| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Jules Supervielle [Les Forums - Histoire de la Littérature]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





Jules Supervielle
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9499
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 56817
Hors Ligne
Le 17 mai 1960, à 76 ans meurt à Paris, Jules Supervielle

ou Julio Luis Supervielle, né le 16 janvier 1884 à Montevideo en Uruguay, poete et écrivain franco-uruguayen. Il reçoit pour distinctions la Légion d'honneur, il est fait Chevalier en 1933; puis Officier en 1939, il écrit en françaisdes poésies, nouvelles fantastiques ses Œuvres principales sont Le Forçat innocent en 1930, L'Enfant de la haute mer en 1931, Les Amis inconnus en 1934, La Fable du monde en 1938, Gravitations en 1925,

En bref

Poète original, influencé par Laforgue et Valery Larbaud Débarcadères, 1922 ; Gravitations, 1925, il est d'abord le chantre de la transparence et de l'équilibre de l'écriture avant d'évoluer vers une expression plus sensible Naissances, 1951 ; le Corps tragique, 1959. Son théâtre, la Belle au bois, 1932 et ses nouvelles l'Homme de la pampa, 1923 ; le Jeune Homme du dimanche et des autres jours, 1955 révèlent une fantaisie ironique et illustrent le thème des métamorphoses.
L'Uruguay a donné coup sur coup trois poètes aux lettres françaises : Laforgue, Lautréamont, Supervielle. Trois hommes que tourmente une inquiétude métaphysique. De quoi imaginer quelque genius loci, ou jurer par Taine. Mais ce troisième Uruguayen était du Pays basque. Et, s'il est vrai que Paulhan, dans une lettre inédite à Supervielle, déplore que le Choix de poèmes qui est de l'auteur lui-même insiste sur le poète précieux aux dépens du métaphysicien, qui serait le vrai Supervielle, celui-ci n'écrivait-il pas à Etiemble combien il était heureux de voir que celui-ci l'estimait également comme poète domestique ? Ne serait-ce pas que ce poète, que plusieurs bons juges, dont Paulhan, tiennent pour le premier de sa génération, nul en effet n'a le droit de le lier à quelque école que ce soit : philosophique, politique ou prosodique R. Speaight ?
Dans les archives de Supervielle, j'ai relevé ce fragment d'une lettre qui lui fut adressée, le 8 mars 1927, par une familière de Rainer Maria Rilke, et selon laquelle Rilke était très heureux de votre lettre, celle évidemment de Supervielle que je lui ai lue. Peut-être qu'elle fut sa dernière grande et pure joie ! Il a levé son doigt en me regardant et il a dit : ce sera un grand poète duquel on parlera. Et combien il s'était réjoui de pouvoir lire votre livre : Le Voleur d'enfants. Quelle pitié que les circonstances actuelles de l'édition ne permettent pas la publication in extenso de ce qui subsiste de la correspondance entre Supervielle et Paulhan. Pilar Supervielle l'avait confiée à Jeannine Kohn-Etiemble, afin qu'elle pût l'éditer avec le soin qu'elle avait pris pour les 226 Lettres inédites de Jean Paulhan adressées au signataire de cet article ! Et quelle autre pitié que n'y figurent pas les premières lettres, qui doivent dater de 1927-1928, car c'est alors que les deux hommes se lient d'une amitié sans faille, et que Paulhan contribue à modifier la poétique de son ami. J'ai profité de ses remarques, qui m'ont paru justes la plupart du temps, et fécondes toujours, lit-on dans : Jules Supervielle-Etiemble, correspondance, 1936-1959, par Jeannine Etiemble, Paris, 1969 ; lettre du 8 décembre 1939, capitale pour l'intelligence du poète, qui, en quatre pages denses, fait le bilan de sa vie littéraire.

