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Anne de Bretagne
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Le 25 janvier 1477 à Nantes naît Anne de Bretagne

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de la maison de Montfort, morte le 9 janvier 1514 à 36 ans à Blois, duchesse de Bretagne et comtesse de Montfort 1488-1514 et d'Étampes 1512-1514 et, par ses mariages, archiduchesse consort d'Autriche, reine consort de Germanie 1490-1491, puis de France 1491-1498, puis de nouveau reine consort de France 1499-1514 et de Naples 1501-1503 et duchesse consort de Milan 1499-1500 et 1500-1512.
Elle était la fille de François II de Bretagne 1435-1488, duc de Bretagne, et de sa seconde épouse Marguerite de Foix v. 1449-1486, princesse de Navarre.
Elle a pour conjoint Maximilien de Habsbourg en 1490, mariage annulé, puis Charles VIII de France mariage de 1491 à 1498, puis Louis XII de France de 1499 à 1514
Ses enfants sont Charles-Orland de France,dauphin de France, claude de France, Renée de France.
Elle fut duchesse de Bretagne, comtesse de Montfort du 9 septembre 1488 au 9 janvier 1514, soit durant 25 ans, 4 mois, Couronnement le 10 février 1489, son prédécesseur est François II, son successeur est Claude de France. Elle est archiduchesse consort d'Autriche et reine consort de Germanie du 19 décembre 1490 au 6 décembre 1491, pendant 11 mois et 17 jours sous Maximilien Ier d'Autriche, son prédécesseur à ce rang est Catherine de Saxe et son successeur est Blanche-Marie Sforza. Elle est ensuite reine consort de France du 6 décembre 1491 au 7 avril 1498 soit pendant 6 ans, 4 mois et 1 jour, le monarque qui la précède à cette distinction est Charles VIII, son prédécesseur est Charlotte de Savoie, son successeur est Jeanne de France, du 8 janvier 1499 au 9 janvier 1514 pendant 15 ans et 1 jour, le monarque est Louis XII

son prédécesseur est Jeanne de France, son successeur Marie d'Angleterre. Elle est duchesse consort de Milan du 6 septembre 1499 au 5 février 1500 pendant donc 4 mois et 30 jours, du 17 avril 1500 – 16 juin 1512 donc 12 ans, 1 mois et 30 jours, prédécesseur, Béatrice d'Este, successeur Claude de France. Elle est reine consort de Naples du 1er août 1501 au 29 décembre 1503 sur une période donc de 2 ans, 4 mois et 28 jours, prédécedée par Isabelle des Baux, son successeur est Isabelle Ire de Castille. Elle est Comtesse d'Étampes du 11 avril 1512 au 9 janvier 1514, pendant 1 an, 8 mois et 29 jours, son prédécesseur est Gaston de Foix-Nemours, son successeur est Claude de France.
Elle est un enjeu central dans les luttes d’influence qui aboutiront après sa mort à l’union de la Bretagne à la France. Elle a également été élevée dans la mémoire bretonne en un personnage soucieux de défendre le duché face à l'appétit de ses voisins.

En bref

Fille de François II, duc de Bretagne, et de Marguerite de Foix, Anne devint duchesse de Bretagne à la mort de son père conformément à une décision prise par les états convoqués à cette fin en 1486. Par le traité du Verger 19 août 1488, le roi Charles VIII avait donné son accord et François II avait promis de soumettre au consentement royal le futur mariage d'Anne. Celle-ci avait été fiancée, à l'âge de trois ans, à un prince anglais. Mais c'est avec Maximilien de Habsbourg qu'elle se maria, par procuration, en 1490. Charles VIII rappela les clauses du traité du Verger et envahit la Bretagne. Il obtint alors la main d'Anne pour lui-même et négocia avec le pape l'annulation de ses propres fiançailles avec une fille de Maximilien et celle du mariage d'Anne avec le même Maximilien. Le mariage du roi de France et de la duchesse fut célébré le 6 décembre 1491.
Le contrat prévoyait que la duchesse, si elle survivait à son mari, épouserait son successeur. Roi en 1498, Louis XII se hâta de faire annuler son mariage — passablement contraint — avec la boiteuse Jeanne de France, fille de Louis XI. Puis il épousa la duchesse-reine Anne (1499). Parce qu'elle était déjà reine douairière, celle-ci put alors poser ses conditions : elle conserva le gouvernement de la Bretagne et se réserva de transmettre le duché à ses propres héritiers collatéraux si elle ne laissait pas d'enfants de son royal mari.
Politique habile et courageuse, Anne de Bretagne administra le duché avec sagesse et fermeté. À la cour de France, elle protégea les poètes et les artistes, qui contribuèrent à assurer sa renommée. Il est inexact de dire qu'Anne réalisa l'union de la Bretagne à la France. À sa mort en 1514, le duché fut immédiatement cédé par Louis XII à François d'Angoulême (le futur François Ier), qui avait épousé la fille de Louis XII et d'Anne, Claude de France. C'est celle-ci qui fit don du duché à son mari en 1515, mais ce n'est qu'en 1532 que les états de Vannes acceptèrent définitivement l'union du duché à la couronne.

