| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Lord Byron 1 [Les Forums - Histoire de la Littérature]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





Lord Byron 1
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9499
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 56930
Hors Ligne
Le 19 avril 1824 meurt à 36 ans George Gordon Byron

à Missolonghi en Grèce, 6e baron Byron, généralement appelé Lord Byron, poète britannique, auteur de poésie lyrique, épique, dramatique né le 22 janvier 1788 à Londres et mort, en Grèce, alors sous domination ottomane. Il est l'un des plus illustres poètes de l'histoire littéraire de langue anglaise. Bien que classique par le goût, il représente l'une des grandes figures du romantisme avec Robert Southey, Wordsworth, Coleridge, Shelley et Keats.
Il se voulait orateur à la chambre des Lords mais ce sont ses poésies mélancoliques et semi-autobiographiques qui le rendirent célèbre : Hours of Idleness, et surtout Childe Harold, inspiré par son voyage en Orient, propageant le modèle du héros romantique, dont le retentissant succès le surprend lui-même en 1813. Il s’illustre par la suite dans divers genres poétiques, narratif, lyrique, épique, ainsi que dans des œuvres courtes comptant parmi ses plus connues, par exemple She walks in beauty, When we two parted et So, we'll go no more a roving, chacune d'elles chantant un moment de nostalgie personnelle. Il doit quitter l’Angleterre en 1816 en raison du scandale public causé par l'échec de son mariage, sa relation incestueuse avec sa demi-sœur et sa bisexualité. Dans ses œuvres suivantes, rompant avec le romantisme de sa jeunesse, il donne libre cours au sarcasme, à son génie de la rime et de l'improvisation avec Beppo et son œuvre maîtresse, Don Juan.
Grand défenseur de la liberté, révolté contre la politique et la société de son temps, l'Europe du Congrès, il s'est engagé dans toutes les luttes contre l'oppression : en Angleterre dans la défense des Luddites, en Italie avec les Carbonari, en Grèce dans la lutte pour l'indépendance. Hors norme et sulfureux, homme de conviction autant que de contradictions, à la fois sombre et facétieux, excessif en tout, grand sportif, éternel amoureux de l'Italie, de la Grèce, des femmes, des hommes…, pourfendeur de l'hypocrisie sous toutes ses formes, il reste une source d'inspiration pour de nombreux artistes, peintres, musiciens, écrivains et réalisateurs.
Petit-fils de John Byron, il est le père de Lady Ada Byron King de Lovelace et de Elisabeth Médora Leigh-Byron.
La Grèce l'honore comme l'un des héros de sa lutte pour l'indépendance.

En bref

Le byronisme, imitation idolâtre de ce poète anglais, fut un des éléments du romantisme européen. Ce phénomène, psycho-sociologique plus que littéraire, fut déterminé par la vogue extraordinaire des premières œuvres poétiques de lord Byron, en particulier Le Pèlerinage de Childe Harold 1812-1818. Cependant, celui qui était salué par ses contemporains comme le type achevé du poète romantique n'avait que mépris pour les écrivains romantiques de son temps et n'admirait que les classiques. Et son dernier grand ouvrage, Don Juan, se trouve aux antipodes du romantisme.
Mais la pose du héros ou du dandy byronien, beau ténébreux hautain, mélancolique et solitaire, promenant avec ostentation son ennui et son cœur en écharpe, beaucoup plus que de l'œuvre, s'inspira de la personnalité singulière de lord Byron, de sa vie mouvementée, de sa mort héroïque, et de la légende mystérieuse que ses admirateurs et détracteurs lui créèrent de son vivant comme après sa mort.
George Gordon Byron naquit à Londres le 22 janvier 1788. Son père, le capitaine John Byron, était un inconscient prodigue et séduisant. En 1779, il avait enlevé, fait divorcer et épousé en premières noces la marquise de Carmarthen, qui mourut en 1784, laissant une fille, Augusta Byron 1783-1851. Cette demi-sœur du poète devait jouer un rôle important dans sa vie et dans sa légende. En 1807, elle épousa son cousin germain, le colonel de dragons George Leigh.
Les Byron descendaient d'une très ancienne famille de Vikings. Le premier baron Byron, général fidèle aux Stuart, fut anobli en 1643. Le grand-père du poète, l'amiral John Byron, surnommé « foulweather Jack », avait été un navigateur hardi et malchanceux.
Le capitaine John Byron s'était remarié en mai 1785 avec Catherine Gordon de Gight, du comté d'Aberdeen, descendante de l'ancienne famille royale d'Écosse. Ce mariage fut malheureux ; les deux époux se séparèrent bientôt. George n'avait pas trois ans quand son père mourut, laissant sa femme dans la misère.
L'enfant unique fut élevé par une mère instable, passionnée, irascible, à la tendresse tyrannique. Il était pied-bot, soit de naissance, soit à la suite d'une paralysie infantile, et cette infirmité l'affligea profondément.
Mrs. Byron et son fils demeurèrent en meublé à Aberdeen, dans la gêne, jusqu'en mai 1798. À cette date, par la mort de son grand-oncle, George devint le sixième baron Byron et hérita du domaine de Newstead Abbey, dans le comté de Nottingham. Le château, ancien prieuré normand, était en ruine, et les terres lourdement hypothéquées. Mrs. Byron s'installa à Nottingham, envoya son fils à Dulwich School puis à Harrow où il fut pensionnaire de 1801 à 1805. Il y acquit une solide connaissance du latin et du grec, une grande admiration pour les lettres classiques et la littérature anglaise du XVIIIe siècle, un goût très vif pour la poésie et l'histoire. Il y fréquenta des jeunes gens de son rang et, malgré son infirmité, pratiqua avec brio la natation, le cricket et l'équitation.
Son développement affectif fut précoce ; à l'en croire, il n'avait que dix ans lorsqu'il tomba amoureux de sa cousine Mary Duff. Pendant l'été de 1803, il s'éprit plus sérieusement peut-être d'une autre cousine un peu plus âgée que lui, Mary Chaworth. Cette première grande passion, déçue par le mariage de la jeune fille, serait évoquée dans une demi-douzaine de poèmes des Heures de loisir, dans le premier chant du Chevalier Harold et dans Le Rêve 1816.
En octobre 1805, il entre à Trinity College, Cambridge. Il s'y fit des amitiés sérieuses, notamment John Cam Hobhouse, futur lord Broughton, qui sera son compagnon de voyage et son exécuteur testamentaire. Il éprouva aussi une véritable passion pour un certain Edleston dont la mort en octobre 1811 lui inspirera les strophes ardentes et douloureuses des Poèmes à Thyrza.
Il commençait à publier. Dès juin 1807 parut son premier recueil de vers, Heures de loisir par George Gordon lord Byron, a minor. Violemment critiqué par l'Edimburgh Review en janvier 1808, il répondit en mars 1809 par une satire vengeresse et géniale, Bardes anglais et critiques écossais, où il attaquait, avec un jugement sûr, les poètes romantiques en vogue, notamment Southey, Coleridge et Wordsworth.
Après avoir fêté son installation temporaire à Newstead par des orgies naïvement blasphématoires sept. 1808 et pris possession de son siège à la Chambre des lords 13 mars 1809, Byron, accompagné de son ami Hobhouse, s'embarque pour son grand tour, le 2 juillet 1809. Au plus fort des guerres napoléoniennes, il traverse le Portugal et l'Espagne, gagne Malte, puis l'Albanie où il est l'hôte du despote Ali Pacha. En décembre 1809, il arrive à Athènes d'où il repart pour l'Asie Mineure. Le 3 mai 1810, il traverse, tel Léandre, l'Hellespont à la nage, exploit sportif dont il est très fier. Il séjourne deux mois à Constantinople et regagne Athènes en juillet 1810. Il demeure en Grèce jusqu'en avril 1811, voyageant, étudiant, écrivant.
À son retour à Londres, en juin 1811, il rapportait plusieurs poèmes : une adaptation de l'Art poétique d'Horace, Souvenirs d'Horace, une satire contre lord Elgin qui venait de faire enlever les frises du Parthénon, La Malédiction de Minerve, et une sorte de journal de voyage, qu'il montra, non sans hésitation, à un jeune éditeur, John Murray, qui se décida à publier le poème après quelques corrections. Ce furent les deux premiers chants du Pèlerinage de Childe Harold, qui parurent le 10 mars 1812 et assurèrent à leur auteur un succès éclatant, quelques jours après un premier discours prometteur à la Chambre des lords. Il y eut cinq éditions du poème en 1812.
Cette réussite, jointe à la jeunesse du poète, la beauté, l'élégance et l'excentricité du dandy, fit de lui l'idole du jour et lui valut de faciles succès. Certaines admiratrices passionnées s'imposèrent littéralement à lui ; maîtresses indiscrètes, elles entraînèrent le jeune auteur à la mode, grisé de sa popularité, dans des intrigues compliquées. Il eut une liaison tapageuse, au début de 1812, avec la romanesque lady Caroline Lamb qui, le jour où elle le vit, s'écria : Ce beau visage pâle sera mon destin. À la fin de la même année, lady Oxford, de vingt ans son aînée, succédait à Caroline, puis ce fut lady Frances Wedderburn Webster. Ces aventures, colportées, embellies, avilies par des confidences indiscrètes, contribuèrent à créer le personnage légendaire de bourreau des cœurs.
Très recherché dans les salons et clubs whigs, il fut l'ami de Sheridan, Thomas Moore, Samuel Rogers et Thomas Campbell.
Sa carrière littéraire se poursuivait, brillante et rapide, par l'exploitation de la veine du conte romantique oriental en vers : Le Giaour juin 1813, La Fiancée d'Abydos nov. 1813, Le Corsaire février 1814, Lara août 1814. 10 000 exemplaires du Corsaire furent vendus le jour de la publication.

