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Accueil >> newbb >> Georges-Pierre Seurat [Les Forums - Photographe/Peintre]

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Georges-Pierre Seurat
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Le 29 mars 1891, à 31 ans meurt Georges-Pierre Seurat

à Paris né à Paris le 2 décembre 1859, dessinateur et peintre français, pionnier de la technique de chromo-luminarisme, ou peinture optique, appelée plus couramment pointillisme ou divisionnisme. Peintre de genre, figures, portraits, paysages animés, paysages, peintre à la gouache, dessinateur. Il appartient au mouvement divisionnisme, Il est influencé par Rembrandt, Goya, Puvis de Chavannes,Ingres, Eugène Chevreul . Ses maîtres sont Henri Lehmann. Ses Œuvres les plus réputées sont : Une baignade à Asnières, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte, Les Poseuses, La Parade, Chahut, Le Cirque

En bref

De sa brève période de production intensive est née une œuvre dont les contemporains ne retinrent que les aspects les plus superficiels, mais dont les échos se sont répercutés longuement sur les générations suivantes. Inextricable conjonction d'une problématique intellectuelle et d'une insolente séduction, dit de lui André Chastel, qui lui assigne une place similaire à celles qu'occupèrent Mallarmé pour la poésie et Schönberg pour la musique. Moins évidente, de prime abord, que celle de Cézanne, l'influence de Seurat fut, cependant, déterminante pour certains développements du cubisme, de l'orphisme, du futurisme, de la non-figuration
Seurat était fils d'un huissier ; dès l'âge de sept ans, il dessine ; à seize ans, il fréquente une école d'art municipale où il fait la connaissance d'Edmond Aman-Jean 1860-1936, qui demeurera un de ses amis les plus intimes. En 1876, il suit des cours à l'École nationale des beaux-arts, où il est admis en 1878 dans la section de peinture ; il a comme professeur un élève d'Ingres, Henri Lehmann 1814-1882. Il visite fréquemment le musée du Louvre et lit l'ouvrage du chimiste Eugène Chevreul De la loi du contraste simultané des couleurs 1839.
Né le 2 décembre 1859 à Paris dans une famille bourgeoise aisée, installée 110, boulevard Magenta, Georges-Pierre Seurat, après avoir suivi des cours de dessin dans une école municipale, est admis en février 1878 à l'École des beaux-arts. Dans l'atelier d'Henri Lehmann, ancien élève d'Ingres, il suit sans éclat et avec assiduité le cursus académique ; en mai 1879, frappé par la quatrième exposition impressionniste, il loue avec ses amis Ernest Laurent et Edmond Aman-Jean un studio rue de l'Arbalète, puis, ayant fait une année de volontariat militaire à Brest de novembre 1879 à novembre 1880, il s'installe rue de Chabrol.
En 1879, il loue un atelier avec ses amis Aman-Jean et Ernest Laurent 1860-1929. Ils prennent tous la décision de quitter l'École après avoir vu la quatrième exposition des impressionnistes. Seurat doit, d'ailleurs, partir, pour faire son service militaire, un an à Brest, où il dessine beaucoup.
Rentré à Paris en 1880, il poursuit ses lectures des physiciens spécialisés dans l'optique Maxwell, Helmholtz, O. N. Rood, etc., étudie les œuvres de Delacroix et fréquente l'atelier de Puvis de Chavannes. Il travaille à sa première grande composition, la Baignade Tate Gallery, Londres, qui sera refusée au Salon de 1884 et dont l'élaboration minutieuse nous est attestée par des dizaines d'esquisses peintes et de dessins. Le tableau est exposé la même année au premier Salon des artistes indépendants, où Seurat se trouve en compagnie des peintres qui formeront le groupe néo-impressionniste : Charles Angrand, Albert Dubois-Pillet, Henri Cross et surtout Paul Signac ; avec ce dernier, son cadet de quatre ans, Seurat aura désormais de fructueux échanges, et leurs voies de recherche resteront parallèles.
Grâce à Camille Pissarro, tous deux exposent à la huitième et dernière exposition des impressionnistes 1886 ; ils vont rendre visite à Chevreul et subissent l'influence de Charles Henry, auteur d'une Introduction à une esthétique scientifique 1885.