Sa vie

Anne de Bretagne naît le 25 janvier 1477 ou le 15 janvier 1477 ancien style au château des ducs de Bretagne à Nantes.
De l'éducation d'Anne de Bretagne, on conserve peu de traces. D'intelligence moyenne, il est probable qu’elle reçoit l’éducation d’une jeune noble de son temps : elle apprend à lire et à écrire en français, peut-être un peu de latin. Contrairement à ce que l’on retrouve parfois, il est peu probable qu’elle ait appris le grec ou l’hébreu et n'a jamais parlé ni compris le breton, langue à laquelle les milieux nantais où elle évolue sont étrangers. Elle est élevée par une gouvernante : Françoise de Dinan, comtesse consort de Laval. Elle a plusieurs précepteurs, tel son maître d'hôtel, le poète de cour Jean Meschinot, de 1488 à la mort de celui-ci en 1491, qui, lors des loisirs d'Anne, va chasser au faucon avec elle. On lui aurait peut-être enseigné la danse, le chant et la musique.

Héritière de Bretagne

En cette période, la loi successorale est imprécise, établie principalement par le premier traité de Guérande en 1365 par Jean IV. Celle-ci prévoyait la succession de mâle en mâle dans la famille des Montfort en priorité ; puis dans celle de Penthièvre. En effet, côté Montfort, il ne reste qu'Anne puis Isabeau et côté Blois-Penthièvre, Nicole de Penthièvre. Or en 1480, Louis XI achète les droits de la famille de Penthièvre pour 50 000 écus. Anne de Beaujeu confirme cette vente en 1485 à la mort de Jean de Brosse, mari de Nicole de Penthièvre.
Pour la succession du duc François II, le manque d’un héritier mâle menaçait de replonger la Bretagne dans une crise dynastique voire de faire passer le duché directement dans le domaine royal. François II étant en résistance contre les prétentions du roi de France il décide de faire reconnaître héritière sa fille par les États de Bretagne malgré le traité de Guérande. Ceci a lieu en 1486 et accroit les oppositions au duc dans le Duché, la concurrence des prétendants au mariage avec Anne de Bretagne et mécontente l'entourage du roi de France.

Fiançailles

En mariant sa fille, François II comptait renforcer sa position contre le roi de France. La perspective de joindre le duché à leur domaine a ainsi permis successivement d'obtenir l'alliance de plusieurs princes d'Europe :
elle fut d'abord fiancée officiellement en 1481 au prince de Galles Édouard, fils du roi Édouard IV d'Angleterre. À la mort de son père, il fut brièvement roi en titre sous le nom d’Édouard V et disparut peu après mort probablement en 1483.
Henri VII d'Angleterre, 1457-1485-1509, alors détenu en Bretagne, mais ce mariage ne l'intéressait pas.
Maximilien Ier d'Autriche, roi de Germanie et archiduc d'Autriche, futur empereur romain germanique 1449-1508-1519, veuf de Marie de Bourgogne, héritière de Charles le Téméraire.
Alain d'Albret, fils de Catherine de Rohan et de Jean Ier d'Albret, époux de Françoise de Châtillon donc héritier possible, cousin et allié de François II, que Anne refusera toujours d'épouser en raison du dégoût qu'il lui inspire.
Louis, duc d'Orléans, cousin germain du roi Charles VIII et futur roi Louis XII 1462-1498-1515, mais il était déjà marié à Jeanne de France.
Jean de Chalon, prince d'Orange 1443-1502, neveu de François II petit-fils de Richard d'Étampes et héritier présomptif du duché après Anne et Isabeau.
Edward Stafford, duc de Buckingham 1478-1521, Henri VII envisage son mariage avec Anne.
Le vicomte Jean II de Rohan, autre héritier présomptif, proposa avec le soutien du maréchal de Rieux le double mariage de ses fils François et Jean avec Anne et sa sœur Isabeau, mais François II s'y opposa.