Sa vie

George Gordon est le fils de John Byron, capitaine aux Coldstream Guards, surnommé Mad Jack, et de sa seconde femme Catherine Gordon de Gight 1765-1811, d’une famille de l'Aberdeenshire, descendant des Stuarts. Après avoir combattu en Amérique, le capitaine a séduit Amelia, marquise de Carmarthen, puis a déserté pour l'épouser, s'enfuyant avec elle en France, où elle a donné naissance à une fille, Augusta née en 1784, avant de mourir. Revenu en Grande-Bretagne, il épouse Catherine Gordon de Gight pour sa fortune, qu'il dilapide rapidement. Pour fuir ses créanciers, il déménage régulièrement. Enceinte, Catherine le rejoint quelque temps en France où elle s'occupe de sa belle-fille Augusta. Ne comprenant pas un mot de français et ruinée, elle rentre en Angleterre pour accoucher à Londres, où son fils George Gordon naît le 22 janvier 1788, au 16 Holles Street, Cavendish Square. L'enfant naît avec le pied droit difforme, un pied bot, le talon soulevé et la plante tournée vers l'intérieur, et Catherine Gordon écrit Le pied de George est tourné vers l'intérieur ; c'est son pied droit. Il marche vraiment sur le côté du pied. Toute sa vie, Byron doit porter une chaussure orthopédique et conserve un léger boitement.
N'ayant que peu de moyens, Catherine Gordon se retire à Aberdeen en Écosse, où elle vit avec un mince revenu de cent trente livres 130 £. Après avoir résidé un court moment auprès de sa femme et de son fils, John Byron retourne en France et passe son temps à batifoler avec des femmes de chambre et des actrices. Il meurt à Valenciennes en 1794
Orphelin de père dès l'âge de trois ans, Byron étudie d'abord dans une école de quartier, avant d'entrer dans un collège d'Aberdeen en 1794 pour apprendre le latin, où il s'avère un élève médiocre. Mais il commence à beaucoup lire, notamment de nombreux récits sur l'Orient : l'histoire turque était l'un des premiers livres qui me donnèrent du plaisir quand j'étais petit ; et je crois que cet ouvrage a beaucoup contribué à m'inspirer plus tard le désir de visiter l'Orient, et peut-être la coloration orientale que l'on trouve dans ma poésie.
Le caractère irascible et capricieux de sa mère, qui reporte sur lui l’amour débordant et la colère qu’elle éprouvait pour son père, fait naître en Byron une certaine irritabilité qui se manifestera plus tard, notamment lors de son mariage. D’une beauté remarquable bien qu’un peu joufflu durant ses jeunes années, des yeux gris-bleu, des cheveux auburn bouclés, d'une grande timidité, il est complexé par son infirmité qu'il compense par des activités sportives intenses, particulièrement la course et la natation, pratiquées durant ses vacances dans la vallée de la Dee. C'est là qu'il apprend à se sentir écossais : portant le tartan des Gordon, ses promenades lui font apprécier les montagnes des alentours :
Ma naissance me rendit à demi écossais
Par mon éducation je le suis tout entier.
Il rencontre, probablement en 1795, sa cousine Marie Duff, qui le plonge dans un amour fébrile : … mon chagrin, mon amour pour cette petite fille étaient si violents que je me demande parfois si j'ai jamais été épris depuis lors. C'est vers 1797, alors qu'il a neuf ans, que sa gouvernante May Gray, femme très pieuse qui lui a appris à lire la Bible, venait le trouver dans son lit et jouait avec son corps.

Newstead et Harrow

Newstead Abbey auquel Byron est très attaché : tombeau cloîtré de guerriers, de moines et de châtelaines, dont les ombres pensives glissent autour de tes ruines écrit-il dans Hours of Idleness.
À l'âge de dix ans, en mai 1798, il hérite du titre de son grand-oncle Lord William, cinquième baron Byron of Rochdale, mort sans héritier, ainsi que du domaine de Newstead Abbey au cœur de la forêt de Sherwood, ancienne abbaye donnée à l'un de ses ancêtres par Henri VIII. La demeure est dans un état de grand délabrement le grand-oncle est mort endetté, mais ces ruines gothiques ainsi que les armoiries des Byron fascinent le jeune garçon. C'est là qu'au cours de l'été 1800, il s'éprend de sa cousine Margaret Parker, l'une des plus belles et évanescentes créatures qui soient, pour laquelle il compose ses premiers poèmes.
En avril 1801, son entourage, jugeant le laxisme de sa mère nocif pour l’enfant, décide de l'envoyer, grâce à une pension de la Chancellerie, à la Public School de Harrow. Il s'y fait remarquer à la fois par son indiscipline et son intelligence, s’y fait des amis nobles et roturiers, se bagarre pour défendre les plus jeunes, fait des bêtises, lit beaucoup, essaye tous les sports et devient un bon joueur de cricket. Lors de vacances à Newstead Abbey en 1803, il s’éprend d’une jeune fille du voisinage, Mary Chaworth, et refuse de retourner à l’école. Il n’a que quinze ans et Mary, de deux ans plus âgée, déjà fiancée, dédaigne cet enfant boiteux et potelé : Elle personnifiait l’idéal de toute la beauté que mon imagination juvénile pouvait concevoir, et tous mes fantasmes sur la nature céleste des femmes ont trouvé leur origine dans la perfection que mon rêve avait créée en elle — je dis bien créée, car je me suis rendu compte que, comme toutes les autres créatures de son sexe, elle était tout sauf angélique .
Newstead est loué à un certain Lord Grey, qui, semble-t-il, fait des avances sexuelles à Byron. Il en est horrifié et retourne à l’école en janvier. Il se console avec l’affection platonique qu'il éprouve pour son camarade le comte de Clare : Mes amitiés à l'école étaient pour moi des passions car j'ai toujours été ardent; mais je ne crois pas qu'une seule d'entre elles ait survécu … jusqu'à ce jour. Celle qui me lia à Lord Clare fut l'une des premières et des plus durables. Il rencontre sa demi-sœur Augusta qui devient sa confidente. Dans ses lettres, il se plaint des reproches continuels de sa mère qui le compare à son père, et du comportement de Lord Grey. Il rêve de devenir orateur parlementaire et, au cours de vacances à Londres, il va écouter des discours à la Chambre des Communes.