Sa vie

Georges-Pierre Seurat naît le 2 décembre 1859 à Paris, dans une famille bourgeoise. Son père Chrysostome Antoine Seurat, un huissier de justice auprès du tribunal de la Seine, est un homme solitaire, un caractère dont hérite son fils. Sa mère, Ernestine Faivre, a une sœur, Anaïs, épouse de Paul Haumonté, marchand de toile et peintre amateur qui comptera dans la première formation du jeune Georges.
Georges Seurat peindra sa tante sur son lit de mort en 1887.
En 1877, il s'inscrit aux Beaux-arts et fréquente l'atelier d'Henri Lehmann mais ses études sont interrompues par son service militaire qu'il effectue à Brest, où il réalise de nombreuses esquisses de bateaux, de plages et de la mer. En 1882, il se consacre à la maîtrise du noir et blanc et commence à peindre réellement.
Il invente la technique du chromo-luminarisme plus couramment appelé pointillisme, qui s'inspire des écrits du scientifique Michel-Eugène Chevreul sur la loi du contraste simultané des couleurs, du critique Charles Blanc Grammaire des arts du dessin, 1867, d'Ogden Rood La Théorie scientifique des couleurs, 1881. Il achève, en 1884, Une baignade à Asnières Londres, National Gallery, le premier des six grands tableaux qu'il va peindre dans sa courte vie. Sa technique séduit rapidement de jeunes peintres, Paul Signac, Henri-Edmond Cross, Charles Angrand, Maximilien Luce, ainsi que Camille Pissarro.
Seurat participera à la formation de la Société des artistes indépendants, ouverte sans jury ni récompenses. Il est fortement soutenu dans ses recherches picturales par le critique Félix Fénéon, qui acquerra Une baignade à Asnières, sera son exécuteur testamentaire avec Paul Signac et Maximilien Luce, et l'initiateur du catalogue raisonné de son œuvre - achevé par César M. de Hauke en 1961.
L'été 1890, le peintre réside à Gravelines, où il exécute quatre toiles de marines ainsi que quelques dessins et croquetons , petits panneaux de bois peints qu'il avait ainsi baptisés. Ses paysages assujettissent la nature aux rigoureuses ponctuations de sa théorie des couleurs, et il s’en dégage une paix intérieure prenant superbement le pas sur la confusion de la réalité. Il écrit une révision des concordances entre les caractères des tons sombres ou claires, des teintes froides ou chaudes, des lignes tombantes et tristes ou ascendantes et gaies. À son retour à Paris, il met en projet son tableau Le Cirque qu'il montre, inachevé, au huitième Salon des Indépendants.
Seurat est un grand peintre inconnu , écrivait Lucie Cousturier en 1921 dans une des premières biographies consacrées au peintre d'Un dimanche à la Grande Jatte. 1884 The Art Institute, Chicago. Malgré une place très vite établie dans l'histoire de l'art moderne, notamment au moment du cubisme, la gloire des bons vieux impressionnistes comme il disait Cézanne, Renoir, Monet ne s'est jamais vraiment décidée à faire de lui un grand peintre populaire.
Il rencontra Vincent Van Gogh en février 1887, et ce dialogue étonnant semble démontrer à quel point son art porte en lui-même un élément irréductible à toute identification psychologique, à quel point il est intimidant, lumineux et obscur à la fois, à l'image exacte des dessins exécutés au crayon Conté. L'enquête des historiens parcourt des circuits qui peuvent être recomposés par des documents ou des sources indiqués par l'artiste lui-même, mais la dimension intellectuelle du tableau ne s'y laisse jamais réduire. La technique de Seurat fut une sorte de malentendu contrôlé, et son œuvre définit entre l'individu, la société, l'art un ensemble de valeurs dont on commence à mieux sonder le caractère de profonde nouveauté.
Sa vie, brève, laisse constater de rapides mutations esthétiques, mais cette évolution est en même temps soumise à des contradictions réitérées. On mesure les rythmes d'une métropole contemporaine, confrontés au silence des paysages de mer ; on suit un échange énigmatique entre le monumental et sa réduction lumineuse, La Tour Eiffel, Fine Arts Museum, San Francisco, entre le détail insignifiant et une présence quasi surnaturelle, entre le tableau et ses référents : l'art classique, l'affiche, les études préparatoires. L'ordre et la frénésie établissent une mystérieuse division nerveuse qui libère une forme de puissance anarchique dans les lois de la composition. Depuis Petit Homme au parapet vers 1881 ou Le Faucheur vers 1882, Metropolitan Museum, New York, la science de Seurat s'applique à développer le germe d'une œuvre interrompue par la mort et pourtant totalement réalisée.