Mariages

En 1488, la défaite des armées de François II à Saint-Aubin-du-Cormier qui conclut la guerre folle le contraint à accepter le traité du Verger dont une clause stipule que François II ne pourra marier ses filles sans le consentement du roi de France.
À la mort de François II quelques jours plus tard, s’ouvre une nouvelle période de crise qui mène à une dernière guerre franco-bretonne, le duc, sur son lit de mort, ayant fait promettre à sa fille de ne jamais consentir à l'assujettissement au royaume de France. Avant de mourir, François II a nommé le maréchal de Rieux tuteur de sa fille, avec pour mission de la marier. Dans la cathédrale de Rennes le 19 décembre 1490, Anne, devenue duchesse, épouse en premières noces et par procuration le futur Maximilien Ier devenu par la suite empereur romain germanique, veuf et qui était alors titré roi des Romains. Ce faisant, elle devient reine, conformément à la politique de son père. Cependant, ce mariage est une grave provocation à l'égard du camp français qui considère qu'il viole le traité du Verger, il réintroduit un ennemi du roi de France en Bretagne, ce que leur politique a toujours tenté d’éviter aux XIV et XVe siècles. De plus, il est conclu au mauvais moment : les alliés de la Bretagne sont occupés sur un autre front siège de Grenade pour le roi de Castille, succession de Hongrie pour Maximilien d’Autriche qui rend la procuration inopérante pendant neuf mois.
En dépit de renforts anglais et castillans venus soutenir les troupes ducales, le printemps 1491 voit de nouveaux succès de La Trémoille déjà vainqueur à Saint-Aubin-du-Cormier, et, se posant en héritier, Charles VIII vient mettre le siège devant Rennes où se trouve Anne, afin qu’elle renonce à ce mariage avec l’ennemi du royaume de France.
Après deux mois de siège, sans assistance et n'ayant plus aucun espoir de résister, la ville se rend et Charles VIII y fait son entrée le 15 novembre, les deux parties signant le traité de Rennes, mettant fin à la quatrième campagne militaire des troupes royales en Bretagne. Anne ayant refusé toutes les propositions de mariage avec des princes français, les fiançailles avec Charles VIII sont célébrées à la chapelle des Jacobins de Rennes le 17 novembre 1491. Puis Anne de Bretagne se rend, escortée de son armée et donc libre, ce qui était important pour la légitimité du mariage et du rattachement de la Bretagne jusqu'à Langeais pour les noces des deux fiancés. L'Autriche combat désormais sur le terrain diplomatique notamment devant le Saint-Siège, soutenant que la duchesse vaincue a été enlevée par le roi de France et que leur descendance est donc illégitime.
Le 6 décembre 1491 à l'aube, Anne épouse officiellement dans la grande salle du château de Langeais le roi de France Charles VIII. Ce mariage discret est conclu en urgence car il n'est validé qu'après coup par le pape Innocent VIII qui se décide, en échange de concessions appréciables, à adresser à la cour de France le 15 février 1492 l’acte d’annulation antidaté du mariage par procuration d'Anne avec Maximilien et la dispense concernant la parenté au quatrième degré d'Anne et de Charles par la bulle du 15 février 1492. Le contrat de mariage comprend une clause de donation mutuelle au dernier vivant de leurs droits sur le duché de Bretagne. En cas d'absence d'héritier mâle, il est convenu qu’elle ne pourra épouser que le successeur de Charles VIII. De cette union naissent six enfants, tous morts en bas âge.

Reine consort de France Épouse de Charles VIII

Par le mariage de 1491, Anne de Bretagne est reine consort de France. Son contrat de mariage précise qu’il est conclu pour assurer la paix entre le duché de Bretagne et le royaume de France. Il fait de Charles VIII son procureur perpétuel. Le 8 février 1492, Anne est sacrée et couronnée reine de France à Saint-Denis. Elle est la première reine couronnée dans cette basilique et sacrée, oincte, chef et poitrine, par André d'Espinay, archevêque de Bordeaux. Son époux lui interdit de porter le titre de duchesse de Bretagne. Gabriel Miron sera chancelier de la reine et premier médecin. Il a signé le contrat de la reine, le 1er janvier 1499, avec le roi Louis XII
Elle passe beaucoup de temps en grossesses avec un enfant tous les quatorze mois en moyenne. Lors des guerres d’Italie, la régence est attribuée à Anne de Beaujeu, qui a déjà tenu ce rôle de 1483 à 1491. Anne de Bretagne est encore jeune, et sa belle-sœur la suspecte. Elle n'a qu’un rôle réduit en France comme en Bretagne et doit parfois accepter d'être séparée de ses enfants en bas-âge. Anne vit essentiellement dans les châteaux royaux d'Amboise, de Loches et du Plessis ou dans les villes de Lyon, Grenoble ou Moulins lorsque le roi est en Italie. À Amboise, Charles VIII fait faire des travaux, tandis qu'elle réside à côté, au Clos Lucé, futur logis de Léonard de Vinci. Elle y a sa chapelle.
Elle devient reine consort de Naples et de Jérusalem lors de la conquête de Naples par Charles VIII.