Heures d’oisiveté

À 17 ans, en octobre 1805, il entre au Trinity College de Cambridge à contrecœur et attristé par le mariage de Mary Chaworth : Lorsque j’arrivais à Trinity … j’étais malheureux et désespéré à l’extrême. J’étais navré de quitter Harrow que j’avais appris à aimer les deux dernières années ; navré d’aller à Cambridge et non à Oxford … ; navré pour diverses autres raisons personnelles ; et par conséquent, à peu près aussi sociable qu’un loup séparé de sa bande.
S'il y étudie peu : Depuis que j'ai quitté Harrow, je suis devenu paresseux et vaniteux à force de gribouiller des vers et de courtiser des femmes, il y noue des amitiés durables avec John Skinner Matthews, Scrope Davies et John Cam Hobhouse en compagnie duquel il fréquente le club Whig de Cambridge et qu'il surnomme affectueusement Hobby, ainsi qu’une relation amoureuse platonique avec un jeune choriste, John Edleston.
Il obtient très vite ses diplômes dans l'art du vice, tout en étant le plus sérieux de tout le collège. Il s'achète un ours qu'il loge au-dessus de sa chambre, flirte avec des femmes, fréquente des prostituées, s'endette, fait un régime nage beaucoup, joue au cricket, apprend la boxe et l'escrime… Il commence surtout à publier des vers à compte d'auteur, d'abord des poèmes galants et satiriques qui lui valent les critiques de son entourage. Il décide alors d'adopter un registre infiniment correct et miraculeusement chaste. Ce sera Heures d'oisiveté Hours of Idleness, publié en juin 1807 et dont le titre a été choisi par l'éditeur, où s’étalent ses passions précoces, son humeur fantasque, son scepticisme et sa misanthropie.
N'ayant rien appris à Cambridge mais diplômé, il vit à Londres et s'épuise auprès des prostituées, en fêtes arrosées et en combats de boxe. Pour mettre fin à cette vie de débauche qui altère sa santé et le ruine, ainsi que pour préparer sa carrière au Parlement, l'idée d'un voyage en Grèce germe en son esprit. Il écrit à sa mère le 2 novembre 1808 : Si l'on ne voit pas d'autres pays que le sien, on ne peut pas donner ses chances à l'humanité.
Après vérification de ses titres, il est accepté officiellement à la Chambre des Lords le 13 mars 1809.
En réaction à une critique cinglante de son recueil Heures d'oisiveté parue dans la revue l'Edinburgh Review, il publie Bardes anglais et critiques écossais où il vilipende les écrivains contemporains qui, comparés à Pope, écrit-il, sont de petits cerveaux ou des imposteurs et des imbéciles. Sa satire connaît un certain succès et est rééditée plusieurs fois, non sans faire grincer quelques dents, notamment celles du poète Thomas Moore, avec lequel il se réconcilie plus tard.
À Newstead où il a installé son ours, il couche avec des servantes et le fils d'un fermier, John Rushton, dont il fait son page. Avant de partir, il organise des fêtes dans lesquelles ses amis déguisés en moines jouent à se faire peur, lui-même buvant dans une coupe confectionnée dans un crâne humain.

Le voyage en Orient

Le 19 juin 1809, très peiné par la mort de son chien Boatswain prononciation : ['bos'n], il précipite son départ pour la Grèce, via Falmouth, avec son ami John Cam Hobhouse, son page John Rushton et son valet Fletcher. En attente d'un navire pour Malte, il écrit des lettres facétieuses à ses amis, prévoyant dans l’ouvrage que prépare Hobhouse, un chapitre intitulé De la Sodomie simplifiée ou de la Pédérastie en tant que pratique digne de louanges d’après les auteurs anciens et l’usage moderne. Hobhouse espère d'ailleurs se dédommager en Turquie de la chasteté exemplaire dont il a fait preuve en Angleterre, en livrant son joli corps au Divan tout entier.
Finalement, il quitte Falmouth le 2 juillet 1809 pour Lisbonne, puis Séville, Cadix et Gibraltar. Il arrive à Malte le 19 août 1809. Il y tombe amoureux de Constance Spencer Smith, l’épouse d'un notable anglais, avec laquelle il projette même de s’enfuir. Il séjourne un mois à Malte avant de partir pour l'Épire, débarquant à Prévéza le 20 septembre 1809. Il se rend ensuite à Ioannina, puis à Tepelen où il est reçu par Ali Pacha. Il commence la rédaction de Childe Harold en octobre. Il se rend ensuite, fin novembre, à Patras depuis Missolonghi, et il visite Delphes en décembre, Thèbes et Athènes où la fille de sa logeuse, Teresa 12 ans, le plonge dans le trouble et à qui il dédie Maid of Athens. Il embarque depuis l'Attique pour Smyrne début mars 1810, traverse l'Hellespont à la nage, avant de rejoindre Constantinople.
Il quitte Constantinople le 14 juillet 1810, fait escale à Zéa puis rejoint à nouveau Athènes le 17 juillet. Hobhouse rentre en Angleterre, le laissant avec Fletcher, un Tatare, deux soldats albanais et un drogman. Il apprend le grec moderne avec un éphèbe et l'italien avec son amant Nicolo Giraud, qui lui propose de vivre et de mourir avec lui, ce que Lord Byron préfère éviter. Sa vision des Grecs a changé : d'abord sans opinion, il puise de plus en plus son inspiration poétique dans la Grèce antique, mais aussi dans la Grèce contemporaine et les souffrances qu'elle endure sous la botte ottomane.
En avril 1811, il se décide à retourner en Angleterre. Dans ses bagages, il rapporte des marbres, des crânes trouvés dans des sarcophages, quatre tortues et une fiole de ciguë. Il est à Malte le 22 mai 1811. Plutôt démoralisé, il se donne à lui-même des Raisons justifiant un changement de style de vie :
À 23 ans, le meilleur de la vie est passé et les amertumes augmentent.
J'ai vu les hommes dans divers pays et je les trouve partout également méprisables, la balance penchant plutôt en faveur des Turcs.
Je suis écœuré jusqu'au fond de l'âme : "Ni vierge ni jouvenceau ne me donnent plus de plaisir
Un homme infirme d'une jambe est dans un état d'infériorité corporelle qui augmente avec les années et rendra sa vieillesse plus irritable et intolérable. J'ajouterai que dans une vie future, j'espère avoir en compensation au moins deux jambes, sinon quatre.
Je deviens égoïste et misanthrope.
Mes affaires, dans mon pays comme à l'étranger, ne sont guère réjouissantes.
J'ai épuisé tous mes appétits et la plupart de mes sujets de vanité — oui, même ma vanité d'auteur
En juillet 1811, il est de nouveau en Angleterre. Sa mère meurt en août, ainsi que son ami John Skinner Matthews, et plus tard, en octobre, son amour de jeunesse John Edleston, décès qui assombrissent encore plus son retour.

