dans leur classe un élève handicapé peuvent bénéficier d'une formation de quelques jours.

Scolarisation des handicapés visuels en France

L' obligation scolaire pour les enfants handicapés a été instituée à l'occasion de la première loi d'orientation du 30 juin 1975 sur le handicap. La loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées régit désormais la scolarisation des enfants handicapés, qui sont scolarisés en milieu ordinaire (leur inscription étant un droit dans l'établissement le plus proche de leur domicile) ou en institution spécialisée.
Pour les examens et concours dépendant du ministère de l'Éducation nationale, les candidats handicapés bénéficient de dispositions spécifiques.

Matériel d'aide à l'enseignement du braille

Au niveau de l'école maternelle, de nombreux matériels pédagogiques utilisés habituellement peuvent être adaptés. Pour le braille, il existe différentes sortes de tablettes et machines à écrire, dont une unimanuelle pour des personnes ayant un problème moteur.

Il existe une sorte de cellule braille à six points, relativement grosse, où l'on peut rentrer ou sortir à la main les six points pour apprendre les différents codes brailles. Le cubarithme, sorte de grille rectangulaire de 15 sur 20 centimètres comportant des cases en creux d'environ 1 centimètre de côté, permet l'apprentissage des lettres, moyennant une adaptation. Dans chaque case, on peut mettre un cube symbolisant un code braille. Ainsi, il est possible d'apprendre le code lié à une lettre en braille. Le cubarithme sert essentiellement en mathématique pour poser des opérations ou faire de la géométrie. Pour l’apprentissage du braille, les méthodes Kommer, Le Reste et Obyn sont les seules qui tiennent compte des nouvelles normes du braille francophone.


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Posté le : 04/01/2015 15:23
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Par une aquarelle de Folon
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Il souffle des mots à l'estrade
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Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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