Duchesse de Bretagne, épouse de Louis XII

Dès la mort de Charles VIII, héritière des droits des rois de France sur la Bretagne, elle reprend la tête de l'administration du duché de Bretagne. Elle restaure notamment la chancellerie de Bretagne au profit du fidèle Philippe de Montauban, nomme lieutenant général de Bretagne son héritier Jean de Chalon, convoque les États de Bretagne, émet un monnayage à son nom une monnaie d'or à son effigie. Elle nomme aussi responsable du château de Brest son écuyer Gilles de Texue.
Parmi ses poètes de cour, il faut rappeler l'humaniste Fauste Andrelin de Forlì, le chroniqueur Jean Lemaire de Belges et le rhétoriqueur français Jean Marot. Elle y prend également à son service les musiciens les plus célèbres de son temps, Johannes Ockeghem, Antoine de Févin, Loyset Compère, Jean Mouton. Anne de Bretagne est sans aucun doute la première reine de France à apparaître comme une mécène recherchée par les artistes et auteurs de son époque.
Trois jours après la mort de son époux, le principe du mariage avec Louis XII est acquis, à la condition que Louis obtienne l'annulation de son mariage avant un an. Elle retourne pour la première fois en Bretagne en octobre 1498, après avoir échangé une promesse de mariage avec Louis XII à Étampes le 19 août, quelques jours après le début du procès en annulation de l’union entre Louis XII et Jeanne de France.
Le contrat de son troisième mariage, en 1499 est conclu dans des conditions radicalement différentes du second. À l'enfant vaincue a succédé une jeune reine douairière et duchesse souveraine désormais incontestée, en face de qui l'époux est un ancien allié, ami et prétendant. Contrairement aux dispositions du contrat de mariage avec Charles VIII, le nouveau lui reconnaît l'intégralité des droits sur la Bretagne comme seule héritière du duché et le titre de duchesse de Bretagne. Le contrat affirme aussi clairement que le duché de Bretagne reviendra au deuxième enfant, mâle ou femelle et s'il avenoit que d'eux deux en ledit mariage n'issist ou vinst qu'un seul enfant masle, que cy-après issent ou vinssent deux ou plusieurs enfans masles ou filles, audit cas, ils succéderont pareillement audit duché, comme dit est. Une clause qui ne sera pas respectée par la suite. Renée sera déshéritée au profit de son ainée, Claude de France, et surtout de son mari : François Ier. Pour le moment, le pouvoir régalien en Bretagne est exercé par Louis XII, qui prend alors le titre de duc consort, quoique les décisions soient prises au nom de la duchesse. Anne vit à Blois où la présence de la duchesse de Bretagne est partout signée. Elle fait édifier le tombeau de ses parents en la cathédrale de Nantes où son cœur reviendra également selon ses dernières volontés avec les symboles des 4 vertus : prudence, force, tempérance, justice, qu'elle aura toujours essayé de porter. Tous les arts italiens seront appréciés par cette reine de plus en plus cultivée. Durant la maladie de Louis XII elle fait un tour de la Bretagne mais pas le Tro Breizh, contrairement à ce qui est souvent raconté et les Bretons peuvent lui savoir gré d'avoir aussi longtemps que possible, maintenu les impôts seulement sur les états, les octrois sur les pays et les jugements également sur les pays.
Leur fille Claude de France, héritière du duché, est fiancée à Charles de Luxembourg en 1501, pour faciliter la conduite de la 3e guerre d’Italie en renforçant ainsi l’alliance espagnole, et pour convenir au dessein d'Anne de lui faire épouser le petit-fils de son premier mari Maximilien d'Autriche. Ce contrat de mariage est signé le 10 août 1501 à Lyon par François de Busleyden, archevêque de Besançon, Guillaume de Croÿ, Nicolas de Rutter et Pierre Lesseman, les ambassadeurs du roi Philippe Ier de Castille le Beau, père de Charles de Luxembourg. Les fiançailles sont annulées quand le risque d'encerclement plus complet du royaume peut être évité par l’absence d’un dauphin, à qui le contrat de mariage de Louis et Anne aurait interdit d'hériter de la Bretagne. C’est désormais au futur François Ier que sa fille est fiancée. Anne refusera jusqu'au bout ce mariage, qui aura lieu quatre mois après sa mort, et tentera de revenir à l'alliance matrimoniale avec le futur Charles Quint. C'est à ce moment qu'elle commence son tour de Bretagne, visitant bien des lieux qu’elle n’avait jamais pu fréquenter enfant. Officiellement il s'agit d'un pèlerinage aux sanctuaires bretons mais en réalité il correspond à un voyage politique et un acte d'indépendance qui vise à affirmer sa souveraineté sur ce duché. De juin à septembre 1505, ses vassaux la reçoivent fastueusement. Elle en profite pour s'assurer de la bonne collecte des impôts et se faire connaître du peuple à l'occasion de festivités, de pèlerinages et d'entrées triomphales dans les villes du duché.