Sa vie

Né en Uruguay, il perd ses parents très tôt. Élevé par son oncle et sa tante, il fait ses études à Paris et, sans perdre contact avec Montevideo et l'Uruguay, fréquente les milieux littéraires de l'avant-garde parisienne à partir des premières années du XXe siècle. Supervielle s'est toutefois tenu à l'écart des Surréalistes. Désireux de proposer une poésie plus humaine et de renouer avec le monde, il rejetait l'écriture automatique et la dictature de l'inconscient, sans pour autant renier les acquis de la poésie moderne depuis Baudelaire, Rimbaud et Apollinaire, ainsi que certaines innovations fondamentales du surréalisme.
Attentif à l'univers qui l'entourait comme aux fantômes de son monde intérieur, il a été l'un des premiers à préconiser cette vigilance, ce contrôle que les générations suivantes, s'éloignant du mouvement surréaliste, ont mis à l'honneur. Il a anticipé les mouvements des années 1945-50, dominés par les puissantes personnalités de René Char, Henri Michaux, Saint-John Perse ou Francis Ponge, puis - après la parenthèse avant-gardiste des années 1960-70 - ceux des poètes désireux de créer un nouveau lyrisme et d'introduire une certaine forme de sacré ou, tout au moins, une approche plus modeste des mystères de l'univers, sans remise en cause radicale du langage : Yves Bonnefoy, Edmond Jabès, Jacques Dupin, Eugène Guillevic, Jean Grosjean, André Frénaud, André du Bouchet, Jean Follain, pour ne citer qu'eux.
Ses admirateurs ou successeurs spirituels se nomment René Guy Cadou, Alain Bosquet, Lionel Ray, Claude Roy, Philippe Jaccottet ou encore Jacques Réda…

Un poémier

Ce hors venu du temps et de l'espace, qui de ses bras d'albatros bat l'air à gauches coups d'aile, ce grand minotaure distrait qui s'absente merveilleusement de tout ce qui l'ennuie, cet homme le plus familier qui soit et ce personnage légendaire, impossible en effet de lui coller une étiquette.
Fantaisiste, ou anxieux ? abscons, ou pompier ? cosmique, ou domestique ? intimiste, ou métaphysicien ? Disons mieux, ou moins mal : fantaisiste et anxieux ; abscons rarement et pompier quelquefois dans ses premiers recueils, cosmique et domestique, intimiste et métaphysicien dans ceux de sa maturité, etc.
Pour ceux qui l'aiment et l'admirent tel qu'il vécut, tel qu'il survit en son œuvre, c'est d'abord mais sûrement un poémier à l'état sauvage, qu'une heureuse greffe, entée par Jean Paulhan, sut transformer en poète. Poémier-né, il devint peu à peu l'auteur – et combien ratureur, et combien docile aux conseils – de chacun de ses poèmes, sans jamais perdre les vertus qui le constituaient poémier de la pampa. Fragile et puissant comme l'ombú, cet arbre volumineux qui n'est pourtant qu'une herbacée : un cœur hésitant, des angoisses, et quelles insomnies, et cette mémoire en lui d'autant plus féconde, plus créatrice, que plus fortement oublieuse.
Alors que son siècle s'efforçait d'obscurcir le jour et l'évidence, Supervielle s'évertua et réussit à élucider l'obscur qui le hantait. Au plus noir de sa nuit, brille toujours sa Bételgeuse. Pour accoucher le plausible et la cohérence, suffit d'une bougie : celle de l'esprit critique. Humblement, modeste Supervielle – ce disant, pas si modeste que ça ! – mobilise à cette fin les mots de tous les jours, et choisit les moins beaux / pour leur faire un peu fête. Il entend qu'on l'entende ; quitte à se faire traiter de poète discursif. Il sait gré au théâtre de l'avoir préservé du jargon des vaticinants. Avec la patience du savant, il tâtonne et titube en cheminant au-devant de soi-même et du monde. De soi-même : en quête de ce lointain intérieur que Michaux, son ami, explorait vers le même temps par des voies plus hasardeuses. Du monde : émerveillé devant tous ces matins et tous ces soirs, tous ces bœufs de la Chine, toutes ces vaches de la pampa ; non moins attentif aux victimes de toutes les injustices. Ce distrait, qu'une rare faculté d'absence protégeait en effet contre les importunités mondaines, célébra Bolívar le libérateur, les Boers opprimés qui bientôt allaient devenir oppresseurs, les républicains espagnols, la France libre, les Hongrois de 1956 ; il parla pour la petite servante qui portait muselière en Amérique du Sud, afin qu'elle ne fût pas tentée de voler un morceau de sucre.
Quand des esprits secs et plats se flattent d'être fous et parfois tentent périlleusement de le devenir, rapprenons à goûter, dans les contes, les romans, les pièces, et surtout dans les poèmes de Supervielle, un rêve en effet, mais toujours surveillé, comme disait Octave Nadal. Une fable du monde, en effet, mais qui se donne pour telle. Un anarchiste, sans doute, mais qui sut obtenir de soi un classique. Un poète, finalement, bien tempéré. Courtisé par la folie, un homme qui lui échappa de justesse, grâce à l'écriture presque toujours la plus sage.