La gloire

Jouer un rôle politique à la chambre des Lords est son souhait depuis Harrow, la poésie étant pour lui une activité secondaire24. Ses idées clairement libérales pour les libertés et contre l’oppression le situent dans l’opposition du côté des Whigs. Le 27 février 1812, il prononce un discours contre la peine de mort appliquée aux Luddites, ces ouvriers briseurs de machines, faisant ressortir leur détresse et la cruauté de la loi. Mais son projet est rejeté par la chambre des Communes. Il garde de son expérience politique une certaine amertume contre ces pantalonnades parlementaires, même s’il réitère l’expérience en prenant la défense des catholiques irlandais en avril 1812.
Le 10 mars 1812, il publie chez John Murray les deux premiers chants de Childe Harold's Pilgrimage Le Pèlerinage du chevalier Harold, récit de ses impressions de voyage et de ses propres aventures. Le succès en est immense : Je me réveillai un matin, dit-il, et j’appris que j’étais célèbre. De 1812 à 1814, la publication du Giaour, de The Bride of Abydos La Fiancée d'Abydos, de The Corsair Le Corsaire dix mille exemplaires sont vendus le premier jour et de Lara, accroissent l’enthousiasme du public à son égard. Byron fréquente le salon de l’épouse de Lord Holland, parlementaire Whig, ainsi que les cercles de la jeunesse aristocratique de Londres. D’abord intimidé, il y rencontre de nombreuses admiratrices, dont Lady Caroline Lamb, qui écrit de lui dans son journal après l'avoir rencontré, qu'il est fou, méchant, et dangereux à connaître. En avril, il entreprend avec elle une courte et tumultueuse liaison à laquelle, effrayé par le caractère excessif et fantasque de la dame, il met fin en juillet. Lady Lamb fera plus tard un portrait très exagéré de lui dans son roman Glenarvon. En décembre, il entretient une relation plus paisible avec Lady Oxford.
À partir de juillet 1813, il passe beaucoup de temps auprès de sa demi-sœur Augusta Leigh, à laquelle il s'attache profondément, allant très probablement jusqu'à l'inceste. Il écrit à Lady Melbourne : … mais ce n'était pas de sa faute — ma propre folie donnez-lui un nom plus approprié s'il le faut et sa faiblesse ont été les seuls responsables — car — nos intentions respectives étaient très différentes, et pendant quelque temps nous nous y sommes tenus — et quand nous nous en sommes écartés, c'est moi qui étais fautif . Ils auraient eu ensemble une fille qui porte le nom de l'héroïne du poème Le Corsaire, Medora, née le 14 avril 1814. D'autre part, à en juger par ses lettres, ainsi que par les Stances à Augusta écrites pendant le séjour à la villa Diodati en 1816, de même que par les vers à My Sweet Sister Ma douce sœur, détruits à sa mort sur son expresse volonté, cette question de l'inceste laisse peu de doutes.
Afin de se détacher de cet amour coupable, il flirte avec l'épouse d'un de ses amis, Lady Frances Webster, s'arrêtant au premier temps du verbe aimer.

Augusta, la sœur trop aimée

Au cours de l'été 1813, il revit, après plusieurs années de séparation, sa demi-sœur Augusta Leigh. Qu'ils aient eu l'un pour l'autre une affection passionnée et étrangement fraternelle ne fait pas de doute, comme en témoignent ses poèmes à Augusta, ses lettres à Augusta, ses lettres et confidences à sa grande et vieille amie lady Melbourne. Y eut-il inceste ? Medora Leigh, fille d'Augusta, née le 15 avril 1814, en fut-elle le fruit ? Le thème de l'inceste revient avec une certaine insistance dans certains poèmes de Byron : La Fiancée d'Abydos, Parisina, Manfred. Mais il n'y eut à l'époque que de très vagues soupçons. La destruction de ses Mémoires, aussitôt après sa mort, à l'expresse demande de son ami et exécuteur testamentaire, Hobhouse, agissant au nom d'Augusta Leigh, sœur du poète, donna à penser qu'il y avait un scandale à cacher.
De nombreuses biographies ou souvenirs de Byron, plus ou moins fantaisistes, furent écrits par des gens qui ne l'avaient pas toujours intimement connu. Les plus importants sont les suivants : R.C. Dallas : Recollections of the Life of Lord Byron from the Year 1808 to 1814 1824 ; T. Nedwin : Journal of the Conversations of Lord Byron 1824 ; Pietro Gamba : A narrative of L. B.'s Last Journey to Greece 1825 ; Leigh Hunt : Correspondance of Byron and Some of His Contemporaries 1828 ; Thomas Moore : Letters and Journals of L.B. with Notices of his Life 1830 ; E Trelawny : Recollections of the Last Days of Shelley and Byron 1858 ; Mme de Boissy comtesse Guiccioli : Lord Byron jugé par les témoins de sa vie 1868.
Aucun de ces ouvrages ne parle d'inceste, et c'est seulement en 1869, dans Lady Byron Vindicated, a History of the Byron Controversy Défense de Lady Byron, histoire de la controverse sur Byron), que la scandaleuse histoire fut racontée par Harriett Beecher-Stowe, la romancière américaine, auteur de La Case de l'oncle Tom, à partir de révélations que lui aurait faites lady Byron morte en 1860.
Cette thèse fut confirmée par la publication de documents réunis par l'héritier de lady Byron, le deuxième comte de Lovelace, sous le titre d'Astarte, a Fragment of the Truth Concerning George Gordon, Sixth Lord Byron 1905, réédité en 1921 avec d'autres lettres.
Toutefois, des exégèses postérieures, procédant à une critique serrée de ces documents, ont cru pouvoir mettre en doute la valeur de ces témoignages ou en discuter l'interprétation, notamment : S.C. Chew : Byron in England. His Fame and After-fame, New York, 1924, réédité en 1965 Byron en Angleterre, Histoire de sa réputation ; Doris L. Moore : The Late Lord Byron, Londres, 1961 Feu Lord Byron, excellente étude, nourrie de nombreux documents inédits.