Mort et sépulture

Écrin en or la tache sombre étant due au transfert du fer et du plomb des boîtes métalliques qui le contenaient du cœur d’Anne, musée Dobrée, Nantes.
Usée par les nombreuses maternités et les fausses couches, atteinte de la gravelle, elle meurt le 9 janvier 1514 vers six heures du matin au château de Blois, après avoir dicté par testament la partition de son corps dilaceratio corporis, division du corps en cœur, entrailles et ossements avec des sépultures multiples, privilège de la dynastie capétienne. Elle permet ainsi la multiplication des cérémonies, funérailles du corps, la plus importante et funérailles du cœur et des lieux tombeau de corps et de cœur.
La reine Anne de Bretagne est inhumée dans la nécropole royale de la basilique de Saint-Denis. Ses funérailles sont d’une ampleur exceptionnelle : elles durent quarante jours, et inspirent toutes les funérailles royales jusqu’au xviiie siècle. À cette occasion, le héraut d'armes de Bretagne Pierre Choque prononce pour la première fois le cri funèbre : La reine est morte ! la reine est morte ! la reine est morte !.
Selon sa volonté, son cœur a été placé dans un écrin ou reliquaire en or rehaussé d’émail cette boîte en or étant enfermée dans une autre boîte en plomb puis une autre en fer puis transporté à Nantes en grande pompe pour être déposé, le 19 mars 1514, en la chapelle des Carmes, dans un coffre à la tête du tombeau de François II de Bretagne qu’elle a fait réaliser pour ses parents et transféré plus tard à la cathédrale Saint-Pierre de Nantes.
Le mausolée à double étage de Louis XII et d’Anne de Bretagne, sculpté en marbre de Carrare, est installé dans la basilique de Saint-Denis en 1830. Le dais à arcades, les bas-reliefs du socle sarcophage illustrant les victoires de Louis XII bataille d'Agnadel, entrée triomphale à Milan, les statues des douze apôtres et des quatre vertus cardinales sont l'œuvre des frères Juste, sculpteurs italiens qui en ont reçu la commande en 1515. Les transis dont le réalisme a poussé à faire figurer sur leur abdomen l'ouverture recousue pratiquée lors de leur éviscération et les orants devant un prie-Dieu couronnant la plate-forme sont attribués à Guillaume Regnault. Ce tombeau est profané pendant la Révolution, le 18 octobre 1793, leurs corps étant jetés dans une fosse commune. Alexandre Lenoir sauve en grande partie le monument qui est restauré et conservé dans le Musée des monuments français en 1795 avant d'être restitué à la basilique royale sous la Seconde Restauration, où se trouve l'écrin du cœur d'Anne de Bretagne

Généalogie

Ascendance

Jean IV
1339-1345-1399
Jeanne de Navarre
1370-1437
Richard 1395-1438
Comte d'Étampes
Marguerite d'Orléans et Gaston IV de Foix-Béarn
Éléonore de Navarre
Marguerite de Bretagne
1443-1469
François II
1433-1458-1488
Marguerite de Foix
-1486
Jean de Chalon
1443-1502 Anne de Bretagne
1477-1514 Isabeau de Bretagne
Claude de France