Vers une formule optique

La vie de Seurat est un mélange de conventions, d'effacement dans la norme et de secret. Il meurt à trente et un ans, le 29 mars 1891, d'une maladie foudroyante qui révèle à ses amis et à ses proches son union avec le modèle de Jeune Femme se poudrant Courtault Institute, Londres. Grave, calme et doux, taciturne, selon Henri de Régnier, on l'a décrit aussi très compliqué Signac, obstiné, pensif, farouche, austère. Lucie Cousturier eut l'intuition d'une urgence inquiète et sourde en évoquant un regard brûlant et une voix psychologique, étranglée par l'impatience. Avec son je-m'en-foutisme bien connu, Degas a parlé du notaire, mais Gustave Kahn a vu le même individu plus pittoresquement coiffé d'un caloquet de feutre et d'un costume plus bigarré. L'esprit d'ordre et de méthode, l'esprit de conquête et d'aventure brûlent, en vérité, l'énergie d'un homme qui peint jour et nuit et qui meurt aussi de fatigue morale et d'épuisement.
Le résultat de cette période de formation à la fois conventionnelle et très personnelle est sanctionné par le succès du portrait d'Aman-Jean au Salon de 1883, salué par le critique Roger Marx. Puvis de Chavannes s'intéresse à ce petit groupe d'artistes qui dessinent et travaillent souvent sur le motif autour de Paris. Seurat n'a jamais vraiment cessé d'apprendre ni d'approfondir le sens de sa recherche comme en témoigne, à partir de 1886, l'attention qu'il porte aux travaux et à la personnalité de Charles Henry qui avait publié en 1884, dans La Revue contemporaine, son Introduction à une esthétique scientifique ; mais sa formation est marquée, dès le collège, comme il a tenu à le spécifier plus tard, par des lectures qui orientent définitivement la marche de son esprit.
Il y a lu la Grammaire des arts du dessin de Charles Blanc 1867 et l'essai du même auteur sur Eugène Delacroix publié dans la Gazette des beaux-arts en 1864. On y trouve un ensemble d'idées qui définissent le sens d'une beauté optique dégagée du ton local avec, en particulier, la prise de conscience nécessaire des principes de la couleur : Le coloris s'apprend comme la musique. » Blanc souligne l'importance des phénomènes de la perception simultanée des couleurs, exposés dans l'ouvrage du chimiste Eugène Chevreul, mais l'exemple de Delacroix est là pour rappeler que le prisme d'une pensée s'interpose toujours entre la réalité et le spectateur. Modern Chromatics New York, 1879 d'Ogden Rood, paru en traduction française en 1881 sous le titre La Théorie scientifique des couleurs, confirme dans le domaine de la physique une somme d'observations personnelles empiriques, en établissant la distinction entre la teinte lumière et la teinte pigment. Ainsi en 1890, au terme d'une élaboration trop complexe pour être résumée, Seurat pourra inscrire en tête d'un mémorandum reprenant les étapes de sa pensée : La pureté de l'élément spectral étant la clef de voûte de ma technique..., mais cette technique âprement revendiquée n'a jamais pu être elle-même purifiée d'un mélange qui venait celui-là d'une âme ardente et haute.
En 1883, Seurat entreprend les études pour sa première grande composition deux mètres sur trois, Une baignade, Asnières National Gallery, Londres, dont le caractère impressionniste par l'éclat des couleurs, la touche balayée, le sujet et le site se trouve confronté à un principe de composition et de réalisation mêlant croquetons et dessins dans un souci d'équilibre monumental qui parut paradoxal : C'est un faux Puvis de Chavannes, s'écrie Paul Alexis dont Seurat fera le portrait en 1888. Exposé à la buvette du Salon des artistes indépendants du 15 mai au 1er juillet 1884, le tableau déconcerte et retient l'attention de jeunes peintres qui vont jouer un rôle décisif dans la fondation de la Société des artistes indépendants au début de juin 1884. Pendant l'été, installé dans un nouvel atelier, 128 bis, boulevard de Clichy, Seurat commence dans un climat nouveau une autre composition ambitieuse : Un dimanche à la Grande Jatte. 1884, exposée en mai 1886 à la huitième exposition de peinture, la dernière des impressionnistes.
La genèse de cette toile, paradigme complet et systématique de cette nouvelle peinture Félix Fénéon, a été précisée par un peintre soucieux d'établir sa paternité antérieure vis-à-vis de Pissarro et de Signac. Mais une susceptibilité de cette nature éclaire surtout à nos yeux la méthode et le rythme d'un travail déterminé par l'expérience et, en priorité, celle de la lumière sur le motif. Il le répétera à Émile Verhaeren : les paysages d'été alternent avec le programme d'hiver centré sur une grande toile.
La Grande Jatte entre dans cette organisation fondamentale qui, au sens propre, divise la vie du peintre. L'Île de la Grande Jatte collection particulière, toile peinte dans l'été de 1884, figure à la première Exposition des indépendants en décembre 1884 ; elle est présentée comme une étude contemporaine de ce qu'il appelle la composition ou encore le tableau : 1884 Grande Jatte étude exposition des indépendants 1884-1885 Grande Jatte composition 1885 études à la Grande Jatte et à Grandcamp reprise de la Grande Jatte composition 1886 octobre. L'été de 1885 marque, en effet, le début d'une suite de séjours sur les côtes de la Manche : Grandcamp, Honfleur 1886, Port-en-Bessin 1888, Le Crotoy 1889, Gravelines 1890.
Le Bec du Hoc Tate Gallery, Londres, La Rade de Grandcamp collection particulière mais aussi La Seine à Courbevoie musée d'Orsay, Paris ou Les Pêcheurs musée d'Art moderne, Troyes contribuèrent, en mai 1886, à souligner ce qui, dans la Grande Jatte, apparut comme une fumisterie.
Avec son génie de critique, Fénéon publie alors, dans La Vogue, une analyse qui donne au lecteur les moyens de comprendre le principe de la division du ton et de la touche. Le critique prélève un décimètre carré de la pelouse du premier plan pour montrer comment la teinte locale, le vert, sert de base à une structure de touches et de couleurs que la lumière achromatise selon une ligne de démarcation entre ombre et soleil où intervient le jeu subtil des complémentaires : Cette pelouse dans l'ombre : des touches, en majorité, donnent la valeur locale de l'herbe ; d'autres, orangées, se clairsèment, exprimant la peu sensible action solaire ; d'autres, de pourpre, font intervenir la complémentaire du vert ; un bleu cyané, provoqué par la proximité d'une nappe d'herbe au soleil, accumule ses criblures vers la ligne de démarcation et les raréfie progressivement en deçà.
À la formation de cette nappe elle-même ne concourent que deux éléments, du vert, de l'orangé solaire, toute réaction mourant sous un si furieux assaut de lumière. Précisant, à partir de l'ombre, les différents mérites d'une luminosité visant au mélange optique, il justifie entièrement le sujet par une complète soumission au plein air. Les critiques furent généralement sensibles à un symbolisme moderne dans le traitement des figures où une certaine dose de caricature se mêle à une définition formelle hiératique et primitive qui renouvelle l'observation réaliste : Un pêcheur à la ligne, un simple calicot assis sur l'herbe se fixent dans l'attitude hiératique qu'affectent les ibis sur les obélisques Maurice Hermel.