Mariage et séparation

En dépit du succès de ses ouvrages et en raison d'un train de vie ruineux, le noble lord était pauvre et criblé de dettes que la vente de Newstead Abbey elle-même hypothéquée, suffit à peine à payer. Il cherchait à redorer son blason en épousant une héritière ; sa grande amie lady Melbourne, belle-mère de Caroline Lamb, s'entremit pour lui faire épouser sa nièce, Ann Isabella Milbanke. Le mariage eut lieu le 2 janvier 1815. Cette union fut malencontreuse : la mésentente conjugale fut aggravée par des difficultés financières. Le 10 décembre 1815, lady Byron donnait naissance à une fille, Ada ; le 15 janvier 1816, lord Byron chassait sa femme de chez lui. Puis, regrettant cette décision, il tenta vainement d'obtenir une réconciliation. Il dut se résigner en avril à signer un acte de séparation qui le dépouillait de sa femme, de sa fille et de la moitié de sa fortune. L'affaire fit scandale, et la société qui l'avait adulé se déchaîna contre lui.
Cette période de crise ne l'empêcha pas d'écrire et de publier Mélodies hébraïques avr. 1815, Le Siège de Corinthe et Parisina févr. 1816.
Il quitta l'Angleterre le 25 avril 1816. Il ne devait plus y revenir. Il traversa la Belgique, remonta la vallée du Rhin et gagna le lac de Genève où l'avait précédé un autre poète exilé, P. B. Shelley, avec qui il se lia d'amitié. Celui-ci était accompagné de sa maîtresse, Mary Godwin fille de Godwin et Mary Wolstoncraft et de Jane Clare Clairmont, maîtresse épisodique de Byron, qui, le 12 janvier 1817, devait donner naissance à une fille, Allegra.
Pendant ce séjour en Suisse, il termina le troisième chant de Childe Harold, publié en novembre, Le Prisonnier de Chillon, publié en décembre, et commença Manfred dont la tragédie se déroule sur la Jungfrau.

Le désastre conjugal

Fatigué de vivre dans la dissipation et pensant résoudre l'imbroglio de ses relations amoureuses par un mariage de raison, il réitère sa demande à Anne Isabella dite Annabella , cousine de Caroline Lamb, fille de sir Ralph Milbanke, baronnet du comté de Durham, qui donne finalement son consentement. Ils se connaissent depuis quelques années et correspondent régulièrement, Byron la surnommant la mathématicienne, ou La Princesse des Parallélogrammes. Il en espère beaucoup : Elle est si bonne, écrit-il, que je voudrais devenir meilleur, mais au dernier moment, alors qu'il passe Noël chez sa sœur, il hésite à s'engager. Augusta le persuade de ne pas rompre ses fiançailles. Son ami Hobhouse qui l'accompagne à Seaham, résidence des Milbank, note dans son journal : Il n'y eut jamais amoureux moins pressé et plus tard : Le marié de plus en plus moins impatient. Le mariage est célébré le 2 janvier 1815 dans le salon de la résidence de Seaham, avec seulement la famille, deux clergymen et Hobhouse. Après la cérémonie, les mariés partent immédiatement en lune de miel, que Byron appellera plus tard La lune de mélasse, pour le Yorkshire.
Après un voyage exécrable, la nuit de noce est une catastrophe : très pudique à cause de son infirmité, Byron refuse d'abord de dormir dans le même lit que son épouse, puis finit par accepter. À son réveil, il se dit qu'il était vraiment en enfer avec Proserpine à ses côtés ! Par la suite cependant, de retour à Seaham, les mariés connaissent des moments de tendresse, la très amoureuse Annabella pardonnant tout à son mari à la moindre de ses gentillesses. Préoccupé par des soucis financiers, Byron veut retourner à Londres et Annabella insiste pour l'accompagner. En chemin, ils s'arrêtent chez Augusta où il se montre odieux avec son épouse, multipliant les allusions à son intimité avec sa sœur.
Au mois de mars, les jeunes mariés s’installent à Picadilly Terrace près de Hyde Park à Londres. En avril, Lord Byron rencontre Walter Scott pour lequel il éprouve une grande admiration. La relation entre les deux époux devient progressivement tendue. Lady Byron, douce, intelligente et cultivée, mais respectueuse de tous les préjugés du cant, c'est-à-dire de la langue des convenances et de la bienséance, est vertueuse et prend trop au sérieux les boutades de son époux. Si vous vouliez bien ne pas faire attention à ce que je dis, lui écrit-il, nous nous entendrions parfaitement. Elle peine à s'entendre avec un homme au langage et aux mœurs si libres, souvent provocateur et colérique. D'autre part, il reste toujours très épris de sa sœur tout en étant torturé par la culpabilité. Lors de sa grossesse, elle se voit délaissée par son mari qui cherche des distractions à l'extérieur, fréquentant les théâtres et les actrices il est membre du comité de gestion du théâtre de Drury Lane en mai, et souvent rendu à la maison en état d'ébriété. Dans ses accès de colère, il lui avoue ses infidélités et se montre particulièrement grossier avec elle. À cela s'ajoutent les embarras financiers sans cesse croissants qui le rendent à moitié fou. En novembre 1815, Byron a été obligé de vendre sa bibliothèque et, en moins d’un an, les huissiers ont fait neuf fois irruption chez lui.

Le scandale

Le 10 décembre 1815, Annabella donne naissance à une fille, Augusta Ada Ada de Lovelace. Lord Byron est bruyamment anxieux pendant l'accouchement. Dans les jours qui suivent, Annabella soupçonne son mari d'être atteint de démence et rédige un compte-rendu de ses dérèglements qu'elle soumet à un médecin. Le 6 janvier 1816, son mari lui demande de rejoindre ses parents avec l'enfant en attendant qu'il se soit arrangé avec ses créanciers. Elle quitte Londres le 15. Arrivée à Kirby, elle lui envoie une lettre pleine d'affection, mais elle s'est déjà fixé une règle de conduite : S'il est fou, je ferai l'impossible pour atténuer son mal, mais si son état ne justifie pas une prise en charge, je ne reviendrai jamais sous son toit. Elle avoue ses souffrances à ses parents qui refusent qu'elle retourne aux côtés de son époux. Le 18 janvier 1816, toute déchirée qu'elle est elle dresse la liste des outrages qu'elle estime avoir subis.
Le 2 février, Sir Ralph Milbank propose à Lord Byron, sidéré, une séparation à l'amiable. Effondré, il écrit de nombreuses lettres à sa femme lui demandant des explications, protestant de son amour et implorant son pardon. Annabella, malgré un reste d'affection pour son mari, maintient sa position, et commence à éprouver de la jalousie vis-à-vis d'Augusta. Elle mentionne ses soupçons d'inceste à son homme de loi, mais finit par fonder la demande de séparation uniquement sur la conduite et le langage empreints de brutalité et d'incorrection de Byron. Hobhouse rejoint son ami à Londres pour tenter de l'aider et le soutenir. Il se fait l'écho de rumeurs, probablement propagées par Caroline Lamb, qui circulent sur le compte de Byron : outre l'inceste et l'homosexualité, il est soupçonné d'avoir eu avec son épouse une approche sexuelle non conventionnelle. Byron y fera allusion en 1819 : Ils ont essayé de me salir sur cette terre avec l'infamie dont … Jacopo est accablé en enfer Dans l'Enfer de Dante, Jacopo Rusticucci est consigné dans le cercle réservé aux sodomites. La séparation sera officiellement prononcée en avril 1816.
Malheureux mais sans rancune, il adresse à Annabella un poème, Porte-toi bien, puis fait paraître The Siege of Corinth écrit durant son année de cohabitation conjugale, le poème ayant été recopié de la main de son épouse et Parisina. L’éditeur Murray envoie, pour les deux, un chèque de mille guinées £ 1100 que Byron lui retourne. Pendant cette période, il reçoit la visite fréquente d'une admiratrice, Claire Clairmont, qui, insistante, finit par le séduire.
Victime du cant, haï par les hommes politiques pour ses idées libérales et sa sympathie pour Napoléon, fuyant ses créanciers, Byron décide de quitter l'Angleterre et embarque à Douvres avec Rushton, son domestique Fletcher et un jeune médecin, John William Polidori, le 24 avril 1816 ; il ne reviendra plus.