Descendance

De son mariage avec Charles VIII elle eut de nombreuses fausses couches et six enfants, tous morts en bas âge:
Charles-Orland de France 1492 - 1495, mort de la rougeole à 3 ans.
François Courcelles, août 1493 - idem, né à deux mois de son terme, inhumé en l'église Notre-Dame de Cléry
N, fille mort-née printemps 1495
Charles de France 1496
François de France 1497 - 1498
Anne 20 mars 1498
Des quatre enfants issus de son mariage avec Louis XII, seules survécurent :
Claude de France 1499-1524, duchesse de Bretagne et reine consort de France 1515-1524 par son mariage en 1514 avec François Ier, roi de France ;
Renée de France 1510-1575, dame de Montargis, duchesse de Chartres 1528-? - Mariée en 1528 avec Hercule II d'Este 1508-1559, duc de Ferrare, de Modène et de Reggio.
Chaque fausse-couche ou mort d'un enfant mâle de la reine ravit l'ambitieuse Louise de Savoie, dont le fils François futur roi François Ier est l'héritier présomptif de la couronne en vertu de la loi salique. Aussi l'inconscient public entoure Louise d'une aura de sorcière capable d'avoir tué les nourrissons mâles d'Anne de Bretagne.
Par Claude de France, dont la fille aînée Marguerite a épousé le duc de Savoie, Anne de Bretagne est l'ancêtre de Victor-Emmanuel de Savoie, actuel prétendant au trône d'Italie. Par son petit-fils Henri II de France, Anne est aussi l'ancêtre de Charles de Habsbourg-Lorraine, actuel prétendant au trône d'Autriche-Hongrie.
Par Anne d'Este, fille aînée de Renée de France, Anne de Bretagne eut également descendance, notamment dans la Maison de Guise et celle de Savoie-Nemours.

Généalogie simplifiée

Ses emblèmes et devises
Blason d'Anne de Bretagne, les armes de son époux royal fleurs de lys à dextre, celles de son père queues d'hermine à senestre.
Anne avait hérité de ses prédécesseurs les emblèmes dynastiques bretons : hermine passante de Jean IV, d'hermine plain de Jean III, cordelière de François II. Veuve de Charles VIII, elle s'inspire de cette figure paternelle pour créer en 1498 l'Ordre de la Cordelière.
Lettres couronnées L A de Louis XII et d'Anne avec leurs armes d'alliance entourées du collier de Saint-Michel et de la cordelière.
Elle fit usage aussi de son chiffre, la lettre A couronnée, de la devise Non mudera je ne changerai pas, et d'une forme particulière de la cordelière paternelle, nouée en 8. Ses emblèmes furent joints dans la décoration de ses châteaux et manuscrits avec ceux de ses maris : l'épée enflammée pour Charles VIII et le porc-épic pour Louis XII. Elle avait également comme devise Potius Mori Quam Foedari : "Plutôt mourir que déshonorer", ou "Plutôt la mort que la souillure" en breton : "Kentoc'h mervel eget bezañ saotret".
On retrouve son blason dans de nombreux lieux où elle est passée ou liés à ses fonctions principalement de duchesse ou de reine :
le revêtement mural de la mise au tombeau à l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes, par Michel Colombe, 1496 ;
vitrail de l’église de Ervy-le-Châtel, 1515;
vitrail de l’hôtel de ville d’Étampes, 1853.

Sa bibliothèque

La reine possédait sa propre bibliothèque contenant une cinquantaine d’ouvrages sur la religion, la morale, l’histoire, etc.. On y trouve notamment des livres d'heures les Grandes Heures, les Petites Heures, les Très Petites Heures, les Heures, inachevées, la Vie de sainte Anne, les Vies des femmes célèbres de son confesseur Antoine Dufour, la Dialogue de vertu militaire et de jeunesse française. Le Livre d’heures d’Anne de Bretagne, illuminé par Jean Poyer, est commandé par Anne pour Charles-Orland, etc.
Une partie venait de ses parents. Elle en a commandé elle-même plusieurs et quelques-uns lui ont été offerts. Enfin, ses deux maris possédaient aussi des nombreux ouvrages environ un millier sont ramenés à la suite de la première guerre d’Italie.
Elle a elle-même écrit de nombreuses lettres.

Ses Grandes Heures

Les Grandes Heures d'Anne de Bretagne est un livre de prières commandité par Anne de Bretagne à l'enlumineur Jean Bourdichon.

Postérité

Dernière duchesse de Bretagne et deux fois reine de France, Anne de Bretagne est avec saint Yves un des personnages historiques les plus populaires de Bretagne.
En 2014, pour le 500e anniversaire de sa mort, plus d’une quarantaine d’événements sont organisés dans les cinq départements bretons39.