Un prosateur

Favorisé d'une double nationalité, et jusqu'en 1940 d'une fortune en Uruguay, il dut à cette conjoncture de ne jamais gagner sa vie, de ne jamais écrire pour un public, ou pour l'argent ; de connaître aussi bien l'Atlantique et les débarcadères que la pampa, l'Iguazú, ou le 47 boulevard Lannes; enfin, de passer la guerre de 39 à Montevideo, où il écrivit les Poèmes de la France malheureuse, beaucoup de contes et du théâtre. Mais il resta fidèle au pays natal, ce qui nous vaut Boire à la source. Les caractères de sa poésie imprègnent toute sa prose : plus d'un conte fut d'abord un poème, tel roman devint conte ou pièce de théâtre. Ni L'Homme de la pampa ni Le Voleur d'enfants ne répondent sans doute à notre idée du roman. Féeries, plutôt, en dépit de ce qu'ils nous révèlent des profondeurs d'un homme qui se déguisa d'abord en humoriste triste. Mais les meilleurs des contes : L'Enfant de la haute mer, Le Bœuf et l'âne de la crèche, Le Bol de lait, dix autres, composeraient une anthologie en son genre unique dans la littérature française : force métamorphoses, un bestiaire qui serait le négatif de celui de Lautréamont – rien que des bêtes innocentes, ou qui se rendent inoffensives –, un agrément, une fantaisie qui ne sauraient dissimuler la gravité des obsessions, hantise des parents perdus, de la mort, tous les tons en un seul récit, voilà qui d'emblée lui valut des admirateurs.
Il eut quelque mal, en revanche, à s'imposer sur la scène. Quelle idée aussi de se hasarder au théâtre quand on a les conflits en horreur ! L'échec de Bolivar est pourtant dû à des raisons politiques au moins autant qu'aux faiblesses du dramaturge. Quand le fascisme tentait de s'imposer en France, ce Bolivar parut déplacé : il prônait le libertador ! La Belle au bois charma quand même avant 1939 ; après 1945, Robinson, Shéhérazade et surtout Le Voleur d'enfants, qui fut le grand succès de Supervielle dramaturge. Point de vis comica dans ces œuvres, qui ne tiennent que par la vertu de la poésie et du vers parfois de mirliton. Expérience néanmoins décisive, car la simplicité du poète fut conquise en partie grâce à la discipline qu'exigeaient de lui la rigueur scénique et le langage de théâtre.