Villa Diodati

Démoralisé d’avoir dû quitter sa sœur et d'avoir dû subir les conditions de sa séparation : Elle — ou plutôt cette séparation — m'a brisé le cœur, écrit-il, c'est comme si un éléphant m'était passé dessus et je ne m'en remettrai jamais, j'en suis persuadé ; mais j'essaie, il visite la Belgique en mai, où la vue du champ de bataille de Waterloo lui inspire de nouveaux chants pour Childe Harold ; puis il se rend en Suisse où il cherche une villa à louer sur les bords du Lac Léman.
C’est sur les bords du lac qu'il rencontre, en mai 1816, le poète Shelley, qu'accompagnent Mary Godwin et Claire Clairmont, cette dernière cherchant à le rejoindre. Byron loue la Villa Diodati, tandis que les Shelley s’installent dans une petite maison à Montalègre. Les deux poètes, ayant beaucoup en commun, nouent rapidement une relation amicale et passent de longs moments ensemble sur le lac ou en excursion, notamment au château de Chillon qui les marque tous les deux. Les Shelley, qui le surnomment Albé, viennent souvent lui rendre visite à la Villa Diodati ; Claire Clairmont, amoureuse et enceinte de lui, cherchant des prétextes pour le voir en tête à tête, se charge de recopier certains de ses poèmes, et Percy Shelley aime à discuter religion et politique. C’était une nouveauté pour Byron que de trouver des personnes dégagées des conventions sociales, intelligentes et cultivées, prêtes à discourir de n’importe quel sujet. Lorsque le temps ne leur permet pas de sortir, les nouveaux amis se racontent des histoires de fantômes, dont le recueil traduit de l'allemand Fantasmagoriana. C’est au cours d'une de ces soirées que Byron propose à chacun d’écrire un roman inspirant la terreur. Lui ne rédige que quelques pages, plus tard reprises et augmentées par Polidori et publiées sous le titre du Vampire, alors que Mary Shelley commence son Frankenstein.
Il termine le troisième chant de Childe Harold le 10 juillet et écrit The Prisoner of Chillon Le prisonnier de Chillon. De l’autre rive du lac, des touristes anglais, attirés par sa réputation sulfureuse, l’observent avec des jumelles et colportent des racontars sur son compte. Tandis que les Shelley partent en excursion à Chamonix, il rend visite à Madame de Staël à Coppet. S’il apprécie sa société, il se fait chez elle quelques ennemis, notamment Auguste Schlegel qui ne l’aime guère. Au retour des Shelley, il évite Claire Clairmont dont il désire se séparer. Le 14 août, Matthew Gregory Lewis, l'auteur du roman gothique Le Moine The Monk, vient lui rendre visite, et il ironise sur ses maladresses d'auteur. À la fin du mois, ce sont Hobhouse et Scrope Davies qui le rejoignent. Les Shelley rentrent en Angleterre et Byron part pour les Alpes Bernoises avec ses amis en septembre. Il tient le journal de voyage pour sa sœur et lui écrit des lettres lui rappelant leur attachement : Nous aurions pu vivre si heureux et célibataires, vieille fille et vieux garçon. Je ne trouverai jamais personne comme vous, ni vous même si cela paraît fat de ma part quelqu'un comme moi. Nous sommes exactement faits pour passer notre vie ensemble. Il s'inspire de la vue des glaciers de l’Oberland pour son drame Manfred, dans lequel il déverse le sentiment de culpabilité qui l'accable.
Le 5 octobre, il quitte la Villa Diodati en compagnie de Hobhouse, avec le vague projet de retourner en Grèce en passant d’abord par Venise.

L'Italie

Ayant quitté la Suisse en octobre, le poète arriva à Venise le 11 novembre. Il y vécut deux années d'amours faciles, illustrées notamment par Mariana Segati, la femme de son propriétaire, et Margarita Cogni, la Fornarina, épouse de son boulanger. Cette période fut littérairement très féconde : le quatrième chant de Childe Harold et Beppo paraissent au début de 1818. En septembre, il écrit Mazeppa et le premier chant de Don Juan, en janvier 1819 le deuxième.
Au printemps de 1819 commença sa liaison avec la comtesse Teresa Guiccioli, née Gamba, très jeune épouse d'un barbon. Il fut son fidèle et conjugal cavalier servant jusqu'à son départ pour la Grèce en 1823. En octobre de cette même année, il donna à son ami le poète irlandais Thomas Moore le manuscrit de ses Mémoires jusqu'en 1816, l'autorisant à les publier après sa mort.
À la fin de 1819, Byron quitta définitivement Venise pour Ravenne où il s'installa dans le palais des Guiccioli. Avec la famille de la comtesse, il participa avec ardeur aux activités révolutionnaires et nationalistes des Carbonari. Sa production littéraire était toujours aussi intense : en 1820, il traduisit le Morgante Maggiore de Pulci, composa la tragédie de Marino Faliero et les chants III, IV et V de Don Juan.
En février 1821, l'insurrection des Carbonari contre l'Autriche éclate et échoue. La comtesse Guiccioli et les Gamba, expulsés de Ravenne, se réfugient à Pise où Byron les rejoint en octobre. Il achève la tragédie de Sardanapale en mai, celle de Les Deux Foscari en juin, Caïn en juillet.
Le 28 janvier 1822, lady Nœl Milbanke, belle-mère de lord Byron, mourut, laissant à son gendre, en application du contrat de mariage, la moitié de sa grande fortune. Cela lui permit non seulement de payer ses dettes, mais aussi, en juin 1822, de faire venir à Pise et d'héberger avec sa nombreuse famille le journaliste Leigh Hunt, que ses virulentes attaques contre le prince régent désignaient comme un héros à l'intelligentsia libérale. Il l'aida à lancer à Pise une revue trimestrielle littéraire et politique, The Liberal, qui n'eut que quatre numéros, et publia les œuvres qu'il écrivit à cette période, soit deux satires : Les Bas-bleus et La Vision du Jugement, une tragédie biblique, Le Ciel et la Terre, et la traduction du Morgante Maggiore. C'est le frère de Leigh, John Hunt, qui publia les chants V à XI de Don Juan, la satire de L'Âge de bronze et L'Île, la dernière œuvre de Byron.
Cette année 1822 fut aussi une année de deuils. En avril mourait la petite Allegra, fille du poète et de Clare Clairmont ; en juin, son ami Shelley se noyait à bord de son yacht, dans le golfe de La Spezia.
Chassés de Pise par le gouvernement autrichien, la comtesse Guiccioli, les Gamba, la colonie anglaise, Byron, les Leigh Hunt, la veuve de Shelley et sa famille déménageaient pour Gênes, où ils s'installèrent en septembre 1822.