Représentations

Statue d’Anne de Bretagne dans la série Reines de France et Femmes illustres du jardin du Luxembourg à Paris XIXe siècle.

Représentations d'Anne de Bretagne.

De son vivant, les propagandes royales de Charles VIII puis de Louis XII ont présenté Anne de Bretagne en reine parfaite, symbole de l’union et de la paix entre le royaume de France et le duché de Bretagne tradition populaire de la bonne duchesse. L’Autriche de Maximilien, évincée du mariage, a porté un autre regard sur ces événements. Au cours des siècles, les historiens et l’imaginaire populaire ont présenté une Anne de Bretagne parfois différente, lui attribuant des actes ou des caractéristiques physiques et psychologiques qui ne sont pas nécessairement attestés par des éléments historiques.
Après sa mort, elle tombe progressivement dans l'oubli jusqu'au milieu du XIXe siècle. Les régionalistes bretons cherchent, dès la fondation en 1843 de l’Association bretonne, un personnage capable d’incarner leur idéal de renouveau agraire et régional, tout en manifestant leur attachement à la nation française. Leur choix se porte sur Anne de Bretagne, qui est progressivement dotée, dans les histoires de Bretagne, du costume breton d'où la légende de la duchesse en sabots.
Plusieurs mythes entourent désormais Anne de Bretagne, celui d'une femme contrainte à un mariage forcé avec Charles VIII, celui d'une duchesse bretonne attachée à l’indépendance et au bonheur de son duché ou au contraire d'une reine symbole de l'union et de la paix entre la Bretagne et la France. Elle est ainsi devenue un enjeu entre des historiens bretons qui poursuivent une mythification de leur passé et une historiographie nationale voulant forger le mythe d'une nation française une et indivisible.
Cette figure hautement symbolique explique la parution d'une cinquantaine de livres à son sujet depuis 200 ans qui n'ont pas fini d'en donner une vision contrastée, entre un Georges Minois qui la présente comme une personne bornée, mesquine et vindicative et un Philippe Tourault qui en fait une personnalité tout à fait riche et positive, ardemment attachée à son pays et à son peuple .

Ouvrages

Anne de Bretagne, reine de France. Tragédie par le sieur Ferrier, par Louis Ferrier de La Martinière, édité chez Jean Ribou, 1679
Le prince de Longueville et Anne de Bretagne, nouvelles historiques, Pierre de Lesconvel, édition J. Guignard, 1697

Télévision

Borgia série TV, interprétée par Héléna Soubeyrand saison 2, épisodes 7 et 8.
Isabel série TV, interprétée par Marta Belmonte

Théâtre

Je ne t'oublierai jamais, comédie romanesque sur la rencontre de Anne de Bretagne et Hervé de Portzmoguer, dit Le Primauguet, Pièce de Bruno Tanguy.

Musique

Requiem d'Anne de Bretagne, messe composé par Antoine de Févin.
Gilles Servat évoque sa vie dans la chanson Koc'h ki gwenn ha koc'h ki du.
Anne de Bretagne, un opéra breton avec en rôle-titre Agnès Bove.
Si mort a mors, poème anonyme datant de ses funérailles, et repris par Tri Yann. D'autres chansons du répertoire du groupe font référence à la Duchesse notamment l'instrumental Anne de Bretagne de l'album Portraits en 1995.
Anne de Bretagne, opéra folk rock de l'auteur-compositeur nantais Alan Simon, dont les deux premières représentations ont eu lieu les 29 et 30 juin 2009 au château des ducs de Bretagne, à Nantes. Cécile Corbel y interprète le rôle d'Anne de Bretagne44.
Soldat Louis dans la chanson C'est un pays évoque une duchesse encore enfant qui s'est fait mettre d'une manière royale.
Le groupe Stetrice l'évoque en chantant « Mais ici honte à qui délaisse la volonté de la Duchesse dans sa chanson Naoned e Breizh, de l'album éponyme en 2011.