Le poète

Supervielle ne parlait pas volontiers de ses premiers recueils. C'est qu'il ne devient maître de son métier que vers 1930. Dans son Choix de poèmes 1947, il eut pourtant raison de réhabiliter Débarcadères. En 1930, c'est Le Forçat innocent, dédié à Paulhan, son conseiller et l'un de ses plus sévères amis. Dès lors, Les Amis inconnus 1934, Oublieuse Mémoire 1949, Le Corps tragique 1959, etc., composent divers moments d'une Fable du monde 1938 qui serait aussi bien une Fable de moi-même, car le poète s'adresse aussi familièrement à ses humérus, à ses pulsations, aux ténèbres de sa chair, qu'aux arbres, au dix de grive et au quatre de renard, à tout le jeu de cartes des animaux et même à cet Inconnu, ce Dieu de poète qu'à la veille de 1939 il supplie en vain de penser à l'homme. Lorsque Supervielle apprit que Descartes considérait son œuvre de philosophe comme une fable du monde, la fable de mon monde me plaît trop pour manquer à la parachever, il se félicita de cette rencontre, car il n'a jamais considéré que l'expérience poétique fût incompatible avec l'exercice attentif de la raison. Il citait volontiers le mot de Wilde sur l'esprit critique : celui qui crée. Quand on étudie les variantes des poèmes de Supervielle, on découvre que l'image se concentre de plus en plus ; que le poète ajoute rarement, supprime souvent ; que les poèmes en vers réguliers ne varient guère, alors que les vers libres changent du tout au tout ; que l'inspiration s'accorde en lui à l'artisanat, et que ce petit-fils d'horloger n'a aucun scrupule à polir, ajuster quelques vers des années durant afin de les amener à ce point exquis de précision et de simplicité où disparaît toute trace de l'effort qu'ils exigèrent : Je pense de plus en plus à la cohérence, écrivait-il dès 1946, à la plausibilité du poème, aux trouvailles qui, loin de vous sauter à la figure, s'accrochent au texte, de toute leur force.
Pour plusieurs écrivains d'aujourd'hui, Supervielle aura été, outre le poète de sa génération, celui qui, rendant à la vie un perpétuel hommage quand même, parce qu'il se réconciliait finalement, malaisément, avec la mort, je te donne la mort pour sa grande clémence / et pour son contenu qui ne peut pas finir, les aura guéris de la blessure que leur avait portée le Rimbaud du je me révolte contre la mort. Etiemble