Divisionnisme et anarchie

À Honfleur, du 21 juin à la mi-août 1886, Seurat entreprend sept tableaux, parmi lesquels Coin d'un bassin Kröller-Müller Museum, Otterlo exposé aux Indépendants dès son retour à Paris. Achevée au cours de l'automne et pendant l'hiver, la série se caractérise par une conception plus organique des points de vue : un format plus réduit évoque le port et ses quais Entrée du port, Bout de la jetée, La Maria, un autre les abords et la baie de Seine Le Phare d'Honfleur, La Grève du Bas-Butin, Embouchure de la Seine. Dès la fin de 1886, Seurat commence Les Poseuses Barnes Foundation, Merion, tableau qui ne sera pas achevé avant l'Exposition des indépendants de 1888 22 mars-3 mai et qui porte le divisionnisme dans le domaine classique par excellence, celui du nu. Mais la nudité du modèle s'inscrit dans les données complexes du travail en atelier et engendre un dialogue étonnant avec la perspective chromo-luminariste de la Grande Jatte. Fénéon notera l'incidence des travaux de Charles Henry sur l'ancien élève de Lehmann et l'admirateur de Puvis : Par une fantaisie pseudo-scientifique, l'ombrelle rouge, l'ombrelle paille et le bas vert s'orientent selon la direction qu'ont le rouge, le jaune et le vert sur le cercle chromatique d'Henry. Ce dernier, en effet, avait développé dès 1884 certaines idées d'Humbert de Superville et de Charles Blanc en liant l'expression des émotions aux directions du mouvement. Déjà, Seurat avait relevé dans Les Phénomènes de la vision de David Sutter articles parus dans L'Art en février-mars 1880 tout un ensemble de préceptes et d'observations, mais le Cercle chromatique d'Henry 1888 intégrait de façon simple l'essentiel de ces données concernant la ligne, la teinte et le ton. Parade de cirque Metropolitan Museum, New York, exposé également en 1888 et qui évoque le fameux cirque Corvi, marque avec éclat l'intérêt du peintre pour les spectacles de la vie urbaine nocturne.