Venise

À Milan, les deux amis prennent une loge à la Scala, croisent les auteurs Italiens Silvio Pellico et Vincenzo Monti, ainsi que Stendhal, qui racontera cette rencontre à l’un de ses amis : un joli et charmant jeune homme, figure de dix-huit ans, quoiqu'il en ait vingt-huit, profil d’un ange, l’air le plus doux. … C’est le plus grand poète vivant…. Durant les jours qui suivirent, Stendhal lui fait visiter Milan. Éperdu d’admiration pour Lord Byron, il tente de l’impressionner en lui racontant des anecdotes fantaisistes sur la campagne de Russie et Napoléon, dont il fait croire qu'il était très proche56. Byron s’enflamme pour les lettres de Lucrèce Borgia qu’il découvre à la Bibliothèque Ambrosienne.
Byron et Hobhouse arrivent à Venise le 10 novembre 1816. Ils logent d’abord à l’Hôtel de Grande-Bretagne puis s’installent au palais Mocenigo sur le Grand Canal, avec quatorze serviteurs, des chevaux et une vraie ménagerie. Byron engage un gondolier colossal et barbu du nom de Tita, fréquente le salon de la Comtesse Albrizzi, participe à plusieurs carnavals successifs, nage dans le Grand canal jusqu’au Lido, a une aventure avec Marianna Segati, dont il écrit : Son grand mérite est d'avoir découvert le mien ; rien n'est plus agréable que le discernement, puis Margarita Cogni, qu'il surnomme la Fornarina, ainsi que de nombreuses autres femmes (actrices, ballerines, prostituées…, ce qu'il commente dans une autre lettre : Envoyez-moi, s'il vous plaît, tout l'argent que Murray voudra bien payer pour mes élucubrations cérébrales. Je ne consentirai jamais à renoncer à ce que je gagne, qui m'appartient, et ce que me procure mon cerveau, je le dépenserai pour copuler, aussi longtemps qu'il me restera un testicule. Je ne vivrai pas longtemps, c'est pourquoi je dois en profiter tant que j'en suis capable.
Pendant son séjour, Byron rencontre les moines mekhitaristes sur l'île de San Lazzaro et découvre la culture arménienne en assistant à de nombreux séminaires sur la langue et l'histoire du peuple arménien. En collaboration avec le Père Avgerian, il apprend l'arménien et se passionne au point d'écrire Grammaire anglaise et arménien puis Grammaire arménienne et anglais, incluant des citations d'œuvres arméniennes modernes et classiques. Il travaille également à l'élaboration d'un dictionnaire anglais/arménien, rédigeant une préface sur l'histoire de l'oppression des Arméniens par les pachas turcs et les satrapes perses. Il traduit également, entre autres, deux chapitres de l'histoire de l'Arménie par l'historien arménien Movses Khorenatsi. Son engagement a contribué largement à faire connaître la culture arménienne en Europe.
Il complète Childe Harold chants IV et V, écrit Beppo, histoire vénitienne. À Bath, le 23 janvier 1817, Claire Clairmont met au monde une fille qu’elle nomme Alba, dont Byron est le père et qu'il renommera Allegra. Il écrit à propos de cette liaison : Je ne l'ai jamais aimée et n'ai jamais prétendu l'aimer, mais un homme est un homme et si une fille de dix-huit ans vient vous provoquer à tout moment, il n'y a qu'une solution. Le résultat de tout ça est qu'elle s'est trouvée enceinte, et qu'elle est rentrée en Angleterre pour contribuer au repeuplement de cette île sinistre … Peste ! Voilà ce que c'est de se “laisser aller”, et c'est comme ça que les gens viennent au monde.
La comtesse Teresa Guiccioli, dont il est le cavalier servant durant cinq ans.
En septembre 1818, il commence Don Juan, satire épique : Encouragé par le bon succès de Beppo, j'ai terminé le premier chant un chant long : environ 180 strophes de huit vers d'un poème dans le même style et de la même manière. Ça s'appelle Don Juan, et je l'ai voulu légèrement et tranquillement facétieux à propos de tout. Mais je serais surpris qu'il ne soit pas … trop libre pour notre époque si pudibonde
En 1819, il s'éprend de la comtesse Teresa Guiccioli, âgée de vingt ans : Elle est belle comme l'aurore — et ardente comme le midi — nous n'avons eu que dix jours — pour régler nos petites affaires du commencement à la fin en passant par le milieu. Et nous les avons réglées ; — j'ai fait mon devoir — et l'union a été consommée comme il se devait Il devient son Chevalier Servant : Je plie un châle avec une dextérité considérable — mais je n’ai pas encore atteint la perfection dans la manière de le placer sur les épaules — je fais monter et descendre de voiture, je sais me tenir dans une conversazione— et au théâtre et la suit à Ravenne, où il s'installe chez son mari, au palais Guiccioli, respectant, comme il l'écrit ironiquement, le plus strict adultère. Mais, quand le mari les surprend quasi sur le vif, et veut le mettre dehors, Teresa part se réfugier chez son père, le comte Gamba, qui obtient du pape Pie VII, le 6 juillet 1820, la séparation du couple.

Carbonari, Pise et Gênes

Ami du comte et de son fils Pietro, membre des Carbonari qui aspirent à la liberté politique et à un gouvernement constitutionnel, Byron s'associe à leurs projets, finançant le mouvement grâce à la vente de Newstead Abbey, à ses droits d'auteur et à un héritage et entreposant des armes : Ils les Carbonari me rejettent sur les bras et dans ma maison, ces mêmes armes … que je leur avait fournies à leur propre demande, et à mes propres frais, risques et périls! Mais la défaite des libéraux piémontais à Novare le 8 avril 1821, fait avorter l'insurrection. Les Gamba, exilés des États du pape, se réfugient à Pise, où Byron les rejoint trois mois plus tard.

Percy Bysshe Shelley, le grand ami

Byron s'installe à la Casa Lanfranchi, en face du couple Shelley. Ils sont rejoints par des amis, Jane et Edward Williams, qui, agréablement surpris par Byron, écrit dans son journal : Bien loin d'avoir des manières altières, il a une aisance très noble et sans la moindre affectation, et au lieu d'être comme on le croit en général noyé dans une sombre tristesse, il n'est que soleil, d'une gaieté telle que l'élégance de son langage et le brillant de son esprit ne peuvent manquer d'inspirer ceux qui l'approchent. Il n'était pas le seul à éprouver de la fascination pour le poète, Mary Shelley, qui plus tard tente de s'expliquer pourquoi Albè surnom que le couple Shelley lui a donné, par sa seule présence et par sa voix, avait le pouvoir d'éveiller en moi des émotions aussi profondes et indéfinissables. Le petit groupe part presque toutes ses après-midi en balade à cheval dans les environs de Pise, ou à s'exercer au tir au pistolet. En décembre, Byron commence à organiser des dîners hebdomadaires, invitant à sa table Percy Shelley, des amis anglais, des patriotes grecs, mais jamais de femmes.
À cette époque paraissent Marino Faliero, Sardanapale, Les Deux Foscari, Caïn, mais surtout les chants II et IV de Don Juan ; Don Juan est un héros naïf, passionné, amoureux, aventureux, jouet des femmes et des événements. De naufrages en batailles, il traverse l'Europe, permettant à Byron de brosser un portrait très critique des mœurs et des hommes de son temps.
Avec Shelley, l'aventurier John Trelawny et l'essayiste Leigh Hunt, il fonde un périodique, Le Libéral, qui ne publie que quelques numéros. En avril, Allegra, la fille de Byron et de Claire Clairmont, meurt, à l'âge de cinq ans, dans le couvent italien où elle est en pension. Le 8 juillet, le voilier transportant Shelley et Edward Williams sombre en mer dans le golfe de La Spezia. Les corps sont retrouvés quelques jours plus tard. Byron, très affecté par la mort de son ami, écrit à Murray : Vous vous êtes tous trompés sur Shelley, qui était assurément l'homme le meilleur et le moins égoïste que j'aie jamais connu. Le 16 aout, Byron et Trelawny brûlent à la manière antique son cadavre sur un bûcher dressé sur la plage de Viareggio. Byron part longuement nager et lorsqu'il revient, il ne reste que le cœur, non consumé
Fin 1822, les Gamba, exilés de Toscane, s'installent à Gênes, où Byron les rejoint en octobre, emménageant à la Casa Saluzzo. En avril 1823, il reçoit la visite du Comte d'Orsay et de Lady Blessington, qui relate par la suite leurs conversations. Byron lui aurait dit Je suis un si curieux mélange de bon et de mauvais qu'il serait difficile de me définir. Il n'y a que deux sentiments auxquels je sois fidèle : mon grand amour de la liberté et ma haine de l'hypocrisie. Or ni l'un ni l'autre ne m'attirent des amis. Son éditeur, Murray, reçoit très mal les chants VI, VII et VIII de Don Juan qui se situent dans le Harem du Sultan : Je vous déclare tout net qu'ils sont si outrageusement choquants que je refuserais de les publier même si vous me donniez vos Biens, votre Titre et votre Génie, ce qui n'empêche pas le poète de terminer le dixième et le onzième.