Les grands évènements de la vie de Supervielle par dates

Une famille très unie
De 1880 à 1883 : Bernard, oncle du poète, fonde en Uruguay une banque avec sa femme Marie-Anne. Cette entreprise devient rapidement familiale : Bernard demande à son frère Jules, père du poète, de venir le rejoindre en Uruguay. Jules fait du trio un parfait quatuor en épousant sa propre belle-sœur, Marie, sœur de Marie-Anne et future mère du poète.
Naissance d'un orphelin
1884 : Le poète naît à Montevideo, en Uruguay, d'un père béarnais et d'une mère basque. La même année, le petit Jules et ses parents rentrent en France pour rendre visite à leur famille. C'est à Oloron-Sainte-Marie que se produit un tragique accident : son père et sa mère meurent brutalement, sans doute empoisonnés par l'eau d'un robinet ou victimes du choléra. L'enfant est d'abord élevé par sa grand-mère.
1886 : son oncle Bernard ramène le petit Jules en Uruguay, où il l'élève avec sa femme comme s'il était son propre fils.
Les débuts d'une vocation littéraire
1893 : À l'âge de neuf ans, le petit Jules apprend par hasard qu'il n'est que le fils adoptif de son oncle et sa tante. Il commence la rédaction d'un livre de fables sur un registre de la banque Supervielle.
1894 : Son oncle et sa tante s'installent à Paris. Jules y fera toutes ses études secondaires.
1898 : Jules découvre Musset, Hugo, Lamartine, Leconte de Lisle et Sully Prudhomme. Il commence à écrire des poèmes en cachette.
1901 : Il publie à compte d'auteur une plaquette de poèmes intitulée Brumes du passé. Il passe ses vacances d'été en Uruguay en 1901, 1902 et 1903.
De 1902 à 1906 : Jules poursuit ses études, depuis le baccalauréat jusqu'à la licence de lettres. Il fait aussi son service militaire mais, de santé fragile, il supporte mal la vie de caserne.
L'entrée dans la vie adulte
1907 : il épouse Pilar Saavedra à Montevideo. De cette union naîtront six enfants, nés entre 1908 et 1929.
1910 : il dépose un sujet de thèse sur le sentiment de la nature dans la poésie hispano-américaine. Des extraits paraîtront dans le Bulletin de la bibliothèque américaine.
Il publie Comme des voiliers, son second recueil de poèmes.
1912 : après de nombreux voyages, il s'installe à Paris, dans un appartement, 47, boulevard Lannes, où il demeurera pendant vingt-trois ans. Mais, très souvent, il traversera l'Atlantique pour se rendre en Uruguay, sa seconde patrie.
De 1914 à 1917 : Jules est mobilisé. Il exercera notamment des activités au ministère de la Guerre, en raison de ses compétences linguistiques. À partir de 1917, il lit beaucoup et découvre Claudel, Rimbaud, Mallarmé, Laforgue et Whitman.
1919 : son troisième recueil Poèmes de l'humour triste est envoyé à plusieurs écrivains déjà connus, notamment Gide et Valéry, qui lui répondent favorablement. Ils le mettent en contact avec La Nouvelle Revue française NRF.
Naissance d'un poète
1922 : parution de son premier recueil important de poèmes : Débarcadères.
1923 : c'est le début d'une longue amitié avec Henri Michaux, qui deviendra son ami intime. C'est aussi cette année-là qu'il publie son premier roman : L'Homme de la pampa.
1924 : parution de sa première nouvelle importante, La Piste et la Mare, dans la revue Europe.
1925 : il se lie avec le grand poète autrichien Rainer Maria Rilke et publie un des recueils poétiques majeurs du xxe siècle : Gravitations.
1927 : il devient l'ami intime de Jean Paulhan et lui soumet désormais tous ses textes.
1931 : parution de son premier recueil important de nouvelles fantastiques : L'Enfant de la haute mer, qui rassemble cinq textes publiés entre 1924 et 1930 et trois inédits. À cette époque, il s'adonne à de nombreuses activités littéraires et acquiert la reconnaissance de la critique, y compris en Uruguay. Sa première pièce importante, La Belle au bois, voit aussi le jour à cette époque. Par ailleurs, il ne cessera de remanier ses textes, donnant lieu à de multiples rééditions, et les fait passer souvent d'un genre littéraire à un autre.
1938 : il se lie avec Etiemble.
Les années d'exil
1939 : Avec la déclaration de guerre commencent des années difficiles : la tension internationale, des difficultés financières et des ennuis de santé, problèmes pulmonaires et cardiaques conduisent Jules Supervielle à s'exiler pour sept ans en Uruguay. Il est nommé officier de la Légion d'honneur.
1940 : La banque Supervielle fait faillite ; le poète est ruiné. Mais son activité littéraire est toujours aussi intense et ses pièces de théâtre seront par la suite montées par de grands metteurs en scène, dont Louis Jouvet. Il continue par ailleurs de s'adonner à des traductions Guillen, Lorca, Shakespeare... et recevra plusieurs prix littéraires tout au long de ces années de la maturité.
1944 : Il fait une série de conférences à l'université de Montevideo sur la poésie française contemporaine.
La consécration
1946 : Supervielle rentre en France, ayant été nommé attaché culturel honoraire auprès de la légation d'Uruguay à Paris. Il publie ses premiers contes mythologiques sous le titre Orphée, édité en 1950 chez Gallimard sous le titre Premiers pas de l'univers.
1951 : il publie un récit autobiographique intitulé Boire à la source, ainsi que quelques pages précieuses sur sa conception de la poésie : en songeant à un art poétique, à la suite de son recueil poétique Naissances. À cette époque, il souffre d'arythmie et des séquelles de son affection pulmonaire.
1959 : il fait paraître son dernier recueil poétique, Le Corps tragique.
1960 : Supervielle est élu prince des poètes par ses pairs. Le 17 mai, il meurt dans son appartement parisien ; il est inhumé à Oloron-Sainte-Marie. En octobre, la NRF fait paraître un numéro spécial qui lui rend hommage.
De 1966 à 1987 : parution aux éditions Gallimard; collection Poésie de ses principaux recueils poétiques.
1976 : Pilar meurt à son tour ; elle est enterrée aux côtés de son mari.
1990 : la ville d'Oloron-Sainte-Marie crée le prix Jules-Supervielle ; parmi ses lauréats, on relève les noms de poètes contemporains majeurs : Alain Bosquet, Eugène Guillevic, Henri Thomas, Jean Grosjean et Lionel Ray.
1996 : parution des œuvres poétiques complètes de Jules Supervielle dans la Bibliothèque de La Pléiade, aux éditions Gallimard.