Georges Seurat les poseuses

Six paysages, exposés aux XX à Bruxelles en février 1889, résultent du séjour d'été en 1888 à Port-en-Bessin. Deux paysages sont peints au Crotoy dans l'été de 1889 et exposés aux Indépendants en septembre-octobre 1889. Ces séries traduisent la nature profonde des deux sites, et la recherche lumineuse et formelle vise à inscrire l'expérience émotionnelle de l'espace dans des rythmes associant l'artifice à l'illusion, le fini et l'infini, le calcul et l'informe comme on pourrait le constater dans les ciels ou les bordures : Le Crotoy, amont Institute of Arts, Detroit, Le Crotoy, aval collection Niarchos. Exposés ensemble aux Indépendants de mars-avril 1890, Jeune Femme se poudrant et Chahut Kröller-Müller, Otterlo juxtaposent deux réalités secrètement complices : le spectacle d'une danse osée sur une scène de café-concert et le portrait de Madeleine Knobloch qui vient d'avoir un fils reconnu par Seurat et prénommé Pierre-Georges. À l'image du pot de fleurs dans le miroir qui, sur la remarque d'un ami, est venu censurer son autoportrait, le peintre cache désormais sa vie et s'isole dans l'atelier du passage de l'Élysée-des-Beaux-Arts, où il peint Cirque, ultime tableau consacré au monde tout proche des plaisirs populaires, à peine achevé pour les Indépendants de mars 1891. Seurat renouvelle son approche méthodique de l'espace, de la ligne, de la couleur en intégrant le mouvement circulaire, grâce au numéro de l'écuyère du cirque Fernando. Dans le même temps, quatre paysages du chenal de Gravelines semblent porter le contraste et la division à leur intensité maximale.

La disparition subite du peintre ne fait que rendre plus évident un abîme que son art n'a jamais cessé d'explorer et d'ouvrir : celui qui, dans la distance de la vue, lie l'expérience et la pensée au système de la représentation. Éric Darragon

Il meurt subitement, pendant l'exposition, à l'âge de 31 ans, probablement des suites d'une angine infectieuse ou diphtérie. Sa famille découvrira à cette occasion qu'il entretenait depuis plusieurs années une liaison avec Madeleine Knobloch, de qui il avait eu un fils, Pierre Georges Knobloch, né le 16 février 1891, et qui devait d'ailleurs décéder deux semaines après son père, de la même infection. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
Seurat incarnait une nouvelle génération de peintres qui annonçait la désintégration de l’idéal impressionniste et l’avènement de conceptions nouvelles.

Les techniques du peintre

Au cours de sa brève existence, ce peintre cérébral, cultivé, sophistiqué, dépasse avec détermination l’immédiateté “romantique” de la peinture impressionniste pour élaborer une méthode picturale fondée sur des lois scientifique précises et révolutionner le concept même de l’art figuratif. Son problème étant de trouver un lien entre l’art et la science et, plus précisément, entre la peinture, la physiologie et la psychologie de la perfection
La théorie de la peinture de Seurat se fonde sur l’optique ou plus précisément sur un concept appelé le chromo-luminarisme. Celui-ci repose sur l'idée que la lumière résulte de la combinaison de plusieurs couleurs, et que donc un ensemble de points colorés juxtaposés peuvent, observés depuis une certaine distance, recomposer l’unité de ton et rendre la vibration lumineuse avec d’avantage d’exactitude. Georges Seurat s'est notamment inspiré des recherches que le chimiste français Eugène Chevreul avait menées à l'occasion de travaux de restauration de tapisseries, et s'est en particulier beaucoup intéressé à son essai De la loi du contraste simultané des couleurs, publié en 1839.