Bâtiments Sites historiques

Le château des ducs de Bretagne, à Nantes est conçu comme une forteresse dans le contexte de la lutte pour l'indépendance du duché de Bretagne. Le système défensif du château est composé de sept tours reliées par des courtines et un chemin de ronde. Depuis le début des années 1990, la ville de Nantes a mis en œuvre un programme de restauration et d'aménagement de grande envergure pour mettre en valeur ce site patrimonial en plein centre-ville, emblématique de l'histoire de Nantes et de la Bretagne. L'édifice restauré accueille le musée d'histoire de Nantes installé dans 32 salles.
La tour Anne-de-Bretagne à Montfort-l'Amaury.
Le manoir de la vicomté, dit Le Bailliage à Montreuil-l'Argillé Eure datant du xve siècle est, depuis 1949 inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Le manoir aurait été un pavillon de chasse, propriété d'Anne de Bretagne et de Louis XII.
L'église Saint-Pierre de Montfort-l'Amaury. Construite à la demande d'Anne de Bretagne
La tour Anne-de-Bretagne, tour du xve siècle, construite à Montfort-l'Amaury Yvelines, classée monument historique en 1862. La duchesse Anne de Bretagne séjourna cinq ans à Montfort-Lamaury
L'église Saint-Pierre de Montfort-l'Amaury Yvelines : Église des xve et xvie siècles, d’une taille impressionnante et rare pour une petite cité, construite par la volonté d'Anne de Bretagne en lieu et place d’une église médiévale du XIe siècle.
Les Bains de la Reine dénommés aussi pavillon d'Anne de Bretagne, à Blois, classé aux monuments historiques.

Autres sites

Nombre de noms de rues, lieux et bâtiments portent son nom :
Rues Anne-de-Bretagne ou duchesse-Anne un peu partout en Bretagne, mais aussi à Langeais. Boulevard de la Duchesse-Anne à Rennes.
Place Duchesse-Anne à Nantes, ainsi qu'à Quiberon.
Les maisons d'Anne de Bretagne, à Guingamp, Morlaix, Saint-Malo et quelques autres villes, sont supposées avoir accueilli la duchesse lors de son tour de Bretagne et non le Tro Breizh, ce pèlerinage des Sept-Saints de Bretagne étant confondu avec celui du Folgoët qu'elle réalise le 29 août 1505 en exécution d'un vœu si le roi guérissait, pèlerinage prolongé par le tour de la Bretagne pendant trois mois.
Lycée Anne-de-Bretagne à Locminé.
Collège Anne-de-Bretagne à Rennes, à Saint-Herblain.
Écoles :
École publique de la Duchesse Anne à Rennes.
École publique Anne de Bretagne, à Locronan
Pont Anne-de-Bretagne à Nantes.
Hôtels :
de la Duchesse-Anne à Nantes, Dinan et Ouessant.
Anne de Bretagne à Saint-Malo, Rennes, La Plaine-sur-Mer et Vannes.
Festival Anne de Bretagne à Blain.
Maison, rue et centre commercial Anne-de-Bretagne à Lesneven, où elle séjourna quelques jours lors de son pèlerinage au Folgoët.
Hors de Bretagne :
à Blois :
Hôtel Anne de Bretagne.
Hôtel de la Duchesse Anne à Langeais, Lourdes, à Mount Tremper (près de Woodstock, État de New York, États-Unis).
Chocolaterie La Duchesse Anne à Saumur.

Objets Liés à la vie d'Anne

En 1505, la reine Anne fit cadeau de trois couronnes de mariage :
une couronne d'or à la collégiale de Guérande
une couronne d'argent à la paroisse de Saillé commune de Guérande
une couronne de bronze doré à la paroisse de Trescallan ancienne paroisse de Guérande aujourd'hui sur la commune de La Turballe. Cette dernière est classée au titre des monuments historiques.
On attribue à Anne de Bretagne le don du grand calice présent dans le trésor de Saint-Jean-du-Doigt.

Créés ou nommés en hommage à Anne

Le Duchesse Anne est un voilier trois-mâts amarré en tant que bateau musée dans le musée portuaire de Dunkerque.
Un timbre à son effigie est édité par La Poste début 2014 pour marquer le 500e anniversaire de sa mort50 .

Nourriture et boissons

Duchesse Anne, nom d'une bière produite en Bretagne par la brasserie Lancelot.
Étiquette de camembert dans les années 1930
Cuvée de vin par l’Ordre des Chevaliers BretvinsNote 10 créée en 2014

Croyances populaires

Contrairement à une croyance populaire, la gratuité des routes en Bretagne n'est pas due à Anne de Bretagne, mais au Comité d'étude et de liaison des intérêts bretons Celib, créé en 1949. Le plan routier breton proposé par le Celib dans le cadre du deuxième plan français d'aménagement du territoire est mis en place par le comité interministériel d'aménagement du territoire du 9 octobre 1968, qui valide la création d'un réseau à quatre-voies moderne, sans péages, destiné à compenser la géographie péninsulaire bretonne.


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Posté le : 24/01/2015 16:59
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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