Principales Å“uvres

1919. Les poèmes de l'humour triste poèmes
1922. Débarcadères poèmes
1923. L'Homme de la pampa roman
1925. Gravitations poèmes
1926. Le Voleur d'enfants roman
1930. Le Forçat innocent poèmes
1931. L'Enfant de la haute mer nouvelles
1932. La Belle au bois théâtre
1933. Boire à la source récit
1934. Les Amis inconnus poèmes
1936. Bolivar théâtre
1938. La Fable du monde poèmes
1947. Le Petit bois et autres contes, Paris, édité par Jacques et René Wittmann
1948. Robinson théâtre
1949. Shéhérazade théâtre
1959. Le Corps tragique poèmes

Études critiques


Claude Roy, Jules Supervielle, Éd. Pierre Seghers, coll. Poètes d'aujourd'hui, 1964
Claude Roy, Supervielle, Paris, Poésies P., NRF, 1970
Sabine Dewulf, Jules Supervielle ou la connaissance poétique - Sous le soleil d’oubli, coll. Critiques Littéraires, en deux tomes, Paris, éd. L’Harmattan, 2001
Sabine Dewulf, La Fable du Monde, Jules Supervielle, coll. Parcours de lecture, Bertrand-Lacoste, 2008
Collectif dirigé par Sabine Dewulf et Jacques Le Gall, Jules Supervielle aujourd'hui, Actes du colloque des 1er et 2 février 2008 à Oloron-Sainte-Marie,
Sabine Dewulf, Le Jeu des Miroirs, Découvrez votre vrai visage avec Douglas Harding et Jules Supervielle, éd. Le Souffle d'Or, 2011
Jacques Le Gall, Les Pyrénées, postface, éd. Le Festin, coll. "Les Cahiers de l'Eveilleur", 2006
Odile Felgine, L'Ecriture en exil, Dianoïa, PUF, 2014.

Actualités

Une émission sur Jules Supervielle a été réalisée par France Culture le dimanche 29 avril 2007 dans l'émission Une vie, une œuvre.
Les éditions Le Festin Bordeaux éditent les textes Saint-Jean-Pied-de-Port et Oloron issus de Boire à la source, livre aujourd'hui quasiment introuvable. Ils évoquent le retour à la terre natale qui fut aussi celle où ses parents moururent tragiquement, alors qu'il n'était âgé que de quelques mois. C'est en 1926 que le poète effectue ce pèlerinage dans les rues, les maisons de sa petite enfance. Précision des descriptions, émotion, ces textes plongent le lecteur dans le Pays basque de la fin du XIXe siècle.
Le Lycée français de Montévidéo a le nom de Jules Supervielle.
L'oeuvre La Belle au bois a été mise en scène par le Collectif Quatre Ailes, qui a choisi de saisir l'univers merveilleux de cette pièce dans un décor d'images et de tricot. La création du spectacle a eu lieu en janvier 2011 à la Scène Watteau, Théâtre de Nogent-sur-Marne.


Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l




Cliquez pour afficher l

Posté le : 16/05/2015 10:04
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant




[Recherche avancée]


Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
52 Personne(s) en ligne (26 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 52

Plus ...