La Grèce

Au début de mars 1823, Byron fut élu membre du Comité libéral philhellène. Il se donna corps et âme à cette cause et lui apporta d'abord beaucoup d'argent 14 000 livres sterling. Puis, le 23 juillet, il s'embarqua pour la Grèce, accompagné de Pietro Gamba, le frère de la comtesse Guiccioli et de Trelawny, un aventurier opportuniste. Le 3 août, il arrive à Céphalonie, où il resta quatre mois à organiser le mouvement de la libération. À l'appel du prince Mavrocordato, président de la première Assemblée nationale grecque, il se rendit à Missolonghi, en janvier 1824, pour coopérer à l'organisation de la Grèce occidentale. Il eut la tâche délicate d'aplanir les rivalités entre les différentes factions du mouvement de libération, d'organiser, d'entraîner et de payer les troupes. Cependant, sa santé se dégradait rapidement. Il eut plusieurs attaques de fièvres au début de l'année et prit froid dans une sortie à cheval. Il mourut le 19 avril 1824 à l'âge de trente-six ans. La Grèce insurgée lui fit des funérailles nationales et décréta un deuil de vingt et un jours. Son corps fut ramené en Angleterre. La sépulture de Westminster Abbey lui fut refusée et il fut inhumé dans le caveau familial de la petite église de Hucknell Torkard près de Nottingham.

Siège de Missolonghi.

En avril 1823, il reçoit la visite du capitaine Edward Blaquiere, membre du Comité philhellène de Londres, dont fait aussi partie Hobhouse, accompagné du délégué du gouvernement grec Andréas Louriottis, qui retournent en Grèce. Pour soutenir la cause de l'indépendance, Byron se propose de se rendre au siège du gouvernement grec en juillet. Encouragé par Hobhouse, il hésite quelque temps en raison de son attachement envers Teresa Guiccioli, accablée par la perspective de séparation : Une sentence de mort lui eût été moins pénible.
Finalement, après s'être fait confectionner des uniformes rouges et or, et des casques homériques, il s'embarque le 17 juillet avec Pietro Gamba, Trelawny, un jeune médecin italien, cinq serviteurs, dont Tita et Fletcher, ainsi que deux chiens et quatre chevaux, pour l'île de Céphalonie sur un brick affrété à ses frais.
Le 3 août, ils jettent l'ancre dans le port d'Argostoli à Céphalonie. Apercevant au loin les montagnes de Morée, Byron aurait dit Il me semble que les onze années douloureuses que j'ai vécues depuis mon dernier séjour ici ont été ôtées de mes épaules …. Apprenant que les Grecs étaient divisés en factions irréconciliables, principalement entre Aléxandros Mavrokordátos et Kolokotronis, au point d'avoir cessé les combats, et que les Turcs maintenaient le blocus devant Missolonghi, il demeure quatre mois dans l'île, passant ses journées en promenades à cheval et en baignades. Au cours de cette période, il vient en aide aux réfugiés, paye le salaire de quarante Souliotes et correspond en août avec Markos Botzaris, juste avant sa mort, pour savoir quel parti prendre. Le siège de Missolonghi ayant repris à l'automne, Byron donne 4 000 livres pour armer une flotte de secours pour la ville. Au cours d'une excursion sur l'île voisine d'Ithaque, il est pris d'une crise de démence passagère. Le 6 septembre, Trelawny, qu'ennuie l'inaction, le quitte pour participer aux combats en Attique. Byron s'éprend d'un jeune soldat grec de quinze ans, Loukas Chalandritsanos, dont il fait son page.
Invité à venir électriser les Souliotes par Mavrokordátos qui avait débarqué à Missolonghi le 11 décembre 1823, il part le rejoindre le 30 avec Tita, Fletcher, Loukas, son chien et son médecin. Après avoir échappé de justesse à une frégate turque et à un naufrage, il débarque, vêtu de son uniforme rouge, à Missolonghi où il est attendu comme le Messie le 5 janvier 1824. Il est accueilli joyeusement par Alexandros Mavrokordátos, ses officiers et Pietro Gamba, arrivé avant lui. Malgré la ville triste et marécageuse et l'anarchie qui règne dans l'armée, il essaye de remédier à la situation avec l'argent reçu après la vente de sa propriété de Rochdale, et celui du Comité Grec de Londres. Il recrute un corps de troupes souliote qu'il prend à sa charge, équipe et entraîne, mais à l'indiscipline duquel il se heurte et qu'il doit finalement renvoyer. Un prêt ayant été conclu en février pour aider les révolutionnaires grecs, il doit faire partie de la commission chargée par le comité de Londres de contrôler l'utilisation des fonds, en compagnie du colonel Stanhope et de Lazare Coundouriotis.

Lord Byron sur son lit de mort par Odevaere.
Prématurément vieilli et fatigué, affecté par l'indifférence du jeune Loukas à l'amour qu'il lui porte, il semble attendre impatiemment la mort. La veille de ses trente-six ans, il écrit un poème résumant son état d'esprit :

Ce cœur devrait cesser d'aimer lui-même
Voyant pour lui les autres se fermer,
Mais s'il n'est plus possible que l'on m'aime,
Ah ! qu'on me laisse aimer !

Cherche — combien sans chercher l'ont connue !
La tombe du soldat, plus fier désir,
Choisis ta place et, ton heure venue,
Étends-toi pour dormir.
À la demande de Mavrokordátos, il se prépare à attaquer Lépante avec les forces gouvernementales quand, le 9 avril, il contracte, lors de l'une de ses courses quotidiennes à cheval, la fièvre des marais. Affaibli par des saignées et des lavements : Ces maudits médecins, écrit-il, m'ont tellement vidé que je puis à peine tenir debout, il meurt le 19 avril, entouré par Pietro Gamba, Tita et Fletcher, au moment où éclate un très violent orage qui sera interprété par les Grecs comme le signe que Le grand homme est parti. Une messe est dite le 23 à Missolonghi, et on salue de trente-six coups de canons l'âge du mort le départ du bateau qui emporte son corps vers l'Angleterre le 2 mai. Arrivé le 5 juillet à Londres, la dépouille est déposée le 16 dans le caveau de famille en la petite église de Hucknall, près de Newstead Abbey.
L'annonce de sa disparition retentit bientôt dans toute l'Europe. En Angleterre, Tennyson, alors âgé de quinze ans, s'enfuit dans les bois et grave : Byron est mort . À Paris, Lamartine, qui écrit Le Dernier chant du Pèlerinage de Childe Harold, et Hugo en font un deuil personnel.

Lire la suite ici ->> http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=8457#forumpost8457


Posté le : 17/04/2015 18:11
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant




[Recherche avancée]


Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
104 Personne(s) en ligne (34 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 104

Plus ...