Œuvres

Ses six œuvres principales, peintures définitives pour lesquelles Seurat a réalisé plusieurs dessins et esquisses peintes qu'on retrouve aujourd'hui dans quelques collections publiques ou plus rarement sur le marché de l'art, sont :
Une baignade à Asnières, 1884 Londres, National Gallery
Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte, 1884-1886 Chicago, Institut d'art
Les Poseuses, 1886-1888 Philadelphie, Fondation Barnes
La Parade, 1887-1888 New York, Metropolitan Museum of Art
Chahut, 1890 Otterlo, musée Kröller-Müller
Le Cirque, 1891 Paris, musée d'Orsay

Parmi les autres œuvres :

Sous-bois à Pontaubert 1881-1882 - Metropolitan Museum of Art
Paysage d'Île-de-France 1881-1882 - Musée des beaux-arts de Bordeaux
La Banlieue 1882-1883 - Musée d'art moderne de Troyes
Les Pêcheurs à la ligne 1883 - Musée d'art moderne de Troyes
Vue de Fort-Samson 1885 - Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
Le Bec du Hoc, Grandcamp 1885 - Tate, Londres
Pont de Courbevoie, 1886-1887 - Courtauld Gallery, Londres
Port-en-Bessin, avant-port, marée haute 1888 - Musée d'Orsay, Paris
Port-en-Bessin, avant-port, marée basse 1888 - Musée d'art de Saint-Louis, Saint-Louis
Port-en-Bessin, le pont et les quais 1888 - Minneapolis Institute of Arts, Minneapolis
Port-en-Bessin, les grues et la persée 1888 - National Gallery of Art, Washington
La Seine à la Grande-Jatte 1888 - Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles
La Tour Eiffel 1889 - Musée des beaux-arts de San Francisco
Femme se poudrant Madeleine Knobloch 1890 - Courtauld Gallery, Londres
Le Chenal à Gravelines 1890 - Indianapolis Museum of Art

Bibliographie Dictionnaire Bénézit

W. Pach, Seurat, New York : Duffield & co., The Arts, 1923.
L. Cousturier, Georges Seurat, Paris : G. Crès & Cie, 1926.
C. Roger-Marx, Seurat, Paris : G. Crès, 1931.
R. Rey, La Renaissance du sentiment classique dans la peinture française à la fin du xixe siècle : Degas, Gauguin, Renoir, Cézanne, Seurat, Paris : Les Beaux-Arts, 1931.
J. de Laprade, Seurat, Paris : J. Taupin, 1945.
J. Rewald, Seurat, Paris : A. Michel, 1948.
(en) Seurat : paintings and drawings, D. C. Rich et R. L. Herbert, catalogue de l'exposition Chicago, The Art Institute-New York, MOMA, 1958, Chicago : Institut d'art, 1958.
H. Dorra et J. Rewald, Seurat. L'œuvre peint : biographie et catalogue critique, Paris : Les Beaux-Arts, 1959.
C. M. de Hauke, Seurat et son œuvre, Paris : Gründ, 1961, 2 vol.
(en) R. L. Herbert, Seurat's Drawings, New York, Shorewood Publishers, 1962.
(en) W. Homer, Seurat and the science of painting, Cambridge, 1964.
(it) L. Hautecoeur, Georges Seurat, Milano : F. Fabbri, 1972.
F. Minervino, Tout l'œuvre peint de Seurat, Paris : Flammarion, 1973. Préface d'André Chastel.
Antoine Terrasse, L'Univers de Seurat - Les Carnets de dessins, Diffusion Weber, 1976.
A. Madeleine-Perdrillat, Seurat, Genève : Skira, 1990.
A. Distel, Seurat, Paris : Édition du Chêne, 1992.
P. Courthion, Seurat, Paris : Cercle d'Art, 1969. Nouv. éd., 1994.
Seurat, R. L. Herbert et Fr. Cachin, catalogue de l'exposition (Paris, Grand Palais- New York, The Metropolitan Museum, 1991, Paris : Réunion des musées nationaux, 1991.
H. Duchting, Seurat, Cologne : Taschen, 1999.
R. L. Herbert, Seurat: drawings and paintings, Yale : Yale University Press, 2001.
Seurat and the making of 'La Grande Jatte', catalogue de l'exposition Chicago : The Art Institute, 2004, Chicago : The Art Institute, 2004.

Iconographie

Ernest Laurent, Portrait de Georges Seurat, 1883, fusain sur papier, Paris, Département des arts graphiques du musée du Louvre6

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Posté le : 28/03/2015 18:34
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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